CHAPITRE 5 : PLUS DE SECRET
Il était assis depuis plus d'une heure sur une chaise inconfortable dans les couloirs froids de l'hôpital, à attendre des nouvelles de l'état santé de son amie qui ne venaient pas. Le stress et la peur se mélangèrent. Il se passa une main nerveuse dans ses cheveux puis commença à faire les cents pour essayer de retrouver un semblant de calme.
— Cal !
L'interpellé s'arrêta et découvrit: — Patrick, Seeley ? Mais qu'est-ce que vous faites ici ?!
Jane prit les devants en s'expliquant: — On était venu vous voir au bureau pour vous faire une surprise, mais une de tes employée nous a dit qu'on pouvait vous retrouver ici ! Qu'est-ce qui se passe ?
— Comment va Gillian ? demanda Booth inquiet.
— J'sais pas je… Cal passa mécaniquement une main dans son cou puis déblatéra: — On s'était disputé et je... Je voulais lui parler pour qu'on clarifie les choses mais... quand je suis rentré dans son bureau je… l'ai vu sur le sol et je… Il ne pu dire un mot de plus qu'il s'était senti désorienté. Seeley l'obligea à s'asseoir. Il continua:
— Je ne sais pas ce qu'il se passe... Elle… ne me dis rien… Il prit sa tête entre ses mains. Booth regarda son ami et songea troublé qu'il ne l'avait jamais encore vu dans cet état. Il était amorphe, le regard plongé dans le vide. Anxieux, Booth demanda:
— Ils l'ont emmené depuis combien de temps ?
— Une heure... Tout au plus…, répondit t-il la mâchoire contractée. Le mentaliste se détourna de ses amis en signalant: — Je vais essayer de demander des nouvelles à un médecin !
Il n'eu pas besoin d'aller plus loin qu'un homme en blouse blanche les accosta:
— Vous êtes des proches de Mme Foster ? Je suis le Dr Lester.
Cal se leva prestement et exigea: — Comment va t-elle ?
— Elle va bien… Ne vous inquiétez pas, elle a subit une légère perte de conscience mais elle vient de se réveiller et son état est stable. Nous la gardons cette nuit en observation.
— On peut aller la voir ?
— Je suis désolé... mais pour le bien de la patiente je préférais que vous la voyez plus tard…
L'expert en mensonge capta un léger soubresaut de l'épaule gauche du médecin. Un signe qu'il connaissait que trop bien…
— Vous mentez.., souffla t-il, d'un froncement de ses sourcils d'incompréhension. Il réfléchit et comprit avec colère:
— C'est elle qui ne veut pas !
— Écoutez monsieur, votre femme...
— Ce n'est pas ma femme, c'est mon amie ! Et j'vais aller la voir immédiatement avec votre accord ou non !
Lightman passa avec force devant le médecin. Ce dernier ne se laissa pas faire et lui barra le passage avant qu'il n'aille plus loin.
— Laissez moi passer, dicta froidement Cal.
— Ne m'obligez pas à appeler la sécurité, monsieur…
— Lightman !
— M. Lightman… Elle a besoin de repos, vous devriez rentrer chez vous et en faire de même.
Les poings et la mâchoire serrés, Cal trahi ses pensées quant à son désir d'en découdre. Cela ne fit aucunement peur au médecin, il en avait vu d'autre… En ces temps, le personnel soignant étaient pris pour cible par toute la misère humaine. Entre ceux qui se croyaient à l'hôtel, les vols incessants des fournitures appartenant à l'hôpital et ceux qui se défoulaient gratuitement sur le personnel qui devait souvent faire face, avec calme et sans un merci, Lester avait appris à maitriser tout type de danger qui pouvait se présenter. Il savait que Cal n'était pas dangereux, que la peur pour son amie avait remplacé tout sens de raisonnement, mais il devait lui tenir tête pour le bien de sa patiente.
— Cal…, l'appela Seeley, en posant une main amical sur son épaule. — Viens on y va… Elle va bien, on ira la voir demain.
Cal ne bougea pas. Il regarda toujours le médecin avec dédain.
