Tel père tel fils
Un an après le gèle de l'affaire Rose, l'enquête repart et ouvre la possibilité d'un nouvel espoir de découvrir enfin la vérité. Et peut-être même celui de ressouder une famille depuis trop longtemps brisée par des non-dits. Un combat singulier entre l'armée et la justice et de l'autre entre un père et son fils... Genre: Général - (crossover) Histoire à chapitre. (terminée) Note: Cal et Gillian sont mariés - Emily a 23 ans - Nick et Louise ont 17 ans, Seth 14 ans. |
CHAPITRE 9 : POINT DE NON RETOUR
— Perkins ?! s'étrangla Cal.
L'homme gémissant de douleur au sol n'était autre que le capitaine Perkins. Premier suspect en liste dans l'affaire Rose. Que faisait-il ici ? C'était la seule question qui tournait dans l'esprit du père de famille. D'une extrême rage, Cal attrapa l'individu par son col et vociféra : — Qu'est-ce que vous foutez chez moi ?!
Le militaire, totalement déboussolé, ne répondit pas.
— Répondez !
— Cal !
L'expert en mensonge reconnu la voix de sa femme, mais garda son regard enragé sur le visage du soldat ensanglanté.
— Va voir les enfants Gillian !
— Perkins mais…
— Gillian !
En panique, la mère courut rejoindre les escaliers pour se rendre au premier étage. Seul avec Perkins, Cal le força à se remettre sur pieds. Le militaire ne semblait plus qu'être un pantin entre les mains de son bourreau. Punk était sorti de la chambre de Seth et s'était précipité aux côtés de Cal pour le prêter main forte. Montrant les dents, le chien signala à l'agresseur de ne pas faire de frasque.
— Qu'est-ce que vous cherchiez ?!
Le militaire resta muet. La mâchoire de Cal se contracta à l'extrême. Il allait obtenir une réponse et cela par n'importe quel moyen. Plusieurs années à travailler pour le gouvernement, il connaissait toutes les techniques, les bonnes comme les pires, pour révéler une vérité parfois trop cachée. Gillian dévala les escaliers en s'exclamant effarée:
— Cal ! Nick n'est pas dans sa chambre et il ne répond pas sur son portable !
Cette annonce enragea encore plus l'expert en mensonge plaquant avec force Perkins contre un mur de la pièce. Il plaça son visage à quelques centimètres du sien alors qu'il vociféra hors de lui :
— Où est mon fils ?! Qu'avez-vous avez fait de lui ?!
Perkins ne prononça toujours aucun mot. Sa tête vacillait de droite à gauche comme si tout son raisonnement s'était évaporé de son esprit chamboulé depuis l'altercation. Cal le malmena avec plus de férocité et s'écria :
— Répondez ! Où est mon fils ?!
— Je ne sais pas…, souffla le soldat ecchymosé.
— Dites moi où il est ?!
— Cal ! l'interpella Gillian paniquée. Perkins dit la vérité ! Il ne sait pas où est Nick !
— J'suis sûr qu'il ment ! Cal plaça son bras contre la gorge du soldat. — Gillian appelle le Ncis !
Gillian essaya de reprendre le contrôle de ses émotions et se précipita sur le téléphone fixe pour contacter Gibbs et son équipe. Cal resserra son emprise et plaça sa bouche contre l'oreille du capitaine pour lui murmurer menaçant:
— S'il arrive quoique ce soit à mon fils, je vous promets de me venger sans l'aide d'autorité quelconque…
— Papa ? Qu'est-ce qui se passe ? s'inquiéta Louise qui était descendue avec Emily et Seth suite aux échos étranges du rez-de-chaussé.
— C'est qui ce type ? demanda Seth déboussolé.
— C'est Perkins ?! s'affola Emily.
Le père garda Perkins sous son emprise, et ordonna pour ses enfants :
— Retournez dans votre chambre et préparez un sac pour ce soir. Vous irez dormir chez les Booth !
— Mais…
— Tout de suite ! réitéra t-il, sans aucune chance de refus. Il devait les tenir loin de cet homme, loin du danger. Les deux jeunes filles ne répliquèrent pas et s'exécutèrent en silence. Seth jeta un regard noir à Perkins, puis emprunta à contre coeur le chemin de ses soeurs. Gillian revint au près de son mari pour l'informer de son appel passé :
— Gibbs est en route avec son équipe !
— Vous vous êtes attaqué à la mauvaise personne capitaine, ragea Cal en appuyant avec force sur la trachée de l'homme.
OoO
Au même instant au Ncis, toute l'équipe s'était mobilisée pour retrouver la trace du jeune Lightman. Suite à l'alerte de sa disparition, Abby s'était précipitée au siège de la Navi pour établir des recherches poussées sur la localisation exact du disparu. Elle pianota avec rapidité sur le clavier de son ordinateur lorsque Gibbs effectua son habituelle entrée surprise.
— Où est-il ?
L'homme au cheveux grisonnant se plaça au côté de la gothique concentrée sur son écran d'ordinateur affichant une carte satellite de la capital. Il fixa son regard sur les manipulations de la brune qui lui répondit :
— Pour le moment, je sais qu'il est à Washington… Elle tapa avec rapidité sur son clavier. — Cette fois-ci on ne va pas les laisser briser la vie d'une autre famille ! Je te le promets Gibbs !
L'agent posa une main sur l'épaule de la scientifique qui, après quelques secondes de recherches, s'écria joyeusement:
— Je l'ai trouvé ! Il est dans une zone industrielle. Je t'ai envoyé l'adresse sur ton portable.
— Bien joué Abb's, la congratula Gibbs, d'un baiser sur sa joue. Il s'éloigna de la jeune femme, entra dans l'ascenseur puis l'entendit l'interpeller avec inquiétude:
— Gibbs ! Retrouve-le en vie…
— Il n'en sera pas autrement.
Les portes de l'appareil se refermèrent. La gothique soupira son désespoir en regardant le point lumineux clignoter sous ses yeux.
OoO
Pendant que Gibbs et McGee étaient en route pour retrouver Nicholas, Tony et Ziva s'étaient directement rendus chez les Lightman pour éloigner Perkins de Cal, ou inversement... Ils le menottèrent sur une chaise en plein milieu du salon puis entamèrent un lourd interrogatoire sans obtenir une seule réponse.
OoO
Gibbs et Mc Gee arrivèrent au lieu de localisation et sortirent de leur véhicule. Ils visualisèrent rapidement celui-ci avant un quelconque début d'action. Il ne s'agissait pas de partir à l'aveugle pour créer plus de victime. L'endroit en question était isolé et bétonné. Tout n'était que bâtiment grisâtre, usine abandonnée, féraille oubliée... Le lieu semblait comme mort. Puis, du bruit s'échappa d'un immense hangar à quelques pas de leur position. Les deux agents avancèrent discrètement jusqu'à une double porte en fer et se positionnèrent de chaque côté pour entendre des hurlements d'encouragements. Ils froncèrent leur sourcils d'incompréhension et rangèrent leurs armes ainsi que tout indice prouvant leur appartenance au Ncis. Ils entrèrent dans l'immense habitacle pour découvrir une vingtaine de personne formant un cercle en criant et levant leur poing en avant. Leroy se fraya un chemin dans la masse de spectateurs et se statufia sur place à la scène se déroulant sous ses yeux.
