Au Lightman Group, Cal travaillait sur le visionnement d'une conférence axée sur des hauts personnages d'État. Une affaire politique qu'il avait ordre de résoudre le plus rapidement possible sous l'oeil vigilant du maire. Ce qui signifiait, aucune erreur, aucun retard. Et bien évidement la complexité des relations entre les sujets n'arrangeait en rien la situation. Au bout d'une heure, Cal lâcha un long soupir alors qu'il se sentit submerger entre toutes ces expressions mensongées. C'est alors qu'il se résigna à rendre une petite visite à sa collègue afin de lui demander conseille et obtenir un nouveau regard sur le document vidéo donné par le FBI.
Ce matin, il était arrivé comme à son habitude tardivement à son entreprise et n'avait pas encore eu l'occasion de croiser la jeune femme. Il arbora un fin sourire à cette pensée en passant l'encadrement de la porte du bureau de son amie, mais à peine avait-il mis un pied qu'il pila brusquement dans sa démarche. Son corps tout entier venait de se paralyser face au tableau qui se présentait devant lui : sa meilleure amie perchée sur une chaise qui essayait tant bien que mal d'attraper un document sur le haut d'une étagère. Le tout vêtue d'un simple chemiser blanc presque transparent avec un splendide jean bleu lui épousant parfaitement ses formes, toutes ses formes…, se répéta t-il avec sa tête penchée sur le côté et sa bouche entrouverte. D'une seconde de lucidité, il ferma ses yeux et reprit contenance en raclant bruyamment sa gorge pour avertir sa présence. Cela fit réagir Gillian qui retourna sa tête dans sa direction.
— Cal ! s'exclama t-elle.
— J'étais venu pour l'affaire fess… Fisher ! se rectifia t-il avec une main sur son front. J'ai une vidéo à te montrer !
— Ok, mais est-ce que tu peux me retenir, le temps que je rattrape un dossier ?
— Euh ouais… enfin, si je ne tombe pas dans les pommes, marmonna t-il pour lui-même.
— Quoi ?
— Non rien ! J'arrive !
L'expert en mensonge s'approcha de la psychologue en prenant l'initiative de la retenir par la taille pour lui éviter tout accident. Dans ses recherches, Gillian ne cessa de remuer ses hanches et le bas de ses riens à chacun de ses mouvements. Cal ne loupa pas une miette du spectacle alors que sa bouche s'ouvrit de plus en plus à la pensée de la splendide position qu'il détenait. Une vision qui augmenta de quelques degrés de plus la chaleur corporel de son corps…
— Dieu bénisse les jeans…, souffla t-il.
— Qu'est-ce que t'as dit ?
— Tu y arrives ?
— Je crois que je l'ai trouvé. Attends deux secondes, signala t-elle en tendant sa main pour essayer d'attraper un dossier rester dans un carton.
— Prends tout ton temps…, murmura t-il, sa tête légèrement penchée sur le côté.
Cal avait toujours apprécié les jeans et cela sous toutes ses coutures. Son tissu élastique permettant tous les mouvements possible, sa facilité pour les laver, ses poches multiples, ses différentes formes et l'idée de l'effet push-up sur les femmes l'aguichait plus que de raison. Il l'avouait, il n'avait rien de mieux pour le rendre fou qu'un jean. Tout d'un coup, Cal sentit subitement un vive chaleur se propager dans un endroit beaucoup plus particulier. Sur le coup, il songea qu'il serait finalement plus sage de fermer ses yeux s'il voulait éviter tout dérapage ainsi qu'une explication honteuse à donner. Les yeux clos, il se répéta intérieurement de ne pas les ouvrir pour tenter de calmer ses pulsions internes. Il s'était tellement concentré dans sa tâche qu'il n'entendit même pas son amie lui commander de récupérer le carton qui, à son inaction, s'écrasa lourdement sur le sol. Suite au choc, une multitude de papiers s'étaient retrouvés éparpillés dans tous les recoins du bureau au plus grand damne de la psychologue.
— Cal ! s'exclama Gillian étonnée.
— Hein ?! Qu'est-ce qui se passe ?
— Tu ne m'as pas entendu ? Je t'ai demandé de rattraper le carton !
— Hum, excuse moi…je…
— C'est pas grave, soupira t-elle, en descendant de son perchoir pour rejoindre la terre ferme.
— J'suis désolé, j'étais perdu dans mes pensées…, bredouilla t-il avec un geste évasif de sa main.
Face à l'expression contrite de son ami, Gillian s'empressa de le rassurer avec un sourire :
— Ce n'est pas grave, Cal. Je vais ramasser, ne t'inquiète pas.
— Hum, j'vais t'aider c'est le moins que je puisse faire…
— Merci.
Pendant leur rangement collectif, Gillian avait dû se pencher en avant plusieurs fois pour récupérer des feuilles restées au sol. Un mouvement répété qui profita joyeusement à l'oeil d'expert de Cal s'acquittant de sa tache, de manière assez hasardeuse, en perdant à de nombreuses reprises sa concentration sur le postérieur de sa collègue. Il était tellement... parfait !
— Calme, toi Cal, marmonna t-il pour lui-même.
— Quoi ?
— Hum, je me disais juste quel idiot j'ai pu être !
— Tu sais, ça m'arrive aussi d'être maladroite !
— Haa, lâcha t-il sans vraiment comprendre pourquoi il avait dit ça alors que sa vision s'était de nouveau fixée sur le bas de la jeune femme.
Cinq minutes plus tard, les deux amis rassemblèrent enfin tous les documents dans le carton que Gillian reposa sur son bureau. Cette dernière le remercia de son aide bien qu'il ajouta que c'était tout à fait légitime au vu de sa responsabilité dans l'accident provoqué.
— Tu voulais me montrer quelque chose ?
— Hum, oui ! Une vidéo dans… mon bureau !
— Très bien je te suis !
— Ok, après toi, l'invita t-il, en indiquant la marche à suivre. Gillian esquissa un fin sourire au comportement gentleman de son ami puis passa le pas de la porte sans voir que celui-ci en avait profité pour pleinement regarder son fessier. D'une petite moue de sa bouche, Cal secoua sa tête de droite à gauche afin de reprendre ses esprits et suivit les pas de sa collègue pour se rendre à son propre bureau.
Peu de temps après, ils se retrouvèrent, côte à côte, devant la vidéo projetée sur un écran blanc. Gillian analysa rapidement le document puis allégua :
— D'après le débit de la voix de Mme Keller, elle semble cacher une forte rancune envers Thomas. Regarde ! signala t-elle, en ralentissant la séquence visionnée.
— Je ne fais que ça…, souffla t-il, d'un regard en biais sur le bas des reins de la jeune femme. Comprenant qu'ils ne parlaient pas du tout de la même chose, Cal éclaircit sa gorge afin de concentrer à nouveau son attention sur la vidéo.
— Oh euh oui !
— Tu vois, sur cette séquence on a toutes les unités d'actions de la colère, 4+5+7+23. Et à la séquence suivante, Keller regarde la secrétaire de Thomas et on distincte une unité de R12A+R14A, le mépris ! Cela ne m'étonnerai pas qu'il s'agisse d'un triangle amoureux. Je pense qu'il faudrait creuser cette idée.
— Oui, tu as raison. Je le ferais, affirma t-il tandis que sa collègue se tourna dans sa direction pour lui demander :
— Bien, tu as encore besoin de moi ?
— Euuh nop !
— Ok, je te laisse. Si tu as besoin d'aide, n'hésite pas à venir me voir, souligna t-elle. D'un dernier sourire, elle fit volte-face à son ami pour quitter la pièce et vaquer à ses prochaines occupations. La tête penchée, Lightman la regarda s'éloigner en soufflant béatement :
— Compte sur moi…
De nouveau seul, Cal se passa une main sur la bouche et reprit contenance en s'installant rapidement derrière son bureau pour reprendre son travail. Mais qu'est-ce qu'il lui arrivait…
Un peu plus tard, un groupe d'employés mâles s'était formé devant la baie vitrée de la salle de conférence depuis plus d'un quart d'heures. Ces derniers s'occupaient tous à la même activité : observer l'art de la composition humaine.
— C'est magnifique…, souffla Arthur.
— Dieu existe…, renchérit Henry.
— Je suis heureux de ne pas être allé en droit, juste pour ça…, dit Killian.
— Splendide, congratula Jake.
— C'est la première fois que je vois ça…, avoua Devon, la bouche ouverte.
— Moi, je préfère ça sur le patron, lâcha Hunter, en récoltant des regards ahuris de la part de ses collègues. Blasé par leur réaction, le blond se défendit : — Hey ! On ne joue pas dans la même équipe je vous signale !
— Vous croyez que si on jette un truc, on pourra en voir plus ? demanda Willy.
Aucuns n'avaient à se poser cette question qu'ils purent constater la réponse de leurs propres yeux ébahis. C'est alors qu'ils penchèrent tous en même temps leur tête sur le côté pour en apprécier encore plus leur observation.
— Dieu bénisse la gravité, souffla Killian.
— Et les stylos ! ajouta Arthur.
— Encore heureux que Loker ne les ait pas tous mâchonnés…
— Il est où au fait ? Il est en train de louper tout le spectacle…
— Coincé, affaire, maire…, expliqua très brièvement Willy.
— Je pourrai rester des heures à faire ça, souligna Devon.
— À faire quoi ? s'exclama une voix masculine derrière leurs dos.
Surpris, tous les employés se retournèrent d'un seul chef pour découvrir avec stupeur leur patron, mains sur les hanches, en train de sombrement les dévisager. Ils devaient à tout prix trouver une échappatoire où l'un d'eux était sûr de pendre la porte.
— Ooh Dr Lightman ! Vous n'aviez pas un rendez-vous ? l'interrogea maladroitement Killian.
— Il a été annulé, répondit sèchement Lightman. Je peux savoir pourquoi sept de mes employés sont dans le couloir à ne rien faire, alors qu'une pile de dossiers attendent d'être traités ?!
— On… était entrain de…, bafouilla Arthur.
— Discuter ! affirma brusquement Killian, d'un large sourire.
— C'est ça ! approuva son collègue rouquin.
— De ? réclama froidement le patron.
— De…
D'un claquement de doigts, Killian répondit triomphant :
— La réunion budgétaire que prépare le Dr Foster ! On voulait lui poser quelques questions au sujet des restrictions…
— Vraiment ?
— Oui, vous savez, la zone rouge, les budgets de recherches resserrés, la routine quoi…
— Ne vous inquiétez pas pour ça ! Tout est réglé ! affirma impassiblement Cal.
— C'est vrai ? Vous avez pu trouver des nouveaux investisseurs ? demanda Jake, soudainement intéressé par cette nouvelle.
— Nop !
— Le maire vous a donné plus d'argent ? l'interrogea Arthur.
— Non plus !
— Comment vous allez faire alors ? questionna Willy perplexe.
— Je vais virer sept de mes employés s'ils ne se remettent pas tout de suite AU TRAVAIL ! ragea t-il, en désignant le couloir de son index.
— Oh vous avez-vu l'heure ! Je dois-y aller ! C'est qu'un bon employé n'a pas le temps de prendre de pause ! proclama Killian faussement enthousiaste, en regardant son poignet sans montre. Le brun prit le chemin de la salle d'analyse et marmonna : — Surtout avec un tyran comme boss…
— J'ai entendu ! scanda Lightman pour son employé qui marcha plus rapidement.
Arthur commença à marcher à reculons en informant avec un sourire forcé :
— Hum… Un sms de Jen' ! Elle m'attend en salle d'analyse ! Excusez-moi !
— Dossier à rendre ! Enfin… à terminer ! se rectifia Jake.
— Interrogatoire d'une femme sex… Heu d'une femme présumée meurtrière ! se rattrapa Devon.
— Je…vais aller… les aider ! bafouilla Willy, en partant rejoindre ses amis au pas de course. Henry ne déclara rien et quitta prestement les lieux sous les yeux noirs de Lightman. Tous les employés étaient enfin partis, excepté un qui contemplait avec ravissement le bas des reins de l'expert en mensonge. Ce dernier intercepta son regard osé et l'interpella déstabilisé :
— Hunter, je peux savoir ce que vous faites ?!
— Moi ? Oh heu je… Je trouvai juste que ce jean vous allais à ravir… Un peu trop tombant mais…
— Hunter !
— Vous devriez demander des conseils au Dr Foster, elle à l'air de s'y connaitre ! Je vous laisse !
Le blond s'éclipsa en quatrième vitesse en abandonnant son patron muet d'incompréhension. D'un froncement de sourcils, Cal chercha à comprendre le pourquoi du comportement étrange de ses employés en glissant naturellement son regard sur la baie vitrée, pour découvrir sa collègue faire un exposé d'investissement à Ryan, employé au service comptable, avant la grande réunion prévue en fin de semaine. Les yeux écarquillés, c'est là qu'il comprit : le troupeau de mâles en chaleur guettant sa belle coéquipière comme un morceau de viande en solde… Il fallait qu'il agisse. Cela ne devait pas continuer. Il devait faire ça pour le bien de son entreprise et… pour la dignité de son amie ! C'est ça ! C'est tout à fait ça, songea t-il, en fixant avidement le dos de sa coéquipière. D'un seul mouvement, il reprit contact avec la réalité et entra dans la pièce sans même prendre le soin de frapper.
— Dr Lightman ! le salua un homme brun autour de la table.
— Bonjour Ryan ! Comment va votre femme ? l'interrogea jovialement Lightman.