— Allez Cal… Viens…
Sans un mot, l'expert en mensonge abandonna et se détourna vivement pour se rendre vers la sortie. Patrick lui courut après pendant que Booth s'excusa du comportement de leur ami auprès du soignant. Il retrouva ensuite ses deux amis à l'extérieur dans la fraicheur de la nuit alors que Cal appela un taxi, Booth essaya de le résonner:
— Cal… Tu ne voudrais pas qu'on parle plutôt…
Cal entra rageusement dans le véhicule et referma la portière d'un coup sec.
— Cal !
La voiture démarra.
— Laisse le Seeley…, soupira Patrick. — Tu sais bien que lorsqu'il est dans cet état, il faut mieux le laisser seul.
— Bon sang… L'agent du FBI se passa une main lasse sur son visage et regarda impuissant la voiture disparaitre à un angle de rue.
— On devrait rentrer…, conseilla Jane. — On ira la voir demain, si tu veux ?
— Oui je passerai la voir si mon emploi du temps me le permet, mais de toute façon je m'arrangerais pour qu'il le soit.
— Ok. Bon... je vais rentrer à mon hôtel, on se re-contact demain.
— Tu es à l'hôtel ?
— Oui, ce n'est pas très glamour mais pour une semaine ça me va amplement.
— Tu ne veux pas plutôt venir à la maison ?
— Oh tu sais, je ne voudrais pas déranger...
— Mais non, ne t'inquiètes pas ! Et Bones sera contente de te revoir !
— Tu l'appelles toujours Bones ? s'amusa Jane de ce titre honorifique.
— Difficile de perdre les habitudes !
— Tu devrais faire gaffe, cela pourrait devenir le premier mot de ta fille !
— Pas faux ! approuva Booth rieur. — Bon aller, viens on va prendre ma voiture.
— C'est parti, soupira Patrick d'une voix fatiguée.
OoO
La nuit venait d'être assez courte pour Cal. Il n'avait ou presque pas dormis suite à la cascade d'événements qui s'étaient accumulés la veille. Le soleil matinal se leva lentement sur la capital signe qu'un nouveau jour allait commencer. Dans son lit, il fixa depuis de longue minutes son plafond avec des rayons chauds caressant son visage soucieux. Il pensa longuement puis se leva d'un seul bond pour se rendre dans sa salle de bain afin de se préparer pour la journée. Il appela un taxi pour rejoindre l'hôpital alors que sa voiture se trouvait toujours au Lightman Group. Une fois sur place, il se rendit directement à l'accueil pour obtenir des renseignements.
— Bonjour, j'aimerais savoir où se trouve Mme Foster s'il vous plait…
— Vous êtes son mari ? l'interrogea la réceptionniste effectuant des recherches derrière son ordinateur.
— Non juste… un ami.
— Ah désolé monsieur. Elle vient de partir il y a une heure de ça...
— Quoi ?! Je pensais qu'on la gardait en observation !
— On a dû la laisser partir en voyant qu'elle n'était plus en danger.
Déstabilisé par cette information, Cal pris son portable pour appeler son amie qui bien évidemment ne répondit pas… Furieux, il appela un autre taxi pour se rendre chez elle. Il frappa contre sa porte mais n'obtint aucune réponse. Sa colère augmenta d'un cran. Il décida de se rendre au Lightman Group et fouilla dans tous les locaux sans trouver la moindre présence de la jeune femme. Frustré, il se rendit au bureau de sa réceptionniste et demanda avec précipitation: — Anna ! Vous avez vu le Dr Foster ?!
— Heu… non monsieur.
Cal serra ses poings de rage lorsqu'Anna, captant sa nervosité, proposa:
— Vous voulez que je l'appelle ?
— Non... Elle ne répondra pas de toute façon.
Tout lui sembla perdu quand la réceptionniste pointa, quelque chose au loin, dans le couloir:
— Monsieur ! Le Dr Foster est là !
Cal suivit son regard et courut à toute vitesse jusqu'à son amie.
