Noël en famille
C'est bientôt Noël pour la famille Lightman ainsi que pour leurs amis! Et cette année, celui-ci s'annonce haut en couleur puisque toute la petite troupe a décidé de le fêter tous ensemble dans la grande maison d'amis. Seul problème...l'étrange animosité qui règne entre les deux experts en mensonge... Inquiets, leurs amis vont tenter de percer ce mystère et de les réunir avant le jour "J". (Jane:-Noel sera t-il sauvé ?! House:-Rhaa n'importe quoi...la ferme Patrick !) Genre: Général - Multi-crossover Note: Cal et Gillian sont mariés - Emily à 16 ans - Nick et Louise ont 10 ans, Seth 7 ans (Cette histoire devrait être précédée d'une seconde mais je n'ai pas encore eu le temps de l'écrire, puisse t-il être un jour être le cas :P Mais la compréhension de cette histoire peut parfaitement se faire sans) |
CHAPITRE 4 : DIRE ADIEU
11 auparavant…
Tout le groupe se trouvait dans le salon à discuter lorsqu'ils s'arrêtèrent de parler au son d'une porte refermée.
— J'entends du bruit ! Ça doit être Cal, signala Kate, installée dans un canapé.
Sans un mot, Gillian se leva prestement pour se diriger d'un pas rapide vers l'entrée. Elle devait lui parler, son comportement méritait des explications. Dans le vestibule, elle l'aperçut, dans sa tenue sportive, trempé de la tête au pied.
— Je peux savoir ce qui t'a prit ? questionna la psychologue, furibonde.
— De quoi tu parles ? répliqua Cal rageur, en passant une main dans ses cheveux mouillé.
— De quoi je parle ? Non mais tu rigoles j'espère ! Ton petit jogging sous une tempête ça ne te dit rien ?!
— Mais qu'est-ce que vous avez tous ! J'fais ce que je veux quand même !
Harassé, il passa devant la jeune femme pour emprunter les longs couloirs de la demeure. Ne s'avouant pas vaincu, elle suivit ses pas dans le but de continuer la discussion.
— Pas quand cela concerne ta sécurité !
— Ma sécurité ? répéta t-il incrédule, en continuant sa marche active.—Je suis allé faire un jogging! Pas une mission commando en Afghanistan ! contra t-il par des gestes de ses mains.
— La météo indiquait une zone rouge ! Tu aurais pu avoir un accident !
— Oh arrête Gillian…, beugla t-il, en entrant dans la salle de bain du rez-de chaussé pour récupérer une serviette et séchez ses cheveux mouillés par la pluie. À l'encadrement de la porte, elle le regarda faire et répliqua:— Et puis quelle idée de faire un jogging ?!
— J'en avais besoin…
— Pourquoi ?!
Contractant ses tempes à plusieurs reprises, il était à deux doigt de lui crier ses quatre vérités. Mais d'un regard dans le miroir, il se ravisa encore une fois, et d'un long soupir, il abandonna comme toujours. Il ferma ses yeux une seconde pour contrôler ses émotions bien que son poing droit serré, en trahissait déjà toutes ses pensées. Celles d'un dépit infini face aux événements acharnés. Malgré sa course épique, sa rage était toujours présente. Du moins, elle était encore assez vive pour lui avoir sèchement balancé:—Et si tu allais jouer les maman avec ton médecin ! Hein ?!
Il distingua son expression blessée et sa maitrise pour ne pas craquer. Il était conscient de la limite dépassée mais il s'en était rendu compte qu'après l'avoir défié. Elle se tenait là devant lui comme une statue de glace. Le regard dur et froid. S'il n'avait pas été expert en langage corporel, il aurait pu croire que cela ne l'avait pas touché. Or, c'est ce qui l'était et le corps ne mentait jamais. Elle réveillait lentement sa conscience. Il ne souhaitait pas ressentir de remord juste de la colère. C'était ce qui le faisait tenir. Sans un mot, il quitta la pièce et marcha jusqu'au salon où tout son groupe d'ami se mit à le fixer sombrement. D'une abstraction totale, il continua de se sécher les cheveux, lorsque d'un rictus de mépris, il entendit House déclarer:—Alors la douche a été bonne ?
— Oh tiens Gill' ! l'appela Marc, en voyant la jeune femme entrer dans le pièce d'un air perdu.—Vu que tous tes amis sont là, tu va pouvoir leur dire notre fabuleuse nouvelle !
Le chirurgien attrapa sa compagne par la taille et la positionna face au groupe pour captiver leur attention. Ce dernier, intrigué, avait dès lors arrêté toute activité pour se concentrer sur le couple.
— Euh Marc je ne crois pas…, répondit Gillian non sûre d'elle.
— Ma chère Gillian quoi que tu dises nous t'écouterons jusqu'au bout ! certifia Ducky, souriant.
Tous les regards s'étaient rivés sur sa personne, la paralysant presque complètement. Cherchant les mots adéquats, elle déplaça une mèche de cheveux, derrière son oreille, d'un air gêné.
— Aller dit leur chérie ! la sollicita son homme.
— Et bien… Marc a eu une promotion et je vais partir avec lui, avoua t-elle d'un seul coup.
— Hum c'est… génial ! affirma perplexe Castle.—Mais où ça ? À Washington, New-York ?
— En France ! proclama jovialement le chirurgien.
La vérité était enfin révélée et le long silence qui s'en suivit en laissait déjà présager les avis de certain sur cette grande nouvelle. Tous ahuris, personne n'avait prononcé un seul mot. Le silence, les questions, l'incompréhension… Que devait-on dire lorsqu'on apprenait qu'une de ses amie partait à des milliers kilomètres. Que devait-on dire lorsque des choses restaient à être révélées…
— Les parents de Gillian ont été ravis de l'apprendre, j'espère que vous êtes du même avis ? demanda Marc toujours aussi souriant.
— Euh… ouais, c'est juste que ça fait loin…, bredouilla Kate encore sous le choc.
— Très loin ! renchérit Abby déconcertée par cette nouvelle.—Mais quand…quand as tu pris cette décision ?
— Ça fait un mois que Marc et moi, on en parlait et…, commença à expliquer posément la psychologue au groupe.
— Ça fait un mois ! Et tu nous a rien dit ! s'offusqua t-elle.
— C'était en discussion Abby…
— Même ! On est tes amis, on est une famille et…et…Tu aurais dû nous en parlé ! plaida la brune ahuri, par des mouvements incontrôlés de ses mains.
— Je suis désolée Abby…
— Tu le savais Cal ?! l'interrogea subitement la gothique en concentrant son regard sur l'expert en mensonge. Ce dernier, immobile, ne répondit pas à la question.—Cal ?
Au deuxième appel, il refit surface et souffla:—Non… Tous furent surpris. Excepté Patrick qui avait regardé la scène de manière omnisciente. Spectateur de la dernière heure, il n'avait rien dit, rien fait, il attendait… Cal s'était levé, sans un mot, pour sortir précipitamment de la pièce. Gillian avait fermé ses yeux de désespoirs. Elle l'avait trahi… C'était le sentiment qui prédominait dans son esprit, après la tristesse et le dépit.
— Cal ! s'exclama Aaron, qui s'était mit à poursuivre son ami.
Embarrassé par la situation, Marc jeta un regard sur sa compagne entrain de masser son front de manière mécanique.
— Hum… C'est une fabuleuse nouvelle Gillian ! argua Duky, d'un sourire.—Nous sommes très heureux de ce qui t'arrive et nous sommes sûr que tout va bien se passer ! N'est-ce pas les amis ! Personne ne répondit. — N'est-ce pas?! insista t-il sous les regards dépités du groupe.
Être heureux. C'était ce qu'ils devaient faire, mentir pour les personnes qu'on aime.
— Oui ! C'est super ! Ça va être génial ! répliqua Kate, d'un sourire en se lavant pour prendre son amie dans ses bras.
— La France ! Quel beau pays ! proclama House.— Des gens qui râlent tout le temps ! Ça ne te dépaysera pas plus qu'ici ! ajouta t-il sarcastique alors qu'il avait réussi à décrocher un léger rire à la psychologue.
— Et puis tu pourras nous inviter ! renchérit Richard avec un sourire quelque peu forcé.
— On est très content pour toi Gill', affirma Gibbs qui embrassa la jeune femme sur son front.
— Pas tous…, soupira t-elle attristée.
Leroy comprit sa pensée et d'un mince sourire, lui souffla:—Laisse lui du temps…
— Mmh…
Jane n'avait rien dit. Il espérait encore. Illusion ou croyance, il quitta ses amis et parti, d'un pas pressé, à la recherche de l'expert en mensonge. Au pas de l'escalier, il entendit des voix s'élever au premier étage. Sans attendre, il grimpa les marches, quatre à quatre, pour apercevoir Hotchner, dans le couloir, parler à travers une porte fermée.
— Cal ! Ouvre s'il te plait ! dicta le profiler.
— Qu'est-ce qui se passe ? questionna Jane, en se plaçant au côté de l'agent du BAU.
— J'essaie de parler à Cal mais il refuse d'ouvrir, expliqua le brun, d'un geste lasse de sa main.
D'un soupir, Patrick prit la place de son ami et frappa trois petits coups contre la porte. Sans réponse, il proclama:—Cal ! C'est Patrick ! Je sais… que cette nouvelle t'a secoué tout autant que nous, même plus… Mais ce n'est pas une raison pour fuir la réalité en t'enfermant ic…
Le mentaliste ne put terminer sa phrase, qu'il se recula presque d'un pas, lorsque la porte s'ouvrit brutalement sur un Cal changé et prêt à partir avec son sac de voyage.
— Mais qu'est-ce que tu fais ? l'interrogea Aaron, déboussolé.
— Je retourne à Washington ! Forçant le passage, l'expert en mensonge poussa légèrement ses amis sur le côté et marcha activement dans le couloir.
— Tu pars ?! s'exclama Jane ahuri.
— Ouais et j'pense que tu devrais retourner en Californie, avait-il sèchement rétorqué sans se retourner. Cal descendit à une vitesse folle les escaliers mais ne put passer le pas de la porte que Patrick, l'ayant suivit, l'en avait empêché. Le passage bloqué. L'expert en mensonge lui jeta un regard blasé. Ne se démontant pas, le blond répliqua:—Et pour ce qui est de Gillian ?
Le mentaliste pu distinguer une certaine douleur dans ses yeux mais, expert en la matière, il avait su très vite remplacer cette faiblesse par une impassibilité inflexible.
