CHAPITRE 15 : CARTE SUR TABLE
La nuit était tombée sur la ville de Seattle. Épuisés par leur voyage et leur longue journée, House, Patrick ainsi que Cal décidèrent de se rendre à l'hôtel pour un repos bien mérité. Derek avait pourtant proposé à l'expert en mensonge d'installé un lit d'appoint à côté de celui de la patiente, mais celui-ci avait étrangement refusé l'offre en prétextant vouloir la laisser se reposer sans personne pour l'ennuyer. C'est alors seule, avec parfois la visite de ses amis médecins, que Gillian passa sa première nuit à l'hôpital.
Le lendemain matin, Derek pratiqua comme prévu la biopsie sur la tumeur de Gillian. Après analyse, celle-ci s'avéra être non-cancéreuse. Une nouvelle qui soulagea tout le groupe d'amis et les parents de la psychologue. Il confirma la date de la grande opération pour la semaine prochaine, mais lorsqu'il s'apprêta à leur expliquer des nouvelles informations concernant le déroulement de l'opération, Cal s'était levé en affirmant devoir appeler le bureau pour une affaire urgente.
Trois jours s'écoulèrent au Seattle Hospital entre blagues stupides de Patrick, vocifération de House, commérages de Meredith et Cristina, discussion sur Lexie Grey avec séance de psychanalyse pour Mark et volatilisation répétée de Cal. Au troisième jour, Owen effectua sa visite d'examen quotidien dans la chambre de Gillian. À son entrée, il tomba sur la psychologue qui tenta d'effacer quelques larmes de son visage. Très inquiet, le chirurgien s'approcha rapidement de la jeune femme pour s'assoir avec délicatesse sur le bord de son lit :
— Hey… Gill', qu'est-ce qui se passe ? Tu as de nouvelles douleurs ?
— Si ce n'était que ça…, répondit t-elle un peu acerbe.
— Dis moi ce qu'il se passe, c'est l'opération ? Ne t'inquiètes pas... tout va bien se passer.
— Arrêtez de dire ça ! rugit-elle en laissant de nouvelles larmes coulées.
— Quoi donc ? l'interrogea Owen, ne voyant pas ce qu'il avait pût dire de mal.
— De m'inquiéter ! Vous êtes tous là à me dire que tout se passera bien ! Que tout ira bien ! Mais est-ce que tu vois quelque chose de bien se passer depuis que j'ai appris que j'avais une tumeur ?! Nos amis sont ici alors qu'ils ont aussi leurs problèmes personnels ! Je sens une tension se propager entre eux ! Greg et Patrick se jettent des blagues à longueur de journée pour cacher leurs inquiétudes ! J'ai une tumeur au cerveau difficile d'accès ! C'est un de mes amis qui va m'opérer ! Et par dessus tout, mon meilleur ami m'esquive depuis plus de 4 jours ! Alors non Owen tout ne va pas bien se passer !
— Gillian…, souffla t-il attristé. Pour essayer de la consoler, Owen enveloppa la psychologue en pleure dans ses bras.
— J'ai besoin de lui Owen…, avoua t-elle d'une voix tremblante.
— Je sais… calme toi Gill…, dit-il au creux de son oreille, en caressant doucement son dos. Je suis là…
Au même instant, Cal essayait de faire fonctionner, tant bien que mal, un distributeur à friandises qui refusait de lui donner une barre chocolaté. Le temps qu'Owen finisse d'examiner son amie, il lui avait promis de lui ramener une sucrerie. Un pieux mensonge pour une fois encore s'éclipser de ses réels devoirs. Face à la machine récalcitrante, il perdit son sang froid et commença, avec la paume de sa main, à frapper de manière répétée sur la vitre de sécurité.
— Tu sais que ce n'est pas en tapant dessus que tu réussiras à la faire marcher, informa amusé Patrick qui venait tout juste d'arriver. Sans un regard pour son interlocuteur, Cal continua vainement sa violente manoeuvre et réfuta :
— Et ce n'est pas en faisant rien qu'elle fonctionnera plus !
— Pas faux ! approuva le consultant avec un sourire. Mais tu sais qu'il y a d'autre distributeur à l'étage ?
— Je sais, dit-il alors qu'il frappa un peu plus fortement la machine, devant les quelques regards étonnés de patients et du personnels soignant de passage. Cette risible conversation avait bien plus de sens pour les deux amis que ce que pouvaient pensé tout autre regard extérieur.
— Et tu ne veux pas les essayer ? Je pense que tu auras plus de chance qu'avec celle-ci.
— Non, répondit t-il froidement en frappant toujours la machine.
— Je vois... En fait, tu es tombé amoureux de cette machine et donc tu t'aies dit que si tu allais ailleurs, c'était comme si dans un sens tu l'as trompais !
Cal serra sa mâchoire et continua de frapper l'appareil.
— Quoique ça peut se comprendre le chocolat à l'air meilleur de ce côté ci…
Le regard noir, Cal s'arrêta brusquement dans son action pour se retourner face au mentaliste et exiger avec brutalité: — Tu peux arrêter deux minutes, s'il te plait !
— Je veux bien, mais de quoi tu parles ?