— Gillian ! Ça va ? T'étais où ? J'étais inquiet, tu ne répondais pas à mes appels et quand je suis allé chez toi, tu n'étais pas là !
— Je vais bien Cal… Ne t'inquiètes pas.
Elle avait employé un ton incroyablement neutre. Elle passa devant son collègue sans le regarder. Cal n'en revenait pas. Il resta d'abord stoïque avant de se précipiter sur elle pour barrer la route à la psychologue en fuite. L'expert en mensonge était en colère et il allait obtenir la vérité quoiqu'il en coûte.
— Tu ne crois pas que tu me dois quelques explications là ?!
— Écoute... je vais bien, c'était rien ! On peut passer à autre chose maintenant?
— Attends, tu plaisantes j'espère ! s'exclama t-il plus fort. — J't'ai vu complètement inconsciente dans ton bureau ! J'ai cru que j'allais te perdre ! Et là tu me dis de passer à autre chose ?!
— Cal… Tu peux parler moins fort s'il te plait…, la supplia presque Gillian en apercevant quelques regards scrutateurs de leurs employés qui passaient par là. L'incompréhension totale pouvait se lire sur le visage de Cal. Il ne la comprenait plus… Leur amitié comptait si peu pour elle ?
— J'hallucine ! Ça fait une semaine que tu me mens ! Et là tu continues, alors qu'il t'ai arrivé quelque chose de grave !
— Cal…
— JE SUIS TON AMI MERDE ! cria t-il subitement, plus pour lui faire entendre raison que pour l'effrayer. Gillian s'immobilisa comme pour maîtriser chaque émotion dans son corps. Booth et Patrick arrivèrent tout juste sur les lieux. Ils interpellèrent leurs deux amis puis les rejoignirent. Aucun des deux ne parlaient. Ils restèrent simplement face à face, yeux dans les yeux.
— Ça va Gill' ? s'inquiéta Seeley. — On est passé à l'hôpital mais tu n'y étais pas. On est venu ici pour avoir plus de renseignement de la part de Cal.
Toujours sans réponse, Jane réclama: — Je peux savoir ce qu'il se passe ?
Personne ne lui répondit. Les yeux de Cal s'assombrirent. Quelque chose lui criait de ne pas s'arrêter là. Que ce qu'il se passait maintenant était d'une grande importance. Elle était sa meilleure amie et quoique ce soit, il devait la protéger. Il ne pourrait pas vivre sans elle…
Il serra sa mâchoire et exigea: — Dis moi la vérité…
Elle resta dans son mutisme. Il répéta avec plus de force: — Dis moi la vérité.
Booth était perdu et interpella Cal sans obtenir de réaction. Ce dernier n'en pouvait plus et d'un ultime défit, il plaqua la psychologue dans le couloir en proclamant rageusement: — Dis moi la vérité !
— Cal ! protesta l'agent du FBI.
Retenant son amie contre le mur, Cal plongea son regard dans le sien pour la supplier d'une voix plus tremblante:
— J't'en supplie dis moi ce qu'il se passe... Tu sais que j'ai horreur qu'on me cache des choses, surtout quand cela te concerne.
Gillian tourna sa tête sur le côté. Une larme coula sur son visage.
— Bon sang honey... S'il te plait…, souffla t-il désespéré en la forçant à tourner son visage vers le sien. — Je suis ton ami, quoique tu dises, quoique tu fasses, je ne te jugerai pas mais dis moi ce qu'il se passe…
Les larmes de la jeune femme redoublèrent d'intensités en rencontrant le regard suppliant de son ami.
— J'ten pris dis moi la vérité… Il posa son front contre le sien et ferma ses yeux.
Un silence… puis Gillian avoua d'une voix brisée: — J'ai... une tumeur au cerveau…
Cal se statufia. De longues secondes interminables s'écoulèrent. Il se recula avec lenteur de son amie. La nouvelle l'avait choqué mais le mensonge qui l'entourait l'avait détruit.
— Gill…, souffla Booth désemparé par la nouvelle.
Un nouveau silence. Lightman demanda d'une voix maîtrisée:
— Depuis combien de temps tu le savais ?
