Qui a mangé les cookies ?!
Nicholas et Louise mettent en place un plan afin d'assouvir leur terrible envie de gâteaux ! Cela ne sera pas sans risque, surtout avec deux des plus grands experts en détection de mensonge comme parents ! Genre : Famille - Humour Note : Cal et Gillian sont mariés. Nicholas et Louise ont 6 ans. Seth a 3 ans. |
Dans le salon de la famille Lightman, un garçon âgé de sept ans se dirigea vers une petite fille du même âge, assise sur un canapé avec un livre entre ses mains. Non loin d'eux, leur petit frère Seth, 3 ans, jouait avec des jeux de construction adapté à son petit âge.
— Hey Louise !
— Hmm…, fit sa soeur en pleine lecture.
— Maman vient de faire des cookies !
La fillette releva subitement sa tête de son bouquin pour répondre enjouée :
— C'est vrai ?!
— Oui, ils sont sur la table de la cuisine !
Louise abandonna son livre et se leva d'un bond pour se rendre à la pièce énoncée lorsqu'elle pila net dans son parcours. Quelque chose lui criait de ne pas faire un pas de plus. Elle resta immobile quelques secondes et se retourna lentement vers le petit garçon.
— Attends, c'est aussi ce que tu m'avais dit pour les bonbons il y a deux jours... Et je mettais fais engueuler par les parents parce que tu ne m'avais pas dit qu'on n'avait pas le droit d'y toucher !
— Oui mais là on a le droit !
D'une petite moue dubitative, la petite fille ne sembla pas croire pleinement son frère. Le garçonnet le remarqua et riposta d'une voix légèrement aiguë :
— Mais c'est vrai !
— Tu mens Nick !
— C'est pas vrai ! Je ne mens pas !
— Si ! Maman a dit que tu faisais comme papa à chaque fois qu'il mentait !
— Ah oui et qu'est-ce que je fais ?
— Mais c'est vrai ! répéta elle sur le même ton employé par son frère. Ce dernier se rembrunit et marmonna :
— Mouais bah...
— Par contre... j'ai peut-être une idée si tu as aussi envie d'en manger ! Nicholas plissa ses yeux, pencha sa tête et regarda sa soeur d'un air intéressé.
— Si on en prend tous les deux et que les parents s'aperçoivent qu'ils manquent des gâteaux, on partagera le mensonge. Et à deux, il sera plus facile de leur mentir et on aura donc plus de chance de ne pas se faire prendre !
— Bonne idée sœurette ! Les filles ne sont pas si bêtes que ça finalement...
— Hey ! s'injuria Louise. Le petit garçon haussa ses épaules alors qu'elle soupira sa lassitude en levant les yeux au ciel. — Bon, il nous faut un plan !
— Ah ouais, comme dans les missions commando avec l'équipe de Gibbs !
— Yep ! Et pour commencer, il nous faut des noms de code !
Sans aucune hésitation, Nick s'exclama :
— Gibbs !
— Moins fort, les parents sont juste à côté !
— Désolé...
— Bon... Moi ça sera Ziva !
— Je te voyais plus en Ducky...
— Tu sais que je peux te mettre à terre en deux secondes ! Papa m'a appris comment maîtriser les garçons qui m'embêtait.
Ou des garçons qui s'approchaient trop près d'elle du point de vue de Cal !
— Je retire ce que j'ai dit !
— Mouais... Maintenant qu'on a nos noms de code...
— Il faut un plan d'inflictraction ! C'est ce qu'il dit Gibbs !
— C'est infiltration ! Pas inflictarction...
— N'empêche que c'est ce qu'il dit..., bougonna t-il en croisant ses bras contre son corps.
— Fais pas cette tête ! Papa dit tout le temps à Em' que si elle continue de faire cette tête et bah elle restera comme ça toute sa vie !
Le petit garçon prit peur et arbora un grand sourire.
— C'est mieux ! Bon voilà le plan... On marche sans faire de bruit jusqu'à la cuisine et...
— Et...?!
— On improvisera !
— Ok !
— Mais avant ça, on fait un pacte !
— Un pacte ?
— Oui ! Si jamais papa et maman se rendent compte que des cookies ont été volés, aucun de nous deux ne doit dénoncer l'autre !
-- Et Seth ?
-- Il sait à peine marcher ! Alors, ça marche ?
Elle présenta sa main avec un grand sérieux. Il s'agissait d'un moment solennel. Nicholas serra avec vigueur la main de sa soeur et proclama :
— Ça marche !
— Ok ! C'est parti !
À ce commandement, Nicholas se jeta subitement à plat ventre. Interloquée par son comportement, Louise lui demanda:
— Qu'est-ce que tu fais ?
