Cal et Gillian s'étaient accordés une pause loin des angoisses quotidiennes de leur travail. Le temps d'un week-end, le couple d'experts en mensonge avaient décidé de se ressourcer auprès de leurs amis dans la grande maison. Un lieu particulièrement isolé de la civilisation. Ils passèrent leur samedi entre jeux, anecdotes et rires jusqu'au soir où ils partagèrent un délicieux repas italien concocté par le profiler David Rossi.
— C'est vraiment délicieux David, le congratula Temperance, tout comme le reste des personnes attablées dans la salle à manger.
— Merci, dit le profiler souriant. Comme ma mama me le disait, des pâtes, une bonne sauce tomate maison et voilà le repas des anges !
— Je partage ses convictions, appuya Jane, en prenant une autre bouchée de son plat.
— Toi, tu partagerais n'importe quel repas tant que ce n'est pas Teresa qui cuisine, jasa House.
— Hey ! s'offusqua la concernée.
Tout le monde ria alors que Jane consola sa compagne vexée. Serviable, House attrapa une bouteille de vin entamée et proposa du breuvage alcoolisé à sa voisine de table.
— Encore un peu de vin Gill' ?
— Non merci Greg, refusa-t-elle gentiment, je crois que ça ira pour ce soir… J'en suis déjà à mon deuxième.
— Sûre ? C'est tout de même un excellent vin ! Il me vient de l'un de mes patients, particulièrement reconnaissant de lui avoir sauvé la vie !
— Depuis quand tu acceptes les cadeaux de tes patients ? l'interrogea Cuddy suspicieuse.
— Depuis que tu as réduit ma paye !
La directrice d'hôpital foudroya son compagnon du regard par ce sarcasme made in House.
— Tu peux me servir encore, s'il te plait Greg, quémanda Kate avec son verre tendu.
— Avec plaisir, sourit House, en servant généreusement la jeune femme. Ceci fait, Gregory lança un regard goguenard à son ami James. Dans l'incompréhension totale, ce dernier lui renvoya un regard interrogateur puis continua de manger son repas en silence.
Plus tard, après avoir débarrassé la table, la bande s'était déplacée dans le salon pour déguster une dernière boisson chaude avant d'aller rejoindre leur chambre à coucher. Une tasse de thé fumante à la main, Richard Castle entra dans la pièce et afficha un air interrogateur.
— Les enfants, vous ne trouvez pas que l'air s'est rafraîchi depuis quelques heures ? demanda-t-il.
— Ça s'appelle l'hiver, Einstein ! ironisa House.
L'écrivain répliqua à son ami par un rictus de mépris.
— Rick a raison, confirma Teresa frissonnante dans les bras de son compagnon, il fait nettement plus froid que ce matin.
Perplexe, Aaron Hotchner s'était rapproché d'un radiateur pour vérifier sa température.
— Il est froid, souligna-t-il avec interrogation.
— Il est positionné sur quel degré ? demanda Kate.
— Il est à fond.
— C'est bizarre…
— Quelqu'un aurait un autre diagnostique utile que "bizarre" ?
Kate omit le cynisme de House et répliqua :
— Au lieu de faire du sarcasme, tu pourrais peut-être trouver une solution ?
— Désolé, mon diplôme m'autorise seulement à ausculter des humains, alors à moins que ton radiateur développe des formes généreuses, je ne suis pas ton homme !
— Une personne s'y connait en chauffage ? demanda Seeley au groupe.
— C'est Gibbs qui s'en occupe généralement, répondit Patrick, en ponctuant sa réplique d'une gorgée de thé pour se réchauffer.
— Leroy n'a pas pu venir à cause d'une affaire, quelqu'un d'autre ?
— J'peux toujours essayé, soupira Cal, en se levant du canapé.
— Après les robinets, les chauffages, plaisanta House, Gill' a de la chance d'avoir à porter de main un homme à tout faire.
Gillian écarquilla ses yeux de stupeurs à cette remarque plutôt grivoise. Elle jeta un regard apeuré à son compagnon alors qu'elle était effrayée à l'idée que celui-ci ait pu raconter leurs ébats amoureux au tout début de leur relation. À cela, Cal s'empressa de secouer négativement sa tête et de fusiller le médecin à la canne du regard. D'un air faussement innocent, House s'exclama :
— Quoi ? On m'a dit que tu étais un plombier hors pair, on aurait menti sur tes capacités ?
Cal crispa sa mâchoire puis s'éclipsa rapidement de la pièce pour vaquer à sa tache. Il fut vite talonné par David Rossi qui lui proposa son aide. Les deux hommes partis, House se délecta de sa boisson chaude avec un regard malicieux destiné à son ami James Wilson, secouant une nouvelle fois sa tête en guise de désapprobation.
Au sous-sol de la veille maison, Cal étudia avec David la chaudière en panne. Ce qui n'était pas chose gagnée. Une seule ampoule, suspendue au plafond par un fil électrique dénudé, éclairait l'ensemble de la pièce sombre. Il fallait vraiment qu'ils règlent ce problème d'électricité où un jour il risquerait d'avoir des blessés… Pour ne rien arranger, Cal avait malencontreusement perdu ses lunettes de vues plus tôt dans la journée. Deux handicapes qui obligea l'expert en mensonge à forcer sur ses yeux pour mieux analyser la machine. Après quelques secondes, le profiler demanda le diagnostic final à son ami qui gratta sa tête en signe de réflexion.
— Si j'avais mes lunettes ça serait plus pratique, dit-il, mais j'ai l'impression que le robinet à gaz est fichu…
— Mince, dans ce cas on ne pourra rien faire. Il faudra attendre lundi pour se rendre à la quincaillerie.
— Mouais… Je crois qu'on va devoir sortir les grosses couettes pour ce soir.
— Déjà qu'il fait pas chaud…
Les deux hommes échangèrent un regard dépité puis retournèrent dans le salon pour annoncer la mauvaise nouvelle à leurs amis.
— Ooh non ! On va se geler ce soir, se plaignit Castle.
Il n'en fallut pas plus à House pour répliquer :
— Une soirée loin de ton appartement luxueux d'écrivain bourré aux as… Pense aux pauvres malheureux qui doivent bruler tes livres dans des poubelles pour se réchauffer !
Richard jeta nouveau regard noir à Gregory et s'apprêta même à lui répondre par une autre pique. Malheureusement, il en fut empêché par Kate qui le tira rapidement contre elle. La policière savait que son compagnon n'avait aucune chance de gagner ce combat. Le médecin à la canne était depuis longtemps devenu un maître en la matière. Il pouvait sans effort mettre à terre son challenger au bout de quelques secondes. Elle refusait de passer une nouvelle soirée à consoler son mari humilié. House lâcha un soupir rieur face à l'écrivain bougonnant puis retourna son attention sur Seeley Booth qui prit la parole :
— Bon, pour ce soir je vous conseille de bien vous couvrir ! Le thermomètre affiche - 5.
— Ceci était un conseil de votre cher gouvernement, le charria House.
— À part ça, il y a un film intéressant à voir ce soir ? demanda Jack O'Neill.
— Tout me va, tant que ce n'est pas de la science fiction, lança Samantha presque blasée. En effet, la jeune femme blonde ne voulait rien voir qui lui fasse penser à son boulot d'exploratrice intergalactique. Aux regards intrigués de ses amis, elle s'empressa de s'expliquer : — Avec Jack, on s'est regardés toute la trilogie de Star Wars encore une fois ! C'est pour ça…
Cette explication sembla satisfaire le groupe, alors que Jack murmura un discret "bien joué" à l'oreille de sa femme masquant un fin sourire. Bien évidement, Cal et Gillian s'étaient aperçus du mensonge, mais ils n'avaient rien trouvé à redire. Le programme télé entre ses mains, Cuddy informa :
— Je crois qu'il y a bon un thriller…
— Tu peux allumer la télé Mac, s'il te plait ! demanda Teresa.
Mac Taylor s'apprêta à prendre la télécommande sur la table basse, mais House la subtilisa avant qu'il n'ait pu la toucher du bout des doigts.
— Trop lent ! blagua le médecin, en appuyant sur un bouton pour allumer la télévision. Mac regarda son ami d'un air suspicieux et reprit sa place sans réclamer son reste. Il ne comprendrait jamais cet homme ! Sur le canapé, Cal plissa par moment ses yeux pour mieux regarder ce qui se passait à l'écran. Lovée dans ses bras, Gillian s'inquiéta de son attitude :
— Tu n'as pas retrouvé tes lunettes chéri ?
— Toujours pas, j'espère que je ne les ai pas perdu…
Le groupe d'amis regardèrent les images défiler sur l'écran et arborèrent au bout d'un moment des expressions perplexes.
