Naissance sous turbulences
Cal crie sa fureur contre l'incompétence d'un employé. Une tension provoquant un effet inattendu sur Gillian qui va changer le cours de la journée et de leur vie. Ça va secouer ! Genre : Romance - Humour Note : Cal et Gillian sont mariés. Emily a 9 ans, Nick et Louise 3 ans. Postée : 26/05/18 |
— VOUS ÊTES UN IMBÉCILE !
Cela faisait plus de trente minutes que Cal rugissait, dans la salle de conférence, contre ses employés et en particulier contre le pauvre Arthur qui avait eu la maladresse de donner une mauvaise analyse au FBI.
— Je suis vraiment désolé, Monsieur…, s'excusa le jeune homme, la tête basse.
— Ah ça vous pouvez l'être ! s'écria t-il, avec des gestes de ses mains. Faire sortir un suspect de garde à vue parce que vous avez confondu son rictus de mépris pour un sourire lors de son interrogatoire !
— J'ai cru que…
— Le FBI a mis plus de deux jours pour le retrouver ! continua de s'époumoner Cal. Tout ça à cause de votre incompétence ! Je n'en ai vu des idiots dans ma vie, mais là, vous dépasser toutes mes espérances !
Des cris qui avaient vite fait d'alerter Gillian dans son bureau. En plein travail, elle avait presque fait l'erreur d'effacer tout le contenu d'un document sur lequel elle travaillait depuis plus d'une heure au premier rugissement. Elle entendit un nouveau cri et ferma ses yeux pour calmer son rythme cardiaque alors que son ventre rebondi de 9 mois indiquait la préservation contre les fortes émotions. Elle sentit une légère douleur puis s'obligea à se lever pour calmer les nerfs de son mari et éviter le déplacement inutile de Reynolds. Enceinte, elle traversa les couloirs de l'agence à une allure des plus lente jusqu'à arriver à destination et apercevoir une dizaine d'employés agglutinés devant la baie vitrée de la salle de conférence. Elle suivit leur regard et vit avec effroi son compagnon s'acharner contre le pauvre jeune homme. Une nouvelle douleur se propagea dans son corps alors qu'à ses côtés Hunter, un employé de la société, signala avec inquiétude :
— Ça fait déjà un quart d'heure qu'il crie comme ça ! J'ai peur qu'il finisse par ne plus avoir de voix !
— Ça ne serait pas plus mal, marmonna Loker.
— Personnellement, j'ai plus peur qu'il frôle la crise cardiaque avec tous les cafés qu'il a pris pour supporter l'exposé de Loker, ajouta Killian.
Eli envoya un regard noir à son collègue goguenard.
— J'en suis qu'à la saison 2 d'Urgence alors ne comptez pas sur moi pour le réanimer, les prévint Hunter.
— Vous allez bien Gillian ? s'enquit soudainement Torres.
En effet, Ria avait remarqué une subtile expression de douleur passée sur le visage de sa patronne et s'était inquiétée de son état. La psychologue rassura rapidement la jeune femme avec un mince sourire puis s'empressa d'entrer dans la pièce pour calmer le jeu entre le patron et son employé. Elle interpella son compagnon une première fois sans succès. Une autre douleur se manifesta au niveau de son ventre, mais elle ne s'en formalisa pas.
— Cal, s'il te plait, calme toi, quémanda Gillian à son mari qui ne l'écouta toujours pas. Une main sur son ventre, elle contrôla une autre douleur en interpellant cette fois-ci son compagnon entre ses dents :
— Cal !
— Je réduis votre salaire ! beugla Cal.
— Cal !! s'exclama t-elle.
— Je vous jure que la prochaine fois vous êtes viré !
— Cal !!! finit par s'écrier Gillian.
L'expert en mensonge avait enfin tourné son attention sur la nouvelle venue qui sembla être dans tout ses états.
— Je crois que le bébé arrive, signala t-elle avec difficulté.
— Oh mon dieu ! s'affola effrayé Hunter. J'ai pas regardé assez d'épisodes pour ça !
Paralysé sur place, l'information ne sembla pas encore avoir totalement atteint le cerveau de Cal qui avait accueilli la nouvelle avec la bouche grande ouverte.
— Chéri ?!
Cal secoua sa tête pour reprendre ses esprits et s'empressa de venir à la rescousse de sa femme.
— Excuse-moi Gill', c'est ce crétin qui…
— Cal, l'interrompit-elle entre ses dents.
— Heu oui ! Attends assis toi, commanda t-il, en l'aidant à prendre place sur un siège autour de la table. T'es sûre que le travail a commencé ?
— C'est soit ça, soit le bébé s'entraine pour un match de boxe !
— Attendez, je suis sur une application de médecine en ligne, signala Killian, avez-vous des contractions ?
Gillian envoya un regard noir à son employé pour seule réponse.
— Ok… je suppose que ça veut dire oui ! Question suivante, depuis combien de temps ?
— 15 min, à peu près…, gémit-elle.
— Toutes les combien ?
— Assez pour vous les faire ressentir si vous continuez à me poser des questions !
Killian déglutit et se recula d'un pas.
— Ok… Je… Je vais t'emmener à l'hôpital ! annonça Cal un peu perdu.
— Il faut prévenir les Booth pour qu'ils s'occupent des enfants, dit-elle entre deux spasmes de contraction.
Cal acquiesça. Il demanda ensuite de l'aide de Hunter et emmena sa femme jusqu'à sa voiture pour se rendre à l'hôpital. Tous les autres employés suivirent le couple et clamèrent :
— On vous accompagne !
Cal jeta un regard non convaincu au groupe et s'apprêta à refuser lorsque Killian répliqua :
— C'est non négociable ! Monsieur… hum…
L'expert en mensonge grimpa dans son véhicule sans un mot et démarra sa voiture sous les yeux interrogatifs de ses employés.
— Ça voulait dire oui ou non ?
— Je sais pas, mais moi j'y vais ! s'exclama Hunter en courant vers sa voiture vite imité par tous ses collègues.
oOo
Au volant de la voiture, Cal essayait de conduire avec prudence sur la route tout en accélérant sur certaines distances.
Il jetta un oeil à son rétroviseur et remarqua blasé les voitures de ses employés le suivre à la trace. Anxieux, il regarda ensuite sa femme enceinte sur le siège passager et l'interrogea :
— Ça va, chérie ?
Une nouvelle contraction submergea la jeune femme qui répondit :
— Notre enfant va peut-être naître dans cette voiture et tu me demandes si je vais bien ?
