Inconscient
Entre la vie et la mort, Cal se retrouve dans le coma après sa violente agression dont il a été victime dans le parking souterrain (Tel père tel fils). À son chevet, Gillian veille et espère le réveil de son mari tout en gérant les inquiétudes de sa famille et son travail. En parallèle, ses proches amis mènent une enquête qui leur permettront de découvrir la vérité de cette étrange affaire. Genre: Général - (crossover) Histoire à chapitre. Note: Cal et Gillian sont mariés - Emily a 23 ans - Nick et Louise ont 17 ans, Seth 14 ans. |
CHAPITRE 10 : PANDÉMONIUM
Le lendemain, Logan avait réussi à convaincre Sletter de se rencontrer. L'endroit du rendez-vous était désert. Logan et Cal étaient au bord d'une route isolée, à proximité de champs agricoles et de verdure à perte de vue. Même un cri ne pouvait pas être entendu à plusieurs kilomètres à la ronde. Cela devait être la raison du choix de ce décor. Les nuages menaçants au dessus de leurs têtes n'arrangeaient rien à l'ambiance déjà glaçante. Cal pivota sur lui-même, mais ne remarqua rien dans l'horizon. Assit sur un rocher, Logan l'observa faire et déclara :
— Ils ne vont pas tarder. Ils ne sont jamais en retard.
— Je croyais qu'on disait ça des anglais, contra Cal de manière sarcastique.
— Si tu leur dis ça, c'est le meilleur moyen pour mourir d'une balle entre les deux yeux.
— Ils n'ont pas attendu quoique ce soit pour me tirer dessus.
Logan émit une petite moue de sa bouche puis ajouta après un silence :
— Je suis désolé pour ce qui t'es arrivé…
— Ne le sois pas, dit-il en guettant les alentours.
— Pourtant, c'est de ma faute si tu es dans cette situation.
— Non, c'est de la mienne. J'aurais dû tout avouer à Gill' dès le départ et tu serais en prison à l'heure qu'il est.
— Je sais que j'ai fait une erreur, mais de là à souhaiter que je sois enfermé, tu crois que tu ne vas pas un peu loin ?
— Un peu loin ?! répéta Cal enragé, en se retournant vers son père. Tu te fous de moi ?! Pendant toute ma vie j'ai su me débrouiller sans toi. J'ai réussi à avoir un job, des amis, une femme et des enfants qui m'aiment ! Et là tu reviens 30 ans plus tard, et tu fous tout en l'air ! Mes enfants me demandaient pourquoi je ne parlais pas de toi mais… regarde toi… tu es pitoyable ! Je comprends pourquoi maman a perdu la raison à tes côtés.
Blessé, Logan se leva d'un bond et rétorqua sur le même ton :
— Il faut être deux pour qu'un mariage se détruis !
— Et pour battre sa femme et son gosse, il faut être combien ?!
Le père observa le visage empreint de dégout de son fils puis argua d'une voix plus neutre :
— Je me suis déjà excusé pour ça. Je ne sais pas ce qu'il te faut de plus.
— Avec toi, c'est toujours la faute des autres mais jamais de la tienne… Après cette histoire, je veux que tu disparaisses à jamais. Je veux que tu fasses en sorte de ne plus revenir dans ma vie, termina t-il avec des gestes vifs de ses mains.
Logan lança un regard dépité à son fils lorsqu'un bruit dans le lointain fit pivoter celui-ci. Il remarqua une voiture noire de style van avancer dans leurs direction puis s'arrêter devant eux. Un homme avec une arme en sortit et ordonna :
— Entrez à l'intérieur.
Cal échangea un regard méfiant avec Logan puis exécuta, sans un mot, l'ordre de l'homme armée.
OoO
Quelques minutes plus tard, la voiture passa devant un lieu particulièrement sinistre. C'était un cimetière entouré d'arbres et de champs. Cal crut d'abord halluciné, mais lorsqu'il lut le panneau indicatif, il déchiffra parfaitement le nom de : Roselawn Cimetery.
