L'art de mentir
Une jeune fille disparut, plusieurs suspects en liste, les deux experts en mensonge devront faire attention à tous les détails pour lever le voile sur cette affaire. Un problème n'arrivant jamais seul, du côté de leur vie familiale, un coup de pinceau sera à faire pour régler le problème. Genre: Général Note: Nick, Louise ont 10 ans, Seth 7 ans et Emily a 16 ans. |
CHAPITRE 2 : ANAMORPHOSE
La route étant bien dégagée, le couple arriva rapidement et sans encombre chez les parents de la jeune fille disparut. Cal et Gillian sortirent d'un seul chef de leur véhicule et observèrent avec attention le lieu de vie de la famille. Tous deux savaient que chaque détail avait toute son importance dans la présumée affaire. La demeure en question semblait être à première vue comme parfaite. Assez grande, peinture blanchâtre, au porche nickel, jardin au gazon coupé au mini-mètre près, arbuste taillé en forme généreuse le tout protégé d'une barrière de bois au bout taillé en pointe. Le parfait cliché de la petite famille de banlieue aisée.
- Pas mal la maison, déclara Cal d'une petite moue de sa bouche en claquant sa portière.
- Les apparences sont souvent trompeuses, lui fit remarquer sa compagne en se dirigeant avec son homme vers la belle demeure en question.
- Tu penses qu'on va rencontrer Norman Bates ? demanda t-il en fourrant ses deux mains dans ses poches.
- On peut s'attendre à tout…
- Tu parles et j'observe.
D'un regard entendu, Gillian actionna la sonnette de la porte d'entrée pour prévenir les propriétaires de leur arrivée. Ils n'eurent pas à attendre bien longtemps devant la porte que celle-ci s'ouvrit sur une femme au visage lasse et attristé. D'un seul regard, Cal l'observera très rapidement de sa tenue chic à sa parfaite coupe de cheveux. Elle portait une robe noire assez luxueuse lui coupant aux genoux ainsi qu'un fin collier rutilant autour de son cou pouvant s'apparenter à de l'or. L'image de la belle maison associée à son apparence de femme parfaite semblait interroger Cal. Tous ces éléments combinés n'était-ce pas justement un moyen exagéré de cacher quelque chose de plus dérangeant ?
- Madame Price ? questionna Gillian au pas de la porte.
- Oui ! Vous devez être les experts dont le lieutenant Kowalski m'a parler, argua la maitresse de maison.
- C'est ça, je suis le Dr Gillian Lightman et voici le Dr Cal Lightman, les présenta Gillian d'un va et vient de sa main alors que son mari n'offrit qu'un mince sourire à la mère désespérée.
- Vous êtes…, dit madame Price de manière implicite.
- Mariés oui, certifia rapidement la psychologue pour ne pas s'attarder sur le sujet.
- Oh heu venez entrer… Mon mari et le lieutenant vous attendent dans le salon, expliqua t-elle d'une petite voix en s'effaçant de la porte pour laisser entrer les deux consultants et rejoindre la salle indiquée. En pénétrant dans la pièce à vivre, Cal aperçu Kowalski assise, sur un fauteuil, en face d'un homme qui se trouvait sur un canapé. Par son expression atterrée, il songea qu'il devait sans doute s'agir du père de la disparut.
- Mr Price ! Je vous présente les docteurs Cal et Gillian Lightman. Ce sont les experts en mensonges dont je vous ai parlé ! expliqua la policière.
- Bonjour, vous pouvez vous assoir je vous en pris. Les salua l'homme en indiquant au couple de prendre place sur des fauteuils en cuir. Obtempérant sans condition, les deux Lightman remarquèrent rapidement que celui-ci semblait tenter de reprendre la maitrise de ses émotions. Pour soutenir son mari dans cette épreuve difficile, la femme de Price prit place à ses côtés afin de garder sa main dans la sienne. Les conventions sociales effectuées, Gillian décida de poser la première question à Mr Price en pensant qu'il était sans doute plus disposé à répondre aux questions de l'interrogatoire.
- Mr Price, on nous a dit que votre fille avait disparut depuis cinq jours. Pourquoi ne pas avoir appelé la police plus tôt ?
- Jessica… Est une jeune fille très indépendante… Vous savez comment ils sont à cet âge, vivre leur vie, trouver un métier, ne plus être sur le dos de leurs parents…
- Vous pensez qu'elle aurait pu fuguer ?
Suite à cette question, les deux parents se jaugèrent du regard lorsque le père affirma:-Ma fille n'aurait jamais fugué. Et même si cela avait été le cas elle serait revenue !
- Vous le pensez réellement ! L'appuya Cal d'un geste de la main.-Mais pourquoi je vois de la culpabilité sur vos visages ?
- Ce n'est… Ce n'est pas ce que vous croyez…, bredouilla t-il en passant mécaniquement une main sur son front.
