Aaah quel beau métier qu'exercent nos deux experts en mensonges n'est-il pas ? Dévoiler les petits secrets de chacun par un simple regard. Tels des magiciens de la pensée, rien de ce qui vous traversait l'esprit ne pouvait leur être caché. Un mensonge à vôtre patron, en lui affirmant que si vous êtes arrivé en retard au bureau à cause des embouteillages sur la route. Or qu'en réalité vous vous êtes réveillé tardivement à cause d'une beuverie de la veille. Dire à vôtre femme qu'on n'apprécie pas sa meilleure amie alors que nous l'a trompons avec elle. Ou tout simplement déclarer qu'on a rien à voir dans le meurtre d'une personne découpée en petit morceau dans une boîte en carton alors que vous êtes un psychopathe... Et oui, rien n'échappe à nos Bonnie and Clyde du langage corporel ! Surtout pas votre gestuel et vos micro-expression dans une conversation aussi banal, silencieuse ou même ennuyeuse soit elle. Comme à cet instant précis ! Cal et Gillian se trouvaient dans la salle de conférence du Lightman Group avec tous leurs employés réunis pour établir un compte rendu de leur travaux personnel. Tous les trimestres chacun d'entre eux étaient dans l'obligation de présenter une analyse poussée ou une découverte scientifique sur le langage non-verbal. C'était la nouvelle politique de la maison. Suite à la concurrence direct du Groupe Rader, il fallait à tout prix améliorer les connaissances dans le domaine pour proposer un meilleur service aux clients en demande. Parce que d'après Gillian, dire qu'il était le meilleur détection du monde et Rader une diseuse de bonne aventure n'était pas assez efficace pour convaincre la population... Et pour bien commencer la journée, ce fut Loker le premier à présenter ses travaux. Que ne ferait-il pas pour faire avancer la science... N'y avait-il pas de plus passionnant que d'entendre un homme aux cheveux frisés parler sans arrêter sur le comportement des gorilles mâles et femelle en groupe ? La réponse de Cal s'était déjà toute faite dans son esprit avant même d'avoir traversé la porte de la salle:"Heuu... Nope!"
Bon sang ! jura intérieurement l'expert en mensonge dans sa position avachie fétiche. C'est avec son coude posé sur la table et sa tête reposant dans le creux de sa main, qu'il ragea: Qu'est-ce qu'il avait fait pour mériter cela ?! Non sérieusement?! Même l'enfer devait être plus chaleureux que ça ! Il allait mourir sur place, c'était sûr ! Encore 1 H ! s'écria t-il intérieurement en regardant sa montre d'un air dépité. Il s'apprêta à se taper la tête contre la surface de la table lorsqu'un léger rire attira son attention. Il éleva son regard et rencontra le visage de sa meilleure amie essayant tant bien que mal de dissimuler son amusement derrière un léger sourire. Haha elle avait osé l'observer sans qu'il ne s'en aperçoive ! Elle voulait jouer à ça ? Très bien mais elle allait perdre ! pensa l'homme amusé par ce nouveau jeu. Pendant que Loker parla des effets comportementaux sur un gorille inconnu intégré dans un groupe, Cal se concentra sur les yeux de la jeune femme. Son regard semblait fixe et ses paupières ne clignaient presque pas. Ce qui indiquait que la conversation ne l'intéressait pas du tout. Il ria intérieurement en commençant à écrire sur une feuille de papier pour la glisser en toute discrétion à sa collègue. À la vue du message, Foster fronça ses sourcils et lut :
« Alors ? On ne s'ennuie pas trop ?!»
Après sa lecture, Lightman analysa son langage corporel. Elle s'empêcha d'éclater de rire, chose qui le fit grandement sourire. Devant le regard rieur de son ami, la psychologue releva sa tête pour la tourner de droite à gauche en signe de désolation. Il s'apprêta à écrire un nouveau mot mais Loker l'arrêta dans ses intentions:
- Docteur Lightman, pensez vous que j'ai établi une bonne analyse sur ce point ?
Piégé, le concerné plaça son index contre sa lèvre et répondit en plissant ses yeux: - Oui ! C'était parfait !
Heureux de cette réponse, Eli continua sa démonstration. Cal soupira son soulagement. Il baissa son regard sur la table et découvrit le papier sur lequel il avait écrit son précédent message. Un nouveau mot venait d'être rédigé. Il reconnu l'écriture fine et régulière de Gillian et lu: « Pas autant que toi ! Mr je bluffe alors que j'ai rien suivi!»