— Elle fait ce qu'elle veut et moi aussi. Elle me l'a très bien fait comprendre.
— Ne fait pas ça…, le supplia presque Jane.
— Je n'ai plus rien à faire ici, avait-il déclaré. Il écarta l'homme en costume de sa route et quitta la maison pour marcher, sous la fine pluie, jusqu'à sa voiture.
— Et qu'est-ce que je vais lui dire ?! s'écria t-il, à l'encadrement de la porte d'entrée.
— La vérité !
— Et quelle est donc ?! Celle de son meilleur ami qui la fuit parce qu'il est effrayé ! répliqua Jane rageur.— Et notre promesse tu l'oublies ?!
Il s'était arrêté sans pour autant se retourner. — Tu m'avais promis !
Jane le regarda hésiter bien que la raison sembla l'emporter. Cal entra dans son véhicule, démarra à toute allure et disparut. Stoïque, Patrick crispa sa mâchoire à l'extrême. Il avait encore fuit.
— Il est parti ? lui demanda Aaron, qui l'avait rejoins.
Le mentaliste se tu mais hocha positivement sa tête en guise de réponse.
— Il est où Cal ?! questionna Abby, quelque peu paniquée, en déboulant dans vestibule telle une tornade.—Il faut qu'on essaye de lui faire entendre raison avant que Gillian ne parte ! Alors ? Il est où ?!
— Il est parti Abby…, avoua Aaron, d'un air désolé.
— Quoi ?! Mais non ! Cal n'aurait jamais fait ça ! Il…Il ne serait jamais parti sans nous dire quelque chose… Il ne serait pas parti sans avoir tenté sa chance !
— Il a prit sa voiture et il est retourné sur Washington, expliqua Jane.
— Et qu'est-ce qu'on va dire à Gillian ? s'inquiéta la brune, perturbée.
— La vérité…, soupira le blond.
— Mais elle va être triste et…, bafouilla la jeune femme, d'une voix tremblante.
— Calme toi Abby, tu ne peux rien faire. C'est leurs choix, déclara Hotch, d'une main réconfortante sur son épaule.
— Et… s'ils pensent être plus heureux comme ça, on se doit de les soutenir.
— Un bonheur construit sur un mensonge, conclut Patrick qui marcha en direction du la salon pour expliquer la situation à leur amie.
--------------------------
Aujourd'hui…
— Mais oncle Cal, pourquoi il n'a pas essayé de récupérer tante Gillian ? demanda William, à son père. Ce dernier posa sa tasse non loin de lui, croisa ses mains sur son ventre et déclara:—Et bien tu vois, certaines personnes ne se rendent pas compte que les gens que nous aimons le plus au monde peuvent disparaitre du jour au lendemain. Alors on préfère faire comme si de rien était de peur de souffrir plus tard…
À cet instant, Cal avait de nouveau glissé son regard sur sa femme fixant un point invisible sur le sol. Lorsqu'accidentellement, la jeune femme le plongea dans celui perçant de son compagnon. Yeux dans les yeux, ils écoutèrent, sans dire un mot, les dires de leur ami.
— Certaines personnes préfèrent souffrir seule et ne pas montrer ses émotions de peur de blesser celui ou celle qui l'aime, ajouta Jane.
— Oui mais tu dis toujours qu'il n'y a rien plus fort que l'amour ! rétorqua son fils.
— Rhaa… comme c'est mignon…, railla House par ce mélodrame sans borne.—Voilà un bon exemple pour finir sa vie avec un livre de Bridget Jones entre ses mains…
— C'est vrai ! approuva joyeusement le père, des paroles de son fils.—Et c'est pour cela, qu'une semaine après j'étais revenu chez oncle Cal pour récupérer mes affaires et aussi parce qu'oncle Seeley avait préparé une petite fête pour le départ de tante Gillian…
---------------------------
11 auparavant…
Une semaine s'était écoulée depuis la révélation. Une annonce qui avait eu l'effet d'une bombe dans tous les esprits des plus proches amis. Plus particulièrement celui de Cal, qui n'avait pas cessé de ressasser cette idée tous les jours qui avaient suivit. Lorsqu'il était rentré sur Washington, il n'avait pas encore eu l'occasion de revoir la jeune femme. Pas qu'il le souhaitait, non, parce qu'il la fuyait… Faire face était sa hantise. Il l'a quittait pour toujours. C'étaient ces mots là, qui l'empêchaient de dormir. Marchant dans les couloirs vide de son entreprise, dû à l'heure tardive, Lightman stoppa ses pensées pour se concentrer sur ses objectifs.
— Cal ! Dit moi au moins que tu seras présent ! lui quémanda Jane, qui l'avait suivit.
— Je ne suis pas sûr que ça soit une bonne idée Patrick, rétorqua t-il, en s'adossant au bureau de sa réceptionniste pour récupérer des dossiers.
— Fait le au moins pour Gill' !
Cal, resta muet et contempla ses documents entre ses mains.
— Cal ! Elle va partir demain ! Dieu sait quand on pourra la revoir !
— Et qu'est-ce que tu veux que j'y fasse !
— Lui dire que…
Tout le groupe se trouvait dans le salon à discuter lorsqu'ils s'arrêtèrent de parler au son d'une porte refermée.
— J'entends du bruit ! Ça doit être Cal, signala Kate, installée dans un canapé.
Sans un mot, Gillian se leva prestement pour se diriger d'un pas rapide vers l'entrée. Elle devait lui parler, son comportement méritait des explications. Dans le vestibule, elle l'aperçut, dans sa tenue sportive, trempé de la tête au pied.
— Je peux savoir ce qui t'a prit ? questionna la psychologue, furibonde.
— De quoi tu parles ? répliqua Cal rageur, en passant une main dans ses cheveux mouillé.
— De quoi je parle ? Non mais tu rigoles j'espère ! Ton petit jogging sous une tempête ça ne te dit rien ?!
— Mais qu'est-ce que vous avez tous ! J'fais ce que je veux quand même !
Harassé, il passa devant la jeune femme pour emprunter les longs couloirs de la demeure. Ne s'avouant pas vaincu, elle suivit ses pas dans le but de continuer la discussion.
— Pas quand cela concerne ta sécurité !
— Ma sécurité ? répéta t-il incrédule, en continuant sa marche active.—Je suis allé faire un jogging! Pas une mission commando en Afghanistan ! contra t-il par des gestes de ses mains.
— La météo indiquait une zone rouge ! Tu aurais pu avoir un accident !
— Oh arrête Gillian…, beugla t-il, en entrant dans la salle de bain du rez-de chaussé pour récupérer une serviette et séchez ses cheveux mouillés par la pluie. À l'encadrement de la porte, elle le regarda faire et répliqua:— Et puis quelle idée de faire un jogging ?!
— J'en avais besoin…
— Pourquoi ?!
Contractant ses tempes à plusieurs reprises, il était à deux doigt de lui crier ses quatre vérités. Mais d'un regard dans le miroir, il se ravisa encore une fois, et d'un long soupir, il abandonna comme toujours. Il ferma ses yeux une seconde pour contrôler ses émotions bien que son poing droit serré, en trahissait déjà toutes ses pensées. Celles d'un dépit infini face aux événements acharnés. Malgré sa course épique, sa rage était toujours présente. Du moins, elle était encore assez vive pour lui avoir sèchement balancé:—Et si tu allais jouer les maman avec ton médecin ! Hein ?!
Il distingua son expression blessée et sa maitrise pour ne pas craquer. Il était conscient de la limite dépassée mais il s'en était rendu compte qu'après l'avoir défié. Elle se tenait là devant lui comme une statue de glace. Le regard dur et froid. S'il n'avait pas été expert en langage corporel, il aurait pu croire que cela ne l'avait pas touché. Or, c'est ce qui l'était et le corps ne mentait jamais. Elle réveillait lentement sa conscience. Il ne souhaitait pas ressentir de remord juste de la colère. C'était ce qui le faisait tenir. Sans un mot, il quitta la pièce et marcha jusqu'au salon où tout son groupe d'ami se mit à le fixer sombrement. D'une abstraction totale, il continua de se sécher les cheveux, lorsque d'un rictus de mépris, il entendit House déclarer:—Alors la douche a été bonne ?
— Oh tiens Gill' ! l'appela Marc, en voyant la jeune femme entrer dans le pièce d'un air perdu.—Vu que tous tes amis sont là, tu va pouvoir leur dire notre fabuleuse nouvelle !
Le chirurgien attrapa sa compagne par la taille et la positionna face au groupe pour captiver leur attention. Ce dernier, intrigué, avait dès lors arrêté toute activité pour se concentrer sur le couple.
— Euh Marc je ne crois pas…, répondit Gillian non sûre d'elle.
— Ma chère Gillian quoi que tu dises nous t'écouterons jusqu'au bout ! certifia Ducky, souriant.
Tous les regards s'étaient rivés sur sa personne, la paralysant presque complètement. Cherchant les mots adéquats, elle déplaça une mèche de cheveux, derrière son oreille, d'un air gêné.
— Aller dit leur chérie ! la sollicita son homme.
— Et bien… Marc a eu une promotion et je vais partir avec lui, avoua t-elle d'un seul coup.
— Hum c'est… génial ! affirma perplexe Castle.—Mais où ça ? À Washington, New-York ?
— En France ! proclama jovialement le chirurgien.
La vérité était enfin révélée et le long silence qui s'en suivit en laissait déjà présager les avis de certain sur cette grande nouvelle. Tous ahuris, personne n'avait prononcé un seul mot. Le silence, les questions, l'incompréhension… Que devait-on dire lorsqu'on apprenait qu'une de ses amie partait à des milliers kilomètres. Que devait-on dire lorsque des choses restaient à être révélées…
— Les parents de Gillian ont été ravis de l'apprendre, j'espère que vous êtes du même avis ? demanda Marc toujours aussi souriant.
— Euh… ouais, c'est juste que ça fait loin…, bredouilla Kate encore sous le choc.
— Très loin ! renchérit Abby déconcertée par cette nouvelle.—Mais quand…quand as tu pris cette décision ?
— Ça fait un mois que Marc et moi, on en parlait et…, commença à expliquer posément la psychologue au groupe.
— Ça fait un mois ! Et tu nous a rien dit ! s'offusqua t-elle.
— C'était en discussion Abby…
— Même ! On est tes amis, on est une famille et…et…Tu aurais dû nous en parlé ! plaida la brune ahuri, par des mouvements incontrôlés de ses mains.