- Mr Price, plus vite vous nous le direz plus on aura de chance de retrouver votre fille !
- Jess'… sort avec un garçon du nom de John Powel…, avoua t-il d'un seul souffle.
- Je n'étais pas au courant de ça, déclara Kowalski interloquée par cette nouvelle.
- Pouvez-vous nous en dire plus sur lui ? quémanda Gillian dans une expression concernée.
- Il est plus vieux qu'elle… Il a 28 ans, il travaille comme garagiste. Ils se sont rencontrés dans un concert de Rock et depuis ils ne sont plus quittés. Je pensais que c'était juste pour nous provoquer mais leur relation a perduré. Mais je peux vous assurer qu'elle ne serait jamais partit comme ça, en tout cas pas sans nous avoir rien dit… Elle a sa famille, ses amis ici ! Et elle voulait faire une école d'art après son diplôme…
Pendant son récit, Mme Price en avait profité pour se lever et aller chercher une sorte de toile de taille moyenne ; entreposée sur un meuble de bois où photo de famille et souvenir se côtoyaient. Revenant au près du groupe, elle donna, d'une main tremblante, le tableau en question à la psychologue.
- Elle est très douée vous savez…, allégua la mère attristée.
Posant ses yeux sur la peinture, Gillian en observa chaque détail d'un oeil émerveillé. La beauté de la technique utilisée sur cette toile en était saisissant. Celle-ci était composée d'une jeune femme, au sourire discret presque invisible, assis sur une chaise avec en fond un jardin en floraison. Le tout semblait dégager une certaine tranquillité mélanger à une mélancolie dû au lointain regard perdu, du sujet peint, dans l'horizon.
- C'est magnifique, approuva Gillian, d'un sourire.
- Écouter, je sais ce que vous pensez... Que notre fille aurait pu partir avec lui mais ce n'est pas son genre ! certifia Mr Price avec toute la sincérité dont il était capable.
- Vous savez, on ne sait pas toujours ce qui peut se passer dans leur tête d'adolescent…, répliqua Cal avec des mouvements de ses mains.
- Vous avez des enfants Dr Lightman ? demanda t-il affligé.
- J'en ai quatre.
- Donc vous savez ce que je peux ressentir. Ma fille n'aurait jamais quitté notre maison, pas comme ça !
Cal contempla le visage désemparé du père et songea qu'il savait parfaitement ce que cet homme pouvait ressentir à cet instant. Cette rage de ne pas avoir sut protéger sa famille, de ne pas avoir été là. Il espérait ne jamais vivre ça...
- Mr Price pourrions nous allez voir sa chambre ? exigea soudainement Gillian
- Heu…Oui… c'est à l'étage, deuxième porte à droite, indiqua Mme Price à ses visiteurs.
- Merci, dit-elle en se levant en même temps que son compagnon afin de se diriger à l'étage énoncé. Désormais seule avec les parents, Kowalski décida de profiter de ce moment d'intimité pour approfondir un peu plus son enquête sur ce nouveau suspect qui s'ajoutait à la liste de cette disparition. Pendant ce temps, les deux expert en mensonge s'étaient mit en quête de fouiller la chambre de la jeune fille disparut. En poussant la porte de la pièce, ils découvrirent une chambre parfaitement rangée et décorée de différents tableaux ainsi que de dessins peints par l'adolescente. Gillian fit le tour de la chambre et examina avec attention les différentes oeuvres disséminés un peu partout.
- C'est vrai qu'elle est douée, souffla Gillian impressionnée.
- Hmm, fit Cal en prenant un portrait de l'adolescente en question accompagnée de deux de ses amies. Alertée par le ton abattu de son homme, la jeune femme tourna son regard sur celui-ci et aperçu l'expression de son visage mêlant à la fois tristesse et colère.
- Cal ? Ça va ? demanda t-elle inquiète en se rapprochant de son compagnon.
- Ouais ça va… C'est juste que je me dis que ça pourrait être nous…
Par son regard perdu, elle comprit que son mari se reflétait en Price et pour dissiper ses inquiétudes elle posa une main affectueuse sur son avant bras.
- Si un de mes enfants disparaissaient du jour au lendemain sans savoir où il se trouve… je crois que je ne me le pardonnerais jamais et que je ferais tout ce qu'il y ait en mon pouvoir pour les retrouver…
- Je sais, souffla t-elle dans un mince sourire en encrant son regard tendre dans celui rassuré de l'homme tout en caressant tendrement sa joue rugueuse de sa main. Lui rendant son sourire, Cal se sentit plus apaisé lorsque Gillian coupa ce moment intimiste en déclarant:-Cal regarde sur la photo ! Tu as vu la positon de la jeune fille à droite de Jessica ?
Fixant l'adolescente en question, il remarqua en effet une certaine animosité qui se dégageait de son langage corporel.