L'expert en mensonge manqua de rire mais se retint. De ses yeux d'expert, il remarqua l'index de son amie emprisonné par sa main gauche, signe qu'elle ne souhaitait pas qu'on l'interroge. Il arbora un sourire triomphant puis s'exclama: - Hmm Loker, excusez-moi de vous couper dans vôtre présentation plus que passionnante mais... je crois que Gillian à une question à poser !
L'homme à l'honnêteté radical s'arrêta de parler. Toutes les têtes convergèrent vers l'intéressée. Surprise par cet intérêt soudain, Gillian balbutia quelques mots incompréhensibles et tourna sa tête vers son collègue lui offrant un immense sourire. Il avait osé... Elle lui lança le plus violent des regards noirs et l'entendit renchérir:
- On t'écoute Gillian !
- Mais oui... Hum ! Je voulais savoir... Un battement plus tard, son regard se balada instinctivement sur la table. Le dossier qu'Eli, avait préparé pour chacune des personnes présentes, attira son attention. Un éclair de génie traversa son esprit. - Je voulais savoir si votre expérience a été effectuée qu'une seule fois pour affirmer votre hypothèse ou si vous aviez comparé d'autres données semblable afin de confirmer cette théorie ?
- Heu... Oui c'est une très bonne question. En effet j'ai effectué une comparaison avec trois groupes différents pour la même expérience, mais je comptais vous le montrez plus tard !
- Très bien, vous pouvez poursuivre Eli.
Loker s'exécuta. Après ça, Foster forma ses mains en pyramide pour offrir un sourire des plus victorieux à son ami. Ce dernier se laissa couler dans son siège. Un point pour elle. Il étendit ses jambes de tout son long et croisa ses mains contre son ventre. D'un petit sourire en coin, il regarda Gillian avec une étincelle d'envie dans les yeux. Il s'apprêta à changer de position, mais s'abstint lorsqu'il remarqua que la psychologue releva ses cheveux pour effectuer une sorte de chignon éphémère. À ce geste, il afficha une mine interrogative. Elle savait parfaitement ce que cela signifiait et elle savait qu'il l'observait, alors pourquoi...? À moins qu'elle voulait pimenter un peu le jeu... songea t-il entre sérieux et amusement. Il devait prouver sa théorie et se gratta légèrement son torse. Gillian capta le geste. Elle pencha sa tête sur le côté et passa de manière nonchalante une main sur son cou. Lightman comprit le message. Il s'empressa d'écrire un autre mot puis le glissa à sa collègue. Elle l'attrapa, et pinça sa lèvre inférieure à la lecture du message : « Jolie robe, quoique un peu trop décolletée... Tu n'essayerais pas d'attirer le regard de quelqu'un ? »
Gillian ria intérieurement et inscrit ses pensées sur le même papier. Son ami continua de l'observer avec sa tête penchée et son sourire amusé. Elle renvoya la feuille. Celle-ci faillit rejoindre le sol mais Cal l'intercepta de justesse.
« Vu ta micro-démangeaison, je crois que c'est plutôt toi qui aimerais attirer le regard d'une personne...» Il ria légèrement. À cet amusement, plusieurs têtes tournèrent dans sa direction. Cal comprit son manque de discrétion et s'expliqua avec rapidité:
- Hum c'est juste que cette image de gorille m'a fait penser à quelqu'un que je connais ! Il montra pour preuve la photo d'un groupe de l'espèce en question dans le dossier de présentation. Patron et employé s'échangèrent un long regard bien que le reste de l'assistance gloussa en comprenant le fort sous-entendu. Loker leva ses yeux au ciel en songeant que Lightman ne le laisserait jamais tranquille. Il lâcha un soupir blasé puis reprit là où il s'était arrêté. Cal lança un regard rieur à Gillian qui lui envoya un nouveau papier. Et c'est avec un autre sourire qu'il lu:
« Bien joué Mr je lance une blague pour détourner l'attention !»
Il gribouilla un autre mot. Il le renvoya devant le regard suspicieux de Ria, mais elle le détourna assez rapidement lorsqu'elle rencontra celui noir de son patron.
