Inconscient
Entre la vie et la mort, Cal se retrouve dans le coma après sa violente agression dont il a été victime dans le parking souterrain (Tel père tel fils). À son chevet, Gillian veille et espère le réveil de son mari tout en gérant les inquiétudes de sa famille et son travail. En parallèle, ses proches amis mènent une enquête qui leur permettront de découvrir la vérité de cette étrange affaire. Genre: Général - (crossover) Histoire à chapitre. Note: Cal et Gillian sont mariés - Emily a 23 ans - Nick et Louise ont 17 ans, Seth 14 ans. |
CHAPITRE 8 : MISE AU POINT
Au B.A.U, l'équipe de profiler s'affairait à trouver le lieu exact où se terrait le gang de Sletter. Grâce à l'interrogatoire des deux hommes de mains qui s'en étaient pris à Cal, ils savaient désormais que le chef de gang était resté à Belfast. Dans son bureau, Hotchner, le patron des lieux, examinait avec Cal le moyen d'entrer en contact avec la bande sans qu'ils puissent penser à une entourloupe. Ils étaient sur le point de conclure leur plan lorsqu'un homme les interrompit à l'encadrement de la porte :
— Hotch, tout le monde est prêt.
— Merci Morgan, dit Aaron à l'agent, dites aux autres de venir dans la salle de réunion.
— Bien monsieur.
Morgan s'exécuta alors qu'Aaron tourna son regard sur Cal.
— Tu sais ce que ça veut dire.
— Que je vais encore devoir dire à Gill' de ne pas s'inquiéter, soupira l'expert en mensonge.
— Elle comprendra.
— Elle peut le comprendre, l'accepter c'est autre chose.
Les deux amis s'échangèrent un regard entendu puis se levèrent d'un même chef pour se rendre dans la salle de conférence. À l'intérieur, toute l'équipe du BAU ainsi que celle du NCIS était déjà installées. Patrick était aussi présent, mais Gillian avait dû rester au Lightman Group pour s'occuper de certaines affaires en cours. Aaron et Cal prirent place autour de la table et attendirent que Garcia expose les derniers éléments trouvés :
— Tout le monde est prêt ?
Personne ne dit mot. Garcia prit cela comme une réponse positive et proclama :
— Bien, c'est parti. Elle appuya sur un bouton d'une télécommande et activa l'écran d'une télévision murale. Divers fichiers s'affichèrent sur l'écran avec des dossiers concernant le père de Cal et le groupe de Sletter :
— D'après nos dernières recherches, Sletter se trouverait toujours en Irlande du Nord. Il aurait plusieurs personnes sous ses ordres dont la plus part sortent du milieu carcéral. Et d'après leurs antécédents, ce ne sont pas des enfants de coeur… La police aurait récupéré plusieurs quantités de drogue et suspectée Sletter d'en être l'auteur. Il y aurait aussi eu deux disparitions qui serait liées au groupe.
Aaron prit à son tour la parole :
— Cal et moi, nous avons discuté de la manière dont nous allons procéder pour coincer Sletter. Nous pensons que le meilleur moyen c'est que Cal puisse infiltrer le groupe en se faisant passer pour un membre d'un gang.
— Vous voulez vous servir de Cal comme appât ?! s'étonna le profiler David Rossi.
— Cal connait ce milieu. Et avec ses compétences, il n'aura aucune difficulté à entrer dans le groupe.
Intrigué par ces dires, Morgan demanda :
— Qu'est-ce que vous entendez par Cal connait ce milieu ?
Aaron jeta un oeil à Cal comme pour lui demander son autorisation de répondre à cette délicate question. L'expert en mensonge hésita, mais devant les regards interrogateurs du groupe, il s'expliqua :
— Il y a des années de cela, j'étais un agent du gouvernement et je me suis fait passé pour un activiste en Irlande du nord. J'ai fait certaine choses que je ne dirai pas ici. Donc… je connais ce milieu.
Un silence plus tard, Dinozzo demanda :
— Quand souhaitez-vous agir ?
— Demain, clarifia Aaron. Reed, Rossi, Garcia et Prentiss vous resterez ici. Nous serons en constante liaison entre les bureaux du BAU et la mission en Irlande du nord. J'accompagnerai Cal avec Morgan, l'agent Reynolds et Gibbs.
— Dinozzo et David seront avec nous, ajouta Gibbs.
Hotchner acquiesça à cette proposition.