- C'est de la haine cachée sous un magnifique sourire à glacé le sang ! Je crois qu'on a trouvé notre Norman Bates, affirma t-il en échangeant un regard entendu avec sa femme. Descendant tous les deux au rez-de chaussé avec la photo qu'ils venaient de trouver, le couple s'empressa de revenir auprès des Price.
- Mme Price, qui sont les deux jeune filles sur cette photo ? demanda Gillian en lui présentant le cadre en question.
- Celle de droite c'est Mélanie Klein et celle de gauche c'est Chelsea Burton. Ce sont les meilleures amies de Jess', elles se connaissent depuis l'enfance.
- Les meilleures amies du monde, marmonna Cal d'une petite moue de sa bouche.
- Vous pouvez nous dire où elles habitent ?
- Pourquoi ? questionna la mère intriguée par cette curieuse demande.
- Si Jessica voulait vraiment partir avec ce John Powell, je pense qu'elle en aurait parlé avec ses amies.
Mme Price, comprenant dans l'immédiat l'enjeu de la demande, hocha positivement sa tête et partit donner à Kowalski le nom des habitations exigées. Ceci fait, le petit groupe d'investigation se rendit d'abord chez Chelsea Burton pour acquérir quelques renseignements de sa part. La maison de cette dernière semblait être à l'identique de celle des Price. Bien agencée sans aucune trace de saleté que cela soit à l'extérieur où à l'intérieur. Avertissant de leur arrivée, ils n'eurent aucun mal à entrer dans la demeure lorsque Kowalski présenta sa plaque de police à la maitresse de maison. Passant le pas de la porte, Cal laissa glisser son regard sur la décoration corrélant chic et sobriété. Conviés à s'installer dans le salon, les trois protagonistes durent emprunter un long couloir menant à la pièce désirée. De sa démarcha habituelle, l'expert en mensonge remarqua la pose d'un grand tableau coloré habillant le mur blanchâtre du glacial corridor. Ne s'attardant pas devant l'oeuvre, il suivit les pas de la propriétaire qui leur indiqua de prendre place sur les fauteuils prévu à cet effet. Ayant déjà préparé du thé avant la venue de ses convives, Mme Burton versa, à l'aide d'une théière, de la boisson chaude dans chacune des tasses de ses invités.
- Mme Burton, je pense que vous êtes déjà au courant de la disparition de Jessica ? questionna l'agent de police assise en face de l'interrogée qui se trouvait sur le canapé.
- Oui j'en ai entendu parler par sa mère ! C'est vraiment horrible. J'espère qu'il vont vite la retrouver, déclara t-elle en donnant une tasse à Gillian qui la remercia d'un fin sourire.
- Nous savons que votre fille, Chelsea, est une des amies de Jessica.
- En effet elles sont très proche. Elles partagent toutes les deux la même passion pour l'art.
- Pourrions-nous nous entretenir un instant avec elle afin de lui poser quelques questions qui nous aiderait à retrouver Jessica ?
- Et bien… Elle ne va pas tarder à rentrer du lycée donc vous pourrez l'interroger dès qu'elle reviendra. Bien que je pense qu'elle ne vous dira rien de plus que je ne peux vous en dire…
Perplexe par ces dires, Cal, debout au côté de sa femme avec sa tasse de thé à la main, demanda:-Comment vous pouvez en être si sur ?
- Chelsea et elle ne se parlent plus depuis plus de deux semaines.
- Quelle en est la raison ?
- La fille des Burton, est une adolescente très dominatrice, prête à tout pour arriver à son but… Lors d'un concours, pour une entrée à une école d'art prestigieuse, Chelsea et elle devaient faire un projet ensemble mais au dernier moment elle s'est désistée en laissant Chelsea dans l'embarras…, relata Mme Burton en contractant une demi-seconde sa mâchoire pour ensuite empoigner sa tasse de thé et boire une gorgée. Le téléphone raisonnant dans toute la maisonnée, Burton dû s'excuser auprès de ses convives pour aller répondre à l'appel. Lorsqu'elle disparut totalement de la pièce, Gillian reposa sa boisson sur la petite table basse et regarda son compagnon qui, par un haussement de sourcil, lui fit comprendre qu'il partageait la même impression.
- Tu as vu ?
- Oh que oui…, souffla t-il en appuyant son affirmation par une gorgée de sa boisson.
- Quoi ? Qu'est-ce que vous avez-vu ? Leur demanda Kowalski déboussolée.
- L'animosité que Mme Burton porte envers Jessica, stipula la psychologue.
- Comment vous pouvez savoir ça ?
- À chaque fois que Mme Burton parlait de Jess', elle établissait une sorte de distension pour la définir, elle, la fille des Burton…
- Son langage corporel démontrait aussi son amertume pour Jessica, renchérit Lightman.