— C'est… Nicholas…, bafouilla McGee. Gibbs était muet. Il n'arrivait pas en croire ses yeux. Au centre de cette éphémère arène se trouvait le jeune homme recherché en plein combat avec un autre homme d'une trentaine d'année. L'agent aperçut de multiple blessures tatouées sur sa peau d'adolescent. Torse nu. Ce dernier se battait de manière chevronnée comme dans l'incapacité de contrôler le moindre de ses mouvements. Du sang perlait de sa bouche et de son nez, mais cela ne sembla pas le gêner. Son adversaire se défendait rudement en lui offrant par moment des coups de poing bien placés. Nicholas semblait perdre la partie quand le combattant face à lui s'était écrié:
— Ton père t'a apprit à te battre comme une tapette !
À ces mots, le visage de Nicholas changea pour une expression d'une extrême rage. Ses poings se serrèrent et ses jambes se tendirent à leurs maximum pour garder un total contrôle de son équilibre. Il échangea plusieurs coups puis réussit une manoeuvre de la plus grande efficacité pour mettre au tapis son ennemi. Et sans que personne ne s'y attendent, il gagna le combat.
— Victoire pour "Darkman" ! scanda un homme. Dans la foule certain crièrent de rage et d'autre de joie. Nicholas cracha du sang contenu dans sa bouche et répliqua à l'homme au sol : — J'ai pas de père connard !
Un homme s'extirpa de la foule pour pousser le jeune homme à se rendre à l'extérieur. Gibbs et McGee s'empressèrent de le suivre. Dans la fraicheur de la nuit, Nicholas s'habilla de sa veste en cuir alors que l'homme lui donna plusieurs billets pour sa victoire.
— Tiens c'est ta part. Tu t'es bien battu gamin ! La prochaine fois les paris vont être plus compliqués…
— Il n'y aura pas de prochaine fois, s'interposa Gibbs entre les deux hommes.
Nicholas afficha une expression de surprise alors que l'agent poussa l'inconnu à s'éloigner.
— Qui êtes vous ?!
— Ncis ! informa t-il, en présentant son badge. On vous arrête pour combats illégaux et mise en danger contre mineur. Mc Gee embarque le.
— Tout suite patron !
Timothy menotta et poussa le criminel à rejoindre leur véhicule de fonction. Seul avec l'adolescent, Gibbs le fusilla du regard.
— Qu'est-ce tu fous ici oncle Gibbs ?! ragea Nick.
— J'te repose la même question ?! Depuis quand tu fais ce genre de combat ?!
— Je n'ai pas de compte à te rendre !
— Mais à tes parents si ! Ils sont morts d'inquiétude pour toi ! Perkins s'est introduit chez vous et il ne t'ont pas trouvé dans ta chambre ! Ils ont pensé qu'il t'avait kidnappé ou pire !
— J'suis en vie. Ils n'ont plus à s'inquiéter.
— Tu es leur fils ! Ils vont toujours s'inquiéter pour toi que tu le veuilles ou non ! Qu'est-ce que va penser ta mère lorsqu'elle apprendra que son fils fugue pour faire des combats illégaux !
— Elle n'en saura rien parce que tu ne lui diras rien !
— Ne crois pas que je vais garder ça sous silence. C'est fini Nick. Tu es allé beaucoup trop loin.
— En quoi ?! Pourquoi lui, il avait droit de faire ça au même âge et pas moi ?!
— De quoi tu parles ? De ton père ?!
Nicholas contracta sa mâchoire pour toute réponse. Gibbs comprit que le jeune homme lui cachait quelque chose.
— Qui t'a parlé de ça Nick ? Qui t'a dit qu'il faisait ce genre de chose ?
— Ça n'a aucune importance…
Il baissa son regard au sol.
— Oh que si ça en a une ! Très peu de personnes sont au courant de cet épisode de son passé ! Même pas ta mère alors dis moi qui t'a raconté ça ?!
L'adolescent lâcha un soupir d'exaspération et avoua :
— Son père.
Gibbs ne répondit pas et assimila les derniers mots prononcés.
OoO
Chez les Lightman, Cal tournait comme un lion en cage alors que Gillian, effondrée, s'était installé dans leur canapé avec Ziva qui essayait de la réconforter. Perkins menotté n'avait toujours prononcé aucun mot. Dinozzo raccrocha tout juste d'une conversation téléphonique puis proclama : — Nick vient d'être retrouvé.
Gillian se leva d'un seul bond. Cal s'arrêta de marcher pour écouter l'agent spécial. Son visage semblait être à la fois triste et désolé.
— Où est-il ? Il va bien ?! s'inquiéta la mère.
— Il va bien, Gibbs l'a retrouvé, mais sa disparition n'a rien à voir avec l'affaire…
— Qu'est-ce que t'entends par là ?! ragea Cal au bord de l'explosion.
— Euh… écoute Cal, je ne crois pas que c'est avec moi que tu devrais en discuter… Gibbs est en chemin pour le ramener moi je vais amener Perkins au Ncis… Ziva restera avec vous jusqu'à leur arrivée.
Cal contracta sa mâchoire. Dinozzo pinça ses lèvres et s'activa à libérer Perkins de la chaise où il était menotté. Quelques minutes plus tard, Gibbs arriva chez ses amis et frappa à leur porte d'entrée s'ouvrant sur une Ziva étrangement impassible à la vue de l'adolescent tuméfié. Leroy poussa Nicholas à entrer dans le domicile alors que McGee suivirent leurs pas dans le plus grand silence. Une fois dans le salon, Gillian s'était empressée de prendre son fils dans ses bras alors que Cal fut directement entraîné dans la cuisine par son ami.
— Qu'est-ce qu'il lui est arrivé ?! Pourquoi il est plein de sang ?!
— Je veux que tu restes calme, Cal. Ce que je vais te dire ne sera pas facile…
— Leroy, ragea t-il. Qu'est-il arrivé à mon fils ?!
— Promets-le moi. L'expert en mensonge inspira profondément et hocha positivement sa tête. Gibbs resta sur ses gardes mais avoua : — Nick était dans un entrepôt… Il se battait contre un autre homme pour de l'argent…
— Quoi…
— Ce n'est pas la première fois qu'il fait ça…
— Depuis… Depuis quand il…
— Quelques jours.
Cal était atterré par cette nouvelle. Il vacilla mais se contrôla pour ne pas tomber. Son fils, sa chair et son sang pratiquait depuis plusieurs jours des combat illégaux sans qu'il ne soit au courant… Comment cela était-il possible ? Il était l'un des plus grand expert en mensonge du monde et il n'avait même pas pu voir que son propre fils s'était laissé embrigadé dans le monde de la criminalité. Il dériva son regard sur Nicholas. Le jeune homme n'avait toujours pas prononcé une seule parole alors que sa mère l'avait forcé à s'installer sur le canapé pour le soigner.
