Dans les couloirs du Lightman Group, Cal marcha activement au côté d'un client qu'il raccompagna aux portes de son entreprise. Ce dernier s'était déplacé pour le remercier et obtenir un compte rendu de la dernière affaire effectuée sur la dissolution d'un important trafic de falsification de billets. Une mission périlleuse qui n'aurait jamais pu être possible sans le travail d'équipe avec l'un des plus grand expert en détection de mensonge du pays. À mi-chemin, il s'arrêta puis pivota en direction de son client pour échanger une dernière poignée de main solennelle marquant la fin de cette laborieuse collaboration. Après moult tension entre les deux parties, il s'agissait principalement plus d'une libération que d'une séparation cordiale. Enfin... surtout du côté de l'expert en mensonge haïssant les règles et les dogmes de ces agents du gouvernement, au costume sombre, se croyant tout permis au nom de leur statut diplomatique.
— Je vous remercie pour votre aide précieuse Dr Lightman, s'enthousiasma le bureaucrate. — Sans vous, Duke aurait pu continuer son petit trafic sans le moindre soupçon.
— C'est normal Mr Yart. Si le client paye pour nos services, il est de notre devoir de lui rendre satisfaction.
— Et vous avez de quoi, sourit-il.
Les yeux fixés sur sa personne, Lightman n'avait pas loupé le léger détournement de regard de son interlocuteur en direction de la salle de réunion remplie d'employés en plein travail. D'une contracture de sa mâchoire, il comprit que l'attention désireuse de cet homme s'attardait plus sur "une employée" en particulier. Une chose qui ne manqua pas d'agacer son esprit vengeur. Il n'était pas du genre à frapper les gens sans raison, mais là… son esprit commençait déjà à jouer à plie ou face entre crochet du droit ou du gauche avec à la clé une nuit au commissariat sans oublier le gain d'une plénitude supérieure. Il était prêt à tout pour satisfaire ses désirs même à réveiller ses démons intérieurs.
— Avec ça, vous avez de quoi d'être toujours satisfait, poursuivit-il, d'un grain insupportablement milieux dans la voix.
Il n'en croyait pas ses oreilles ! Les dents de Cal grincèrent un peu plus pour ne pas dire que son prochain rendez-vous avec son dentiste serait surement pour une future pose d'une prothèse dentaire. Il devait garder son calme. Il lui avait promis. Il la regarda sourire. Elle était là, assise derrière la table de réunion, à discuter avec l'un de ses voisins. Ses traits fins, ses lèvres, ses yeux... Il pouvait la regarder des heures sans pouvoir réellement mesurer la chance qu'il avait. Il prit une grande inspiration et continua d'écouter impassiblement l'homme au costume sombre:
— Vous en avez beaucoup des comme ça ?
— Des comme quoi ? rétorqua Lightman, d'un mouvement de sourcil.
— Des employées qui…non pas froid au yeux, s'expliqua t-il, tout sourire, en laissant le soin à Cal de comprendre ses paroles déguisées. En plus d'être un crétin, il n'avait pas le cran de prouver qu'il en était un. L'expert en mensonge ravala les mots orduriers coincés au fond de sa gorge et répliqua sans vergogne: — Toutes les personnes qui travaillent ici s'engagent à des risques.
— Oui, enfin… Je voulais dire… des employées aux formes agréables…vous voyez ?
— Nop. Pas du tout à vrai dire.
Cal scana de haut en bas le corps du type aux pensées déplacées puis l'entendit soupirer:— Ce n'est pas grave. Une seconde de silence plus tard, Yart demanda:—Vous savez si votre collègue est… sans attache ?
Lightman plissa ses yeux de suspicions et d'un regard, par la baie vitrée, il répondit:—Je ne mélange jamais vie privé et vie professionnelle.
— Vraiment ? Pourtant il y a de quoi ! ria t-il.
— Certaines limites sont faites pour être respectées.
— Mmh… Et cela vous dérangerais si j'osais la dépasser ?
En serrant ses poings à travers ses poches de jean, l'expert en mensonge songea que ce type avait un certain culot pour lui poser ce genre de question totalement déconvenue et absurde. Il le fixa lourdement de sa bouche entre-ouverte alors qu'un afflux d'employés sortaient de la salle de réunion pour vaquer à leurs prochaines occupations. L'un d'entre eux se détacha du tableau en marchant dans sa direction. Il la suivit du regard et esquissa un rapide sourire avant de reprendre un visage neutre face à celui interrogateur de Yart.