— Une minute, c'est pas ça le film…, signala Samantha.
— C'est vrai ça ! se scandalisa House. Le magnifique Ryan Gosling n'est pas dans Basic Instinct normalement !
Fin cinéphile, Castle n'eut besoin d'entendre que deux répliques de dialogue pour répondre :
— Mais… je connais ce film c'est, The Notebook !
— J'adore ce film ! s'enthousiasma Penelope Garcia.
— Bof, un gars qui ne se souvient plus de rien, y'a mieux au niveau romantisme…, persiffla Cristina Yang. Meredith lança un regard surpris à sa meilleure amie qui répliqua : — Ne te vexes pas Meredith, je sais que tu as des gênes pourris dans ta famille, mais dis-toi que ton Dr. Mamour sera toujours là pour te dire où sont tes petites culottes…
La jeune femme tourna son regard suppliant sur son compagnon, Derek Shepherd, qui lui répondit : — Je te le promets.
La défunte mère de Meredith fut touchée par la maladie d'Alzheimer et cela préoccupait par moment l'esprit de la jeune femme. Alors, savoir que l'homme de sa vie l'aiderait à ne pas se retrouver un jour toute nue en pleine rue, la rassurait quelque peu. Satisfaite, Meredith sourit et s'engouffra un peu plus dans les bras de son amoureux.
— Je ne l'ai jamais vu, on peut le regarder ?! demanda joyeusement Kate.
Les garçons et Lisbon semblèrent sceptiques à cette proposition, mais n'eurent pas le cœur de la refuser à leur bien aimé(e). Dès lors, tout le monde s'installa confortablement sur les fauteuils, canapés et coussins environnants pour apprécier le film avec plaides et boissons chaudes. C'est alors que House proclama :
— C'est parti pour une heure trente de beaux yeux bleus et d'abdos saillants ! Tout ce que Kate n'a pas chez elle ! Profite !
Castle ragea encore entre ses dents tandis que Kate le rassura par des caresses et des mots doux. Il était hors de question de l'entendre marmonner pendant que Ryan se déshab… parlait ! Curieuse, Cuddy feuilleta le programme pour connaître la critique du film, mais celui-ci n'était mentionné nulle part sur la page du jour ni sur les précédentes.
— C'est bizarre… Le film n'est pas indiqué dans le prog…, commença à dire Cuddy, avant d'être brusquement interrompue par House qui plaça un énorme morceau de gâteau dans sa bouche. La brune afficha un air offusqué alors que le médecin lui répondit avec indignation :
— Chuuut le film commence !
À la moitié du film, chaque couple s'était rapproché pour se retrouver amoureusement dans les bras l'un de l'autre. Sur son fauteuil, House les observa avec un sourire goguenard : Kate consolait Rick attristé par le déroulement du film, Teresa se laissait finalement embarquée par l'ambiance et s'emmitouflait un peu plus dans les bras de Patrick, Jack passa amoureusement un bras autour des épaules de Samantha, pendant que Cal caressait un bras dénudé de sa femme hypnotisée par l'émouvante histoire. Puis, Gregory tourna son regard triomphant sur Wilson qui plissa ses yeux de suspicion à cette étrange expression. Qu'est-ce ce savant fou avait encore mijoté ?
Une fois le film terminé, beaucoup se sentirent évincer émotionnellement par ce qu'ils venaient de voir. Le sacrifice de tout offrir pour l'être aimé, ils connaissaient et partageaient cet état esprit. Certains, comme Rick, essayèrent même de ravaler leurs émotions et sursautèrent presque lorsque House frappa dans ses mains.
— Bon ! s'exclama-t-il. J'suis crevé moi. Il serait temps de retrouver nos lits ! À moins que cela ne dérange personne d'assister à un film interdit aux mineurs…
House appuya son regard sur Cristina en train d'embrasser Owen. Cette dernière se détacha à contre cœur du rouquin lorsqu'elle comprit que cette attaque lui était destinée.
— Je peux le faire n'importe où moi, répliqua-t-elle, mais si vous voulez regarder, c'est moi qui vous opère à votre prochain accident. Puisse t-il être accidentel…
C'est sur ces mots que tout le monde se souhaita une bonne soirée et se sépara pour rejoindre leur chambre respective. Owen jeta un regard blasé à sa compagne qui haussa ses épaules en réponse.
Dans leur chambre à couchée, Gillian s'était allongée dans leur lit avec un livre à la main alors que Cal, torse-nu, était en quête d'un objet perdu. Du coin de l'œil, la psychologue le vit s'affairer dans tous les sens et s'arrêta momentanément dans sa lecture pour le solliciter.
— Tu cherches quelque chose chéri ? lui demanda-t-elle.
— T'aurais pas vu mon haut de pyjama ?
Afin de ne pas perdre le fil de son histoire, Gillian plaça un marque page au centre de son livre et répondit :
— Il n'est pas ton dans ton sac ?
— Non, je ne le trouve pas, soupira-t-il.
D'un pincement de lèvre, elle lorgna avec convoitise le corps dénudé de son compagnon et murmura pour elle-même :
— Moi, ça me va…
Concentré dans ses recherches, Cal n'entendit pas les paroles de sa femme et lui demanda de répéter celles-ci.
— Hum… Tu l'as certainement oublié à la maison !
— Possible… J'me souviens plus… En ce moment, je ne sais pas ce que j'ai, je perd tout.
Il se passa une main dans les cheveux et se résolu à se priver du dit vêtement bien que les températures minimales ne l'aidait pas à l'oublier. Gillian lui conseilla de se mettre vite au lit. Sans attendre, Cal se faufila rapidement sous les couvertures pour se réchauffer.
— C'est déjà beaucoup mieux, approuva-t-il, je n'ai presque plus froid !
— Tu as bien de la chance…
— T'as froid ?
— Je suis frileuse.
Cal jeta un œil à la couverture du livre de sa compagne.
— Ce n'est pas en lisant "Frozen Heat" que tu vas te réchauffer…, dit-il amusé.
— Ça dépend de quel chapitre, répliqua-t-elle avec une pointe de sous-entendu.
— Dr. Foster ! s'exclama-t-il, faussement scandalisé. Serait-ce une invitation à se réchauffer mutuellement ?
Elle tenta de dissimuler son amusement et répondit :
— Pas du tout, dors.
D'un regard suspicieux, il prit un instant pour observer le visage rieur de la jeune femme et dit :
— Tu mens, mal en plus.
Concentrée dans sa lecture, Gillian leva ses yeux au ciel lorsque l'expert en mensonge se rapprocha de sa personne.
— J'peux te réchauffer tu sais…, souffla-t-il suavement, j'ai mes méthodes et elles sont très efficaces…
Il embrassa voluptueusement son cou pour lui faire passer son message qui pouvait tout aussi bien se dispenser de démonstration.
— Je n'en doute pas, dit-elle, tout en lisant.
— Alors…
— Cal, on n'est pas tout seul…
— Comme si eux ne l'avaient pas déjà fait lorsqu'on était là ! D'ailleurs, ils ont peut-être eu la même idée que nous…
— Que toi, reprit-elle.
— J'suis le leader du groupe.
Elle pouffa de rire puis elle commanda à son mari de s'endormir. D'un léger soupir, il l'embrassa et obtempéra en s'allongeant à ses côtés. Bien évidement, le fait de savoir que ses amis profitaient de la situation et pas lui, le rendit totalement insomniaque. En effet, le film romantique plus tôt visionné avait conditionné tous les couples pour un rapprochement amoureux et immédiat. En pleine lecture, Gillian remarqua que son compagnon venait de fermer ses yeux. Elle fit un va et vient entre son livre et l'homme qui partageait son lit et décida finalement d'attaquer une toute autre activité… De son côté, Cal tentait de trouver le sommeil en imaginant tout ce qu'il pourrait faire une fois rentré chez eux avec la femme de sa vie. Soudainement, il eut la brusque sensation qu'une partie de son rêve venait de se transformer en réalité. C'est avec un immense plaisir qu'il sentit des lèvres fines caresser les siennes pour ensuite se conclure par un chaste baiser. Il ouvrit ses yeux et découvrit le visage souriant de sa femme penchée au-dessus du sien.
— Gill'… J'peux savoir ce que tu fais ? l'interrogea-t-il, la voix roque de plaisir.
— J'ai trop froid, je me réchauffe…
— Il m'avait pourtant à l'instant semblé que tu ne voulais pas de mon idée ?
— J'ai le droit de changer d'avis, répliqua-t-elle, en offrant un autre baiser à son mari.
— Tu le peux, souffla-t-il, en approfondissant celui-ci avec une main contre sa joue.