— Nous passerons d'abord à Dublin, poursuivit Hotch. Un agent du MID viendra nous chercher pour rencontrer leur dirigent. Le gouvernement Irlandais nous autorise à accomplir l'arrestation de Sletter mais nous devrons travailler avec eux. C'est pour cela que nous discuterons ensemble des conditions une fois sur le terrain. Bien, si vous n'avez pas d'autres questions nous pouvons…
Hotchner s'interrompit dans son discours lorsque tous les regards convergèrent sur une main qui leva lentement en l'air. Il s'agissait celle de Patrick qui avait observé la conversation sans dire le moindre mot. D'un hochement de la tête, Aaron l'autorisa à prendre la parole.
— Heu… excusez-moi mais je souhaitais savoir, lorsque toute cette histoire sera menée à terme et que par chance Cal ne se retrouve pas encore à l'hôpital ou pire… qu'adviendra de Lightman père ?
— On verra en temps et en heure mais il sera rendu à la justice.
— Je vois, fit Jane d'un pincement de lèvres.
— Autre chose ?
— Nop !
— Je veux que tout le monde se prépare pour demain. Nous prendrons le jet du BAU.
À l'ordre donné, l'équipe d'Hotchner se dispersa en même temps que celle de Gibbs. Plusieurs personnes quittèrent la salle en masse sauf Cal et Patrick qui étaient restés autour de la table. Une fois seuls, Cal lança un regard appuyé à son ami mentaliste. Ce dernier savait parfaitement à quoi il pensait et prit les devants :
— Ne me dis pas que ce n'était pas une question que tu te posais.
— C'est une question qui m'a traversé l'esprit, confirma Cal, en fixant un point invisible sur la table.
— Tu as eu ta réponse. Qu'est-ce que ça te fait ?
— Tu sais parfaitement, répondit-il, en levant son regard sur Patrick. Logan est un criminel, il doit payer pour ses erreurs.
— Je crois plutôt que tu te mens à toi même.
— Développe, concéda t-il avec un geste de la main.
— Tu es partagé entre l'envie de te venger de ce que ton père t'a fait subir par tes propres moyen et celui de le libérer.
— Je t'accorde le premier point, mais le deuxième j'en doute.
— Je n'en suis pas si sûr, dit-il avec une petite moue. Jane se leva et ajouta avant de tourner les talons : — Malgré tout ce qu'il t'a fait subir, il reste ton père. C'est un fait. Toi et moi, on sait ce que ça veut dire.
La bouche entre-ouverte, Cal regarda pensivement son ami disparaitre derrière la porte de la salle de réunion puis s'écroula dans son siège en lâchant un long soupir.
OoO
Plus tard, Cal était revenu avec Jane au Lightman Group. En plein travail, il avait senti un léger vertige le submerger. Sa femme lui avait commandé de rentrez chez eux bien qu'il refusa avant de finalement accepter, lorsqu'une vive douleur s'était emparé à l'endroit où il avait reçut la balle qui l'avait envoyé à l'hôpital. Patrick le raccompagna en voiture et l'installa dans le canapé avant de lui donner quelques médicaments pour ses douleurs. Cal s'endormit peu de temps après alors que le mentaliste profita du repos de l'expert en mensonge pour s'isoler dans la chambre d'ami afin d'établir une connexion vidéo avec sa femme, Teresa, qui était dans leur maison en Californie. Celle-ci écouta avec attention le résumé des derniers événements raconté par son mari et dit à travers son écran d'ordinateur:
— Je vois, donc le FBI va mettre en place une stratégie pour arrêter Sletter.
Assit sur un lit avec une tasse de thé à la main, Jane répondit :
— Je crois que la stratégie en question est d'utiliser Cal pour arriver à leur fin.
— Il est au courant ?
— C'est lui qui le propose…, dit-il d'une voix non convaincue. Lisbon arbora un air pensif pour ensuite demander sur un ton hésitant :
— Patrick… Je sais que tu m'en avais un peu parlé, mais que s'est il passé quand vous étiez enfant ?
Aucune émotion ne transparut sur le visage du mentaliste. L'air lointain, il semblait se rémorer des souvenirs d'un temps passé. Il lâcha un léger soupir avant de conter :
— J'ai rencontré Cal lorsqu'il avait 16 ans… Mon père faisait des tours à Londres pendant un certain temps. Un jour, alors que je préparais un numéro, j'ai vu un adolescent s'enfuir. C'était lui. Il ne savait pas où aller. Il était apeuré alors je lui ai proposé de rester avec nous le temps que les choses se tassent.
— Qu'est-ce qu'il lui est arrivé ?