— Bah j'fais comme Gibbs ! Il m'a dit que parfois lui et son équipe se mettait à plat ventre pour ne pas qu'on puisse les voir !
— N'importe quoi..., soupira Louise.
Nicholas s'apprêta à répliquer mais ravala ses mots lorsque sa soeur imita sa position en proclamant à voix basse :
— Chut ! Tu vas nous faire repérer ! J'ai entendu du bruit !
Les deux enfants rampèrent jusqu'à se cacher derrière un fauteuil pour tendre leurs oreilles et écouter en toute discrétion ce qu'il pouvait se tramer. De leurs petits yeux, ils distinguèrent leur père traversé le salon en s'écriant :
— Chérie !
Occupée dans la cuisine, Gillian répondit sur le même ton :
— Oui ?
— T'as pas vu mon portable ?! Ça fait une demi-heure que je le cherche et Emily doit m'appeler dessus pour me dire lorsqu'elle sera à la maison !
— Tu as essayé de le faire sonner avec le fixe ?
— Je l'ai mis sur vibreur !
— Ah... Tu as vérifié sur ta table de nuit ?
— Oui et je l'ai pas trouvé !
Cal disparut dans la cuisine afin de poursuivre sa conversation avec sa compagne. Louise pencha sa tête pour voir s'il restait une quelconque présence dans la pièce et confirma :
— La cible est partie !
— On fait quoi maintenant Lou... Enfin je veux dire Ziva !
— On fait comme on a dit ! On s'approche discrètement de la porte de la cuisine !
— Mais les parents sont encore dans la cuisine...
— Je pensais que l'agent spécial Gibbs n'avait pas peur du danger !
— J'ai pas peur ! C'est juste que...
— Que ?
— Non rien...
— Bon à trois on y va !
— Tu comptes jusqu'à trois et on part ou on part quand tu dis trois ?
La petite fille roula ses yeux.
— En fait tu aurais du prendre Dinozzo... Dès que j'ai dit trois on cours jusqu'à la porte !
— Ok j'ai compris !
— Un ! deux ! Tro...
Louise ne termina pas la fin de sa phrase que son frère s'était déjà précipité à toute allure jusqu'à la porte de la cuisine.
— C'est pas vrai.., souffla t-elle d'exaspération. Elle marcha sur la pointe des pieds et retrouva son frère plaqué contre mur extérieur de la cuisine.
— Tu connais le mot discrétion ?!
Nicholas plaça un doigt devant sa bouche pour faire signe à sa soeur de se taire. Louise soupira et se plaça de l'autre côté de l'encadrement de la porte. Ils penchèrent tous les deux leur tête sur le côté et observèrent la scène sans faire de bruit...
Gillian remua une sorte de crème chocolatée dans un récipient et signala pour son mari :
— Tu l'as peut-être laissé au bureau !
— Non, je l'avais ce matin.
Cal trempa un doigt dans le saladier puis le porta à sa bouche avec délice. Au méfait, la cuisinière le réprimanda d'une tape légère sur son bras.
— Hey !
— Mmmh c'est délicieux ! s'extasia t-il en passant sa langue sur ses lèvres.
— Ne touche pas à cette crème Cal ! C'est pour le gâteau que j'ai préparé pour Em'!
— En quel honneur ?
Il renouvela l'expérience mais fut à nouveau réprimandé par la cuisinière d'un coup de cuillère sur le dos de sa main aventureuse.
— Ouch ! lâcha t-il en se reculant.
— En l'honneur à sa réussite pour son contrôle ! Et éloigne toi de ma crème avant que...
— Que ? répéta t-il avec un sourire amusé.
— Avant que je te prive de tu sais quoi ce soir...
— Tu n'oserais pas ! s'offusqua t-il.
— Oh que si ! Donc sors de cette pièce avant que je ne mette cette idée à exécution !
— Tu ne pourras pas l'appliquer !
Elle continua sa tache et l'interrogea avec suspicion :
— Ah oui et pourquoi ça ?
— Tout simplement parce que tu ne peux pas me résister !
— Ah ! Rien que ça ! Et puis c'est plutôt le contraire je te ferais dire!
— J'vois pas pourquoi tu dis ça, répliqua t-il en la dévorant du regard.
— Tu veux que je te rappel comment sont arrivés les jumeaux et Seth ?
— Non mais tu peux le montrer…, suggéra t-il sur un ton séducteur. Derrière elle, il entoura tendrement la taille de sa femme avec ses bras.
— Surtout avec eux à côté !
— On peut monter dans la chambre…, souffla t-il au creux de son oreille, en embrassant voluptueusement son cou.