— Cal. Il m'a dit que c'était ton père qu'il lui avait parlé de tes combats.
Le père se statufia sur place. La tristesse et la désolation qu'il avait éprouvé jusqu'à présent avaient subitement disparu pour laisser place à une colère sans nom. Ses pupilles se dilatèrent et sa mâchoire se serra. Il passa avec rapidité devant l'agent du Ncis et quitta sa maison avec précipitation. Nicholas l'avait suivi du regard. Il se détacha de sa mère et courut rejoindre son père. Il dévala les escaliers du perron de leur maison et s'écria :
— Où tu vas ?!
— Ça ne te regarde pas.
Cal déverrouilla les portières de son véhicule à distance.
— C'est pas à cause de lui que j'ai fait ça !
Le père s'immobilisa sur place. Il ne se retourna pas alors que l'adolescent continua de rager :
— C'est à cause de toi !
Il pivota sur lui-même pour faire face au jeune homme dont la colère était extrême. Il paraissait être à bout, ne plus pouvoir se contenir et Cal aussi… Tout ça devait se finir ce soir… Les deux hommes s'affrontèrent du regard lorsque de nouveaux spectateurs entrèrent en scène. Suite aux cris, Gillian s'était précipitée à l'extérieur avec Gibbs, Ziva, Louise, Emily et Seth. Ce dernier s'était empressé de dévaler le perron pour rejoindre son père et son frère afin d'éviter tout dérapage entre les deux hommes alors qu'il avait ordonné à son chien de rester dans la maison.
— Cal ! s'affola Gillian alors que Gibbs lui impliqua de rester sur place.
— Papa ! l'interpella Seth.
— Reste où tu es Seth, ordonna sévèrement son père.
Seth s'immobilisa bien qu'une terreur se lisait dans ses yeux. Nicholas et Cal continuèrent de s'observer lorsque ce dernier exigea :
— Rentre dans la voiture.
Nicholas ne bougea pas.
— Tu veux qu'on règle ça d'homme à homme, non ? Alors rentre dans la voiture.
Nicholas éleva légèrement sa tête puis entra dans la voiture dans le plus grand silence. Pas parce que son père le lui commandait, mais parce que sa rage d'en découdre était arrivée à un point de non retour.
— Papa ! Qu'est-ce que tu fais ?! s'exclama Louise perturbée.
— Vous restez ici ! ordonna t-il sèchement, en les pointant du doigt. Gillian n'écouta pas son mari et se précipita pour l'empêcher d'avancer.
— Cal ! Qu'est-ce que tu va faire ?!
— Ce que j'aurais du faire depuis des années…
— Dis le moi !
— Être père…, souffla t-il sans un regard pour sa femme. Il se détacha d'elle, prit place du côté conducteur, démarra sa voiture et s'éloigna dans le lointain sous les yeux désespérés de sa famille.
OoO
L'homme gémissant de douleur au sol n'était autre que le capitaine Perkins. Premier suspect en liste dans l'affaire Rose. Que faisait-il ici ? C'était la seule question qui tournait dans l'esprit du père de famille. D'une extrême rage, Cal attrapa l'individu par son col et vociféra : — Qu'est-ce que vous foutez chez moi ?!
Le militaire, totalement déboussolé, ne répondit pas.
— Répondez !
— Cal !
L'expert en mensonge reconnu la voix de sa femme, mais garda son regard enragé sur le visage du soldat ensanglanté.
— Va voir les enfants Gillian !
— Perkins mais…
— Gillian !
En panique, la mère courut rejoindre les escaliers pour se rendre au premier étage. Seul avec Perkins, Cal le força à se remettre sur pieds. Le militaire ne semblait plus qu'être un pantin entre les mains de son bourreau. Punk était sorti de la chambre de Seth et s'était précipité aux côtés de Cal pour le prêter main forte. Montrant les dents, le chien signala à l'agresseur de ne pas faire de frasque.
— Qu'est-ce que vous cherchiez ?!
Le militaire resta muet. La mâchoire de Cal se contracta à l'extrême. Il allait obtenir une réponse et cela par n'importe quel moyen. Plusieurs années à travailler pour le gouvernement, il connaissait toutes les techniques, les bonnes comme les pires, pour révéler une vérité parfois trop cachée. Gillian dévala les escaliers en s'exclamant effarée:
— Cal ! Nick n'est pas dans sa chambre et il ne répond pas sur son portable !
Cette annonce enragea encore plus l'expert en mensonge plaquant avec force Perkins contre un mur de la pièce. Il plaça son visage à quelques centimètres du sien alors qu'il vociféra hors de lui :
— Où est mon fils ?! Qu'avez-vous avez fait de lui ?!
Perkins ne prononça toujours aucun mot. Sa tête vacillait de droite à gauche comme si tout son raisonnement s'était évaporé de son esprit chamboulé depuis l'altercation. Cal le malmena avec plus de férocité et s'écria :
— Répondez ! Où est mon fils ?!
— Je ne sais pas…, souffla le soldat ecchymosé.
— Dites moi où il est ?!
— Cal ! l'interpella Gillian paniquée. Perkins dit la vérité ! Il ne sait pas où est Nick !
— J'suis sûr qu'il ment ! Cal plaça son bras contre la gorge du soldat. — Gillian appelle le Ncis !
Gillian essaya de reprendre le contrôle de ses émotions et se précipita sur le téléphone fixe pour contacter Gibbs et son équipe. Cal resserra son emprise et plaça sa bouche contre l'oreille du capitaine pour lui murmurer menaçant:
— S'il arrive quoique ce soit à mon fils, je vous promets de me venger sans l'aide d'autorité quelconque…
— Papa ? Qu'est-ce qui se passe ? s'inquiéta Louise qui était descendue avec Emily et Seth suite aux échos étranges du rez-de-chaussé.
— C'est qui ce type ? demanda Seth déboussolé.
— C'est Perkins ?! s'affola Emily.
Le père garda Perkins sous son emprise, et ordonna pour ses enfants :
— Retournez dans votre chambre et préparez un sac pour ce soir. Vous irez dormir chez les Booth !
— Mais…
— Tout de suite ! réitéra t-il, sans aucune chance de refus. Il devait les tenir loin de cet homme, loin du danger. Les deux jeunes filles ne répliquèrent pas et s'exécutèrent en silence. Seth jeta un regard noir à Perkins, puis emprunta à contre coeur le chemin de ses soeurs. Gillian revint au près de son mari pour l'informer de son appel passé :
— Gibbs est en route avec son équipe !
— Vous vous êtes attaqué à la mauvaise personne capitaine, ragea Cal en appuyant avec force sur la trachée de l'homme.
OoO
Au même instant au Ncis, toute l'équipe s'était mobilisée pour retrouver la trace du jeune Lightman. Suite à l'alerte de sa disparition, Abby s'était précipitée au siège de la Navi pour établir des recherches poussées sur la localisation exact du disparu. Elle pianota avec rapidité sur le clavier de son ordinateur lorsque Gibbs effectua son habituelle entrée surprise.