« Tu sais si tu veux me donner un surnom Mr Expert en langage corporel m'irais parfaitement...Ps: tu peux y voir un double sens !» lut Gillian. Elle vit l'expert en mensonge se passer avec discrétion sa langue sur les lèvres. Elle secoua encore sa tête de droite à gauche en arborant un magnifique sourire. Elle commença à écrire un autre message et le renvoya comme les fois précédentes. Cal l'intercepta:
« Comment pourrais-je le savoir, je n'ai aucune données qui prouveraient ce que tu avances...»
La bouche de Cal s'ouvrit en grand. Il venait d'être pris dans son propre piège. Depuis le départ, il pensait détenir le dessus sur le petit jeu commun, mais la jeune femme venait de réussir un coup de maître. Elle l'avait déstabilisé et s'était hissée en haut du podium. Ne s'avouant pas vaincu, il gribouilla quelques mots sur le papier puis le rendit à sa collègue. D'une main sensuelle dans ses cheveux, elle lut :« Mais rien ne t'empêches de faire des expériences pour prouver mon hypothèse et même plusieurs fois si tu le souhaites... Et en tant que scientifique il est de ton devoir de vérifier chaque "paramètre"...» Elle racla légèrement sa gorge. Ses joues venaient de prendre une teinte cramoisi. Non loin, un homme à lunette remarqua sa subite gêne et demanda inquiet:
- Un problème Dr Foster ?
- Hum ! Non Henry tout va bien ! Il fait juste un peu chaud je trouve !
- Ah ? Pourtant le thermomètre indique des températures inférieur à l'extérieur et il n'y a pas de chauffage dans la pièce à cause des restrictions budgétaires ! rétorqua Cal le plus impassible possible alors que tout dans sa gestuelle prouvait qu'il voulait éclater de rire. Il était pas croyable... Gillian roula ses yeux et ajouta: - Je dois surement couvrir quelque chose, c'est pour ça.
Henry hocha simplement sa tête et focalisa à nouveau son attention sur Eli. La psychologue regarda avec suspicion l'expert en mensonge qui lui indiqua d'un simple regard de lire le papier qu'il venait de lui renvoyer. La feuille entre ses mains, elle lu:« Si tu veux jouer au Docteur pour te soigner je suis ton homme...Honey...»
Ah il se croyait malin et bien il allait voir ce qu'il allait voir ! Puis toujours avec un grand sourire, elle renvoya le papier avec un nouveau mot de sa part. Un petit rictus se dessina sur le visage de Lightman lorsqu'il lut :« Oui mais toi tu as un doctorat en psychologie, pas en médecine... Dommage...My Dear!»
Il reprit son stylo puis redonna le papier vingt secondes plus tard. Gillian resta dubitative avant même de lire le message. « Si tu préfères les divans c'est comme tu veux... C'est juste moins confortable ! Foi d'expert !»
Sa gorge devint subitement très sèche alors que des images non conventionnelles passèrent dans son esprit. Elle releva lentement sa tête. Les regards des deux experts se rencontrèrent. Un échange intense se produit. Au de là des expressions et de leurs définitions, un courant d'électrique fusionnel venait de s'être créé entre les deux êtres. Rien ne semblait avoir plus d'importance que cet instant. Tout autour d'eux n'était que brouhaha et ombres floues. Leurs pupilles se dilatèrent, leurs regards noirs de désir s'intensifièrent et leurs souffles s'écourtèrent... Que leur arrivaient-ils ? Puis sans savoir pourquoi quelque chose en eux leur dicta de se lever d'un seul bond de leur chaise. Ils étaient debout mais n'avaient pourtant pas le souvenir de l'avoir décidé. Sans couper leur échange visuel, ils commencèrent à se diriger avec rapidité en direction de la sortie.
- Heuu...Vous partez ? les arrêta Loker à mi-chemin. Je n'ai même pas encore fini !
- Gillian est malade je l'emmène se faire soigner ! expliqua expressément Cal en poussant celle-ci à sortir.
- Mais...
- C'était un excellent travail Loker ! scanda Gillian à l'encadrement. Faites nous un résumer et dès que je serai rétabli dans 1 jour je... Cal la poussa du coude. Elle se rectifia : - Dans deux jours, je vous dirais ce qu'en j'en penserai !
- Mais...
Loker regarda impuissant ses patrons s'éclipser sans plus de cérémonie. Telle la figurine du chien sur les plages arrières des voitures, Eli écarta ses bras désabusés face à ses collègues compatissants. Plusieurs mois de travaille pour ça ?! Il jeta contrarié son dossier sur la table. Touchée par la détresse de son ami, Ria le tempéra:
- Calme toi Eli...