- Mais quelle en serait la raison ?
- C'est ce qu'il faut qu'on cherche à savoir…, allégua Gillian.
- Lieutenant Kowalski ? L'interpella Mme Burton qui revenait auprès des trois investigateurs.
- Oui ?
- Ma fille, Chelsea, est retenue pour la présentation de ses oeuvres d'un vernissage improvisé avec le directeur et les professeurs de son lycée. Je crains que si vous vouliez lui parler il faudra patienter.
- Dites-nous simplement le nom de son lycée Mme Burton, signifia la policière.
- Bien…, souffla t-elle en contractant à nouveau sa mâchoire pour ensuite élever légèrement sa tête dans un signe de fierté. Pendant que celle-ci donnait le renseignement voulu, Cal sentit son portable vibrer dans sa poche de jean. Dans un geste rapide, il reposa sa tasse, sortit son téléphone et fronça ses sourcils d'incompréhension à la vue du nom de son correspondant.
- Excuser moi, je dois répondre, s'excusa t-il en s'éloignant du groupe pour prendre l'appel en toute discrétion.
- Merci Mme Burton. Et si jamais vous savez quelque chose qui pourrez nous aider dans cette affaire appeler nous, indiqua Kowalski d'un mince sourire.
- Je n'y manquerais pas, approuva t-elle avec ses mains croisés contre son corps suivit d'une micro-caresse sur l'une d'elle à l'aide de son pouce.
- Bien, on va vous laisser ! Merci pour votre accueil Mme Burton.
- De rien, ce fut un plaisir de vous aider…
Lors de ces familiarités, Gillian s'était levée en jetant plusieurs regard perplexe vers son compagnon qui, toujours au téléphone, semblait adopter un langage corporel assez anxieux.
Quand ils eurent tous quitter la maison, Cal s'était empressé de prendre sa femme à part. Inquiète par son curieux comportement, la jeune femme mima une expression interrogative et l'interrogea:-Quelque chose ne vas pas ?
- Hurm oui…, dit-il mal à l'aise.-Écoutes Gill'… Je veux que tu restes calme, ok ? lui indiqua t-il avec des gestes de ses mains. Gillian remarqua la légère inquiétude sur le visage de son interlocuteur et pensant au pire, elle s'exclama paniquée:-C'est les enfants ?! Il s'est passé quelque chose de grave ?!
- Écoutes chérie je…, fit-il en posant ses deux mains sur chacune des épaules pour la regarder droit dans les yeux afin de la rassurer.
- Bon, c'est pour aujourd'hui ou pour demain ?! proclama Kowalski harassée d'attendre que les deux experts en mensonge finissent leur petite conversation.
- Deux minutes Rocky ! rétorqua l'expert en mensonge d'un geste de la main en direction de l'hispanique qui soupira à ce surnom pour de nouveau dévier son attention sur sa femme angoissée.
- C'est la directrice de l'école de Nick et Louise qui m'a appelé…
- Qu'est-ce qui s'est passé ?! Ils vont bien ?
- Nick s'est battu à l'école. Elle veut qu'on aille s'entretenir avec eux.
- Quoi ? Nick s'est battu ?! Mais comment… pourquoi ? balbutia t-elle perdue.
- Je ne sais pas, elle ne m'a pas donné la raison, répondit-il désolé.
- Bon sang… Il nous manquait plus que ça…, soupira t-elle en se passant une main lasse sur son front. Souhaitant la réconforter, Cal posa une main tendre contre sa joue et face à son désarrois, il lui promit:-Hey… Ça va aller luv', il va bien. Il a juste fait une bêtise et on va régler ça ok ?
- Mmh… tu as raison…
Soulagé de la voir plus apaisée, Cal l'embrassa furtivement puis caressa de nouveau son doux visage.
- Hé les Bonnie and Clyde, on a une enquête je vous ferais dire ! S'écria l'agent de police dans le lointain.
- On arrive ! beugla Lightman pour la brune.-Bon écoutes Gill', je vais aller voir la directrice et toi tu vas avec Kowalski.
- Quoi ? Mais non, je dois venir avec toi on…
- Gill', une jeune fille de 17 ans est peut-être en danger, il faut qu'on la retrouve.
Gillian savait que son mari disait vrai mais en tant que mère le fait de savoir que son fils était peut-être blessé lui brisait le coeur.
- Je vais arranger tout ça et je te dirais ce qu'il en est juste après ok?
Résignée, la psychologue attristé acquiesça silencieusement. Cal l'embrassa sur sa joue puis lui prit sa main pour la guider vers l'agent de police.
- Hey Kowalski ! Il faut que j'aille régler un problème personnel, donc Gillian ira avec vous et je vous rejoindrais plus tard ! expliqua brièvement l'expert en mensonge en se dirigeant avec rapidité vers son hybride.