— Où est-il ?
L'homme au cheveux grisonnant se plaça au côté de la gothique concentrée sur son écran d'ordinateur affichant une carte satellite de la capital. Il fixa son regard sur les manipulations de la brune qui lui répondit :
— Pour le moment, je sais qu'il est à Washington… Elle tapa avec rapidité sur son clavier. — Cette fois-ci on ne va pas les laisser briser la vie d'une autre famille ! Je te le promets Gibbs !
L'agent posa une main sur l'épaule de la scientifique qui, après quelques secondes de recherches, s'écria joyeusement:
— Je l'ai trouvé ! Il est dans une zone industrielle. Je t'ai envoyé l'adresse sur ton portable.
— Bien joué Abb's, la congratula Gibbs, d'un baiser sur sa joue. Il s'éloigna de la jeune femme, entra dans l'ascenseur puis l'entendit l'interpeller avec inquiétude:
— Gibbs ! Retrouve-le en vie…
— Il n'en sera pas autrement.
Les portes de l'appareil se refermèrent. La gothique soupira son désespoir en regardant le point lumineux clignoter sous ses yeux.
OoO
Pendant que Gibbs et McGee étaient en route pour retrouver Nicholas, Tony et Ziva s'étaient directement rendus chez les Lightman pour éloigner Perkins de Cal, ou inversement... Ils le menottèrent sur une chaise en plein milieu du salon puis entamèrent un lourd interrogatoire sans obtenir une seule réponse.
OoO
Gibbs et Mc Gee arrivèrent au lieu de localisation et sortirent de leur véhicule. Ils visualisèrent rapidement celui-ci avant un quelconque début d'action. Il ne s'agissait pas de partir à l'aveugle pour créer plus de victime. L'endroit en question était isolé et bétonné. Tout n'était que bâtiment grisâtre, usine abandonnée, féraille oubliée... Le lieu semblait comme mort. Puis, du bruit s'échappa d'un immense hangar à quelques pas de leur position. Les deux agents avancèrent discrètement jusqu'à une double porte en fer et se positionnèrent de chaque côté pour entendre des hurlements d'encouragements. Ils froncèrent leur sourcils d'incompréhension et rangèrent leurs armes ainsi que tout indice prouvant leur appartenance au Ncis. Ils entrèrent dans l'immense habitacle pour découvrir une vingtaine de personne formant un cercle en criant et levant leur poing en avant. Leroy se fraya un chemin dans la masse de spectateurs et se statufia sur place à la scène se déroulant sous ses yeux.
— C'est… Nicholas…, bafouilla McGee. Gibbs était muet. Il n'arrivait pas en croire ses yeux. Au centre de cette éphémère arène se trouvait le jeune homme recherché en plein combat avec un autre homme d'une trentaine d'année. L'agent aperçut de multiple blessures tatouées sur sa peau d'adolescent. Torse nu. Ce dernier se battait de manière chevronnée comme dans l'incapacité de contrôler le moindre de ses mouvements. Du sang perlait de sa bouche et de son nez, mais cela ne sembla pas le gêner. Son adversaire se défendait rudement en lui offrant par moment des coups de poing bien placés. Nicholas semblait perdre la partie quand le combattant face à lui s'était écrié:
— Ton père t'a apprit à te battre comme une tapette !
À ces mots, le visage de Nicholas changea pour une expression d'une extrême rage. Ses poings se serrèrent et ses jambes se tendirent à leurs maximum pour garder un total contrôle de son équilibre. Il échangea plusieurs coups puis réussit une manoeuvre de la plus grande efficacité pour mettre au tapis son ennemi. Et sans que personne ne s'y attendent, il gagna le combat.
— Victoire pour "Darkman" ! scanda un homme. Dans la foule certain crièrent de rage et d'autre de joie. Nicholas cracha du sang contenu dans sa bouche et répliqua à l'homme au sol : — J'ai pas de père connard !
Un homme s'extirpa de la foule pour pousser le jeune homme à se rendre à l'extérieur. Gibbs et McGee s'empressèrent de le suivre. Dans la fraicheur de la nuit, Nicholas s'habilla de sa veste en cuir alors que l'homme lui donna plusieurs billets pour sa victoire.
— Tiens c'est ta part. Tu t'es bien battu gamin ! La prochaine fois les paris vont être plus compliqués…
— Il n'y aura pas de prochaine fois, s'interposa Gibbs entre les deux hommes.
Nicholas afficha une expression de surprise alors que l'agent poussa l'inconnu à s'éloigner.
— Qui êtes vous ?!
— Ncis ! informa t-il, en présentant son badge. On vous arrête pour combats illégaux et mise en danger contre mineur. Mc Gee embarque le.
— Tout suite patron !
Timothy menotta et poussa le criminel à rejoindre leur véhicule de fonction. Seul avec l'adolescent, Gibbs le fusilla du regard.
— Qu'est-ce tu fous ici oncle Gibbs ?! ragea Nick.
— J'te repose la même question ?! Depuis quand tu fais ce genre de combat ?!
— Je n'ai pas de compte à te rendre !
— Mais à tes parents si ! Ils sont morts d'inquiétude pour toi ! Perkins s'est introduit chez vous et il ne t'ont pas trouvé dans ta chambre ! Ils ont pensé qu'il t'avait kidnappé ou pire !
— J'suis en vie. Ils n'ont plus à s'inquiéter.
— Tu es leur fils ! Ils vont toujours s'inquiéter pour toi que tu le veuilles ou non ! Qu'est-ce que va penser ta mère lorsqu'elle apprendra que son fils fugue pour faire des combats illégaux !
— Elle n'en saura rien parce que tu ne lui diras rien !
— Ne crois pas que je vais garder ça sous silence. C'est fini Nick. Tu es allé beaucoup trop loin.
— En quoi ?! Pourquoi lui, il avait droit de faire ça au même âge et pas moi ?!
— De quoi tu parles ? De ton père ?!
Nicholas contracta sa mâchoire pour toute réponse. Gibbs comprit que le jeune homme lui cachait quelque chose.
— Qui t'a parlé de ça Nick ? Qui t'a dit qu'il faisait ce genre de chose ?
— Ça n'a aucune importance…
Il baissa son regard au sol.
— Oh que si ça en a une ! Très peu de personnes sont au courant de cet épisode de son passé ! Même pas ta mère alors dis moi qui t'a raconté ça ?!
L'adolescent lâcha un soupir d'exaspération et avoua :
— Son père.
Gibbs ne répondit pas et assimila les derniers mots prononcés.
OoO
Chez les Lightman, Cal tournait comme un lion en cage alors que Gillian, effondrée, s'était installé dans leur canapé avec Ziva qui essayait de la réconforter. Perkins menotté n'avait toujours prononcé aucun mot. Dinozzo raccrocha tout juste d'une conversation téléphonique puis proclama : — Nick vient d'être retrouvé.