Elle gémit contre ses lèvres puis se déplaça pour chevaucher son corps. Il sourit de cette audace et entreprit à son tour de toucher son corps féminin. Elle caressa sa langue avec la sienne et le sentit avec joie augmenter la cadence. C'est alors qu'il s'arrêta dans l'échange pour la regarder avec un large sourire.
— Un problème ? s'inquiéta-t-elle.
— Aucun… juste que la température augmente assez vite…
Elle sourit de nouveau alors qu'il se redressa pour amoureusement l'embrasser. Elle entoura son cou avec ses bras et augmenta la vitesse de leur baiser. Cal entreprit ensuite d'enlever son t-shirt de nuit pour voluptueusement embrasser sa poitrine dénudée.
— Chéri…, souffla-t-elle avec bien-être.
— Mmh…
— Est-ce que tu as pris… enfin tu vois…
— Dans mon sac, dit-il, entre deux baisers.
— Reste-ici, dit-elle souriante. Elle l'embrassa furtivement puis s'échappa de leur lit pour fouiller les bagages de son mari impatient. Quelques secondes plus tard, elle lui signala : — Cal, je ne les trouve pas.
D'un froncement de sourcils, Cal rejoignit sa femme et chercha à sa place la boite tant désirée.
— C'est pas possible, pesta-t-il, je suis certain de les avoir pris avant de partir !
— Certain ? s'amusa-t-elle.
— Oui, enfin… Hum… j'vais voir s'il n'y en pas… ailleurs.
— Dépêche-toi…
Elle l'embrassa à nouveau. Cela suffit à Cal pour se vêtir en vitesse d'une chemise et arpenter les couloirs de la maisonnée avec pour objectif de trouver le graal qui allait lui permettre une nuit mouvementée. Il pensa d'abord à se rendre dans la salle de bain, mais ne trouva rien. Ses amis avaient pensé à acheter des œufs, mais pas à la chose la plus importante ! Il cracha sa déception puis songea à frapper aux portes de ses voisins. Il se ravisa vite à idée lorsqu'il perçut les sons de plaisir qui résonnèrent derrière chacune d'elle. Il était hors de question qu'il prenne le risque de tomber sur l'un de ses amis en tenue d'Adam et Ève. Il secoua frénétiquement sa tête à l'image de Richard en peignoir avec sans rien en-dessous. Déçu, il fit marche à arrière et pila net devant une porte où le silence régnait. Il hésita à frapper, mais lorsque la vision de sa femme l'attendant dans leur chambre traversa son esprit, il osa prendre le risque. Cinq secondes à peine, la porte s'ouvrit et le visage d'un homme souriant apparut :
— Ouiii ?
— Excuse-moi de te déranger Greg…
— Tu as besoin de quelque chose ?
Le ton qu'avait employé House fut à la limite de la réjouissance. Ce qui était parfaitement étrange chez le médecin le plus cynique de tous les États-Unis. Cal ne parut pas s'en formaliser alors qu'il avait du mal à trouver ses mots. Légèrement mal à l'aise, il bredouilla avec des gestes évasifs de ses mains :
— Hum… Moi et Gill' on… enfin tu vois… est-ce que tu aurais… des…
House comprit que l'expert en mensonge lui demandait des contraceptifs et ria intérieurement de sa gène.
— Désolé, mon vieux, j'en ai plus en stock, s'excusa-t-il.
— Merde…
— T'as demandé aux autres ?
— Je… je demanderai demain. Merci quand même.
— De rien.
Cal soupira et rejoignit sa chambre sans voir que son ami médecin le regarda partir avec un fin sourire. De retour dans sa chambre, Cal annonça la mauvaise nouvelle à sa compagne. Cette dernière s'était mise à genoux sur leur lit et lui répondit souriante :
— Tant pis… on a qu'à faire sans !
Cal arbora un large sourire alors qu'elle glissa sa chemise le long de ses épaules en capturant sa bouche avec lenteur. Le vêtement à terre, elle lâcha un léger cri de surprise lorsqu'il la renversa sur leur matelas pour l'emprisonner avec son corps avide de sensation forte. Ils rirent puis l'expert en mensonge reprit leur sauvage embrassade. Désirant approfondir l'échange, il descendit sa bouche sur son cou, son ventre alors qu'avec ses mains il retira sa dernière lingerie le long de ses fines jambes, camouflant le point ultime de sa féminité, avant de subtilement remplacer sa main par sa bouche. Gillian émit un gémissement alors qu'elle l'a sentie s'activer avec hardiesse. Elle passa une main dans ses cheveux courts masculins et s'empêcha d'hurler tout son plaisir. Il continua sur cette lancée pendant près de dix minutes jusqu'à ce que la jeune femme n'en puisse plus et le supplie d'arrêter.
— T'as toujours froid ? osa-t-il lui demander.
— Je suis congelée, mentit-elle souriante.
Cal lui rendit son sourire et multiplia les baisers sur son corps en demande urgente d'affection. Il l'entendit à maint reprises lâcher des soupirs de plaisirs puis sans s'en rendre compte il s'était retrouvé sur le dos. En position de domination, Gillian afficha un sourire carnassier et descendit sa main le long de son torse jusqu'à atteindre un endroit plus intime qui caractérisait sa masculinité. Il comprit ce qu'elle avait en tête et voulut l'en dissuader alors qu'il était déjà prêt à exploser. C'est regrettablement qu'elle n'en lui laissa pas le choix et qu'elle s'appliqua à lui offrir le même plaisir qu'elle venait à l'instant de recevoir. Elle procura plusieurs voluptueuses caresses sur son entrejambe déjà prête à d'autres étapes beaucoup plus concrètes. Il pensa un moment à l'arrêter, mais il s'abandonna complètement à ses mains expertes lorsqu'à son tour, elle remplaça ses mains par sa bouche. Elle fit alors disparaître le membre viril plusieurs fois et joua avec sa langue à la limite de l'orgasme. Il la regarda faire, mais le plaisir devenant bien trop grand, il s'obligea à fermer ses yeux pour éviter tout débordement. Elle s'en amusa et continua encore et encore jusqu'à ce qu'il l'oblige à l'arrêter.
— J'crois que tu as assez monter la température, dit-il.
Elle ria, puis l'invita à des pratiques plus sérieuses. Il obtempéra avec joie et l'embrassa voracement. Elle passa ses mains dans son dos alors qu'il la pénétra d'un seul coup de rein. Elle cria contre ses lèvres et se laissa transporter par ses mouvements répétés. Il oscilla entre une cadence lente et rapide tout en la regardant perdre pied à chaque pénétration. Le plaisir était devenu tel qu'elle dû subtilisé un oreiller pour crier dedans toute sa passion afin d'éviter de se faire entendre par ses voisins de chambre. Cela ravit Cal qui refusa de ne pas pouvoir voir la beauté de son visage passer par différentes expressions de bonheur intense. Il prit l'oreiller pour le balancer de l'autre côté de la pièce et obligea la jeune femme à la regarder droit dans les yeux. Elle aperçut alors ses yeux verts dilatés de plaisir et força l'homme à se rapprocher pour l'embrasser. À bout de souffle, elle le garda contre son corps en sueur, mais mordit son épaule pour s'empêcher de crier alors qu'il augmenta de plus en plus la vitesse de ses coups de reins.
— C'est mieux que les livres de Rick, hein ? s'amusa-t-il.
— Tai toi ! répliqua-t-elle, en l'embrassant à pleine bouche.
L'expert en mensonge se plia à sa volonté puis le couple inversa leur position. Au-dessus, Gillian posa ses mains sur le torse de son amant pour rester en équilibre et pratiqua une allure modérer pour profiter au maximum de cette étreinte amoureuse. Cal loua cette position qui lui permettait de regarder sa compagne prendre du plaisir, mais aussi de contempler avec ravissement les formes généreuses de celle-ci. Il émit plusieurs râles de contentement et se redressa pour offrir des baisers brulants sur la peau douce de son amante. Proche de l'orgasme, l'expert en mensonge demanda à ralentir le rythme et en profita pour rependre le leadership. Sur elle, il effectua des lents va-et-vient et sentit au bout d'un moment qu'il ne pourrait bientôt plus se retenir. Gillian le comprit et lui donna l'ordre de les conduire tous deux à la jouissance absolue. Il s'exécuta avec passion et intensifia chacun de ses mouvements jusqu'à ce qu'elle emprisonne sa taille avec ses jambes pour le sentir au plus profond d'elle-même. Un instant plus tard, il jouit en elle de manière discontinue alors qu'elle s'était autorisée de crier sans barrière tout son plaisir de cette réjouissance ultime. Heureux, il se retira doucement d'elle puis se pencha pour l'embrasser avec passion afin de conclure cet échange des plus ardent.