— De tes blagues à répétitions ! J'en ai plus que marre de t'entendre !
— Excuse moi, je ne savais pas que cela te dérangeais…
— Si ! Ça me dérange ! Tu vois où on est ?! s'exclama t-il énervé, les bras écartés comme pour présenter les lieux.
— Dans un hôpital ! Et dans un lieu pareil, il n'y a pas de quoi rire !
Toujours aussi calme, Patrick répondit : — Ah ! Permets moi te dire que tu as tors, car comme le dit James Walsh la santé d'un individu est proportionnelle à la quantité de son rire !
— Mais j'en ai rien à faire ! s'écria t-il.
— Pourtant c'est une belle philosophie je trouve !
— Mais putain tu vas arrêter ! Depuis que tu sais pour Gillian tu n'arrêtes pas de faire de l'humour ! Tu crois qu'elle a besoin de ça en ce moment !
Le visage de Jane changea, son sourire habituel avait disparu. Il était devenu plus sérieux.
— Je crois qu'elle aurait besoin d'autre chose sauf que tu ne fais rien pour le lui donner.
À ces propos, Cal plissa ses yeux et demanda sèchement : — Et qu'est-ce que je devrais comprendre ?!
— Tu sais très bien de quoi je veux parler.
— Non j'sais pas ! Donc dis moi clairement ce que tu penses pour une fois ! réclama t-il presque haineusement avec des gestes de ses mains.
— Tu veux entendre ce que je pense ?!
La voix de Jane s'était endurcie. Ce qui ne calma pas le jeu entre les deux amis.
— Ouais !
— Je pense que tu as une trouille d'enfer de la perdre ! Alors tu fais tout pour t'éloigner d'elle le plus possible !
Le regard de Cal s'assombrissait aux propos du mentaliste qui transpirait la vérité.
— Tu as peur de voir une autre personne mourir !
— Tais toi, ordonna Cal entre ses dents. Chose qui n'arrêta pas pour autant son interlocuteur dans sa démarche d'une révélation sans filtre :
— Parce que tu sais que la seule chose que tu ne peux pas contrôler, c'est la mort ! continua de déblatérer Jane avec un doigt inquisiteur.
— TAIS TOI ! cria Cal furieux en donnant un magistral coup de poing dans la machine. La vitre de protection se brisa mais Patrick continua à s'acharner, comme s'il attendait quelque chose de précis de la part de l'expert en mensonge :
— Tu as peur de ne jamais pouvoir lui révéler ce que tu ressens réellement pour elle !
Sur ces derniers mots, Cal plaqua avec férocité le mentaliste contre le mur du couloir. Retenu vigoureusement par le col de sa chemise, Jane esquissa un rictus sur ses lèvres et revendiqua étrangement réjouit :
— J'attendais ça depuis un petit moment ! Vas-y frappe moi ! Qu'est-ce que tu attends ?!
Le défit lancé, Patrick plongea son regard dans celui haineux de son assaillant. Le poing serré, Cal ne bougea toujours pas. À cet instant précis, l'homme qu'il retenait contre son gré n'était plus son meilleur ami. Il était plus qu'une ombre de sa colère.
— Allez frappe moi ! répéta t-il plus fortement. Je sais que tu as besoin de ça pour te soulager !
La respiration de Cal s'intensifia. Un signe pour Jane qui n'avait plus qu'une seule chose à dire pour le faire tomber.
— Je sais comment tu étais quand ta mère est morte Cal ! J'étais là ! Je sais que tu te sentais mieux après les combats illégaux que tu faisais ! Je t'offre la possibilité de le faire sur moi sans représailles ! Je sais que la seule façon d'évacuer cette peur et cette souffrance en toi c'est par ça !
Le poing de Cal se leva en l'air quand Jane cria : — FRAPPE MOI !
Dans un état second, l'expert en mensonge s'apprêta à s'exécuter lorsqu'un homme en blouse blanche hurla en courant vers eux : — CAL LÂCHE LE !
Quelque peu sonné par l'avertissement scandé, Cal relâcha une demie seconde son emprise. Un geste qui profita au médecin pour l'éloigner d'un mètre de sa victime.
— Owen ! protesta Patrick. Pourquoi tu ne l'as pas laissé faire ?!
— Peut-être parce qu'il existe d'autre moyen d'évacuer la pression que de frapper l'un de ses meilleurs amis ! contra en colère l'ancien soldat, en se plaçant entre les deux hommes pour éviter tout autre dérapage. Le calme revenu, Owen tourna son regard sur Cal et remarqua son expression déboussolée ainsi que sa main ensanglantée. D'un froncement de sourcils, il cibla la vitre du distributeur en pièce et comprit.
— Bon sang…
Les morceaux du puzzle rassemblés, il proclama sans aucune chance de réplique :
— Ok ! Maintenant on se calme ! Et vous allez tous les deux me suivre !
Après un passage au dispensaire pour la main blessée de Cal, Owen emmena sans difficulté ses deux amis sur le toit de l'hôpital. Un endroit que les médecins aimaient tout particulièrement pour évacuer la pression lorsque celle-ci devenait trop forte. Dans le froid glaciale de la nuit, Owen frappa dans ses mains et proclama fortement :
— Bon ! On est seul ! Ici vous pouvez dire tout ce que vous avez sur le coeur, personne ne vous jugera !