— Je suis désolée Abby…
— Tu le savais Cal ?! l'interrogea subitement la gothique en concentrant son regard sur l'expert en mensonge. Ce dernier, immobile, ne répondit pas à la question.—Cal ?
Au deuxième appel, il refit surface et souffla:—Non… Tous furent surpris. Excepté Patrick qui avait regardé la scène de manière omnisciente. Spectateur de la dernière heure, il n'avait rien dit, rien fait, il attendait… Cal s'était levé, sans un mot, pour sortir précipitamment de la pièce. Gillian avait fermé ses yeux de désespoirs. Elle l'avait trahi… C'était le sentiment qui prédominait dans son esprit, après la tristesse et le dépit.
— Cal ! s'exclama Aaron, qui s'était mit à poursuivre son ami.
Embarrassé par la situation, Marc jeta un regard sur sa compagne entrain de masser son front de manière mécanique.
— Hum… C'est une fabuleuse nouvelle Gillian ! argua Duky, d'un sourire.—Nous sommes très heureux de ce qui t'arrive et nous sommes sûr que tout va bien se passer ! N'est-ce pas les amis ! Personne ne répondit. — N'est-ce pas?! insista t-il sous les regards dépités du groupe.
Être heureux. C'était ce qu'ils devaient faire, mentir pour les personnes qu'on aime.
— Oui ! C'est super ! Ça va être génial ! répliqua Kate, d'un sourire en se lavant pour prendre son amie dans ses bras.
— La France ! Quel beau pays ! proclama House.— Des gens qui râlent tout le temps ! Ça ne te dépaysera pas plus qu'ici ! ajouta t-il sarcastique alors qu'il avait réussi à décrocher un léger rire à la psychologue.
— Et puis tu pourras nous inviter ! renchérit Richard avec un sourire quelque peu forcé.
— On est très content pour toi Gill', affirma Gibbs qui embrassa la jeune femme sur son front.
— Pas tous…, soupira t-elle attristée.
Leroy comprit sa pensée et d'un mince sourire, lui souffla:—Laisse lui du temps…
— Mmh…
Jane n'avait rien dit. Il espérait encore. Illusion ou croyance, il quitta ses amis et parti, d'un pas pressé, à la recherche de l'expert en mensonge. Au pas de l'escalier, il entendit des voix s'élever au premier étage. Sans attendre, il grimpa les marches, quatre à quatre, pour apercevoir Hotchner, dans le couloir, parler à travers une porte fermée.
— Cal ! Ouvre s'il te plait ! dicta le profiler.
— Qu'est-ce qui se passe ? questionna Jane, en se plaçant au côté de l'agent du BAU.
— J'essaie de parler à Cal mais il refuse d'ouvrir, expliqua le brun, d'un geste lasse de sa main.
D'un soupir, Patrick prit la place de son ami et frappa trois petits coups contre la porte. Sans réponse, il proclama:—Cal ! C'est Patrick ! Je sais… que cette nouvelle t'a secoué tout autant que nous, même plus… Mais ce n'est pas une raison pour fuir la réalité en t'enfermant ic…
Le mentaliste ne put terminer sa phrase, qu'il se recula presque d'un pas, lorsque la porte s'ouvrit brutalement sur un Cal changé et prêt à partir avec son sac de voyage.
— Mais qu'est-ce que tu fais ? l'interrogea Aaron, déboussolé.
— Je retourne à Washington ! Forçant le passage, l'expert en mensonge poussa légèrement ses amis sur le côté et marcha activement dans le couloir.
— Tu pars ?! s'exclama Jane ahuri.
— Ouais et j'pense que tu devrais retourner en Californie, avait-il sèchement rétorqué sans se retourner. Cal descendit à une vitesse folle les escaliers mais ne put passer le pas de la porte que Patrick, l'ayant suivit, l'en avait empêché. Le passage bloqué. L'expert en mensonge lui jeta un regard blasé. Ne se démontant pas, le blond répliqua:—Et pour ce qui est de Gillian ?
Le mentaliste pu distinguer une certaine douleur dans ses yeux mais, expert en la matière, il avait su très vite remplacer cette faiblesse par une impassibilité inflexible.
— Elle fait ce qu'elle veut et moi aussi. Elle me l'a très bien fait comprendre.
— Ne fait pas ça…, le supplia presque Jane.
— Je n'ai plus rien à faire ici, avait-il déclaré. Il écarta l'homme en costume de sa route et quitta la maison pour marcher, sous la fine pluie, jusqu'à sa voiture.
— Et qu'est-ce que je vais lui dire ?! s'écria t-il, à l'encadrement de la porte d'entrée.
— La vérité !
— Et quelle est donc ?! Celle de son meilleur ami qui la fuit parce qu'il est effrayé ! répliqua Jane rageur.— Et notre promesse tu l'oublies ?!
Il s'était arrêté sans pour autant se retourner. — Tu m'avais promis !
Jane le regarda hésiter bien que la raison sembla l'emporter. Cal entra dans son véhicule, démarra à toute allure et disparut. Stoïque, Patrick crispa sa mâchoire à l'extrême. Il avait encore fuit.
— Il est parti ? lui demanda Aaron, qui l'avait rejoins.
Le mentaliste se tu mais hocha positivement sa tête en guise de réponse.
— Il est où Cal ?! questionna Abby, quelque peu paniquée, en déboulant dans vestibule telle une tornade.—Il faut qu'on essaye de lui faire entendre raison avant que Gillian ne parte ! Alors ? Il est où ?!
— Il est parti Abby…, avoua Aaron, d'un air désolé.
— Quoi ?! Mais non ! Cal n'aurait jamais fait ça ! Il…Il ne serait jamais parti sans nous dire quelque chose… Il ne serait pas parti sans avoir tenté sa chance !
— Il a prit sa voiture et il est retourné sur Washington, expliqua Jane.
— Et qu'est-ce qu'on va dire à Gillian ? s'inquiéta la brune, perturbée.
— La vérité…, soupira le blond.
— Mais elle va être triste et…, bafouilla la jeune femme, d'une voix tremblante.
— Calme toi Abby, tu ne peux rien faire. C'est leurs choix, déclara Hotch, d'une main réconfortante sur son épaule.
— Et… s'ils pensent être plus heureux comme ça, on se doit de les soutenir.
— Un bonheur construit sur un mensonge, conclut Patrick qui marcha en direction du la salon pour expliquer la situation à leur amie.
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Aujourd'hui…
— Mais oncle Cal, pourquoi il n'a pas essayé de récupérer tante Gillian ? demanda William, à son père. Ce dernier posa sa tasse non loin de lui, croisa ses mains sur son ventre et déclara:—Et bien tu vois, certaines personnes ne se rendent pas compte que les gens que nous aimons le plus au monde peuvent disparaitre du jour au lendemain. Alors on préfère faire comme si de rien était de peur de souffrir plus tard…
À cet instant, Cal avait de nouveau glissé son regard sur sa femme fixant un point invisible sur le sol. Lorsqu'accidentellement, la jeune femme le plongea dans celui perçant de son compagnon. Yeux dans les yeux, ils écoutèrent, sans dire un mot, les dires de leur ami.
— Certaines personnes préfèrent souffrir seule et ne pas montrer ses émotions de peur de blesser celui ou celle qui l'aime, ajouta Jane.
— Oui mais tu dis toujours qu'il n'y a rien plus fort que l'amour ! rétorqua son fils.
— Rhaa… comme c'est mignon…, railla House par ce mélodrame sans borne.—Voilà un bon exemple pour finir sa vie avec un livre de Bridget Jones entre ses mains…
— C'est vrai ! approuva joyeusement le père, des paroles de son fils.—Et c'est pour cela, qu'une semaine après j'étais revenu chez oncle Cal pour récupérer mes affaires et aussi parce qu'oncle Seeley avait préparé une petite fête pour le départ de tante Gillian…
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11 auparavant…
Une semaine s'était écoulée depuis la révélation. Une annonce qui avait eu l'effet d'une bombe dans tous les esprits des plus proches amis. Plus particulièrement celui de Cal, qui n'avait pas cessé de ressasser cette idée tous les jours qui avaient suivit. Lorsqu'il était rentré sur Washington, il n'avait pas encore eu l'occasion de revoir la jeune femme. Pas qu'il le souhaitait, non, parce qu'il la fuyait… Faire face était sa hantise. Il l'a quittait pour toujours. C'étaient ces mots là, qui l'empêchaient de dormir. Marchant dans les couloirs vide de son entreprise, dû à l'heure tardive, Lightman stoppa ses pensées pour se concentrer sur ses objectifs.
— Cal ! Dit moi au moins que tu seras présent ! lui quémanda Jane, qui l'avait suivit.
— Je ne suis pas sûr que ça soit une bonne idée Patrick, rétorqua t-il, en s'adossant au bureau de sa réceptionniste pour récupérer des dossiers.
— Fait le au moins pour Gill' !
Cal, resta muet et contempla ses documents entre ses mains.
— Cal ! Elle va partir demain ! Dieu sait quand on pourra la revoir !
— Et qu'est-ce que tu veux que j'y fasse !
— Lui dire que…
— Cal.
Au nom scandé de l'expert en mensonge. Les deux hommes s'arrêtèrent dans leur discussion et se retournèrent en même temps pour reconnaitre leur amie commune, immobile, en plein milieu du couloir.
— Gillian ? Mais qu'est-ce que tu fais ici ? questionna Cal, interloqué par sa présence.
— Je… Je pourrais te parler cinq minutes ? quémanda t-elle, légèrement hésitante, d'un va vient entre lui et Jane.
Ce dernier comprit le message et déclara:— Euh…Je vais vous laisser. Le mentaliste pinça ses lèvres puis s'éloigna de quelques pas pour laisser plus d'intimité à ses deux amis.
— Je suis venue te rendre ça…, allégua t-elle, en donnant un dossier à son ami.—C'est la décharge qui stipule que je ne suis plus ton associée et que tu détiens tous les droits de la société…
— Tu n'étais pas obligée de me la donner aujourd'hui…
— Je pars demain avec Marc donc…
— Ah oui c'est vrai, répliqua t-il, d'une petite moue de sa bouche.