— Un histoire avec les flics, son ami de l'époque Terry, s'est retrouvé en prison. Cal s'est sentit toujours redevable envers son ami bien que je lui ai dit qu'il n'avait à l'être. On a très vite sympathisé, et on est devenu les meilleurs amis. Il m'a appris à voir les choses différemment et à sortir de ma vie de forrain. J'aimais ce milieu, mais Cal m'a fait comprendre qu'avec mes compétences je pouvais faire de grande chose. Sa mère est morte à 18 ans, je l'ai aidée dans cette épreuve. On s'est soutenu et il est allé à Oxford, moi j'ai rencontré ma femme et j'ai fait ma vie en Californie. On a dû se séparer, mais on s'est promis de se retrouver après ses études. Malheureusement, il a travaillé pour le MI6 et le Pentagon. Durant cette période, Cal a totalement changé… Les affaires, les morts, les stratégies du gouvernement ont fait de lui, un homme avec une carapace. Une partie de Cal, s'est éteinte après la mort de sa mère mais une partie de son être a disparu lorsqu'on l'a envoyé en Bolivie et en Irlande du nord comme agent dormant…
— Cal a travaillé pour le compte du gouvernement ?
— On s'est servit de lui comme aujourd'hui. Il croit toujours que c'est pour la bonne cause…, répondit-il, en déviant son regard.
— Tu ne le penses pas ?
— Je ne crois à aucune bonne cause lorsqu'il s'agit d'armes et de bombes, mais je comprends qu'on puisse vouloir se venger…
Teresa ne répondit pas puis demanda :
— Comment va Gill' ?
— Je crois que ça peut aller… Ce n'est pas la première fois qu'elle doit gérer ce genre de situation et connaissant Cal, cela ne sera pas la dernière.
— Ouais… mais je la connais, elle prétend que tout va bien alors qu'elle est prête à s'effondrer.
— Gill' est plus forte que tu ne le penses, Lisbon.
— Mmh…
Souhaitant changer de sujet, Patrick but son thé et demanda :
— Will' va bien ?
— Il s'inquiète pour Nick et l'affaire mais ça va.
— Il a reçu sa note pour son devoir de science ?
— Oui, il a eu un A !
— Superbe ! sourit-il. Dis lui que je suis fière de lui !
— Tu peux lui dire, il vient de rentrer !
Patrick vit sa femme jeter un regard par-dessus son écran et s'exclamer :
— Will' ! Ton père veut te parler !
Un instant plus tard, le mentaliste vit le visage de son fils apparaitre à l'écran.
— Salut papa !
— Bonjour, mon grand ! Ta mère m'a dit pour ton devoir, toutes mes félicitations ! Je suis fière de toi !
— Oh tu sais, c'était facile… La science, c'est un jeu d'enfant.
— Ça tu le tiens de moi !
— Ne la ramène pas trop Patrick, jasa sa femme.
Le concerné ria alors que le visage de son fils changea pour une expression pensive.
— Qu'est-ce que tu as fiston ?
— Hum… Je voulais savoir comment ça va là bas ?
— Cal se remet de ses blessures, mais il va bien. L'enquête avance, tu n'as pas de soucis à te faire.
William hocha sa tête et déclara :
— J'ai téléphoné à Nick, il m'a dit ce qu'il s'était passé… Je crois qu'il se sent très coupable de tout ce qui arrive à son père.
— C'est vrai, confirma Patrick, mais il sait aussi qu'il a une famille et qu' elle est là pour l'aider.
— Pourtant, je crois que Lou' se sent un peu mise de côté.
— Comment le sais-tu ?
— Oh… on reste en contact… On parle souvent sur les réseaux sociaux…, bredouilla t-il, le regard divaguant.
— Hin-Hin, fit son père avec un léger sourire. J'en parlerai à ses parents.
— Ok, je vais devoir te laisser Pa'.
— Au revoir mon grand !
William s'éclipsa alors que sa mère la remplaça. Elle remarqua l'air narquois sur le visage de son compagnon et soupira sur un ton réprobateur :
— Enlève-moi ce sourire Patrick.
— Tu penses à la même chose que moi, sourit-il.
— Peut-être mais… on ne doit pas mettre notre nez dans cette histoire. Quand je dis "on", je veux dire toi !
— Promis ! assura le mentaliste toujours souriant.
— Mouais…, fit Teresa en plissant ses yeux de suspicion. Bon, je vais devoir faire le diner.
— Ouch, je suis heureux de me trouvé ici !
— Jane ! s'offusqua t-elle.
— Excuse-moi chérie, mais avoue que Gill' est meilleure cuisinière que toi !