Ni Cal ni Patrick ne réagit. Hunt regarda ses amis, éloignés à deux mètres l'un de l'autre, paraissant ne pas vouloir coopérer. Mais c'était mal connaitre l'ancien soldat :
— Alors j'attends ! réclama t-il impatient. Quoi ?! C'est plus facile de frapper que de parler avec des mots c'est ça?!
Les yeux dans le vague, Patrick et Cal se cloisonnèrent dans leur silence. Dépité par leur mutisme, Owen pinça ses lèvres, poussa un profond soupir et s'indigna:
— Vous ne voulez pas parler, très bien je vais le faire pour vous ! Patrick tu... Le chirurgien sembla chercher ses mots lorsqu'il déblatéra subitement avec des gestes de ses mains : — Tu as aussi peur que nous de ce qui arrive à Gillian ! Sauf qu'encore une fois tu préfères te cacher derrière ton humour pour ne pas montrer ta souffrance ! Mais tu sais autant que moi que cette souffrance que tu ressens au fond de toi et que tu essayes de cacher depuis la mort…
— Ne dis rien ! l'arrêta le mentaliste, refusant d'entendre la fin de la phrase.
— Non ! C'est fini les non-dits et les souffrances qu'on s'inflige à soit même ! Ce soir on met ça carte sur table !
Les deux amis ne répliquèrent pas alors qu'Owen enchaina : — Patrick… je sais que depuis la mort de ta fille et de ta femme, tu n'es plus le même, tu ne seras plus jamais le même…
Le consultant du CBI ferma ses yeux de douleur. Le souvenir et la culpabilité de ses disparues l'accompagnaient chaque jour qu'il respirait.
— Je sais qu'elles te manque tous les jours ! Et je ne peux pas imaginer la douleur que c'est de perdre les deux femmes qu'on aime le plus au monde… mais… je sais qu'au fond de toi tu as besoin de nous, tu as besoin d'aide, tu n'as pas à traverser ça seul... Owen marqua une pause et l'implora : — Dit quelque chose je t'en pris…
Un long silence plus tard, Patrick, les yeux clos, osa avouer d'une voix incertaine : — J'ai… J'ai peur de perdre Gillian… Elle est une de mes plus proches amis, c'est elle qui m'a aidé à me relever avec toi Cal le jour où… Jane déglutit et déclara avec beaucoup de difficulté : — Le jour où je les ai perdu…
Suite à cette douloureuse révélation, un noeud se forma au creux de la gorge de Cal qui laissa son ami continuer en fixant le sol de manière désœuvrée.
— Je ne veux pas la perdre Cal... Je ne veux pas que tu ressentes ce que j'ai ressenti quand j'ai su que je ne pourrai plus jamais les prendre dans mes bras, les embrasser ou tout simplement leur dire que je les aime…
Le mentaliste eut un regard plus sombre. Il se tourna brusquement vers son ami puis s'emporta en le pointant d'un doigt inquisiteur :
— Et tu veux que je te dise la vérité ! Je suis en colère contre toi ! Car tu as la chance insolente d'encore pouvoir la prendre dans tes bras et que tu ne profites d'aucun de ces instants avec elle ! Tu fais comme si cette limite existait toujours entre vous ! Tu as une chance de lui dire ce que tu ressens ! Et je te trouve égoïste de la gâcher ! Alors que moi je donnerais MA VIE pour entendre encore le son de la voix de ma fille ou de ma femme me dire qu'elles m'aiment !
À ces aveux, Cal n'arriva même pas à regarder son ami en face tant la douleur dans sa voix était vive. Un surplus d'émotion déferla en Jane qui déblatéra, le visage furieux :
— Je… Je trouve ça injuste ! Injuste que tu ne profites même pas de la chance que tu as de lui dire au revoir ! Alors que moi je…
Une larme coula le long de sa joue lorsqu'il hurla d'une voix brisée en regardant son ami immobile.
— ELLES ME MANQUE CAL ! JE ME LÈVE TOUS LES MATINS AVEC L'IMAGE DE LEUR CORPS… Il marqua une nouvelle pause et hurla plus fort, TOI TU PEUX ENCORE PRENDRE TA FILLE DANS TES BRAS ! LUI DIRE QUE TU L'AIMES ! MAIS MOI JE… TU AS UNE DE CHANCE ! SAISI LA MERDE ! ET ARRETES D'AVOIR PEUR D'AIMER ! TOUT ÇA PARCE QUE TU PENSES QU'EN T'ELOIGNANT DE CEUX QUE TU AIMES TU SOUFFRIRAS MOINS ! C'EST FAUX ! C'EST MÊME PIRE DE NE JAMAIS DIRE CE QUE L'ON RESSENT À LA PERSONNE QU'ON AIME EN SACHANT QU'ON NE LA REVERRA PEUT-ETRE PLUS JAMAIS ! TU SAIS CE QU'IL Y A ENCORE DE PIRE ?! C'EST PAS QUE LA PERSONNE NOUS DISE QU'ELLE NE NOUS AIME PAS ! NON ! C'EST LE FAIT QUE L'ON NE SACHE JAMAIS CE QU'ELLE RESSENT POUR NOUS, C'EST LE REGRET DE NE PAS AVOIR OSÉ ! LE REGRET DE NE PAS SAVOIR !