— Très bien monsieur, affirma t-il souriant.
— Tu désirais quelque chose, Cal ? l'interpella Gillian perplexe par sa visite impromptue.
— Hum moui… vous en avez encore pour longtemps ? Parce que je dois parler avec le Dr Foster, quémanda t-il, d'une petite moue de sa bouche en serrant ses dents.
— Euh et bien, on avait presque terminé mais….
Elle échangea un regard avec Ryan qui répondit :
— Si vous le souhaitez Dr Foster, nous pouvons reprendre plus tard et puis cela me permettra de rectifier quelques données avant la grande présentation ?
— Euh d'accord. Dans ce cas, on continuera plus tard.
— Bien ! accepta l'employé souriant. Il rassembla toutes ses affaires et passa devant Cal le gratifiant, sans comprendre, d'un grand sourire. Ce dernier le regarda s'éloigner jusqu'à totalement disparaitre de son champ de vision pour alléguer :
— C'est le seul gars que j'aime qui travaille dans la banque ! Tu savais qu'il allait avoir une troisième fille? Franchement, je ne sais pas comment il fait, rien qu'avec Em', j'ai l'impression d'être…
— Tu voulais me dire quelque chose, Cal ? le coupa Gillian, en songeant que cela pourrait encore durer plusieurs minutes.
— Hum, oui ! C'est un sujet… brûlant ! Enfin, non pas brulant, je voulais dire, hum, important tu vois ! s'expliqua t-il avec des mouvements évasifs de ses mains.
— Cal…, soupira t-elle de sa manière de tourner autour du pot.
— Moui… Donc, comme tu le sais nous avons des employés… dont des hommes… et…
— Et ?
— Vu qu'on est obligé de garder la parité, je ne peux pas tous les virer donc…
— Ils ont fait quelque chose de mal ? s'inquiéta t-elle.
— Oui ! Enfin…non ! C'est juste que… tu vois, toi tu es…et eux ils sont…
— Cal, pour une fois j'aimerais que tu sois plus précis. J'ai encore plein de boulot qui…
— Change de vêtement ! avoua t-il subitement, d'un geste de sa main.
— Quoi ?!
— Enlève ce jean !
— Pardon ?! s'offusqua t-elle.
— Non ! Enfin pas maintenant ! Mais j'aimerais que tu te changes le plus vite possible ! Genre avec un pantalon strict, femme de 50 ans, bibliothécaire qui vit avec des chats…
— Cal ! le sermonna t-elle, ahurie par cette idée.
— Quoi ? Ça peut être sympa avec une cagoule sur la tête ! grimaça t-il d'une voix étrangement aiguë.
— Mais pourquoi veux-tu que je change de tenue ?!
— Le jean que tu portes empêche tous nos employés, mâles, de se concentrer, si tu vois où je veux en venir…
— Tu plaisantes ?!
— Pas du tout, je viens de les voir te reluquer comme si on était en boite de strea… en boite de jazz ! se rattrapa t-il, d'une petite moue de sa bouche. — Ouais eux aussi, ils veulent prendre exemple sur Sinatra!
— Ce n'est pas la première fois que je porte un jean, je te signale !
— Et eux, ce n'est pas la première fois qu'ils rendent des dossiers en retard… Coïncidence ?
— Aucune ! Hunter rend toujours ses dossiers à temps !
Cal appuya son regard pour toute réponse. Désabusée par ce que son ami venait d'affirmer, Gillian s'exclama :
— Attends, tu te rends compte de ce que tu dis ! Parce que je porte un jean nos employés n'arriveraient pas à travailler ?
— Nos employés n'arrivent pas à travailler parce que tu es trop sexy !
— Sexy ?
— Oui, enfin, t'es… une femme… avec tout ce qu'il faut là où il faut…, bafouilla t-il avec des gestes vagues de ses mains en direction de son corps. Gillian resta muette et croisa ses bras contre son ventre en lançant un regard furibond à son ami.
— T'es une femme avec beaucoup de classe ! C'est ça ! se reprit-il, en la pointant du doigt. — Une femme charmante et… intelligente qui empêche les hommes et... certaines femmes de travailler !
— Même toi ?
Elle le défia du regard. Mal à l'aise, Cal massa son cou et ne répondit pas à la question. Comprenant le message, Gillian soupira et abdiqua : — Ok ! Je veux bien me changer, si toi aussi tu arrêtes de porter des jeans !
— Quoi ?! Mais ce n'est pas moi qui est responsable de ce déficit de concentration !
— Tu rigoles ? Je te signale que la gente féminine aussi regarde ces parties là, surtout ces parties là…
— Personne me reluque comme si j'étais un chocolat fondant ! s'outragea t-il, en écartant ses bras de chaque côté de son corps
— Chocolat fondant ? répéta t-elle interloquée.
— Mouais… bref ! J'suis pas un canon de beauté ! se défendit-il, d'un geste vif de sa main.
— Ce n'est pas ce que ce dise les regards de ces dames…
— Qu… Cal suivit le regard de sa collègue par la baie vitrée et pivota sur lui-même pour apercevoir deux employées glousser en fixant le bas de ses reins. — Mais je…, bafouilla t-il perturbé.
— Sans doute le charme britannique, je ne vois que ça. Alors ? quémanda t-elle, d'un sourcil levé.
— Il est hors de question que je porte des pantalons de costume ! 'Faut que je les repasse à chaque fois et… c'est chiant ! rétorqua t-il avec de grands mouvements désespérés de ses bras.
— Ok… si tu veux je peux mettre la robe rose avec le joli décolleté plon…
— NON !
Elle arbora un sourire victorieux à cette négation.
— Hum non… le jean c'est bien ! Garde-le…
— Mmh… donc tu as fini, je peux aller travailler ?
— Ouais…
— Merci !
— Mais prend des tailles XL la prochaine fois ! Pour le bien de la société !
Gillian esquissa un rictus en coin, récupéra son reste de Slushy sur la table et passa la porte.
— Je te vois Cal, scanda t-elle alors qu'elle l'avait vu la reluquer.
L'homme en question releva sa tête avec rapidité et plaça ses mains en avant en signe d'innocence. La psychologue leva ses yeux au ciel avant de quitter définitivement la pièce. Une fois seul, Cal se passa une main lasse sur le visage comme pour effacer tout ce qu'il venait de se passer jusqu'au moment où il se rappela d'avoir oublié de faire part d'une information importante à son amie. Il se précipita dès lors dans le couloir pour l'interpeller, mais à peine fut-il à sa proximité que celle-ci s'était vivement retournée dans sa direction avec sa boisson glacée entre les mains. Au choc de la rencontre, tout le liquide sucré se renversa malencontreusement sur le jean de Cal.
— Ouch…, fit-il en sentant la boisson froide lui bruler la peau.
— Ooh je suis désolée Cal ! s'affola t-elle.
— Non, non, ça va, ne t'inquiète pas, la rassura t-il, entre ses dents avec un sourire étrange.
— Attends je vais t'aider à nettoyer !
— Non, ça ira, c'est rien, j'vais…
— Ne dis pas de bêtise, viens avec moi, l'obligea t-elle, en poussant son ami à la suivre jusqu'au toilettes des hommes. Par chance, ceux-ci étaient vides car à la manière dont la jeune femme s'y prenait pour nettoyer les taches de slushy, nul doute que si un homme entrait ici, il serait prêt à plonger dans un bain rempli de glaçons.
— Hum, Gillian, toussa t-il mal à l'aise alors que son amie s'était accroupie face à lui pour nettoyer la tache à l'aide de savon et d'une serviette en papier. Le problème dans cette histoire, ce n'était pas le fait qu'il allait devoir laver son jean en rentrant chez lui, non, le réel problème c'est que la tache en question se situait juste au niveau de son entrejambe. Et ça, c'était une épreuve que Cal avait dû mal à gérer. Surtout lorsque son amie effectuait des mouvements répétés à cet endroit précis. Concentrée dans son activité, elle soupira :
— Tu vois, je suis aussi maladroite que toi.
— Gillian, bredouilla Cal, en fermant ses yeux pour se contrôler.
— Elle est bien incrustée, marmonna t-elle, en appuyant encore plus sur la tache.
— Bon, ok ! Là j'en peux plus ! s'exclama t-il nerveusement, en se reculant vivement de la psychologue. Cette dernière se redressa et arbora une expression d'incompréhension à son étrange comportement.
— Quoi ? fit-elle perdue en se redressant pour lui faire face.
— Toi !
— Moi ? Mais de quoi tu parles ?
— Toi, ton jean, tout !
— On va encore reparler de ça ? s'exaspéra t-elle.
— Je n'arrive pas à me concentrer ! T'es…tu…
— Cal, c'est juste un jean ! s'exclama t-elle désabusée.
— Un jean qui fait ressortir le meilleur de toi !
— Attends ? Tu es en train de me dire que tu regardes mes… Cal ! s'outragea t-elle, d'un air scandalisé.
— Hey ! J'suis un homme ! répliqua t-il avec ses bras écartés.
— J'hallucine !
— Pour moi, je t'en supplie va te changer !
— Je ne vais pas me changer pour toi ! Et puis, je ne me trimballe pas avec des vêtements de rechange !
— Gillian ! S'il te plait ! Je ne vais pas réussir à me contrôler bien longtemps, si tu vois ce que je veux dire…
— Ok ! Là, il faut qu'on discute !
— Quand tu auras mis un poncho du Pérou sur toi !
— Je ne vais pas faire ça ! s'offensa t-elle.
— Bon bah… Je te renvois pour la journée !
— Quoi ?!
— C'est ça, ou je ne me contrôle plus du tout !
— Comment ça, tu ne te contrôleras plus du tout ?
— Bah…
— Cal, tu n'aurais pas quelque chose à me dire ? l'interrogea t-elle intriguée.
— Je… J'dois aller voir Loker ! Il m'attend en salle d'analyse ! allégua t-il alors que Gillian lui barra la route de son corps.
— Loker est sur une affaire externe. C'est toi même qui l'a envoyé ce matin en valdinguant toutes ses affaires de son bureau !
— J'ai dit Loker ? Je voulais dire Hunter !
Il s'avança d'un pas, mais la psychologue l'arrêta une nouvelle fois en le repoussant.
— Tu ne sortiras pas d'ici tant que tu ne m'auras pas tout dit !
— Tu sais que si une personne te trouve ici, les gens vont commencer à se poser des questions sur ta prétendue féminité…
— Cal !
— De toi, à moi, je crois qu'il est préférable qu'on s'en tienne là !
— Cal, dis-moi la vérité !
Déstabilisé, l'expert en mensonge ferma ses yeux, lâcha un long soupir et avoua :
— Tu me rends dingue ! Voilà t'es contente !
— Je te rend dingue ?
— Oui ! Que cela soit en printemps, en été, en automne, ou en hiver ! Tu me rends complètement dingue!
— Je ne comprends pas… on est ami depuis des années et c'est aujourd'hui que tu me dis que tu ne me supportes pas?
— Non ! Ce n'est pas de cette manière là que tu me rends dingue ! C'est de l'autre manière…tu vois…, tenta t-il de s'expliquer avec des mouvements évasifs de ses mains.
— Non pas du tout et j'aimerais bien que tu me l'explique clairement, Cal ! Et pas avec des…, reprit-elle, en l'imitant dans ses gestes.
— Ok… Que tu sois habillée en robe, avec un t-shirt, un sweat, ou…un jean… J'ai… J'ai envie de…
Il ne trouva pas la fin de sa phrase et se passa une main perturbée dans ses cheveux avant d'ajouter :
-- D'enlever tes vêtements !
Stupéfaite, Gillian n'avait rien répondu à cet aveu plus qu'inattendu.
— Tu me rends dingue, physiquement. Et psychologiquement aussi…
— Si je comprends bien, tu es entrain de me dire que… tu as envie de…, résuma t-elle en laissant sa phrase en suspend.
— Je sais ! C'est bizarre, t'es ma meilleure amie ! Et… et je ne devrais pas avoir de pensée de ce genre mais… je n'arrive pas à faire autrement… Donc le mieux, serait que tu viennes au boulot avec des habits comme… ta mère ! Comme ça, tout reviendra normal entre nous ! Et si ça ne marche pas… je me ferais envoyé à l'hôpital psychiatrique…, déblatéra t-il totalement désemparé.
Un silence se propagea entre les deux protagonistes. La jeune femme sembla être en pleine réflexion alors qu'elle observait l'expert en mensonge tenter de reprendre le contrôle de son discours. Tout d'un coup, Gillian déclara pensivement :
— Et si je n'ai pas envie que tout redevienne normal.
— Comment ça ?
— Et si, demain je portais des tallons aiguilles avec la robe rose…
— Hum. Je crains que cela soit une très mauvaise idée parce que… je n'arriverai surement pas à rester en place bien longtemps…
— Et si, je n'avais pas envie que tu le sois…
— Je dirai que tu prends des risques.
— J'aime le danger.
— Pas autant que moi et ton décolleté…, souffla t-il, d'un rapide regard sur l'objet de ses désirs.
La psychologue émit un sourire en coin. Elle s'avança d'un pas vers son ami et proclama :
— Question ! De manière scientifique que se passerait t-il si… deux jeans se rencontraient ?
— Hum… surement que l'un deux serait trop serré…
Cal se recula d'un pas alors que Gillian s'en approcha d'un nouveau. L'homme se trouvait désormais piégé contre le mur des toilettes.