- Comment veux tu que je me calme alors que cela fait plus d'un mois que je bosse sur cette observation ! Et eux, ils partent comme ça !
- Attends, je les ai vu noter des choses sur cette feuille. Peut-être qu'ils ont écris des annotations sur ton projet !
- Fais voir..., soupira t-il toujours aussi blasé. Torres attrapa le papier non loin d'elle et le donna à Eli sans préalablement le lire. Au même instant, Cal et Gillian marchèrent, côte à côte avec un regard fixe dans les couloirs du Lightman Group.
- Chez toi ou chez moi ? demanda Gillian sur un ton neutre.
- Chez toi, Em' est à la maison, répondit Cal sur le même ton alors qu'il passa une main derrière le dos de la jeune femme afin de la faire avancer plus rapidement vers la sortie.
FIN*
Morale de l'histoire : Ne jamais laisser un papier de ce genre à ses employés ! Vous risquez d'avoir de mauvaises surprises le lendemain matin ! Surtout avec un homme à l'honnêteté radical ! Aaah l'amour rend stup... Pas très intelligent !
Bon sang ! jura intérieurement l'expert en mensonge dans sa position avachie fétiche. C'est avec son coude posé sur la table et sa tête reposant dans le creux de sa main, qu'il ragea: Qu'est-ce qu'il avait fait pour mériter cela ?! Non sérieusement?! Même l'enfer devait être plus chaleureux que ça ! Il allait mourir sur place, c'était sûr ! Encore 1 H ! s'écria t-il intérieurement en regardant sa montre d'un air dépité. Il s'apprêta à se taper la tête contre la surface de la table lorsqu'un léger rire attira son attention. Il éleva son regard et rencontra le visage de sa meilleure amie essayant tant bien que mal de dissimuler son amusement derrière un léger sourire. Haha elle avait osé l'observer sans qu'il ne s'en aperçoive ! Elle voulait jouer à ça ? Très bien mais elle allait perdre ! pensa l'homme amusé par ce nouveau jeu. Pendant que Loker parla des effets comportementaux sur un gorille inconnu intégré dans un groupe, Cal se concentra sur les yeux de la jeune femme. Son regard semblait fixe et ses paupières ne clignaient presque pas. Ce qui indiquait que la conversation ne l'intéressait pas du tout. Il ria intérieurement en commençant à écrire sur une feuille de papier pour la glisser en toute discrétion à sa collègue. À la vue du message, Foster fronça ses sourcils et lut :
« Alors ? On ne s'ennuie pas trop ?!»
Après sa lecture, Lightman analysa son langage corporel. Elle s'empêcha d'éclater de rire, chose qui le fit grandement sourire. Devant le regard rieur de son ami, la psychologue releva sa tête pour la tourner de droite à gauche en signe de désolation. Il s'apprêta à écrire un nouveau mot mais Loker l'arrêta dans ses intentions:
- Docteur Lightman, pensez vous que j'ai établi une bonne analyse sur ce point ?
Piégé, le concerné plaça son index contre sa lèvre et répondit en plissant ses yeux: - Oui ! C'était parfait !
Heureux de cette réponse, Eli continua sa démonstration. Cal soupira son soulagement. Il baissa son regard sur la table et découvrit le papier sur lequel il avait écrit son précédent message. Un nouveau mot venait d'être rédigé. Il reconnu l'écriture fine et régulière de Gillian et lu: « Pas autant que toi ! Mr je bluffe alors que j'ai rien suivi!»
L'expert en mensonge manqua de rire mais se retint. De ses yeux d'expert, il remarqua l'index de son amie emprisonné par sa main gauche, signe qu'elle ne souhaitait pas qu'on l'interroge. Il arbora un sourire triomphant puis s'exclama: - Hmm Loker, excusez-moi de vous couper dans vôtre présentation plus que passionnante mais... je crois que Gillian à une question à poser !
L'homme à l'honnêteté radical s'arrêta de parler. Toutes les têtes convergèrent vers l'intéressée. Surprise par cet intérêt soudain, Gillian balbutia quelques mots incompréhensibles et tourna sa tête vers son collègue lui offrant un immense sourire. Il avait osé... Elle lui lança le plus violent des regards noirs et l'entendit renchérir:
- On t'écoute Gillian !
