LIGHTMAN5
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Protection rapprochée

Cal rentre un peu plus tôt chez lui et s'aperçoit que sa fille n'a pas respecté la règle ultime de la maison. Et lorsqu'un père protecteur se rend compte de cette faute, il est déjà trop tard pour l'adolescente pour camoufler son erreur et éviter la colère grandissante de celui-ci...
Genre: Famille
Note: Cal et Gillian sont mariés (Nick et Louise ont 16 ans).

Enfin une journée de travail achevée... Cal et Gillian étaient restés, presque toute la veille au soir, au bureau à travailler sur une importante affaire. C'était la fin de l'après-midi et après une longue réunion avec le FBI et leurs employés, aucun des deux ne souhaitèrent passer une minute de plus au Lightman Group. Malheureusement pour Gillian, elle devait absolument terminer un dossier avant de pouvoir retrouver leur doux foyer. Elle dicta à son mari de rentrer sans elle en lui certifiant qu'elle le rejoindrait dès que possible. Cal avait émit une petite moue dubitative et avait songé que sa femme pouvait se mettre à travailler jusqu'à pas d'heure pour rendre un dossier convenable, pour ne pas dire parfait. Il lui avait tout même recommandé de ne pas trop s'éterniser puis l'avait embrassée tendrement avant de la quitter sur les trois petits mots qui enchantaient un peu plus chaque jour leur vie. Il quitta l'agence et prit sa voiture pour conduire jusqu'à son domicile. Il était épuisé et harassé, mais heureux de pouvoir enfin rentrer chez lui par cette belle après-midi ensoleillée. Celle-ci avait été particulièrement éreintante en raison des multiples dossiers à traiter, mais surtout à cause d'un petit mouton frisé qui avait osé entrer sans sa permission dans son bureau alors qu'il était en train d'embrasser sa femme pour ne pas dire un peu plus…

Après une demie-heure de trajet, il arriva à destination, gara son véhicule puis se dirigea jusqu'à la porte d'entrée. Il s'apprêta à insérer sa clé dans sa serrure lorsqu'un détail lui parut étrange. Il actionna la poignée et s'étonna que la porte ne soit pas verrouillée, comme la famille en avait toujours consigne. Il fronça ses sourcils, l'ouvrit avec lenteur et entra à pas mesuré dans la demeure familiale. Dans le vestibule, il fut accueillit par Punk, le chien de Seth, puis il remarqua une veste en cuir masculine nonchalamment posée sur le sac de cours de sa fille. D'un mauvais oeil, il l'attrapa du bout des doigts, la détailla et comprit rageusement que celle-ci n'appartenait pas à l'un de ses fils. Il arbora une expression dégoûtée puis s'écria en bas des escaliers :
— LOUISE !
Un instant plus tard, une jeune fille de 16 ans accompagnée d'un adolescent du même âge dévalèrent les escaliers pour rejoindre l'homme en colère. Au point de rendez-vous, les adolescents essayèrent de remettre discrètement de l'ordre dans leurs habits légèrement froissés. Un fait qui n'avait pas manqué au regard sombre de Cal qui serra involontairement la veste masculine dans sa main.
— Papa ! s'exclama Louise surprise, en glissant une main dans ses cheveux pour les remettre en place. Tu ne devais pas revenir ce soir?
— J'suis le patron, je fais ce que je veux ! répliqua-t-il irrité. Et puis, c'est moi qui pose les questions. Tu ne devrais pas être au lycée en ce moment ?
— Hum… si mais le cours d'histoire a été annulé…, affirma-t-elle, en croisant ses bras contre son corps.
— Vraiment ? fit Cal, pas convaincu.
Il pencha sa tête sur le côté et fixa sombrement le jeune homme aux côtés de sa fille. Il le détailla du regard et vit que celui-ci était plutôt grand, corps athlétique, cheveux châtain, yeux vert… En somme, un garçon pouvant être qualifié d'étalon.
— C'est qui lui ? exigea Cal, entre ses dents.
— Je suis…, commença à dire le jeune homme.
— J't'ai pas demandé à toi ! le coupa Cal.
— Il s'appelle Connor papa, répondit sa fille, en levant ses yeux au ciel.