Un silence s'installa jusqu'à ce que Gillian, anxieuse, lui demanda:—Je voulais aussi te demander…
Penchant sa tête sur le côté, Cal fixa son visage inquiet, d'un air perplexe en attendant la fin de sa phrase. Ils étaient comme deux enfants se disant adieu à cause d'un déménagement. Sauf que dans cette réalité, la maison de sa meilleure amie ne se situait pas dans une autre ville mais de l'autre côté de l'océan…
Elle chercha ses mots lorsque, d'une traite, elle souffla:—Je voulais aussi te demander si tu venais ce soir à la soirée que Seeley organise ?
Ne s'attendant pas à cette demande, c'est en total contradiction avec l'expression de son visage, qu'il bredouilla d'un geste de sa main libre:
— Euh…et bien je comptais corriger toutes les erreurs du dossier que Loker vient de me rendre mais… vu que tu pars demain…Je ferais surement un petit saut !
Elle ria légèrement de sa manière de parler et songea que c'était une des choses qui lui manquerait quand elle serait parti… Elle et lui. Leur amitié, leur rires, leurs peines… Tout ceci, des années de leurs vies qui ne deviendraient plus que des souvenirs. L'expert en mensonge l'avait vu faire et l'avait imité dans son amusement. Quand reprenant son sérieux, la psychologue avait encré son regard attristé dans celui perplexe de son associé. Dans cet échange, ils passèrent tout ce qu'ils n'arrivaient pas à se dire à haute voix. Enfin presque tout… Dire adieu était bien plus difficile qu'ils ne le pensaient. Était-ce toujours comme ça ou juste parce que c'était eux ? Rompant le contact visuel, Gillian s'empressa de prendre l'expert en mensonge dans ses bras pour nicher sa tête contre son cou. D'abord tétanisé par cette subite accolade, l'homme ne bougea pas d'un iota. Lorsqu'il décida de limiter en la sentant raffermir l'étreinte. Les deux amis restèrent ainsi, dans les bras de l'un de l'autre, sous le regard souriant du mentaliste qui observait tendrement la scène. De peur de ne plus pouvoir s'en détacher, Gillian dû se faire intérieurement violence pour se reculer légèrement de son ami. Un flot de tristesse monta en elle mais elle devait impérativement se contrôler. D'une main tendre contre sa joue, elle lui souffla:—Promet moi de prendre soin de toi…
— Je te le promet…, dit-il, d'un fin sourire en effaçant de son pouce une larme coulant le long de sa joue. Gillian le sentit faire et d'un léger soupir rieur, elle répliqua:—Excuse moi..Je pleur pour un rien en ce moment, tu dois me trouver idiote !
— Toi, jamais…, avait-il répondu, le plus sincèrement possible en la voyant ravaler ses larmes pour faire apparaitre un splendide sourire.
— Tu diras au revoir à Emily et qu'elle me manquera, de ma part…
— Je le ferais.
— Bien… tout est dit…
— Ouais…
— On se voit tout à l'heure alors ?
— Yep !
La jeune femme lui offrit un dernier sourire puis l'embrassa tendrement sur sa joue. Il en apprécia grandement le contact jusqu'à ce qu'elle passe devant lui pour rejoindre la sortie. Dans son coin, Patrick la suivit du regard et l'aperçu, sur son passage, effacer de nouvelles larmes sur son doux visage. La jeune femme parti, le mentaliste dériva son attention sur l'expert en mensonge. Et c'est avec une légère désolation qu'il le vit abandonné dans le couloir froid de son entreprise. Cette simple image en résumait parfaitement sa vie et les événements qui en découlaient chaque jour. Sa solitude, son travail et ses émotions refoulées…
--------------------------
Aujourd'hui…
— Attendez ! s'exclama House qui se redressait dans son fauteuil.
— Quoi encore ?! répliqua Jane légèrement irrité d'avoir dû stopper sa narration dans un tel moment.
— Mais tu pleures Rick ?! fit remarqué le médecin, en fixant, éberlué, l'écrivain passer son regard de droite à gauche.
— Non…pas du tout ! réfuta le brun, d'une voix quelque peu aiguë.
— Tu sais Rick, si ça peut te rassurer, je crois qu'on aura le droit à un Happy-end ! argua Cristina, en faisant rire l'assistance.
— Je ne pleur pas ! J'ai… Une poussière dans l'oeil ! Si vous nettoyez un peu plus ça n'arrivait pas ! se défendit piteusement Castle.
— Tout à fait d'accord ! approuva Monk, d'un regard apeuré dans la pièce.
— Ah ! Vous voyez ! déclara Richard, en indiquant de sa main le détective qui époussetait sa veste suite au contact d'épaule de son voisin qui n'était autre Horatio.
— Mouais…, marmonna, non convaincu, Gregory alors qu'il observa Castle gratter son oeil de manière répétée.
— Bon ! Je peux reprendre ou il y a encore d'autres personnes qui veulent intervenir ?! demanda Patrick désabusé, d'être toujours coupé dans son histoire. N'obtenant aucune réponse, celui-ci comprit qu'il pouvait dès lors reprendre sa narration.—Donc, oncle Seeley et tante Temperance nous avait tous invité chez eux pour dire au revoir à Gillian…
--------------------------
11 auparavant…
— Le temps est vraiment mauvais dehors, bredouilla Castle, d'un regard dépité par la fenêtre dévoilant une pluie constante.
— Hey miss météo ! l'interpella House, une verre de champagne à la main.—Si tu pouvais revenir parmi nous, pour qu'on puisse enfin porter ce toast !
L'écrivain leva ses yeux au ciel et retourna auprès de ses amis.
— Bien, je crois que c'est moi qui vais commencé ! proposa Kate, debout, avec sa flute de champagne dans une main. Face au couple enlacé, la détective déclara:—Gillian… Tu es ma meilleure amie et je crois que je parle au nom de tous, si je te dit que tu vas tous nous manquer…Énormément…, ajouta t-elle d'un seul souffle avec un regard en biais pour Cal qui était affalé dans le canapé à fixer le bout de ses chaussures.
— Mais nous savons aussi que partir là-bas pour toi est une magnifique opportunité qu'on a qu'une seule fois dans sa vie. Et…je te souhaite tout le bonheur du monde…avec Marc !
— Merci Kate…, la remercia émue Gillian, en lui allouant un léger sourire.
— À moi ! proclama House, en boitant jusqu'au centre de la pièce pour prendre une mine sérieuse et alléguer:—Ma chère Gillian, nous sommes tous réunis ici, autour de toi, en ce jour remplie de joie et de tristesse !
À l'écoute du discours du médecin aux yeux bleus, tous comprirent que celui-ci imitait la voix de Ducky pour alléger la situation et sans doute aussi pour camoufler un peu ses émotions. Il pouvait jouer les hommes détachés autant qu'il le voulait. Tous savait qu'au fond de lui, le départ de la jeune femme le touchait.
— La pluie extérieur qui s'abat en ces lieux, sont le symbole de ma tristesse pour ton lointain départ !
— Greg…, soupira Gillian qui tournait sa tête de droite à gauche.
— Ok, ok ! J'arrête. Non plus sérieusement, tu vas nous manquer… Et je sais que moi aussi je vais te manquer et ce plus que les autres !
— Ben voyons…
— Et c'est pour ça… que je t'offre ceci ! dit-il, en donnant, à la jeune femme, sa balle fétiche.
— Ta balle mais…
— Les français ont la réputation d'être des grands séducteurs donc tu pourras toujours leur balancer ça, si l'un d'entre eux s'approche trop près de toi !
— Que dire…merci ! répondit-elle amusée.
— Fais gaffe c'est une édition limité !
— Je ferais attention promis ! certifia t-elle souriante.
Appuyé contre un mur, Jane fixa son ami expert en mensonge à l'air dépité. D'une contracture de sa mâchoire, il se détacha de son appui et se plaça au centre la pièce pour clamer:—Hurm… J'aimerais dire quelque chose. Obtenant l'attention désirée, il rassembla ses pensée avant de déblatérer:—Gillian… tu es une personne formidable, admirable et encore d'autres adjectifs que je ne pourrais pas tous citer sinon on y serait encore toute la nuit, plaisanta t-il, d'un sourire charmeur. — Hum… Je t'avoue que j'ai encore dû mal à me faire à l'idée que tu vas partir… Toi qui a toujours été là pour nous… pour moi… Je ne te l'ai jamais dit, peut-être par pudeur ou je ne sais pas mais… c'est principalement grâce à toi que j'ai réussi à me relever le jour…où je…les ai perdu…, avoua t-il d'une voix légèrement tremblante. Jane tenta de garder la maitrise de ses émotions en arborant un faux sourire. Gillian en était profondément touchée. Autant pour son discours que pour sa manière d'être. Elle avait toujours considéré cet homme comme un ami fidèle au coeur d'or. Malgré les événements vécus et la lueur de douleur visible dans ses yeux, il restait une personne à la joie et au sourire immense face aux moments simples de la vie.
— Et…je ne sais pas si c'est le fait de savoir que tu pars demain mais j'avais besoin de te dire tout ça. Parce que si tu n'avais pas été là et vous autres aussi, je crois que je ne me tiendrais pas debout ici avec vous… Gillian tu as su me montrer que le pire pouvait laisser place au meilleur, qu'importe notre vécu… On peut faire le choix d'avancer, d'être heureux…, argua t-il, en observant discrètement Cal contracter ses tempes à plusieurs reprises.—Ce sont nos choix qui nous déterminent… et j'espère simplement que tu as fais le bon… Parce que nous avons qu'une vie et qu'elle est trop courte pour ne pas réaliser ses rêves…
Le discours terminé, un silence de quelque seconde avait envahi la pièce. Patrick esquissa un nouveau sourire forcé, leva son verre et proclama:—À Marc et Gillian!
— À Marc et Gillian ! scandèrent tous les autres convives, leurs verres en l'air.
Le mentaliste s'apprêta à boire une gorgée de sa boisson lorsque, d'un regard vers le canapé, il vit que Cal l'avait déserté. Cette vision lui provoqua une colère interne qu'il dissimula rapidement sous un sourire charmeur qu'il avait toujours su arborer durant les moments de drame. Une heure plus tard vint le moment du départ. Marc et Gillian se vêtirent de leurs manteaux alors que le vent et la pluie se mêlaient en cette fraiche nuit. La psychologue embrassa ensuite une dernière fois tous ses amis mais en se détachant de Kate, elle demanda d'un air perplexe:—Il est où Cal ?