Gillian se leva d'un seul bond. Cal s'arrêta de marcher pour écouter l'agent spécial. Son visage semblait être à la fois triste et désolé.
— Où est-il ? Il va bien ?! s'inquiéta la mère.
— Il va bien, Gibbs l'a retrouvé, mais sa disparition n'a rien à voir avec l'affaire…
— Qu'est-ce que t'entends par là ?! ragea Cal au bord de l'explosion.
— Euh… écoute Cal, je ne crois pas que c'est avec moi que tu devrais en discuter… Gibbs est en chemin pour le ramener moi je vais amener Perkins au Ncis… Ziva restera avec vous jusqu'à leur arrivée.
Cal contracta sa mâchoire. Dinozzo pinça ses lèvres et s'activa à libérer Perkins de la chaise où il était menotté. Quelques minutes plus tard, Gibbs arriva chez ses amis et frappa à leur porte d'entrée s'ouvrant sur une Ziva étrangement impassible à la vue de l'adolescent tuméfié. Leroy poussa Nicholas à entrer dans le domicile alors que McGee suivirent leurs pas dans le plus grand silence. Une fois dans le salon, Gillian s'était empressée de prendre son fils dans ses bras alors que Cal fut directement entraîné dans la cuisine par son ami.
— Qu'est-ce qu'il lui est arrivé ?! Pourquoi il est plein de sang ?!
— Je veux que tu restes calme, Cal. Ce que je vais te dire ne sera pas facile…
— Leroy, ragea t-il. Qu'est-il arrivé à mon fils ?!
— Promets-le moi. L'expert en mensonge inspira profondément et hocha positivement sa tête. Gibbs resta sur ses gardes mais avoua : — Nick était dans un entrepôt… Il se battait contre un autre homme pour de l'argent…
— Quoi…
— Ce n'est pas la première fois qu'il fait ça…
— Depuis… Depuis quand il…
— Quelques jours.
Cal était atterré par cette nouvelle. Il vacilla mais se contrôla pour ne pas tomber. Son fils, sa chair et son sang pratiquait depuis plusieurs jours des combat illégaux sans qu'il ne soit au courant… Comment cela était-il possible ? Il était l'un des plus grand expert en mensonge du monde et il n'avait même pas pu voir que son propre fils s'était laissé embrigadé dans le monde de la criminalité. Il dériva son regard sur Nicholas. Le jeune homme n'avait toujours pas prononcé une seule parole alors que sa mère l'avait forcé à s'installer sur le canapé pour le soigner.
— Cal. Il m'a dit que c'était ton père qu'il lui avait parlé de tes combats.
Le père se statufia sur place. La tristesse et la désolation qu'il avait éprouvé jusqu'à présent avaient subitement disparu pour laisser place à une colère sans nom. Ses pupilles se dilatèrent et sa mâchoire se serra. Il passa avec rapidité devant l'agent du Ncis et quitta sa maison avec précipitation. Nicholas l'avait suivi du regard. Il se détacha de sa mère et courut rejoindre son père. Il dévala les escaliers du perron de leur maison et s'écria :
— Où tu vas ?!
— Ça ne te regarde pas.
Cal déverrouilla les portières de son véhicule à distance.
— C'est pas à cause de lui que j'ai fait ça !
Le père s'immobilisa sur place. Il ne se retourna pas alors que l'adolescent continua de rager :
— C'est à cause de toi !
Il pivota sur lui-même pour faire face au jeune homme dont la colère était extrême. Il paraissait être à bout, ne plus pouvoir se contenir et Cal aussi… Tout ça devait se finir ce soir… Les deux hommes s'affrontèrent du regard lorsque de nouveaux spectateurs entrèrent en scène. Suite aux cris, Gillian s'était précipitée à l'extérieur avec Gibbs, Ziva, Louise, Emily et Seth. Ce dernier s'était empressé de dévaler le perron pour rejoindre son père et son frère afin d'éviter tout dérapage entre les deux hommes alors qu'il avait ordonné à son chien de rester dans la maison.
— Cal ! s'affola Gillian alors que Gibbs lui impliqua de rester sur place.
— Papa ! l'interpella Seth.
— Reste où tu es Seth, ordonna sévèrement son père.
Seth s'immobilisa bien qu'une terreur se lisait dans ses yeux. Nicholas et Cal continuèrent de s'observer lorsque ce dernier exigea :
— Rentre dans la voiture.
Nicholas ne bougea pas.
— Tu veux qu'on règle ça d'homme à homme, non ? Alors rentre dans la voiture.
Nicholas éleva légèrement sa tête puis entra dans la voiture dans le plus grand silence. Pas parce que son père le lui commandait, mais parce que sa rage d'en découdre était arrivée à un point de non retour.
— Papa ! Qu'est-ce que tu fais ?! s'exclama Louise perturbée.
— Vous restez ici ! ordonna t-il sèchement, en les pointant du doigt. Gillian n'écouta pas son mari et se précipita pour l'empêcher d'avancer.
— Cal ! Qu'est-ce que tu va faire ?!
— Ce que j'aurais du faire depuis des années…
— Dis le moi !
— Être père…, souffla t-il sans un regard pour sa femme. Il se détacha d'elle, prit place du côté conducteur, démarra sa voiture et s'éloigna dans le lointain sous les yeux désespérés de sa famille.
OoO
Durant le trajet, père et fils ne s'étaient ni parlés ni regardés. Au bout de quelques minutes de silence pesant, ils arrivèrent à une grande étendue de nature avec un lac bordant des terres de verdure. Cal arrêta la voiture. Il regarda un point fixe droit devant lui et dicta : — Sors.
Le jeune homme ne bougea pas. Il réfléchit et quitta le véhicule avec rage. Le père l'imita. Il regarda son fils s'éloigner de quelques pas. Le lieu était désert. Cal remarqua que le jeune homme refusa de lui faire face et proclama:
— Maintenant qu'on est entre homme tu refuses de me faire face ?!
Nicholas serra ses poings. Cal sut qu'il était sur la bonne voie.
— T'es pas un homme Nick ! T'es encore qu'un petit garçon ! Parce que tu préfères fuir dès que tu as des problèmes que de faire face à la réalité !
L'adolescent resta stoïque. Ses tempes se contractèrent avec une extrême rapidité.
— Et tu sais pourquoi ?! Parce que t'es comme moi !
À ces derniers mots, le jeune homme se retourna avec rage pour s'écrier hors de lui :
— Je ne suis pas comme toi !
Cal le regarda se débattre. Il était prêt à exploser. Il s'agissait maintenant de le pousser à révéler la vérité…
— Je ne te ressemble pas !
— Tu te bats pour fuir tes problèmes !
— Je me bats pour vivre !
— T'infligé t'as punition n'absoudra pas ta culpabilité ! Crois-moi, je sais…
— Tu sais quoi ?! Ce que je ressens ?!
— Oui ! Je le sais et non pas parce que je suis un expert mais parce que je suis ton père !
Nicholas ria de manière méprisante.
— Pourquoi tu ris ?
