LIGHTMAN5
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Nos blessures

Cal et Ria ont une petite conversation à coeur ouvert après une enquête difficile

Genre: Hurt/Comfort
Note: Cal et Gillian sont mariés (Nick et Louise ont 6 ans, Seth 3 ans, Emily 12 ans).

Au Lightman Group, l'équipe d'experts en mensonge venait tout juste de rentrer d'une affaire qui n'avait pas laissé indifférente la jeune Torres ainsi que son patron Cal Lightman. Le dossier pour lequel ils avaient dû enquêter portait sur le meurtre d'une mère de famille battu à mort par son conjoint. Cal avait tout de suite accepté l'affaire sous l'oeil protecteur de Gillian durant son déroulement. Étonnamment, l'expert en mensonge avait su parfaitement se contrôler pendant l'interrogatoire avec le présumé meurtrier bien que ses poings serrés avaient trahi ses pensées les plus sombre. Quant à Torres, elle s'était très vite faite éjectée du cube par ordre de son patron. Ce dernier l'avait vu perdre rapidement tous ses moyens face à l'homme niant chaque fait dont il était accusé. Il avait préféré finir seul l'entrevue pour obtenir une chance de soutirer des aveux. Malgré tous ces événements, l'équipe avait réussi à prouver les faits et le père violent fut placé en prison le temps de son jugement. À la fin de cette journée pleine d'émotion, Cal s'était réfugié dans son bureau avec ses jambes étendues sur sa table de travail. Ses yeux posés dans le vide, il rassembla ses esprits avant le devoir de retourner à la réalité de sa vie quotidienne. Une courte pause qui fut interrompue par
trois petits coups frapper contre la porte de son bureau.
- Entrez !
Après l'autorisation du patron des lieux, Ria apparut avec un dossier entre les mains. Elle s'avança jusqu'au bureau de Lightman, posa le dossier et déclara: - J'étais venue vous rendre mon rapport de l'affaire.
- Cela pouvait attendre Ria.
- Je sais mais j'ai préféré... m'en débarrasser au plus vite.
Cal hocha sa tête puis pencha celle-ci sur le côté pour observer les traits d'incompréhension de la jeune femme.
- Allez y poser votre question.
Ria sembla surprise par les paroles de Lightman mais elle se ravisa en songeant qu'elle ne pourrait jamais rien lui cacher. Elle hésita puis dit: - C'est une question un peu personnelle donc si vous ne désirez pas répondre, je comprendrais parfaitement. Mais... je voulais savoir comment vous avez fait pour oublier, pour passer à autre chose ?
Cal se leva d'un bond de sa chaise pour se diriger vers la porte de son bureau. Torres le regarda faire et songea qu'elle avait peut-être été un peu trop loin avec cette question. Il referma la porte et elle comprit qu'il voulait simplement plus de tranquillité. Il pointa la chaise face à sa table de travail et dicta:
- Asseyez vous. La brune s'exécuta alors que son patron l'imita de l'autre côté. - Vous et moi nous sommes pareils.
Torres afficha une légère grimace, signe qu'elle n'était pas tout à fait d'accord avec ces dires. Cal l'intercepta et ajouta: - À quelques petites choses près nous sommes pareils. Nous nous cachons derrière un masque et certaines personnes pensent que nous n'en valons pas la peine parce qu'ils ont du mal à nous cerner du premier coup d'oeil. C'est simplement que nous avons besoin de cela pour nous protéger.
- Vous ne vous êtes jamais demandé pourquoi moi ? Pourquoi pas quelqu'un d'autre ?
- Vous savez dans la vie, il faut tout faire pour ne pas être la victime, ni le bourreau, ni le passif. Donc non, je me suis jamais posé la question.
- Que devons nous être alors ?
- Nous...
Il se leva pour se rendre dans sa pièce annexe. Il réapparut deux minutes plus tard avec deux verres ainsi qu'une bouteille de Whisky. Il versa le liquide dans les deux récipients lorsque Ria, hypnotisée par le geste, déclara:
- Chaque jour qui passe je ressens une sorte de dette. Un sentiment de culpabilité d'avoir laissé ma soeur avec mon père... Et je me demandais si...
- Si ce sentiment disparaitrait ? Il offrit un verre à la jeune femme qui hocha positivement sa tête. - Non... Il ne disparaîtra jamais. Vous devrez vivre avec.
- Vous ressentez cela vous aussi ?