Cal se recula d'un pas comme pour s'éloigner de la situation. Un silence se glissa dans la nuit de l'hiver quand le mentaliste repris plus calmement avec un air triste sur le visage : — Dis lui ! Dis lui que tu l'aimes Cal. Ne laisse pas passer cette chance…
Un autre long silence s'ensuivit lorsqu'Owen décida de reprendre la parole:
— Cal ?
Le concerné resta toujours aussi muet et parut même complètement ailleurs.
— Tu ne partiras pas d'ici tant que tu n'auras pas parlé !
— Cal, l'interpella Jane. Toujours sans réponse, il allégua avec douceur:
— Je sais que tu as peur de la perdre, qu'elle est plus qu'une amie pour toi, bien que tu ne veuilles pas l'avouer. Je sais que depuis le suicide de ta mère et ce qu'on ton père t'as fait subir, tu te sens le besoin de protéger les personnes qui t'entoure... Au risque parfois de les étouffer... Mais tu sais autant que moi que ce n'est pas en prenant tes distances avec elle que tu l'as protégera de la souffrance de t'aimer ou toi de l'aimer, car la souffrance fait partie de l'amour c'est indissociable.
Cal ne répondit pas.
— Cal ! commença à s'énerver Hunt du stoïcisme revêche de son ami. Il s'approcha d'un pas pour exiger sans ménagement : — Patrick à dit ce qu'il avait à dire, maintenant c'est à toi !
— J'PEUX PAS ! hurla Cal livide, en se reculant avec des mouvements de ses mains. J'SUIS DÉSOLÉ MAIS J'PEUX PAS! OK ?!
— Tu sais quoi Cal ! Je ne voulais pas te le dire mais tu ne me laisses pas le choix ! J'ai vu Gillian pleurer aujourd'hui !
Le visage de Cal se décomposa alors qu'il se passa une main désespérée dans ses cheveux. Cela n'arrêta pas Hunt qui continua toujours aussi furieusement :
— Elle pleurait parce qu'elle avait peur que ses amis se déchirent entre eux à cause d'elle ! Elle pleurait parce qu'elle avait peur des conséquences que cette tumeur avait sur nous ! Tu entends ! Pas sur ELLE, sur nous ! Elle pleurait parce que tu n'étais pas là ! À ses côtés ! Elle pleurait parce qu'elle m'a dit qu'elle avait besoin de toi !
— J'peux pas…, répéta encore Cal dépité.
— Tu ne peux pas quoi bon sang ?!
— LA REGARDER SOUFFRIR COMME TOUS LES AUTRES !
À partir de là, tout pris sens pour Hunt. Cal avait l'impression de revivre les instants dramatique de sa jeunesse. Le suicide de sa mère qui n'avait pas pu empêcher et sans doute la violence de son père qui l'avait pousser à son geste dramatique. Il avait toujours eut du mal à faire face à la souffrance chez les êtres qu'ils aimaient comme s'il en était la principale cause. C'est pour cette raison qu'il préférait prendre la fuite au risque de se faire haïr en retour.
— Elle n'est pas comme tous les autres et tu le sais autant que nous ! Cal... Elle a peur, elle a peur de mourir, de te perdre... Tu m'as dit que tu étais déjà allé sur le terrain ! Alors tu sais ce que c'est de voir la peur de mourir d'un homme dans ses yeux ! Tu sais ce que c'est de voir un homme mourir loin de sa famille, des personnes qu'il aime, tu sais que c'est une souffrance inimaginable de mourir seul même si ton compagnon d'arme est à tes côtés, tu sais qu'il aurait aimé mourir au près de ceux qu'il aime… Cal... Gillian a besoin de toi.
Une forte émotion s'empara de Cal. Il n'allait pas craquer pas devant eux, il allait rester fort, se répéta t-il.
— Elle t'aime…, souffla une voix derrière Owen. Ce dernier se retourna et vit House le regard fuyant.
— Elle ne l'a jamais dit mais cela se voit sur son visage…, débuta t-il mal à l'aise par ses propos. — Tu ne le vois peut-être pas mais quand tu entres dans une pièce c'est toi le premier qu'elle regarde, ses pupilles se dilatent quand ses yeux sont posés sur toi, quand moi ou Patrick on fait une blague stupide c'est toi qu'elle regarde pour voir si tu vas rire ou non, elle te regarde comme s'il n'y avait que toi. Et ça… on ne peut pas l'inventer.
Une immense colère envahi Cal et c'est dans un excès de rage qu'il frappa une bouche d'aération qui ressortait du toit de l'immeuble.
— PUTAIN DE MERDE ! hurla l'homme à plein poumon. Cal baissa sa tête et lâcha sans le vouloir quelques larmes de toutes ces années de souffrance, de tristesse, de combat mais aussi de fuite.