Le groupe chercha la moindre présence de l'expert en mensonge mais n'en voyant aucune trace, ils n'offrirent que des airs désolés à leur amie. Cette dernière en comprit le message et déclara d'un sourire purement social:—C'est pas grave… Et puis je crois que c'est mieux comme ça…
Tout le monde savait qu'elle mentait mais qui l'en blâmerait. Sans un mot de plus, Marc poussa Gillian vers la sortie en étant accompagnée de quelques uns de ses amis dont Castle qui, au pas de la porte, s'écria:—Appelle nous demain quand tu seras l'aéroport !
— Et aussi quand tu arriveras ! renchérit Seeley, en encerclant sa compagne par sa taille.
Gillian leur offrit un dernier sourire et, d'un au revoir de sa main, entra dans le véhicule du chirurgien. Caché par la noirceur de la nuit, Cal les avaient observé s'éloigner en s'étant plaqué contre un mur avec pour seule visibilité de sa présence, sa cigarette rougissante. Un peu plus tard dans la soirée, quelques invités épuisés commencèrent, un par un, à s'en aller de la demeure des Booth.
— Merci encore Seeley ! déclara Castle, en tapant amicalement l'épaule de l'agent du FBI.—C'était super comme idée ! Gillian en a été très touchée !
— De rien et puis cela nous a fait très plaisir de tous vous recevoir avec Temperance. Et sachant qu'on ne savait pas lorsque qu'on pourrait revoir Gillian… On s'était dit, autant lui faire un dernier au revoir comme il se doit…
— Mmh… dommage que tous n'ont pas pu venir…
— Ou rester…, souffla Kate, d'un rictus en coin alors que les deux hommes pincèrent leurs lèvres en comprenant le sous-entendu.
— Bon et bien, on va vous laisser l Merci encore et bonne soirée, souhaita l'écrivain en guidant sa compagne à leur véhicule.
— À vous aussi et soyez prudent sur la route, argua t-il avant de fermer la porte et de revenir dans le salon. Dans la pièce, il restait encore quelques personnes entrain de débarrasser la table basse de victuailles déjà mangées.
— Vous avez vu le visage de Gillian lorsqu'elle a vu que Cal n'était pas resté…, argua Cuddy avec une d'assiette d'apéritif, à moitié vide, entre ses mains.
— Je pense qu'il aurait pu un effort, renchérit Temperance en aidant la brune.— En tant que l'un de ses amis les plus proche, il aurait pu la conforter dans son choix!
— Ce n'est pas aussi simple que ça Temperance, allégua Ducky, installé dans un fauteuil.— Certaine personne ne préfère pas voir les autres partir parce que cela serait bien trop douloureux pour elle… D'autant plus pour Cal. Puisque pour lui le rejet ou le départ d'une personne qui lui est proche peut lui faire penser à sa défunte mère… Ce que tu dois comprendre Temperance.
— Oui, je peux comprendre…
— Moi pas…, soupira Abby.— Comment peut-on être prêt à renier nos émotions pour se voiler la face et se camoufler d'une vérité qui nous fait encore plus souffrir?!
— Abby…
— Je suis désolée mais… je ne vois pas en quoi le fait de ne pas dire qu'on ai…, Trop énervée pour poursuivre la conversation, la brune se positionna dans un coin dans la pièce pour bouder sa contradiction.
— Tu sais Abby, parfois la vie ne nous donne pas toujours ce que l'on veut…
— Je sais Ducky ! Mais si au moins ils avaient tenté ! Si au moins ils s'étaient donnés une chance…
— Mmh…personne sait où est Cal ? questionna Lisbon en regardant par la fenêtre donnant sur le devant de la maison.— Parce qu'il y'a encore sa voiture garée.
— Nope, surement en train de faire un triathlon ! persifla House qui étala ses jambes sur la petite table du salon sous les yeux réprobateurs de sa conjointe.—Quoi? fit-il d'une voix aiguë pour ensuite enlever ses pieds d'un soupir exaspéré.
— Mouais…, bredouilla Teresa en s'éloignant de la vitre.
— Moi, j'espère simplement qu'il ne fasse pas un truc de stupide comme il a l'habitude de faire, répliqua Wilson, d'un air inquiet.
— Stupide ? s'exclama House.—Comme l'a fois où on l'avait empêché de frapper Alec, après avoir découvert que ce n'était qu'un drogué ! Où la fois où on l'avait empêché de se rendre complément ivre chez Gillian ou encore la fois où…
— On a comprit Greg ! l'arrêta Aaron, d'un regard appuyé.
— Moi je dis ça, je ne dis rien, soupira le médecin aux yeux bleus.
— Et bien ne dit rien…, lui répondit Cuddy, récoltant une grimace du concerné.
— Cal est tellement incontrôlable quand il s'agit de ses émotions… j'ai peur qu'il fasse n'importe quoi…, déclara Seeley.
Temperance voulu répliquer à son compagnon mais un énorme bruit provenant de l'extérieur l'en empêcha. Sur le qui-vive, tout le monde se lança des regards perplexes.
— C'était quoi ça ?! questionna rapidement Hotchner.
— Mmh…quand vous disiez n'importe quoi…, bredouilla House, penchée à la fenêtre.—Est-ce que détruire sa voiture avec une batte de base-ball en faisait partie ? demanda le médecin, d'un haussement de sourcil.
Au nom scandé de l'expert en mensonge. Les deux hommes s'arrêtèrent dans leur discussion et se retournèrent en même temps pour reconnaitre leur amie commune, immobile, en plein milieu du couloir.
— Gillian ? Mais qu'est-ce que tu fais ici ? questionna Cal, interloqué par sa présence.
— Je… Je pourrais te parler cinq minutes ? quémanda t-elle, légèrement hésitante, d'un va vient entre lui et Jane.
Ce dernier comprit le message et déclara:— Euh…Je vais vous laisser. Le mentaliste pinça ses lèvres puis s'éloigna de quelques pas pour laisser plus d'intimité à ses deux amis.
— Je suis venue te rendre ça…, allégua t-elle, en donnant un dossier à son ami.—C'est la décharge qui stipule que je ne suis plus ton associée et que tu détiens tous les droits de la société…
— Tu n'étais pas obligée de me la donner aujourd'hui…
— Je pars demain avec Marc donc…
— Ah oui c'est vrai, répliqua t-il, d'une petite moue de sa bouche.
Un silence s'installa jusqu'à ce que Gillian, anxieuse, lui demanda:—Je voulais aussi te demander…
Penchant sa tête sur le côté, Cal fixa son visage inquiet, d'un air perplexe en attendant la fin de sa phrase. Ils étaient comme deux enfants se disant adieu à cause d'un déménagement. Sauf que dans cette réalité, la maison de sa meilleure amie ne se situait pas dans une autre ville mais de l'autre côté de l'océan…
Elle chercha ses mots lorsque, d'une traite, elle souffla:—Je voulais aussi te demander si tu venais ce soir à la soirée que Seeley organise ?
Ne s'attendant pas à cette demande, c'est en total contradiction avec l'expression de son visage, qu'il bredouilla d'un geste de sa main libre:
— Euh…et bien je comptais corriger toutes les erreurs du dossier que Loker vient de me rendre mais… vu que tu pars demain…Je ferais surement un petit saut !
Elle ria légèrement de sa manière de parler et songea que c'était une des choses qui lui manquerait quand elle serait parti… Elle et lui. Leur amitié, leur rires, leurs peines… Tout ceci, des années de leurs vies qui ne deviendraient plus que des souvenirs. L'expert en mensonge l'avait vu faire et l'avait imité dans son amusement. Quand reprenant son sérieux, la psychologue avait encré son regard attristé dans celui perplexe de son associé. Dans cet échange, ils passèrent tout ce qu'ils n'arrivaient pas à se dire à haute voix. Enfin presque tout… Dire adieu était bien plus difficile qu'ils ne le pensaient. Était-ce toujours comme ça ou juste parce que c'était eux ? Rompant le contact visuel, Gillian s'empressa de prendre l'expert en mensonge dans ses bras pour nicher sa tête contre son cou. D'abord tétanisé par cette subite accolade, l'homme ne bougea pas d'un iota. Lorsqu'il décida de limiter en la sentant raffermir l'étreinte. Les deux amis restèrent ainsi, dans les bras de l'un de l'autre, sous le regard souriant du mentaliste qui observait tendrement la scène. De peur de ne plus pouvoir s'en détacher, Gillian dû se faire intérieurement violence pour se reculer légèrement de son ami. Un flot de tristesse monta en elle mais elle devait impérativement se contrôler. D'une main tendre contre sa joue, elle lui souffla:—Promet moi de prendre soin de toi…
— Je te le promet…, dit-il, d'un fin sourire en effaçant de son pouce une larme coulant le long de sa joue. Gillian le sentit faire et d'un léger soupir rieur, elle répliqua:—Excuse moi..Je pleur pour un rien en ce moment, tu dois me trouver idiote !
— Toi, jamais…, avait-il répondu, le plus sincèrement possible en la voyant ravaler ses larmes pour faire apparaitre un splendide sourire.
— Tu diras au revoir à Emily et qu'elle me manquera, de ma part…
— Je le ferais.
— Bien… tout est dit…
— Ouais…
— On se voit tout à l'heure alors ?
— Yep !
La jeune femme lui offrit un dernier sourire puis l'embrassa tendrement sur sa joue. Il en apprécia grandement le contact jusqu'à ce qu'elle passe devant lui pour rejoindre la sortie. Dans son coin, Patrick la suivit du regard et l'aperçu, sur son passage, effacer de nouvelles larmes sur son doux visage. La jeune femme parti, le mentaliste dériva son attention sur l'expert en mensonge. Et c'est avec une légère désolation qu'il le vit abandonné dans le couloir froid de son entreprise. Cette simple image en résumait parfaitement sa vie et les événements qui en découlaient chaque jour. Sa solitude, son travail et ses émotions refoulées…
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Aujourd'hui…
— Attendez ! s'exclama House qui se redressait dans son fauteuil.
— Quoi encore ?! répliqua Jane légèrement irrité d'avoir dû stopper sa narration dans un tel moment.
— Mais tu pleures Rick ?! fit remarqué le médecin, en fixant, éberlué, l'écrivain passer son regard de droite à gauche.
— Non…pas du tout ! réfuta le brun, d'une voix quelque peu aiguë.
— Tu sais Rick, si ça peut te rassurer, je crois qu'on aura le droit à un Happy-end ! argua Cristina, en faisant rire l'assistance.
— Je ne pleur pas ! J'ai… Une poussière dans l'oeil ! Si vous nettoyez un peu plus ça n'arrivait pas ! se défendit piteusement Castle.