— On est bientôt arrivé, mon coeur !
— Pas si tu prends le boulevard en travaux aux heures de pointes ! répliqua t-elle entre ses dents.
— Je sens que ça va être une folle journée, marmonna t-il.
— Qu'est-ce que tu as dit ?
— Je vais prendre 2nd street !
Gillian regarda avec son suspicion à son compagnon, puis tenta de contrôler ses nouvelles douleurs.
oOo
Une fois à l'hôpital, Cal s'empressa d'accompagner sa femme au comptoir de réception pour annoncer l'arrivée imminente de leur enfant. La réceptionniste arbora un air perplexe lorsqu'elle jeta un regard par dessus l'épaule de l'expert en mensonge. Ce dernier suivit son regard et remarqua effaré tous ses employés qui étaient venus pour les soutenir. Il leur commanda de rester en salle d'attente puis infirmière et aide soignante s'occupèrent de la future mère pour la conduire rapidement dans l'aile prénatal de l'établissement. On l'installa dans une chambre le temps du premier examen. Dans son lit, Gillian tenta de contrôler la douleur de ses contractions pendant que Cal prévenait ses employés et les Booth par téléphone de la situation et leur demander de garder leurs enfants le temps de l'accouchement. Il retourna auprès de sa femme et l'informa :
— J'ai prévenu Seeley, Temp' va récupérer les enfants à l'école. Comment sont tes contractions ?
— Elles se rapprochent, mais pour le moment ça va…, gémit-elle alors qu'une nouvelle douleur se propagea dans son corps. — En tout cas, il tient bien de toi…
— Pourquoi ?
— Je le sens bouger dans tous les sens…
Cal ria puis humidifia le front de sa femme pour la rafraichir. Un fin sourire sur les lèvres, il lui demanda :
— Tu penses que ça sera un garçon ou une fille ?
— Je sais pas, mais j'aimerais bien qu'il sorte pour nous le dire.
— Tu veux que j'appelle un médecin ?
— Non… Il faut encore attendre…
Elle renversa sa tête sur son oreiller et soupira :
— Cal…
— Mmh ?
— Tu sais que je t'aime… mais s'il te plait, ne me fais plus d'enfants…
Il ria à nouveau et l'embrassa pour sceller cette promesse.
Une heure plus tard, les contractions s'étaient amplifiées et les douleurs en prime. Cal avait appelé une infirmière qui vérifia la progression de la future naissance de l'enfant.
— Mme. Lightman, je crois que votre enfant est prêt à venir au monde.
Une expression de soulagement passa sur le visage de la future mère.
— Je vais appeler le médecin et nous allons vous emmener en salle d'accouchement.
L'infirmière s'éclipsa alors qu'un infirmier s'occupa de déplacer la patiente jusqu'à la salle énoncée. Cal la rassura tout du long jusqu'au moment où on lui demanda d'aller se changer pour éviter tout germe nuisible au bien être du nourrisson. De retour auprès de sa femme, l'anxiété gagna le père de famille qui regarda impuissant la mère souffrir le martyr.
— Comment tu te sens chérie ?
— À ton avis ? ragea t-elle entre ses dents.
Cal se rendit compte de la risibilité de sa question et leva ses sourcils en réponse.
— Le médecin ne devrait pas tarder, signala t-il pour l'apaiser.
— S'il ne vient pas dans les deux minutes, je te jure que je commence sans elle…
Cal ne capta aucun mensonge sur le visage de sa femme et s'empressa de se retourner pour quémander :
— Le médecin arrive bientôt ?
— Il se prépare Monsieur, indiqua l'infirmier.
— Tu vois, ne t'inquiète pas, elle va arriver.
— Je le serais, quand je la verrais, répondit-elle, en contrôlant une nouvelle douleur.
Cal ne répondit pas, mais pria intérieurement pour que leur médecin arrive au plus vite et éviter que leur nouvel enfant naisse comme une glissade sur un toboggan. C'est alors que, comme par miracle, un médecin en blouse blanche déboula dans la pièce et s'exclama joyeusement :
— Bonjour M'sieur Dame ! Le spectacle va commencer, je suis le Dr…
Les yeux de Cal et Gillian s'écarquillèrent de peur lorsqu'ils reconnurent la voix juvénile du médecin.
— Cal, ne me dit pas que c'est…, s'effraya Gillian.
L'expert en mensonge ferma ses yeux puis se retourna lentement pour voir le Dr. Sugar en chair et en os.
— Non… pas vous… Tout mais pas vous ! s'affola Cal.
Derrière son masque chirurgical, Sugar avait élargi son sourire et écarter ses bras de joie à la vue du couple.
— Ça alors ! Monsieur et Mme. Lightman ! Si on m'avait dit que je vous reverrais un jour !
— Justement on ne devait pas ! s'énerva Cal. On devait avoir le Dr. Wright !
— Aah, malheureusement elle s'est cassée une jambe il y a deux jours dans les couloirs pédiatrique ! Elle a glissé sur une bille. Drôle de coïncidence, je jouais avec le petit Daniel quand s'est arrivé !
— Ouais, drôle de coïncidence…, marmonna t-il pas convaincu.
— Excusez-moi, c'est une anecdote très intéressante mais…, ironisa Gillian.
— C'est vrai quelle l'est ! Pour la peine, toute l'équipe s'était cotisée pour lui offrir un mois de vacance au ski ! N'est-ce pas Dylan ?
L'infirmier hocha sa tête pour approuver les dires.
— Dr. Sugar ! rugit Gillian.
— Oops ! Pardonnez-moi ! On discute, on discute et on oublie pourquoi on est là.
Le médecin s'approcha du couple et proclama amusé :
— Vous avez remis le couvert à ce que je vois ! C'est quoi cette fois-ci des triplés ?
— À vous de nous faire la surprise, maugréa Cal, en songeant à l'échographie surprise des jumeaux ainsi que celle de la naissance de sa fille Louise.
— C'était une belle journée ! s'extasia t-il.
— Vous êtes…
Cal ne put terminer sa phrase que sa femme s'empressa de serrer son bras pour l'empêcher de répliquer.
— Ne l'énerve pas, c'est lui qui va mettre notre enfant au monde, Cal !
L'expert en mensonge serra ses dents et obéit.
— Bien, voyons voir si le paquet cadeau est descendu…
Sugar se déplaça de sorte à examiner l'avancement de l'accouchement et s'exclama presque horrifié :
— Ola ! Je vois presque le crâne !