Que faisait-il dans un lieu pareille ? Sletter prévoyait-il depuis le départ de les envoyer dans un cercueil une fois l'argent donné ? Cal ne put se poser d'autres questions que leur véhicule s'arrêta devant une veille bâtisse à proximité du cimetière. Arme à la main, le conducteur et le passager ordonnèrent au père et au fils de descendre de la voiture puis les poussèrent sans ménagement à entrer dans le bâtiment isolé. À l'intérieur, l'odorat de Cal fut envahit par une forte odeur de bois ancien mêlé à de la poussière. Le plancher sur lequel il marchait craqua à chacun de ses pas. Il lança un regard circulaire et déduit qu'il devait certainement s'agir d'une planque provisoire pour Sletter. Un des hommes de main les fouilla pour savoir s'ils ne portaient pas d'armes et de micro alors que le deuxième ordonna d'attendre ici avant de disparaitre. Tout d'un coup, le silence des lieux laissa place à des hurlements de douleurs provenant de l'étage. Instinctivement, Cal leva son regard au plafond formé par des poutres en bois apparentes et remarqua un étrange liquide rouge s'écouler entre celles-ci. Le coeur de Cal manqua un battement lorsqu'une goutte rougeâtre tomba à ses pieds. Devant le regard froid de l'homme de main qui veillait à leur mouvement, il ne montra aucune peur bien que l'idée de retourner en vitesse sur son canapé avec sa femme dans ses bras effleura son esprit. Des cris ainsi que des supplications résonnèrent lorsqu'une seconde plus tard, un coup de feu retentit puis le silence…
Cal entendit des voix étouffées. Des pas puis le déplacement d'un poids lourd qu'on trainait sur le sol. C'est à ce moment que l'expert en mensonge comprit le choix du lieu. Des pas lourds retentirent dans l'escalier lorsqu'une silhouette masculine, presque fantomatique, sortit de l'ombre pour apparaitre devant les deux Lightman. Il s'agissait d'un homme au visage émacié et marqué par du sang. Il portait un costume noir parfaitement plissé ainsi que de luxueuses chaussures qui laissaient deviner le style présomptueux qu'il voulait faire dégager. Néanmoins, ce que Cal regardait depuis son entrée, ce n'était pas sa tenue vestimentaire, mais ses mains totalement recouvertes de sang ainsi que l'arme à feu dégoulinante de chaire et de liquide rougeâtre qui perlait lentement sur le sol, comme des gouttes d'eau sur un parapluie après un jour d'orage. C'est là qu'un détail sauta aux yeux de l'expert en mensonge. Aucun des vêtements de l'homme n'étaient tachés par un quelconque liquide ou même par la poussière qui les entouraient. Cal se retint comme il pu de ne pas crier sur son père de l'avoir emmené dans cet enfer, où il ne savait pas encore s'il pourrait en sortir vivant. L'homme en costume s'avança d'un pas et s'exclama avec enthousiasme :
— Bonjour Messieurs, veillez m'excusez pour ce petit contre temps. Des affaires à régler.
L'homme au costume tendit sa main vers un homme armé qui lui donna prestement un chiffon propre pour nettoyer ses mains ensanglantées.
— Excusez-moi de ne pas pouvoir vous serrez la main, je serai navré de vous tacher, plaisanta t-il avec un large sourire qui contrasta avec son regard noir perçant. Cal préféra ne rien dire et continua d'observer l'homme aux mains de sang.
— Logan, heureux de te revoir !
— Moi aussi M. Sletter, mentit Logan.
Cette révélation ne surprit aucunement Cal qui continua son observation gestuelle. Sletter remarqua enfin la présence de Cal et demanda avec intérêt :
— Qui est ton ami ?
— Il s'appelle… John… Smith, dit Logan.
— John Smith ? répéta Sletter perplexe. Anglais ?
— Du côté de mon père, mais ma mère est Irlandaise, répondit Cal.
— Un curieux mélange, souleva t-il, sans trait d'humour. Hé bien John, Logan m'a beaucoup parlé de toi. Si tout ce qu'on dit de toi est vrai, je crois que j'ai de la concurrence.
Sletter prit place sur une chaise. Il croisa ses jambes et enchaina :
— Il parait qu'on t'appelle le marteau. Une histoire de baignoire et de… clous ?
— Une légende doit se bâtir sur des faits réels.
— J'en suis la preuve, sourit-il. J'ai appris que tu désirais te joindre à nous. Avec deux hommes en moins, un homme en plus ne pourrait faire que du bien à mon équipe.
— C'est ce que je me suis laissé dire.
— J'aime ton esprit John ! clama t-il jovialement, en le pointant avec son index. Avant toute chose, Logan, je suis navré pour ma maladresse. J'ai appris ce qui s'était passé. Tu voulais nous protéger de Kane.
— J'ai fait mon devoir…, déclara Logan avec plus ou moins de conviction.
— Et tu seras récompensé ! Alors… tu as rapporté ce que je voulais ?
— Hum… l'argent n'est pas sur moi…, annonça t-il, en déglutissant.