- Quoi ? Mais…
- Pas de question ! S'il y'a le moindre problème vous m'appeler ! proclama t-il en la pointant de son index avant de rentrer dans sa voiture et démarrer en trombe pour disparaitre à un angle de rue. Son mari partit, Gillian commença à ressentir un noeud se former au creux de sa gorge.
- Bon et bien allons y…, soupira Kowalski en ouvrant la portière du côté conducteur de sa voiture. Reprenant contenance, la psychologue imita la brune et entra dans le véhicule.
À SUIVRE...
- Pas mal la maison, déclara Cal d'une petite moue de sa bouche en claquant sa portière.
- Les apparences sont souvent trompeuses, lui fit remarquer sa compagne en se dirigeant avec son homme vers la belle demeure en question.
- Tu penses qu'on va rencontrer Norman Bates ? demanda t-il en fourrant ses deux mains dans ses poches.
- On peut s'attendre à tout…
- Tu parles et j'observe.
D'un regard entendu, Gillian actionna la sonnette de la porte d'entrée pour prévenir les propriétaires de leur arrivée. Ils n'eurent pas à attendre bien longtemps devant la porte que celle-ci s'ouvrit sur une femme au visage lasse et attristé. D'un seul regard, Cal l'observera très rapidement de sa tenue chic à sa parfaite coupe de cheveux. Elle portait une robe noire assez luxueuse lui coupant aux genoux ainsi qu'un fin collier rutilant autour de son cou pouvant s'apparenter à de l'or. L'image de la belle maison associée à son apparence de femme parfaite semblait interroger Cal. Tous ces éléments combinés n'était-ce pas justement un moyen exagéré de cacher quelque chose de plus dérangeant ?
- Madame Price ? questionna Gillian au pas de la porte.
- Oui ! Vous devez être les experts dont le lieutenant Kowalski m'a parler, argua la maitresse de maison.
- C'est ça, je suis le Dr Gillian Lightman et voici le Dr Cal Lightman, les présenta Gillian d'un va et vient de sa main alors que son mari n'offrit qu'un mince sourire à la mère désespérée.
- Vous êtes…, dit madame Price de manière implicite.
- Mariés oui, certifia rapidement la psychologue pour ne pas s'attarder sur le sujet.
- Oh heu venez entrer… Mon mari et le lieutenant vous attendent dans le salon, expliqua t-elle d'une petite voix en s'effaçant de la porte pour laisser entrer les deux consultants et rejoindre la salle indiquée. En pénétrant dans la pièce à vivre, Cal aperçu Kowalski assise, sur un fauteuil, en face d'un homme qui se trouvait sur un canapé. Par son expression atterrée, il songea qu'il devait sans doute s'agir du père de la disparut.
- Mr Price ! Je vous présente les docteurs Cal et Gillian Lightman. Ce sont les experts en mensonges dont je vous ai parlé ! expliqua la policière.
- Bonjour, vous pouvez vous assoir je vous en pris. Les salua l'homme en indiquant au couple de prendre place sur des fauteuils en cuir. Obtempérant sans condition, les deux Lightman remarquèrent rapidement que celui-ci semblait tenter de reprendre la maitrise de ses émotions. Pour soutenir son mari dans cette épreuve difficile, la femme de Price prit place à ses côtés afin de garder sa main dans la sienne. Les conventions sociales effectuées, Gillian décida de poser la première question à Mr Price en pensant qu'il était sans doute plus disposé à répondre aux questions de l'interrogatoire.
- Mr Price, on nous a dit que votre fille avait disparut depuis cinq jours. Pourquoi ne pas avoir appelé la police plus tôt ?
- Jessica… Est une jeune fille très indépendante… Vous savez comment ils sont à cet âge, vivre leur vie, trouver un métier, ne plus être sur le dos de leurs parents…
- Vous pensez qu'elle aurait pu fuguer ?
Suite à cette question, les deux parents se jaugèrent du regard lorsque le père affirma:-Ma fille n'aurait jamais fugué. Et même si cela avait été le cas elle serait revenue !
- Vous le pensez réellement ! L'appuya Cal d'un geste de la main.-Mais pourquoi je vois de la culpabilité sur vos visages ?
- Ce n'est… Ce n'est pas ce que vous croyez…, bredouilla t-il en passant mécaniquement une main sur son front.
- Mr Price, plus vite vous nous le direz plus on aura de chance de retrouver votre fille !
- Jess'… sort avec un garçon du nom de John Powel…, avoua t-il d'un seul souffle.
- Je n'étais pas au courant de ça, déclara Kowalski interloquée par cette nouvelle.
- Pouvez-vous nous en dire plus sur lui ? quémanda Gillian dans une expression concernée.