— Docteur, il faut commencer l'accouchement, annonça une infirmière pour lui faire comprendre la gravité de la situation.
Sans réponse, l'infirmière héla pour la seconde fois son nom sans succès. Sugar était resté comme paralysé. Il fallut une troisième interpellation pour le faire enfin réagir.
— Heu oui ! Excusez-moi, je repensais à un épisode de X-Files qui curieusement me fait beaucoup penser à ça… Hum ! Bien… quand faut y aller, il faut y aller, souffla t-il, presque en sueur.
Cal capta le malaise chez le jeune médecin et l'interrogea avec inquiétude :
— Ne me dites pas que c'est votre premier accouchement ?!
— Non ! Nooon ! réfuta t-il avec un geste badin de sa main. C'est juste le premier où je sais qu'il n'y a aucun autre médecin pour m'assister… À moins que l'accouchement d'un veau dans la ferme de ma grand-mère compte ! ria t-il nerveusement.
— Qu… ?!
— Bon c'est parti ! Musique !
Cal fronça ses sourcils d'incompréhension et pensa tomber dans la quatrième dimension lorsqu'il entendit "Shake it off" de Taylor Swift résonner dans toute la salle. Sugar chantonna les paroles et demanda :
— Vous aimez ? J'adore cette chanteuse, je suis allé à tous ses concerts ! Vous aussi Dylan ?
L'infirmier en question leva ses pouces en réponse.
— J'en étais sûr ! sourit-il en bougeant au rythme des percutions. Je sais reconnaitre les fans de Taylor !
Cal s'apprêta à montrer sa façon de penser, mais Gillian s'était empressée d'attraper son col de chemise pour le menacer :
— Je te l'interdis, Cal !
— Cet imbécile a mis de la musique !
— Je m'en fou ! Même s'il a besoin de mettre un dvd de la série Urgence pour se concentrer, il le fait ! Compris ?
Au regard noir de sa femme, l'expert en mensonge accepta à nouveau les conditions qui lui était imposées et regarda mécontent le jeune médecin se préparer pour l'accouchement.
— Il n'y a rien de mieux pour naitre au monde !
— J'en suis pas sûr, maugréa Cal avant que sa femme ne le réprimande par un léger coup sur son bras.
Dans l'ambiance musicale, Sugar demanda à sa patiente d'entamer le processus d'accouchement en fredonnant toujours sa chanson pop. Gillian s'exécuta de toutes ses forces pendant que le médecin veilla à la bonne réception de l'enfant.
— On y est presque Gillian, affirma Sugar, à la prochaine contraction, je veux que vous poussiez comme une boule de bowling dans un jeu de quilles !
— Tu vas y arriver chérie ! l'encouragea son mari.
Gillian sentit une nouvelle douleur intense et ragea contre Cal :
— J'espère que tu as bien profiter, parce que je te jure que c'est la dernière fois que tu me touches !
— 1, 2, et 3 ! compta Sugar.
La future mère poussa de toutes ses forces pendant que le Dr. Sugar s'affaira à veiller à ce que le nouveau né arrive en toute sécurité.
— Je le vois ! Continuez !
Elle continua le même exercice encore et encore en broyant au passage la main de son compagnon qui serra ses dents en retour. Au bout d'un instant, l'accouchement arriva enfin à son terme pour le plus grand soulagement du couple. Un cri s'échappa et le médecin annonça la venue au monde du nouveau né dans ses bras.
— Toutes mes félicitations, c'est un garçon !
Il vérifia si tout allait bien puis proposa au père de couper le cordon ombilical. Cal accepta puis Sugar plaça le bébé dans les bras de sa mère épuisée mais heureuse.
— Il est magnifique, souffla Cal heureux, en embrassant la chevelure de sa femme.
Gillian pleura de joie en regardant l'enfant gigoter dans ses bras.
— On ne peut pas faire une merveilleuse journée !
En dépit de quelques points, Cal approuva totalement les dires du médecin.
— Quand je vais dire ça à ma grand-mère, s'extasia Sugar. D'ailleurs, je vais la voir ce week-end, je lui ai réservé des places pour le prochain concert de Taylor, si ça vous dit de m'accompagner j'ai des places en plus !
Cal et Gillian regardèrent perturbés le jeune médecin qui répliqua :
— C'est comme vous voulez ! Dylan ?
L'infirmier leva à nouveau ses pouces pour indiquer qu'il acceptait volontiers la proposition.
— Génial ! Par contre, vous apportez vos propres sandwich, j'ai plus beaucoup d'argent sur mon compte… Je viens d'acheter son coffret collector de sa dernière tournée.
Plus tard, Gillian fut transférée dans sa chambre avec son bébé endormit dans un lit pédiatrique. Cal n'arriva pas à quitter des yeux le petit être vivant alors que la nouvelle mère l'observa faire avec tendresse.
— C'est fou comme il te ressemble…, dit-il avec un large sourire.
— Pourtant tu disais que Nick et Lou' te ressemblaient, répliqua t-elle à la foi amusée et fatiguée.
L'expert en mensonge lâcha un léger rire en se souvenant de ces paroles puis se déplaça de sorte à s'assoir sur le rebord du lit de la jeune femme. Il échangea un tendre regard avec la nouvelle mère qui posa tendrement une main sur son visage souriant. Il se pencha et captura ses lèvres pour échanger un tendre baiser.
— Merci Gill', dit-il avec émotion, son front posé contre le sien.
— Si ça ne te dérange pas, on va s'arrêter là !
— T'es sûre ? Parce qu'on pourrait monter un groupe de rock avec un bébé en plus !
— Recule ! ordonna t-elle.
Il ria. On frappa à la porte et Cal alla ouvrir pour découvrir les Booth et leurs enfants. Emily, Nicholas et Louise s'approchèrent en silence du berceau et s'extasièrent sur la venue au monde de leur nouveau petit-frère.
— On pourra jouer au ballon ! s'enthousiasma Nicholas.
— Heu… ça ne sera pas pour tout de suite mon grand, il faut déjà qu'il apprenne à se tenir debout, conseilla son père accompagner du léger rire de sa mère.
— Comment tu te sens Gill' ? demanda Temperence, face à l'air épuisé de son amie.
— Fatiguée, mais ça va, sourit-elle.
— Il est superbe ! les congratula Seeley. Et vous avez choisi son prénom ?
— Pas encore, on n'a pas vraiment réfléchi…, répondit Gillian alors que son mari caressa tendrement le dos de sa main avec son pouce.