À cette annonce, le visage de Sletter changea brusquement pour quelque chose de haineux. Logan le vit et s'empressa de rectifier : — Mais je l'ai caché dans un lieu sur ! Je me suis dit que si jamais j'étais suivi, il fallait mieux dissimuler l'argent.
Soulagé, Sletter arbora un large sourire cinglant et déclara :
— Bonne idée Logan ! Tu n'as plus qu'à me dire où se trouve l'argent et l'un de mes hommes ira le récupérer.
— Dans une ancienne station service au centre ville.
— Parfait, s'exalta Sletter, en se levant d'un bond. McGrath va vous conduire dans un abris le temps qu'on me ramène l'argent !
L'homme de main, nommé McGrath, s'approcha des Lightman pour les menacer d'entrer dans un garde manger vide. Perplexe par cette initiative, Cal l'interrogea en exécutant l'ordre :
— Attendez… Vous voulez nous enfermer ?
— Je ne vous enferme pas, contra Sletter, comme vexé par cette idée. Je vous met à l'abris. À l'intérieur, personne ne pourra vous blesser, mais par contre si je m'aperçois que l'argent n'est pas là ou qu'il y a une entourloupe, je crains que cela ne devienne votre dernière image. À plus tard, messieurs !
La porte se referma brusquement sur les expressions inquiètes des deux prisonniers.
OoO
Aux alentours de l'ancienne station service, plusieurs hommes armés étaient en position et attendaient avec impatience l'arrivée imminente de Sletter et de ses hommes pour agir. Dans une rue en face du bâtiment, l'agent O'Reilly portait un gilet par-balle comme le reste de ses collègues. Étrangement, ce dernier ne paraissait pas du tout anxieux par la situation. Darren termina de discuter avec un de ses agents du DMI puis se tourna vers Gibbs et Aaron pour leur demander :
— Vos équipes son prêtes ?
— Elles le sont, confirma Hotchner.
— Parfait.
— Excusez-moi de vous demandez ça, débuta Tony avec perplexité. Mais pour un homme qui s'apprête à capturer l'un des plus grands criminelles du pays, vous êtes plutôt calme ?
— Pourquoi ? Vous croyez qu'en tant Irlandais je fais la fête dans les pubs et j'attends que les arc en ciels apparaissent dans le ciel ? rétorqua l'agent du DMI sur un ton sarcastique. Gibbs et Aaron tournèrent leur regard désabusé sur Tony qui embarrassé, par la réponse de O'Reilly, répondit avec gêne:
— Non, je… je trouvais ça… simplement étrange.
— C'était de l'humour, agent Dinozzo, le rassura Darren avec un sourire. Il n'y a pas que les anglais qui en ont !
Plus détendu, l'italien arbora un sourire crispé et répliqua avec léger un rire nerveux :
— Je le savais ! Qu'est-ce que vous croyez !
Gibbs tourna sa tête de droite à gauche puis accrocha son regard sur une voiture noire qui s'arrêta pile devant la station abandonnée. Il cibla deux hommes en sortirent lorsque O'Reilly confirma les pensées de Gibbs :
— Ce sont eux. Darren activa son talkie-walkie et ordonna : — À toutes les équipes, ne tirez pas, restez en position.
À ses côtés, Reynolds examina la situation avec des jumelles et remarqua que quelque chose n'allait pas.— Attendez, s'exclama Ben. Cal et son père ne sont pas là !
— Sletter non plus, ajouta Ziva.
Face à ces nouveaux faits, Dinozzo osa poser la question que tout le monde avait en tête :
— Vous croyez qu'ils ont été tués ?
— Non, réfuta O'Reilly, je crois que Sletter les garde en otage pour être sûr qu'ils ne lui mentent pas. Il faut qu'on change nos plans.
— Vous proposez quoi ? l'interrogea Aaron.
— Il faut qu'on suivent les hommes de mains de Sletter pour qu'il nous conduise jusqu'à lui.
Non rassurée par cette idée, Tony demanda :
— Donc… on les laisse prendre l'argent et… on les suit comme le petit Poucet ?
— Vous avez une autre idée ?
Personne ne répondit. O'Reilly prit cela comme une réponse positive et dicta à travers son talkie-walkie :
— À toutes les équipes, la mission est annulée. Nous laissons les suspects prendre l'argent. Nous les suivrons en toute discrétion.
Cinq minutes plus tard, les deux hommes de Sletter quittèrent le bâtiment avec un large sac noir. Ils récupèrent leur voiture alors que O'Reilly suggéra :
— Il faut qu'on les suivent.