— Deuxième question…
— Il y en a beaucoup ? Parce que je… dois…, bafouilla t-il, d'un geste vers la porte de sortie.
— Que se passerait-il si… je fais ça…
Elle se colla contre lui. Il déglutit.
— Surement que tu devrais te reculer…
— Troisième question, que se passerait-il si, je fais ça…
La jeune femme pinça ses lèvres, passa ses mains derrière le corps de l'expert en mensonge afin de lentement les glisser jusqu'au niveau de son fessier.
— Je crois que tu le sais déjà…, souffla t-il, en fermant ses yeux.
Garder le contrôle, c'est ce qu'il devait faire. Il devait rester fort pour eux et pour leur relation.
— Hum, Gillian, je crois que pour toi et ma santé mentale… tu devrais te reculer de vingt pâté de maison!
— Nop !
— Pourquoi non ?
— Parce que je ne pourrai pas faire ça…, souffla t-elle, en posant ses lèvres sur les siennes. Au contact, Cal resta totalement pantois bien qu'il accepta volontiers le tendre échange. Elle s'écarta légèrement de lui avec un large sourire alors qu'elle l'entendit dire :
— Hum. C'est vrai que cela aurait été dommage…
Cal voulut reprendre la maitrise de la situation, mais les caresses lascives sur le bas de ses reins l'en empêcha.
— Hum Gillian, loin de moi de ne pas… apprécier mais… je peux savoir ce que tu fais ?
— Je teste ta théorie…
— Qui est ?
— Celle du jean trop serré…
— Ne t'inquiète pas, je crois qu'il est comme ça depuis des années…
Foster resta muette mais arbora un sourire carnassier en baladant ses mains sous l'élastique arrière du jean masculin.
— Gillian ! Mais qu'est-ce que tu fais ?! s'exclama t-il stupéfait.
— Ce n'est pas toi qui me rabâche sans cesse que tout bon scientifique à le devoir de vérifier ses sources?
— Ouais ! Mais pas… comme ça ! Et puis… il y a la ligne et… Oh seigneur…, bredouilla t-il alors qu'elle avait raffermi son emprise.
— Je crois qu'il va falloir, enlever cette ceinture pour approfondir les résultats.
Au bord de la perte totale de contrôle, Cal se fit violence pour arrêter la jeune femme dans ses sensuels agissements. Il la força à échanger leurs positions et la plaqua contre le mur en la retenant par ses poignets. La tête penchée, il approcha son visage du sien puis d'un regard perçant, il lui demanda :
— Ok ! Là ça suffit ! À quoi tu joues ?
— Comment ça ?
— Toi et moi ? Qu'est-ce que ça signifie ?
— Tu veux la vérité ?
— Toute la vérité…, souffla t-il, d'un va et vient entre ses yeux et sa bouche.
— Je veux plus.
— C'est à dire ?
— Plus de toi, de nous.
— Et la ligne ?
— Les frontières sont faites pour être franchises…
— Tu sais ce que cela signifie…
— Parfaitement et toi ?
Ce matin, il était arrivé comme à son habitude tardivement à son entreprise et n'avait pas encore eu l'occasion de croiser la jeune femme. Il arbora un fin sourire à cette pensée en passant l'encadrement de la porte du bureau de son amie, mais à peine avait-il mis un pied qu'il pila brusquement dans sa démarche. Son corps tout entier venait de se paralyser face au tableau qui se présentait devant lui : sa meilleure amie perchée sur une chaise qui essayait tant bien que mal d'attraper un document sur le haut d'une étagère. Le tout vêtue d'un simple chemiser blanc presque transparent avec un splendide jean bleu lui épousant parfaitement ses formes, toutes ses formes…, se répéta t-il avec sa tête penchée sur le côté et sa bouche entrouverte. D'une seconde de lucidité, il ferma ses yeux et reprit contenance en raclant bruyamment sa gorge pour avertir sa présence. Cela fit réagir Gillian qui retourna sa tête dans sa direction.
— Cal ! s'exclama t-elle.
— J'étais venu pour l'affaire fess… Fisher ! se rectifia t-il avec une main sur son front. J'ai une vidéo à te montrer !
— Ok, mais est-ce que tu peux me retenir, le temps que je rattrape un dossier ?
— Euh ouais… enfin, si je ne tombe pas dans les pommes, marmonna t-il pour lui-même.
— Quoi ?
— Non rien ! J'arrive !
L'expert en mensonge s'approcha de la psychologue en prenant l'initiative de la retenir par la taille pour lui éviter tout accident. Dans ses recherches, Gillian ne cessa de remuer ses hanches et le bas de ses riens à chacun de ses mouvements. Cal ne loupa pas une miette du spectacle alors que sa bouche s'ouvrit de plus en plus à la pensée de la splendide position qu'il détenait. Une vision qui augmenta de quelques degrés de plus la chaleur corporel de son corps…
— Dieu bénisse les jeans…, souffla t-il.
— Qu'est-ce que t'as dit ?
— Tu y arrives ?
— Je crois que je l'ai trouvé. Attends deux secondes, signala t-elle en tendant sa main pour essayer d'attraper un dossier rester dans un carton.
— Prends tout ton temps…, murmura t-il, sa tête légèrement penchée sur le côté.
Cal avait toujours apprécié les jeans et cela sous toutes ses coutures. Son tissu élastique permettant tous les mouvements possible, sa facilité pour les laver, ses poches multiples, ses différentes formes et l'idée de l'effet push-up sur les femmes l'aguichait plus que de raison. Il l'avouait, il n'avait rien de mieux pour le rendre fou qu'un jean. Tout d'un coup, Cal sentit subitement un vive chaleur se propager dans un endroit beaucoup plus particulier. Sur le coup, il songea qu'il serait finalement plus sage de fermer ses yeux s'il voulait éviter tout dérapage ainsi qu'une explication honteuse à donner. Les yeux clos, il se répéta intérieurement de ne pas les ouvrir pour tenter de calmer ses pulsions internes. Il s'était tellement concentré dans sa tâche qu'il n'entendit même pas son amie lui commander de récupérer le carton qui, à son inaction, s'écrasa lourdement sur le sol. Suite au choc, une multitude de papiers s'étaient retrouvés éparpillés dans tous les recoins du bureau au plus grand damne de la psychologue.
— Cal ! s'exclama Gillian étonnée.
— Hein ?! Qu'est-ce qui se passe ?
— Tu ne m'as pas entendu ? Je t'ai demandé de rattraper le carton !
— Hum, excuse moi…je…
— C'est pas grave, soupira t-elle, en descendant de son perchoir pour rejoindre la terre ferme.
— J'suis désolé, j'étais perdu dans mes pensées…, bredouilla t-il avec un geste évasif de sa main.
Face à l'expression contrite de son ami, Gillian s'empressa de le rassurer avec un sourire :
— Ce n'est pas grave, Cal. Je vais ramasser, ne t'inquiète pas.
— Hum, j'vais t'aider c'est le moins que je puisse faire…
— Merci.
Pendant leur rangement collectif, Gillian avait dû se pencher en avant plusieurs fois pour récupérer des feuilles restées au sol. Un mouvement répété qui profita joyeusement à l'oeil d'expert de Cal s'acquittant de sa tache, de manière assez hasardeuse, en perdant à de nombreuses reprises sa concentration sur le postérieur de sa collègue. Il était tellement... parfait !
— Calme, toi Cal, marmonna t-il pour lui-même.
— Quoi ?
— Hum, je me disais juste quel idiot j'ai pu être !
— Tu sais, ça m'arrive aussi d'être maladroite !
— Haa, lâcha t-il sans vraiment comprendre pourquoi il avait dit ça alors que sa vision s'était de nouveau fixée sur le bas de la jeune femme.
Cinq minutes plus tard, les deux amis rassemblèrent enfin tous les documents dans le carton que Gillian reposa sur son bureau. Cette dernière le remercia de son aide bien qu'il ajouta que c'était tout à fait légitime au vu de sa responsabilité dans l'accident provoqué.
— Tu voulais me montrer quelque chose ?
— Hum, oui ! Une vidéo dans… mon bureau !
— Très bien je te suis !
— Ok, après toi, l'invita t-il, en indiquant la marche à suivre. Gillian esquissa un fin sourire au comportement gentleman de son ami puis passa le pas de la porte sans voir que celui-ci en avait profité pour pleinement regarder son fessier. D'une petite moue de sa bouche, Cal secoua sa tête de droite à gauche afin de reprendre ses esprits et suivit les pas de sa collègue pour se rendre à son propre bureau.
Peu de temps après, ils se retrouvèrent, côte à côte, devant la vidéo projetée sur un écran blanc. Gillian analysa rapidement le document puis allégua :
— D'après le débit de la voix de Mme Keller, elle semble cacher une forte rancune envers Thomas. Regarde ! signala t-elle, en ralentissant la séquence visionnée.
— Je ne fais que ça…, souffla t-il, d'un regard en biais sur le bas des reins de la jeune femme. Comprenant qu'ils ne parlaient pas du tout de la même chose, Cal éclaircit sa gorge afin de concentrer à nouveau son attention sur la vidéo.
— Oh euh oui !
— Tu vois, sur cette séquence on a toutes les unités d'actions de la colère, 4+5+7+23. Et à la séquence suivante, Keller regarde la secrétaire de Thomas et on distincte une unité de R12A+R14A, le mépris ! Cela ne m'étonnerai pas qu'il s'agisse d'un triangle amoureux. Je pense qu'il faudrait creuser cette idée.
— Oui, tu as raison. Je le ferais, affirma t-il tandis que sa collègue se tourna dans sa direction pour lui demander :
— Bien, tu as encore besoin de moi ?
— Euuh nop !
— Ok, je te laisse. Si tu as besoin d'aide, n'hésite pas à venir me voir, souligna t-elle. D'un dernier sourire, elle fit volte-face à son ami pour quitter la pièce et vaquer à ses prochaines occupations. La tête penchée, Lightman la regarda s'éloigner en soufflant béatement :
— Compte sur moi…
De nouveau seul, Cal se passa une main sur la bouche et reprit contenance en s'installant rapidement derrière son bureau pour reprendre son travail. Mais qu'est-ce qu'il lui arrivait…
Un peu plus tard, un groupe d'employés mâles s'était formé devant la baie vitrée de la salle de conférence depuis plus d'un quart d'heures. Ces derniers s'occupaient tous à la même activité : observer l'art de la composition humaine.
— C'est magnifique…, souffla Arthur.
— Dieu existe…, renchérit Henry.
— Je suis heureux de ne pas être allé en droit, juste pour ça…, dit Killian.
— Splendide, congratula Jake.
— C'est la première fois que je vois ça…, avoua Devon, la bouche ouverte.
— Moi, je préfère ça sur le patron, lâcha Hunter, en récoltant des regards ahuris de la part de ses collègues. Blasé par leur réaction, le blond se défendit : — Hey ! On ne joue pas dans la même équipe je vous signale !
— Vous croyez que si on jette un truc, on pourra en voir plus ? demanda Willy.
Aucuns n'avaient à se poser cette question qu'ils purent constater la réponse de leurs propres yeux ébahis. C'est alors qu'ils penchèrent tous en même temps leur tête sur le côté pour en apprécier encore plus leur observation.
— Dieu bénisse la gravité, souffla Killian.
— Et les stylos ! ajouta Arthur.
— Encore heureux que Loker ne les ait pas tous mâchonnés…
— Il est où au fait ? Il est en train de louper tout le spectacle…
— Coincé, affaire, maire…, expliqua très brièvement Willy.
— Je pourrai rester des heures à faire ça, souligna Devon.
— À faire quoi ? s'exclama une voix masculine derrière leurs dos.
Surpris, tous les employés se retournèrent d'un seul chef pour découvrir avec stupeur leur patron, mains sur les hanches, en train de sombrement les dévisager. Ils devaient à tout prix trouver une échappatoire où l'un d'eux était sûr de pendre la porte.
— Ooh Dr Lightman ! Vous n'aviez pas un rendez-vous ? l'interrogea maladroitement Killian.
— Il a été annulé, répondit sèchement Lightman. Je peux savoir pourquoi sept de mes employés sont dans le couloir à ne rien faire, alors qu'une pile de dossiers attendent d'être traités ?!
— On… était entrain de…, bafouilla Arthur.
— Discuter ! affirma brusquement Killian, d'un large sourire.
— C'est ça ! approuva son collègue rouquin.
— De ? réclama froidement le patron.
— De…
D'un claquement de doigts, Killian répondit triomphant :
— La réunion budgétaire que prépare le Dr Foster ! On voulait lui poser quelques questions au sujet des restrictions…
— Vraiment ?
— Oui, vous savez, la zone rouge, les budgets de recherches resserrés, la routine quoi…
— Ne vous inquiétez pas pour ça ! Tout est réglé ! affirma impassiblement Cal.
— C'est vrai ? Vous avez pu trouver des nouveaux investisseurs ? demanda Jake, soudainement intéressé par cette nouvelle.
— Nop !
— Le maire vous a donné plus d'argent ? l'interrogea Arthur.
— Non plus !
— Comment vous allez faire alors ? questionna Willy perplexe.
— Je vais virer sept de mes employés s'ils ne se remettent pas tout de suite AU TRAVAIL ! ragea t-il, en désignant le couloir de son index.
— Oh vous avez-vu l'heure ! Je dois-y aller ! C'est qu'un bon employé n'a pas le temps de prendre de pause ! proclama Killian faussement enthousiaste, en regardant son poignet sans montre. Le brun prit le chemin de la salle d'analyse et marmonna : — Surtout avec un tyran comme boss…
— J'ai entendu ! scanda Lightman pour son employé qui marcha plus rapidement.