— C'est pas une raison…, bredouilla t-elle.
— C'est vrai, pour le meilleur et pour le pire ! proclama t-il joyeusement, en levant sa tasse en l'air.
— Rhoo… Recontacte-moi dès que tu peux.
— Je le ferai.
— Je t'aime, fais attention à toi.
— Toi aussi.
La communication vidéo s'arrêta. Jane ferma le couvercle de l'ordinateur puis termina sa tasse de thé avant de lâcher un léger soupir.
Deux heures plus tard, Cal dormait toujours aussi paisiblement sur son canapé. Après les derniers événements vécus, il s'agissait là d'un bien maigre réconfort que de profiter de cette parenthèse de tranquillité. Ses sens encore en éveilles, il sentit une subtile caresse dans ses cheveux durant son sommeille. Un fin sourire se dessina sur ses lèvres lorsqu'un doux parfum, qu'il connaissait plus que bien, envahit son odorat. Il profita encore quelques secondes de ces douces caresses que lui procurait cette, tendre et fine, main puis ouvrit un à un ses yeux pour découvrir le visage d'une belle jeune femme souriante aux yeux bleus.
— Ça va mieux chéri ?
— Surtout depuis que tu es là, souffla t-il, en voyant sa femme sourire un peu plus si c'était possible. Gillian continua ses tendres caresses et lui demanda :
— Tu as encore mal ?
— Moins qu'il y'a une heure…
— Ça signifie que les médicament font effet.
— Mmh…
Elle passa sa main sur front pour vérifier sa température puis la glissa sur sa joue rugueuse en plongeant son regard amoureux dans celui contemplatif de son mari. Ce dernier profita de ce contact afin de poser sa main sur la sienne et la garder contre sa peau en manque de chaleur humaine. Un air préoccupé sur le visage, Cal allégua :
— Quand je me suis fait tiré dessus… j'ai eu peur de ne plus vous revoir toi et les enfants…
— Tu es là, c'est tout ce qui compte…
— Ouais, souffla t-il, en déplaçant sa main sur le visage de sa femme. Elle ferma ses yeux une seconde et laissa apparaitre une émotion de tristesse que l'expert en mensonge capta avec désarrois.
— J'suis désolé honey…
— De quoi ?
— De ne pas t'avoir parlé de tout ça…
— C'est oublié.
Ils s'observèrent. Ils savaient qu'encore une fois ils avaient pu éviter le pire, mais jusqu'à quand… Gillian embrassa la paume de la main du blessé avant de déclarer :
— Tu veux du thé ?
— Patrick m'en a déjà fait.
— Ok, j'vais te laisser te reposer.
Elle l'embrassa sur ses lèvres puis s'éloigna de lui pour se rendre dans la cuisine.
— Je crois que je me suis assez reposer pour aujourd'hui.
— Tu devrais, les enfants ne vont pas tarder à arriver et ils vont sans doute se battre pour la télécommande !
Cal ria puis s'arrêta lorsqu'il entendit du bruit à l'entrée. Le chien courut à la porte d'entrée pour saluer le nouveau arrivants. Quelques secondes plus tard, il vit son fils qui revenait tout juste de son entrainement de basket. Il posa son sac dans un coin du salon alors que son père l'interrogea :
— Ça va mon grand ?
— Yep, le coach a dit que j'avais amélioré ma défense sur le terrain.
— C'est génial ! Et l'entraineur qui vient auditionner pour la bourse universitaire, il vous a dit quand il passerait ?
Nicholas baissa une seconde ses yeux et répondit :
— Non, pas encore.
Cal mima une expression de réflexion, mais ne releva pas l'air étrange de son fils. Ce dernier entra dans la cuisine pour embrasser sa mère et se servir un verre d'eau fraiche.
— Ça s'est bien passé mon ange ?
— Très bien maman, sourit-il. Vous avez retrouvé grand-père ?
Gillian tourna rapidement son regard sur son mari qui resta la bouche entre-ouverte de perplexité. Nicholas remarqua le regard que s'échangea ses parents et répliqua :
— Vous ne voulez pas en parler ?
— Hum, ce n'est pas ça Nick…, bredouilla sa mère mal à l'aise.
— Ta mère et moi on pense qu'on devrait vous éloigner tous les trois de cette affaire, allégua Cal, d'un geste évasif de sa main. Donc, tant que l'affaire n'est pas close, on ne vous parlera pas de tout ça…
— Je vois, dit-il, en pinçant ses lèvres.
— Nick, c'est seulement pour vous protéger, appuya Gillian avec un air désolé.