— Ne lève pas les yeux au ciel Louise, l'avertit son père, d'un doigt inquisiteur. Et depuis quand tu invites des personnes à la maison sans notre permission ?
— Ah bon ? Maintenant, j'ai besoin de votre permission pour inviter des amis à la maison ? À ce que je sache, tu ne m'as jamais criée dessus quand j'invite Rose ou Chris à la maison !
Louise avait employé un ton sarcastique qui ne plut évidement pas à son père.
— Ce n'est pas pareil et tu le sais très bien.
Il tourna son attention sur Connor, s'approcha d'un seul mouvement, et lui demanda sèchement:
— T'as quel âge ?
— Heu j'ai…16 ans monsieur, répondit Connor dans la seconde.
Les pupilles de l'adolescent s'étaient dilatées de peur à cette soudaine proximité.
— Ton nom !
— Cooper !
— Qu'est-ce que tu faisais à l'instant avec ma fille ?
Il ancra son regard rageur dans celui-ci apeuré de Connor. Celui-ci, ne sachant pas quoi répondre, bégaya :
— Heu…bah…je…
— Papa ! s'offusqua Louise, ahurie par son comportement.
— Tu permets je discute ! lança Cal, avec un geste de la main pour indiquer à sa fille de se tenir à distance.
— Écoutez M. Lightman je…
Connor passa une main gênée dans son cou tandis que l'expert en mensonge le regardait toujours avec insistance.
— On s'embrassait papa, c'est tout ! avoua subitement Louise, presque exaspérée, pour arrêter cet absurde interrogatoire.
Cal resta muet mais contracta un peu plus sa mâchoire en voyant que le visage de Connor cautionnait les dires de sa fille. Il le vit déglutir de peur, et s'empressa de lui rendre sa veste pour le pousser vers la sortie.
— Je te revois encore chez moi, crois-moi que tu te demanderas qui a éteint la lumière ! le menaça-t-il avant de claquer la porte au nez de l'adolescent. Complètement déboussolé par ce qu'il venait de se passer, Connor ne bougea pas pendant plusieurs secondes avant de se rendre à l'arrêt de bus le plus proche. Cal retourna auprès de sa fille qui lui demanda irritée :
— Je peux savoir pourquoi t'as fait ça ?
— Tu rigoles j'espère ! Tu connais les règles. Pas d'inconnu à la maison, répondit-il sur le même ton, avec des gestes de ses mains.
— Premièrement, Connor n'est pas un inconnu. Il est avec moi au lycée et deuxièmement on ne faisait rien de mal !
Harassée, la jeune fille s'était éloignée de son père en allant se servir un verre de jus de fruit dans la cuisine. Il était hors de question pour le père de s'en arrêter là. Il rattrapa sa fille pour continuer leur dispute alors que Punk se coucha sur le sol du salon pour regarder tristement l’echange :
— Et si je n'étais pas arrivé à temps ? Tu peux me dire qu'est-ce qui se serait passé ?
Elle le défia du regard et répliqua presque sèchement :
— Rien, ok !
— Ne me parle pas sur ce ton Lou', la prévint son père, en la pointant du doigt.
— De toute façon, avec toi on a le droit de rien faire, marmonna-t-elle, en posant la bouteille de jus de fruit sur la table.
— Qu'est-ce que t'as dit ? J'ai pas bien entendu ?
Une expression de vive colère apparut sur le visage de sa fille. Elle se retourna vers son père et répéta avec plus de ferveur :
— J'ai dit qu'avec toi on ne pouvait rien faire !
Elle ne dévia pas son regard furieux du sien et ajouta :
— Tu es toujours là derrière nous. À regarder nos moindre gestes. À nous observer pour savoir si on ment ou non. Tu ne nous fait jamais confiance ! Je comprends mieux pourquoi Nick ne te parle jamais !
Ces derniers mots transpercèrent le cœur du père qui eut une micro-expression de tristesse sur son visage. Sa fille était exactement comme lui. Elle s'avait parfaitement appuyer là où ça faisait mal afin de déstabiliser toute personne qui la prenait en porte à faux. Il ravala rapidement ses émotions et déclara :
— Tout d'abord ce n'est pas en toi que je n'ai pas confiance, mais en l'autre !