Arthur commença à marcher à reculons en informant avec un sourire forcé :
— Hum… Un sms de Jen' ! Elle m'attend en salle d'analyse ! Excusez-moi !
— Dossier à rendre ! Enfin… à terminer ! se rectifia Jake.
— Interrogatoire d'une femme sex… Heu d'une femme présumée meurtrière ! se rattrapa Devon.
— Je…vais aller… les aider ! bafouilla Willy, en partant rejoindre ses amis au pas de course. Henry ne déclara rien et quitta prestement les lieux sous les yeux noirs de Lightman. Tous les employés étaient enfin partis, excepté un qui contemplait avec ravissement le bas des reins de l'expert en mensonge. Ce dernier intercepta son regard osé et l'interpella déstabilisé :
— Hunter, je peux savoir ce que vous faites ?!
— Moi ? Oh heu je… Je trouvai juste que ce jean vous allais à ravir… Un peu trop tombant mais…
— Hunter !
— Vous devriez demander des conseils au Dr Foster, elle à l'air de s'y connaitre ! Je vous laisse !
Le blond s'éclipsa en quatrième vitesse en abandonnant son patron muet d'incompréhension. D'un froncement de sourcils, Cal chercha à comprendre le pourquoi du comportement étrange de ses employés en glissant naturellement son regard sur la baie vitrée, pour découvrir sa collègue faire un exposé d'investissement à Ryan, employé au service comptable, avant la grande réunion prévue en fin de semaine. Les yeux écarquillés, c'est là qu'il comprit : le troupeau de mâles en chaleur guettant sa belle coéquipière comme un morceau de viande en solde… Il fallait qu'il agisse. Cela ne devait pas continuer. Il devait faire ça pour le bien de son entreprise et… pour la dignité de son amie ! C'est ça ! C'est tout à fait ça, songea t-il, en fixant avidement le dos de sa coéquipière. D'un seul mouvement, il reprit contact avec la réalité et entra dans la pièce sans même prendre le soin de frapper.
— Dr Lightman ! le salua un homme brun autour de la table.
— Bonjour Ryan ! Comment va votre femme ? l'interrogea jovialement Lightman.
— Très bien monsieur, affirma t-il souriant.
— Tu désirais quelque chose, Cal ? l'interpella Gillian perplexe par sa visite impromptue.
— Hum moui… vous en avez encore pour longtemps ? Parce que je dois parler avec le Dr Foster, quémanda t-il, d'une petite moue de sa bouche en serrant ses dents.
— Euh et bien, on avait presque terminé mais….
Elle échangea un regard avec Ryan qui répondit :
— Si vous le souhaitez Dr Foster, nous pouvons reprendre plus tard et puis cela me permettra de rectifier quelques données avant la grande présentation ?
— Euh d'accord. Dans ce cas, on continuera plus tard.
— Bien ! accepta l'employé souriant. Il rassembla toutes ses affaires et passa devant Cal le gratifiant, sans comprendre, d'un grand sourire. Ce dernier le regarda s'éloigner jusqu'à totalement disparaitre de son champ de vision pour alléguer :
— C'est le seul gars que j'aime qui travaille dans la banque ! Tu savais qu'il allait avoir une troisième fille? Franchement, je ne sais pas comment il fait, rien qu'avec Em', j'ai l'impression d'être…
— Tu voulais me dire quelque chose, Cal ? le coupa Gillian, en songeant que cela pourrait encore durer plusieurs minutes.
— Hum, oui ! C'est un sujet… brûlant ! Enfin, non pas brulant, je voulais dire, hum, important tu vois ! s'expliqua t-il avec des mouvements évasifs de ses mains.
— Cal…, soupira t-elle de sa manière de tourner autour du pot.
— Moui… Donc, comme tu le sais nous avons des employés… dont des hommes… et…
— Et ?
— Vu qu'on est obligé de garder la parité, je ne peux pas tous les virer donc…
— Ils ont fait quelque chose de mal ? s'inquiéta t-elle.
— Oui ! Enfin…non ! C'est juste que… tu vois, toi tu es…et eux ils sont…
— Cal, pour une fois j'aimerais que tu sois plus précis. J'ai encore plein de boulot qui…
— Change de vêtement ! avoua t-il subitement, d'un geste de sa main.
— Quoi ?!
— Enlève ce jean !
— Pardon ?! s'offusqua t-elle.
— Non ! Enfin pas maintenant ! Mais j'aimerais que tu te changes le plus vite possible ! Genre avec un pantalon strict, femme de 50 ans, bibliothécaire qui vit avec des chats…
— Cal ! le sermonna t-elle, ahurie par cette idée.
— Quoi ? Ça peut être sympa avec une cagoule sur la tête ! grimaça t-il d'une voix étrangement aiguë.
— Mais pourquoi veux-tu que je change de tenue ?!
— Le jean que tu portes empêche tous nos employés, mâles, de se concentrer, si tu vois où je veux en venir…
— Tu plaisantes ?!
— Pas du tout, je viens de les voir te reluquer comme si on était en boite de strea… en boite de jazz ! se rattrapa t-il, d'une petite moue de sa bouche. — Ouais eux aussi, ils veulent prendre exemple sur Sinatra!
— Ce n'est pas la première fois que je porte un jean, je te signale !
— Et eux, ce n'est pas la première fois qu'ils rendent des dossiers en retard… Coïncidence ?
— Aucune ! Hunter rend toujours ses dossiers à temps !
Cal appuya son regard pour toute réponse. Désabusée par ce que son ami venait d'affirmer, Gillian s'exclama :
— Attends, tu te rends compte de ce que tu dis ! Parce que je porte un jean nos employés n'arriveraient pas à travailler ?
— Nos employés n'arrivent pas à travailler parce que tu es trop sexy !
— Sexy ?
— Oui, enfin, t'es… une femme… avec tout ce qu'il faut là où il faut…, bafouilla t-il avec des gestes vagues de ses mains en direction de son corps. Gillian resta muette et croisa ses bras contre son ventre en lançant un regard furibond à son ami.
— T'es une femme avec beaucoup de classe ! C'est ça ! se reprit-il, en la pointant du doigt. — Une femme charmante et… intelligente qui empêche les hommes et... certaines femmes de travailler !
— Même toi ?
Elle le défia du regard. Mal à l'aise, Cal massa son cou et ne répondit pas à la question. Comprenant le message, Gillian soupira et abdiqua : — Ok ! Je veux bien me changer, si toi aussi tu arrêtes de porter des jeans !
— Quoi ?! Mais ce n'est pas moi qui est responsable de ce déficit de concentration !
— Tu rigoles ? Je te signale que la gente féminine aussi regarde ces parties là, surtout ces parties là…
— Personne me reluque comme si j'étais un chocolat fondant ! s'outragea t-il, en écartant ses bras de chaque côté de son corps
— Chocolat fondant ? répéta t-elle interloquée.
— Mouais… bref ! J'suis pas un canon de beauté ! se défendit-il, d'un geste vif de sa main.
— Ce n'est pas ce que ce dise les regards de ces dames…
— Qu… Cal suivit le regard de sa collègue par la baie vitrée et pivota sur lui-même pour apercevoir deux employées glousser en fixant le bas de ses reins. — Mais je…, bafouilla t-il perturbé.
— Sans doute le charme britannique, je ne vois que ça. Alors ? quémanda t-elle, d'un sourcil levé.
— Il est hors de question que je porte des pantalons de costume ! 'Faut que je les repasse à chaque fois et… c'est chiant ! rétorqua t-il avec de grands mouvements désespérés de ses bras.
— Ok… si tu veux je peux mettre la robe rose avec le joli décolleté plon…
— NON !
Elle arbora un sourire victorieux à cette négation.
— Hum non… le jean c'est bien ! Garde-le…
— Mmh… donc tu as fini, je peux aller travailler ?
— Ouais…
— Merci !
— Mais prend des tailles XL la prochaine fois ! Pour le bien de la société !
Gillian esquissa un rictus en coin, récupéra son reste de Slushy sur la table et passa la porte.
— Je te vois Cal, scanda t-elle alors qu'elle l'avait vu la reluquer.
L'homme en question releva sa tête avec rapidité et plaça ses mains en avant en signe d'innocence. La psychologue leva ses yeux au ciel avant de quitter définitivement la pièce. Une fois seul, Cal se passa une main lasse sur le visage comme pour effacer tout ce qu'il venait de se passer jusqu'au moment où il se rappela d'avoir oublié de faire part d'une information importante à son amie. Il se précipita dès lors dans le couloir pour l'interpeller, mais à peine fut-il à sa proximité que celle-ci s'était vivement retournée dans sa direction avec sa boisson glacée entre les mains. Au choc de la rencontre, tout le liquide sucré se renversa malencontreusement sur le jean de Cal.
— Ouch…, fit-il en sentant la boisson froide lui bruler la peau.
— Ooh je suis désolée Cal ! s'affola t-elle.
— Non, non, ça va, ne t'inquiète pas, la rassura t-il, entre ses dents avec un sourire étrange.
— Attends je vais t'aider à nettoyer !
— Non, ça ira, c'est rien, j'vais…
— Ne dis pas de bêtise, viens avec moi, l'obligea t-elle, en poussant son ami à la suivre jusqu'au toilettes des hommes. Par chance, ceux-ci étaient vides car à la manière dont la jeune femme s'y prenait pour nettoyer les taches de slushy, nul doute que si un homme entrait ici, il serait prêt à plonger dans un bain rempli de glaçons.
— Hum, Gillian, toussa t-il mal à l'aise alors que son amie s'était accroupie face à lui pour nettoyer la tache à l'aide de savon et d'une serviette en papier. Le problème dans cette histoire, ce n'était pas le fait qu'il allait devoir laver son jean en rentrant chez lui, non, le réel problème c'est que la tache en question se situait juste au niveau de son entrejambe. Et ça, c'était une épreuve que Cal avait dû mal à gérer. Surtout lorsque son amie effectuait des mouvements répétés à cet endroit précis. Concentrée dans son activité, elle soupira :
— Tu vois, je suis aussi maladroite que toi.
— Gillian, bredouilla Cal, en fermant ses yeux pour se contrôler.
— Elle est bien incrustée, marmonna t-elle, en appuyant encore plus sur la tache.
— Bon, ok ! Là j'en peux plus ! s'exclama t-il nerveusement, en se reculant vivement de la psychologue. Cette dernière se redressa et arbora une expression d'incompréhension à son étrange comportement.
— Quoi ? fit-elle perdue en se redressant pour lui faire face.
— Toi !
— Moi ? Mais de quoi tu parles ?
— Toi, ton jean, tout !
— On va encore reparler de ça ? s'exaspéra t-elle.
— Je n'arrive pas à me concentrer ! T'es…tu…
— Cal, c'est juste un jean ! s'exclama t-elle désabusée.
— Un jean qui fait ressortir le meilleur de toi !
— Attends ? Tu es en train de me dire que tu regardes mes… Cal ! s'outragea t-elle, d'un air scandalisé.
— Hey ! J'suis un homme ! répliqua t-il avec ses bras écartés.
— J'hallucine !
— Pour moi, je t'en supplie va te changer !
— Je ne vais pas me changer pour toi ! Et puis, je ne me trimballe pas avec des vêtements de rechange !
— Gillian ! S'il te plait ! Je ne vais pas réussir à me contrôler bien longtemps, si tu vois ce que je veux dire…
— Ok ! Là, il faut qu'on discute !
— Quand tu auras mis un poncho du Pérou sur toi !
— Je ne vais pas faire ça ! s'offensa t-elle.
— Bon bah… Je te renvois pour la journée !
— Quoi ?!
— C'est ça, ou je ne me contrôle plus du tout !
— Comment ça, tu ne te contrôleras plus du tout ?
— Bah…
— Cal, tu n'aurais pas quelque chose à me dire ? l'interrogea t-elle intriguée.
— Je… J'dois aller voir Loker ! Il m'attend en salle d'analyse ! allégua t-il alors que Gillian lui barra la route de son corps.
— Loker est sur une affaire externe. C'est toi même qui l'a envoyé ce matin en valdinguant toutes ses affaires de son bureau !
— J'ai dit Loker ? Je voulais dire Hunter !
Il s'avança d'un pas, mais la psychologue l'arrêta une nouvelle fois en le repoussant.
— Tu ne sortiras pas d'ici tant que tu ne m'auras pas tout dit !
— Tu sais que si une personne te trouve ici, les gens vont commencer à se poser des questions sur ta prétendue féminité…
— Cal !
— De toi, à moi, je crois qu'il est préférable qu'on s'en tienne là !
— Cal, dis-moi la vérité !
Déstabilisé, l'expert en mensonge ferma ses yeux, lâcha un long soupir et avoua :
— Tu me rends dingue ! Voilà t'es contente !
— Je te rend dingue ?
— Oui ! Que cela soit en printemps, en été, en automne, ou en hiver ! Tu me rends complètement dingue!
— Je ne comprends pas… on est ami depuis des années et c'est aujourd'hui que tu me dis que tu ne me supportes pas?
— Non ! Ce n'est pas de cette manière là que tu me rends dingue ! C'est de l'autre manière…tu vois…, tenta t-il de s'expliquer avec des mouvements évasifs de ses mains.