— Si on y va tous ensemble, on se fera remarquer, signala Aaron.
— Je propose que l'agent Gibbs et Hotchner m'accompagne.
Les deux agents acquiescèrent à cette idée vite réfutée par Dinozzo :
— Et nous on est quoi ?!
— Tony a raison ! l'appuya Ziva, vexée d'être mise de côté.
— Vous restez dans le coin et dès qu'on aura besoin de renfort on vous appellera, répondit Gibbs sur un ton qui ne laissa place à aucune objection. Ziva et Tony furent dépités, mais acceptèrent à contre coeur l'ordre de leur patron.
— Reynolds, c'est vous qui dirigez les opérations, exigea Hotchner.
— Oui monsieur !
De là, Hotchner, O'Reilly et Gibbs s'empressèrent de prendre une voiture pour suivre à distance celle des hommes de Sletter.
OoO
Dans la planque de Sletter, Cal et Logan s'impatientaient du retour du criminel. L'endroit où ils étaient enfermés était exiguë et très sombre. Il y avait des débris au sol et des étagères poussiéreuses qui ne pouvaient plus supporter grande chose. Père et fils s'étaient assis sur le sol, en s'angoissant intérieurement de ce qu'ils pourraient leur arriver si les fédéraux ne se rendaient pas compte de la manoeuvre stratégique de Sletter.
— Si Sletter découvre la supercherie, on est mort, déclara Logan.
— Vu l'endroit où on est, il n'aura pas beaucoup d'effort à faire pour nous faire disparaitre, répondit Cal blasé.
— Qu'est-ce qu'on fera lorsqu'il reviendra ?
— On suit le plan. Il ne doit pas penser qu'on est du côté des fed'. Connaissant mes amis, ils ont dû comprendre que Sletter nous a gardé comme otage. Ils sont surement à sa poursuite.
— Tu ne doutes jamais d'eux.
— C'est le principe des amis, répliqua Cal, d'une petite moue de sa bouche avant de renverser sa tête en arrière et lâcher un long soupir.
OoO
Au sein du BAU, Gillian se tenait au courant des moindres faits et gestes des équipes en Irlande grâce à McGee, Prentiss, Rossi et Reid. Dans l'espace de travail des agents du FBI, Garcia venait d'apprendre à Gillian les derniers événements rapportés par Reynolds. Éberluée, elle s'était exclamée :
— Vous êtes en train de me dire que Cal est peut-être mort ?!
— Non Gill', enfin…, bafouilla McGee.
— Gillian, reprit Prentiss d'une voix posée. D'après O'Reilly, il pense que Sletter aurait fait d'eux des otages afin de se rassurer sur leurs intentions.
Une main sur son front, Gillian soupira puis entendit son portable sonner. Elle lut le nom de sa fille Louise s'afficher sur son écran et accepta rapidement l'appel :
— Qu'est-ce qui passe mon ange ?
La psychologue écouta avec attention la réponse de sa benjamine pour ensuite s'exclamer effarer :
— Quoi ? Depuis quand ?!
Les amis de la psychologue s'échangèrent un regard d'incompréhension alors que la mère de famille conclut au téléphone : — Je… Je vais m'occuper de ça. Écoute-moi Lou', avec Seth tu vas aller voir les Booth et vous allez rester avec Christine, ok ?
Gillian raccrocha et informa pour le reste du groupe :
— Nicholas serait parti en Irlande !
— En Irlande ?! s'étonna Rossi.
— Il m'a dit qu'il était allé voir une université avec un ami, mais Louise a appelé Christopher et il a démenti, expliqua Gillian complètement désorientée. Prentiss posa une main amicale sur l'épaule de son ami et demanda :
— Tu es sûre qu'il est allé là bas ?
— Lou' m'a dit que Seth est allé dans sa chambre. Son ordinateur n'était pas éteint et elle a vu que ses dernières recherches étaient sur un site pour acheter des billets d'avion. Des affaires dans sa chambre ont disparu et ils n'ont pas retrouvé son passeport.
— Je vérifie ça tout de suite, signala Garcia, pianotant déjà sur le clavier d'un ordinateur. Après quelques secondes de recherche informatique, la blonde à lunettes répondit : — Lou' et Seth feraient de bons détectives ! Nick a en effet pris un avion en partance pour Belfast !
Au nom de la ville, Rossi s'exclama :
— Il cherche Cal !
Reid fronça ses sourcils d'interrogation et demanda :
— Comment a t-il su que Cal était parti là bas ?