Elle effaça quelques gouttes salées ravageant son visage pour répondre:
— Je… Je le savais depuis 3 semaines...
— Tu le savais depuis trois semaines et… tu ne m'as rien dit !
— Je voulais te le dire... mais à chaque fois que je te voyais, les mots ne sortaient pas… Je suis désolée Cal…, confia t-elle toujours d'une voix brisée.
Il se recula encore d'un pas et répéta :
— Je suis ton ami... Et tu ne m'a rien dit… Je croyais qu'on ne se cachait plus rien, je croyais qu'il n'y avait plus de secret entre nous.
— Cal… Désemparée, Gillian s'approcha de Cal qui l'esquiva.
— Non… C'est... Tu m'as menti en me regardant droit dans les yeux. Je pensais que je comptais plus que ça pour toi.
Des nouvelles larmes apparurent sur les joues de la jeune femme qui rétorqua avec désespoir:
— C'est parce que tu comptes énormément pour moi que je ne voulais rien te dire !
— Mais là ton mensonge était bien plus grave...Tu... Comment tu as pu penser une seule seconde me cacher ça ? Et combien de temps pensais tu garder ce secret ?!
— Je… Je comptais te le dire bientôt c'est juste que… Je n'y arrivais pas !
Il crispa sa mâchoire et ajouta en passant une main sur son front: — J'suis désolé c'est trop… J'dois… je dois partir…
— Cal je t'en pris…, le supplia t-elle alors qu'il s'éloignait de plus en plus. — Cal!
L'expert en mensonge continua son chemin puis disparut complètement derrière les portes principales de l'agence. Booth pris la psychologue dans ses bras pour la réconforter: — Laisse le… Il a besoin de temps pour digérer la nouvelle…
Gillian pleura contre l'épaule de son ami.
— Ça va aller Gill' on est là… On va t'aider dans cette épreuve, tu verras tout va bien se passer, on est là…, répéta t-il en caressant tendrement les cheveux de la femme inconsolable. Sans dire un mot, Patrick regarda la scène figé sur place. Aucune émotion ne transparaissait sur son visage. Son regard semblait vide. Tout s'était écroulé en seulement quelques secondes… Encore une fois.
À SUIVRE...
— Cal !
L'interpellé s'arrêta et découvrit: — Patrick, Seeley ? Mais qu'est-ce que vous faites ici ?!
Jane prit les devants en s'expliquant: — On était venu vous voir au bureau pour vous faire une surprise, mais une de tes employée nous a dit qu'on pouvait vous retrouver ici ! Qu'est-ce qui se passe ?
— Comment va Gillian ? demanda Booth inquiet.
— J'sais pas je… Cal passa mécaniquement une main dans son cou puis déblatéra: — On s'était disputé et je... Je voulais lui parler pour qu'on clarifie les choses mais... quand je suis rentré dans son bureau je… l'ai vu sur le sol et je… Il ne pu dire un mot de plus qu'il s'était senti désorienté. Seeley l'obligea à s'asseoir. Il continua:
— Je ne sais pas ce qu'il se passe... Elle… ne me dis rien… Il prit sa tête entre ses mains. Booth regarda son ami et songea troublé qu'il ne l'avait jamais encore vu dans cet état. Il était amorphe, le regard plongé dans le vide. Anxieux, Booth demanda:
— Ils l'ont emmené depuis combien de temps ?
— Une heure... Tout au plus…, répondit t-il la mâchoire contractée. Le mentaliste se détourna de ses amis en signalant: — Je vais essayer de demander des nouvelles à un médecin !
Il n'eu pas besoin d'aller plus loin qu'un homme en blouse blanche les accosta:
— Vous êtes des proches de Mme Foster ? Je suis le Dr Lester.
Cal se leva prestement et exigea: — Comment va t-elle ?
— Elle va bien… Ne vous inquiétez pas, elle a subit une légère perte de conscience mais elle vient de se réveiller et son état est stable. Nous la gardons cette nuit en observation.
— On peut aller la voir ?