— Non pas du tout et j'aimerais bien que tu me l'explique clairement, Cal ! Et pas avec des…, reprit-elle, en l'imitant dans ses gestes.
— Ok… Que tu sois habillée en robe, avec un t-shirt, un sweat, ou…un jean… J'ai… J'ai envie de…
Il ne trouva pas la fin de sa phrase et se passa une main perturbée dans ses cheveux avant d'ajouter :
-- D'enlever tes vêtements !
Stupéfaite, Gillian n'avait rien répondu à cet aveu plus qu'inattendu.
— Tu me rends dingue, physiquement. Et psychologiquement aussi…
— Si je comprends bien, tu es entrain de me dire que… tu as envie de…, résuma t-elle en laissant sa phrase en suspend.
— Je sais ! C'est bizarre, t'es ma meilleure amie ! Et… et je ne devrais pas avoir de pensée de ce genre mais… je n'arrive pas à faire autrement… Donc le mieux, serait que tu viennes au boulot avec des habits comme… ta mère ! Comme ça, tout reviendra normal entre nous ! Et si ça ne marche pas… je me ferais envoyé à l'hôpital psychiatrique…, déblatéra t-il totalement désemparé.
Un silence se propagea entre les deux protagonistes. La jeune femme sembla être en pleine réflexion alors qu'elle observait l'expert en mensonge tenter de reprendre le contrôle de son discours. Tout d'un coup, Gillian déclara pensivement :
— Et si je n'ai pas envie que tout redevienne normal.
— Comment ça ?
— Et si, demain je portais des tallons aiguilles avec la robe rose…
— Hum. Je crains que cela soit une très mauvaise idée parce que… je n'arriverai surement pas à rester en place bien longtemps…
— Et si, je n'avais pas envie que tu le sois…
— Je dirai que tu prends des risques.
— J'aime le danger.
— Pas autant que moi et ton décolleté…, souffla t-il, d'un rapide regard sur l'objet de ses désirs.
La psychologue émit un sourire en coin. Elle s'avança d'un pas vers son ami et proclama :
— Question ! De manière scientifique que se passerait t-il si… deux jeans se rencontraient ?
— Hum… surement que l'un deux serait trop serré…
Cal se recula d'un pas alors que Gillian s'en approcha d'un nouveau. L'homme se trouvait désormais piégé contre le mur des toilettes.
— Deuxième question…
— Il y en a beaucoup ? Parce que je… dois…, bafouilla t-il, d'un geste vers la porte de sortie.
— Que se passerait-il si… je fais ça…
Elle se colla contre lui. Il déglutit.
— Surement que tu devrais te reculer…
— Troisième question, que se passerait-il si, je fais ça…
La jeune femme pinça ses lèvres, passa ses mains derrière le corps de l'expert en mensonge afin de lentement les glisser jusqu'au niveau de son fessier.
— Je crois que tu le sais déjà…, souffla t-il, en fermant ses yeux.
Garder le contrôle, c'est ce qu'il devait faire. Il devait rester fort pour eux et pour leur relation.
— Hum, Gillian, je crois que pour toi et ma santé mentale… tu devrais te reculer de vingt pâté de maison!
— Nop !
— Pourquoi non ?
— Parce que je ne pourrai pas faire ça…, souffla t-elle, en posant ses lèvres sur les siennes. Au contact, Cal resta totalement pantois bien qu'il accepta volontiers le tendre échange. Elle s'écarta légèrement de lui avec un large sourire alors qu'elle l'entendit dire :
— Hum. C'est vrai que cela aurait été dommage…
Cal voulut reprendre la maitrise de la situation, mais les caresses lascives sur le bas de ses reins l'en empêcha.
— Hum Gillian, loin de moi de ne pas… apprécier mais… je peux savoir ce que tu fais ?
— Je teste ta théorie…
— Qui est ?
— Celle du jean trop serré…
— Ne t'inquiète pas, je crois qu'il est comme ça depuis des années…
Foster resta muette mais arbora un sourire carnassier en baladant ses mains sous l'élastique arrière du jean masculin.
— Gillian ! Mais qu'est-ce que tu fais ?! s'exclama t-il stupéfait.
— Ce n'est pas toi qui me rabâche sans cesse que tout bon scientifique à le devoir de vérifier ses sources?
— Ouais ! Mais pas… comme ça ! Et puis… il y a la ligne et… Oh seigneur…, bredouilla t-il alors qu'elle avait raffermi son emprise.
— Je crois qu'il va falloir, enlever cette ceinture pour approfondir les résultats.
Au bord de la perte totale de contrôle, Cal se fit violence pour arrêter la jeune femme dans ses sensuels agissements. Il la força à échanger leurs positions et la plaqua contre le mur en la retenant par ses poignets. La tête penchée, il approcha son visage du sien puis d'un regard perçant, il lui demanda :
— Ok ! Là ça suffit ! À quoi tu joues ?
— Comment ça ?
— Toi et moi ? Qu'est-ce que ça signifie ?
— Tu veux la vérité ?
— Toute la vérité…, souffla t-il, d'un va et vient entre ses yeux et sa bouche.
— Je veux plus.
— C'est à dire ?
— Plus de toi, de nous.
— Et la ligne ?
— Les frontières sont faites pour être franchises…
— Tu sais ce que cela signifie…
— Parfaitement et toi ?
Elle jouait avec lui et il aimait ça. La respiration de Cal s'emballa. Il n'en pouvait plus. Il voulait plus, d'elle, d'eux… Sans dire un mot, il l'embrassa avec la plus grande fougue dont il était capable. Plaquée contre le mur, elle essaya par moment de se dérober de son emprise masculine afin d'approfondir ses recherches, mais il refusa et la garda prisonnière de son corps. Ils gémirent tous les deux de leurs embrassades lorsque Cal dû vivement reculer sa bouche de sa victime pour reprendre son souffle. Il ne souhaita pas pour autant s'arrêter en si bon chemin et glissa ses lèvres au creux du cou de la psychologue pour l'embrasser avec sensualité.
— Seigneur…, soupira t-elle de contentement.
Elle essaya de bouger vainement ses bras, mais ceux-ci furent automatiquement plaqués contre le mur.
— Cal…
L'expert en mensonge continua ses voluptueux baisers sur sa peau douce lorsqu'un bruit l'alerta et le stoppa dans ses caresses.
— Merde ! jura t-il, en entendant des voix s'approcher de la porte des toilettes.
— Qu…
Gillian ne put dire un mot de plus qu'il l'entraina en quatrième vitesse dans une cabine. Il verrouilla la porte et indiqua à son amie de se taire avec un index contre sa bouche. C'est alors qu'il reconnut la voix de son employé Killian accompagné de son collègue Arthur.
— Sérieusement, je ne sais pas comment il fait, déclara Killian en s'approchant des lavabos pour se passer de l'eau sur le visage.
— C'est vrai qu'à sa place j'aurai déjà sauté le pas ! répondit Arthur.
— Elle est magnifique, intelligente, splendide…
— Tu l'as déjà dit ça !
— Non, mais t'as vu le jean qu'elle portait aujourd'hui !
— Encore mieux que la robe noire d'hier…
— En tout cas, elle pourrait m'envoyer chercher ses cafés quand elle veut, si ça peut me permettre de la voir de plus prés…
Offusqué par ces propos, Cal s'apprêta à sortir de la cabine pour leur montrer sa façon de penser, mais Gillian l'en empêcha en l'embrassant amoureusement. Déstabilisé, l'expert en mensonge se laissa complètement faire.
— Si ça se trouve, c'est pas son type.
Killian sécha son visage puis s'exclama ahuri :
— Attends, tu crois qu'il est gay ?
— Qui sait ?
— Hunter ! Il l'aurait su avant tout le monde.
— Mouai pas faux…
— En tout cas, vivement l'épisode de ce soir !
— Ouais, j'avoue que j'ai pas grand chose en commun avec Hunter mais cette série qu'il m'a fait connaitre est vraiment géniale !
— Au fait, t'as vu le boss dans le coin ?
— Non, surement en train d'éloigner tous les mecs à la porte de la patronne.
— Ouais pas faux ! ria t-il, en suivant les pas de son collège pour sortir des toilettes. Les deux hommes partis, Gillian clôtura leur échange amoureux par un dernier baisé furtif.
— Jaloux ? l'interrogea t-elle, en pinçant sa lèvre inférieure de ses dents.
— Maladif !
— Ce n'est pas que je n'aime pas être ici avec toi mais… si on pouvait aller ailleurs…
— Em' n'est pas à la maison…
— Bonne idée, si tu arrives à tenir jusqu'à chez toi.
— On peut toujours tenter…, Il appât ses lèvres puis ajouta : - Mais il faut qu'on passe d'abord dans mon bureau, mes clés sont restées là-bas…
Un splendide sourire sur son visage, Gillian acquiesça lentement à cette proposition. Cal l'embrassa avec voracité puis attrapa sa main pour la conduire à l'extérieur de la pièce.
Une fois dans le couloir, il observa les allants tours pour être sûr qu'aucuns des employés n'étaient présents. Si l'un d'entre eux venaient à les voir, cela pourrait mettre fin à leur escapade amoureuse et plus si affinité… Toujours avec sa main dans la sienne, il guida son amie à travers tous les couloirs tortueux de l'entreprise jusqu'au moment où il s'arrêta en entendant des bruits de couloirs. Sans perdre une seconde, il plaqua la jeune femme contre un mur adjacent pour ne pas se faire découvrir. La soudaine proximité entre les deux êtres créa une intensité des plus foudroyante. Yeux dans les yeux, les deux experts remarquèrent leurs pupilles réciproques se dilater à leur contact visuel. Gillian ne put se contenir plus longtemps. Elle se sentait attirée par lui comme à un aimant. Dans sa fouge, elle captura avidement sa bouche et descendit nonchalamment ses mains sur le bas de ses reins. Les jeans, il n'avait vraiment rien de meilleur, songea t-elle en appréciant l'approfondissement du baiser de son nouveau compagnon pelotant en même temps qu'elle ses poches arrières.
— Je dois rendre ce dossier au Dr Lightman et je n'arrive à le trouver, argua Jennifer avec un dossier entres ses mains.
— C'est dingue moi aussi ! Je le cherchais pour lui demander un renseignement et je ne sais pas où il peut être…, répondit Sydney.
— Peut-être dans le bureau du Dr Foster ?
— De toute façon, si on ne le trouve nulle part, il ne peut être que là…
— C'est sûr…, soupira sa collègue, d'un regard entendu.
Les deux employées prirent la direction du bureau de leur patronne alors que celle-ci tenta de reprendre son souffle suite à l'échange effectué avec son amant.
— J'suis pas sûr de tenir jusqu'à la maison…, déclara Cal en fixant la jeune femme pincer sa lèvre inférieure.
— Moi non plus…, susurra t-elle à son oreille avant d'y mordre légèrement le lobe de celle-ci.
— O—kay ! s'exclama t-il, en poussant rapidement la jeune femme rieuse à courir dans le couloirs.
Le couple continua leur échappée quand, sur leur route, ils aperçurent de nouveaux employés. D'un rapide regard, Cal vit que la salle de restauration se trouvait non loin de leur position. Le coeur battant, il poussa Gillian à entrer dans celle-ci. Heureusement pour eux personne ne s'y trouva. L'homme muet attrapa la jeune femme par la taille et la posa sur un plan de travail.
— Un petit creux ? dit-elle amusée, en passant ses bras autour de son cou.
— J'suis en hypoglycémie…
De là, il embrassa son cou pour remonter jusqu'à sa bouche et passer le barrage de ses dents à l'aide de sa langue. Le ballet s'intensifiant, Gillian passa ses jambes autour de la taille de son amant pour resserrer leur étreinte. Cela eut pour effet d'émettre un gémissement de plaisir entre les deux protagonistes. Prit dans l'échange, la psychologue aventura ses mains sous le t-shirt de son homme pour caresser tendrement son dos. En la sentant faire, Cal mit plus d'ardeur dans son baiser mais songea subitement que s'ils continuaient comme ça, ils ne pourraient plus s'arrêter. D'un effort surhumain, il se détacha de la jeune femme pour la voir lui jeter un regard perplexe.
— Pas ici…, souffla t-il, en humidifiant ses lèvres. Il reposa son amie sur le sol et l'entraîna à nouveau dans les couloirs alors que leurs employés venaient de disparaitre. Dans leur marche active, les experts en mensonge ne cessèrent de vérifier tous les recoins de leur parcours. Et ce fut au détour d'un angle de couloir qu'ils entendirent Jake et Allison approcher dans leur direction.
— Tu n'as pas vu Gillian ? demanda la jeune employée à son collègue.
— Non, pourquoi ?
— J'ai besoin de lui parler de l'affaire Olivers, et je ne sais pas où elle peut être…
Pour ne pas se faire voir, Gillian eut l'idée de tirer son compagnon dans la salle de conférence. Cette dernière vide, de toute présence humaine, elle força l'homme à se cacher avec elle sous la grande table. Dissimulés, ils ne purent attendre plus longtemps pour s'embrasser. Leur langue se mêlant, Cal eut beaucoup de mal à se retenir d'aller plus loin lorsque la psychologue avait commencé à caresser son torse.
— J'en peux plus, dit-il, en capturant ses lèvres avec férocité.
— Ils… sont… partis ? lui demanda t-elle entre deux baisers voraces.
— Mmh, je crois, répondit-il, en penchant sa tête sur le côté pour un meilleur accès à sa bouche.