— Tout à fait d'accord ! approuva Monk, d'un regard apeuré dans la pièce.
— Ah ! Vous voyez ! déclara Richard, en indiquant de sa main le détective qui époussetait sa veste suite au contact d'épaule de son voisin qui n'était autre Horatio.
— Mouais…, marmonna, non convaincu, Gregory alors qu'il observa Castle gratter son oeil de manière répétée.
— Bon ! Je peux reprendre ou il y a encore d'autres personnes qui veulent intervenir ?! demanda Patrick désabusé, d'être toujours coupé dans son histoire. N'obtenant aucune réponse, celui-ci comprit qu'il pouvait dès lors reprendre sa narration.—Donc, oncle Seeley et tante Temperance nous avait tous invité chez eux pour dire au revoir à Gillian…
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11 auparavant…
— Le temps est vraiment mauvais dehors, bredouilla Castle, d'un regard dépité par la fenêtre dévoilant une pluie constante.
— Hey miss météo ! l'interpella House, une verre de champagne à la main.—Si tu pouvais revenir parmi nous, pour qu'on puisse enfin porter ce toast !
L'écrivain leva ses yeux au ciel et retourna auprès de ses amis.
— Bien, je crois que c'est moi qui vais commencé ! proposa Kate, debout, avec sa flute de champagne dans une main. Face au couple enlacé, la détective déclara:—Gillian… Tu es ma meilleure amie et je crois que je parle au nom de tous, si je te dit que tu vas tous nous manquer…Énormément…, ajouta t-elle d'un seul souffle avec un regard en biais pour Cal qui était affalé dans le canapé à fixer le bout de ses chaussures.
— Mais nous savons aussi que partir là-bas pour toi est une magnifique opportunité qu'on a qu'une seule fois dans sa vie. Et…je te souhaite tout le bonheur du monde…avec Marc !
— Merci Kate…, la remercia émue Gillian, en lui allouant un léger sourire.
— À moi ! proclama House, en boitant jusqu'au centre de la pièce pour prendre une mine sérieuse et alléguer:—Ma chère Gillian, nous sommes tous réunis ici, autour de toi, en ce jour remplie de joie et de tristesse !
À l'écoute du discours du médecin aux yeux bleus, tous comprirent que celui-ci imitait la voix de Ducky pour alléger la situation et sans doute aussi pour camoufler un peu ses émotions. Il pouvait jouer les hommes détachés autant qu'il le voulait. Tous savait qu'au fond de lui, le départ de la jeune femme le touchait.
— La pluie extérieur qui s'abat en ces lieux, sont le symbole de ma tristesse pour ton lointain départ !
— Greg…, soupira Gillian qui tournait sa tête de droite à gauche.
— Ok, ok ! J'arrête. Non plus sérieusement, tu vas nous manquer… Et je sais que moi aussi je vais te manquer et ce plus que les autres !
— Ben voyons…
— Et c'est pour ça… que je t'offre ceci ! dit-il, en donnant, à la jeune femme, sa balle fétiche.
— Ta balle mais…
— Les français ont la réputation d'être des grands séducteurs donc tu pourras toujours leur balancer ça, si l'un d'entre eux s'approche trop près de toi !
— Que dire…merci ! répondit-elle amusée.
— Fais gaffe c'est une édition limité !
— Je ferais attention promis ! certifia t-elle souriante.
Appuyé contre un mur, Jane fixa son ami expert en mensonge à l'air dépité. D'une contracture de sa mâchoire, il se détacha de son appui et se plaça au centre la pièce pour clamer:—Hurm… J'aimerais dire quelque chose. Obtenant l'attention désirée, il rassembla ses pensée avant de déblatérer:—Gillian… tu es une personne formidable, admirable et encore d'autres adjectifs que je ne pourrais pas tous citer sinon on y serait encore toute la nuit, plaisanta t-il, d'un sourire charmeur. — Hum… Je t'avoue que j'ai encore dû mal à me faire à l'idée que tu vas partir… Toi qui a toujours été là pour nous… pour moi… Je ne te l'ai jamais dit, peut-être par pudeur ou je ne sais pas mais… c'est principalement grâce à toi que j'ai réussi à me relever le jour…où je…les ai perdu…, avoua t-il d'une voix légèrement tremblante. Jane tenta de garder la maitrise de ses émotions en arborant un faux sourire. Gillian en était profondément touchée. Autant pour son discours que pour sa manière d'être. Elle avait toujours considéré cet homme comme un ami fidèle au coeur d'or. Malgré les événements vécus et la lueur de douleur visible dans ses yeux, il restait une personne à la joie et au sourire immense face aux moments simples de la vie.
— Et…je ne sais pas si c'est le fait de savoir que tu pars demain mais j'avais besoin de te dire tout ça. Parce que si tu n'avais pas été là et vous autres aussi, je crois que je ne me tiendrais pas debout ici avec vous… Gillian tu as su me montrer que le pire pouvait laisser place au meilleur, qu'importe notre vécu… On peut faire le choix d'avancer, d'être heureux…, argua t-il, en observant discrètement Cal contracter ses tempes à plusieurs reprises.—Ce sont nos choix qui nous déterminent… et j'espère simplement que tu as fais le bon… Parce que nous avons qu'une vie et qu'elle est trop courte pour ne pas réaliser ses rêves…
Le discours terminé, un silence de quelque seconde avait envahi la pièce. Patrick esquissa un nouveau sourire forcé, leva son verre et proclama:—À Marc et Gillian!
— À Marc et Gillian ! scandèrent tous les autres convives, leurs verres en l'air.
Le mentaliste s'apprêta à boire une gorgée de sa boisson lorsque, d'un regard vers le canapé, il vit que Cal l'avait déserté. Cette vision lui provoqua une colère interne qu'il dissimula rapidement sous un sourire charmeur qu'il avait toujours su arborer durant les moments de drame. Une heure plus tard vint le moment du départ. Marc et Gillian se vêtirent de leurs manteaux alors que le vent et la pluie se mêlaient en cette fraiche nuit. La psychologue embrassa ensuite une dernière fois tous ses amis mais en se détachant de Kate, elle demanda d'un air perplexe:—Il est où Cal ?
Le groupe chercha la moindre présence de l'expert en mensonge mais n'en voyant aucune trace, ils n'offrirent que des airs désolés à leur amie. Cette dernière en comprit le message et déclara d'un sourire purement social:—C'est pas grave… Et puis je crois que c'est mieux comme ça…
Tout le monde savait qu'elle mentait mais qui l'en blâmerait. Sans un mot de plus, Marc poussa Gillian vers la sortie en étant accompagnée de quelques uns de ses amis dont Castle qui, au pas de la porte, s'écria:—Appelle nous demain quand tu seras l'aéroport !
— Et aussi quand tu arriveras ! renchérit Seeley, en encerclant sa compagne par sa taille.
Gillian leur offrit un dernier sourire et, d'un au revoir de sa main, entra dans le véhicule du chirurgien. Caché par la noirceur de la nuit, Cal les avaient observé s'éloigner en s'étant plaqué contre un mur avec pour seule visibilité de sa présence, sa cigarette rougissante. Un peu plus tard dans la soirée, quelques invités épuisés commencèrent, un par un, à s'en aller de la demeure des Booth.
— Merci encore Seeley ! déclara Castle, en tapant amicalement l'épaule de l'agent du FBI.—C'était super comme idée ! Gillian en a été très touchée !
— De rien et puis cela nous a fait très plaisir de tous vous recevoir avec Temperance. Et sachant qu'on ne savait pas lorsque qu'on pourrait revoir Gillian… On s'était dit, autant lui faire un dernier au revoir comme il se doit…
— Mmh… dommage que tous n'ont pas pu venir…
— Ou rester…, souffla Kate, d'un rictus en coin alors que les deux hommes pincèrent leurs lèvres en comprenant le sous-entendu.
— Bon et bien, on va vous laisser l Merci encore et bonne soirée, souhaita l'écrivain en guidant sa compagne à leur véhicule.
— À vous aussi et soyez prudent sur la route, argua t-il avant de fermer la porte et de revenir dans le salon. Dans la pièce, il restait encore quelques personnes entrain de débarrasser la table basse de victuailles déjà mangées.
— Vous avez vu le visage de Gillian lorsqu'elle a vu que Cal n'était pas resté…, argua Cuddy avec une d'assiette d'apéritif, à moitié vide, entre ses mains.
— Je pense qu'il aurait pu un effort, renchérit Temperance en aidant la brune.— En tant que l'un de ses amis les plus proche, il aurait pu la conforter dans son choix!
— Ce n'est pas aussi simple que ça Temperance, allégua Ducky, installé dans un fauteuil.— Certaine personne ne préfère pas voir les autres partir parce que cela serait bien trop douloureux pour elle… D'autant plus pour Cal. Puisque pour lui le rejet ou le départ d'une personne qui lui est proche peut lui faire penser à sa défunte mère… Ce que tu dois comprendre Temperance.
— Oui, je peux comprendre…
— Moi pas…, soupira Abby.— Comment peut-on être prêt à renier nos émotions pour se voiler la face et se camoufler d'une vérité qui nous fait encore plus souffrir?!
— Abby…
— Je suis désolée mais… je ne vois pas en quoi le fait de ne pas dire qu'on ai…, Trop énervée pour poursuivre la conversation, la brune se positionna dans un coin dans la pièce pour bouder sa contradiction.
— Tu sais Abby, parfois la vie ne nous donne pas toujours ce que l'on veut…
— Je sais Ducky ! Mais si au moins ils avaient tenté ! Si au moins ils s'étaient donnés une chance…
— Mmh…personne sait où est Cal ? questionna Lisbon en regardant par la fenêtre donnant sur le devant de la maison.— Parce qu'il y'a encore sa voiture garée.
— Nope, surement en train de faire un triathlon ! persifla House qui étala ses jambes sur la petite table du salon sous les yeux réprobateurs de sa conjointe.—Quoi? fit-il d'une voix aiguë pour ensuite enlever ses pieds d'un soupir exaspéré.
— Mouais…, bredouilla Teresa en s'éloignant de la vitre.
— Moi, j'espère simplement qu'il ne fasse pas un truc de stupide comme il a l'habitude de faire, répliqua Wilson, d'un air inquiet.
— Stupide ? s'exclama House.—Comme l'a fois où on l'avait empêché de frapper Alec, après avoir découvert que ce n'était qu'un drogué ! Où la fois où on l'avait empêché de se rendre complément ivre chez Gillian ou encore la fois où…
— On a comprit Greg ! l'arrêta Aaron, d'un regard appuyé.