— On est là Cal…, dit Patrick en posant ses deux mains sur les deux épaules de l'homme meurtrie. — On va franchir cette étape ensemble. Tu verras, on va réussir. Je te le promets.
Incapable de faire face aux émotions des autres, House se détourna de la scène alors qu'Owen songea tristement que le plus dur restait à venir.
À SUIVRE...
Le lendemain matin, Derek pratiqua comme prévu la biopsie sur la tumeur de Gillian. Après analyse, celle-ci s'avéra être non-cancéreuse. Une nouvelle qui soulagea tout le groupe d'amis et les parents de la psychologue. Il confirma la date de la grande opération pour la semaine prochaine, mais lorsqu'il s'apprêta à leur expliquer des nouvelles informations concernant le déroulement de l'opération, Cal s'était levé en affirmant devoir appeler le bureau pour une affaire urgente.
Trois jours s'écoulèrent au Seattle Hospital entre blagues stupides de Patrick, vocifération de House, commérages de Meredith et Cristina, discussion sur Lexie Grey avec séance de psychanalyse pour Mark et volatilisation répétée de Cal. Au troisième jour, Owen effectua sa visite d'examen quotidien dans la chambre de Gillian. À son entrée, il tomba sur la psychologue qui tenta d'effacer quelques larmes de son visage. Très inquiet, le chirurgien s'approcha rapidement de la jeune femme pour s'assoir avec délicatesse sur le bord de son lit :
— Hey… Gill', qu'est-ce qui se passe ? Tu as de nouvelles douleurs ?
— Si ce n'était que ça…, répondit t-elle un peu acerbe.
— Dis moi ce qu'il se passe, c'est l'opération ? Ne t'inquiètes pas... tout va bien se passer.
— Arrêtez de dire ça ! rugit-elle en laissant de nouvelles larmes coulées.
— Quoi donc ? l'interrogea Owen, ne voyant pas ce qu'il avait pût dire de mal.
— De m'inquiéter ! Vous êtes tous là à me dire que tout se passera bien ! Que tout ira bien ! Mais est-ce que tu vois quelque chose de bien se passer depuis que j'ai appris que j'avais une tumeur ?! Nos amis sont ici alors qu'ils ont aussi leurs problèmes personnels ! Je sens une tension se propager entre eux ! Greg et Patrick se jettent des blagues à longueur de journée pour cacher leurs inquiétudes ! J'ai une tumeur au cerveau difficile d'accès ! C'est un de mes amis qui va m'opérer ! Et par dessus tout, mon meilleur ami m'esquive depuis plus de 4 jours ! Alors non Owen tout ne va pas bien se passer !
— Gillian…, souffla t-il attristé. Pour essayer de la consoler, Owen enveloppa la psychologue en pleure dans ses bras.
— J'ai besoin de lui Owen…, avoua t-elle d'une voix tremblante.
— Je sais… calme toi Gill…, dit-il au creux de son oreille, en caressant doucement son dos. Je suis là…
Au même instant, Cal essayait de faire fonctionner, tant bien que mal, un distributeur à friandises qui refusait de lui donner une barre chocolaté. Le temps qu'Owen finisse d'examiner son amie, il lui avait promis de lui ramener une sucrerie. Un pieux mensonge pour une fois encore s'éclipser de ses réels devoirs. Face à la machine récalcitrante, il perdit son sang froid et commença, avec la paume de sa main, à frapper de manière répétée sur la vitre de sécurité.
— Tu sais que ce n'est pas en tapant dessus que tu réussiras à la faire marcher, informa amusé Patrick qui venait tout juste d'arriver. Sans un regard pour son interlocuteur, Cal continua vainement sa violente manoeuvre et réfuta :
— Et ce n'est pas en faisant rien qu'elle fonctionnera plus !
— Pas faux ! approuva le consultant avec un sourire. Mais tu sais qu'il y a d'autre distributeur à l'étage ?
— Je sais, dit-il alors qu'il frappa un peu plus fortement la machine, devant les quelques regards étonnés de patients et du personnels soignant de passage. Cette risible conversation avait bien plus de sens pour les deux amis que ce que pouvaient pensé tout autre regard extérieur.
— Et tu ne veux pas les essayer ? Je pense que tu auras plus de chance qu'avec celle-ci.
— Non, répondit t-il froidement en frappant toujours la machine.
— Je vois... En fait, tu es tombé amoureux de cette machine et donc tu t'aies dit que si tu allais ailleurs, c'était comme si dans un sens tu l'as trompais !
Cal serra sa mâchoire et continua de frapper l'appareil.
— Quoique ça peut se comprendre le chocolat à l'air meilleur de ce côté ci…
Le regard noir, Cal s'arrêta brusquement dans son action pour se retourner face au mentaliste et exiger avec brutalité: — Tu peux arrêter deux minutes, s'il te plait !
— Je veux bien, mais de quoi tu parles ?
— De tes blagues à répétitions ! J'en ai plus que marre de t'entendre !
— Excuse moi, je ne savais pas que cela te dérangeais…
— Si ! Ça me dérange ! Tu vois où on est ?! s'exclama t-il énervé, les bras écartés comme pour présenter les lieux.