On frappa à nouveau contre la porte et Cal autorisa le nouveau venu à entrer. C'est alors que le Dr. Sugar apparut avec un fort enthousiasme en prenant garde de ne pas réveiller le nouveau né.
— Comment va la petite famille ? demanda joyeusement le jeune médecin.
— Très bien, confirma Gillian souriante.
— Vous devez être Emily, Nicholas et Louise ! énuméra Sugar tout sourire.
Cal se pencha à l'oreille de sa femme et railla :
-- Il se souvient de leurs noms, mais pour reconnaitre des jumeaux sur une écho c'est autre chose.
-- Je vous ai connu aussi petits que votre petit frère ! s'amusa t-il.
-- M'en souviens pas, répliqua Nicholas interrogatif.
-- Ne t'inquiète pas, c'est normal, ria Sugar, en ébouriffant les cheveux du garçonnet.
-- Et tant mieux, marmonna Cal pour lui-même.
-- Je viens de faire des examens et je vous confirme que vous pourrez repartir avec le petit bout de choux dès demain!
Gillian fut heureuse de cette nouvelle alors que son mari l'embrassa dans ses cheveux.
-- Vous avez fait un très beau travail, Gillian.
-- Merci.
-- Et si vous vous avez un autre enfant, n'hésitez pas à me contacter, vous avez ma carte !
-- J'ai dû la brûler le premier jour, chuchota Cal.
-- D'ici-là à ce que que le petit Richard marche sur deux pieds, vous avez de la marge !
-- Richard ? demanda Seeley intrigué.
-- C'est mon prénom !
-- Sérieusement ? l'interpella Cal amusé. Vous vous appelez Dick Sugar ?
-- Hum... Il n'y a que mon oncle Stephan qui m'appelle comme ça, bougonna t-il, mais tout le monde m'appelle Richard, Rick, ou Hitch !
-- Dick Lollipop, répéta l'expert en mensonge ahuri.
-- Hum... Bon, je vais vous laisser ! Y'a mon bippeur qui sonne ! Une urgence ! mentit-il avec un large sourire avant de disparaitre en quatrième vitesse après cette gênante révélation. Cal continua de rire après son départ bien qu'il fut plusieurs fois réprimander par sa compagne désespérée par son humour enfantin.
-- Curieux bonhomme, mentionna Seeley.
-- Et encore, il n'est resté qu'une minute ! répliqua Cal.
oOo
Deux jours plus tard, toute la famille Lightman et quelques amis s'étaient réunis à la grande maison pour fêter l'arrivée du nouveau bébé. Dans le salon, chaque adulte pouvait observer à loisir le petit être endormi dans son couffin sous les yeux tendres et protecteurs de ses deux parents enlacés dans le canapé.
— Un vrai petit ange, s'exclama joyeusement Penelope Garcia.
— Tu as encore fait du bon travail, Gillian, la félicita Ducky.
— Il a les yeux verts de Cal, signala Patrick tout sourire.
— J'espère qu'il n'aura pas son caractère, plaisanta David Rossi.
Cal esquissa un rictus alors que quelques personnes avaient ri à la remarque bien placée.
— Vous avez choisi un prénom ?
Gillian échangea un regard entendu avec son compagnon et annonça :
— Nous avons choisi de l'appeler, Seth.
— Seth Lightman ! Ça lui va comme un gant ! s'enthousiasma Aaron.
— Seth ? Vous êtes sûr parce que…, grimaça Jack O'Neill vite réprimandé par un coup de coude de sa femme, Samantha. En effet, les deux militaires avaient déjà eu affaire à un Seth lors d'une de leur mission top secrète, et il n'avait pas été aussi adorable que celui-là.
— C'est très bien Seth ! approuva finalement Jack tout sourire.
Cal jeta un regard suspicieux à son ami jusqu'au moment où Patrick lança sur un ton goguenard :
— Alors…
— Alors quoi ?
— À quand le prochain ?!
— Quatre c'est déjà pas mal, tu ne crois pas ?
— Rhooo ! Mais comme on dit plus on est de fou plus on rit !
— Porte des jumeaux pendant 9 mois et redis moi ça, ironisa Gillian.
Patrick approuva les paroles de la psychologue par un sourire amusé.
— Et cette fois-ci qui donc aura l'honneur d'être le parrain et la marraine ? les interrogea curieux Ducky.
— Avec son accord, Teresa sera la marraine, indiqua Gillian avec un acquiescement d'approbation de la brune souriante. Et pour le parrain on a pensé à…
— Pas moi, s'il vous plait, pas moi, pria House, les yeux fermés.
— Rick.
— Super ! s'exclama soulagé Gregory. Pas besoin de trouver des cadeaux pour les anniv' et Noel ! À moi les économies !
Encore sonné par la nouvelle, Castle bafouilla presque ému :
— C'est vrai… vous m'avez choisi… moi ?
— Bah... Après que tout le monde ait refusé, on avait le choix entre toi et Greg alors…, exposa Cal sans grand enthousiasme.
Richard jeta un regard blasé à l'expert en mensonge qui répliqua en levant ses yeux au ciel :
— Je plaisante Rick… On voulait que ça soit toi depuis le début !
Perplexe, House se mit à fixer l'écrivain se mordre intérieurement les joues comme pour s'empêcher de pleurer.
— Ne me dit pas que tu pleures ? jasa le médecin à la canne.
L'écrivain se détourna pour reprendre acte de ses émotions et bouda:
— Non… c'est une allergie… Il faudrait passer plus souvent l'aspirateur.
— Tout a fait d'accord, approuva Adrian Monk, en jetant un air inquiet à la pièce.
-- Pour la peine, vous auriez pu l'appeler Richard ! s'amusa Patrick.
-- Heu, non, réfuta rapidement Cal devant les regards perplexes de ses amis.
— En tout cas, je crois que ce petit ne va pas s'ennuyer avec un parrain comme notre cher Richard, ou une marraine comme Teresa ! plaisanta Ducky.
— Rien qu'avec son frère et ses soeurs, il a de quoi faire, approuva Cal.
— Vous avez même réussi à équilibrer les filles et les garçons !
-- On ne fait rien à moitié, ajouta Gillian, en échangeant un regard souriant avec son mari. Il se pencha pour l'embrasser puis se recula avec un léger soupir lorsqu'il entendit Louise, à l'étage, s'exclamer :
— Maaamaaan Papaaaa Nick m'embête !