— Oh mon dieu…, souffla-t-elle, encore essoufflée par les efforts pratiqués.
— J't'en pris, appelle-moi Cal, plaisanta-t-il.
Elle le réprimanda par une légère frappe sur son torse alors qu'il ria de sa réaction. Épuisé, il s'écroula à ses côtés et l'invita à venir dans ses bras.
— Finalement, heureusement que la chaudière était en panne, dit-il amusé.
— Tout à fait d'accord, approuva-telle rieuse, en passant un bras autour de son torse. Bien que je commence à croire qu'il faut que quelque chose tombe en panne pour qu'on fasse l'amour...
Ils rirent de nouveau puis une inquiétude traversa l'esprit de la psychologue qui était revenue à la réalité.
— Chéri, tu crois qu'on nous a entendu ?
— Vu l'état de ces murs, c'est même sûr.
— Oh non… c'est pas vrai, gémit-elle honteusement contre son cou.
Cal ria et répondit :
— Gill'… nos amis sont depuis longtemps au courant que nous sommes actifs de ce côté là et puis… je crois qu'ils ont d'autres choses à faire que de nous écouter si tu veux tout savoir.
— Comment ça ?
Cal appuya son regard pour lui faire comprendre le message.
— Eux aussi ? fit-elle surprise.
— Le froid, ça revigore !
— T'es bête, ria-t-elle.
Il l'accompagna dans son rire puis l'embrassa de nouveau avant de sombrer chacun dans un profond sommeil.
Le lendemain matin, Cal et Gillian descendirent au rez-de-chaussée pour prendre un copieux petit-déjeuner en compagnie de leurs amis. Étrangement, aucun couple ne parla et mangea en silence leur collation. En bout de table, House en connaissait la raison et songea à s'amuser de la situation.
— Aah ! Il n'y a rien de tel qu'un bon petit-déjeuner après un effort sportif ! N'est-ce pas ?
Chacun des couples évita soigneusement de regarder le médecin à l'aide de divers subterfuges. Certains plongèrent leur nez dans leur tasse de café ou leur bol de céréales déjà bien ramollis, alors que d'autres masquèrent leur expression de gêne avec une main sur leur front.
— Tout à fait d'accord ! approuva Cristina, en arrosant abondamment un pancake de sirop d'érable. La jeune femme brune avait aussi pratiqué une longue gymnastique charnelle avec son petit-ami, mais contrairement à ses amis elle n'en éprouva aucune honte.
— Depuis quand tu fais du sport Greg ? lui demanda intrigué David.
— Monte les marches de ces escaliers avec mes jambes d'occasions et après on en reparle ! répliqua-t-il.
David lâcha un soupir d'exaspération puis House reprit de plus bel sa conversation.
— Au fait, vous n'avez rien entendu d'étrange hier soir ? Comme des couinements ?
— 'Rien entendu, répondit Teresa plus que gênée.
— Ah ? Pourtant ça a duré un long moment, c'était juste après le film… J'ai aussi entendu de longs soupirs… et des meubles bougés…
— T'as du rêver ! répliqua Jack.
— Si je rêvais, alors c'était un porno, parce que j'ai entendu quelqu'un crier "Oh oui, t'es mieux que Ryan Gosling !"
C'est alors que Kate s'étouffa avec son café en se souvenant avoir crié cette phrase hier soir à son compagnon dans un moment d'égarement. Tout le monde fixa étonné la policière reprendre la maîtrise de ses émotions puis Richard arbora un sourire embarrassé et dit :
— C'est surement à cause du film que tu as dû voir hier !
— Mouais possible… Bien que ça n'explique pas les meubles et les couinements ?
— Y'a surement des souris et des rats dans le grenier ! justifia Cal.
— C'est vrai ! approuvèrent en même temps tous les couples devant les airs surpris des autres convives.
— C'était de gros rats alors, répondit House pas vraiment convaincu.
— Qu'est-ce tu en sait ? souleva Cal. Tu n'as jamais voulu te rendre dans le grenier pour chercher les décos de Noël !
— J'ai une ordonnance de mon médecin !
— Qui est ton médecin ? demanda Lisbon perplexe.
— Pourquoi ? T'es de la police ? Mauvaise réplique…, songea-t-il alors que cela était effectivement le cas.
Le petit-déjeuner se poursuivit avec quelques insinuations graveleuses de la part de House, puis vers l'heure du déjeuner plusieurs personnes quittèrent le lieu de vacance pour retourner à leur domicile. Sur le porche de la maison, House agita sa main pour souhaiter un bon voyage aux dernières voitures qui empruntaient le chemin du retour. Tout d'un coup, Wilson interpella son ami dans le couloir et lui présenta interrogatif une boite de préservatifs.
— House, tu peux me dire pourquoi il y avait tout un arsenal de préservatifs dans mes bagages, avec ce mot : "N'en donne à personne, ils sont tous périmés" ?
— Qui te dit que c'est de moi ?
— J'ai reconnu ton écriture et il n'y a que toi pour faire une chose pareille.
Démasqué, House répondit avec désinvolture :
— J'ai pensé que tu pourrais en faire des bombes à eau et les balancer du haut de tes bureaux sur les internes de médecine !
— House ! s'agaça Wilson.
— Quoi ?! J'pensais qu'on aurait pu faire un concours de t-shirt mouillé ! Très bien, soupira-t-il face au visage exaspéré de James, j'ai juste mené une expérimentation pour notre petit pari.
— Non de die…! s'étrangla James. Ne me dis pas que la raison de ton petit cirque c'était pour ça… et… que pendant tout le week-end tu as essayé de les…?!
— Un pari est un pari, Wilson.
— House ! se scandalisa-t-il écœuré. Tu te rends compte à quel point c'est dégoûtant et… immorale !
— Du calme, sœur Jamie, ce sont tous des adultes consentants, et je te signale que c'est de ta faute si j'ai fait ça !
— Comment ça de MA faute ?!
— Tu m'as convaincu de le faire !
— Je n'ai rien fait du tout !
— Attends, c'est toi qui m'a dit que je ne pourrai pas y arriver ! Et d'ailleurs si je gagne tu me devras cinquante dollars !
— Hors de question ! Si l'un d'eux l'apprend, Cal n'hésitera à nous offrir un coquard ! Peut-être que t'en as l'habitude, mais moi je refuse de me présenter avec le visage défigurer devant mes patients !
— Tu t'en fiches, tes patients c'est des condamnés ! Et puis tu t'inquiètes pour rien ! Ils ne le sauront jamais, parce qu'on ne leur dira pas. C'est aussi simple que ça. Enfin… toi, il est vrai que tu ne sais pas garder les secrets…
— Moi ?! C'est plutôt toi la vrai commère ! House s'ils l'apprennent on est morts !
— S'ils apprennent quoi ? leur demanda une voix dans leur dos.
Pris sur le fait, House et Wilson se retournèrent et tombèrent sur le visage intrigué de Meredith Grey.
— Tient, Meredith ! s'exclama House, faussement joyeux. T'es pas encore partie avec ton Dr. Mamour ?
— Il est en train de faire les bagages.
— Un vrai prince charmant celui-là ! T'en as de la chance...
— C'est vrai, approuva-t-elle souriante. Alors, de quoi est-ce que vous parliez, reprit-elle, en regardant intriguée la boite de préservatifs que tenait Wilson. Ce dernier capta son regard insistant et dissimula rapidement l'objet compromettant derrière son dos.
— On… on se disait qu'on pourrait faire une fête surprise pour l'anniversaire de Leroy ! mentit gauchement James.
— Gibbs déteste les anniversaires, et les surprises, souligna la jeune femme suspicieuse.
— Ben… justement ! S'il l'apprend on est mort ! ajouta House.
Meredith observa l'air soucieux de James et sut que ses deux amis ne lui disaient pas toute la vérité.
— Au fait, vous savez comment les lunettes de Cal et son pyjama ont pu atterrir sur le toit de la maison ? les interrogea-t-elle.
— Pourquoi je le saurai ? demanda-t-il d'une voix étrangement perchée. Peut-être qu'il est somnambule ! Cal est un mec stressé dans son genre, vu le nombre de coup de poing qui met à ses suspects. Bon ! C'est pas tout ça, mais 'faut que je fasse ma valise, Wilson tu viens m'aider !
James suivit les pas de son ami, puis sur le chemin il entendit Meredith leur demander:
— Et la boite de préservatif, c'est pour quoi ?
— Recyclage de ballon, on pense à la planète ! clama House sans se retourner.
— Bien joué, marmonna James à son ami.
— Pour cause, tu feras entièrement ma valise.