— Dans un hôpital ! Et dans un lieu pareil, il n'y a pas de quoi rire !
Toujours aussi calme, Patrick répondit : — Ah ! Permets moi te dire que tu as tors, car comme le dit James Walsh la santé d'un individu est proportionnelle à la quantité de son rire !
— Mais j'en ai rien à faire ! s'écria t-il.
— Pourtant c'est une belle philosophie je trouve !
— Mais putain tu vas arrêter ! Depuis que tu sais pour Gillian tu n'arrêtes pas de faire de l'humour ! Tu crois qu'elle a besoin de ça en ce moment !
Le visage de Jane changea, son sourire habituel avait disparu. Il était devenu plus sérieux.
— Je crois qu'elle aurait besoin d'autre chose sauf que tu ne fais rien pour le lui donner.
À ces propos, Cal plissa ses yeux et demanda sèchement : — Et qu'est-ce que je devrais comprendre ?!
— Tu sais très bien de quoi je veux parler.
— Non j'sais pas ! Donc dis moi clairement ce que tu penses pour une fois ! réclama t-il presque haineusement avec des gestes de ses mains.
— Tu veux entendre ce que je pense ?!
La voix de Jane s'était endurcie. Ce qui ne calma pas le jeu entre les deux amis.
— Ouais !
— Je pense que tu as une trouille d'enfer de la perdre ! Alors tu fais tout pour t'éloigner d'elle le plus possible !
Le regard de Cal s'assombrissait aux propos du mentaliste qui transpirait la vérité.
— Tu as peur de voir une autre personne mourir !
— Tais toi, ordonna Cal entre ses dents. Chose qui n'arrêta pas pour autant son interlocuteur dans sa démarche d'une révélation sans filtre :
— Parce que tu sais que la seule chose que tu ne peux pas contrôler, c'est la mort ! continua de déblatérer Jane avec un doigt inquisiteur.
— TAIS TOI ! cria Cal furieux en donnant un magistral coup de poing dans la machine. La vitre de protection se brisa mais Patrick continua à s'acharner, comme s'il attendait quelque chose de précis de la part de l'expert en mensonge :
— Tu as peur de ne jamais pouvoir lui révéler ce que tu ressens réellement pour elle !
Sur ces derniers mots, Cal plaqua avec férocité le mentaliste contre le mur du couloir. Retenu vigoureusement par le col de sa chemise, Jane esquissa un rictus sur ses lèvres et revendiqua étrangement réjouit :
— J'attendais ça depuis un petit moment ! Vas-y frappe moi ! Qu'est-ce que tu attends ?!
Le défit lancé, Patrick plongea son regard dans celui haineux de son assaillant. Le poing serré, Cal ne bougea toujours pas. À cet instant précis, l'homme qu'il retenait contre son gré n'était plus son meilleur ami. Il était plus qu'une ombre de sa colère.
— Allez frappe moi ! répéta t-il plus fortement. Je sais que tu as besoin de ça pour te soulager !
La respiration de Cal s'intensifia. Un signe pour Jane qui n'avait plus qu'une seule chose à dire pour le faire tomber.
— Je sais comment tu étais quand ta mère est morte Cal ! J'étais là ! Je sais que tu te sentais mieux après les combats illégaux que tu faisais ! Je t'offre la possibilité de le faire sur moi sans représailles ! Je sais que la seule façon d'évacuer cette peur et cette souffrance en toi c'est par ça !
Le poing de Cal se leva en l'air quand Jane cria : — FRAPPE MOI !
Dans un état second, l'expert en mensonge s'apprêta à s'exécuter lorsqu'un homme en blouse blanche hurla en courant vers eux : — CAL LÂCHE LE !
Quelque peu sonné par l'avertissement scandé, Cal relâcha une demie seconde son emprise. Un geste qui profita au médecin pour l'éloigner d'un mètre de sa victime.
— Owen ! protesta Patrick. Pourquoi tu ne l'as pas laissé faire ?!
— Peut-être parce qu'il existe d'autre moyen d'évacuer la pression que de frapper l'un de ses meilleurs amis ! contra en colère l'ancien soldat, en se plaçant entre les deux hommes pour éviter tout autre dérapage. Le calme revenu, Owen tourna son regard sur Cal et remarqua son expression déboussolée ainsi que sa main ensanglantée. D'un froncement de sourcils, il cibla la vitre du distributeur en pièce et comprit.
— Bon sang…
Les morceaux du puzzle rassemblés, il proclama sans aucune chance de réplique :
— Ok ! Maintenant on se calme ! Et vous allez tous les deux me suivre !
Après un passage au dispensaire pour la main blessée de Cal, Owen emmena sans difficulté ses deux amis sur le toit de l'hôpital. Un endroit que les médecins aimaient tout particulièrement pour évacuer la pression lorsque celle-ci devenait trop forte. Dans le froid glaciale de la nuit, Owen frappa dans ses mains et proclama fortement :
— Bon ! On est seul ! Ici vous pouvez dire tout ce que vous avez sur le coeur, personne ne vous jugera !