Il ne répondit pas. Cal sut qu'il devait le pousser dans ses retranchements.
— Quoi ?! Avec moi il n'y a que les paroles, et le actes ne suivent pas ?!
Il ne bougea pas.
— Frappe moi !
Nicholas tourna son regard noir sur son père qui se rapprocha avec détermination.
— Frappe moi ! Je sais que ça te démange, je le vois sur ton visage… Frappe moi si t'es un homme.
Le jeune homme ne bougea. Cal le bouscula encore.
— Aller ! Frappe !
Il continua de le bousculer, encore et encore, jusqu'à ce que Nicholas riposte sans arriver à le toucher. Cal, très rapide, arriva à esquiver ses coups jusqu'au moment où une phrase le déstabilisa :
— T'ES PAS UN PÈRE !
L'expert en mensonge resta à l'abandon quand Nicholas réussit à le décrocher une droite et à le faire tomber au sol. Il le pointa d'un doigt inquisiteur et s'écria:
— T'AS JAMAIS ÉTÉ LÀ POUR MOI !
Cal écouta à l'abandon ses cris et sa fureur enfouie depuis des années.
— T'es jamais là ! T'es toujours au boulot à travailler pour le FBI, la police… même quand tu revenais tu m'oubliais ! Je n'ai jamais existé à tes yeux !
Le père se releva et contra blessé :
— Tu sais que c'est faux ! Tu es mon fils !
— TU M'AS ABANDONNÉ ! Il était au bord de la crise de nerf. TU M'AS LAISSÉ ! TU M'AS OUBLIÉ !
— Tu parles de l'affaire Cowley ?
— J'AI PRIÉ ! J'AI PRIÉ POUR QUE TU VIENNES ME CHERCHER ! Sa voix était brisée et des larmes coulaient sur ses joues. — TU DISAIS QUE TU SERAIS LÀ ! MAIS TU MENTAIS COMME TOUJOURS !
— Je t'ai cherché ! Je n'ai pas arrêté !
— ELLE EST MORTE !
— Cowley était un psychopathe, Ashley Jobs était un dommage collatéral…
— ELLES SONT MORTES À CAUSE DE TOI ! C'EST DE TA FAUTE !
— Nick… j'ai fait tout ce que j'ai pu…je suis désolé…
— T’ES DÉSOLÉ ! C’EST TOUT CE QUE TU TROUVES À DIRE ! DÉSOLÉ ! MOI AUSSI J’SUIS DÉSOLÉ QUE TU SOIS MON PÈRE ! DÉSOLÉ D’ÊTRE LÀ ! DÉSOLÉ DE VIVRE ! DÉSOLÉ DE NE PAS AVOIR PRIS CETTE PUTAIN DE BALLE ! DÉSOLÉ DE NE PAS ÊTRE MORT !
— Ne dis pas ça Nick…
— NE PAS DIRE QUOI ?! LA VÉRITÉ ?! C’EST MOI QUI DEVRAIS ÊTRE À SA PLACE ! C’EST MOI QUI DEVRAIS ÊTRE MORT ! ELLE MERITAIT DE VIVRE PLUS QUE MOI !
— C’est faux et tu le sais… personne ne mérite de mourir ainsi, personne !
— ROSE EST MORTE À CAUSE DE TOI ! ELLE EST MORTE À CAUSE DE TES MENSONGES ! Il hurlait sans s'arrêter, répétant les mêmes mots… C'EST DE TA FAUTE ! Nicholas fonça sur son père, totalement désespéré.
— C'EST DE TA FAUTE, C'EST DE MA FAUTE ! Puis, plus de cris, rien que le silence… Un lapsus révélateur qui fit éclater le jeune homme en sanglot. Cal comprit qu'il venait de lâcher prise, il le retint contre lui et le berça pour calmer ses pleurs.
— C'est de ma faute… Elle est morte…
— J'suis là mon grand… ça va aller…
— Rose est morte…
— J'suis là…
— J'l'aimais…
— Je sais… j'suis là fiston.
Il pleura longuement. Toute sa tristesse, sa colère, sa rancune… Il les déversa dans les bras de son père. Il était fatigué de toute cette haine accumulée depuis trop d'année. Il ne savait même plus s'il était en colère contre son père, la vie, ou lui-même… Il voulait juste revenir à ses 10 ans quand le monde lui paraissait plus innocent. Il voulait revoir le visage de son amie à qui il lui avait promit de vivre… De manière totalement arbitraire, le monde venait de lui arracher ce qu'il aimait le plus… Sans raison quelconque. Bien qu'il avait toujours pensé que c'était les conséquences de ses actes et de ses choix qui l'avait conduit à ce drame. Comme si une chose devait le punir de ces fautes ou était-ce pour lui montrer une autre part de la vie ? Et de se dire "et si…" n'arrangeait pas sa conscience…
Son père le comprenait et resta dans cette position pendant plusieurs minutes jusqu'à ce que son fils se calme. Il lui souffla en répétant qu'il serait toujours là quoiqu'il arrive.
Puis, le calme revenant, le père avait invité son fils à s'installer au bord du lac pour profiter d'un instant de calme avant de devoir revenir à la réalité. Il y avait un long silence, pas pesant, juste rassurant. Comme si sur cette parcelle de la terre rien ne pouvait leur arriver. Ils entendaient simplement la nature nocturne et les léger clapotis du lac somnolant. Nicholas leva son regard sur les étoiles. Il y en avait toujours une qui scintillait plus que les autres, celle qui était devenue symbole d'un repère pour l'Homme. À chaque fois qu'il la regardait, il pensait à Rose ou bien au soir d'été où son père et lui s'étaient installés dans l'herbe de leur jardin pour un cours d'astronomie improvisé. Un fin sourire apparut sur ses lèvres. Des souvenirs étaient revenus dans sa mémoire. Pas les pires mais ceux qu'on voulait garder à jamais et qui nous rappelait qu'il était bon d'être encore là. Cal dériva son regard sur le visage heureux de son fils et sourit. Il avait tant rêvé de revoir ce visage s'illuminé.
— À quoi tu penses ?
Nicholas regarda son père et dit : — À la fois où on avait invité Rose et qu'on avait failli détruire le Lightman Group.
Les deux hommes rirent légèrement.
— Ça je peux m'en souvenir, trois jours après ta mère avait appris que je ne t'avais pas réellement punis et c'est elle qui m'a punis en allant chez votre grand-mère…
Ils rirent à nouveau, lorsque Nicholas prit un air plus sérieux pour demander hésitant:
— Papa…
— Mmh ?
— Comment… comment elle était grand-mère Louise ?
Cal fixa le visage attentif de son fils puis dévia son regard sur l'horizon. D'un petite moue de sa bouche, il débuta:
— Elle était belle… J'aimais beaucoup son rire. J'essayais toujours de la faire rire quand je voyais qu'elle était triste… Je faisais toujours le clown pour elle… Je me souviens que parfois elle faisait des scones lorsqu'elle savait que j'avais eu une dure journée…
Cal s'arrêta de parler, il semblait être parti dans ses pensées.