Soupirant de plaisir, Foster dû repousser, à contre coeur, l'homme de son visage pour alléguer avec sérieux:—Pas ici.
Ils sortirent de leur cachette et reprirent leur course dans les couloirs. Leur soif de l'autre les poussaient à l'extrême vigilance. Main dans la main, ils étaient comme deux adolescents se cachant de leur parent. Aucuns des deux n'avaient déjà ressenti cela dans leur précédente relation. Le goût du risque ou du moins celui de l'animalité entre deux êtres. C'était nouveau et ils adoraient ça. À quelques pas de leur objectif, ils n'eurent plus qu'un seul obstacle à franchir: celui du bureau de leur réceptionniste.
Le lieu était désert. Seule Anna, travaillant à son bureau, se trouvait dans les parages. D'un éclair de génie, Cal se mit à quatre pattes pour longer, sans se faire voir, le bureau de la jeune femme. Une mission commando qu'il effectua avec brio sous le regard très perplexe de la psychologue. Cette dernière le vit faire silencieusement signe de le rejoindre. D'abord hésitante, elle lâcha un long soupir puis, contre tout attente, elle abdiqua en l'imitant dans son déplacement. Assis côte à côte, ils se sentirent comme deux animaux prit au piège. La porte du bureau était presque à leur atteinte. Il leur suffisait de se redresser à peine quelques secondes pour pénétrer à l'intérieur de la pièce. L'envie de foncer tête baissée effleura l'esprit de Cal mais Gillian l'arrêta dans cette idée en lui présentant son portable. Ne comprenant pas où elle voulait en venir, il l'observa taper un sms à destination d'Anna pour lui dicter de chercher un dossier quelconque. Le message envoyé, ils n'avaient plus qu'à attendre que le plan fasse effet. Durant cette très courte attente, les deux amants en profitèrent pour s'embrasser tendrement. Pour rendre le jeu plus existant, Gillian avait même eu l'audace d'y mordiller la lèvre inférieure de l'expert en mensonge qui dû étouffer son propre râle en happant, à pleine bouche, la langue de la jeune femme. Du bruit s'opérant, de l'autre côté du bureau, Lightman et Foster comprirent que leur réceptionniste s'était retournée pour fouiller dans le placard à document. Ces derniers profitèrent de ce mouvement pour se volatiliser de leur cachette et se rendre prestement dans le bureau de Cal. À l'intérieur, l'expert en mensonge ferma précautionneusement sa porte. Anna, semblant avoir entendu du bruit, pivota sur elle-même pour constater que le couloir était vide. Elle haussa ses épaules et reprit acte de ses activités.
Du côté des deux experts, Cal avait plaqué Gillian contre la porte de son bureau en arborant un fin sourire carnassier.
— Alors…, souffla t-il à proximité de sa bouche.
— Alors ? répéta t-elle malicieusement.
— Tu ne crois pas qu'on a assez joué avec le feu… et qu'il serait plus judicieux de l'alimenter ici…
— Je croyais que tu aimais le danger…
— C'est vrai mais… je ne préfère pas prendre de risque pour ce qu'on s'apprête à faire… tu vois…, susurra t-il à son oreille pour ensuite embrasser délicatement son cou.
— Parce que tu crois que s'en n'est pas un de le faire…ici…, rétorqua t-elle en éloignant légèrement sa tête pour ancrer son regard dans le sien.
— Pas plus que de ne pas le faire du tout…
Élargissant son sourire, Gillian évada son regard sur la bouche tentatrice de l'homme qui la retenait prisonnière. Celui-ci la vit faire, et imita sa joie avant de frôler ses lèvres contre les siennes. Par des mouvements lancinants, il fit durer le plaisir. La rendre folle semblait être son but…
Leur souffle se mélangeait, leur regard se croisait, ils n'étaient plus qu'à quelques centimètre du plaisir intense. Lorsque sans prévenir, Cal embrassa la jeune femme presque trop fougueusement. Prit dans l'échange, il souleva le corps de la psychologue en la forçant à passer ses jambes autour de sa taille. Pour tenir en équilibre, Gillian entoura le cou de son compagnon alors que celui-ci en profita pour l'embrasser au niveau de son décolleter. Elle en fit retomber sa tête contre la porte, soupira de contentement et vagabonda ses mains dans ses cheveux courts. Leur plaisir augmentait à chaque seconde. Cal captura à nouveau la bouche de la jeune femme pour ensuite passer une main sous son chemisier.
— Mmh Cal…, dit-elle contre sa bouche.
— Mmh ?
— Canapé, réussit-elle à dire entre deux baisers.
Comprenant le message, l'expert en mensonges continua d'embrasser la jeune femme en la portant jusqu'au dos du canapé. Toujours debout, il la fit assoir sur le haut du dossier afin d'enlever le chemisier de la psychologue. Gillian continua de sauvagement l'embrasser, lorsqu'à une pression de trop, ils tombèrent tous les deux à la reverse sur les coussins du canapé. Riants de cet état de fait, Cal se retrouva allonger sur le corps de la psychologue. Elle tira sur son t-shirt pour l'approcher au plus près d'elle afin d'ôter celui-ci de son torse. Torse-nu, Lightman jeta son haut un peu plus loin et embrassa de nouveau goulument sa compagne. Elle profita de ce rapprochement pour passer ses mains dans son dos et les glisser de plus en plus bas pour négligemment les passer sous les poches arrière du jean de son ami. À ce geste, la jeune femme sentit quelque chose au niveau de son entrejambe agrandir plus si c'était possible son sourire.
— Je crois que ton jean devient trop petit, dit-elle, de manière enjôleuse.
— C'est à cause du tient…
— Dans ce cas, enlève le moi…
Surprit, l'expert en mensonge se redressa dans la seconde. D'un sourire ravageur, il déboutonna rapidement le jean de sa compagne souriante à son empressement séducteur. Le jean ouvert. Il tira sur celui-ci, le retira puis le balança au sol avec son haut. Tous deux à moitié dénudés, Cal en profita pour caresser les jambes sveltes de sa belle. Gillian ne se fit pas prier alors qu'elle pratiqua la même chose sur son torse. Tout ça dans l'harmonie parfaite d'un baiser approfondi. Ils se caressèrent de longues secondes lorsque la psychologue, désirant plus de son nouvel amant, commença à déboucler maladroitement la ceinture de celui-ci.
— Cal, ta ceinture…j'arrive pas à l'enlever…
Il n'en fallut pas plus à l'homme pour se redresser et retirer l'objet encombrant. En se plaçant à nouveau sur la jeune femme, celle-ci en profita pour descendre la braguette de son pantalon. Ils s'embrassèrent encore et encore jusqu'à ne plus savoir où ils étaient. Une chose vint arrêter Gillian dans leur aventure corporelle quand elle sentit la main de son amant passer dans des endroits plus intimes.
— Cal…, l'interpella t-elle de ses yeux mis-clos.
— Mmh…
— T'as un…préservatif..
— J'sais pas…
Suite à cette réponse, la jeune femme poussa d'un seul coup le corps de l'homme de l'autre côté du canapé. Perturbé, celui-ci la regarda d'un air désabusé.
— Gillian ! s'outragea t-il.
— On ira pas plus loin, si tu en n'a pas, rétorqua t-elle, en croisant ses bras contre son corps.
— T'es sérieuse ?! s'exclama t-il désabusé. Il regarda la jeune femme lui lancer un regard noir et comprit que cet revendication était non négociable. — Tu veux me tuer ou quoi ? Parce que là, je peux t'assurer que tu es très bien parti ! ajouta t-il ahuri avec ses bras écartés. Gillian appuya son regard. — Mais…!
Cal se passa une main lasse sur le visage et se détacha de la psychologue pour sauter du canapé. Au sol, il se dirigea prestement à son bureau pour fouiller tous ses tiroirs.
— Euh… tu crois vraiment que tu vas en trouver ici ? l'interrogea t-elle perplexe.
— Pour te dire la vérité, je ne crois pas ! Mais je ne sais pas vraiment ce que je fais !
Après avoir pratiquement détruit son bureau, il jeta un regard en direction de son débarras. Sans un mot, il accourut à l'intérieur. Du canapé, Gillian l'entendit lâcher plusieurs jurons ainsi que le bruit d'objets déplacés ou jetés…
— Cal ? s'inquiéta t-elle.
— Ouch ! put…
— Ça va ? demanda t-elle, d'une légère grimace.
Cinq seconde plus tard, Cal revint dans son bureau en brandissant victorieusement un contraceptif.
— Mais comment ça se fait que tu as…
— Ne poses pas de question ! Je t'en supplie !
Gillian plissa ses yeux de suspicions puis regarda l'homme sautillé sur un pied jusqu'au canapé.
— Qu'est-ce que tu as ?
— J'me suis pris l'échelle !
Gillian voulut éclater de rire mais l'expert en mensonge l'en empêcha rapidement en bâillonnant sa bouche rieuse de ses lèvres. Leur langue se caressa langoureusement en même temps que leur corps. De manière lascive, Gillian commanda le rythme de leur baiser jusqu'à ce qu'elle eut décidé d'enlever le jean de son amant. Dans leur position, elle eut quelques difficultés à s'en débarrasser. Comprenant sa gêne, Cal plaça l'emballage du contraceptif dans sa bouche, enleva avec rapidité son jean, s'allongea sur la psychologue et jeta son jean un peu plus loin sans regarder où le vêtement avait atterri.
— Hum-Hum…
— Quoi, qu'est-ce qu'il y'a ? demanda t-il en embrassant son cou.
— J'ai rien dit…, répondit-elle.
Perturbés, les deux collègues s'arrêtèrent net dans leur langage corporel. Ils s'échangèrent un regard perplexe et tournèrent d'un seul chef leur tête en direction de la porte.
— Loker ?! s'exclama Lightman, éberlué de voir leur employé en ce lieu avec son jean sur la tête.
— Oh mon dieu ! s'écria Gillian, en essayant de cacher, avec ses mains, le haut de son corps dénudé.
— Mais qu'est-ce que vous fichez ici ?!
— J'étais…j'étais venu vous faire le compte rendu sur l'affaire Stevenson…, bafouilla le brun avec un joli oeil au beurre noir sur son visage.
— Et cela ne vous est pas venu à l'esprit de frapper avant d'entrer ?!
— J'ai frappé ! répliqua t-il, sous le regard noir de son patron.— 5 fois !
— Ouais bah, dégagez tout de suite d'ici !
— Mais…!
— Tout de suite ! Le brun soupira, fit volte-face au couple et reprit le chemin de la sortie.— Hey Loker ! l'arrêta Cal. — Si vous dites à quiconque ce que vous avez vu, je vous assure de faire de votre vie un enfer !
— Plus que maintenant ?
— Largement plus, argua t-il entre ses dents.
— O—k, bonne continuation ! souhaita t-il, en évitant de peu une chaussure de Lightman.
— Cal ! s'offusqua Gillian.
— Quoi ?!
— C'est pas vrai, souffla t-elle désespérée, en plaçant ses mains sur son visage.
Nullement désinhibé, par leur petit corps à corps, Cal reprit leurs activités là où ils s'étaient arrêtés en embrassant le ventre plat de sa compagne.
— Qu'est-ce que tu fais ?! proclama t-elle, en écartant le visage de son homme.
— Bah… il est parti donc…
— T'es sérieux ?!
— Bah quoi ?
— Loker vient de nous découvrir entrain de…de… et toi ça ne te fais rien ?!
— C'est pas un gosse non plus, il va s'en remettre !
— Cal ! Loker est un homme à l'honnêteté radical ! Tu peux lui faire les pires menace du monde, cela ne l'empêchera pas de dire ce qu'il a vu !
— Si c'est fataliste, qu'est-ce que tu veux qu'on y fasse ?!
— Tu…! T'es pas croyable !
La jeune femme ahurie, renversa l'homme et sauta du canapé pour récupérer toutes ses affaires précédemment jetées au sol. Troublé par sa manière faire. Cal, à genoux, s'exclama:
— Honey ! Mais qu'est-ce que tu fais ?!
— Je rentre chez moi me cacher avant que des bruits de couloirs ne se répandent !
— Gill' ! Tu ne vas pas partir comme ça, pas après ce qu'on s'apprêtait à faire !
— Je suis désolée mais moi je ne peux pas faire ça… dans ses conditions !
— Tu sais depuis combien de temps j'attends ce moment ?! l'interrogea t-il avec des yeux ronds.
— Non dis le moi ? demanda t-elle intéressée de savoir depuis quand il avait ce genre de pensée à son égare.
— Bah…longtemps ! répondit-il, d'un geste lasse de sa main.
Gillian lâcha un soupir d'exaspération et après avoir remis son jean, elle boutonna son chemisier pour mettre ses chaussures à ses pieds.
— Gillian j't'en supplie ! Ne me laisse pas comme ça ! la supplia t-il avec ses bras en l'air. La jeune femme ne répondit pas et quitta la pièce sans plus de cérémonie. Seul, Lightman laissa retomber ses bras le long de son corps, en proclamant:—Honey reviens !
Il n'arrivait pas encore à réaliser qu'elle était partie. Elle l'avait laissé en plan ! Lui ! Il songea un instant à la rejoindre mais la présence d'un invité entre ses jambes le stoppa dans cette idée. Pour remédier à ça, il ferma ses yeux et se répéta:—La mère de Gillian…la mère de Gillian…
Son ardeur diminuant peu à peu, il ouvrit ses yeux et rassembla l'ensemble de ses vêtements. Son t-shirt en place, il sauta à pied joint pour enfiler maladroitement son jean. À cause de son équilibre précaire, il faillit rejoindre le sol mais se rattrapa de justesse. Pressé, il abandonna ses chaussettes en sortant en trombe de son bureau, avec sa ceinture dans une main, pour tenter de rejoindre la jeune femme. Pieds nus, il la vit marcher activement dans le couloir. Ce fut alors avec un dernier dernier espoir qu'il scanda:—Attends ! Gill' ! S'il te plait !