Wilson roula des yeux et pria pour qu'aucun de ses amis ne découvrent un jour la terrible vérité sur ce qui venait de se passer lors de ce tumultueux week-end.
À SUIVRE DANS FOLLE RÉVÉLATION...
— C'est vraiment délicieux David, le congratula Temperance, tout comme le reste des personnes attablées dans la salle à manger.
— Merci, dit le profiler souriant. Comme ma mama me le disait, des pâtes, une bonne sauce tomate maison et voilà le repas des anges !
— Je partage ses convictions, appuya Jane, en prenant une autre bouchée de son plat.
— Toi, tu partagerais n'importe quel repas tant que ce n'est pas Teresa qui cuisine, jasa House.
— Hey ! s'offusqua la concernée.
Tout le monde ria alors que Jane consola sa compagne vexée. Serviable, House attrapa une bouteille de vin entamée et proposa du breuvage alcoolisé à sa voisine de table.
— Encore un peu de vin Gill' ?
— Non merci Greg, refusa-t-elle gentiment, je crois que ça ira pour ce soir… J'en suis déjà à mon deuxième.
— Sûre ? C'est tout de même un excellent vin ! Il me vient de l'un de mes patients, particulièrement reconnaissant de lui avoir sauvé la vie !
— Depuis quand tu acceptes les cadeaux de tes patients ? l'interrogea Cuddy suspicieuse.
— Depuis que tu as réduit ma paye !
La directrice d'hôpital foudroya son compagnon du regard par ce sarcasme made in House.
— Tu peux me servir encore, s'il te plait Greg, quémanda Kate avec son verre tendu.
— Avec plaisir, sourit House, en servant généreusement la jeune femme. Ceci fait, Gregory lança un regard goguenard à son ami James. Dans l'incompréhension totale, ce dernier lui renvoya un regard interrogateur puis continua de manger son repas en silence.
Plus tard, après avoir débarrassé la table, la bande s'était déplacée dans le salon pour déguster une dernière boisson chaude avant d'aller rejoindre leur chambre à coucher. Une tasse de thé fumante à la main, Richard Castle entra dans la pièce et afficha un air interrogateur.
— Les enfants, vous ne trouvez pas que l'air s'est rafraîchi depuis quelques heures ? demanda-t-il.
— Ça s'appelle l'hiver, Einstein ! ironisa House.
L'écrivain répliqua à son ami par un rictus de mépris.
— Rick a raison, confirma Teresa frissonnante dans les bras de son compagnon, il fait nettement plus froid que ce matin.
Perplexe, Aaron Hotchner s'était rapproché d'un radiateur pour vérifier sa température.
— Il est froid, souligna-t-il avec interrogation.
— Il est positionné sur quel degré ? demanda Kate.
— Il est à fond.
— C'est bizarre…
— Quelqu'un aurait un autre diagnostique utile que "bizarre" ?
Kate omit le cynisme de House et répliqua :
— Au lieu de faire du sarcasme, tu pourrais peut-être trouver une solution ?
— Désolé, mon diplôme m'autorise seulement à ausculter des humains, alors à moins que ton radiateur développe des formes généreuses, je ne suis pas ton homme !
— Une personne s'y connait en chauffage ? demanda Seeley au groupe.
— C'est Gibbs qui s'en occupe généralement, répondit Patrick, en ponctuant sa réplique d'une gorgée de thé pour se réchauffer.
— Leroy n'a pas pu venir à cause d'une affaire, quelqu'un d'autre ?
— J'peux toujours essayé, soupira Cal, en se levant du canapé.
— Après les robinets, les chauffages, plaisanta House, Gill' a de la chance d'avoir à porter de main un homme à tout faire.
Gillian écarquilla ses yeux de stupeurs à cette remarque plutôt grivoise. Elle jeta un regard apeuré à son compagnon alors qu'elle était effrayée à l'idée que celui-ci ait pu raconter leurs ébats amoureux au tout début de leur relation. À cela, Cal s'empressa de secouer négativement sa tête et de fusiller le médecin à la canne du regard. D'un air faussement innocent, House s'exclama :
— Quoi ? On m'a dit que tu étais un plombier hors pair, on aurait menti sur tes capacités ?
Cal crispa sa mâchoire puis s'éclipsa rapidement de la pièce pour vaquer à sa tache. Il fut vite talonné par David Rossi qui lui proposa son aide. Les deux hommes partis, House se délecta de sa boisson chaude avec un regard malicieux destiné à son ami James Wilson, secouant une nouvelle fois sa tête en guise de désapprobation.
Au sous-sol de la veille maison, Cal étudia avec David la chaudière en panne. Ce qui n'était pas chose gagnée. Une seule ampoule, suspendue au plafond par un fil électrique dénudé, éclairait l'ensemble de la pièce sombre. Il fallait vraiment qu'ils règlent ce problème d'électricité où un jour il risquerait d'avoir des blessés… Pour ne rien arranger, Cal avait malencontreusement perdu ses lunettes de vues plus tôt dans la journée. Deux handicapes qui obligea l'expert en mensonge à forcer sur ses yeux pour mieux analyser la machine. Après quelques secondes, le profiler demanda le diagnostic final à son ami qui gratta sa tête en signe de réflexion.
— Si j'avais mes lunettes ça serait plus pratique, dit-il, mais j'ai l'impression que le robinet à gaz est fichu…
— Mince, dans ce cas on ne pourra rien faire. Il faudra attendre lundi pour se rendre à la quincaillerie.
— Mouais… Je crois qu'on va devoir sortir les grosses couettes pour ce soir.
— Déjà qu'il fait pas chaud…
Les deux hommes échangèrent un regard dépité puis retournèrent dans le salon pour annoncer la mauvaise nouvelle à leurs amis.
— Ooh non ! On va se geler ce soir, se plaignit Castle.
Il n'en fallut pas plus à House pour répliquer :
— Une soirée loin de ton appartement luxueux d'écrivain bourré aux as… Pense aux pauvres malheureux qui doivent bruler tes livres dans des poubelles pour se réchauffer !
Richard jeta nouveau regard noir à Gregory et s'apprêta même à lui répondre par une autre pique. Malheureusement, il en fut empêché par Kate qui le tira rapidement contre elle. La policière savait que son compagnon n'avait aucune chance de gagner ce combat. Le médecin à la canne était depuis longtemps devenu un maître en la matière. Il pouvait sans effort mettre à terre son challenger au bout de quelques secondes. Elle refusait de passer une nouvelle soirée à consoler son mari humilié. House lâcha un soupir rieur face à l'écrivain bougonnant puis retourna son attention sur Seeley Booth qui prit la parole :
— Bon, pour ce soir je vous conseille de bien vous couvrir ! Le thermomètre affiche - 5.
— Ceci était un conseil de votre cher gouvernement, le charria House.
— À part ça, il y a un film intéressant à voir ce soir ? demanda Jack O'Neill.
— Tout me va, tant que ce n'est pas de la science fiction, lança Samantha presque blasée. En effet, la jeune femme blonde ne voulait rien voir qui lui fasse penser à son boulot d'exploratrice intergalactique. Aux regards intrigués de ses amis, elle s'empressa de s'expliquer : — Avec Jack, on s'est regardés toute la trilogie de Star Wars encore une fois ! C'est pour ça…
Cette explication sembla satisfaire le groupe, alors que Jack murmura un discret "bien joué" à l'oreille de sa femme masquant un fin sourire. Bien évidement, Cal et Gillian s'étaient aperçus du mensonge, mais ils n'avaient rien trouvé à redire. Le programme télé entre ses mains, Cuddy informa :
— Je crois qu'il y a bon un thriller…
— Tu peux allumer la télé Mac, s'il te plait ! demanda Teresa.
Mac Taylor s'apprêta à prendre la télécommande sur la table basse, mais House la subtilisa avant qu'il n'ait pu la toucher du bout des doigts.
— Trop lent ! blagua le médecin, en appuyant sur un bouton pour allumer la télévision. Mac regarda son ami d'un air suspicieux et reprit sa place sans réclamer son reste. Il ne comprendrait jamais cet homme ! Sur le canapé, Cal plissa par moment ses yeux pour mieux regarder ce qui se passait à l'écran. Lovée dans ses bras, Gillian s'inquiéta de son attitude :
— Tu n'as pas retrouvé tes lunettes chéri ?
— Toujours pas, j'espère que je ne les ai pas perdu…
Le groupe d'amis regardèrent les images défiler sur l'écran et arborèrent au bout d'un moment des expressions perplexes.
— Une minute, c'est pas ça le film…, signala Samantha.
— C'est vrai ça ! se scandalisa House. Le magnifique Ryan Gosling n'est pas dans Basic Instinct normalement !