- Il est plus vieux qu'elle… Il a 28 ans, il travaille comme garagiste. Ils se sont rencontrés dans un concert de Rock et depuis ils ne sont plus quittés. Je pensais que c'était juste pour nous provoquer mais leur relation a perduré. Mais je peux vous assurer qu'elle ne serait jamais partit comme ça, en tout cas pas sans nous avoir rien dit… Elle a sa famille, ses amis ici ! Et elle voulait faire une école d'art après son diplôme…
Pendant son récit, Mme Price en avait profité pour se lever et aller chercher une sorte de toile de taille moyenne ; entreposée sur un meuble de bois où photo de famille et souvenir se côtoyaient. Revenant au près du groupe, elle donna, d'une main tremblante, le tableau en question à la psychologue.
- Elle est très douée vous savez…, allégua la mère attristée.
Posant ses yeux sur la peinture, Gillian en observa chaque détail d'un oeil émerveillé. La beauté de la technique utilisée sur cette toile en était saisissant. Celle-ci était composée d'une jeune femme, au sourire discret presque invisible, assis sur une chaise avec en fond un jardin en floraison. Le tout semblait dégager une certaine tranquillité mélanger à une mélancolie dû au lointain regard perdu, du sujet peint, dans l'horizon.
- C'est magnifique, approuva Gillian, d'un sourire.
- Écouter, je sais ce que vous pensez... Que notre fille aurait pu partir avec lui mais ce n'est pas son genre ! certifia Mr Price avec toute la sincérité dont il était capable.
- Vous savez, on ne sait pas toujours ce qui peut se passer dans leur tête d'adolescent…, répliqua Cal avec des mouvements de ses mains.
- Vous avez des enfants Dr Lightman ? demanda t-il affligé.
- J'en ai quatre.
- Donc vous savez ce que je peux ressentir. Ma fille n'aurait jamais quitté notre maison, pas comme ça !
Cal contempla le visage désemparé du père et songea qu'il savait parfaitement ce que cet homme pouvait ressentir à cet instant. Cette rage de ne pas avoir sut protéger sa famille, de ne pas avoir été là. Il espérait ne jamais vivre ça...
- Mr Price pourrions nous allez voir sa chambre ? exigea soudainement Gillian
- Heu…Oui… c'est à l'étage, deuxième porte à droite, indiqua Mme Price à ses visiteurs.
- Merci, dit-elle en se levant en même temps que son compagnon afin de se diriger à l'étage énoncé. Désormais seule avec les parents, Kowalski décida de profiter de ce moment d'intimité pour approfondir un peu plus son enquête sur ce nouveau suspect qui s'ajoutait à la liste de cette disparition. Pendant ce temps, les deux expert en mensonge s'étaient mit en quête de fouiller la chambre de la jeune fille disparut. En poussant la porte de la pièce, ils découvrirent une chambre parfaitement rangée et décorée de différents tableaux ainsi que de dessins peints par l'adolescente. Gillian fit le tour de la chambre et examina avec attention les différentes oeuvres disséminés un peu partout.
- C'est vrai qu'elle est douée, souffla Gillian impressionnée.
- Hmm, fit Cal en prenant un portrait de l'adolescente en question accompagnée de deux de ses amies. Alertée par le ton abattu de son homme, la jeune femme tourna son regard sur celui-ci et aperçu l'expression de son visage mêlant à la fois tristesse et colère.
- Cal ? Ça va ? demanda t-elle inquiète en se rapprochant de son compagnon.
- Ouais ça va… C'est juste que je me dis que ça pourrait être nous…
Par son regard perdu, elle comprit que son mari se reflétait en Price et pour dissiper ses inquiétudes elle posa une main affectueuse sur son avant bras.
- Si un de mes enfants disparaissaient du jour au lendemain sans savoir où il se trouve… je crois que je ne me le pardonnerais jamais et que je ferais tout ce qu'il y ait en mon pouvoir pour les retrouver…
- Je sais, souffla t-elle dans un mince sourire en encrant son regard tendre dans celui rassuré de l'homme tout en caressant tendrement sa joue rugueuse de sa main. Lui rendant son sourire, Cal se sentit plus apaisé lorsque Gillian coupa ce moment intimiste en déclarant:-Cal regarde sur la photo ! Tu as vu la positon de la jeune fille à droite de Jessica ?
Fixant l'adolescente en question, il remarqua en effet une certaine animosité qui se dégageait de son langage corporel.
- C'est de la haine cachée sous un magnifique sourire à glacé le sang ! Je crois qu'on a trouvé notre Norman Bates, affirma t-il en échangeant un regard entendu avec sa femme. Descendant tous les deux au rez-de chaussé avec la photo qu'ils venaient de trouver, le couple s'empressa de revenir auprès des Price.
- Mme Price, qui sont les deux jeune filles sur cette photo ? demanda Gillian en lui présentant le cadre en question.