La psychologue ne l'écouta pas et poursuivit sa fuite en direction de la sortie. De son bureau, Anna n'avait rien loupé de la séquence et avait même cligné plusieurs fois des yeux pour être sûre d'être dans la bonne réalité. Lorsqu'on était allé voir Inception au cinéma, on n'était plus vraiment sûr de rien, songea t-elle en regardant son patron déclarer:—J'lui dirais de nettoyer mon placard, s'il le dit à tout le monde !
Malheureusement, il se résolu de constater qu'elle ne changerait pas d'avis si facilement. Abandonné et débraillé, comme un chien à la spa, il se sentait en colère et c'était pas peu de le dire. Pas contre elle bien évidemment mais contre ce petit…
— Vous devriez mettre vos chaussures si vous désirez la rattraper, il fait froid dehors, signala une voix masculine derrière son dos.
Reconnaissant cette voix entre mille, Cal contracta ses poings et sa mâchoire à l'extrême. Il allait faire un meurtre. Reynolds allait surement l'envoyé en prison mais il s'en fichait. Il n'avait plus rien à perdre. Il tourna lentement son corps vers son interlocuteur et déclara entre ses dents:
— Loker.
Le brun aperçut l'expression furieuse de son patron et bafouilla:— Hum, je disais ça comme ça ! Mais il parait que le look "Hippie" revient à la mode donc c'est comme vous voulez… Apeuré, par les pupilles dilatées de Lightman, il commença à faire marche arrière sans lui tourner le dos. C'est ce qu'il avait apprit dans les documentaires avec les animaux féroces en proie de bêtes à chasser.—Je…je dois aller voir…Hunter ! Hum…
— Je vais vous tuer.
— J'suis pas sûr que cela soit la bonne solution, vous ne préférez pas que je vous apporte un bon th…
Loker ne termina même pas sa phrase qu'il avait écarquillé ses yeux de stupeurs à la vue de son patron brandissant sa ceinture en l'air. Sans réfléchir plus longtemps, l'homme à l'honnêteté radical courut à toute vitesse dans toute l'entreprise pour échapper à son patron fou furieux avec sa ceinture à la main. Les jeans c'étaient vraiment très pratiques, pensa Cal en courant après son employé effrayé. Surtout pour les courses poursuite après les petits moutons frisé….
FIN*
Morale de l'histoire: Avec les jeans ont peut tout faire ! Même courir après des petits moutons frisés, tant qu'on les lave en fin de journée... à cause de quelques petites taches rougeâtres... par-ci par-là...
— Seigneur…, soupira t-elle de contentement.
Elle essaya de bouger vainement ses bras, mais ceux-ci furent automatiquement plaqués contre le mur.
— Cal…
L'expert en mensonge continua ses voluptueux baisers sur sa peau douce lorsqu'un bruit l'alerta et le stoppa dans ses caresses.
— Merde ! jura t-il, en entendant des voix s'approcher de la porte des toilettes.
— Qu…
Gillian ne put dire un mot de plus qu'il l'entraina en quatrième vitesse dans une cabine. Il verrouilla la porte et indiqua à son amie de se taire avec un index contre sa bouche. C'est alors qu'il reconnut la voix de son employé Killian accompagné de son collègue Arthur.
— Sérieusement, je ne sais pas comment il fait, déclara Killian en s'approchant des lavabos pour se passer de l'eau sur le visage.
— C'est vrai qu'à sa place j'aurai déjà sauté le pas ! répondit Arthur.
— Elle est magnifique, intelligente, splendide…
— Tu l'as déjà dit ça !
— Non, mais t'as vu le jean qu'elle portait aujourd'hui !
— Encore mieux que la robe noire d'hier…
— En tout cas, elle pourrait m'envoyer chercher ses cafés quand elle veut, si ça peut me permettre de la voir de plus prés…
Offusqué par ces propos, Cal s'apprêta à sortir de la cabine pour leur montrer sa façon de penser, mais Gillian l'en empêcha en l'embrassant amoureusement. Déstabilisé, l'expert en mensonge se laissa complètement faire.
— Si ça se trouve, c'est pas son type.
Killian sécha son visage puis s'exclama ahuri :
— Attends, tu crois qu'il est gay ?
— Qui sait ?
— Hunter ! Il l'aurait su avant tout le monde.
— Mouai pas faux…
— En tout cas, vivement l'épisode de ce soir !
— Ouais, j'avoue que j'ai pas grand chose en commun avec Hunter mais cette série qu'il m'a fait connaitre est vraiment géniale !
— Au fait, t'as vu le boss dans le coin ?
— Non, surement en train d'éloigner tous les mecs à la porte de la patronne.
— Ouais pas faux ! ria t-il, en suivant les pas de son collège pour sortir des toilettes. Les deux hommes partis, Gillian clôtura leur échange amoureux par un dernier baisé furtif.
— Jaloux ? l'interrogea t-elle, en pinçant sa lèvre inférieure de ses dents.
— Maladif !
— Ce n'est pas que je n'aime pas être ici avec toi mais… si on pouvait aller ailleurs…
— Em' n'est pas à la maison…
— Bonne idée, si tu arrives à tenir jusqu'à chez toi.
— On peut toujours tenter…, Il appât ses lèvres puis ajouta : - Mais il faut qu'on passe d'abord dans mon bureau, mes clés sont restées là-bas…
Un splendide sourire sur son visage, Gillian acquiesça lentement à cette proposition. Cal l'embrassa avec voracité puis attrapa sa main pour la conduire à l'extérieur de la pièce.
Une fois dans le couloir, il observa les allants tours pour être sûr qu'aucuns des employés n'étaient présents. Si l'un d'entre eux venaient à les voir, cela pourrait mettre fin à leur escapade amoureuse et plus si affinité… Toujours avec sa main dans la sienne, il guida son amie à travers tous les couloirs tortueux de l'entreprise jusqu'au moment où il s'arrêta en entendant des bruits de couloirs. Sans perdre une seconde, il plaqua la jeune femme contre un mur adjacent pour ne pas se faire découvrir. La soudaine proximité entre les deux êtres créa une intensité des plus foudroyante. Yeux dans les yeux, les deux experts remarquèrent leurs pupilles réciproques se dilater à leur contact visuel. Gillian ne put se contenir plus longtemps. Elle se sentait attirée par lui comme à un aimant. Dans sa fouge, elle captura avidement sa bouche et descendit nonchalamment ses mains sur le bas de ses reins. Les jeans, il n'avait vraiment rien de meilleur, songea t-elle en appréciant l'approfondissement du baiser de son nouveau compagnon pelotant en même temps qu'elle ses poches arrières.
— Je dois rendre ce dossier au Dr Lightman et je n'arrive à le trouver, argua Jennifer avec un dossier entres ses mains.
— C'est dingue moi aussi ! Je le cherchais pour lui demander un renseignement et je ne sais pas où il peut être…, répondit Sydney.
— Peut-être dans le bureau du Dr Foster ?
— De toute façon, si on ne le trouve nulle part, il ne peut être que là…
— C'est sûr…, soupira sa collègue, d'un regard entendu.
Les deux employées prirent la direction du bureau de leur patronne alors que celle-ci tenta de reprendre son souffle suite à l'échange effectué avec son amant.
— J'suis pas sûr de tenir jusqu'à la maison…, déclara Cal en fixant la jeune femme pincer sa lèvre inférieure.
— Moi non plus…, susurra t-elle à son oreille avant d'y mordre légèrement le lobe de celle-ci.
— O—kay ! s'exclama t-il, en poussant rapidement la jeune femme rieuse à courir dans le couloirs.
Le couple continua leur échappée quand, sur leur route, ils aperçurent de nouveaux employés. D'un rapide regard, Cal vit que la salle de restauration se trouvait non loin de leur position. Le coeur battant, il poussa Gillian à entrer dans celle-ci. Heureusement pour eux personne ne s'y trouva. L'homme muet attrapa la jeune femme par la taille et la posa sur un plan de travail.
— Un petit creux ? dit-elle amusée, en passant ses bras autour de son cou.
— J'suis en hypoglycémie…
De là, il embrassa son cou pour remonter jusqu'à sa bouche et passer le barrage de ses dents à l'aide de sa langue. Le ballet s'intensifiant, Gillian passa ses jambes autour de la taille de son amant pour resserrer leur étreinte. Cela eut pour effet d'émettre un gémissement de plaisir entre les deux protagonistes. Prit dans l'échange, la psychologue aventura ses mains sous le t-shirt de son homme pour caresser tendrement son dos. En la sentant faire, Cal mit plus d'ardeur dans son baiser mais songea subitement que s'ils continuaient comme ça, ils ne pourraient plus s'arrêter. D'un effort surhumain, il se détacha de la jeune femme pour la voir lui jeter un regard perplexe.
— Pas ici…, souffla t-il, en humidifiant ses lèvres. Il reposa son amie sur le sol et l'entraîna à nouveau dans les couloirs alors que leurs employés venaient de disparaitre. Dans leur marche active, les experts en mensonge ne cessèrent de vérifier tous les recoins de leur parcours. Et ce fut au détour d'un angle de couloir qu'ils entendirent Jake et Allison approcher dans leur direction.
— Tu n'as pas vu Gillian ? demanda la jeune employée à son collègue.
— Non, pourquoi ?
— J'ai besoin de lui parler de l'affaire Olivers, et je ne sais pas où elle peut être…
Pour ne pas se faire voir, Gillian eut l'idée de tirer son compagnon dans la salle de conférence. Cette dernière vide, de toute présence humaine, elle força l'homme à se cacher avec elle sous la grande table. Dissimulés, ils ne purent attendre plus longtemps pour s'embrasser. Leur langue se mêlant, Cal eut beaucoup de mal à se retenir d'aller plus loin lorsque la psychologue avait commencé à caresser son torse.
— J'en peux plus, dit-il, en capturant ses lèvres avec férocité.
— Ils… sont… partis ? lui demanda t-elle entre deux baisers voraces.
— Mmh, je crois, répondit-il, en penchant sa tête sur le côté pour un meilleur accès à sa bouche.
Soupirant de plaisir, Foster dû repousser, à contre coeur, l'homme de son visage pour alléguer avec sérieux:—Pas ici.
Ils sortirent de leur cachette et reprirent leur course dans les couloirs. Leur soif de l'autre les poussaient à l'extrême vigilance. Main dans la main, ils étaient comme deux adolescents se cachant de leur parent. Aucuns des deux n'avaient déjà ressenti cela dans leur précédente relation. Le goût du risque ou du moins celui de l'animalité entre deux êtres. C'était nouveau et ils adoraient ça. À quelques pas de leur objectif, ils n'eurent plus qu'un seul obstacle à franchir: celui du bureau de leur réceptionniste.
Le lieu était désert. Seule Anna, travaillant à son bureau, se trouvait dans les parages. D'un éclair de génie, Cal se mit à quatre pattes pour longer, sans se faire voir, le bureau de la jeune femme. Une mission commando qu'il effectua avec brio sous le regard très perplexe de la psychologue. Cette dernière le vit faire silencieusement signe de le rejoindre. D'abord hésitante, elle lâcha un long soupir puis, contre tout attente, elle abdiqua en l'imitant dans son déplacement. Assis côte à côte, ils se sentirent comme deux animaux prit au piège. La porte du bureau était presque à leur atteinte. Il leur suffisait de se redresser à peine quelques secondes pour pénétrer à l'intérieur de la pièce. L'envie de foncer tête baissée effleura l'esprit de Cal mais Gillian l'arrêta dans cette idée en lui présentant son portable. Ne comprenant pas où elle voulait en venir, il l'observa taper un sms à destination d'Anna pour lui dicter de chercher un dossier quelconque. Le message envoyé, ils n'avaient plus qu'à attendre que le plan fasse effet. Durant cette très courte attente, les deux amants en profitèrent pour s'embrasser tendrement. Pour rendre le jeu plus existant, Gillian avait même eu l'audace d'y mordiller la lèvre inférieure de l'expert en mensonge qui dû étouffer son propre râle en happant, à pleine bouche, la langue de la jeune femme. Du bruit s'opérant, de l'autre côté du bureau, Lightman et Foster comprirent que leur réceptionniste s'était retournée pour fouiller dans le placard à document. Ces derniers profitèrent de ce mouvement pour se volatiliser de leur cachette et se rendre prestement dans le bureau de Cal. À l'intérieur, l'expert en mensonge ferma précautionneusement sa porte. Anna, semblant avoir entendu du bruit, pivota sur elle-même pour constater que le couloir était vide. Elle haussa ses épaules et reprit acte de ses activités.
Du côté des deux experts, Cal avait plaqué Gillian contre la porte de son bureau en arborant un fin sourire carnassier.
— Alors…, souffla t-il à proximité de sa bouche.
— Alors ? répéta t-elle malicieusement.
— Tu ne crois pas qu'on a assez joué avec le feu… et qu'il serait plus judicieux de l'alimenter ici…
— Je croyais que tu aimais le danger…
— C'est vrai mais… je ne préfère pas prendre de risque pour ce qu'on s'apprête à faire… tu vois…, susurra t-il à son oreille pour ensuite embrasser délicatement son cou.