— 20 ans de prison ferme, Cal, tu te sens comment ? plaisanta House. Une envie d'une vasectomie, je peux te la faire à moitié prix !
Cal arbora un air blasé et se leva sans conviction pour calmer ses enfants sous les rires de ses amis.
Cela faisait plus de trente minutes que Cal rugissait, dans la salle de conférence, contre ses employés et en particulier contre le pauvre Arthur qui avait eu la maladresse de donner une mauvaise analyse au FBI.
— Je suis vraiment désolé, Monsieur…, s'excusa le jeune homme, la tête basse.
— Ah ça vous pouvez l'être ! s'écria t-il, avec des gestes de ses mains. Faire sortir un suspect de garde à vue parce que vous avez confondu son rictus de mépris pour un sourire lors de son interrogatoire !
— J'ai cru que…
— Le FBI a mis plus de deux jours pour le retrouver ! continua de s'époumoner Cal. Tout ça à cause de votre incompétence ! Je n'en ai vu des idiots dans ma vie, mais là, vous dépasser toutes mes espérances !
Des cris qui avaient vite fait d'alerter Gillian dans son bureau. En plein travail, elle avait presque fait l'erreur d'effacer tout le contenu d'un document sur lequel elle travaillait depuis plus d'une heure au premier rugissement. Elle entendit un nouveau cri et ferma ses yeux pour calmer son rythme cardiaque alors que son ventre rebondi de 9 mois indiquait la préservation contre les fortes émotions. Elle sentit une légère douleur puis s'obligea à se lever pour calmer les nerfs de son mari et éviter le déplacement inutile de Reynolds. Enceinte, elle traversa les couloirs de l'agence à une allure des plus lente jusqu'à arriver à destination et apercevoir une dizaine d'employés agglutinés devant la baie vitrée de la salle de conférence. Elle suivit leur regard et vit avec effroi son compagnon s'acharner contre le pauvre jeune homme. Une nouvelle douleur se propagea dans son corps alors qu'à ses côtés Hunter, un employé de la société, signala avec inquiétude :
— Ça fait déjà un quart d'heure qu'il crie comme ça ! J'ai peur qu'il finisse par ne plus avoir de voix !
— Ça ne serait pas plus mal, marmonna Loker.
— Personnellement, j'ai plus peur qu'il frôle la crise cardiaque avec tous les cafés qu'il a pris pour supporter l'exposé de Loker, ajouta Killian.
Eli envoya un regard noir à son collègue goguenard.
— J'en suis qu'à la saison 2 d'Urgence alors ne comptez pas sur moi pour le réanimer, les prévint Hunter.
— Vous allez bien Gillian ? s'enquit soudainement Torres.
En effet, Ria avait remarqué une subtile expression de douleur passée sur le visage de sa patronne et s'était inquiétée de son état. La psychologue rassura rapidement la jeune femme avec un mince sourire puis s'empressa d'entrer dans la pièce pour calmer le jeu entre le patron et son employé. Elle interpella son compagnon une première fois sans succès. Une autre douleur se manifesta au niveau de son ventre, mais elle ne s'en formalisa pas.
— Cal, s'il te plait, calme toi, quémanda Gillian à son mari qui ne l'écouta toujours pas. Une main sur son ventre, elle contrôla une autre douleur en interpellant cette fois-ci son compagnon entre ses dents :
— Cal !
— Je réduis votre salaire ! beugla Cal.
— Cal !! s'exclama t-elle.
— Je vous jure que la prochaine fois vous êtes viré !
— Cal !!! finit par s'écrier Gillian.
L'expert en mensonge avait enfin tourné son attention sur la nouvelle venue qui sembla être dans tout ses états.
— Je crois que le bébé arrive, signala t-elle avec difficulté.
— Oh mon dieu ! s'affola effrayé Hunter. J'ai pas regardé assez d'épisodes pour ça !
Paralysé sur place, l'information ne sembla pas encore avoir totalement atteint le cerveau de Cal qui avait accueilli la nouvelle avec la bouche grande ouverte.
— Chéri ?!
Cal secoua sa tête pour reprendre ses esprits et s'empressa de venir à la rescousse de sa femme.
— Excuse-moi Gill', c'est ce crétin qui…
— Cal, l'interrompit-elle entre ses dents.
— Heu oui ! Attends assis toi, commanda t-il, en l'aidant à prendre place sur un siège autour de la table. T'es sûre que le travail a commencé ?
— C'est soit ça, soit le bébé s'entraine pour un match de boxe !
— Attendez, je suis sur une application de médecine en ligne, signala Killian, avez-vous des contractions ?
Gillian envoya un regard noir à son employé pour seule réponse.
— Ok… je suppose que ça veut dire oui ! Question suivante, depuis combien de temps ?
— 15 min, à peu près…, gémit-elle.
— Toutes les combien ?
— Assez pour vous les faire ressentir si vous continuez à me poser des questions !
Killian déglutit et se recula d'un pas.
— Ok… Je… Je vais t'emmener à l'hôpital ! annonça Cal un peu perdu.
— Il faut prévenir les Booth pour qu'ils s'occupent des enfants, dit-elle entre deux spasmes de contraction.
Cal acquiesça. Il demanda ensuite de l'aide de Hunter et emmena sa femme jusqu'à sa voiture pour se rendre à l'hôpital. Tous les autres employés suivirent le couple et clamèrent :
— On vous accompagne !
Cal jeta un regard non convaincu au groupe et s'apprêta à refuser lorsque Killian répliqua :
— C'est non négociable ! Monsieur… hum…
L'expert en mensonge grimpa dans son véhicule sans un mot et démarra sa voiture sous les yeux interrogatifs de ses employés.
— Ça voulait dire oui ou non ?
— Je sais pas, mais moi j'y vais ! s'exclama Hunter en courant vers sa voiture vite imité par tous ses collègues.
oOo
Au volant de la voiture, Cal essayait de conduire avec prudence sur la route tout en accélérant sur certaines distances.
Il jetta un oeil à son rétroviseur et remarqua blasé les voitures de ses employés le suivre à la trace. Anxieux, il regarda ensuite sa femme enceinte sur le siège passager et l'interrogea :
— Ça va, chérie ?
Une nouvelle contraction submergea la jeune femme qui répondit :
— Notre enfant va peut-être naître dans cette voiture et tu me demandes si je vais bien ?
— On est bientôt arrivé, mon coeur !
— Pas si tu prends le boulevard en travaux aux heures de pointes ! répliqua t-elle entre ses dents.