— Cal ! l'interpella une voix féminine derrière le client.
Une joie interne vint envahir le corps de Lightman jusqu'à présent tendu à l'extrême. La vengeance était un plat qui se mangeait froid et elle était encore plus agréable lorsqu'on était expert en émotion… La jeune femme en question se plaça aux côtés de l'homme à l'étrange sourire et mima une mine perplexe tandis que Yart, la bouche grande ouverte de surprise, resta complètement figé sur place. Gillian occulta le bureaucrate et allégua : — On a terminé la réunion. Killian est allé déposer une copie du dossier Sullivan sur ton bureau.
— Merci Gillian !
D'un va et vient entre sa collègue et son client, Cal remarqua le regard insistant de ce dernier sur le corps voluptueux de la jeune femme à ses côtés. Une vision plutôt surprenante laissant un Yart totalement pantois face à la découverte physique de la sublime psychologue: un ventre rond que seules les femmes portant un bébé depuis plus de sept mois pouvaient avoir. Un constat plus qu'étonnant dissimulé par la grande table de réunion. Toutes les chances de Yart, pour passer une soirée avec cette superbe femme aux yeux azur, venaient d'être réduites à néant. Ce qu'il ne savait pas encore, c'était que d'autres révélations restaient à venir...
— Oh ! Je manque à tous mes devoirs ! s'exclama Cal avec des gestes de ses mains.—Gillian, je te présente Mr Yart ! Le client dont je t'ai parlé !
— Enchanté ! le salua t-elle de sa main tendue. L'homme stoïque reprit ses esprits et accepta rapidement la poignée de main si gracieusement offerte. La révélation de la future naissance l'avait totalement refroidit et cela dans tous les sens du terme. Il devait faire face. Un agent du gouvernement ne connaissait pas le mot échec. Surtout devant et pour une femme...
— Mr Yart, je vous présente, Gillian Foster, mon associée !
— On pourrait même dire plus que ça désormais, plaisanta t-elle, en caressant son ventre rebondi. Cal ria, passa un bras derrière la taille de la psychologue et répliqua:—Oui tu as raison ! On est marié depuis quelques mois et je n'arrive toujours pas à croire que nous partageons le même nom sur le mur.
— Tu auras bientôt le temps de t'y faire !
— C'est vrai, confirma t-il, en échangeant un tendre sourire avec sa compagne. Celle-ci voulu l'embrasser mais se reprit très vite en songeant qu'ils n'étaient pas seuls. C'est sur cette pensée qu'elle déclara:—Bon et bien, veuillez m'excuser mais je vais devoir vous laisser, le devoir m'appel ! C'était un plaisir de vous avoir rencontré Mr Yart.
Le concerné pinça ses lèvres en hochant positivement plusieurs fois sa tête. À vrai dire aucun son ne pouvait sortir de sa bouche. Et quand bien même une seule de ses paroles auraient pu briser toutes les vitres des bureaux dont il était entouré.
— On se voit tout à l'heure, signala t-elle à son mari.
— Yep !
La jeune femme effleura affectueusement l'avant bras de son compagnon et l'abandonna en s'éclipsant dans le lointain de la société. Cal, sa tête penchée sur le côté, la regarda disparaitre puis, reprenant brusquement contact avec la réalité, émit une petite moue de sa bouche en déviant son attention sur l'homme qui n'avait pas encore prononcé une seule parole.
— Bon… Et bien, fit Cal, en se balançant d'avant en arrière avec ses pieds. — La porte est juste là ! Vous m'excuserez si je ne vous accompagne pas ! Il y a encore tellement de travail à faire et j'ai promis à ma femme d'aller faire les magasins pour enfants ! Il n'y a pas qu'ici où elle est la patronne !
Yart creusa ses joues à s'en faire mal. Cal le fixa une demi-seconde avant d'expressément le contourner et de marcher en direction de son bureau. Le bureaucrate fronça ses sourcils lorsqu'il pivota sur lui-même pour proclamer:
— Je croyais que vous ne mélangiez jamais vie privé et vie professionnelle?
Cal se retourna, sans pour autant s'arrêter, et répondit:—C'était un mensonge ! Je ne respecte jamais les règles ! Vous auriez dû le savoir !