- Oui, quand je voyais ma mère se faire battre... Je ne pouvais strictement rien faire pour m'interposer. J'étais trop petit. Il reprit sa place initiale avec son verre à la main. - Et lorsque que j'y repense, je me dis que j'aurais pu faire quelque chose.
- Vous ne pouviez rien faire...
- Si, j'aurais pu en parler mais j'ai préféré me taire car j'avais peur. Peur de subir le même traitement. La seul chose que je pouvais faire c'était de regarder. Alors j'enregistrais, les paroles, les gestes, les coups... Si je voyais une expression de dégoût ou de colère quand mon père rentrait, je courais dans ma chambre parce que je savais...
- Qu'il se défoulerait...
Cal acquiesça et proclama d'un geste à la main: - Vous et moi on a dû s'adapter pour survivre.
Un silence glissa. Ils dégustèrent chacun une gorgée de leur alcool. Ria fixa son liquide brun puis décida de briser ce silence: - Je vois sans cesse des scènes repasser dans ma tête. Il ne se passe pas un jour où je n'y pense pas.
- C'est normal cela fera partie de vous à vie. Même si vous avez construis la plus merveilleuse des familles, ces souvenirs sont en vous. Ils sont votre identité, ceux qui vous construise et ceux qui détermine vos choix les bons comme les mauvais.
- Le souvenir qui est le plus encré en moi, ce n'est pas mon père en train de me frapper mais... Torres marqua une pause. C'était plus dur qu'elle ne le pensait. Elle souffla, regarda son patron avec une certaine douleur et reprit:
- Alors que je rentrais de l'école, je l'ai vu frapper ma petite soeur. Je n'ai rien pu faire, je suis restée à regarder... sans bouger. Son poing gauche se serra involontairement sur sa cuisse. - Je fixais cette bouteille sur cette table et j'attendais que le silence revienne. Que les cris cesses... Et quand le calme était enfin revenu... j'ai vu ma petite soeur au sol... Et mon père s'était retourné face à moi pour me dire que ce qu'il avait fait était juste.
À la fin de son récit, elle contracta sa mâchoire et but une nouvelle fois de son liquide fort. Cal sembla rester impassible face à l'histoire de la jeune femme. Il posa ses mains sur sa tête et lâcha:
- C'est parce qu'il le pensait réellement.
Ria arbora une expression interrogative. Lightman se rapprocha, posa ses coudes sur son bureau puis s'expliqua avec des gestes de ses mains: - Ce n'est jamais un hasard lorsqu'un parent bat un enfant. C'est souvent parce que lui même a subit le même traitement.
- Je peux comprendre la souffrance qu'il a enduré !
Torres effectua quelques pas dans la pièce pour calmer ses nerfs.
- Mais pourquoi a t-il refait le même schéma sur nous ? S'il connaissait la souffrance qu'on endurait ?!
​- Certaines personnes sont plus faibles que d'autres... Ils sont peut-être fort physiquement mais mentalement ils ne sont rien.
- Un jour il nous avait tous invités au restaurant et il nous avait promis qu'il allait changer... Trois jours après il a recommencé...
- Ces gens là ne peuvent pas changer, ils ne le pourront jamais. Car ils ne possèdent pas cette force qui nous caractérise. Ils peuvent faire tous les efforts du monde mais ils resteront tel quel jusqu'à la fin de leur jour.
Un ange passa. - Ma mère à plusieurs fois tentée de me protéger de mon père, mais elle en subissait à chaque fois les conséquences. Jusqu'au moment où j'en eu marre et que je me suis interposé. Ce jour là j'ai cru que j'allais mourir.
Il ria nerveusement à la remémoration de ce souvenir douloureux. - Il m'avait proposé entre la ceinture ou les coups.
- Qu'avez vous choisi ?
- Les coups.
- Vous aviez quel âge ?
- 11 ans.
- Pourquoi avoir choisi les coups ?
- Je pouvais voir son visage...
Torres resta interdite face à cette réplique. Elle réfléchit quelques secondes puis demanda: - Vous lui avez pardonné ?
- Je n'ai jamais pu lui pardonner et je crois que c'est cette rage contre lui qui m'a permis d'avancer. C'est pour cela que je vous avais dit que votre père a fait de vous ce que vous êtes aujourd'hui. Vous et moi nous avons ce quelque chose que les autres n'ont pas et qui nous permet d'affronter n'importe quel problème sans avoir peur des conséquences. Ce qui peut parfois nous porter préjudices. C'est elle qui caractérise notre impulsivité face aux dangers et aux émotions que nous ressentons à l'encontre des situations de la vie.