— Cal…, soupira t-elle, légèrement réprobatrice.
— Gillian…
La psychologue s'arrêta dans sa tache et se retourna dans les bras de son mari.
— Emily ne va pas tarder à arriver tu sais...
— Trente minutes pas plus, alleeer Luv'…, la supplia t-il en continuant ses baisers sur son épaule dénudée.
— Tu dis ça, mais la dernière fois on y est resté 1H !
— Tu devrais être contente!
Gillian ria puis passa ses bras autour du cou de Cal. D'une voix suave, elle répondit :
— Mais… je n'ai jamais dit que je ne l'étais pas...
— Tu me rends dingue Gill', dit-il sur un ton un peu roque. Il ancra son regard dans les pupilles dilatées de sa compagne arborant un magnifique sourire. L'expert en mensonge ne put résister plus longtemps et l'embrassa avec passion.
Face à cette scène, les deux enfants se regardèrent et affichèrent la même expression de dégout. Louise interpella à voix basse son frère grâce à son nom de code et expliqua :
— C'est maintenant ou jamais pour prendre les cookies ! Les parents sont trop occupés à... Enfin, ils sont trop occupés quoi !
— Ok !
— Il faut qu'on se baisse, sinon ils risqueraient de nous voir. Bon c'est toi qui passe en premier et moi je te suis !
— Quoi ?! s'outragea le petit garçon.
— Chut ! Plus doucement ! Ils pourraient nous entendre !
— Pourquoi c'est moi qui passe en premier d'abord ?!
— Parce que c'est toujours Gibbs qui passe en premier !
— Ah oui c'est vrai…, soupira t-il un peu dépité.
Il aurait vraiment dû prendre Dinozzo comme lui avait conseillé sa soeur.
— Allez vas-y !
Nicholas déglutit d'appréhension. Il se mit à quatre pattes et se déplaça ainsi jusqu'à se cacher sous la table de la cuisine. Il jeta un regard vers la porte et remarqua avec surprise que sa soeur n'avait toujours pas bougé. Inquiet, lui indiqua par des gestes à venir le rejoindre. Louise souffla un bon coup avant d'imiter son frère. Les deux enfants se trouvaient désormais sous la table. Pour éviter de se faire repérer, la petite fille dialogua avec son frère à l'aide de ses mains que celui-ci ne comprit absolument pas.
— Quoi ?! grimaça t-il.
Louise réprimanda son frère d'une légère frappe sur son bras. Elle mima le mouvement d'une fermeture éclair sur sa bouche pour lui indiquer de ne pas parler. Elle désigna le dessus de la table.
— Hinn !
Louise lui jeta un regard noir et Nicholas posa subitement ses deux mains sur sa bouche. Après ça, la petite fille tâta discrètement la surface de la table. Un fin sourire se dessina sur ses lèvres lorsqu'elle sentit sous ses doigts le plateau de gâteaux tant désiré. En évitant le regard de ses parents, elle quitta sa cachette pour dérober plusieurs cookies et les faire passer à toute vitesse à son frère. L'objectif atteint, ils s'échangèrent un regard entendu et se précipitèrent vers la sortie sans faire de bruit.
S'embrassant toujours, Gillian déclara contre les lèvres de son mari :
— Mmh Cal…
— Mmh…
Elle écarta légèrement son visage et répliqua :
— Il faut que je termine le gâteau avant qu'Em' arrive !
— J'suis sûr qu'elle est coincée dans les bouchons ! Tu connais la capitale, surtout un samedi ! Et puis c'est Zoe qui la ramène, vu sa conduite de grand-mère... On peut donc en profiter encore peu…
Il s'approcha une nouvelle fois de sa femme pour l'embrasser, mais celle-ci le repoussa avec une main sur son torse.
— Désolée chéri, mais pas cette fois !
Cal lâcha un soupir de frustration et bouda :
— J'espère que le gâteau sera bon au moins…
— Il le ser…
Elle se retourna pour continuer sa recette et s'immobilisa lorsqu'elle remarqua quelque chose d'anormale.
— Cal ?
— Mmh ?
— C'est toi qui a touché aux cookies sur la table ?
— Nope !
Elle se retourna et lança un regard douteux à son mari. Ce dernier leva ses mains en signe d'innocence et se défendit:
— Je te jure chérie, c'est pas moi !
— Donc si c'est pas toi tu vas me dire que c'est...
Ils se regardèrent cinq secondes puis crièrent en même temps : — Les enfants venez ici !
Dans le salon, Nicholas et Louise s'étaient cachés derrière un fauteuil lorsqu'ils entendirent l'ordre de leurs parents.