— L'autre c'est Connor !
— Peut importe. Je ne le connais pas donc il n'a rien à faire ici, réfuta-t-il, d'un autre geste vif de sa main.
— C'est normal que tu ne le connaisses pas, puisque tu ne veux jamais connaître les garçons avec qui je sors !
Elle but une gorgée de son jus pour se désaltérer de cette dispute sans aucun intérêt, et entendit son père répliquer :
— C'est faux ! Avec ton Dean je lui ai bien autorisé à venir diner.
— Denny pas Dean, le corrigea-t-elle, en posant fermement son verre. Et puis, je te signale que ce jour là tu avais été totalement exécrable !
— Exécrable moi ? s'offusqua-t-il.
— Parfaitement ! Tu n'avais pas arrêté de le mettre mal à l'aise avec toutes tes questions en jouant au petit détecteur de mensonge !
— J'apprenais à le connaitre, c'est tout.
— Ah oui ? Parce que lui demander s'il avait déjà eu des relations sexuelles c'est apprendre à le connaître pour toi ?
La bouche entre-ouverte, Cal mima une expression de réflexion et répondit avec des gestes évasifs de ses mains :
— Oui !
— J'hallucine, soupira-t-elle.
Louise se volatilisa dans le salon. Sur ses pas, Cal lui ordonna :
— Hé reste ici ! On n'a pas fini !
— Et moi, je crois que si !
Elle s'apprêta une nouvelle fois à se dérober de la conversation. Son père, plus rapide, se plaça devant elle pour l'empêcher de fuir.
— Je suis ton père Louise et que cela te plaise ou non, je te donne des règles et tu dois les respecter !
— Sinon quoi ? persiffla-t-elle, nullement effrayée par ses menaces.
Une attitude qui augmenta la colère du père. Cal la pointa avec son index et l'avertit très sérieusement :
— Ne joue pas à ça !
La jeune fille soupira et lança un regard blasé à son père.
— Tu crois que je fais ça pour t'embêter, mais c'est faux. Je te protège.
— Et de quoi ?
— Les garçons ne sont pas comme les filles !
— Première nouvelle…, soupira-t-elle.
— Ce n'est pas un jeu !
— Je n'ai jamais dit ça !
— Ce que je dis est vrai ! Les garçons ne pensent pas comme les filles. Quand toi tu embrasses ton Cori…
— Connor !
— Ouais bref ! Quand tu l'embrasses… tu penses que c'est juste une preuve d'amour innocente, essaya-t-il de s'expliquer, bien que son expression dubitative et les mouvements vague des ses mains trahissaient son malaise. Sauf que pour lui c'est le ticket gagnant. Parce qu'il pense qu'il va pouvoir passer au stade supérieur. Tu comprends ?
— Et comment tu peux savoir ça ?
— Je dis ça en connaissance de cause.
— Donc parce que toi tu étais ce genre de garçon, tous les autres le sont aussi ? résuma-t-elle, éberluée par cette réponse.
— Ce n'est pas ce que j'ai dit !
— Aah et bah excuse moi du peu, mais s'en avait tout l'air ! En clair, avec toi personne n'a le droit d'être celui qu'il veut être, si tu donnes déjà ton opinion en le définissant comme toi tu le vois
— Bien sûr que non !
— Ben voyons… Tout le monde n'est pas comme toi papa ! Et tout le monde n'est pas aussi fataliste en pensant que la suite des événements est toujours désastreuse !
Cal tiqua à ses paroles. Il sembla réfléchir à celles-ci, lorsque son regard se porta en direction sur le sol du couloir principal. Il pencha sa tête sur le côté, fronça ses sourcils puis s'avança prestement jusqu'au petit objet qui avait attiré son attention. Il l'attrapa et l'examina. Son visage se décomposa. C'est furieux qu'il revint auprès de sa fille pour lui présenter la dite chose.
— Juste s'embrasser hein ? s'emporta-t-il. Alors dis moi ce que c'est que ça ?
— Un préservatif et alors ? répondit-elle, en haussant des épaules, sans comprendre où il voulait en venir.