- Et qu'est-ce que c'est ?
- Cette rage... de prouver que nous valons quelque chose ! Que nous ne sommes pas juste des petites choses qui doivent subir et se taire ! Que nous valons mieux qu'eux ! Car ils nous ont répété sans cesse que nous n'étions rien. Il faut savoir que certaines personnes ne sont pas faites pour être des parents et nous ne pouvons pas les blâmer car c'est la vie.
- Je pourrais lui pardonner les coups mais pas les paroles. Elles sont gravées trop profondément en moi pour que je puisse oublier.
- Je comprends ce que vous dites. Peu de gens le peuvent.
Cal but d'une traite le contenu de son verre. Ria assimila les dires en fixant un point invisible. Elle reprit contact avec la réalité puis reprit sa place en entendant Cal lui demander:
- Quel était la phrase que vous vous répétiez pour ne pas sombrer et rester forte en toute circonstance ?
- Tout le monde a ses problèmes et vous ?
- Il y a toujours pire !
Elle lâcha un soupir rieur à la réplique de son patron et récupéra son verre pour faire tournoyer le liquide brun.
- Parfois je me dis qu'il serait tellement plus facile de suivre le même chemin que nos pères...
- Il est toujours plus facile de devenir le pire de nous même que la personne que nous voulons être.
- Vous n'avez jamais été tentez d'être comme lui ?
- Je n'ai pas tenté, je l'étais.
- Comment ça ?
- Quand mon père nous a abandonné et que j'ai placé ma mère à l'hôpital psychiatrique. J'ai dû me débrouiller seul avec les seuls armes que mes parents m'ont donné.
- Qui étaient ?
- Se battre, tricher, voler... J'ai du survivre seul. Jusqu'au jour où j'ai compris qu'on pouvait devenir la personne qu'on voulait si on s'en donnait les moyens.
Ria termina à son tour son verre alors que Lightman continua dans sa lancée: - Si j'ai ce besoin de surprotéger mes enfants, ce n'est pas un hasard car j'essaie de tout faire pour ne pas ressembler à mon père. Mais au fond de moi... je sais parfaitement qu'une partie de lui est incrustée en moi et je ne parle pas que du physique. Vous aussi vous possédez une partie de lui en vous.
Une expression de dégout passa sur le visage de la brune. Avoir une quelconque ressemblance avec son père était pour elle impensable.
- Comment avons-nous réussi à faire face ?
- Chacun à son propre passé, son vécu, ses douleurs... Il faut savoir vivre avec et certains y arrivent mieux que d'autres.
- Pourquoi ?
- C'est un mystère, la vie nous forge à ce que nous sommes, nos rencontres nous influence.
Toujours intriguée, elle demanda:
- Il y a bien quelque chose qui vous a aidé à devenir cet autre homme ?
Lightman s'apprêta à lui répondre lorsqu'une personne les interrompit en ouvrant la porte de son bureau. Il reconnut sa femme à l'encadrement et s'excuser :
- Oh désolé Cal ! Je pensais que tu étais seul.
- C'est pas grave Gill', sourit-il.
- Je voulais juste te dire que les enfants sont là. Donc on t'attend pour rentrer à la maison.
- Ok j'arrive chérie, donne moi juste deux minutes.
- Aucun problème ! La psychologue sourit aux deux adultes puis referma la porte derrière elle après sa sortie.
De nouveau seul, Ria souffla: - Je crois que j'ai compris...
Cal rangea sa bouteille d'alcool puis fit signe à sa protégée de le rejoindre à la porte de son bureau. Elle obtempéra lorsque son patron déclara: - Tous les deux nous avons appris à décoder inconsciemment les mensonges. Nous avons toujours voulu connaître la vérité et parfois au péril de risquer notre propre vie. Car pour nous le mensonge est plus dur à entendre que la vérité. Celle-ci est plus importante que la souffrance elle-même.
Elle offrit un petit sourire de gratitude à son mentor, pour le remercier de cette discussion à coeur ouvert, puis quitta son bureau pour le laisser partir à son tour. Sans bouger, elle observa Lightman marcher d'un pas précipité dans le couloir principal, embrasser amoureusement Gillian et enlacer ses trois enfants pour partir tous les cinq sous des éclats de rire. Et à partir de ce moment-là, elle sut que ce n'était qu'une question temps. Qu'elle aussi elle aurait droit à ce bonheur et que son passé douloureux pourra enfin laisser place à d'autres souvenirs plus heureux.


FIN*

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