— Oh - Oh…, fit Nicholas très inquiet. Je crois qu'on s'est fait repéré Ziva ! Qu'est-ce qu'on fait ?
La petite fille effaça quelques miettes de cookies sur sa bouche et proclama :
— On supprime les preuves !
— C'est déjà fait ! Je viens de manger le dernier gâteau qu'on a pris sur la table !
— Agent spécial Gibbs je crois qu'il nous reste plus qu'une seule chose à faire !
— Quoi donc ?
— Respecter notre pacte !
Nicholas regarda sa soeur avec sérieux et acquiescèrent tous deux en silence face à ce terrible constat. Cal entra dans le salon avec sa femme sous ses pas et s'exclama :
— Nicholas, Louise !
À l'appel de leurs prénoms, les deux enfants quittèrent leur cachette afin de faire face à leurs parents. Sur un ton feignant l'innocence, Louise demanda :
— Qu'est-ce qu'il y a papa ?
— Ne faites pas les innocents tous les deux ! répliqua Cal, en pointant du doigt ses deux enfants. — C'est vous qui avez mangé les cookies que maman a préparé pour le goûter de tout à l'heure ? Alors qu'elle vous avait défendu de ne pas y toucher !
— Non ! réfuta Nicholas d'une voix de castra.
Le père pencha sa tête sur le côté et jeta un air interrogateur à son fils. Dès lors, Louise s'empressa de donner un léger coup de coude à son frère.
— Enfin je veux dire... non ! répéta le petit garçon d'une voix plus grave.
— Donc vous allez nous dire que les gâteaux ont disparu comme par magie ? exigea Gillian, d'un air sévère.
— C'est le chien qui les a mangé ! affirma Nicolas avec sérieux.
— On n'a pas de chien…, contesta le père, en soupirant de la piètre manière que son fils avait de mentir.
— Ah oui c'est vrai…, marmonna le garçonnet. Bah c'est Seth !
-- Seth n'est pas assez grand pour les avoir attrapé...
— Et toi, Louise qu'est-ce que tu as à dire pour ta défense ? demanda sa mère avec ses bras croisés contre son corps.
— Bah en fait, Nick a fait une crise d'épilepsie...
— Tu veux dire d'hypoglycémie ? corrigea son père.
— Oui enfin bref, il avait faim alors je lui ai dit de prendre des cookies pour qu'il se sente mieux !
Les deux parents trouvèrent l'argument de leur fille valable et n'allèrent rien répliquer lorsque Nicholas riposta vivement :
— Quoi ! Mais c'est pas vrai ! J'suis pas un Hypopo... Machin chouette ! C'est elle qui voulait qu'on mange les cookies d'abord !
— Nick ! s'offusqua Louise.
— Quoi ?! C'est vrai !
Les deux adultes s'échangèrent un regard entendu. Les mains sur les hanches, Cal ordonna :
— Pour nous avoir menti et pour avoir mangé les cookies alors qu'on vous l'avait interdis, vous allez tous les deux dans vôtre chambre immédiatement !
— Quoi ?! On est puni ?! s'injuria la petite fille.
— C'est cela même jeune fille ! renchérit Gillian.
— Mais Emily arrive bientôt…, bouda Louise.
— Je ne veux pas le savoir ! sermonna son père. Vous n'aviez pas à nous désobéir !
— Alors… On aura pas le droit au gâteau ? demanda le garçonnet.
— Non pas de gâteau ! Je crois que vous en avez assez mangé pour aujourd'hui ! rétorqua sa mère.
— Aller dans vôtre chambre et que ça saute ! ordonna Cal, sur un ton ne laissant aucune chance d'objection.
Les deux enfants marmonnèrent en trainant des pieds vers l'escalier. À mi-chemin, Nicholas se retourna face à ses parents et interpella son père :
— Papa ?
— Quoi ? répondit-il un peu énervé.
— Hypopo… enfin ce que tu viens de dire ! Est-ce que ça veut dire que je mens tout le temps ?
— Non... ça c'est mythomane…
— Ooh…
La tête basse et les bras ballants, les deux enfants montèrent à l'étage pour rejoindre leur chambre.
— Nicholas ne sait vraiment pas mentir…, souffla Cal.
— Non vraiment pas…, confirma son épouse.
— Ça vient de ton côté ça !
— Tu rigoles ! Quand je t'avais demandé si tu étais allé au rendez-vous du dentiste tu m'as répondu oui alors que j'ai vu...