— Je comprends, mais vous avouerez que plus on cache des choses dans cette famille plus on blesse les personnes qu'on aime et pas seulement qu'au sens figuré…, contra t-il, d'un regard sans équivoque vers son père. Ce dernier crut capter de la culpabilité dans le regard de son fils, terminant son verre d'eau avant de récupérer son sac pour se rendre silencieusement dans sa chambre. Gillian lança un regard vers son mari qui s'effondra dans le canapé pour masser mécaniquement son front. Aucun deux n'aimaient cacher des choses à leurs enfants mais cette affaire n'avaient rien de banale.
À SUIVRE...
— Hotch, tout le monde est prêt.
— Merci Morgan, dit Aaron à l'agent, dites aux autres de venir dans la salle de réunion.
— Bien monsieur.
Morgan s'exécuta alors qu'Aaron tourna son regard sur Cal.
— Tu sais ce que ça veut dire.
— Que je vais encore devoir dire à Gill' de ne pas s'inquiéter, soupira l'expert en mensonge.
— Elle comprendra.
— Elle peut le comprendre, l'accepter c'est autre chose.
Les deux amis s'échangèrent un regard entendu puis se levèrent d'un même chef pour se rendre dans la salle de conférence. À l'intérieur, toute l'équipe du BAU ainsi que celle du NCIS était déjà installées. Patrick était aussi présent, mais Gillian avait dû rester au Lightman Group pour s'occuper de certaines affaires en cours. Aaron et Cal prirent place autour de la table et attendirent que Garcia expose les derniers éléments trouvés :
— Tout le monde est prêt ?
Personne ne dit mot. Garcia prit cela comme une réponse positive et proclama :
— Bien, c'est parti. Elle appuya sur un bouton d'une télécommande et activa l'écran d'une télévision murale. Divers fichiers s'affichèrent sur l'écran avec des dossiers concernant le père de Cal et le groupe de Sletter :
— D'après nos dernières recherches, Sletter se trouverait toujours en Irlande du Nord. Il aurait plusieurs personnes sous ses ordres dont la plus part sortent du milieu carcéral. Et d'après leurs antécédents, ce ne sont pas des enfants de coeur… La police aurait récupéré plusieurs quantités de drogue et suspectée Sletter d'en être l'auteur. Il y aurait aussi eu deux disparitions qui serait liées au groupe.
Aaron prit à son tour la parole :
— Cal et moi, nous avons discuté de la manière dont nous allons procéder pour coincer Sletter. Nous pensons que le meilleur moyen c'est que Cal puisse infiltrer le groupe en se faisant passer pour un membre d'un gang.
— Vous voulez vous servir de Cal comme appât ?! s'étonna le profiler David Rossi.
— Cal connait ce milieu. Et avec ses compétences, il n'aura aucune difficulté à entrer dans le groupe.
Intrigué par ces dires, Morgan demanda :
— Qu'est-ce que vous entendez par Cal connait ce milieu ?
Aaron jeta un oeil à Cal comme pour lui demander son autorisation de répondre à cette délicate question. L'expert en mensonge hésita, mais devant les regards interrogateurs du groupe, il s'expliqua :
— Il y a des années de cela, j'étais un agent du gouvernement et je me suis fait passé pour un activiste en Irlande du nord. J'ai fait certaine choses que je ne dirai pas ici. Donc… je connais ce milieu.
Un silence plus tard, Dinozzo demanda :
— Quand souhaitez-vous agir ?
— Demain, clarifia Aaron. Reed, Rossi, Garcia et Prentiss vous resterez ici. Nous serons en constante liaison entre les bureaux du BAU et la mission en Irlande du nord. J'accompagnerai Cal avec Morgan, l'agent Reynolds et Gibbs.
— Dinozzo et David seront avec nous, ajouta Gibbs.
Hotchner acquiesça à cette proposition.
— Nous passerons d'abord à Dublin, poursuivit Hotch. Un agent du MID viendra nous chercher pour rencontrer leur dirigent. Le gouvernement Irlandais nous autorise à accomplir l'arrestation de Sletter mais nous devrons travailler avec eux. C'est pour cela que nous discuterons ensemble des conditions une fois sur le terrain. Bien, si vous n'avez pas d'autres questions nous pouvons…
Hotchner s'interrompit dans son discours lorsque tous les regards convergèrent sur une main qui leva lentement en l'air. Il s'agissait celle de Patrick qui avait observé la conversation sans dire le moindre mot. D'un hochement de la tête, Aaron l'autorisa à prendre la parole.