— Je suis désolé... mais pour le bien de la patiente je préférais que vous la voyez plus tard…
L'expert en mensonge capta un léger soubresaut de l'épaule gauche du médecin. Un signe qu'il connaissait que trop bien…
— Vous mentez.., souffla t-il, d'un froncement de ses sourcils d'incompréhension. Il réfléchit et comprit avec colère:
— C'est elle qui ne veut pas !
— Écoutez monsieur, votre femme...
— Ce n'est pas ma femme, c'est mon amie ! Et j'vais aller la voir immédiatement avec votre accord ou non !
Lightman passa avec force devant le médecin. Ce dernier ne se laissa pas faire et lui barra le passage avant qu'il n'aille plus loin.
— Laissez moi passer, dicta froidement Cal.
— Ne m'obligez pas à appeler la sécurité, monsieur…
— Lightman !
— M. Lightman… Elle a besoin de repos, vous devriez rentrer chez vous et en faire de même.
Les poings et la mâchoire serrés, Cal trahi ses pensées quant à son désir d'en découdre. Cela ne fit aucunement peur au médecin, il en avait vu d'autre… En ces temps, le personnel soignant étaient pris pour cible par toute la misère humaine. Entre ceux qui se croyaient à l'hôtel, les vols incessants des fournitures appartenant à l'hôpital et ceux qui se défoulaient gratuitement sur le personnel qui devait souvent faire face, avec calme et sans un merci, Lester avait appris à maitriser tout type de danger qui pouvait se présenter. Il savait que Cal n'était pas dangereux, que la peur pour son amie avait remplacé tout sens de raisonnement, mais il devait lui tenir tête pour le bien de sa patiente.
— Cal…, l'appela Seeley, en posant une main amical sur son épaule. — Viens on y va… Elle va bien, on ira la voir demain.
Cal ne bougea pas. Il regarda toujours le médecin avec dédain.
— Allez Cal… Viens…
Sans un mot, l'expert en mensonge abandonna et se détourna vivement pour se rendre vers la sortie. Patrick lui courut après pendant que Booth s'excusa du comportement de leur ami auprès du soignant. Il retrouva ensuite ses deux amis à l'extérieur dans la fraicheur de la nuit alors que Cal appela un taxi, Booth essaya de le résonner:
— Cal… Tu ne voudrais pas qu'on parle plutôt…
Cal entra rageusement dans le véhicule et referma la portière d'un coup sec.
— Cal !
La voiture démarra.
— Laisse le Seeley…, soupira Patrick. — Tu sais bien que lorsqu'il est dans cet état, il faut mieux le laisser seul.
— Bon sang… L'agent du FBI se passa une main lasse sur son visage et regarda impuissant la voiture disparaitre à un angle de rue.
— On devrait rentrer…, conseilla Jane. — On ira la voir demain, si tu veux ?
— Oui je passerai la voir si mon emploi du temps me le permet, mais de toute façon je m'arrangerais pour qu'il le soit.
— Ok. Bon... je vais rentrer à mon hôtel, on se re-contact demain.
— Tu es à l'hôtel ?
— Oui, ce n'est pas très glamour mais pour une semaine ça me va amplement.
— Tu ne veux pas plutôt venir à la maison ?
— Oh tu sais, je ne voudrais pas déranger...
— Mais non, ne t'inquiètes pas ! Et Bones sera contente de te revoir !
— Tu l'appelles toujours Bones ? s'amusa Jane de ce titre honorifique.
— Difficile de perdre les habitudes !
— Tu devrais faire gaffe, cela pourrait devenir le premier mot de ta fille !
— Pas faux ! approuva Booth rieur. — Bon aller, viens on va prendre ma voiture.
— C'est parti, soupira Patrick d'une voix fatiguée.