— Ah ! la coupa t-il en levant son index en l'air. Je crois que ça vient de sonner ! Ça doit être Emily, je vais lui ouvrir ! signala t-il en se dirigeant vers la porte d'entrée. Gillian poursuivit son mari et s'exclama :
— C'est de l'évitement ça Cal ! Cal ?!
FIN*
Morale de l'histoire : Voler... c'est mal ! (Comme le dirait notre cher Cyprien pour ceux qui voit de quoi je parle XD)
— Hey Louise !
— Hmm…, fit sa soeur en pleine lecture.
— Maman vient de faire des cookies !
La fillette releva subitement sa tête de son bouquin pour répondre enjouée :
— C'est vrai ?!
— Oui, ils sont sur la table de la cuisine !
Louise abandonna son livre et se leva d'un bond pour se rendre à la pièce énoncée lorsqu'elle pila net dans son parcours. Quelque chose lui criait de ne pas faire un pas de plus. Elle resta immobile quelques secondes et se retourna lentement vers le petit garçon.
— Attends, c'est aussi ce que tu m'avais dit pour les bonbons il y a deux jours... Et je mettais fais engueuler par les parents parce que tu ne m'avais pas dit qu'on n'avait pas le droit d'y toucher !
— Oui mais là on a le droit !
D'une petite moue dubitative, la petite fille ne sembla pas croire pleinement son frère. Le garçonnet le remarqua et riposta d'une voix légèrement aiguë :
— Mais c'est vrai !
— Tu mens Nick !
— C'est pas vrai ! Je ne mens pas !
— Si ! Maman a dit que tu faisais comme papa à chaque fois qu'il mentait !
— Ah oui et qu'est-ce que je fais ?
— Mais c'est vrai ! répéta elle sur le même ton employé par son frère. Ce dernier se rembrunit et marmonna :
— Mouais bah...
— Par contre... j'ai peut-être une idée si tu as aussi envie d'en manger ! Nicholas plissa ses yeux, pencha sa tête et regarda sa soeur d'un air intéressé.
— Si on en prend tous les deux et que les parents s'aperçoivent qu'ils manquent des gâteaux, on partagera le mensonge. Et à deux, il sera plus facile de leur mentir et on aura donc plus de chance de ne pas se faire prendre !
— Bonne idée sœurette ! Les filles ne sont pas si bêtes que ça finalement...
— Hey ! s'injuria Louise. Le petit garçon haussa ses épaules alors qu'elle soupira sa lassitude en levant les yeux au ciel. — Bon, il nous faut un plan !
— Ah ouais, comme dans les missions commando avec l'équipe de Gibbs !
— Yep ! Et pour commencer, il nous faut des noms de code !
Sans aucune hésitation, Nick s'exclama :
— Gibbs !
— Moins fort, les parents sont juste à côté !
— Désolé...
— Bon... Moi ça sera Ziva !
— Je te voyais plus en Ducky...
— Tu sais que je peux te mettre à terre en deux secondes ! Papa m'a appris comment maîtriser les garçons qui m'embêtait.
Ou des garçons qui s'approchaient trop près d'elle du point de vue de Cal !
— Je retire ce que j'ai dit !
— Mouais... Maintenant qu'on a nos noms de code...
— Il faut un plan d'inflictraction ! C'est ce qu'il dit Gibbs !
— C'est infiltration ! Pas inflictarction...
— N'empêche que c'est ce qu'il dit..., bougonna t-il en croisant ses bras contre son corps.
— Fais pas cette tête ! Papa dit tout le temps à Em' que si elle continue de faire cette tête et bah elle restera comme ça toute sa vie !
Le petit garçon prit peur et arbora un grand sourire.
— C'est mieux ! Bon voilà le plan... On marche sans faire de bruit jusqu'à la cuisine et...
— Et...?!
— On improvisera !
— Ok !
— Mais avant ça, on fait un pacte !
— Un pacte ?
— Oui ! Si jamais papa et maman se rendent compte que des cookies ont été volés, aucun de nous deux ne doit dénoncer l'autre !
-- Et Seth ?
-- Il sait à peine marcher ! Alors, ça marche ?
Elle présenta sa main avec un grand sérieux. Il s'agissait d'un moment solennel. Nicholas serra avec vigueur la main de sa soeur et proclama :
— Ça marche !
— Ok ! C'est parti !
À ce commandement, Nicholas se jeta subitement à plat ventre. Interloquée par son comportement, Louise lui demanda:
— Qu'est-ce que tu fais ?
— Bah j'fais comme Gibbs ! Il m'a dit que parfois lui et son équipe se mettait à plat ventre pour ne pas qu'on puisse les voir !
— N'importe quoi..., soupira Louise.