— Et alors ? répéta Cal ahuri. Tu te fous de moi Louise. Dis-moi immédiatement ce que cette chose fait ici !
— J'en sais rien ok !
— Louise ! réclama le père entre ses dents.
Il perdait patience et sa fille ne faisait rien pour calmer son humeur.
— Je viens d'avoir une journée vraiment très épuisante et là je suis à deux doigts de la crise de nerf. Dis-moi ce que cela fout ici !
— Je viens te dire que j'en sais rien ! Pourquoi est-ce que tu ne me crois pas ?
— Peut-être parce qu'il y a cinq minutes de ça tu m'as menti en me disant que tu n'avais pas cours!
— Quoi ? s'étrangla-t-elle. T'as utilisé tes trucs sur moi ?
— Ne change pas de sujet, et réponds moi !
— J'en sais rien, c'est pas à moi !
— Tu vas me dire que s'est apparu comme par magie !
— Peut-être qu'oncle Patrick est passé dans le coin ! ironisa-t-elle.
Une insolence qui eue pour effet de faire monter d'un cran de plus la colère de son père.
— Louise ! ragea Cal, lorsqu'une autre voix féminine s'éleva dans la pièce.
— Je peux savoir ce qu'il se passe ici ? On vous entend de l'extérieur !
Cal tourna son attention sur la nouvelle venue et vit sa femme s'approcher avec inquiétude. Il n'avait même pas prit la peine d'expliquer posément la situation qu'il brandit le contraceptif devant ses yeux.
— Tu tombes bien Gillian ! Regarde ce que notre fille avait !
— Puisque je te dis que ce n'est pas à moi ! se défendit Louise.
— Heureusement que je suis arrivé à temps. Dieu sait ce qui se serait passé !
— Cal, elle était toute seule donc je ne pense pas que…
— Aah, mais tu ne sais pas la meilleure ! Notre fille de 16 ans a invité dans notre dos un soit disant ami que nous ne connaissons même pas.
Suite à cette révélation, la mère regarda avec déception sa fille qui s'écria :
—On n'a rien fait ok ? On s'est juste embrassés ! Rien de plus !
— Oui et après une heure de baisers innocents, tu vas me dire que ton Jules serait parti sans vouloir plus ! continua de pestiférer Cal.
Louise ne pouvait plus se contenir. Elle sentit son cœur battre à vive allure, puis elle s'écria avec des gestes de ses mains :
— TU M'ENERVES ! TU N'ÉCOUTES JAMAIS PERSONNE ! J'EN AI MARRE, TU NE ME FAIS JAMAIS CONFIANCE ! TU UTILISES TES TRUCS SUR MOI ALORS QUE TU NOUS AVAIS PROMIS DE NE JAMAIS LE FAIRE !
— JE SUIS TON PÈRE ! TANT QUE TU ES SOUS MON TOIT, TU SUIS MES RÈGLES! rétorqua-t-il, sur le même ton.
Aux cris, Punk se mit à aboyer.
— ET BAH VIVEMENT QUE JE PARTE ALORS !
— TU ME PARLES SUR UN AUTRE TON JEUNE FILLE ! exigea-t-il, le regard sévère.
— AH OUI ET POURQUOI ?
— JE SUIS TON PÈRE ET TU ME DOIS LE RESPECT !
— POUR AVOIR DU RESPECT, IL FAUT DÉJÀ EN AVOIR POUR LES AUTRES ! hurla-t-elle.
Elle passa furieusement devant son père et partit se réfugier dans sa chambre. Toujours aussi furieux, Cal poursuivit sa fille qui montait les escaliers, et lui ordonna :
— Louise ! Reviens ici !
— J'TE DÉTESTE ! cria-t-elle, en claquant violemment la porte de sa chambre.
— HEY ! s'exclama-t-il désabusé.
— Laisse-la se calmer Cal…, lui conseilla Gillian, avec une main réconfortante sur son avant bras avant de caresser Punk pour le calmer. L'animal fut rassuré et alla se coucher sur le sol du salon.
— Non mais t'as vu comment elle m'a parlé ? fit-il ahuri.