Fin cinéphile, Castle n'eut besoin d'entendre que deux répliques de dialogue pour répondre :
— Mais… je connais ce film c'est, The Notebook !
— J'adore ce film ! s'enthousiasma Penelope Garcia.
— Bof, un gars qui ne se souvient plus de rien, y'a mieux au niveau romantisme…, persiffla Cristina Yang. Meredith lança un regard surpris à sa meilleure amie qui répliqua : — Ne te vexes pas Meredith, je sais que tu as des gênes pourris dans ta famille, mais dis-toi que ton Dr. Mamour sera toujours là pour te dire où sont tes petites culottes…
La jeune femme tourna son regard suppliant sur son compagnon, Derek Shepherd, qui lui répondit : — Je te le promets.
La défunte mère de Meredith fut touchée par la maladie d'Alzheimer et cela préoccupait par moment l'esprit de la jeune femme. Alors, savoir que l'homme de sa vie l'aiderait à ne pas se retrouver un jour toute nue en pleine rue, la rassurait quelque peu. Satisfaite, Meredith sourit et s'engouffra un peu plus dans les bras de son amoureux.
— Je ne l'ai jamais vu, on peut le regarder ?! demanda joyeusement Kate.
Les garçons et Lisbon semblèrent sceptiques à cette proposition, mais n'eurent pas le cœur de la refuser à leur bien aimé(e). Dès lors, tout le monde s'installa confortablement sur les fauteuils, canapés et coussins environnants pour apprécier le film avec plaides et boissons chaudes. C'est alors que House proclama :
— C'est parti pour une heure trente de beaux yeux bleus et d'abdos saillants ! Tout ce que Kate n'a pas chez elle ! Profite !
Castle ragea encore entre ses dents tandis que Kate le rassura par des caresses et des mots doux. Il était hors de question de l'entendre marmonner pendant que Ryan se déshab… parlait ! Curieuse, Cuddy feuilleta le programme pour connaître la critique du film, mais celui-ci n'était mentionné nulle part sur la page du jour ni sur les précédentes.
— C'est bizarre… Le film n'est pas indiqué dans le prog…, commença à dire Cuddy, avant d'être brusquement interrompue par House qui plaça un énorme morceau de gâteau dans sa bouche. La brune afficha un air offusqué alors que le médecin lui répondit avec indignation :
— Chuuut le film commence !
À la moitié du film, chaque couple s'était rapproché pour se retrouver amoureusement dans les bras l'un de l'autre. Sur son fauteuil, House les observa avec un sourire goguenard : Kate consolait Rick attristé par le déroulement du film, Teresa se laissait finalement embarquée par l'ambiance et s'emmitouflait un peu plus dans les bras de Patrick, Jack passa amoureusement un bras autour des épaules de Samantha, pendant que Cal caressait un bras dénudé de sa femme hypnotisée par l'émouvante histoire. Puis, Gregory tourna son regard triomphant sur Wilson qui plissa ses yeux de suspicion à cette étrange expression. Qu'est-ce ce savant fou avait encore mijoté ?
Une fois le film terminé, beaucoup se sentirent évincer émotionnellement par ce qu'ils venaient de voir. Le sacrifice de tout offrir pour l'être aimé, ils connaissaient et partageaient cet état esprit. Certains, comme Rick, essayèrent même de ravaler leurs émotions et sursautèrent presque lorsque House frappa dans ses mains.
— Bon ! s'exclama-t-il. J'suis crevé moi. Il serait temps de retrouver nos lits ! À moins que cela ne dérange personne d'assister à un film interdit aux mineurs…
House appuya son regard sur Cristina en train d'embrasser Owen. Cette dernière se détacha à contre cœur du rouquin lorsqu'elle comprit que cette attaque lui était destinée.
— Je peux le faire n'importe où moi, répliqua-t-elle, mais si vous voulez regarder, c'est moi qui vous opère à votre prochain accident. Puisse t-il être accidentel…
C'est sur ces mots que tout le monde se souhaita une bonne soirée et se sépara pour rejoindre leur chambre respective. Owen jeta un regard blasé à sa compagne qui haussa ses épaules en réponse.
Dans leur chambre à couchée, Gillian s'était allongée dans leur lit avec un livre à la main alors que Cal, torse-nu, était en quête d'un objet perdu. Du coin de l'œil, la psychologue le vit s'affairer dans tous les sens et s'arrêta momentanément dans sa lecture pour le solliciter.
— Tu cherches quelque chose chéri ? lui demanda-t-elle.
— T'aurais pas vu mon haut de pyjama ?
Afin de ne pas perdre le fil de son histoire, Gillian plaça un marque page au centre de son livre et répondit :
— Il n'est pas ton dans ton sac ?
— Non, je ne le trouve pas, soupira-t-il.
D'un pincement de lèvre, elle lorgna avec convoitise le corps dénudé de son compagnon et murmura pour elle-même :
— Moi, ça me va…
Concentré dans ses recherches, Cal n'entendit pas les paroles de sa femme et lui demanda de répéter celles-ci.
— Hum… Tu l'as certainement oublié à la maison !
— Possible… J'me souviens plus… En ce moment, je ne sais pas ce que j'ai, je perd tout.
Il se passa une main dans les cheveux et se résolu à se priver du dit vêtement bien que les températures minimales ne l'aidait pas à l'oublier. Gillian lui conseilla de se mettre vite au lit. Sans attendre, Cal se faufila rapidement sous les couvertures pour se réchauffer.
— C'est déjà beaucoup mieux, approuva-t-il, je n'ai presque plus froid !
— Tu as bien de la chance…
— T'as froid ?
— Je suis frileuse.
Cal jeta un œil à la couverture du livre de sa compagne.
— Ce n'est pas en lisant "Frozen Heat" que tu vas te réchauffer…, dit-il amusé.
— Ça dépend de quel chapitre, répliqua-t-elle avec une pointe de sous-entendu.
— Dr. Foster ! s'exclama-t-il, faussement scandalisé. Serait-ce une invitation à se réchauffer mutuellement ?
Elle tenta de dissimuler son amusement et répondit :
— Pas du tout, dors.
D'un regard suspicieux, il prit un instant pour observer le visage rieur de la jeune femme et dit :
— Tu mens, mal en plus.
Concentrée dans sa lecture, Gillian leva ses yeux au ciel lorsque l'expert en mensonge se rapprocha de sa personne.
— J'peux te réchauffer tu sais…, souffla-t-il suavement, j'ai mes méthodes et elles sont très efficaces…
Il embrassa voluptueusement son cou pour lui faire passer son message qui pouvait tout aussi bien se dispenser de démonstration.
— Je n'en doute pas, dit-elle, tout en lisant.
— Alors…
— Cal, on n'est pas tout seul…
— Comme si eux ne l'avaient pas déjà fait lorsqu'on était là ! D'ailleurs, ils ont peut-être eu la même idée que nous…
— Que toi, reprit-elle.
— J'suis le leader du groupe.
Elle pouffa de rire puis elle commanda à son mari de s'endormir. D'un léger soupir, il l'embrassa et obtempéra en s'allongeant à ses côtés. Bien évidement, le fait de savoir que ses amis profitaient de la situation et pas lui, le rendit totalement insomniaque. En effet, le film romantique plus tôt visionné avait conditionné tous les couples pour un rapprochement amoureux et immédiat. En pleine lecture, Gillian remarqua que son compagnon venait de fermer ses yeux. Elle fit un va et vient entre son livre et l'homme qui partageait son lit et décida finalement d'attaquer une toute autre activité… De son côté, Cal tentait de trouver le sommeil en imaginant tout ce qu'il pourrait faire une fois rentré chez eux avec la femme de sa vie. Soudainement, il eut la brusque sensation qu'une partie de son rêve venait de se transformer en réalité. C'est avec un immense plaisir qu'il sentit des lèvres fines caresser les siennes pour ensuite se conclure par un chaste baiser. Il ouvrit ses yeux et découvrit le visage souriant de sa femme penchée au-dessus du sien.
— Gill'… J'peux savoir ce que tu fais ? l'interrogea-t-il, la voix roque de plaisir.
— J'ai trop froid, je me réchauffe…
— Il m'avait pourtant à l'instant semblé que tu ne voulais pas de mon idée ?
— J'ai le droit de changer d'avis, répliqua-t-elle, en offrant un autre baiser à son mari.
— Tu le peux, souffla-t-il, en approfondissant celui-ci avec une main contre sa joue.
Elle gémit contre ses lèvres puis se déplaça pour chevaucher son corps. Il sourit de cette audace et entreprit à son tour de toucher son corps féminin. Elle caressa sa langue avec la sienne et le sentit avec joie augmenter la cadence. C'est alors qu'il s'arrêta dans l'échange pour la regarder avec un large sourire.