Nicholas s'apprêta à répliquer mais ravala ses mots lorsque sa soeur imita sa position en proclamant à voix basse :
— Chut ! Tu vas nous faire repérer ! J'ai entendu du bruit !
Les deux enfants rampèrent jusqu'à se cacher derrière un fauteuil pour tendre leurs oreilles et écouter en toute discrétion ce qu'il pouvait se tramer. De leurs petits yeux, ils distinguèrent leur père traversé le salon en s'écriant :
— Chérie !
Occupée dans la cuisine, Gillian répondit sur le même ton :
— Oui ?
— T'as pas vu mon portable ?! Ça fait une demi-heure que je le cherche et Emily doit m'appeler dessus pour me dire lorsqu'elle sera à la maison !
— Tu as essayé de le faire sonner avec le fixe ?
— Je l'ai mis sur vibreur !
— Ah... Tu as vérifié sur ta table de nuit ?
— Oui et je l'ai pas trouvé !
Cal disparut dans la cuisine afin de poursuivre sa conversation avec sa compagne. Louise pencha sa tête pour voir s'il restait une quelconque présence dans la pièce et confirma :
— La cible est partie !
— On fait quoi maintenant Lou... Enfin je veux dire Ziva !
— On fait comme on a dit ! On s'approche discrètement de la porte de la cuisine !
— Mais les parents sont encore dans la cuisine...
— Je pensais que l'agent spécial Gibbs n'avait pas peur du danger !
— J'ai pas peur ! C'est juste que...
— Que ?
— Non rien...
— Bon à trois on y va !
— Tu comptes jusqu'à trois et on part ou on part quand tu dis trois ?
La petite fille roula ses yeux.
— En fait tu aurais du prendre Dinozzo... Dès que j'ai dit trois on cours jusqu'à la porte !
— Ok j'ai compris !
— Un ! deux ! Tro...
Louise ne termina pas la fin de sa phrase que son frère s'était déjà précipité à toute allure jusqu'à la porte de la cuisine.
— C'est pas vrai.., souffla t-elle d'exaspération. Elle marcha sur la pointe des pieds et retrouva son frère plaqué contre mur extérieur de la cuisine.
— Tu connais le mot discrétion ?!
Nicholas plaça un doigt devant sa bouche pour faire signe à sa soeur de se taire. Louise soupira et se plaça de l'autre côté de l'encadrement de la porte. Ils penchèrent tous les deux leur tête sur le côté et observèrent la scène sans faire de bruit...
Gillian remua une sorte de crème chocolatée dans un récipient et signala pour son mari :
— Tu l'as peut-être laissé au bureau !
— Non, je l'avais ce matin.
Cal trempa un doigt dans le saladier puis le porta à sa bouche avec délice. Au méfait, la cuisinière le réprimanda d'une tape légère sur son bras.
— Hey !
— Mmmh c'est délicieux ! s'extasia t-il en passant sa langue sur ses lèvres.
— Ne touche pas à cette crème Cal ! C'est pour le gâteau que j'ai préparé pour Em'!
— En quel honneur ?
Il renouvela l'expérience mais fut à nouveau réprimandé par la cuisinière d'un coup de cuillère sur le dos de sa main aventureuse.
— Ouch ! lâcha t-il en se reculant.
— En l'honneur à sa réussite pour son contrôle ! Et éloigne toi de ma crème avant que...
— Que ? répéta t-il avec un sourire amusé.
— Avant que je te prive de tu sais quoi ce soir...
— Tu n'oserais pas ! s'offusqua t-il.
— Oh que si ! Donc sors de cette pièce avant que je ne mette cette idée à exécution !
— Tu ne pourras pas l'appliquer !
Elle continua sa tache et l'interrogea avec suspicion :
— Ah oui et pourquoi ça ?
— Tout simplement parce que tu ne peux pas me résister !
— Ah ! Rien que ça ! Et puis c'est plutôt le contraire je te ferais dire!
— J'vois pas pourquoi tu dis ça, répliqua t-il en la dévorant du regard.
— Tu veux que je te rappel comment sont arrivés les jumeaux et Seth ?
— Non mais tu peux le montrer…, suggéra t-il sur un ton séducteur. Derrière elle, il entoura tendrement la taille de sa femme avec ses bras.
— Surtout avec eux à côté !
— On peut monter dans la chambre…, souffla t-il au creux de son oreille, en embrassant voluptueusement son cou.
— Cal…, soupira t-elle, légèrement réprobatrice.
— Gillian…
La psychologue s'arrêta dans sa tache et se retourna dans les bras de son mari.
— Emily ne va pas tarder à arriver tu sais...