— Je sens que ça va être une folle journée, marmonna t-il.
— Qu'est-ce que tu as dit ?
— Je vais prendre 2nd street !
Gillian regarda avec son suspicion à son compagnon, puis tenta de contrôler ses nouvelles douleurs.
oOo
Une fois à l'hôpital, Cal s'empressa d'accompagner sa femme au comptoir de réception pour annoncer l'arrivée imminente de leur enfant. La réceptionniste arbora un air perplexe lorsqu'elle jeta un regard par dessus l'épaule de l'expert en mensonge. Ce dernier suivit son regard et remarqua effaré tous ses employés qui étaient venus pour les soutenir. Il leur commanda de rester en salle d'attente puis infirmière et aide soignante s'occupèrent de la future mère pour la conduire rapidement dans l'aile prénatal de l'établissement. On l'installa dans une chambre le temps du premier examen. Dans son lit, Gillian tenta de contrôler la douleur de ses contractions pendant que Cal prévenait ses employés et les Booth par téléphone de la situation et leur demander de garder leurs enfants le temps de l'accouchement. Il retourna auprès de sa femme et l'informa :
— J'ai prévenu Seeley, Temp' va récupérer les enfants à l'école. Comment sont tes contractions ?
— Elles se rapprochent, mais pour le moment ça va…, gémit-elle alors qu'une nouvelle douleur se propagea dans son corps. — En tout cas, il tient bien de toi…
— Pourquoi ?
— Je le sens bouger dans tous les sens…
Cal ria puis humidifia le front de sa femme pour la rafraichir. Un fin sourire sur les lèvres, il lui demanda :
— Tu penses que ça sera un garçon ou une fille ?
— Je sais pas, mais j'aimerais bien qu'il sorte pour nous le dire.
— Tu veux que j'appelle un médecin ?
— Non… Il faut encore attendre…
Elle renversa sa tête sur son oreiller et soupira :
— Cal…
— Mmh ?
— Tu sais que je t'aime… mais s'il te plait, ne me fais plus d'enfants…
Il ria à nouveau et l'embrassa pour sceller cette promesse.
Une heure plus tard, les contractions s'étaient amplifiées et les douleurs en prime. Cal avait appelé une infirmière qui vérifia la progression de la future naissance de l'enfant.
— Mme. Lightman, je crois que votre enfant est prêt à venir au monde.
Une expression de soulagement passa sur le visage de la future mère.
— Je vais appeler le médecin et nous allons vous emmener en salle d'accouchement.
L'infirmière s'éclipsa alors qu'un infirmier s'occupa de déplacer la patiente jusqu'à la salle énoncée. Cal la rassura tout du long jusqu'au moment où on lui demanda d'aller se changer pour éviter tout germe nuisible au bien être du nourrisson. De retour auprès de sa femme, l'anxiété gagna le père de famille qui regarda impuissant la mère souffrir le martyr.
— Comment tu te sens chérie ?
— À ton avis ? ragea t-elle entre ses dents.
Cal se rendit compte de la risibilité de sa question et leva ses sourcils en réponse.
— Le médecin ne devrait pas tarder, signala t-il pour l'apaiser.
— S'il ne vient pas dans les deux minutes, je te jure que je commence sans elle…
Cal ne capta aucun mensonge sur le visage de sa femme et s'empressa de se retourner pour quémander :
— Le médecin arrive bientôt ?
— Il se prépare Monsieur, indiqua l'infirmier.
— Tu vois, ne t'inquiète pas, elle va arriver.
— Je le serais, quand je la verrais, répondit-elle, en contrôlant une nouvelle douleur.
Cal ne répondit pas, mais pria intérieurement pour que leur médecin arrive au plus vite et éviter que leur nouvel enfant naisse comme une glissade sur un toboggan. C'est alors que, comme par miracle, un médecin en blouse blanche déboula dans la pièce et s'exclama joyeusement :
— Bonjour M'sieur Dame ! Le spectacle va commencer, je suis le Dr…
Les yeux de Cal et Gillian s'écarquillèrent de peur lorsqu'ils reconnurent la voix juvénile du médecin.
— Cal, ne me dit pas que c'est…, s'effraya Gillian.
L'expert en mensonge ferma ses yeux puis se retourna lentement pour voir le Dr. Sugar en chair et en os.
— Non… pas vous… Tout mais pas vous ! s'affola Cal.
Derrière son masque chirurgical, Sugar avait élargi son sourire et écarter ses bras de joie à la vue du couple.
— Ça alors ! Monsieur et Mme. Lightman ! Si on m'avait dit que je vous reverrais un jour !
— Justement on ne devait pas ! s'énerva Cal. On devait avoir le Dr. Wright !
— Aah, malheureusement elle s'est cassée une jambe il y a deux jours dans les couloirs pédiatrique ! Elle a glissé sur une bille. Drôle de coïncidence, je jouais avec le petit Daniel quand s'est arrivé !
— Ouais, drôle de coïncidence…, marmonna t-il pas convaincu.
— Excusez-moi, c'est une anecdote très intéressante mais…, ironisa Gillian.
— C'est vrai quelle l'est ! Pour la peine, toute l'équipe s'était cotisée pour lui offrir un mois de vacance au ski ! N'est-ce pas Dylan ?
L'infirmier hocha sa tête pour approuver les dires.
— Dr. Sugar ! rugit Gillian.
— Oops ! Pardonnez-moi ! On discute, on discute et on oublie pourquoi on est là.
Le médecin s'approcha du couple et proclama amusé :
— Vous avez remis le couvert à ce que je vois ! C'est quoi cette fois-ci des triplés ?
— À vous de nous faire la surprise, maugréa Cal, en songeant à l'échographie surprise des jumeaux ainsi que celle de la naissance de sa fille Louise.
— C'était une belle journée ! s'extasia t-il.
— Vous êtes…
Cal ne put terminer sa phrase que sa femme s'empressa de serrer son bras pour l'empêcher de répliquer.
— Ne l'énerve pas, c'est lui qui va mettre notre enfant au monde, Cal !
L'expert en mensonge serra ses dents et obéit.
— Bien, voyons voir si le paquet cadeau est descendu…
Sugar se déplaça de sorte à examiner l'avancement de l'accouchement et s'exclama presque horrifié :
— Ola ! Je vois presque le crâne !
— Docteur, il faut commencer l'accouchement, annonça une infirmière pour lui faire comprendre la gravité de la situation.