Ni Cal ni Patrick ne réagit. Hunt regarda ses amis, éloignés à deux mètres l'un de l'autre, paraissant ne pas vouloir coopérer. Mais c'était mal connaitre l'ancien soldat :
— Alors j'attends ! réclama t-il impatient. Quoi ?! C'est plus facile de frapper que de parler avec des mots c'est ça?!
Les yeux dans le vague, Patrick et Cal se cloisonnèrent dans leur silence. Dépité par leur mutisme, Owen pinça ses lèvres, poussa un profond soupir et s'indigna:
— Vous ne voulez pas parler, très bien je vais le faire pour vous ! Patrick tu... Le chirurgien sembla chercher ses mots lorsqu'il déblatéra subitement avec des gestes de ses mains : — Tu as aussi peur que nous de ce qui arrive à Gillian ! Sauf qu'encore une fois tu préfères te cacher derrière ton humour pour ne pas montrer ta souffrance ! Mais tu sais autant que moi que cette souffrance que tu ressens au fond de toi et que tu essayes de cacher depuis la mort…
— Ne dis rien ! l'arrêta le mentaliste, refusant d'entendre la fin de la phrase.
— Non ! C'est fini les non-dits et les souffrances qu'on s'inflige à soit même ! Ce soir on met ça carte sur table !
Les deux amis ne répliquèrent pas alors qu'Owen enchaina : — Patrick… je sais que depuis la mort de ta fille et de ta femme, tu n'es plus le même, tu ne seras plus jamais le même…
Le consultant du CBI ferma ses yeux de douleur. Le souvenir et la culpabilité de ses disparues l'accompagnaient chaque jour qu'il respirait.
— Je sais qu'elles te manque tous les jours ! Et je ne peux pas imaginer la douleur que c'est de perdre les deux femmes qu'on aime le plus au monde… mais… je sais qu'au fond de toi tu as besoin de nous, tu as besoin d'aide, tu n'as pas à traverser ça seul... Owen marqua une pause et l'implora : — Dit quelque chose je t'en pris…
Un long silence plus tard, Patrick, les yeux clos, osa avouer d'une voix incertaine : — J'ai… J'ai peur de perdre Gillian… Elle est une de mes plus proches amis, c'est elle qui m'a aidé à me relever avec toi Cal le jour où… Jane déglutit et déclara avec beaucoup de difficulté : — Le jour où je les ai perdu…
Suite à cette douloureuse révélation, un noeud se forma au creux de la gorge de Cal qui laissa son ami continuer en fixant le sol de manière désœuvrée.
— Je ne veux pas la perdre Cal... Je ne veux pas que tu ressentes ce que j'ai ressenti quand j'ai su que je ne pourrai plus jamais les prendre dans mes bras, les embrasser ou tout simplement leur dire que je les aime…
Le mentaliste eut un regard plus sombre. Il se tourna brusquement vers son ami puis s'emporta en le pointant d'un doigt inquisiteur :
— Et tu veux que je te dise la vérité ! Je suis en colère contre toi ! Car tu as la chance insolente d'encore pouvoir la prendre dans tes bras et que tu ne profites d'aucun de ces instants avec elle ! Tu fais comme si cette limite existait toujours entre vous ! Tu as une chance de lui dire ce que tu ressens ! Et je te trouve égoïste de la gâcher ! Alors que moi je donnerais MA VIE pour entendre encore le son de la voix de ma fille ou de ma femme me dire qu'elles m'aiment !
À ces aveux, Cal n'arriva même pas à regarder son ami en face tant la douleur dans sa voix était vive. Un surplus d'émotion déferla en Jane qui déblatéra, le visage furieux :
— Je… Je trouve ça injuste ! Injuste que tu ne profites même pas de la chance que tu as de lui dire au revoir ! Alors que moi je…
Une larme coula le long de sa joue lorsqu'il hurla d'une voix brisée en regardant son ami immobile.
— ELLES ME MANQUE CAL ! JE ME LÈVE TOUS LES MATINS AVEC L'IMAGE DE LEUR CORPS… Il marqua une nouvelle pause et hurla plus fort, TOI TU PEUX ENCORE PRENDRE TA FILLE DANS TES BRAS ! LUI DIRE QUE TU L'AIMES ! MAIS MOI JE… TU AS UNE DE CHANCE ! SAISI LA MERDE ! ET ARRETES D'AVOIR PEUR D'AIMER ! TOUT ÇA PARCE QUE TU PENSES QU'EN T'ELOIGNANT DE CEUX QUE TU AIMES TU SOUFFRIRAS MOINS ! C'EST FAUX ! C'EST MÊME PIRE DE NE JAMAIS DIRE CE QUE L'ON RESSENT À LA PERSONNE QU'ON AIME EN SACHANT QU'ON NE LA REVERRA PEUT-ETRE PLUS JAMAIS ! TU SAIS CE QU'IL Y A ENCORE DE PIRE ?! C'EST PAS QUE LA PERSONNE NOUS DISE QU'ELLE NE NOUS AIME PAS ! NON ! C'EST LE FAIT QUE L'ON NE SACHE JAMAIS CE QU'ELLE RESSENT POUR NOUS, C'EST LE REGRET DE NE PAS AVOIR OSÉ ! LE REGRET DE NE PAS SAVOIR !