Gillian chercha une réponse à cette question puis se souvint du moment où elle avait demandé à son fils de déposer un dossier sur son bureau. Elle ferma ses yeux et soupira accablée : — Mon bureau… Il a dû voir le dossier qu'Aaron m'a dupliqué…
Perturbée, elle rassembla rapidement ses affaires puis récupéra son sac à main en bafouillant :
— Il faut… Il faut que je parte en Irlande !
— Quoi ? s'inquiéta Rossi. Tu ne vas pas aller là bas, Gill' ?! C'est trop risqué !
— Il faut que j'aille retrouver mon fils ! clarifia t-elle d'une voix autoritaire, en s'éloignant sous les regards horrifiés de ses amis.
À SUIVRE...
— Ils ne vont pas tarder. Ils ne sont jamais en retard.
— Je croyais qu'on disait ça des anglais, contra Cal de manière sarcastique.
— Si tu leur dis ça, c'est le meilleur moyen pour mourir d'une balle entre les deux yeux.
— Ils n'ont pas attendu quoique ce soit pour me tirer dessus.
Logan émit une petite moue de sa bouche puis ajouta après un silence :
— Je suis désolé pour ce qui t'es arrivé…
— Ne le sois pas, dit-il en guettant les alentours.
— Pourtant, c'est de ma faute si tu es dans cette situation.
— Non, c'est de la mienne. J'aurais dû tout avouer à Gill' dès le départ et tu serais en prison à l'heure qu'il est.
— Je sais que j'ai fait une erreur, mais de là à souhaiter que je sois enfermé, tu crois que tu ne vas pas un peu loin ?
— Un peu loin ?! répéta Cal enragé, en se retournant vers son père. Tu te fous de moi ?! Pendant toute ma vie j'ai su me débrouiller sans toi. J'ai réussi à avoir un job, des amis, une femme et des enfants qui m'aiment ! Et là tu reviens 30 ans plus tard, et tu fous tout en l'air ! Mes enfants me demandaient pourquoi je ne parlais pas de toi mais… regarde toi… tu es pitoyable ! Je comprends pourquoi maman a perdu la raison à tes côtés.
Blessé, Logan se leva d'un bond et rétorqua sur le même ton :
— Il faut être deux pour qu'un mariage se détruis !
— Et pour battre sa femme et son gosse, il faut être combien ?!
Le père observa le visage empreint de dégout de son fils puis argua d'une voix plus neutre :
— Je me suis déjà excusé pour ça. Je ne sais pas ce qu'il te faut de plus.
— Avec toi, c'est toujours la faute des autres mais jamais de la tienne… Après cette histoire, je veux que tu disparaisses à jamais. Je veux que tu fasses en sorte de ne plus revenir dans ma vie, termina t-il avec des gestes vifs de ses mains.
Logan lança un regard dépité à son fils lorsqu'un bruit dans le lointain fit pivoter celui-ci. Il remarqua une voiture noire de style van avancer dans leurs direction puis s'arrêter devant eux. Un homme avec une arme en sortit et ordonna :
— Entrez à l'intérieur.
Cal échangea un regard méfiant avec Logan puis exécuta, sans un mot, l'ordre de l'homme armée.
OoO
Quelques minutes plus tard, la voiture passa devant un lieu particulièrement sinistre. C'était un cimetière entouré d'arbres et de champs. Cal crut d'abord halluciné, mais lorsqu'il lut le panneau indicatif, il déchiffra parfaitement le nom de : Roselawn Cimetery.