OoO
La nuit venait d'être assez courte pour Cal. Il n'avait ou presque pas dormis suite à la cascade d'événements qui s'étaient accumulés la veille. Le soleil matinal se leva lentement sur la capital signe qu'un nouveau jour allait commencer. Dans son lit, il fixa depuis de longue minutes son plafond avec des rayons chauds caressant son visage soucieux. Il pensa longuement puis se leva d'un seul bond pour se rendre dans sa salle de bain afin de se préparer pour la journée. Il appela un taxi pour rejoindre l'hôpital alors que sa voiture se trouvait toujours au Lightman Group. Une fois sur place, il se rendit directement à l'accueil pour obtenir des renseignements.
— Bonjour, j'aimerais savoir où se trouve Mme Foster s'il vous plait…
— Vous êtes son mari ? l'interrogea la réceptionniste effectuant des recherches derrière son ordinateur.
— Non juste… un ami.
— Ah désolé monsieur. Elle vient de partir il y a une heure de ça...
— Quoi ?! Je pensais qu'on la gardait en observation !
— On a dû la laisser partir en voyant qu'elle n'était plus en danger.
Déstabilisé par cette information, Cal pris son portable pour appeler son amie qui bien évidemment ne répondit pas… Furieux, il appela un autre taxi pour se rendre chez elle. Il frappa contre sa porte mais n'obtint aucune réponse. Sa colère augmenta d'un cran. Il décida de se rendre au Lightman Group et fouilla dans tous les locaux sans trouver la moindre présence de la jeune femme. Frustré, il se rendit au bureau de sa réceptionniste et demanda avec précipitation: — Anna ! Vous avez vu le Dr Foster ?!
— Heu… non monsieur.
Cal serra ses poings de rage lorsqu'Anna, captant sa nervosité, proposa:
— Vous voulez que je l'appelle ?
— Non... Elle ne répondra pas de toute façon.
Tout lui sembla perdu quand la réceptionniste pointa, quelque chose au loin, dans le couloir:
— Monsieur ! Le Dr Foster est là !
Cal suivit son regard et courut à toute vitesse jusqu'à son amie.
— Gillian ! Ça va ? T'étais où ? J'étais inquiet, tu ne répondais pas à mes appels et quand je suis allé chez toi, tu n'étais pas là !
— Je vais bien Cal… Ne t'inquiètes pas.
Elle avait employé un ton incroyablement neutre. Elle passa devant son collègue sans le regarder. Cal n'en revenait pas. Il resta d'abord stoïque avant de se précipiter sur elle pour barrer la route à la psychologue en fuite. L'expert en mensonge était en colère et il allait obtenir la vérité quoiqu'il en coûte.
— Tu ne crois pas que tu me dois quelques explications là ?!
— Écoute... je vais bien, c'était rien ! On peut passer à autre chose maintenant?
— Attends, tu plaisantes j'espère ! s'exclama t-il plus fort. — J't'ai vu complètement inconsciente dans ton bureau ! J'ai cru que j'allais te perdre ! Et là tu me dis de passer à autre chose ?!
— Cal… Tu peux parler moins fort s'il te plait…, la supplia presque Gillian en apercevant quelques regards scrutateurs de leurs employés qui passaient par là. L'incompréhension totale pouvait se lire sur le visage de Cal. Il ne la comprenait plus… Leur amitié comptait si peu pour elle ?
— J'hallucine ! Ça fait une semaine que tu me mens ! Et là tu continues, alors qu'il t'ai arrivé quelque chose de grave !
— Cal…
— JE SUIS TON AMI MERDE ! cria t-il subitement, plus pour lui faire entendre raison que pour l'effrayer. Gillian s'immobilisa comme pour maîtriser chaque émotion dans son corps. Booth et Patrick arrivèrent tout juste sur les lieux. Ils interpellèrent leurs deux amis puis les rejoignirent. Aucun des deux ne parlaient. Ils restèrent simplement face à face, yeux dans les yeux.
— Ça va Gill' ? s'inquiéta Seeley. — On est passé à l'hôpital mais tu n'y étais pas. On est venu ici pour avoir plus de renseignement de la part de Cal.
Toujours sans réponse, Jane réclama: — Je peux savoir ce qu'il se passe ?