— Parce que tu crois que s'en n'est pas un de le faire…ici…, rétorqua t-elle en éloignant légèrement sa tête pour ancrer son regard dans le sien.
— Pas plus que de ne pas le faire du tout…
Élargissant son sourire, Gillian évada son regard sur la bouche tentatrice de l'homme qui la retenait prisonnière. Celui-ci la vit faire, et imita sa joie avant de frôler ses lèvres contre les siennes. Par des mouvements lancinants, il fit durer le plaisir. La rendre folle semblait être son but…
Leur souffle se mélangeait, leur regard se croisait, ils n'étaient plus qu'à quelques centimètre du plaisir intense. Lorsque sans prévenir, Cal embrassa la jeune femme presque trop fougueusement. Prit dans l'échange, il souleva le corps de la psychologue en la forçant à passer ses jambes autour de sa taille. Pour tenir en équilibre, Gillian entoura le cou de son compagnon alors que celui-ci en profita pour l'embrasser au niveau de son décolleter. Elle en fit retomber sa tête contre la porte, soupira de contentement et vagabonda ses mains dans ses cheveux courts. Leur plaisir augmentait à chaque seconde. Cal captura à nouveau la bouche de la jeune femme pour ensuite passer une main sous son chemisier.
— Mmh Cal…, dit-elle contre sa bouche.
— Mmh ?
— Canapé, réussit-elle à dire entre deux baisers.
Comprenant le message, l'expert en mensonges continua d'embrasser la jeune femme en la portant jusqu'au dos du canapé. Toujours debout, il la fit assoir sur le haut du dossier afin d'enlever le chemisier de la psychologue. Gillian continua de sauvagement l'embrasser, lorsqu'à une pression de trop, ils tombèrent tous les deux à la reverse sur les coussins du canapé. Riants de cet état de fait, Cal se retrouva allonger sur le corps de la psychologue. Elle tira sur son t-shirt pour l'approcher au plus près d'elle afin d'ôter celui-ci de son torse. Torse-nu, Lightman jeta son haut un peu plus loin et embrassa de nouveau goulument sa compagne. Elle profita de ce rapprochement pour passer ses mains dans son dos et les glisser de plus en plus bas pour négligemment les passer sous les poches arrière du jean de son ami. À ce geste, la jeune femme sentit quelque chose au niveau de son entrejambe agrandir plus si c'était possible son sourire.
— Je crois que ton jean devient trop petit, dit-elle, de manière enjôleuse.
— C'est à cause du tient…
— Dans ce cas, enlève le moi…
Surprit, l'expert en mensonge se redressa dans la seconde. D'un sourire ravageur, il déboutonna rapidement le jean de sa compagne souriante à son empressement séducteur. Le jean ouvert. Il tira sur celui-ci, le retira puis le balança au sol avec son haut. Tous deux à moitié dénudés, Cal en profita pour caresser les jambes sveltes de sa belle. Gillian ne se fit pas prier alors qu'elle pratiqua la même chose sur son torse. Tout ça dans l'harmonie parfaite d'un baiser approfondi. Ils se caressèrent de longues secondes lorsque la psychologue, désirant plus de son nouvel amant, commença à déboucler maladroitement la ceinture de celui-ci.
— Cal, ta ceinture…j'arrive pas à l'enlever…
Il n'en fallut pas plus à l'homme pour se redresser et retirer l'objet encombrant. En se plaçant à nouveau sur la jeune femme, celle-ci en profita pour descendre la braguette de son pantalon. Ils s'embrassèrent encore et encore jusqu'à ne plus savoir où ils étaient. Une chose vint arrêter Gillian dans leur aventure corporelle quand elle sentit la main de son amant passer dans des endroits plus intimes.
— Cal…, l'interpella t-elle de ses yeux mis-clos.
— Mmh…
— T'as un…préservatif..
— J'sais pas…
Suite à cette réponse, la jeune femme poussa d'un seul coup le corps de l'homme de l'autre côté du canapé. Perturbé, celui-ci la regarda d'un air désabusé.
— Gillian ! s'outragea t-il.
— On ira pas plus loin, si tu en n'a pas, rétorqua t-elle, en croisant ses bras contre son corps.
— T'es sérieuse ?! s'exclama t-il désabusé. Il regarda la jeune femme lui lancer un regard noir et comprit que cet revendication était non négociable. — Tu veux me tuer ou quoi ? Parce que là, je peux t'assurer que tu es très bien parti ! ajouta t-il ahuri avec ses bras écartés. Gillian appuya son regard. — Mais…!
Cal se passa une main lasse sur le visage et se détacha de la psychologue pour sauter du canapé. Au sol, il se dirigea prestement à son bureau pour fouiller tous ses tiroirs.
— Euh… tu crois vraiment que tu vas en trouver ici ? l'interrogea t-elle perplexe.
— Pour te dire la vérité, je ne crois pas ! Mais je ne sais pas vraiment ce que je fais !
Après avoir pratiquement détruit son bureau, il jeta un regard en direction de son débarras. Sans un mot, il accourut à l'intérieur. Du canapé, Gillian l'entendit lâcher plusieurs jurons ainsi que le bruit d'objets déplacés ou jetés…
— Cal ? s'inquiéta t-elle.
— Ouch ! put…
— Ça va ? demanda t-elle, d'une légère grimace.
Cinq seconde plus tard, Cal revint dans son bureau en brandissant victorieusement un contraceptif.
— Mais comment ça se fait que tu as…
— Ne poses pas de question ! Je t'en supplie !
Gillian plissa ses yeux de suspicions puis regarda l'homme sautillé sur un pied jusqu'au canapé.
— Qu'est-ce que tu as ?
— J'me suis pris l'échelle !
Gillian voulut éclater de rire mais l'expert en mensonge l'en empêcha rapidement en bâillonnant sa bouche rieuse de ses lèvres. Leur langue se caressa langoureusement en même temps que leur corps. De manière lascive, Gillian commanda le rythme de leur baiser jusqu'à ce qu'elle eut décidé d'enlever le jean de son amant. Dans leur position, elle eut quelques difficultés à s'en débarrasser. Comprenant sa gêne, Cal plaça l'emballage du contraceptif dans sa bouche, enleva avec rapidité son jean, s'allongea sur la psychologue et jeta son jean un peu plus loin sans regarder où le vêtement avait atterri.
— Hum-Hum…
— Quoi, qu'est-ce qu'il y'a ? demanda t-il en embrassant son cou.
— J'ai rien dit…, répondit-elle.
Perturbés, les deux collègues s'arrêtèrent net dans leur langage corporel. Ils s'échangèrent un regard perplexe et tournèrent d'un seul chef leur tête en direction de la porte.
— Loker ?! s'exclama Lightman, éberlué de voir leur employé en ce lieu avec son jean sur la tête.
— Oh mon dieu ! s'écria Gillian, en essayant de cacher, avec ses mains, le haut de son corps dénudé.
— Mais qu'est-ce que vous fichez ici ?!
— J'étais…j'étais venu vous faire le compte rendu sur l'affaire Stevenson…, bafouilla le brun avec un joli oeil au beurre noir sur son visage.
— Et cela ne vous est pas venu à l'esprit de frapper avant d'entrer ?!
— J'ai frappé ! répliqua t-il, sous le regard noir de son patron.— 5 fois !
— Ouais bah, dégagez tout de suite d'ici !
— Mais…!
— Tout de suite ! Le brun soupira, fit volte-face au couple et reprit le chemin de la sortie.— Hey Loker ! l'arrêta Cal. — Si vous dites à quiconque ce que vous avez vu, je vous assure de faire de votre vie un enfer !
— Plus que maintenant ?
— Largement plus, argua t-il entre ses dents.
— O—k, bonne continuation ! souhaita t-il, en évitant de peu une chaussure de Lightman.
— Cal ! s'offusqua Gillian.
— Quoi ?!
— C'est pas vrai, souffla t-elle désespérée, en plaçant ses mains sur son visage.
Nullement désinhibé, par leur petit corps à corps, Cal reprit leurs activités là où ils s'étaient arrêtés en embrassant le ventre plat de sa compagne.
— Qu'est-ce que tu fais ?! proclama t-elle, en écartant le visage de son homme.
— Bah… il est parti donc…
— T'es sérieux ?!
— Bah quoi ?
— Loker vient de nous découvrir entrain de…de… et toi ça ne te fais rien ?!
— C'est pas un gosse non plus, il va s'en remettre !
— Cal ! Loker est un homme à l'honnêteté radical ! Tu peux lui faire les pires menace du monde, cela ne l'empêchera pas de dire ce qu'il a vu !
— Si c'est fataliste, qu'est-ce que tu veux qu'on y fasse ?!
— Tu…! T'es pas croyable !
La jeune femme ahurie, renversa l'homme et sauta du canapé pour récupérer toutes ses affaires précédemment jetées au sol. Troublé par sa manière faire. Cal, à genoux, s'exclama:
— Honey ! Mais qu'est-ce que tu fais ?!
— Je rentre chez moi me cacher avant que des bruits de couloirs ne se répandent !
— Gill' ! Tu ne vas pas partir comme ça, pas après ce qu'on s'apprêtait à faire !
— Je suis désolée mais moi je ne peux pas faire ça… dans ses conditions !
— Tu sais depuis combien de temps j'attends ce moment ?! l'interrogea t-il avec des yeux ronds.
— Non dis le moi ? demanda t-elle intéressée de savoir depuis quand il avait ce genre de pensée à son égare.
— Bah…longtemps ! répondit-il, d'un geste lasse de sa main.
Gillian lâcha un soupir d'exaspération et après avoir remis son jean, elle boutonna son chemisier pour mettre ses chaussures à ses pieds.
— Gillian j't'en supplie ! Ne me laisse pas comme ça ! la supplia t-il avec ses bras en l'air. La jeune femme ne répondit pas et quitta la pièce sans plus de cérémonie. Seul, Lightman laissa retomber ses bras le long de son corps, en proclamant:—Honey reviens !
Il n'arrivait pas encore à réaliser qu'elle était partie. Elle l'avait laissé en plan ! Lui ! Il songea un instant à la rejoindre mais la présence d'un invité entre ses jambes le stoppa dans cette idée. Pour remédier à ça, il ferma ses yeux et se répéta:—La mère de Gillian…la mère de Gillian…
Son ardeur diminuant peu à peu, il ouvrit ses yeux et rassembla l'ensemble de ses vêtements. Son t-shirt en place, il sauta à pied joint pour enfiler maladroitement son jean. À cause de son équilibre précaire, il faillit rejoindre le sol mais se rattrapa de justesse. Pressé, il abandonna ses chaussettes en sortant en trombe de son bureau, avec sa ceinture dans une main, pour tenter de rejoindre la jeune femme. Pieds nus, il la vit marcher activement dans le couloir. Ce fut alors avec un dernier dernier espoir qu'il scanda:—Attends ! Gill' ! S'il te plait !
La psychologue ne l'écouta pas et poursuivit sa fuite en direction de la sortie. De son bureau, Anna n'avait rien loupé de la séquence et avait même cligné plusieurs fois des yeux pour être sûre d'être dans la bonne réalité. Lorsqu'on était allé voir Inception au cinéma, on n'était plus vraiment sûr de rien, songea t-elle en regardant son patron déclarer:—J'lui dirais de nettoyer mon placard, s'il le dit à tout le monde !
Malheureusement, il se résolu de constater qu'elle ne changerait pas d'avis si facilement. Abandonné et débraillé, comme un chien à la spa, il se sentait en colère et c'était pas peu de le dire. Pas contre elle bien évidemment mais contre ce petit…
— Vous devriez mettre vos chaussures si vous désirez la rattraper, il fait froid dehors, signala une voix masculine derrière son dos.
Reconnaissant cette voix entre mille, Cal contracta ses poings et sa mâchoire à l'extrême. Il allait faire un meurtre. Reynolds allait surement l'envoyé en prison mais il s'en fichait. Il n'avait plus rien à perdre. Il tourna lentement son corps vers son interlocuteur et déclara entre ses dents:
— Loker.
Le brun aperçut l'expression furieuse de son patron et bafouilla:— Hum, je disais ça comme ça ! Mais il parait que le look "Hippie" revient à la mode donc c'est comme vous voulez… Apeuré, par les pupilles dilatées de Lightman, il commença à faire marche arrière sans lui tourner le dos. C'est ce qu'il avait apprit dans les documentaires avec les animaux féroces en proie de bêtes à chasser.—Je…je dois aller voir…Hunter ! Hum…
— Je vais vous tuer.
— J'suis pas sûr que cela soit la bonne solution, vous ne préférez pas que je vous apporte un bon th…
Loker ne termina même pas sa phrase qu'il avait écarquillé ses yeux de stupeurs à la vue de son patron brandissant sa ceinture en l'air. Sans réfléchir plus longtemps, l'homme à l'honnêteté radical courut à toute vitesse dans toute l'entreprise pour échapper à son patron fou furieux avec sa ceinture à la main. Les jeans c'étaient vraiment très pratiques, pensa Cal en courant après son employé effrayé. Surtout pour les courses poursuite après les petits moutons frisé….
FIN*
Morale de l'histoire: Avec les jeans ont peut tout faire ! Même courir après des petits moutons frisés, tant qu'on les lave en fin de journée... à cause de quelques petites taches rougeâtres... par-ci par-là...