— Moi je dis ça, je ne dis rien, soupira le médecin aux yeux bleus.
— Et bien ne dit rien…, lui répondit Cuddy, récoltant une grimace du concerné.
— Cal est tellement incontrôlable quand il s'agit de ses émotions… j'ai peur qu'il fasse n'importe quoi…, déclara Seeley.
Temperance voulu répliquer à son compagnon mais un énorme bruit provenant de l'extérieur l'en empêcha. Sur le qui-vive, tout le monde se lança des regards perplexes.
— C'était quoi ça ?! questionna rapidement Hotchner.
— Mmh…quand vous disiez n'importe quoi…, bredouilla House, penchée à la fenêtre.—Est-ce que détruire sa voiture avec une batte de base-ball en faisait partie ? demanda le médecin, d'un haussement de sourcil.
Dans l'incompréhension totale, Aaron s'avança au près du médecin et souffla:—C'est pas vrai…
Ne perdant plus une seconde, l'agent du BAU sortit rapidement de la maison avec Gibbs qui marmonna pour lui-même:—Mais quel abruti…
Sans comprendre ce qu'il se passait, Patrick les suivit rapidement lorsqu'il s'arrêta choqué, sur le perron de la maison, à fixer son meilleur ami fracasser sa voiture, sous la pluie abondante, à l'aide d'un batte de base-ball.
— Bon sang Cal ! Mais qu'est-ce que tu fais ?! s'écria Aaron en s'avançant avec précaution de l'homme furieux. Ce dernier, inconscient de ses actes, ne se préoccupa nullement de ce qui l'entoura. Il ne savait pourquoi, mais briser en mille morceau sa voiture avait été son seul moyen de maitriser les diverses émotions qui déferlait en lui et qu'il n'arrivait plus à contrôler depuis qu'elle… Il crispa sa mâchoire au maximum et donna un nouveau coup contre sa portière.
— CAL ! Tu m'entends ?! cria plus fortement Hotchner. Bien que cela n'eu aucun résultat puisque l'homme en question continua ses gestes avec encore plus de rage.
— J'en connais un qui devra faire du covoiturage pour rentrer chez lui…, souffla House qui venait de rejoindre le groupe.
— Aaron ! Arrête-le ! dicta Cuddy effarée, par le comportement de leur ami.
N'écoutant plus que sa raison, Hotchner se précipita sur l'expert en mensonge pour le faire reculer de force de son véhicule. D'abord surpris, Cal ne s'était pas débattu. Lorsque, reprenant ses esprits, il s'était mit à bouger dans tous les sens pour reprendre actes de ses mouvements. Le rageur libre. L'agent du BAU s'apprêta à l'intercepter une nouvelle fois mais remarquant la position de celui-ci, il comprit, dans son regard, qu'un combat avait l'air d'être envisagé s'il s'approchait encore d'un pas.
— Si c'est de ça dont tu as besoin, je suis prêt à le faire ! proclama Aaron assez fort pour se faire entendre de la pluie. Les deux hommes s'affrontèrent du regard. Les poings de Cal s'étaient serrés à leurs maximum. Sa rage était-elle qu'il était prêt à faire l'irréparable. Il ne voyait pas un ami en face de lui, il ne voyait que son ombre. Celle qui le poursuivait à chacun des ses actes démesurés parce qu'il n'arrivait pas à faire face. Cette partie obscure de lui qu'il détestait mais qui, il savait, faisait partie de lui à jamais. Comme une tâche indélébile dont il devait combattre l'existence à chaque instant. Il s'apprêta à s'avancer mais, dans son élan, un homme s'interposa entre lui et sa futur victime. C'était Gibbs.
— Si tu veux te défouler fais le sur moi ! argua l'agent du Ncis, impassible.—Mais tu sais très bien que cela ne résoudra rien ! La douleur que tu as au fond de toi ne s'estompera pas ! Même en t'infligeant la pire des douleurs physique qui soit !
Gibbs savait ce qu'il ressentait et en trois fois pire. L'expert en mensonge trembla, hésita, il était perdu. La pluie continuait de s'abattre sur lui de manière discontinue. Ses mains formaient toujours des poings.
— Alors ?! Vas-y frappe l'un des tes amis si c'est que tu veux ! Si tu penses que cela en vaux le coup !
Que faisait-il ? Était-il vraiment ce genre d'homme à frapper les personnes qu'ils aimaient pour se désinhiber de toute colère. Était-il son père ? C'était la question qu'il se répétait sans cesse. Cette ombre, était-elle génétique ou pouvait-il encore être lui. Il vacilla légèrement, tenta de reprendre sa respiration et essaya de réfléchir à la situation.
— Alors ?!
Il resta muet. Tellement de chose se mêlait à cet instant. Il ne savait plus.
— FRAPPE MOI ! lui cria Gibbs pour lui faire entendre raison. Ce dernier vit sa mine désespérée.
Cal passa une main lasse sur son visage mouillé et laissa tomber, en signe de défaite, ses bras de chaque côté de son corps. L'agent du Ncis comprit qu'il s'était calmé et, d'un pas en avant, il posa une main réconfortante sur son épaule. Il ancra son regard désolé dans celui attristé de son ami pour lui souffler:—On est là…
Ces simples mots le ramenèrent à la réalité. Ils étaient sa famille, son soutient et sa raison. Il n'était pas seul, songea t-il en échangeant un long regard avec Gibbs. Ce dernier savait qu'elles devaient en être ses pensées et, de son petit rictus en coin habituel, il lui donna un léger coup derrière sa tête. À ce geste plus que risible, dans cette situation, Cal ne put s'empêcher de lâcher un léger rire. Il se sentait stupide et encore le mot était faible. D'un petit mouvement de tête, Leroy indiqua à son ami de le suivre pour rentrer dans la maison où les attendaient, anxieusement, le reste de leurs amis. Ces derniers ne firent aucun commentaire lorsque Cal était revenu en arborant un air perdu. Sauf bien évidement House qui s'était empressé de déclarer:—J'espère que ton concessionnaire est sympathique parce que là bonjour les réparations !
Lightman n'avait pas répliqué alors qu'il avait été forcé à s'assoir sur le canapé.
— Ce soir tu dors ici ! ordonna Seeley, d'un ton qui ne laissait aucune chance d'objection.
— Seeley je…, bredouilla Cal, d'un geste lasse de sa main.
— Pas de discussion qui tienne ! En plus, vu que Patrick refuse de dormir dans la chambre d'ami, elle est libre !
— Surtout que ton parfum ne sent pas trop la rose, si tu vois ce que je veux dire…, lui murmura House, à ses côté, en faisant référence au fait qu'il avait dépassé le taux d'alcool autorisé pour prendre le volant.
— Je suis…
— Ne dis rien, le coupa Gibbs, d'un regard perçant. Cal contracta ses tempes et ravala ses mots.
— Bon, il se fait vraiment tard je crois qu'on va rentrer, signifia Cuddy en regardant implicitement son compagnon.
— Rhoo mais heu… tu m'avais promis jusqu'à minuit !
— House…, soupira Lisa en levant ses yeux au ciel.
— Aah les femmes…, souffla t-il en se levant, non sans une grimace, du canapé.
— Je crois qu'on va tous y aller ! affirma Ducky fatigué, en allant chercher son mentaux.
— De toute façon on se voit demain pour le thé ! argua Seeley, d'un sourire.
— Je ne louperais ce rendez-vous pour rien au monde ! répliqua jovialement Ducky.
— Tu es sûr Ducky ? Même si tu échanges ce rendez-vous pour un avec Martha…, proposa House, d'une mine faussement pensive.
— Si je pouvais remplacer ta présence par la sienne je serais aux anges, mon cher Gregory ! plaisanta le légiste. Des rires s'élevèrent dans la pièce alors que House roula ses yeux de désespoir. Les deux hommes se chamaillant gentiment, Abby en profita pour aller derrière le canapé et encercler l'expert en mensonge de ses bras.
— Je suis sûre que ce n'est pas la fin de l'histoire…, lui murmura t-elle, en l'embrassant furtivement sur sa joue. Se détachant de son ami, elle rejoignit le reste du groupe, près de la porte, pour un dernier au revoir collectif.
Pointant Cal de son doigt, Gibbs lui dicta:—Pas de bêtise !
Pour toute réponse, le concerné esquissa un petit sourire. Satisfait, l'agent le lui rendit puis partit rejoindre son véhicule. Ne restant plus que Cal et Patrick, Seeley leur déclara:—Bon, on va vous laisser. Ce fut une journée assez…intense… Cal, les affaires sont déjà toutes prêtes dans la chambre.
— Merci, Seeley. t'inquiète pas je vais me débrouiller…
— Ok et bien bonne nuit ! souhaita t-il, en indiquant à sa compagne de venir avec lui.
— Bonne nuit Cal, bonne nuit Patrick ! proclama Brennan.
— Bonne nuit Temp', répondit Patrick qui regardait le couple disparaître de leur champ de vision.
Désormais seuls, Cal émit une petite moue de sa bouche à la vue du mentaliste dériver son regard sur le sol. Il devait sans doute lui expliquer le pourquoi de son comportement. Mais à vrai dire, il ne savait pas quoi lui répondre. Pas parce qu'il ne voulait pas mais parce que lui-même ne comprenait pas. C'est donc mal à l'aise qu'il allégua:—Hum…Si tu veux, tu peux prendre la chambre d'ami et moi le canapé !
— Non, c'est bon… Je ne dors plus dans un lit depuis…, embarrassé Jane se racla la gorge et se massa la nuque, l'air hagard.
Cal savait à quoi le blond faisait allusion mais il ne releva pas. Ce sujet était devenu tabou le jour où il l'avait retenu dans ses bras après l'avoir vu littéralement s'effondrer et s'enfoncer dans les abysses des enfers. Ce jour où une partie de lui s'était perdue à tout jamais, où Cal n'avait pas eu d'autre choix que de le placer dans un endroit aux murs blanchâtres. Balayant ses souvenirs, il se leva donc du canapé, et lui dit:—Bien, dans ce cas je vais te laisser…
Il s'approcha des escaliers, menant à l'étage, lorsque, sans comprendre pourquoi, il s'arrêta net dans sa marche. Il se retourna lentement et regarda le mentaliste s'installer sur le canapé dans le silence le plus total.
— Patrick ? l'interpella t-il, alors que le blond avait tourné sa tête dans sa direction.
— Oui ?