Que faisait-il dans un lieu pareille ? Sletter prévoyait-il depuis le départ de les envoyer dans un cercueil une fois l'argent donné ? Cal ne put se poser d'autres questions que leur véhicule s'arrêta devant une veille bâtisse à proximité du cimetière. Arme à la main, le conducteur et le passager ordonnèrent au père et au fils de descendre de la voiture puis les poussèrent sans ménagement à entrer dans le bâtiment isolé. À l'intérieur, l'odorat de Cal fut envahit par une forte odeur de bois ancien mêlé à de la poussière. Le plancher sur lequel il marchait craqua à chacun de ses pas. Il lança un regard circulaire et déduit qu'il devait certainement s'agir d'une planque provisoire pour Sletter. Un des hommes de main les fouilla pour savoir s'ils ne portaient pas d'armes et de micro alors que le deuxième ordonna d'attendre ici avant de disparaitre. Tout d'un coup, le silence des lieux laissa place à des hurlements de douleurs provenant de l'étage. Instinctivement, Cal leva son regard au plafond formé par des poutres en bois apparentes et remarqua un étrange liquide rouge s'écouler entre celles-ci. Le coeur de Cal manqua un battement lorsqu'une goutte rougeâtre tomba à ses pieds. Devant le regard froid de l'homme de main qui veillait à leur mouvement, il ne montra aucune peur bien que l'idée de retourner en vitesse sur son canapé avec sa femme dans ses bras effleura son esprit. Des cris ainsi que des supplications résonnèrent lorsqu'une seconde plus tard, un coup de feu retentit puis le silence…
Cal entendit des voix étouffées. Des pas puis le déplacement d'un poids lourd qu'on trainait sur le sol. C'est à ce moment que l'expert en mensonge comprit le choix du lieu. Des pas lourds retentirent dans l'escalier lorsqu'une silhouette masculine, presque fantomatique, sortit de l'ombre pour apparaitre devant les deux Lightman. Il s'agissait d'un homme au visage émacié et marqué par du sang. Il portait un costume noir parfaitement plissé ainsi que de luxueuses chaussures qui laissaient deviner le style présomptueux qu'il voulait faire dégager. Néanmoins, ce que Cal regardait depuis son entrée, ce n'était pas sa tenue vestimentaire, mais ses mains totalement recouvertes de sang ainsi que l'arme à feu dégoulinante de chaire et de liquide rougeâtre qui perlait lentement sur le sol, comme des gouttes d'eau sur un parapluie après un jour d'orage. C'est là qu'un détail sauta aux yeux de l'expert en mensonge. Aucun des vêtements de l'homme n'étaient tachés par un quelconque liquide ou même par la poussière qui les entouraient. Cal se retint comme il pu de ne pas crier sur son père de l'avoir emmené dans cet enfer, où il ne savait pas encore s'il pourrait en sortir vivant. L'homme en costume s'avança d'un pas et s'exclama avec enthousiasme :
— Bonjour Messieurs, veillez m'excusez pour ce petit contre temps. Des affaires à régler.
L'homme au costume tendit sa main vers un homme armé qui lui donna prestement un chiffon propre pour nettoyer ses mains ensanglantées.
— Excusez-moi de ne pas pouvoir vous serrez la main, je serai navré de vous tacher, plaisanta t-il avec un large sourire qui contrasta avec son regard noir perçant. Cal préféra ne rien dire et continua d'observer l'homme aux mains de sang.
— Logan, heureux de te revoir !
— Moi aussi M. Sletter, mentit Logan.
Cette révélation ne surprit aucunement Cal qui continua son observation gestuelle. Sletter remarqua enfin la présence de Cal et demanda avec intérêt :
— Qui est ton ami ?
— Il s'appelle… John… Smith, dit Logan.
— John Smith ? répéta Sletter perplexe. Anglais ?
— Du côté de mon père, mais ma mère est Irlandaise, répondit Cal.
— Un curieux mélange, souleva t-il, sans trait d'humour. Hé bien John, Logan m'a beaucoup parlé de toi. Si tout ce qu'on dit de toi est vrai, je crois que j'ai de la concurrence.
Sletter prit place sur une chaise. Il croisa ses jambes et enchaina :
— Il parait qu'on t'appelle le marteau. Une histoire de baignoire et de… clous ?
— Une légende doit se bâtir sur des faits réels.
— J'en suis la preuve, sourit-il. J'ai appris que tu désirais te joindre à nous. Avec deux hommes en moins, un homme en plus ne pourrait faire que du bien à mon équipe.
— C'est ce que je me suis laissé dire.
— J'aime ton esprit John ! clama t-il jovialement, en le pointant avec son index. Avant toute chose, Logan, je suis navré pour ma maladresse. J'ai appris ce qui s'était passé. Tu voulais nous protéger de Kane.
— J'ai fait mon devoir…, déclara Logan avec plus ou moins de conviction.
— Et tu seras récompensé ! Alors… tu as rapporté ce que je voulais ?
— Hum… l'argent n'est pas sur moi…, annonça t-il, en déglutissant.
À cette annonce, le visage de Sletter changea brusquement pour quelque chose de haineux. Logan le vit et s'empressa de rectifier : — Mais je l'ai caché dans un lieu sur ! Je me suis dit que si jamais j'étais suivi, il fallait mieux dissimuler l'argent.
Soulagé, Sletter arbora un large sourire cinglant et déclara :
— Bonne idée Logan ! Tu n'as plus qu'à me dire où se trouve l'argent et l'un de mes hommes ira le récupérer.
— Dans une ancienne station service au centre ville.
— Parfait, s'exalta Sletter, en se levant d'un bond. McGrath va vous conduire dans un abris le temps qu'on me ramène l'argent !