Il se détourna de Yart et poursuivit sa route avec un immense sourire placardé sur son visage. Il n'avait rien de tel pour le rendre heureux que de voir la déception dans les yeux d'un homme enviant la femme qui partageait sa vie. Le mensonge avait parfois du bon. Surtout celle de briser cette étincelle de pouvoir et de contrôle chez ces personnes se croyant sans limite. Non mais c'est vrai quoi ! C'était sa femme, pas un bonbon acidulé qu'il devait partager. Pour qui il se prenait ce type… Fichu bureaucrate !
— Je vous remercie pour votre aide précieuse Dr Lightman, s'enthousiasma le bureaucrate. — Sans vous, Duke aurait pu continuer son petit trafic sans le moindre soupçon.
— C'est normal Mr Yart. Si le client paye pour nos services, il est de notre devoir de lui rendre satisfaction.
— Et vous avez de quoi, sourit-il.
Les yeux fixés sur sa personne, Lightman n'avait pas loupé le léger détournement de regard de son interlocuteur en direction de la salle de réunion remplie d'employés en plein travail. D'une contracture de sa mâchoire, il comprit que l'attention désireuse de cet homme s'attardait plus sur "une employée" en particulier. Une chose qui ne manqua pas d'agacer son esprit vengeur. Il n'était pas du genre à frapper les gens sans raison, mais là… son esprit commençait déjà à jouer à plie ou face entre crochet du droit ou du gauche avec à la clé une nuit au commissariat sans oublier le gain d'une plénitude supérieure. Il était prêt à tout pour satisfaire ses désirs même à réveiller ses démons intérieurs.
— Avec ça, vous avez de quoi d'être toujours satisfait, poursuivit-il, d'un grain insupportablement milieux dans la voix.
Il n'en croyait pas ses oreilles ! Les dents de Cal grincèrent un peu plus pour ne pas dire que son prochain rendez-vous avec son dentiste serait surement pour une future pose d'une prothèse dentaire. Il devait garder son calme. Il lui avait promis. Il la regarda sourire. Elle était là, assise derrière la table de réunion, à discuter avec l'un de ses voisins. Ses traits fins, ses lèvres, ses yeux... Il pouvait la regarder des heures sans pouvoir réellement mesurer la chance qu'il avait. Il prit une grande inspiration et continua d'écouter impassiblement l'homme au costume sombre:
— Vous en avez beaucoup des comme ça ?
— Des comme quoi ? rétorqua Lightman, d'un mouvement de sourcil.
— Des employées qui…non pas froid au yeux, s'expliqua t-il, tout sourire, en laissant le soin à Cal de comprendre ses paroles déguisées. En plus d'être un crétin, il n'avait pas le cran de prouver qu'il en était un. L'expert en mensonge ravala les mots orduriers coincés au fond de sa gorge et répliqua sans vergogne: — Toutes les personnes qui travaillent ici s'engagent à des risques.
— Oui, enfin… Je voulais dire… des employées aux formes agréables…vous voyez ?
— Nop. Pas du tout à vrai dire.
Cal scana de haut en bas le corps du type aux pensées déplacées puis l'entendit soupirer:— Ce n'est pas grave. Une seconde de silence plus tard, Yart demanda:—Vous savez si votre collègue est… sans attache ?
Lightman plissa ses yeux de suspicions et d'un regard, par la baie vitrée, il répondit:—Je ne mélange jamais vie privé et vie professionnelle.
— Vraiment ? Pourtant il y a de quoi ! ria t-il.
— Certaines limites sont faites pour être respectées.
— Mmh… Et cela vous dérangerais si j'osais la dépasser ?
En serrant ses poings à travers ses poches de jean, l'expert en mensonge songea que ce type avait un certain culot pour lui poser ce genre de question totalement déconvenue et absurde. Il le fixa lourdement de sa bouche entre-ouverte alors qu'un afflux d'employés sortaient de la salle de réunion pour vaquer à leurs prochaines occupations. L'un d'entre eux se détacha du tableau en marchant dans sa direction. Il la suivit du regard et esquissa un rapide sourire avant de reprendre un visage neutre face à celui interrogateur de Yart.
— Cal ! l'interpella une voix féminine derrière le client.
Une joie interne vint envahir le corps de Lightman jusqu'à présent tendu à l'extrême. La vengeance était un plat qui se mangeait froid et elle était encore plus agréable lorsqu'on était expert en émotion… La jeune femme en question se plaça aux côtés de l'homme à l'étrange sourire et mima une mine perplexe tandis que Yart, la bouche grande ouverte de surprise, resta complètement figé sur place. Gillian occulta le bureaucrate et allégua : — On a terminé la réunion. Killian est allé déposer une copie du dossier Sullivan sur ton bureau.