- Celle de droite c'est Mélanie Klein et celle de gauche c'est Chelsea Burton. Ce sont les meilleures amies de Jess', elles se connaissent depuis l'enfance.
- Les meilleures amies du monde, marmonna Cal d'une petite moue de sa bouche.
- Vous pouvez nous dire où elles habitent ?
- Pourquoi ? questionna la mère intriguée par cette curieuse demande.
- Si Jessica voulait vraiment partir avec ce John Powell, je pense qu'elle en aurait parlé avec ses amies.
Mme Price, comprenant dans l'immédiat l'enjeu de la demande, hocha positivement sa tête et partit donner à Kowalski le nom des habitations exigées. Ceci fait, le petit groupe d'investigation se rendit d'abord chez Chelsea Burton pour acquérir quelques renseignements de sa part. La maison de cette dernière semblait être à l'identique de celle des Price. Bien agencée sans aucune trace de saleté que cela soit à l'extérieur où à l'intérieur. Avertissant de leur arrivée, ils n'eurent aucun mal à entrer dans la demeure lorsque Kowalski présenta sa plaque de police à la maitresse de maison. Passant le pas de la porte, Cal laissa glisser son regard sur la décoration corrélant chic et sobriété. Conviés à s'installer dans le salon, les trois protagonistes durent emprunter un long couloir menant à la pièce désirée. De sa démarcha habituelle, l'expert en mensonge remarqua la pose d'un grand tableau coloré habillant le mur blanchâtre du glacial corridor. Ne s'attardant pas devant l'oeuvre, il suivit les pas de la propriétaire qui leur indiqua de prendre place sur les fauteuils prévu à cet effet. Ayant déjà préparé du thé avant la venue de ses convives, Mme Burton versa, à l'aide d'une théière, de la boisson chaude dans chacune des tasses de ses invités.
- Mme Burton, je pense que vous êtes déjà au courant de la disparition de Jessica ? questionna l'agent de police assise en face de l'interrogée qui se trouvait sur le canapé.
- Oui j'en ai entendu parler par sa mère ! C'est vraiment horrible. J'espère qu'il vont vite la retrouver, déclara t-elle en donnant une tasse à Gillian qui la remercia d'un fin sourire.
- Nous savons que votre fille, Chelsea, est une des amies de Jessica.
- En effet elles sont très proche. Elles partagent toutes les deux la même passion pour l'art.
- Pourrions-nous nous entretenir un instant avec elle afin de lui poser quelques questions qui nous aiderait à retrouver Jessica ?
- Et bien… Elle ne va pas tarder à rentrer du lycée donc vous pourrez l'interroger dès qu'elle reviendra. Bien que je pense qu'elle ne vous dira rien de plus que je ne peux vous en dire…
Perplexe par ces dires, Cal, debout au côté de sa femme avec sa tasse de thé à la main, demanda:-Comment vous pouvez en être si sur ?
- Chelsea et elle ne se parlent plus depuis plus de deux semaines.
- Quelle en est la raison ?
- La fille des Burton, est une adolescente très dominatrice, prête à tout pour arriver à son but… Lors d'un concours, pour une entrée à une école d'art prestigieuse, Chelsea et elle devaient faire un projet ensemble mais au dernier moment elle s'est désistée en laissant Chelsea dans l'embarras…, relata Mme Burton en contractant une demi-seconde sa mâchoire pour ensuite empoigner sa tasse de thé et boire une gorgée. Le téléphone raisonnant dans toute la maisonnée, Burton dû s'excuser auprès de ses convives pour aller répondre à l'appel. Lorsqu'elle disparut totalement de la pièce, Gillian reposa sa boisson sur la petite table basse et regarda son compagnon qui, par un haussement de sourcil, lui fit comprendre qu'il partageait la même impression.
- Tu as vu ?
- Oh que oui…, souffla t-il en appuyant son affirmation par une gorgée de sa boisson.
- Quoi ? Qu'est-ce que vous avez-vu ? Leur demanda Kowalski déboussolée.
- L'animosité que Mme Burton porte envers Jessica, stipula la psychologue.
- Comment vous pouvez savoir ça ?
- À chaque fois que Mme Burton parlait de Jess', elle établissait une sorte de distension pour la définir, elle, la fille des Burton…
- Son langage corporel démontrait aussi son amertume pour Jessica, renchérit Lightman.
- Mais quelle en serait la raison ?
- C'est ce qu'il faut qu'on cherche à savoir…, allégua Gillian.
- Lieutenant Kowalski ? L'interpella Mme Burton qui revenait auprès des trois investigateurs.
- Oui ?
- Ma fille, Chelsea, est retenue pour la présentation de ses oeuvres d'un vernissage improvisé avec le directeur et les professeurs de son lycée. Je crains que si vous vouliez lui parler il faudra patienter.
- Dites-nous simplement le nom de son lycée Mme Burton, signifia la policière.