— Heu… excusez-moi mais je souhaitais savoir, lorsque toute cette histoire sera menée à terme et que par chance Cal ne se retrouve pas encore à l'hôpital ou pire… qu'adviendra de Lightman père ?
— On verra en temps et en heure mais il sera rendu à la justice.
— Je vois, fit Jane d'un pincement de lèvres.
— Autre chose ?
— Nop !
— Je veux que tout le monde se prépare pour demain. Nous prendrons le jet du BAU.
À l'ordre donné, l'équipe d'Hotchner se dispersa en même temps que celle de Gibbs. Plusieurs personnes quittèrent la salle en masse sauf Cal et Patrick qui étaient restés autour de la table. Une fois seuls, Cal lança un regard appuyé à son ami mentaliste. Ce dernier savait parfaitement à quoi il pensait et prit les devants :
— Ne me dis pas que ce n'était pas une question que tu te posais.
— C'est une question qui m'a traversé l'esprit, confirma Cal, en fixant un point invisible sur la table.
— Tu as eu ta réponse. Qu'est-ce que ça te fait ?
— Tu sais parfaitement, répondit-il, en levant son regard sur Patrick. Logan est un criminel, il doit payer pour ses erreurs.
— Je crois plutôt que tu te mens à toi même.
— Développe, concéda t-il avec un geste de la main.
— Tu es partagé entre l'envie de te venger de ce que ton père t'a fait subir par tes propres moyen et celui de le libérer.
— Je t'accorde le premier point, mais le deuxième j'en doute.
— Je n'en suis pas si sûr, dit-il avec une petite moue. Jane se leva et ajouta avant de tourner les talons : — Malgré tout ce qu'il t'a fait subir, il reste ton père. C'est un fait. Toi et moi, on sait ce que ça veut dire.
La bouche entre-ouverte, Cal regarda pensivement son ami disparaitre derrière la porte de la salle de réunion puis s'écroula dans son siège en lâchant un long soupir.
OoO
Plus tard, Cal était revenu avec Jane au Lightman Group. En plein travail, il avait senti un léger vertige le submerger. Sa femme lui avait commandé de rentrez chez eux bien qu'il refusa avant de finalement accepter, lorsqu'une vive douleur s'était emparé à l'endroit où il avait reçut la balle qui l'avait envoyé à l'hôpital. Patrick le raccompagna en voiture et l'installa dans le canapé avant de lui donner quelques médicaments pour ses douleurs. Cal s'endormit peu de temps après alors que le mentaliste profita du repos de l'expert en mensonge pour s'isoler dans la chambre d'ami afin d'établir une connexion vidéo avec sa femme, Teresa, qui était dans leur maison en Californie. Celle-ci écouta avec attention le résumé des derniers événements raconté par son mari et dit à travers son écran d'ordinateur:
— Je vois, donc le FBI va mettre en place une stratégie pour arrêter Sletter.
Assit sur un lit avec une tasse de thé à la main, Jane répondit :
— Je crois que la stratégie en question est d'utiliser Cal pour arriver à leur fin.
— Il est au courant ?
— C'est lui qui le propose…, dit-il d'une voix non convaincue. Lisbon arbora un air pensif pour ensuite demander sur un ton hésitant :
— Patrick… Je sais que tu m'en avais un peu parlé, mais que s'est il passé quand vous étiez enfant ?
Aucune émotion ne transparut sur le visage du mentaliste. L'air lointain, il semblait se rémorer des souvenirs d'un temps passé. Il lâcha un léger soupir avant de conter :
— J'ai rencontré Cal lorsqu'il avait 16 ans… Mon père faisait des tours à Londres pendant un certain temps. Un jour, alors que je préparais un numéro, j'ai vu un adolescent s'enfuir. C'était lui. Il ne savait pas où aller. Il était apeuré alors je lui ai proposé de rester avec nous le temps que les choses se tassent.
— Qu'est-ce qu'il lui est arrivé ?
— Un histoire avec les flics, son ami de l'époque Terry, s'est retrouvé en prison. Cal s'est sentit toujours redevable envers son ami bien que je lui ai dit qu'il n'avait à l'être. On a très vite sympathisé, et on est devenu les meilleurs amis. Il m'a appris à voir les choses différemment et à sortir de ma vie de forrain. J'aimais ce milieu, mais Cal m'a fait comprendre qu'avec mes compétences je pouvais faire de grande chose. Sa mère est morte à 18 ans, je l'ai aidée dans cette épreuve. On s'est soutenu et il est allé à Oxford, moi j'ai rencontré ma femme et j'ai fait ma vie en Californie. On a dû se séparer, mais on s'est promis de se retrouver après ses études. Malheureusement, il a travaillé pour le MI6 et le Pentagon. Durant cette période, Cal a totalement changé… Les affaires, les morts, les stratégies du gouvernement ont fait de lui, un homme avec une carapace. Une partie de Cal, s'est éteinte après la mort de sa mère mais une partie de son être a disparu lorsqu'on l'a envoyé en Bolivie et en Irlande du nord comme agent dormant…
— Cal a travaillé pour le compte du gouvernement ?