— Trente minutes pas plus, alleeer Luv'…, la supplia t-il en continuant ses baisers sur son épaule dénudée.
— Tu dis ça, mais la dernière fois on y est resté 1H !
— Tu devrais être contente!
Gillian ria puis passa ses bras autour du cou de Cal. D'une voix suave, elle répondit :
— Mais… je n'ai jamais dit que je ne l'étais pas...
— Tu me rends dingue Gill', dit-il sur un ton un peu roque. Il ancra son regard dans les pupilles dilatées de sa compagne arborant un magnifique sourire. L'expert en mensonge ne put résister plus longtemps et l'embrassa avec passion.
Face à cette scène, les deux enfants se regardèrent et affichèrent la même expression de dégout. Louise interpella à voix basse son frère grâce à son nom de code et expliqua :
— C'est maintenant ou jamais pour prendre les cookies ! Les parents sont trop occupés à... Enfin, ils sont trop occupés quoi !
— Ok !
— Il faut qu'on se baisse, sinon ils risqueraient de nous voir. Bon c'est toi qui passe en premier et moi je te suis !
— Quoi ?! s'outragea le petit garçon.
— Chut ! Plus doucement ! Ils pourraient nous entendre !
— Pourquoi c'est moi qui passe en premier d'abord ?!
— Parce que c'est toujours Gibbs qui passe en premier !
— Ah oui c'est vrai…, soupira t-il un peu dépité.
Il aurait vraiment dû prendre Dinozzo comme lui avait conseillé sa soeur.
— Allez vas-y !
Nicholas déglutit d'appréhension. Il se mit à quatre pattes et se déplaça ainsi jusqu'à se cacher sous la table de la cuisine. Il jeta un regard vers la porte et remarqua avec surprise que sa soeur n'avait toujours pas bougé. Inquiet, lui indiqua par des gestes à venir le rejoindre. Louise souffla un bon coup avant d'imiter son frère. Les deux enfants se trouvaient désormais sous la table. Pour éviter de se faire repérer, la petite fille dialogua avec son frère à l'aide de ses mains que celui-ci ne comprit absolument pas.
— Quoi ?! grimaça t-il.
Louise réprimanda son frère d'une légère frappe sur son bras. Elle mima le mouvement d'une fermeture éclair sur sa bouche pour lui indiquer de ne pas parler. Elle désigna le dessus de la table.
— Hinn !
Louise lui jeta un regard noir et Nicholas posa subitement ses deux mains sur sa bouche. Après ça, la petite fille tâta discrètement la surface de la table. Un fin sourire se dessina sur ses lèvres lorsqu'elle sentit sous ses doigts le plateau de gâteaux tant désiré. En évitant le regard de ses parents, elle quitta sa cachette pour dérober plusieurs cookies et les faire passer à toute vitesse à son frère. L'objectif atteint, ils s'échangèrent un regard entendu et se précipitèrent vers la sortie sans faire de bruit.
S'embrassant toujours, Gillian déclara contre les lèvres de son mari :
— Mmh Cal…
— Mmh…
Elle écarta légèrement son visage et répliqua :
— Il faut que je termine le gâteau avant qu'Em' arrive !
— J'suis sûr qu'elle est coincée dans les bouchons ! Tu connais la capitale, surtout un samedi ! Et puis c'est Zoe qui la ramène, vu sa conduite de grand-mère... On peut donc en profiter encore peu…
Il s'approcha une nouvelle fois de sa femme pour l'embrasser, mais celle-ci le repoussa avec une main sur son torse.
— Désolée chéri, mais pas cette fois !
Cal lâcha un soupir de frustration et bouda :
— J'espère que le gâteau sera bon au moins…
— Il le ser…
Elle se retourna pour continuer sa recette et s'immobilisa lorsqu'elle remarqua quelque chose d'anormale.
— Cal ?
— Mmh ?
— C'est toi qui a touché aux cookies sur la table ?
— Nope !
Elle se retourna et lança un regard douteux à son mari. Ce dernier leva ses mains en signe d'innocence et se défendit:
— Je te jure chérie, c'est pas moi !
— Donc si c'est pas toi tu vas me dire que c'est...
Ils se regardèrent cinq secondes puis crièrent en même temps : — Les enfants venez ici !
Dans le salon, Nicholas et Louise s'étaient cachés derrière un fauteuil lorsqu'ils entendirent l'ordre de leurs parents.
— Oh - Oh…, fit Nicholas très inquiet. Je crois qu'on s'est fait repéré Ziva ! Qu'est-ce qu'on fait ?
La petite fille effaça quelques miettes de cookies sur sa bouche et proclama :
— On supprime les preuves !