— Merci Gillian !
D'un va et vient entre sa collègue et son client, Cal remarqua le regard insistant de ce dernier sur le corps voluptueux de la jeune femme à ses côtés. Une vision plutôt surprenante laissant un Yart totalement pantois face à la découverte physique de la sublime psychologue: un ventre rond que seules les femmes portant un bébé depuis plus de sept mois pouvaient avoir. Un constat plus qu'étonnant dissimulé par la grande table de réunion. Toutes les chances de Yart, pour passer une soirée avec cette superbe femme aux yeux azur, venaient d'être réduites à néant. Ce qu'il ne savait pas encore, c'était que d'autres révélations restaient à venir...
— Oh ! Je manque à tous mes devoirs ! s'exclama Cal avec des gestes de ses mains.—Gillian, je te présente Mr Yart ! Le client dont je t'ai parlé !
— Enchanté ! le salua t-elle de sa main tendue. L'homme stoïque reprit ses esprits et accepta rapidement la poignée de main si gracieusement offerte. La révélation de la future naissance l'avait totalement refroidit et cela dans tous les sens du terme. Il devait faire face. Un agent du gouvernement ne connaissait pas le mot échec. Surtout devant et pour une femme...
— Mr Yart, je vous présente, Gillian Foster, mon associée !
— On pourrait même dire plus que ça désormais, plaisanta t-elle, en caressant son ventre rebondi. Cal ria, passa un bras derrière la taille de la psychologue et répliqua:—Oui tu as raison ! On est marié depuis quelques mois et je n'arrive toujours pas à croire que nous partageons le même nom sur le mur.
— Tu auras bientôt le temps de t'y faire !
— C'est vrai, confirma t-il, en échangeant un tendre sourire avec sa compagne. Celle-ci voulu l'embrasser mais se reprit très vite en songeant qu'ils n'étaient pas seuls. C'est sur cette pensée qu'elle déclara:—Bon et bien, veuillez m'excuser mais je vais devoir vous laisser, le devoir m'appel ! C'était un plaisir de vous avoir rencontré Mr Yart.
Le concerné pinça ses lèvres en hochant positivement plusieurs fois sa tête. À vrai dire aucun son ne pouvait sortir de sa bouche. Et quand bien même une seule de ses paroles auraient pu briser toutes les vitres des bureaux dont il était entouré.
— On se voit tout à l'heure, signala t-elle à son mari.
— Yep !
La jeune femme effleura affectueusement l'avant bras de son compagnon et l'abandonna en s'éclipsant dans le lointain de la société. Cal, sa tête penchée sur le côté, la regarda disparaitre puis, reprenant brusquement contact avec la réalité, émit une petite moue de sa bouche en déviant son attention sur l'homme qui n'avait pas encore prononcé une seule parole.
— Bon… Et bien, fit Cal, en se balançant d'avant en arrière avec ses pieds. — La porte est juste là ! Vous m'excuserez si je ne vous accompagne pas ! Il y a encore tellement de travail à faire et j'ai promis à ma femme d'aller faire les magasins pour enfants ! Il n'y a pas qu'ici où elle est la patronne !
Yart creusa ses joues à s'en faire mal. Cal le fixa une demi-seconde avant d'expressément le contourner et de marcher en direction de son bureau. Le bureaucrate fronça ses sourcils lorsqu'il pivota sur lui-même pour proclamer:
— Je croyais que vous ne mélangiez jamais vie privé et vie professionnelle?
Cal se retourna, sans pour autant s'arrêter, et répondit:—C'était un mensonge ! Je ne respecte jamais les règles ! Vous auriez dû le savoir !
Il se détourna de Yart et poursuivit sa route avec un immense sourire placardé sur son visage. Il n'avait rien de tel pour le rendre heureux que de voir la déception dans les yeux d'un homme enviant la femme qui partageait sa vie. Le mensonge avait parfois du bon. Surtout celle de briser cette étincelle de pouvoir et de contrôle chez ces personnes se croyant sans limite. Non mais c'est vrai quoi ! C'était sa femme, pas un bonbon acidulé qu'il devait partager. Pour qui il se prenait ce type… Fichu bureaucrate !