Cal se recula d'un pas comme pour s'éloigner de la situation. Un silence se glissa dans la nuit de l'hiver quand le mentaliste repris plus calmement avec un air triste sur le visage : — Dis lui ! Dis lui que tu l'aimes Cal. Ne laisse pas passer cette chance…
Un autre long silence s'ensuivit lorsqu'Owen décida de reprendre la parole:
— Cal ?
Le concerné resta toujours aussi muet et parut même complètement ailleurs.
— Tu ne partiras pas d'ici tant que tu n'auras pas parlé !
— Cal, l'interpella Jane. Toujours sans réponse, il allégua avec douceur:
— Je sais que tu as peur de la perdre, qu'elle est plus qu'une amie pour toi, bien que tu ne veuilles pas l'avouer. Je sais que depuis le suicide de ta mère et ce qu'on ton père t'as fait subir, tu te sens le besoin de protéger les personnes qui t'entoure... Au risque parfois de les étouffer... Mais tu sais autant que moi que ce n'est pas en prenant tes distances avec elle que tu l'as protégera de la souffrance de t'aimer ou toi de l'aimer, car la souffrance fait partie de l'amour c'est indissociable.
Cal ne répondit pas.
— Cal ! commença à s'énerver Hunt du stoïcisme revêche de son ami. Il s'approcha d'un pas pour exiger sans ménagement : — Patrick à dit ce qu'il avait à dire, maintenant c'est à toi !
— J'PEUX PAS ! hurla Cal livide, en se reculant avec des mouvements de ses mains. J'SUIS DÉSOLÉ MAIS J'PEUX PAS! OK ?!
— Tu sais quoi Cal ! Je ne voulais pas te le dire mais tu ne me laisses pas le choix ! J'ai vu Gillian pleurer aujourd'hui !
Le visage de Cal se décomposa alors qu'il se passa une main désespérée dans ses cheveux. Cela n'arrêta pas Hunt qui continua toujours aussi furieusement :
— Elle pleurait parce qu'elle avait peur que ses amis se déchirent entre eux à cause d'elle ! Elle pleurait parce qu'elle avait peur des conséquences que cette tumeur avait sur nous ! Tu entends ! Pas sur ELLE, sur nous ! Elle pleurait parce que tu n'étais pas là ! À ses côtés ! Elle pleurait parce qu'elle m'a dit qu'elle avait besoin de toi !
— J'peux pas…, répéta encore Cal dépité.
— Tu ne peux pas quoi bon sang ?!
— LA REGARDER SOUFFRIR COMME TOUS LES AUTRES !
À partir de là, tout pris sens pour Hunt. Cal avait l'impression de revivre les instants dramatique de sa jeunesse. Le suicide de sa mère qui n'avait pas pu empêcher et sans doute la violence de son père qui l'avait pousser à son geste dramatique. Il avait toujours eut du mal à faire face à la souffrance chez les êtres qu'ils aimaient comme s'il en était la principale cause. C'est pour cette raison qu'il préférait prendre la fuite au risque de se faire haïr en retour.
— Elle n'est pas comme tous les autres et tu le sais autant que nous ! Cal... Elle a peur, elle a peur de mourir, de te perdre... Tu m'as dit que tu étais déjà allé sur le terrain ! Alors tu sais ce que c'est de voir la peur de mourir d'un homme dans ses yeux ! Tu sais ce que c'est de voir un homme mourir loin de sa famille, des personnes qu'il aime, tu sais que c'est une souffrance inimaginable de mourir seul même si ton compagnon d'arme est à tes côtés, tu sais qu'il aurait aimé mourir au près de ceux qu'il aime… Cal... Gillian a besoin de toi.
Une forte émotion s'empara de Cal. Il n'allait pas craquer pas devant eux, il allait rester fort, se répéta t-il.
— Elle t'aime…, souffla une voix derrière Owen. Ce dernier se retourna et vit House le regard fuyant.
— Elle ne l'a jamais dit mais cela se voit sur son visage…, débuta t-il mal à l'aise par ses propos. — Tu ne le vois peut-être pas mais quand tu entres dans une pièce c'est toi le premier qu'elle regarde, ses pupilles se dilatent quand ses yeux sont posés sur toi, quand moi ou Patrick on fait une blague stupide c'est toi qu'elle regarde pour voir si tu vas rire ou non, elle te regarde comme s'il n'y avait que toi. Et ça… on ne peut pas l'inventer.
Une immense colère envahi Cal et c'est dans un excès de rage qu'il frappa une bouche d'aération qui ressortait du toit de l'immeuble.
— PUTAIN DE MERDE ! hurla l'homme à plein poumon. Cal baissa sa tête et lâcha sans le vouloir quelques larmes de toutes ces années de souffrance, de tristesse, de combat mais aussi de fuite.
— On est là Cal…, dit Patrick en posant ses deux mains sur les deux épaules de l'homme meurtrie. — On va franchir cette étape ensemble. Tu verras, on va réussir. Je te le promets.
Incapable de faire face aux émotions des autres, House se détourna de la scène alors qu'Owen songea tristement que le plus dur restait à venir.
À SUIVRE...