- Mais oui... Hum ! Je voulais savoir... Un battement plus tard, son regard se balada instinctivement sur la table. Le dossier qu'Eli, avait préparé pour chacune des personnes présentes, attira son attention. Un éclair de génie traversa son esprit. - Je voulais savoir si votre expérience a été effectuée qu'une seule fois pour affirmer votre hypothèse ou si vous aviez comparé d'autres données semblable afin de confirmer cette théorie ?
- Heu... Oui c'est une très bonne question. En effet j'ai effectué une comparaison avec trois groupes différents pour la même expérience, mais je comptais vous le montrez plus tard !
- Très bien, vous pouvez poursuivre Eli.
Loker s'exécuta. Après ça, Foster forma ses mains en pyramide pour offrir un sourire des plus victorieux à son ami. Ce dernier se laissa couler dans son siège. Un point pour elle. Il étendit ses jambes de tout son long et croisa ses mains contre son ventre. D'un petit sourire en coin, il regarda Gillian avec une étincelle d'envie dans les yeux. Il s'apprêta à changer de position, mais s'abstint lorsqu'il remarqua que la psychologue releva ses cheveux pour effectuer une sorte de chignon éphémère. À ce geste, il afficha une mine interrogative. Elle savait parfaitement ce que cela signifiait et elle savait qu'il l'observait, alors pourquoi...? À moins qu'elle voulait pimenter un peu le jeu... songea t-il entre sérieux et amusement. Il devait prouver sa théorie et se gratta légèrement son torse. Gillian capta le geste. Elle pencha sa tête sur le côté et passa de manière nonchalante une main sur son cou. Lightman comprit le message. Il s'empressa d'écrire un autre mot puis le glissa à sa collègue. Elle l'attrapa, et pinça sa lèvre inférieure à la lecture du message : « Jolie robe, quoique un peu trop décolletée... Tu n'essayerais pas d'attirer le regard de quelqu'un ? »
Gillian ria intérieurement et inscrit ses pensées sur le même papier. Son ami continua de l'observer avec sa tête penchée et son sourire amusé. Elle renvoya la feuille. Celle-ci faillit rejoindre le sol mais Cal l'intercepta de justesse.
« Vu ta micro-démangeaison, je crois que c'est plutôt toi qui aimerais attirer le regard d'une personne...» Il ria légèrement. À cet amusement, plusieurs têtes tournèrent dans sa direction. Cal comprit son manque de discrétion et s'expliqua avec rapidité:
- Hum c'est juste que cette image de gorille m'a fait penser à quelqu'un que je connais ! Il montra pour preuve la photo d'un groupe de l'espèce en question dans le dossier de présentation. Patron et employé s'échangèrent un long regard bien que le reste de l'assistance gloussa en comprenant le fort sous-entendu. Loker leva ses yeux au ciel en songeant que Lightman ne le laisserait jamais tranquille. Il lâcha un soupir blasé puis reprit là où il s'était arrêté. Cal lança un regard rieur à Gillian qui lui envoya un nouveau papier. Et c'est avec un autre sourire qu'il lu:
« Bien joué Mr je lance une blague pour détourner l'attention !»
Il gribouilla un autre mot. Il le renvoya devant le regard suspicieux de Ria, mais elle le détourna assez rapidement lorsqu'elle rencontra celui noir de son patron.
« Tu sais si tu veux me donner un surnom Mr Expert en langage corporel m'irais parfaitement...Ps: tu peux y voir un double sens !» lut Gillian. Elle vit l'expert en mensonge se passer avec discrétion sa langue sur les lèvres. Elle secoua encore sa tête de droite à gauche en arborant un magnifique sourire. Elle commença à écrire un autre message et le renvoya comme les fois précédentes. Cal l'intercepta:
« Comment pourrais-je le savoir, je n'ai aucune données qui prouveraient ce que tu avances...»
La bouche de Cal s'ouvrit en grand. Il venait d'être pris dans son propre piège. Depuis le départ, il pensait détenir le dessus sur le petit jeu commun, mais la jeune femme venait de réussir un coup de maître. Elle l'avait déstabilisé et s'était hissée en haut du podium. Ne s'avouant pas vaincu, il gribouilla quelques mots sur le papier puis le rendit à sa collègue. D'une main sensuelle dans ses cheveux, elle lut :« Mais rien ne t'empêches de faire des expériences pour prouver mon hypothèse et même plusieurs fois si tu le souhaites... Et en tant que scientifique il est de ton devoir de vérifier chaque "paramètre"...» Elle racla légèrement sa gorge. Ses joues venaient de prendre une teinte cramoisi. Non loin, un homme à lunette remarqua sa subite gêne et demanda inquiet:
- Un problème Dr Foster ?