— Grand-père il était violent avec toi et elle ?
Le père se statufia un instant à cette question. Il savait que son fils voulait des réponses, et contre tout attente il avoua : — Oui.
— Pourquoi ?
— Tu sais… Il y a des personnes qui ne se rendent pas compte du mal qu'ils font. Ces personnes là n'ont pas su apprendre des erreurs passées…
— Tu lui en veux ?
— En quelque sorte…
— Et toi tu t'en veux ?
— Beaucoup… mais ta mère et vous trois me faites avancer et c'est ça qui compte…
— Je m'en veux aussi…
— De quoi mon grand ?
— D'avoir fait du mal… à toi, maman… Em', Lou'… Seth... Je ne voulais pas, mais c'était comme si je ne pouvais pas m'en empêcher…
— C'est oublié Nick. Ça n'a plus aucune importance…
Cal posa une main tendre sur la tête de l'adolescent comme pour lui signifier que tout était pardonné. Ce dernier lui sourit et retourna son attention sur le lac avec pour reflet les étoiles illuminantes du ciel.
Un peu plus tard, père et fils rentrèrent à la maison. Au son de la voiture garée devant leur garage, Gillian s'était empressée de rejoindre les deux hommes et de voir le plus jeune au visage affligé.
— Maman…, souffla t-il, d'une voix presque brisée. La mère manqua de pleurer mais se retint en voyant son mari lui signifier que leur fils avait besoin d'elle. Elle ravala ses larmes et prit son fils dans ses bras. Elle le serra aussi fort qu'elle put.
— Je suis désolé…, murmura t-il, attristé.
— Ça va aller, je t'aime Nick.
Cal s'approcha de son fils et caressa tendrement ses cheveux. Ils restèrent encore quelques secondes dans cette position. Une simple étreinte pouvant récupérer toutes ces années perdues de rancunes… Ils s'étaient retrouvés. C'était tout ce qu'il comptait. Pas de regret, il fallait juste avancer. Cal poussa sa femme et son fils à rentrer dans leur domicile et au moment où ils arrivèrent dans le salon ils virent que Seth, Louise et Emily étaient encore présents, sur le canapé, avec Gibbs qui les avaient surveillés. Nicholas les regarda sans bouger. La culpabilité ravagea son visage. Les deux jeunes filles le remarquèrent et se levèrent, sans un mot, pour prendre leur frère dans leurs bras. Seth avait regardé la scène sans bouger. Il ne montra rien, mais les larmes déferlaient à l'intérieur de lui. Nicholas échangea un regard avec son petit frère et comprit que tout allait changer. Il n'y avait pas besoin de parler. Ils savaient… Gibbs regarda, avec un fin sourire, le tendre tableau puis tourna son regard sur Cal qui lui rendit son expression de joie. Tout irait mieux.
À SUIVRE...
Le jeune homme ne bougea pas. Il réfléchit et quitta le véhicule avec rage. Le père l'imita. Il regarda son fils s'éloigner de quelques pas. Le lieu était désert. Cal remarqua que le jeune homme refusa de lui faire face et proclama:
— Maintenant qu'on est entre homme tu refuses de me faire face ?!
Nicholas serra ses poings. Cal sut qu'il était sur la bonne voie.
— T'es pas un homme Nick ! T'es encore qu'un petit garçon ! Parce que tu préfères fuir dès que tu as des problèmes que de faire face à la réalité !
L'adolescent resta stoïque. Ses tempes se contractèrent avec une extrême rapidité.
— Et tu sais pourquoi ?! Parce que t'es comme moi !
À ces derniers mots, le jeune homme se retourna avec rage pour s'écrier hors de lui :
— Je ne suis pas comme toi !
Cal le regarda se débattre. Il était prêt à exploser. Il s'agissait maintenant de le pousser à révéler la vérité…
— Je ne te ressemble pas !
— Tu te bats pour fuir tes problèmes !
— Je me bats pour vivre !
— T'infligé t'as punition n'absoudra pas ta culpabilité ! Crois-moi, je sais…
— Tu sais quoi ?! Ce que je ressens ?!
— Oui ! Je le sais et non pas parce que je suis un expert mais parce que je suis ton père !
Nicholas ria de manière méprisante.
— Pourquoi tu ris ?
Il ne répondit pas. Cal sut qu'il devait le pousser dans ses retranchements.
— Quoi ?! Avec moi il n'y a que les paroles, et le actes ne suivent pas ?!
Il ne bougea pas.
— Frappe moi !
Nicholas tourna son regard noir sur son père qui se rapprocha avec détermination.
— Frappe moi ! Je sais que ça te démange, je le vois sur ton visage… Frappe moi si t'es un homme.
Le jeune homme ne bougea. Cal le bouscula encore.
— Aller ! Frappe !
Il continua de le bousculer, encore et encore, jusqu'à ce que Nicholas riposte sans arriver à le toucher. Cal, très rapide, arriva à esquiver ses coups jusqu'au moment où une phrase le déstabilisa :
— T'ES PAS UN PÈRE !
L'expert en mensonge resta à l'abandon quand Nicholas réussit à le décrocher une droite et à le faire tomber au sol. Il le pointa d'un doigt inquisiteur et s'écria:
— T'AS JAMAIS ÉTÉ LÀ POUR MOI !
Cal écouta à l'abandon ses cris et sa fureur enfouie depuis des années.
— T'es jamais là ! T'es toujours au boulot à travailler pour le FBI, la police… même quand tu revenais tu m'oubliais ! Je n'ai jamais existé à tes yeux !
Le père se releva et contra blessé :
— Tu sais que c'est faux ! Tu es mon fils !
— TU M'AS ABANDONNÉ ! Il était au bord de la crise de nerf. TU M'AS LAISSÉ ! TU M'AS OUBLIÉ !
— Tu parles de l'affaire Cowley ?
— J'AI PRIÉ ! J'AI PRIÉ POUR QUE TU VIENNES ME CHERCHER ! Sa voix était brisée et des larmes coulaient sur ses joues. — TU DISAIS QUE TU SERAIS LÀ ! MAIS TU MENTAIS COMME TOUJOURS !
— Je t'ai cherché ! Je n'ai pas arrêté !
— ELLE EST MORTE !
— Cowley était un psychopathe, Ashley Jobs était un dommage collatéral…
— ELLES SONT MORTES À CAUSE DE TOI ! C'EST DE TA FAUTE !
— Nick… j'ai fait tout ce que j'ai pu…je suis désolé…
— T’ES DÉSOLÉ ! C’EST TOUT CE QUE TU TROUVES À DIRE ! DÉSOLÉ ! MOI AUSSI J’SUIS DÉSOLÉ QUE TU SOIS MON PÈRE ! DÉSOLÉ D’ÊTRE LÀ ! DÉSOLÉ DE VIVRE ! DÉSOLÉ DE NE PAS AVOIR PRIS CETTE PUTAIN DE BALLE ! DÉSOLÉ DE NE PAS ÊTRE MORT !