L'homme de main, nommé McGrath, s'approcha des Lightman pour les menacer d'entrer dans un garde manger vide. Perplexe par cette initiative, Cal l'interrogea en exécutant l'ordre :
— Attendez… Vous voulez nous enfermer ?
— Je ne vous enferme pas, contra Sletter, comme vexé par cette idée. Je vous met à l'abris. À l'intérieur, personne ne pourra vous blesser, mais par contre si je m'aperçois que l'argent n'est pas là ou qu'il y a une entourloupe, je crains que cela ne devienne votre dernière image. À plus tard, messieurs !
La porte se referma brusquement sur les expressions inquiètes des deux prisonniers.
OoO
Aux alentours de l'ancienne station service, plusieurs hommes armés étaient en position et attendaient avec impatience l'arrivée imminente de Sletter et de ses hommes pour agir. Dans une rue en face du bâtiment, l'agent O'Reilly portait un gilet par-balle comme le reste de ses collègues. Étrangement, ce dernier ne paraissait pas du tout anxieux par la situation. Darren termina de discuter avec un de ses agents du DMI puis se tourna vers Gibbs et Aaron pour leur demander :
— Vos équipes son prêtes ?
— Elles le sont, confirma Hotchner.
— Parfait.
— Excusez-moi de vous demandez ça, débuta Tony avec perplexité. Mais pour un homme qui s'apprête à capturer l'un des plus grands criminelles du pays, vous êtes plutôt calme ?
— Pourquoi ? Vous croyez qu'en tant Irlandais je fais la fête dans les pubs et j'attends que les arc en ciels apparaissent dans le ciel ? rétorqua l'agent du DMI sur un ton sarcastique. Gibbs et Aaron tournèrent leur regard désabusé sur Tony qui embarrassé, par la réponse de O'Reilly, répondit avec gêne:
— Non, je… je trouvais ça… simplement étrange.
— C'était de l'humour, agent Dinozzo, le rassura Darren avec un sourire. Il n'y a pas que les anglais qui en ont !
Plus détendu, l'italien arbora un sourire crispé et répliqua avec léger un rire nerveux :
— Je le savais ! Qu'est-ce que vous croyez !
Gibbs tourna sa tête de droite à gauche puis accrocha son regard sur une voiture noire qui s'arrêta pile devant la station abandonnée. Il cibla deux hommes en sortirent lorsque O'Reilly confirma les pensées de Gibbs :
— Ce sont eux. Darren activa son talkie-walkie et ordonna : — À toutes les équipes, ne tirez pas, restez en position.
À ses côtés, Reynolds examina la situation avec des jumelles et remarqua que quelque chose n'allait pas.— Attendez, s'exclama Ben. Cal et son père ne sont pas là !
— Sletter non plus, ajouta Ziva.
Face à ces nouveaux faits, Dinozzo osa poser la question que tout le monde avait en tête :
— Vous croyez qu'ils ont été tués ?
— Non, réfuta O'Reilly, je crois que Sletter les garde en otage pour être sûr qu'ils ne lui mentent pas. Il faut qu'on change nos plans.
— Vous proposez quoi ? l'interrogea Aaron.
— Il faut qu'on suivent les hommes de mains de Sletter pour qu'il nous conduise jusqu'à lui.
Non rassurée par cette idée, Tony demanda :
— Donc… on les laisse prendre l'argent et… on les suit comme le petit Poucet ?
— Vous avez une autre idée ?
Personne ne répondit. O'Reilly prit cela comme une réponse positive et dicta à travers son talkie-walkie :
— À toutes les équipes, la mission est annulée. Nous laissons les suspects prendre l'argent. Nous les suivrons en toute discrétion.
Cinq minutes plus tard, les deux hommes de Sletter quittèrent le bâtiment avec un large sac noir. Ils récupèrent leur voiture alors que O'Reilly suggéra :
— Il faut qu'on les suivent.
— Si on y va tous ensemble, on se fera remarquer, signala Aaron.
— Je propose que l'agent Gibbs et Hotchner m'accompagne.
Les deux agents acquiescèrent à cette idée vite réfutée par Dinozzo :
— Et nous on est quoi ?!
— Tony a raison ! l'appuya Ziva, vexée d'être mise de côté.
— Vous restez dans le coin et dès qu'on aura besoin de renfort on vous appellera, répondit Gibbs sur un ton qui ne laissa place à aucune objection. Ziva et Tony furent dépités, mais acceptèrent à contre coeur l'ordre de leur patron.
— Reynolds, c'est vous qui dirigez les opérations, exigea Hotchner.