— On s'est servit de lui comme aujourd'hui. Il croit toujours que c'est pour la bonne cause…, répondit-il, en déviant son regard.
— Tu ne le penses pas ?
— Je ne crois à aucune bonne cause lorsqu'il s'agit d'armes et de bombes, mais je comprends qu'on puisse vouloir se venger…
Teresa ne répondit pas puis demanda :
— Comment va Gill' ?
— Je crois que ça peut aller… Ce n'est pas la première fois qu'elle doit gérer ce genre de situation et connaissant Cal, cela ne sera pas la dernière.
— Ouais… mais je la connais, elle prétend que tout va bien alors qu'elle est prête à s'effondrer.
— Gill' est plus forte que tu ne le penses, Lisbon.
— Mmh…
Souhaitant changer de sujet, Patrick but son thé et demanda :
— Will' va bien ?
— Il s'inquiète pour Nick et l'affaire mais ça va.
— Il a reçu sa note pour son devoir de science ?
— Oui, il a eu un A !
— Superbe ! sourit-il. Dis lui que je suis fière de lui !
— Tu peux lui dire, il vient de rentrer !
Patrick vit sa femme jeter un regard par-dessus son écran et s'exclamer :
— Will' ! Ton père veut te parler !
Un instant plus tard, le mentaliste vit le visage de son fils apparaitre à l'écran.
— Salut papa !
— Bonjour, mon grand ! Ta mère m'a dit pour ton devoir, toutes mes félicitations ! Je suis fière de toi !
— Oh tu sais, c'était facile… La science, c'est un jeu d'enfant.
— Ça tu le tiens de moi !
— Ne la ramène pas trop Patrick, jasa sa femme.
Le concerné ria alors que le visage de son fils changea pour une expression pensive.
— Qu'est-ce que tu as fiston ?
— Hum… Je voulais savoir comment ça va là bas ?
— Cal se remet de ses blessures, mais il va bien. L'enquête avance, tu n'as pas de soucis à te faire.
William hocha sa tête et déclara :
— J'ai téléphoné à Nick, il m'a dit ce qu'il s'était passé… Je crois qu'il se sent très coupable de tout ce qui arrive à son père.
— C'est vrai, confirma Patrick, mais il sait aussi qu'il a une famille et qu' elle est là pour l'aider.
— Pourtant, je crois que Lou' se sent un peu mise de côté.
— Comment le sais-tu ?
— Oh… on reste en contact… On parle souvent sur les réseaux sociaux…, bredouilla t-il, le regard divaguant.
— Hin-Hin, fit son père avec un léger sourire. J'en parlerai à ses parents.
— Ok, je vais devoir te laisser Pa'.
— Au revoir mon grand !
William s'éclipsa alors que sa mère la remplaça. Elle remarqua l'air narquois sur le visage de son compagnon et soupira sur un ton réprobateur :
— Enlève-moi ce sourire Patrick.
— Tu penses à la même chose que moi, sourit-il.
— Peut-être mais… on ne doit pas mettre notre nez dans cette histoire. Quand je dis "on", je veux dire toi !
— Promis ! assura le mentaliste toujours souriant.
— Mouais…, fit Teresa en plissant ses yeux de suspicion. Bon, je vais devoir faire le diner.
— Ouch, je suis heureux de me trouvé ici !
— Jane ! s'offusqua t-elle.
— Excuse-moi chérie, mais avoue que Gill' est meilleure cuisinière que toi !
— C'est pas une raison…, bredouilla t-elle.
— C'est vrai, pour le meilleur et pour le pire ! proclama t-il joyeusement, en levant sa tasse en l'air.
— Rhoo… Recontacte-moi dès que tu peux.
— Je le ferai.
— Je t'aime, fais attention à toi.
— Toi aussi.
La communication vidéo s'arrêta. Jane ferma le couvercle de l'ordinateur puis termina sa tasse de thé avant de lâcher un léger soupir.