— Un problème ? s'inquiéta-t-elle.
— Aucun… juste que la température augmente assez vite…
Elle sourit de nouveau alors qu'il se redressa pour amoureusement l'embrasser. Elle entoura son cou avec ses bras et augmenta la vitesse de leur baiser. Cal entreprit ensuite d'enlever son t-shirt de nuit pour voluptueusement embrasser sa poitrine dénudée.
— Chéri…, souffla-t-elle avec bien-être.
— Mmh…
— Est-ce que tu as pris… enfin tu vois…
— Dans mon sac, dit-il, entre deux baisers.
— Reste-ici, dit-elle souriante. Elle l'embrassa furtivement puis s'échappa de leur lit pour fouiller les bagages de son mari impatient. Quelques secondes plus tard, elle lui signala : — Cal, je ne les trouve pas.
D'un froncement de sourcils, Cal rejoignit sa femme et chercha à sa place la boite tant désirée.
— C'est pas possible, pesta-t-il, je suis certain de les avoir pris avant de partir !
— Certain ? s'amusa-t-elle.
— Oui, enfin… Hum… j'vais voir s'il n'y en pas… ailleurs.
— Dépêche-toi…
Elle l'embrassa à nouveau. Cela suffit à Cal pour se vêtir en vitesse d'une chemise et arpenter les couloirs de la maisonnée avec pour objectif de trouver le graal qui allait lui permettre une nuit mouvementée. Il pensa d'abord à se rendre dans la salle de bain, mais ne trouva rien. Ses amis avaient pensé à acheter des œufs, mais pas à la chose la plus importante ! Il cracha sa déception puis songea à frapper aux portes de ses voisins. Il se ravisa vite à idée lorsqu'il perçut les sons de plaisir qui résonnèrent derrière chacune d'elle. Il était hors de question qu'il prenne le risque de tomber sur l'un de ses amis en tenue d'Adam et Ève. Il secoua frénétiquement sa tête à l'image de Richard en peignoir avec sans rien en-dessous. Déçu, il fit marche à arrière et pila net devant une porte où le silence régnait. Il hésita à frapper, mais lorsque la vision de sa femme l'attendant dans leur chambre traversa son esprit, il osa prendre le risque. Cinq secondes à peine, la porte s'ouvrit et le visage d'un homme souriant apparut :
— Ouiii ?
— Excuse-moi de te déranger Greg…
— Tu as besoin de quelque chose ?
Le ton qu'avait employé House fut à la limite de la réjouissance. Ce qui était parfaitement étrange chez le médecin le plus cynique de tous les États-Unis. Cal ne parut pas s'en formaliser alors qu'il avait du mal à trouver ses mots. Légèrement mal à l'aise, il bredouilla avec des gestes évasifs de ses mains :
— Hum… Moi et Gill' on… enfin tu vois… est-ce que tu aurais… des…
House comprit que l'expert en mensonge lui demandait des contraceptifs et ria intérieurement de sa gène.
— Désolé, mon vieux, j'en ai plus en stock, s'excusa-t-il.
— Merde…
— T'as demandé aux autres ?
— Je… je demanderai demain. Merci quand même.
— De rien.
Cal soupira et rejoignit sa chambre sans voir que son ami médecin le regarda partir avec un fin sourire. De retour dans sa chambre, Cal annonça la mauvaise nouvelle à sa compagne. Cette dernière s'était mise à genoux sur leur lit et lui répondit souriante :
— Tant pis… on a qu'à faire sans !
Cal arbora un large sourire alors qu'elle glissa sa chemise le long de ses épaules en capturant sa bouche avec lenteur. Le vêtement à terre, elle lâcha un léger cri de surprise lorsqu'il la renversa sur leur matelas pour l'emprisonner avec son corps avide de sensation forte. Ils rirent puis l'expert en mensonge reprit leur sauvage embrassade. Désirant approfondir l'échange, il descendit sa bouche sur son cou, son ventre alors qu'avec ses mains il retira sa dernière lingerie le long de ses fines jambes, camouflant le point ultime de sa féminité, avant de subtilement remplacer sa main par sa bouche. Gillian émit un gémissement alors qu'elle l'a sentie s'activer avec hardiesse. Elle passa une main dans ses cheveux courts masculins et s'empêcha d'hurler tout son plaisir. Il continua sur cette lancée pendant près de dix minutes jusqu'à ce que la jeune femme n'en puisse plus et le supplie d'arrêter.
— T'as toujours froid ? osa-t-il lui demander.
— Je suis congelée, mentit-elle souriante.
Cal lui rendit son sourire et multiplia les baisers sur son corps en demande urgente d'affection. Il l'entendit à maint reprises lâcher des soupirs de plaisirs puis sans s'en rendre compte il s'était retrouvé sur le dos. En position de domination, Gillian afficha un sourire carnassier et descendit sa main le long de son torse jusqu'à atteindre un endroit plus intime qui caractérisait sa masculinité. Il comprit ce qu'elle avait en tête et voulut l'en dissuader alors qu'il était déjà prêt à exploser. C'est regrettablement qu'elle n'en lui laissa pas le choix et qu'elle s'appliqua à lui offrir le même plaisir qu'elle venait à l'instant de recevoir. Elle procura plusieurs voluptueuses caresses sur son entrejambe déjà prête à d'autres étapes beaucoup plus concrètes. Il pensa un moment à l'arrêter, mais il s'abandonna complètement à ses mains expertes lorsqu'à son tour, elle remplaça ses mains par sa bouche. Elle fit alors disparaître le membre viril plusieurs fois et joua avec sa langue à la limite de l'orgasme. Il la regarda faire, mais le plaisir devenant bien trop grand, il s'obligea à fermer ses yeux pour éviter tout débordement. Elle s'en amusa et continua encore et encore jusqu'à ce qu'il l'oblige à l'arrêter.
— J'crois que tu as assez monter la température, dit-il.
Elle ria, puis l'invita à des pratiques plus sérieuses. Il obtempéra avec joie et l'embrassa voracement. Elle passa ses mains dans son dos alors qu'il la pénétra d'un seul coup de rein. Elle cria contre ses lèvres et se laissa transporter par ses mouvements répétés. Il oscilla entre une cadence lente et rapide tout en la regardant perdre pied à chaque pénétration. Le plaisir était devenu tel qu'elle dû subtilisé un oreiller pour crier dedans toute sa passion afin d'éviter de se faire entendre par ses voisins de chambre. Cela ravit Cal qui refusa de ne pas pouvoir voir la beauté de son visage passer par différentes expressions de bonheur intense. Il prit l'oreiller pour le balancer de l'autre côté de la pièce et obligea la jeune femme à la regarder droit dans les yeux. Elle aperçut alors ses yeux verts dilatés de plaisir et força l'homme à se rapprocher pour l'embrasser. À bout de souffle, elle le garda contre son corps en sueur, mais mordit son épaule pour s'empêcher de crier alors qu'il augmenta de plus en plus la vitesse de ses coups de reins.
— C'est mieux que les livres de Rick, hein ? s'amusa-t-il.
— Tai toi ! répliqua-t-elle, en l'embrassant à pleine bouche.
L'expert en mensonge se plia à sa volonté puis le couple inversa leur position. Au-dessus, Gillian posa ses mains sur le torse de son amant pour rester en équilibre et pratiqua une allure modérer pour profiter au maximum de cette étreinte amoureuse. Cal loua cette position qui lui permettait de regarder sa compagne prendre du plaisir, mais aussi de contempler avec ravissement les formes généreuses de celle-ci. Il émit plusieurs râles de contentement et se redressa pour offrir des baisers brulants sur la peau douce de son amante. Proche de l'orgasme, l'expert en mensonge demanda à ralentir le rythme et en profita pour rependre le leadership. Sur elle, il effectua des lents va-et-vient et sentit au bout d'un moment qu'il ne pourrait bientôt plus se retenir. Gillian le comprit et lui donna l'ordre de les conduire tous deux à la jouissance absolue. Il s'exécuta avec passion et intensifia chacun de ses mouvements jusqu'à ce qu'elle emprisonne sa taille avec ses jambes pour le sentir au plus profond d'elle-même. Un instant plus tard, il jouit en elle de manière discontinue alors qu'elle s'était autorisée de crier sans barrière tout son plaisir de cette réjouissance ultime. Heureux, il se retira doucement d'elle puis se pencha pour l'embrasser avec passion afin de conclure cet échange des plus ardent.
— Oh mon dieu…, souffla-t-elle, encore essoufflée par les efforts pratiqués.
— J't'en pris, appelle-moi Cal, plaisanta-t-il.