— Je sais, mais tu n'as pas non plus été très pédagogue sur ce coup là.
La psychologue se dirigea dans le salon pour poser son sac et sa veste sur un fauteuil. Cal suivit sa femme et s'offusqua en écartant ses bras :
— Quoi ? Tu vas me dire que c'est de ma faute !
— Non… Je dis simplement que parfois tu te montres un peu trop impulsif.
— Si protéger sa fille c'est se montrer impulsif alors je n'imagine même pas ce que c'est de frapper un garçon qui ose lui faire du mal !
— Cal…
Elle se retourna face à son mari. Il était totalement désemparé.
— Il y a d'autres manières de la protéger que de lui crier dessus.
— Je ne voulais pas lui crier dessus, c'est-elle qui a commencé.
Il jeta le contraceptif sur la table basse et regarda sa femme avec un air hébété.
— C'est une adolescente Cal. Elle ne sait pas se contrôler.
— Pourtant lorsqu'elle disait qu'elle me détestait, elle avait l'air de bien savoir ce qu'elle disait !
— Chéri…
Elle s'approcha de lui et l'entraina jusqu'au canapé pour le forcer à s'assoir à ses côtés.
— Elle a dit ça sur le coup de la colère. Tu sais bien qu'elle t'aime…
Elle prit une de ses mains, et la caressa tendrement pour essayer de calmer son esprit tourmenté.
— Oui… je sais mais…
Il chercha ses mots et passa une main dans ses cheveux.
—C'est juste que je ne sais pas comment je dois agir tu comprends ? Et quand j'ai vu l'autre crétin… Je me suis dit s'ayez le pire est arrivé. Et je n'ai pas pu réagir autrement que de…
— Te conduire en père ? proposa-t-elle souriante.
— Oui…, souffla-t-il, d'un mince sourire.
— Cal, il faut que tu comprennes que Louise n'est plus une petite fille. Elle est désormais presque une femme. Et il faut que tu apprennes à lui faire plus confiance.
— Mais je lui fais confiance. C'est en les autres que je n'ai pas confiance !
— Je sais… alors laisse lui plus de liberté…
— T'as vu où la liberté l'a menée ? s'offensa-t-il.
— Je pense que c'est plutôt l'interdis qui l'a menée à faire ça. Tu sais bien que Lou' est comme toi, lorsqu'on te dis de faire quelque chose, tu fais tout le contraire.
— C'est pas faux…
— Je crois qu'il est temps de lui donner un peu plus de lest et d'autonomie. C'est comme ça qu'elle se responsabilisera.
— Oui, mais on a bien droit de la surveiller ?
Gillian ria légèrement et répondit :
— Oui mais… de loin et sans utiliser nos connaissances en mensonge.
— Ça va être difficile…
— Être parent n'a jamais été facile…, dit-elle avec un tendre sourire que son compagnon lui rendit.
— Quand j'lai vu avec ce garçon j'avais l'impression de revoir Em' quelques années en arrière. Il Il fit retomber sa tête en arrière contre le dossier du canapé.
— Ils grandissent si vite…, souffla-t-il, le regard perdu.
— Je sais et c'est pour ça qu'on est là pour les guider.
Elle se cala dans ses bras protecteurs.
— Elle restera toujours ta petite fille Cal.
—Mmh… sauf que là elle ne ment pas pour avoir des cookies ou pour aller à la fête foraine.
— Non, c'est sûr, confirma-t-elle rieuse.
— Je ne veux pas qu'elle puisse penser que si je fais ça c'est contre elle. J'veux juste la protéger…, clarifia-t-il, d'un geste de la main.
— Je pense qu'elle le sait, mais j'irai lui parler tout à l'heure lorsqu'elle se sera calmée.
— Je l'aime Gillian et je m'assure simplement qu'aucune personne ne puisse lui faire du mal. Je pourrais lui donner ma vie s'il le fallait.
— Je sais.
Elle releva légèrement sa tête et rencontra le regard sérieux de l'expert en mensonge. Ils pensèrent à la même chose.
—Pour n'importe lequel d'entre vous je donnerai ma vie, ajouta-t-il.
Gillian caressa tendrement sa joue en réponse.