Deux heures plus tard, Cal dormait toujours aussi paisiblement sur son canapé. Après les derniers événements vécus, il s'agissait là d'un bien maigre réconfort que de profiter de cette parenthèse de tranquillité. Ses sens encore en éveilles, il sentit une subtile caresse dans ses cheveux durant son sommeille. Un fin sourire se dessina sur ses lèvres lorsqu'un doux parfum, qu'il connaissait plus que bien, envahit son odorat. Il profita encore quelques secondes de ces douces caresses que lui procurait cette, tendre et fine, main puis ouvrit un à un ses yeux pour découvrir le visage d'une belle jeune femme souriante aux yeux bleus.
— Ça va mieux chéri ?
— Surtout depuis que tu es là, souffla t-il, en voyant sa femme sourire un peu plus si c'était possible. Gillian continua ses tendres caresses et lui demanda :
— Tu as encore mal ?
— Moins qu'il y'a une heure…
— Ça signifie que les médicament font effet.
— Mmh…
Elle passa sa main sur front pour vérifier sa température puis la glissa sur sa joue rugueuse en plongeant son regard amoureux dans celui contemplatif de son mari. Ce dernier profita de ce contact afin de poser sa main sur la sienne et la garder contre sa peau en manque de chaleur humaine. Un air préoccupé sur le visage, Cal allégua :
— Quand je me suis fait tiré dessus… j'ai eu peur de ne plus vous revoir toi et les enfants…
— Tu es là, c'est tout ce qui compte…
— Ouais, souffla t-il, en déplaçant sa main sur le visage de sa femme. Elle ferma ses yeux une seconde et laissa apparaitre une émotion de tristesse que l'expert en mensonge capta avec désarrois.
— J'suis désolé honey…
— De quoi ?
— De ne pas t'avoir parlé de tout ça…
— C'est oublié.
Ils s'observèrent. Ils savaient qu'encore une fois ils avaient pu éviter le pire, mais jusqu'à quand… Gillian embrassa la paume de la main du blessé avant de déclarer :
— Tu veux du thé ?
— Patrick m'en a déjà fait.
— Ok, j'vais te laisser te reposer.
Elle l'embrassa sur ses lèvres puis s'éloigna de lui pour se rendre dans la cuisine.
— Je crois que je me suis assez reposer pour aujourd'hui.
— Tu devrais, les enfants ne vont pas tarder à arriver et ils vont sans doute se battre pour la télécommande !
Cal ria puis s'arrêta lorsqu'il entendit du bruit à l'entrée. Le chien courut à la porte d'entrée pour saluer le nouveau arrivants. Quelques secondes plus tard, il vit son fils qui revenait tout juste de son entrainement de basket. Il posa son sac dans un coin du salon alors que son père l'interrogea :
— Ça va mon grand ?
— Yep, le coach a dit que j'avais amélioré ma défense sur le terrain.
— C'est génial ! Et l'entraineur qui vient auditionner pour la bourse universitaire, il vous a dit quand il passerait ?
Nicholas baissa une seconde ses yeux et répondit :
— Non, pas encore.
Cal mima une expression de réflexion, mais ne releva pas l'air étrange de son fils. Ce dernier entra dans la cuisine pour embrasser sa mère et se servir un verre d'eau fraiche.
— Ça s'est bien passé mon ange ?
— Très bien maman, sourit-il. Vous avez retrouvé grand-père ?
Gillian tourna rapidement son regard sur son mari qui resta la bouche entre-ouverte de perplexité. Nicholas remarqua le regard que s'échangea ses parents et répliqua :
— Vous ne voulez pas en parler ?
— Hum, ce n'est pas ça Nick…, bredouilla sa mère mal à l'aise.
— Ta mère et moi on pense qu'on devrait vous éloigner tous les trois de cette affaire, allégua Cal, d'un geste évasif de sa main. Donc, tant que l'affaire n'est pas close, on ne vous parlera pas de tout ça…
— Je vois, dit-il, en pinçant ses lèvres.
— Nick, c'est seulement pour vous protéger, appuya Gillian avec un air désolé.
— Je comprends, mais vous avouerez que plus on cache des choses dans cette famille plus on blesse les personnes qu'on aime et pas seulement qu'au sens figuré…, contra t-il, d'un regard sans équivoque vers son père. Ce dernier crut capter de la culpabilité dans le regard de son fils, terminant son verre d'eau avant de récupérer son sac pour se rendre silencieusement dans sa chambre. Gillian lança un regard vers son mari qui s'effondra dans le canapé pour masser mécaniquement son front. Aucun deux n'aimaient cacher des choses à leurs enfants mais cette affaire n'avaient rien de banale.
À SUIVRE...