- Hum ! Non Henry tout va bien ! Il fait juste un peu chaud je trouve !
- Ah ? Pourtant le thermomètre indique des températures inférieur à l'extérieur et il n'y a pas de chauffage dans la pièce à cause des restrictions budgétaires ! rétorqua Cal le plus impassible possible alors que tout dans sa gestuelle prouvait qu'il voulait éclater de rire. Il était pas croyable... Gillian roula ses yeux et ajouta: - Je dois surement couvrir quelque chose, c'est pour ça.
Henry hocha simplement sa tête et focalisa à nouveau son attention sur Eli. La psychologue regarda avec suspicion l'expert en mensonge qui lui indiqua d'un simple regard de lire le papier qu'il venait de lui renvoyer. La feuille entre ses mains, elle lu:« Si tu veux jouer au Docteur pour te soigner je suis ton homme...Honey...»
Ah il se croyait malin et bien il allait voir ce qu'il allait voir ! Puis toujours avec un grand sourire, elle renvoya le papier avec un nouveau mot de sa part. Un petit rictus se dessina sur le visage de Lightman lorsqu'il lut :« Oui mais toi tu as un doctorat en psychologie, pas en médecine... Dommage...My Dear!»
Il reprit son stylo puis redonna le papier vingt secondes plus tard. Gillian resta dubitative avant même de lire le message. « Si tu préfères les divans c'est comme tu veux... C'est juste moins confortable ! Foi d'expert !»
Sa gorge devint subitement très sèche alors que des images non conventionnelles passèrent dans son esprit. Elle releva lentement sa tête. Les regards des deux experts se rencontrèrent. Un échange intense se produit. Au de là des expressions et de leurs définitions, un courant d'électrique fusionnel venait de s'être créé entre les deux êtres. Rien ne semblait avoir plus d'importance que cet instant. Tout autour d'eux n'était que brouhaha et ombres floues. Leurs pupilles se dilatèrent, leurs regards noirs de désir s'intensifièrent et leurs souffles s'écourtèrent... Que leur arrivaient-ils ? Puis sans savoir pourquoi quelque chose en eux leur dicta de se lever d'un seul bond de leur chaise. Ils étaient debout mais n'avaient pourtant pas le souvenir de l'avoir décidé. Sans couper leur échange visuel, ils commencèrent à se diriger avec rapidité en direction de la sortie.
- Heuu...Vous partez ? les arrêta Loker à mi-chemin. Je n'ai même pas encore fini !
- Gillian est malade je l'emmène se faire soigner ! expliqua expressément Cal en poussant celle-ci à sortir.
- Mais...
- C'était un excellent travail Loker ! scanda Gillian à l'encadrement. Faites nous un résumer et dès que je serai rétabli dans 1 jour je... Cal la poussa du coude. Elle se rectifia : - Dans deux jours, je vous dirais ce qu'en j'en penserai !
- Mais...
Loker regarda impuissant ses patrons s'éclipser sans plus de cérémonie. Telle la figurine du chien sur les plages arrières des voitures, Eli écarta ses bras désabusés face à ses collègues compatissants. Plusieurs mois de travaille pour ça ?! Il jeta contrarié son dossier sur la table. Touchée par la détresse de son ami, Ria le tempéra:
- Calme toi Eli...
- Comment veux tu que je me calme alors que cela fait plus d'un mois que je bosse sur cette observation ! Et eux, ils partent comme ça !
- Attends, je les ai vu noter des choses sur cette feuille. Peut-être qu'ils ont écris des annotations sur ton projet !
- Fais voir..., soupira t-il toujours aussi blasé. Torres attrapa le papier non loin d'elle et le donna à Eli sans préalablement le lire. Au même instant, Cal et Gillian marchèrent, côte à côte avec un regard fixe dans les couloirs du Lightman Group.
- Chez toi ou chez moi ? demanda Gillian sur un ton neutre.
- Chez toi, Em' est à la maison, répondit Cal sur le même ton alors qu'il passa une main derrière le dos de la jeune femme afin de la faire avancer plus rapidement vers la sortie.
FIN*
Morale de l'histoire : Ne jamais laisser un papier de ce genre à ses employés ! Vous risquez d'avoir de mauvaises surprises le lendemain matin ! Surtout avec un homme à l'honnêteté radical ! Aaah l'amour rend stup... Pas très intelligent !