— Tu sais qu'un jour elle le fera Cal… Et que tu ne pourras pas indéfiniment repousser ce moment.
— Mmh… Tu te rappelles quand elle disait qu'elle n'embrasserait jamais un garçon parce qu'ils étaient trop stupides ?
— Oui, ria-t-elle.
— Je regrette cette époque, confia-t-il avec une petite moue de sa bouche.
— Et à cette époque là, elle jouait aussi aux espions et aux Pokemon.
— Tout était plus simple… On leur disait d'aller dans leur chambre ou de nettoyer le placard avec Loker et après ça, ils filaient droit !
— Le deuxième avertissement marchait à chaque fois !
Les deux parents rirent à la remémoration de ces souvenirs.
— Tu crois qu'on peut encore l'utiliser ? demanda Cal, avec sérieux.
— Je crois que… ça ne marcherait plus !
— Dommage…
— Ouais…
Elle reposa sa tête contre l'épaule de son mari qui l'embrassa dans ses cheveux pour la remercier de l'avoir apaisé. Le couple resta enlacer quelques minutes, puis Gillian s'était levée en signifiant à son compagnon qu'elle allait voir si leur fille s'était calmée. Cal n'avait rien dit, mais avait laissé passer une expression de culpabilité que sa femme s'était empressée de faire disparaître d'un baiser sur ses lèvres. Elle monta à l'étage et se retrouva devant la porte close de la chambre de sa fille. Elle frappa trois petits coups et attendit que Louise veuille bien lui répondre. L'adolescente songea que cela ne pouvait être que son père et lâcha énervée :
— Va-t-en, je ne veux pas te parler !
— Lou'… C'est maman, je peux entrer ?
Elle n'obtint aucune réponse, et signifia :
— Je rentre ma chérie.
Joignant le geste à la parole, elle découvrit avec un fin sourire sa fille assise en tailleur sur son lit, avec un oreiller entre ses bras.
— Je n'ai pas menti, le préservatif il n'est pas a moi, se défendit-elle immédiatement.
— Ce n'est pas vraiment de ça dont je voudrais te parler Lou'…, dit Gillian, d'un ton doux.
Elle s'approcha du lit de sa fille et s'assit délicatement à ses côtés pour entamer une conversation beaucoup plus posée que précédemment.
— Louise… tu sais que tu n'aurais pas dû inviter ce garçon à la maison sans notre permission.
— Oui mais si je l'ai fait, c'est parce que je savais que papa allait me dire non. Même si je vous l'avais demandé !
— Je lui ai parlé et on s'est mis d'accord pour te laisser un peu plus de liberté.
— Je suis sûre qu'il ne va pas tenir sa promesse.
Le regard de Louise se perdit dans le vide.
— Il ne me fait pas confiance, dit-elle, attristée.
— Lou'…
La mère posa une main réconfortante sur celle de sa fille.
— Il te fait confiance, c'est juste qu'il a peur de ce qu'il pourrait t'arriver…
— Je ne suis plus une petite fille ! Je peux me protéger toute seule !
— À ses yeux, tu resteras toujours sa petite fille…, signala-t-elle avec un fin sourire. Écoute mon ange, je sais que tu as dû mal à comprendre la façon d'agir de papa mais… cela n'est pas qu'en rapport avec toi.
Louise fronça ses sourcils.
— Nick ?
— Une partie oui… Tu sais, je t'ai déjà parlé de ce qui est arrivé à grand-mère Louise ? L'adolescente hocha simplement la tête.
— Si papa vous protège autant, c'est qu'il a peur de ce qu'il pourrait vous arrivez à tous les quatre… Parce qu'il a encore en mémoire la mort de grand-mère Louise et qu'il n'a pas… encore vraiment fait totalement son deuil. Tu comprends ?