- Bien…, souffla t-elle en contractant à nouveau sa mâchoire pour ensuite élever légèrement sa tête dans un signe de fierté. Pendant que celle-ci donnait le renseignement voulu, Cal sentit son portable vibrer dans sa poche de jean. Dans un geste rapide, il reposa sa tasse, sortit son téléphone et fronça ses sourcils d'incompréhension à la vue du nom de son correspondant.
- Excuser moi, je dois répondre, s'excusa t-il en s'éloignant du groupe pour prendre l'appel en toute discrétion.
- Merci Mme Burton. Et si jamais vous savez quelque chose qui pourrez nous aider dans cette affaire appeler nous, indiqua Kowalski d'un mince sourire.
- Je n'y manquerais pas, approuva t-elle avec ses mains croisés contre son corps suivit d'une micro-caresse sur l'une d'elle à l'aide de son pouce.
- Bien, on va vous laisser ! Merci pour votre accueil Mme Burton.
- De rien, ce fut un plaisir de vous aider…
Lors de ces familiarités, Gillian s'était levée en jetant plusieurs regard perplexe vers son compagnon qui, toujours au téléphone, semblait adopter un langage corporel assez anxieux.
Quand ils eurent tous quitter la maison, Cal s'était empressé de prendre sa femme à part. Inquiète par son curieux comportement, la jeune femme mima une expression interrogative et l'interrogea:-Quelque chose ne vas pas ?
- Hurm oui…, dit-il mal à l'aise.-Écoutes Gill'… Je veux que tu restes calme, ok ? lui indiqua t-il avec des gestes de ses mains. Gillian remarqua la légère inquiétude sur le visage de son interlocuteur et pensant au pire, elle s'exclama paniquée:-C'est les enfants ?! Il s'est passé quelque chose de grave ?!
- Écoutes chérie je…, fit-il en posant ses deux mains sur chacune des épaules pour la regarder droit dans les yeux afin de la rassurer.
- Bon, c'est pour aujourd'hui ou pour demain ?! proclama Kowalski harassée d'attendre que les deux experts en mensonge finissent leur petite conversation.
- Deux minutes Rocky ! rétorqua l'expert en mensonge d'un geste de la main en direction de l'hispanique qui soupira à ce surnom pour de nouveau dévier son attention sur sa femme angoissée.
- C'est la directrice de l'école de Nick et Louise qui m'a appelé…
- Qu'est-ce qui s'est passé ?! Ils vont bien ?
- Nick s'est battu à l'école. Elle veut qu'on aille s'entretenir avec eux.
- Quoi ? Nick s'est battu ?! Mais comment… pourquoi ? balbutia t-elle perdue.
- Je ne sais pas, elle ne m'a pas donné la raison, répondit-il désolé.
- Bon sang… Il nous manquait plus que ça…, soupira t-elle en se passant une main lasse sur son front. Souhaitant la réconforter, Cal posa une main tendre contre sa joue et face à son désarrois, il lui promit:-Hey… Ça va aller luv', il va bien. Il a juste fait une bêtise et on va régler ça ok ?
- Mmh… tu as raison…
Soulagé de la voir plus apaisée, Cal l'embrassa furtivement puis caressa de nouveau son doux visage.
- Hé les Bonnie and Clyde, on a une enquête je vous ferais dire ! S'écria l'agent de police dans le lointain.
- On arrive ! beugla Lightman pour la brune.-Bon écoutes Gill', je vais aller voir la directrice et toi tu vas avec Kowalski.
- Quoi ? Mais non, je dois venir avec toi on…
- Gill', une jeune fille de 17 ans est peut-être en danger, il faut qu'on la retrouve.
Gillian savait que son mari disait vrai mais en tant que mère le fait de savoir que son fils était peut-être blessé lui brisait le coeur.
- Je vais arranger tout ça et je te dirais ce qu'il en est juste après ok?
Résignée, la psychologue attristé acquiesça silencieusement. Cal l'embrassa sur sa joue puis lui prit sa main pour la guider vers l'agent de police.
- Hey Kowalski ! Il faut que j'aille régler un problème personnel, donc Gillian ira avec vous et je vous rejoindrais plus tard ! expliqua brièvement l'expert en mensonge en se dirigeant avec rapidité vers son hybride.
- Quoi ? Mais…
- Pas de question ! S'il y'a le moindre problème vous m'appeler ! proclama t-il en la pointant de son index avant de rentrer dans sa voiture et démarrer en trombe pour disparaitre à un angle de rue. Son mari partit, Gillian commença à ressentir un noeud se former au creux de sa gorge.
- Bon et bien allons y…, soupira Kowalski en ouvrant la portière du côté conducteur de sa voiture. Reprenant contenance, la psychologue imita la brune et entra dans le véhicule.
À SUIVRE...