Sans réponse, l'infirmière héla pour la seconde fois son nom sans succès. Sugar était resté comme paralysé. Il fallut une troisième interpellation pour le faire enfin réagir.
— Heu oui ! Excusez-moi, je repensais à un épisode de X-Files qui curieusement me fait beaucoup penser à ça… Hum ! Bien… quand faut y aller, il faut y aller, souffla t-il, presque en sueur.
Cal capta le malaise chez le jeune médecin et l'interrogea avec inquiétude :
— Ne me dites pas que c'est votre premier accouchement ?!
— Non ! Nooon ! réfuta t-il avec un geste badin de sa main. C'est juste le premier où je sais qu'il n'y a aucun autre médecin pour m'assister… À moins que l'accouchement d'un veau dans la ferme de ma grand-mère compte ! ria t-il nerveusement.
— Qu… ?!
— Bon c'est parti ! Musique !
Cal fronça ses sourcils d'incompréhension et pensa tomber dans la quatrième dimension lorsqu'il entendit "Shake it off" de Taylor Swift résonner dans toute la salle. Sugar chantonna les paroles et demanda :
— Vous aimez ? J'adore cette chanteuse, je suis allé à tous ses concerts ! Vous aussi Dylan ?
L'infirmier en question leva ses pouces en réponse.
— J'en étais sûr ! sourit-il en bougeant au rythme des percutions. Je sais reconnaitre les fans de Taylor !
Cal s'apprêta à montrer sa façon de penser, mais Gillian s'était empressée d'attraper son col de chemise pour le menacer :
— Je te l'interdis, Cal !
— Cet imbécile a mis de la musique !
— Je m'en fou ! Même s'il a besoin de mettre un dvd de la série Urgence pour se concentrer, il le fait ! Compris ?
Au regard noir de sa femme, l'expert en mensonge accepta à nouveau les conditions qui lui était imposées et regarda mécontent le jeune médecin se préparer pour l'accouchement.
— Il n'y a rien de mieux pour naitre au monde !
— J'en suis pas sûr, maugréa Cal avant que sa femme ne le réprimande par un léger coup sur son bras.
Dans l'ambiance musicale, Sugar demanda à sa patiente d'entamer le processus d'accouchement en fredonnant toujours sa chanson pop. Gillian s'exécuta de toutes ses forces pendant que le médecin veilla à la bonne réception de l'enfant.
— On y est presque Gillian, affirma Sugar, à la prochaine contraction, je veux que vous poussiez comme une boule de bowling dans un jeu de quilles !
— Tu vas y arriver chérie ! l'encouragea son mari.
Gillian sentit une nouvelle douleur intense et ragea contre Cal :
— J'espère que tu as bien profiter, parce que je te jure que c'est la dernière fois que tu me touches !
— 1, 2, et 3 ! compta Sugar.
La future mère poussa de toutes ses forces pendant que le Dr. Sugar s'affaira à veiller à ce que le nouveau né arrive en toute sécurité.
— Je le vois ! Continuez !
Elle continua le même exercice encore et encore en broyant au passage la main de son compagnon qui serra ses dents en retour. Au bout d'un instant, l'accouchement arriva enfin à son terme pour le plus grand soulagement du couple. Un cri s'échappa et le médecin annonça la venue au monde du nouveau né dans ses bras.
— Toutes mes félicitations, c'est un garçon !
Il vérifia si tout allait bien puis proposa au père de couper le cordon ombilical. Cal accepta puis Sugar plaça le bébé dans les bras de sa mère épuisée mais heureuse.
— Il est magnifique, souffla Cal heureux, en embrassant la chevelure de sa femme.
Gillian pleura de joie en regardant l'enfant gigoter dans ses bras.
— On ne peut pas faire une merveilleuse journée !
En dépit de quelques points, Cal approuva totalement les dires du médecin.
— Quand je vais dire ça à ma grand-mère, s'extasia Sugar. D'ailleurs, je vais la voir ce week-end, je lui ai réservé des places pour le prochain concert de Taylor, si ça vous dit de m'accompagner j'ai des places en plus !
Cal et Gillian regardèrent perturbés le jeune médecin qui répliqua :
— C'est comme vous voulez ! Dylan ?
L'infirmier leva à nouveau ses pouces pour indiquer qu'il acceptait volontiers la proposition.
— Génial ! Par contre, vous apportez vos propres sandwich, j'ai plus beaucoup d'argent sur mon compte… Je viens d'acheter son coffret collector de sa dernière tournée.
Plus tard, Gillian fut transférée dans sa chambre avec son bébé endormit dans un lit pédiatrique. Cal n'arriva pas à quitter des yeux le petit être vivant alors que la nouvelle mère l'observa faire avec tendresse.
— C'est fou comme il te ressemble…, dit-il avec un large sourire.
— Pourtant tu disais que Nick et Lou' te ressemblaient, répliqua t-elle à la foi amusée et fatiguée.
L'expert en mensonge lâcha un léger rire en se souvenant de ces paroles puis se déplaça de sorte à s'assoir sur le rebord du lit de la jeune femme. Il échangea un tendre regard avec la nouvelle mère qui posa tendrement une main sur son visage souriant. Il se pencha et captura ses lèvres pour échanger un tendre baiser.
— Merci Gill', dit-il avec émotion, son front posé contre le sien.
— Si ça ne te dérange pas, on va s'arrêter là !
— T'es sûre ? Parce qu'on pourrait monter un groupe de rock avec un bébé en plus !
— Recule ! ordonna t-elle.
Il ria. On frappa à la porte et Cal alla ouvrir pour découvrir les Booth et leurs enfants. Emily, Nicholas et Louise s'approchèrent en silence du berceau et s'extasièrent sur la venue au monde de leur nouveau petit-frère.
— On pourra jouer au ballon ! s'enthousiasma Nicholas.
— Heu… ça ne sera pas pour tout de suite mon grand, il faut déjà qu'il apprenne à se tenir debout, conseilla son père accompagner du léger rire de sa mère.
— Comment tu te sens Gill' ? demanda Temperence, face à l'air épuisé de son amie.
— Fatiguée, mais ça va, sourit-elle.
— Il est superbe ! les congratula Seeley. Et vous avez choisi son prénom ?
— Pas encore, on n'a pas vraiment réfléchi…, répondit Gillian alors que son mari caressa tendrement le dos de sa main avec son pouce.
On frappa à nouveau contre la porte et Cal autorisa le nouveau venu à entrer. C'est alors que le Dr. Sugar apparut avec un fort enthousiasme en prenant garde de ne pas réveiller le nouveau né.