— Je…, débuta t-il, en plongeant son regard déstabilisé dans celui interrogateur de son ami.—Je… Non laisse tomber, bonne nuit…, souffla t-il, d'un rictus. Il se détourna de l'homme puis se rendit à l'étage, en songeant qu'il avait encore échoué. De son côté, Jane soupira, s'allongea et recouvrit son visage de ses deux mains en écoutant la pluie s'abattre à l'extérieur. Cela ne s'arrêtera jamais…
À SUIVRE...
Ne perdant plus une seconde, l'agent du BAU sortit rapidement de la maison avec Gibbs qui marmonna pour lui-même:—Mais quel abruti…
Sans comprendre ce qu'il se passait, Patrick les suivit rapidement lorsqu'il s'arrêta choqué, sur le perron de la maison, à fixer son meilleur ami fracasser sa voiture, sous la pluie abondante, à l'aide d'un batte de base-ball.
— Bon sang Cal ! Mais qu'est-ce que tu fais ?! s'écria Aaron en s'avançant avec précaution de l'homme furieux. Ce dernier, inconscient de ses actes, ne se préoccupa nullement de ce qui l'entoura. Il ne savait pourquoi, mais briser en mille morceau sa voiture avait été son seul moyen de maitriser les diverses émotions qui déferlait en lui et qu'il n'arrivait plus à contrôler depuis qu'elle… Il crispa sa mâchoire au maximum et donna un nouveau coup contre sa portière.
— CAL ! Tu m'entends ?! cria plus fortement Hotchner. Bien que cela n'eu aucun résultat puisque l'homme en question continua ses gestes avec encore plus de rage.
— J'en connais un qui devra faire du covoiturage pour rentrer chez lui…, souffla House qui venait de rejoindre le groupe.
— Aaron ! Arrête-le ! dicta Cuddy effarée, par le comportement de leur ami.
N'écoutant plus que sa raison, Hotchner se précipita sur l'expert en mensonge pour le faire reculer de force de son véhicule. D'abord surpris, Cal ne s'était pas débattu. Lorsque, reprenant ses esprits, il s'était mit à bouger dans tous les sens pour reprendre actes de ses mouvements. Le rageur libre. L'agent du BAU s'apprêta à l'intercepter une nouvelle fois mais remarquant la position de celui-ci, il comprit, dans son regard, qu'un combat avait l'air d'être envisagé s'il s'approchait encore d'un pas.
— Si c'est de ça dont tu as besoin, je suis prêt à le faire ! proclama Aaron assez fort pour se faire entendre de la pluie. Les deux hommes s'affrontèrent du regard. Les poings de Cal s'étaient serrés à leurs maximum. Sa rage était-elle qu'il était prêt à faire l'irréparable. Il ne voyait pas un ami en face de lui, il ne voyait que son ombre. Celle qui le poursuivait à chacun des ses actes démesurés parce qu'il n'arrivait pas à faire face. Cette partie obscure de lui qu'il détestait mais qui, il savait, faisait partie de lui à jamais. Comme une tâche indélébile dont il devait combattre l'existence à chaque instant. Il s'apprêta à s'avancer mais, dans son élan, un homme s'interposa entre lui et sa futur victime. C'était Gibbs.
— Si tu veux te défouler fais le sur moi ! argua l'agent du Ncis, impassible.—Mais tu sais très bien que cela ne résoudra rien ! La douleur que tu as au fond de toi ne s'estompera pas ! Même en t'infligeant la pire des douleurs physique qui soit !
Gibbs savait ce qu'il ressentait et en trois fois pire. L'expert en mensonge trembla, hésita, il était perdu. La pluie continuait de s'abattre sur lui de manière discontinue. Ses mains formaient toujours des poings.
— Alors ?! Vas-y frappe l'un des tes amis si c'est que tu veux ! Si tu penses que cela en vaux le coup !
Que faisait-il ? Était-il vraiment ce genre d'homme à frapper les personnes qu'ils aimaient pour se désinhiber de toute colère. Était-il son père ? C'était la question qu'il se répétait sans cesse. Cette ombre, était-elle génétique ou pouvait-il encore être lui. Il vacilla légèrement, tenta de reprendre sa respiration et essaya de réfléchir à la situation.
— Alors ?!
Il resta muet. Tellement de chose se mêlait à cet instant. Il ne savait plus.
— FRAPPE MOI ! lui cria Gibbs pour lui faire entendre raison. Ce dernier vit sa mine désespérée.
Cal passa une main lasse sur son visage mouillé et laissa tomber, en signe de défaite, ses bras de chaque côté de son corps. L'agent du Ncis comprit qu'il s'était calmé et, d'un pas en avant, il posa une main réconfortante sur son épaule. Il ancra son regard désolé dans celui attristé de son ami pour lui souffler:—On est là…
Ces simples mots le ramenèrent à la réalité. Ils étaient sa famille, son soutient et sa raison. Il n'était pas seul, songea t-il en échangeant un long regard avec Gibbs. Ce dernier savait qu'elles devaient en être ses pensées et, de son petit rictus en coin habituel, il lui donna un léger coup derrière sa tête. À ce geste plus que risible, dans cette situation, Cal ne put s'empêcher de lâcher un léger rire. Il se sentait stupide et encore le mot était faible. D'un petit mouvement de tête, Leroy indiqua à son ami de le suivre pour rentrer dans la maison où les attendaient, anxieusement, le reste de leurs amis. Ces derniers ne firent aucun commentaire lorsque Cal était revenu en arborant un air perdu. Sauf bien évidement House qui s'était empressé de déclarer:—J'espère que ton concessionnaire est sympathique parce que là bonjour les réparations !
Lightman n'avait pas répliqué alors qu'il avait été forcé à s'assoir sur le canapé.
— Ce soir tu dors ici ! ordonna Seeley, d'un ton qui ne laissait aucune chance d'objection.
— Seeley je…, bredouilla Cal, d'un geste lasse de sa main.
— Pas de discussion qui tienne ! En plus, vu que Patrick refuse de dormir dans la chambre d'ami, elle est libre !
— Surtout que ton parfum ne sent pas trop la rose, si tu vois ce que je veux dire…, lui murmura House, à ses côté, en faisant référence au fait qu'il avait dépassé le taux d'alcool autorisé pour prendre le volant.
— Je suis…
— Ne dis rien, le coupa Gibbs, d'un regard perçant. Cal contracta ses tempes et ravala ses mots.
— Bon, il se fait vraiment tard je crois qu'on va rentrer, signifia Cuddy en regardant implicitement son compagnon.
— Rhoo mais heu… tu m'avais promis jusqu'à minuit !
— House…, soupira Lisa en levant ses yeux au ciel.
— Aah les femmes…, souffla t-il en se levant, non sans une grimace, du canapé.
— Je crois qu'on va tous y aller ! affirma Ducky fatigué, en allant chercher son mentaux.
— De toute façon on se voit demain pour le thé ! argua Seeley, d'un sourire.
— Je ne louperais ce rendez-vous pour rien au monde ! répliqua jovialement Ducky.
— Tu es sûr Ducky ? Même si tu échanges ce rendez-vous pour un avec Martha…, proposa House, d'une mine faussement pensive.
— Si je pouvais remplacer ta présence par la sienne je serais aux anges, mon cher Gregory ! plaisanta le légiste. Des rires s'élevèrent dans la pièce alors que House roula ses yeux de désespoir. Les deux hommes se chamaillant gentiment, Abby en profita pour aller derrière le canapé et encercler l'expert en mensonge de ses bras.
— Je suis sûre que ce n'est pas la fin de l'histoire…, lui murmura t-elle, en l'embrassant furtivement sur sa joue. Se détachant de son ami, elle rejoignit le reste du groupe, près de la porte, pour un dernier au revoir collectif.
Pointant Cal de son doigt, Gibbs lui dicta:—Pas de bêtise !
Pour toute réponse, le concerné esquissa un petit sourire. Satisfait, l'agent le lui rendit puis partit rejoindre son véhicule. Ne restant plus que Cal et Patrick, Seeley leur déclara:—Bon, on va vous laisser. Ce fut une journée assez…intense… Cal, les affaires sont déjà toutes prêtes dans la chambre.
— Merci, Seeley. t'inquiète pas je vais me débrouiller…
— Ok et bien bonne nuit ! souhaita t-il, en indiquant à sa compagne de venir avec lui.
— Bonne nuit Cal, bonne nuit Patrick ! proclama Brennan.
— Bonne nuit Temp', répondit Patrick qui regardait le couple disparaître de leur champ de vision.
Désormais seuls, Cal émit une petite moue de sa bouche à la vue du mentaliste dériver son regard sur le sol. Il devait sans doute lui expliquer le pourquoi de son comportement. Mais à vrai dire, il ne savait pas quoi lui répondre. Pas parce qu'il ne voulait pas mais parce que lui-même ne comprenait pas. C'est donc mal à l'aise qu'il allégua:—Hum…Si tu veux, tu peux prendre la chambre d'ami et moi le canapé !
— Non, c'est bon… Je ne dors plus dans un lit depuis…, embarrassé Jane se racla la gorge et se massa la nuque, l'air hagard.
Cal savait à quoi le blond faisait allusion mais il ne releva pas. Ce sujet était devenu tabou le jour où il l'avait retenu dans ses bras après l'avoir vu littéralement s'effondrer et s'enfoncer dans les abysses des enfers. Ce jour où une partie de lui s'était perdue à tout jamais, où Cal n'avait pas eu d'autre choix que de le placer dans un endroit aux murs blanchâtres. Balayant ses souvenirs, il se leva donc du canapé, et lui dit:—Bien, dans ce cas je vais te laisser…
Il s'approcha des escaliers, menant à l'étage, lorsque, sans comprendre pourquoi, il s'arrêta net dans sa marche. Il se retourna lentement et regarda le mentaliste s'installer sur le canapé dans le silence le plus total.
— Patrick ? l'interpella t-il, alors que le blond avait tourné sa tête dans sa direction.
— Oui ?
— Je…, débuta t-il, en plongeant son regard déstabilisé dans celui interrogateur de son ami.—Je… Non laisse tomber, bonne nuit…, souffla t-il, d'un rictus. Il se détourna de l'homme puis se rendit à l'étage, en songeant qu'il avait encore échoué. De son côté, Jane soupira, s'allongea et recouvrit son visage de ses deux mains en écoutant la pluie s'abattre à l'extérieur. Cela ne s'arrêtera jamais…
À SUIVRE...