— Oui…, dit-elle avec une moue. Je comprends, mais j'aimerais qu'il m'écoute et qu'il me fasse plus confiance…
— Il le fera. Promis…
La mère déplaça une mèche de cheveux de sa fille qui lui barrait ses yeux bleus. Après un bref silence, Louise plongea son regard sincère dans celui de sa mère, et dit :
— Je ne l'aurais pas fait maman… Et puis Connor, c'était juste comme ça…
— Pour toi oui, mais ton père n'a pas tort. Ces choses là ne sont pas toujours innocentes. Il faut que tu sois un peu plus sur tes gardes. Ce n'est pas en toi que nous n'avons pas confiance, il faut que tu comprennes que les actes ont des conséquences. Et qu'il faut savoir être prêt pour s'y confronter. Ok ?
— Oui.
— Ton père t'aime Lou', autant que tes frères et ta soeur.
— Je sais…
— C'est juste qu'il ne sait pas comment s'y prendre, parce qu'on ne lui a jamais appris. Il faut que tu sois plus patiente et compréhensive avec lui.
— Ok… je le serai, accepta-t-elle avec un fin sourire.
Gillian sourit à sa fille, l'embrassa sur son front puis se leva pour se diriger vers la porte.
— Maman ?
La mère se retourna vers sa fille.
— Oui ma chérie ?
— Tout à l'heure… quand j'ai dit à papa que je le détestais… je ne le pensais pas.
— Je sais et lui aussi, mais je pense que tu devrais quand même lui parler.
L'adolescente acquiesça silencieusement. Sa mère lui offrit un léger sourire et ajouta :
— Je t'aime Lou'.
— Moi aussi maman, répondit-elle avec le même sourire.
Gillian ferma la porte de sa chambre et laissa sa fille seule avec ses pensées.

Peu de temps après, Louise descendit au rez-de-chaussée pour rejoindre le salon. Elle s'apprêta à entrer, mais s'arrêta à la limite en observant, avec un petit sourire en coin, son père assit dans le canapé en train de regarder leur album photo de famille. Elle prit son courage à deux mains, et s'avança vers son père.
— Papa ?
Le père releva sa tête de l'album de famille et rencontra le visage soucieux de sa fille.
— On peut… on peut parler ? demanda-t-elle hésitante.
— Heu oui bien sûr !
Il posa le livre sur la table basse et regarda sa fille s'installa à ses côtés. Ne sachant comment s'y prendre, l'adolescente passa une mèche de ses cheveux derrière son oreille et fixa un point un invisible sur la table. Sous le regard attentif de son père, elle racla sa gorge et débuta :
—Avant que tu ne dises quoique ce soit, je veux que tu saches que je suis désolée…
— Non, c'est moi qui suis désolé, je n'aurais pas dû agir…
— De manière si impulsive ? suggéra-t-elle avec un léger sourire.
— Oui, souffla-t-il, d'un mince sourire.
Un silence se glissa entre le père et la fille. Celui-ci observa son visage et dit :
— Mon cœur… Si j'ai réagis ainsi, c'est parce que je ne pouvais pas me contrôler. Quand je vois un quelconque danger se présenter à toi ou à n'importe quelle personne que j'aime… une pulsion m'envahi et je me sens obliger de te protéger. Tu comprends ?
— Je comprends et je ne t'ai jamais dit d'arrêter de le faire, mais j'aimerais simplement que tu me fasse plus confiance, que tu me donnes plus de liberté. J'ai besoin de ça papa, signifia-t-elle calmement.
— Je sais…
Il ancra son regard coupable dans celui tendre de sa fille qui semblait lui pardonner ses actes passés.
— Ce que je t'ai dit tout à l'heure… je n'en pensais pas le moindre mot… Je t'aime papa.
Elle prit l'une de ses mains pour conforter ses paroles.
— Moi aussi ma puce.
— Tu es mon père et je serai toujours ta fille quoiqu'il arrive et ça personne ne pourra le changer. Je sais que tu as peur pour moi… pour diverses raisons mais… si tu veux que notre relation ne devienne pas conflictuelle… il faut que tu minimises un peu ton côté de papa superman.
Cal lâcha un soupir rieur. Il déplaça une mèche de cheveux de sa fille, et dit :
— J'te le promets mon coeur…
La jeune fille arbora un large sourire puis se réfugia dans les bras de son père. Heureux de ce revirement de situation, Cal la serra tendrement dans ses bras. Il avait besoin de ça, de pouvoir sentir qu'elle ne lui en voulait pas…
— Je serai toujours là pour toi papa, souffla-t-elle, au creux de son oreille.