— Ne dis pas ça Nick…
— NE PAS DIRE QUOI ?! LA VÉRITÉ ?! C’EST MOI QUI DEVRAIS ÊTRE À SA PLACE ! C’EST MOI QUI DEVRAIS ÊTRE MORT ! ELLE MERITAIT DE VIVRE PLUS QUE MOI !
— C’est faux et tu le sais… personne ne mérite de mourir ainsi, personne !
— ROSE EST MORTE À CAUSE DE TOI ! ELLE EST MORTE À CAUSE DE TES MENSONGES ! Il hurlait sans s'arrêter, répétant les mêmes mots… C'EST DE TA FAUTE ! Nicholas fonça sur son père, totalement désespéré.
— C'EST DE TA FAUTE, C'EST DE MA FAUTE ! Puis, plus de cris, rien que le silence… Un lapsus révélateur qui fit éclater le jeune homme en sanglot. Cal comprit qu'il venait de lâcher prise, il le retint contre lui et le berça pour calmer ses pleurs.
— C'est de ma faute… Elle est morte…
— J'suis là mon grand… ça va aller…
— Rose est morte…
— J'suis là…
— J'l'aimais…
— Je sais… j'suis là fiston.
Il pleura longuement. Toute sa tristesse, sa colère, sa rancune… Il les déversa dans les bras de son père. Il était fatigué de toute cette haine accumulée depuis trop d'année. Il ne savait même plus s'il était en colère contre son père, la vie, ou lui-même… Il voulait juste revenir à ses 10 ans quand le monde lui paraissait plus innocent. Il voulait revoir le visage de son amie à qui il lui avait promit de vivre… De manière totalement arbitraire, le monde venait de lui arracher ce qu'il aimait le plus… Sans raison quelconque. Bien qu'il avait toujours pensé que c'était les conséquences de ses actes et de ses choix qui l'avait conduit à ce drame. Comme si une chose devait le punir de ces fautes ou était-ce pour lui montrer une autre part de la vie ? Et de se dire "et si…" n'arrangeait pas sa conscience…
Son père le comprenait et resta dans cette position pendant plusieurs minutes jusqu'à ce que son fils se calme. Il lui souffla en répétant qu'il serait toujours là quoiqu'il arrive.
Puis, le calme revenant, le père avait invité son fils à s'installer au bord du lac pour profiter d'un instant de calme avant de devoir revenir à la réalité. Il y avait un long silence, pas pesant, juste rassurant. Comme si sur cette parcelle de la terre rien ne pouvait leur arriver. Ils entendaient simplement la nature nocturne et les léger clapotis du lac somnolant. Nicholas leva son regard sur les étoiles. Il y en avait toujours une qui scintillait plus que les autres, celle qui était devenue symbole d'un repère pour l'Homme. À chaque fois qu'il la regardait, il pensait à Rose ou bien au soir d'été où son père et lui s'étaient installés dans l'herbe de leur jardin pour un cours d'astronomie improvisé. Un fin sourire apparut sur ses lèvres. Des souvenirs étaient revenus dans sa mémoire. Pas les pires mais ceux qu'on voulait garder à jamais et qui nous rappelait qu'il était bon d'être encore là. Cal dériva son regard sur le visage heureux de son fils et sourit. Il avait tant rêvé de revoir ce visage s'illuminé.
— À quoi tu penses ?
Nicholas regarda son père et dit : — À la fois où on avait invité Rose et qu'on avait failli détruire le Lightman Group.
Les deux hommes rirent légèrement.
— Ça je peux m'en souvenir, trois jours après ta mère avait appris que je ne t'avais pas réellement punis et c'est elle qui m'a punis en allant chez votre grand-mère…
Ils rirent à nouveau, lorsque Nicholas prit un air plus sérieux pour demander hésitant:
— Papa…
— Mmh ?
— Comment… comment elle était grand-mère Louise ?
Cal fixa le visage attentif de son fils puis dévia son regard sur l'horizon. D'un petite moue de sa bouche, il débuta:
— Elle était belle… J'aimais beaucoup son rire. J'essayais toujours de la faire rire quand je voyais qu'elle était triste… Je faisais toujours le clown pour elle… Je me souviens que parfois elle faisait des scones lorsqu'elle savait que j'avais eu une dure journée…
Cal s'arrêta de parler, il semblait être parti dans ses pensées.
— Grand-père il était violent avec toi et elle ?
Le père se statufia un instant à cette question. Il savait que son fils voulait des réponses, et contre tout attente il avoua : — Oui.
— Pourquoi ?
— Tu sais… Il y a des personnes qui ne se rendent pas compte du mal qu'ils font. Ces personnes là n'ont pas su apprendre des erreurs passées…
— Tu lui en veux ?
— En quelque sorte…
— Et toi tu t'en veux ?
— Beaucoup… mais ta mère et vous trois me faites avancer et c'est ça qui compte…
— Je m'en veux aussi…
— De quoi mon grand ?
— D'avoir fait du mal… à toi, maman… Em', Lou'… Seth... Je ne voulais pas, mais c'était comme si je ne pouvais pas m'en empêcher…
— C'est oublié Nick. Ça n'a plus aucune importance…
Cal posa une main tendre sur la tête de l'adolescent comme pour lui signifier que tout était pardonné. Ce dernier lui sourit et retourna son attention sur le lac avec pour reflet les étoiles illuminantes du ciel.
Un peu plus tard, père et fils rentrèrent à la maison. Au son de la voiture garée devant leur garage, Gillian s'était empressée de rejoindre les deux hommes et de voir le plus jeune au visage affligé.
— Maman…, souffla t-il, d'une voix presque brisée. La mère manqua de pleurer mais se retint en voyant son mari lui signifier que leur fils avait besoin d'elle. Elle ravala ses larmes et prit son fils dans ses bras. Elle le serra aussi fort qu'elle put.
— Je suis désolé…, murmura t-il, attristé.
— Ça va aller, je t'aime Nick.
Cal s'approcha de son fils et caressa tendrement ses cheveux. Ils restèrent encore quelques secondes dans cette position. Une simple étreinte pouvant récupérer toutes ces années perdues de rancunes… Ils s'étaient retrouvés. C'était tout ce qu'il comptait. Pas de regret, il fallait juste avancer. Cal poussa sa femme et son fils à rentrer dans leur domicile et au moment où ils arrivèrent dans le salon ils virent que Seth, Louise et Emily étaient encore présents, sur le canapé, avec Gibbs qui les avaient surveillés. Nicholas les regarda sans bouger. La culpabilité ravagea son visage. Les deux jeunes filles le remarquèrent et se levèrent, sans un mot, pour prendre leur frère dans leurs bras. Seth avait regardé la scène sans bouger. Il ne montra rien, mais les larmes déferlaient à l'intérieur de lui. Nicholas échangea un regard avec son petit frère et comprit que tout allait changer. Il n'y avait pas besoin de parler. Ils savaient… Gibbs regarda, avec un fin sourire, le tendre tableau puis tourna son regard sur Cal qui lui rendit son expression de joie. Tout irait mieux.
À SUIVRE...