— Comment va la petite famille ? demanda joyeusement le jeune médecin.
— Très bien, confirma Gillian souriante.
— Vous devez être Emily, Nicholas et Louise ! énuméra Sugar tout sourire.
Cal se pencha à l'oreille de sa femme et railla :
-- Il se souvient de leurs noms, mais pour reconnaitre des jumeaux sur une écho c'est autre chose.
-- Je vous ai connu aussi petits que votre petit frère ! s'amusa t-il.
-- M'en souviens pas, répliqua Nicholas interrogatif.
-- Ne t'inquiète pas, c'est normal, ria Sugar, en ébouriffant les cheveux du garçonnet.
-- Et tant mieux, marmonna Cal pour lui-même.
-- Je viens de faire des examens et je vous confirme que vous pourrez repartir avec le petit bout de choux dès demain!
Gillian fut heureuse de cette nouvelle alors que son mari l'embrassa dans ses cheveux.
-- Vous avez fait un très beau travail, Gillian.
-- Merci.
-- Et si vous vous avez un autre enfant, n'hésitez pas à me contacter, vous avez ma carte !
-- J'ai dû la brûler le premier jour, chuchota Cal.
-- D'ici-là à ce que que le petit Richard marche sur deux pieds, vous avez de la marge !
-- Richard ? demanda Seeley intrigué.
-- C'est mon prénom !
-- Sérieusement ? l'interpella Cal amusé. Vous vous appelez Dick Sugar ?
-- Hum... Il n'y a que mon oncle Stephan qui m'appelle comme ça, bougonna t-il, mais tout le monde m'appelle Richard, Rick, ou Hitch !
-- Dick Lollipop, répéta l'expert en mensonge ahuri.
-- Hum... Bon, je vais vous laisser ! Y'a mon bippeur qui sonne ! Une urgence ! mentit-il avec un large sourire avant de disparaitre en quatrième vitesse après cette gênante révélation. Cal continua de rire après son départ bien qu'il fut plusieurs fois réprimander par sa compagne désespérée par son humour enfantin.
-- Curieux bonhomme, mentionna Seeley.
-- Et encore, il n'est resté qu'une minute ! répliqua Cal.
oOo
Deux jours plus tard, toute la famille Lightman et quelques amis s'étaient réunis à la grande maison pour fêter l'arrivée du nouveau bébé. Dans le salon, chaque adulte pouvait observer à loisir le petit être endormi dans son couffin sous les yeux tendres et protecteurs de ses deux parents enlacés dans le canapé.
— Un vrai petit ange, s'exclama joyeusement Penelope Garcia.
— Tu as encore fait du bon travail, Gillian, la félicita Ducky.
— Il a les yeux verts de Cal, signala Patrick tout sourire.
— J'espère qu'il n'aura pas son caractère, plaisanta David Rossi.
Cal esquissa un rictus alors que quelques personnes avaient ri à la remarque bien placée.
— Vous avez choisi un prénom ?
Gillian échangea un regard entendu avec son compagnon et annonça :
— Nous avons choisi de l'appeler, Seth.
— Seth Lightman ! Ça lui va comme un gant ! s'enthousiasma Aaron.
— Seth ? Vous êtes sûr parce que…, grimaça Jack O'Neill vite réprimandé par un coup de coude de sa femme, Samantha. En effet, les deux militaires avaient déjà eu affaire à un Seth lors d'une de leur mission top secrète, et il n'avait pas été aussi adorable que celui-là.
— C'est très bien Seth ! approuva finalement Jack tout sourire.
Cal jeta un regard suspicieux à son ami jusqu'au moment où Patrick lança sur un ton goguenard :
— Alors…
— Alors quoi ?
— À quand le prochain ?!
— Quatre c'est déjà pas mal, tu ne crois pas ?
— Rhooo ! Mais comme on dit plus on est de fou plus on rit !
— Porte des jumeaux pendant 9 mois et redis moi ça, ironisa Gillian.
Patrick approuva les paroles de la psychologue par un sourire amusé.
— Et cette fois-ci qui donc aura l'honneur d'être le parrain et la marraine ? les interrogea curieux Ducky.
— Avec son accord, Teresa sera la marraine, indiqua Gillian avec un acquiescement d'approbation de la brune souriante. Et pour le parrain on a pensé à…
— Pas moi, s'il vous plait, pas moi, pria House, les yeux fermés.
— Rick.
— Super ! s'exclama soulagé Gregory. Pas besoin de trouver des cadeaux pour les anniv' et Noel ! À moi les économies !
Encore sonné par la nouvelle, Castle bafouilla presque ému :
— C'est vrai… vous m'avez choisi… moi ?
— Bah... Après que tout le monde ait refusé, on avait le choix entre toi et Greg alors…, exposa Cal sans grand enthousiasme.
Richard jeta un regard blasé à l'expert en mensonge qui répliqua en levant ses yeux au ciel :
— Je plaisante Rick… On voulait que ça soit toi depuis le début !
Perplexe, House se mit à fixer l'écrivain se mordre intérieurement les joues comme pour s'empêcher de pleurer.
— Ne me dit pas que tu pleures ? jasa le médecin à la canne.
L'écrivain se détourna pour reprendre acte de ses émotions et bouda:
— Non… c'est une allergie… Il faudrait passer plus souvent l'aspirateur.
— Tout a fait d'accord, approuva Adrian Monk, en jetant un air inquiet à la pièce.
-- Pour la peine, vous auriez pu l'appeler Richard ! s'amusa Patrick.
-- Heu, non, réfuta rapidement Cal devant les regards perplexes de ses amis.
— En tout cas, je crois que ce petit ne va pas s'ennuyer avec un parrain comme notre cher Richard, ou une marraine comme Teresa ! plaisanta Ducky.
— Rien qu'avec son frère et ses soeurs, il a de quoi faire, approuva Cal.
— Vous avez même réussi à équilibrer les filles et les garçons !
-- On ne fait rien à moitié, ajouta Gillian, en échangeant un regard souriant avec son mari. Il se pencha pour l'embrasser puis se recula avec un léger soupir lorsqu'il entendit Louise, à l'étage, s'exclamer :
— Maaamaaan Papaaaa Nick m'embête !
— 20 ans de prison ferme, Cal, tu te sens comment ? plaisanta House. Une envie d'une vasectomie, je peux te la faire à moitié prix !
Cal arbora un air blasé et se leva sans conviction pour calmer ses enfants sous les rires de ses amis.