Cal sentit une vague de chaleur envahir son cœur. Il l'embrassa sur sa joue puis s'écarta de sa fille pour la contempler avec fierté. Elle ressemblait tellement à sa mère, mais possédait pourtant tout son caractère. Il était son père et c'était son rôle de la protéger de ce monde qui parfois ne tournait pas rond.
Louise tourna son regard sur la table basse, aperçut le contraceptif et gloussa :
— Ah oui et Connor m'a envoyé un sms en me disant de lui redonner son préservatif parce que c'était son père qu'il lui avait donné "au cas où". Et qu'il se poserait des questions s'il se rendait compte qu'il ne l'avait plus.
— Mouais…, fit Cal, d'une petite moue de sa bouche.
Louise souhaita changer de sujet. Elle regarda l'album photo avec pour titre : Nicholas et Louise, et comprit que son père avait voulu se ressasser de bons souvenirs. Elle attrapa l'album entre ses mains et l'ouvrit avec délicatesse. Elle contempla les différents clichés qui répertoriaient tous les souvenirs de leur vie de famille. Elle tomba sur une photo d'elle et son frère à l'âge de cinq ans.
— C'est fou comme on se ressemblait lorsqu'on était petits Nick et moi, dit-elle avec un sourire.
— Ouais, même qu'on vous appelait les Tic et Tac.
— N'importe quoi ! ria-t-elle, en regardant son père sourire.
— Si c'est vrai, demande à ta mère ! répliqua-t-il tout sourire, alors que sa fille se glissa dans ses bras pour regarder l'album avec lui.
Louise tourna une autre page. Elle désigna amusée un autre cliché et dit :
— Oh ! Je me souviens de cette journée. C'est le jour où on était allés en Californie voir Oncle Patrick et Tante Teresa ! Et puis Nick, Seth, Will' et moi on avait pas arrêté de vous énerver pour aller à la fête foraine du coin !
— Ouais, je m'en souviens très bien, Nick avait vomi dans la voiture sur le chemin du retour !
— Ouiii ! Il avait mangé je ne sais pas combien de confiseries en disant...
— Rien ne peut m'atteindre, j'ai le même estomac que Hulk ! dirent en même temps le père et la fille pour ensuite rire en cœur.
— Ça c'était à notre anniversaire ! dit-elle, en regardant une autre photo. On avait sept ans et Em' avait failli faire tomber le gâteau sur la tête d'oncle Rick ! gloussa-t-elle, à la vue du visage apeuré de l'écrivain sur le papier glacé. J'avais pas pu m'empêcher d'éclater de rire ! Je crois que c'était l'un de mes plus beau anniversaire…
— Mmh…, fit-il, avec un fin sourire.
— Regarde ! C'était à Halloween. Je m'étais déguisée en Clover comme dans le dessin animé Totally Spies, Rose en Samantha, Seth en Batman, et Nick avait eu l'idée de se déguiser en toi ! s'esclaffa-t-elle.
Elle regarda rieuse la photo de son frère de dix ans imitant son père avec un grand sourire idiot et ses deux mains dans les poches de son jean.
— C'était pas très compliqué. Il t'avait piqué ta veste puis il avait enfilé un jean et vu qu'il te ressemblait, le tour était joué !
Cal resta muet, mais regarda le cliché avec un sourire nostalgique.
— Parfois, je me dis que j'aurais bien voulu que ces moment là durent plus longtemps…, soupira-t-elle.
Elle reposa sa tête contre l'épaule de son père.
— Moi aussi…, souffla-t-il.
Il l'embrassa dans sa chevelure et caressa tendrement celle-ci. Père et fille continuèrent de partager ce moment intimiste alors que Nicholas, rentrant tout juste du lycée, avait tout vu de la scène à l'entrée du salon. Ne désirant pas signaler sa présence, il contracta sa mâchoire puis se rendit sans un mot jusqu'à sa chambre pour s'y enfermer jusqu'au dîné.

FIN*

Morale de l'histoire : La prochaine fois pensez à fermer la porte à clé ! Bah quoi ? :P

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