Personne ne lui répondit. Les yeux de Cal s'assombrirent. Quelque chose lui criait de ne pas s'arrêter là. Que ce qu'il se passait maintenant était d'une grande importance. Elle était sa meilleure amie et quoique ce soit, il devait la protéger. Il ne pourrait pas vivre sans elle…
Il serra sa mâchoire et exigea: — Dis moi la vérité…
Elle resta dans son mutisme. Il répéta avec plus de force: — Dis moi la vérité.
Booth était perdu et interpella Cal sans obtenir de réaction. Ce dernier n'en pouvait plus et d'un ultime défit, il plaqua la psychologue dans le couloir en proclamant rageusement: — Dis moi la vérité !
— Cal ! protesta l'agent du FBI.
Retenant son amie contre le mur, Cal plongea son regard dans le sien pour la supplier d'une voix plus tremblante:
— J't'en supplie dis moi ce qu'il se passe... Tu sais que j'ai horreur qu'on me cache des choses, surtout quand cela te concerne.
Gillian tourna sa tête sur le côté. Une larme coula sur son visage.
— Bon sang honey... S'il te plait…, souffla t-il désespéré en la forçant à tourner son visage vers le sien. — Je suis ton ami, quoique tu dises, quoique tu fasses, je ne te jugerai pas mais dis moi ce qu'il se passe…
Les larmes de la jeune femme redoublèrent d'intensités en rencontrant le regard suppliant de son ami.
— J'ten pris dis moi la vérité… Il posa son front contre le sien et ferma ses yeux.
Un silence… puis Gillian avoua d'une voix brisée: — J'ai... une tumeur au cerveau…
Cal se statufia. De longues secondes interminables s'écoulèrent. Il se recula avec lenteur de son amie. La nouvelle l'avait choqué mais le mensonge qui l'entourait l'avait détruit.
— Gill…, souffla Booth désemparé par la nouvelle.
Un nouveau silence. Lightman demanda d'une voix maîtrisée:
— Depuis combien de temps tu le savais ?
Elle effaça quelques gouttes salées ravageant son visage pour répondre:
— Je… Je le savais depuis 3 semaines...
— Tu le savais depuis trois semaines et… tu ne m'as rien dit !
— Je voulais te le dire... mais à chaque fois que je te voyais, les mots ne sortaient pas… Je suis désolée Cal…, confia t-elle toujours d'une voix brisée.
Il se recula encore d'un pas et répéta :
— Je suis ton ami... Et tu ne m'a rien dit… Je croyais qu'on ne se cachait plus rien, je croyais qu'il n'y avait plus de secret entre nous.
— Cal… Désemparée, Gillian s'approcha de Cal qui l'esquiva.
— Non… C'est... Tu m'as menti en me regardant droit dans les yeux. Je pensais que je comptais plus que ça pour toi.
Des nouvelles larmes apparurent sur les joues de la jeune femme qui rétorqua avec désespoir:
— C'est parce que tu comptes énormément pour moi que je ne voulais rien te dire !
— Mais là ton mensonge était bien plus grave...Tu... Comment tu as pu penser une seule seconde me cacher ça ? Et combien de temps pensais tu garder ce secret ?!
— Je… Je comptais te le dire bientôt c'est juste que… Je n'y arrivais pas !
Il crispa sa mâchoire et ajouta en passant une main sur son front: — J'suis désolé c'est trop… J'dois… je dois partir…
— Cal je t'en pris…, le supplia t-elle alors qu'il s'éloignait de plus en plus. — Cal!
L'expert en mensonge continua son chemin puis disparut complètement derrière les portes principales de l'agence. Booth pris la psychologue dans ses bras pour la réconforter: — Laisse le… Il a besoin de temps pour digérer la nouvelle…
Gillian pleura contre l'épaule de son ami.
— Ça va aller Gill' on est là… On va t'aider dans cette épreuve, tu verras tout va bien se passer, on est là…, répéta t-il en caressant tendrement les cheveux de la femme inconsolable. Sans dire un mot, Patrick regarda la scène figé sur place. Aucune émotion ne transparaissait sur son visage. Son regard semblait vide. Tout s'était écroulé en seulement quelques secondes… Encore une fois.
À SUIVRE...