— Oui monsieur !
De là, Hotchner, O'Reilly et Gibbs s'empressèrent de prendre une voiture pour suivre à distance celle des hommes de Sletter.
OoO
Dans la planque de Sletter, Cal et Logan s'impatientaient du retour du criminel. L'endroit où ils étaient enfermés était exiguë et très sombre. Il y avait des débris au sol et des étagères poussiéreuses qui ne pouvaient plus supporter grande chose. Père et fils s'étaient assis sur le sol, en s'angoissant intérieurement de ce qu'ils pourraient leur arriver si les fédéraux ne se rendaient pas compte de la manoeuvre stratégique de Sletter.
— Si Sletter découvre la supercherie, on est mort, déclara Logan.
— Vu l'endroit où on est, il n'aura pas beaucoup d'effort à faire pour nous faire disparaitre, répondit Cal blasé.
— Qu'est-ce qu'on fera lorsqu'il reviendra ?
— On suit le plan. Il ne doit pas penser qu'on est du côté des fed'. Connaissant mes amis, ils ont dû comprendre que Sletter nous a gardé comme otage. Ils sont surement à sa poursuite.
— Tu ne doutes jamais d'eux.
— C'est le principe des amis, répliqua Cal, d'une petite moue de sa bouche avant de renverser sa tête en arrière et lâcher un long soupir.
OoO
Au sein du BAU, Gillian se tenait au courant des moindres faits et gestes des équipes en Irlande grâce à McGee, Prentiss, Rossi et Reid. Dans l'espace de travail des agents du FBI, Garcia venait d'apprendre à Gillian les derniers événements rapportés par Reynolds. Éberluée, elle s'était exclamée :
— Vous êtes en train de me dire que Cal est peut-être mort ?!
— Non Gill', enfin…, bafouilla McGee.
— Gillian, reprit Prentiss d'une voix posée. D'après O'Reilly, il pense que Sletter aurait fait d'eux des otages afin de se rassurer sur leurs intentions.
Une main sur son front, Gillian soupira puis entendit son portable sonner. Elle lut le nom de sa fille Louise s'afficher sur son écran et accepta rapidement l'appel :
— Qu'est-ce qui passe mon ange ?
La psychologue écouta avec attention la réponse de sa benjamine pour ensuite s'exclamer effarer :
— Quoi ? Depuis quand ?!
Les amis de la psychologue s'échangèrent un regard d'incompréhension alors que la mère de famille conclut au téléphone : — Je… Je vais m'occuper de ça. Écoute-moi Lou', avec Seth tu vas aller voir les Booth et vous allez rester avec Christine, ok ?
Gillian raccrocha et informa pour le reste du groupe :
— Nicholas serait parti en Irlande !
— En Irlande ?! s'étonna Rossi.
— Il m'a dit qu'il était allé voir une université avec un ami, mais Louise a appelé Christopher et il a démenti, expliqua Gillian complètement désorientée. Prentiss posa une main amicale sur l'épaule de son ami et demanda :
— Tu es sûre qu'il est allé là bas ?
— Lou' m'a dit que Seth est allé dans sa chambre. Son ordinateur n'était pas éteint et elle a vu que ses dernières recherches étaient sur un site pour acheter des billets d'avion. Des affaires dans sa chambre ont disparu et ils n'ont pas retrouvé son passeport.
— Je vérifie ça tout de suite, signala Garcia, pianotant déjà sur le clavier d'un ordinateur. Après quelques secondes de recherche informatique, la blonde à lunettes répondit : — Lou' et Seth feraient de bons détectives ! Nick a en effet pris un avion en partance pour Belfast !
Au nom de la ville, Rossi s'exclama :
— Il cherche Cal !
Reid fronça ses sourcils d'interrogation et demanda :
— Comment a t-il su que Cal était parti là bas ?
Gillian chercha une réponse à cette question puis se souvint du moment où elle avait demandé à son fils de déposer un dossier sur son bureau. Elle ferma ses yeux et soupira accablée : — Mon bureau… Il a dû voir le dossier qu'Aaron m'a dupliqué…
Perturbée, elle rassembla rapidement ses affaires puis récupéra son sac à main en bafouillant :
— Il faut… Il faut que je parte en Irlande !
— Quoi ? s'inquiéta Rossi. Tu ne vas pas aller là bas, Gill' ?! C'est trop risqué !
— Il faut que j'aille retrouver mon fils ! clarifia t-elle d'une voix autoritaire, en s'éloignant sous les regards horrifiés de ses amis.
À SUIVRE...