Elle le réprimanda par une légère frappe sur son torse alors qu'il ria de sa réaction. Épuisé, il s'écroula à ses côtés et l'invita à venir dans ses bras.
— Finalement, heureusement que la chaudière était en panne, dit-il amusé.
— Tout à fait d'accord, approuva-telle rieuse, en passant un bras autour de son torse. Bien que je commence à croire qu'il faut que quelque chose tombe en panne pour qu'on fasse l'amour...
Ils rirent de nouveau puis une inquiétude traversa l'esprit de la psychologue qui était revenue à la réalité.
— Chéri, tu crois qu'on nous a entendu ?
— Vu l'état de ces murs, c'est même sûr.
— Oh non… c'est pas vrai, gémit-elle honteusement contre son cou.
Cal ria et répondit :
— Gill'… nos amis sont depuis longtemps au courant que nous sommes actifs de ce côté là et puis… je crois qu'ils ont d'autres choses à faire que de nous écouter si tu veux tout savoir.
— Comment ça ?
Cal appuya son regard pour lui faire comprendre le message.
— Eux aussi ? fit-elle surprise.
— Le froid, ça revigore !
— T'es bête, ria-t-elle.
Il l'accompagna dans son rire puis l'embrassa de nouveau avant de sombrer chacun dans un profond sommeil.
Le lendemain matin, Cal et Gillian descendirent au rez-de-chaussée pour prendre un copieux petit-déjeuner en compagnie de leurs amis. Étrangement, aucun couple ne parla et mangea en silence leur collation. En bout de table, House en connaissait la raison et songea à s'amuser de la situation.
— Aah ! Il n'y a rien de tel qu'un bon petit-déjeuner après un effort sportif ! N'est-ce pas ?
Chacun des couples évita soigneusement de regarder le médecin à l'aide de divers subterfuges. Certains plongèrent leur nez dans leur tasse de café ou leur bol de céréales déjà bien ramollis, alors que d'autres masquèrent leur expression de gêne avec une main sur leur front.
— Tout à fait d'accord ! approuva Cristina, en arrosant abondamment un pancake de sirop d'érable. La jeune femme brune avait aussi pratiqué une longue gymnastique charnelle avec son petit-ami, mais contrairement à ses amis elle n'en éprouva aucune honte.
— Depuis quand tu fais du sport Greg ? lui demanda intrigué David.
— Monte les marches de ces escaliers avec mes jambes d'occasions et après on en reparle ! répliqua-t-il.
David lâcha un soupir d'exaspération puis House reprit de plus bel sa conversation.
— Au fait, vous n'avez rien entendu d'étrange hier soir ? Comme des couinements ?
— 'Rien entendu, répondit Teresa plus que gênée.
— Ah ? Pourtant ça a duré un long moment, c'était juste après le film… J'ai aussi entendu de longs soupirs… et des meubles bougés…
— T'as du rêver ! répliqua Jack.
— Si je rêvais, alors c'était un porno, parce que j'ai entendu quelqu'un crier "Oh oui, t'es mieux que Ryan Gosling !"
C'est alors que Kate s'étouffa avec son café en se souvenant avoir crié cette phrase hier soir à son compagnon dans un moment d'égarement. Tout le monde fixa étonné la policière reprendre la maîtrise de ses émotions puis Richard arbora un sourire embarrassé et dit :
— C'est surement à cause du film que tu as dû voir hier !
— Mouais possible… Bien que ça n'explique pas les meubles et les couinements ?
— Y'a surement des souris et des rats dans le grenier ! justifia Cal.
— C'est vrai ! approuvèrent en même temps tous les couples devant les airs surpris des autres convives.
— C'était de gros rats alors, répondit House pas vraiment convaincu.
— Qu'est-ce tu en sait ? souleva Cal. Tu n'as jamais voulu te rendre dans le grenier pour chercher les décos de Noël !
— J'ai une ordonnance de mon médecin !
— Qui est ton médecin ? demanda Lisbon perplexe.
— Pourquoi ? T'es de la police ? Mauvaise réplique…, songea-t-il alors que cela était effectivement le cas.
Le petit-déjeuner se poursuivit avec quelques insinuations graveleuses de la part de House, puis vers l'heure du déjeuner plusieurs personnes quittèrent le lieu de vacance pour retourner à leur domicile. Sur le porche de la maison, House agita sa main pour souhaiter un bon voyage aux dernières voitures qui empruntaient le chemin du retour. Tout d'un coup, Wilson interpella son ami dans le couloir et lui présenta interrogatif une boite de préservatifs.
— House, tu peux me dire pourquoi il y avait tout un arsenal de préservatifs dans mes bagages, avec ce mot : "N'en donne à personne, ils sont tous périmés" ?
— Qui te dit que c'est de moi ?
— J'ai reconnu ton écriture et il n'y a que toi pour faire une chose pareille.
Démasqué, House répondit avec désinvolture :
— J'ai pensé que tu pourrais en faire des bombes à eau et les balancer du haut de tes bureaux sur les internes de médecine !
— House ! s'agaça Wilson.
— Quoi ?! J'pensais qu'on aurait pu faire un concours de t-shirt mouillé ! Très bien, soupira-t-il face au visage exaspéré de James, j'ai juste mené une expérimentation pour notre petit pari.
— Non de die…! s'étrangla James. Ne me dis pas que la raison de ton petit cirque c'était pour ça… et… que pendant tout le week-end tu as essayé de les…?!
— Un pari est un pari, Wilson.
— House ! se scandalisa-t-il écœuré. Tu te rends compte à quel point c'est dégoûtant et… immorale !
— Du calme, sœur Jamie, ce sont tous des adultes consentants, et je te signale que c'est de ta faute si j'ai fait ça !
— Comment ça de MA faute ?!
— Tu m'as convaincu de le faire !
— Je n'ai rien fait du tout !
— Attends, c'est toi qui m'a dit que je ne pourrai pas y arriver ! Et d'ailleurs si je gagne tu me devras cinquante dollars !
— Hors de question ! Si l'un d'eux l'apprend, Cal n'hésitera à nous offrir un coquard ! Peut-être que t'en as l'habitude, mais moi je refuse de me présenter avec le visage défigurer devant mes patients !
— Tu t'en fiches, tes patients c'est des condamnés ! Et puis tu t'inquiètes pour rien ! Ils ne le sauront jamais, parce qu'on ne leur dira pas. C'est aussi simple que ça. Enfin… toi, il est vrai que tu ne sais pas garder les secrets…
— Moi ?! C'est plutôt toi la vrai commère ! House s'ils l'apprennent on est morts !
— S'ils apprennent quoi ? leur demanda une voix dans leur dos.
Pris sur le fait, House et Wilson se retournèrent et tombèrent sur le visage intrigué de Meredith Grey.
— Tient, Meredith ! s'exclama House, faussement joyeux. T'es pas encore partie avec ton Dr. Mamour ?
— Il est en train de faire les bagages.
— Un vrai prince charmant celui-là ! T'en as de la chance...
— C'est vrai, approuva-t-elle souriante. Alors, de quoi est-ce que vous parliez, reprit-elle, en regardant intriguée la boite de préservatifs que tenait Wilson. Ce dernier capta son regard insistant et dissimula rapidement l'objet compromettant derrière son dos.
— On… on se disait qu'on pourrait faire une fête surprise pour l'anniversaire de Leroy ! mentit gauchement James.
— Gibbs déteste les anniversaires, et les surprises, souligna la jeune femme suspicieuse.
— Ben… justement ! S'il l'apprend on est mort ! ajouta House.
Meredith observa l'air soucieux de James et sut que ses deux amis ne lui disaient pas toute la vérité.
— Au fait, vous savez comment les lunettes de Cal et son pyjama ont pu atterrir sur le toit de la maison ? les interrogea-t-elle.
— Pourquoi je le saurai ? demanda-t-il d'une voix étrangement perchée. Peut-être qu'il est somnambule ! Cal est un mec stressé dans son genre, vu le nombre de coup de poing qui met à ses suspects. Bon ! C'est pas tout ça, mais 'faut que je fasse ma valise, Wilson tu viens m'aider !
James suivit les pas de son ami, puis sur le chemin il entendit Meredith leur demander:
— Et la boite de préservatif, c'est pour quoi ?
— Recyclage de ballon, on pense à la planète ! clama House sans se retourner.
— Bien joué, marmonna James à son ami.
— Pour cause, tu feras entièrement ma valise.
Wilson roula des yeux et pria pour qu'aucun de ses amis ne découvrent un jour la terrible vérité sur ce qui venait de se passer lors de ce tumultueux week-end.
À SUIVRE DANS FOLLE RÉVÉLATION...