— C'est déjà fait ! Je viens de manger le dernier gâteau qu'on a pris sur la table !
— Agent spécial Gibbs je crois qu'il nous reste plus qu'une seule chose à faire !
— Quoi donc ?
— Respecter notre pacte !
Nicholas regarda sa soeur avec sérieux et acquiescèrent tous deux en silence face à ce terrible constat. Cal entra dans le salon avec sa femme sous ses pas et s'exclama :
— Nicholas, Louise !
À l'appel de leurs prénoms, les deux enfants quittèrent leur cachette afin de faire face à leurs parents. Sur un ton feignant l'innocence, Louise demanda :
— Qu'est-ce qu'il y a papa ?
— Ne faites pas les innocents tous les deux ! répliqua Cal, en pointant du doigt ses deux enfants. — C'est vous qui avez mangé les cookies que maman a préparé pour le goûter de tout à l'heure ? Alors qu'elle vous avait défendu de ne pas y toucher !
— Non ! réfuta Nicholas d'une voix de castra.
Le père pencha sa tête sur le côté et jeta un air interrogateur à son fils. Dès lors, Louise s'empressa de donner un léger coup de coude à son frère.
— Enfin je veux dire... non ! répéta le petit garçon d'une voix plus grave.
— Donc vous allez nous dire que les gâteaux ont disparu comme par magie ? exigea Gillian, d'un air sévère.
— C'est le chien qui les a mangé ! affirma Nicolas avec sérieux.
— On n'a pas de chien…, contesta le père, en soupirant de la piètre manière que son fils avait de mentir.
— Ah oui c'est vrai…, marmonna le garçonnet. Bah c'est Seth !
-- Seth n'est pas assez grand pour les avoir attrapé...
— Et toi, Louise qu'est-ce que tu as à dire pour ta défense ? demanda sa mère avec ses bras croisés contre son corps.
— Bah en fait, Nick a fait une crise d'épilepsie...
— Tu veux dire d'hypoglycémie ? corrigea son père.
— Oui enfin bref, il avait faim alors je lui ai dit de prendre des cookies pour qu'il se sente mieux !
Les deux parents trouvèrent l'argument de leur fille valable et n'allèrent rien répliquer lorsque Nicholas riposta vivement :
— Quoi ! Mais c'est pas vrai ! J'suis pas un Hypopo... Machin chouette ! C'est elle qui voulait qu'on mange les cookies d'abord !
— Nick ! s'offusqua Louise.
— Quoi ?! C'est vrai !
Les deux adultes s'échangèrent un regard entendu. Les mains sur les hanches, Cal ordonna :
— Pour nous avoir menti et pour avoir mangé les cookies alors qu'on vous l'avait interdis, vous allez tous les deux dans vôtre chambre immédiatement !
— Quoi ?! On est puni ?! s'injuria la petite fille.
— C'est cela même jeune fille ! renchérit Gillian.
— Mais Emily arrive bientôt…, bouda Louise.
— Je ne veux pas le savoir ! sermonna son père. Vous n'aviez pas à nous désobéir !
— Alors… On aura pas le droit au gâteau ? demanda le garçonnet.
— Non pas de gâteau ! Je crois que vous en avez assez mangé pour aujourd'hui ! rétorqua sa mère.
— Aller dans vôtre chambre et que ça saute ! ordonna Cal, sur un ton ne laissant aucune chance d'objection.
Les deux enfants marmonnèrent en trainant des pieds vers l'escalier. À mi-chemin, Nicholas se retourna face à ses parents et interpella son père :
— Papa ?
— Quoi ? répondit-il un peu énervé.
— Hypopo… enfin ce que tu viens de dire ! Est-ce que ça veut dire que je mens tout le temps ?
— Non... ça c'est mythomane…
— Ooh…
La tête basse et les bras ballants, les deux enfants montèrent à l'étage pour rejoindre leur chambre.
— Nicholas ne sait vraiment pas mentir…, souffla Cal.
— Non vraiment pas…, confirma son épouse.
— Ça vient de ton côté ça !
— Tu rigoles ! Quand je t'avais demandé si tu étais allé au rendez-vous du dentiste tu m'as répondu oui alors que j'ai vu...
— Ah ! la coupa t-il en levant son index en l'air. Je crois que ça vient de sonner ! Ça doit être Emily, je vais lui ouvrir ! signala t-il en se dirigeant vers la porte d'entrée. Gillian poursuivit son mari et s'exclama :
— C'est de l'évitement ça Cal ! Cal ?!
FIN*
Morale de l'histoire : Voler... c'est mal ! (Comme le dirait notre cher Cyprien pour ceux qui voit de quoi je parle XD)