LIGHTMAN5
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Entre parenthèses

Tout pouvait arriver. Ils étaient seuls. Il ne s'agissait que d'un instant volé. Un moment de faiblesse que personne ne pourrait connaître.

Genre : Hurt/Comfort (Romance)

Une nouvelle journée venait de s'achever au Lightman Group avec à la clé l'élucidation d'une nouvelle affaire de suicide. Où plus précisément un suicide déguisé en meurtre. Un contresens qui n'avait pas laissé de marbre Cal s'étant perdu corps et âme dans ce dossier. Et comme à chaque fois, le souvenir de sa mère se donnant la mort ne le quittait jamais. Cet appel des médecins et la rage qui s'en était suivi. Il n'avait jamais compris et encore aujourd'hui. Elle avait eu des antécédents. Il le savait, mais il avait toujours eu dû mal à comprendre le fait qu'on pouvait abandonner son fils à ce monde pourvu de mensonge et de trahison. Elle avait fait de lui ce qu'il était aujourd'hui. Devait-il dire merci ?

Le silence laissait place aux tourments. D'un air hagard, ses pieds sur son bureau, il tournoya le liquide brun de son whisky. Trop d'émotions se bousculaient à travers son corps exténué par cette sombre journée. Il s'apprêtait à se servir un nouveau verre lorsqu'une personne vint l'interrompre dans sa consommation de drogue en bouteille. Une forme d'oublie hérité par son paternel. Chacun avait le droit à sa forme d'héritage sur son passage sur terre. Malheureusement pour lui ce fut l'alcool et le suicide. Comme quoi faire un double six sur le plateau du jeu de la vie n'aurait rien changé à son destin d'expert… Il éleva légèrement son regard et découvrit, sans surprise, sa collègue et amie s'approcher à grand pas. Elle arborait un léger sourire comme pour lui signifier qu'elle venait juste pour le rassurer. Il savait ce qu'elle désirait. Elle avait toujours été présente dans ces moments de doute ou de questionnement.
— Besoin de compagnie ? l'interrogea t-elle, en s'installant en face de lui.
Cal leva son verre en signe d'approbation à cette proposition. Elle lui alloua un léger sourire et observa, durant quelques seconde, le visage pensif de son ami. Les pensées de ce dernier semblaient s'être perdues dans les couleurs caramels de sa boisson alcoolisée. Un ange passa lorsque Cal déclara :
— Je lui en veux.
— C'est normal.
— Je n'ai pas pleuré.
— Le jour de sa mort ?
— Depuis… Il marqua une pause par une gorgée de son liquide.
— Tout le monde réagit différemment.
— Je m'étais juré de ne plus pleurer le jour où mon père était rentré avec une bouteille de vodka…
Gillian avait fermé ses yeux une seconde avant de poser son regard sur son ami buvant d'une traite son whisky. Son visage était grave. D'un point fixe sur sa table de travail, un film de ses souvenirs douloureux semblait passer devant ses yeux.
— C'était il y a longtemps…, soupira t-il, en se levant d'un bond pour se placer face à sa baie vitrée.
— Voir les signes avant n'auraient rien changé et tu le sais…
— Peut-être que si…
Gillian lâcha un soupir. Elle se leva, se déplaça lentement jusqu'à l'expert en mensonge, posa une main réconfortante sur son épaule et lui souffla :
— Tu n'es pas seul.
Il avait tourné son visage vers le sien. Il était impassible, mais Gillian, en tant qu'experte, avait pu dissocier une certaine douleur à travers ses pupilles dilatées. D'un geste lent, elle avait glissé sa main contre sa joue. On pourrait pensé que ce n'était qu'amical, mais pour deux experts en langage corporel cela signifiait bien plus qu'un besoin de réconfort. Cal laissa faire la jeune femme sans bouger. Le rythme de son coeur s'était emballé alors que son regard s'était déplacé sur les lèvres fines de son interlocutrice. Ils ne devaient pas dépasser la ligne, se répétaient-ils. Ils étaient amis. Rien de plus. Cal déglutit à cette pensée. Gillian le remarqua et ne bougea pas.

La mort de sa mère, la violence de son père, sa colère et sa peine, toutes ses souffrances avec qui il luttait chaque jours s'évaporaient en ce court instant par ce simple contact visuel. Elle était son antidote à sa douleur ainsi que sa drogue à son bonheur. Ils étaient seuls. Face à face. Tout pouvait arriver sans que personne ne le sache. Juste une fois. Il plongea son regard sombre dans celui captivée de la jeune femme s'approchant lentement de son visage sans expression. Ils étaient comme aimantés. Ils ne pouvaient plus reculer et qu'en bien même, ils en avaient pas la force. Il était blessé. Elle voulait le réconforter. Rien qu'un simple baiser. Que pourrait-il leur arriver ?

Il imita la jeune femme et posa ses lèvres sur les siennes. Ils ne savaient ni pourquoi ni comment, mais ils savaient qu'il s'agissait de la seule solution pour arrêter leur coeur de saigner. À la même seconde, ils fermèrent leurs yeux pour apprécier cette simple caresse charnelle. Ils ne comprenaient pas vraiment ce qu'ils faisaient mais cela leur semblait vital. Désirant un peu plus, Gillian entrouvrit légèrement sa bouche pour accorder le droit à son ami d'approfondir leur baiser. Cal comprit le message et passa le barrage de ses dents avec sa langue pour tendrement caresser la sienne. D'un accord implicite, ils commencèrent à les faire danser au même rythme pour plus de plaisir. C'était doux et simple à la fois. Il ne s'agissait pas d'une mission ou d'une tromperie. C'était eux. Une vérité depuis des années dissimulées. Ce n'était pas un rêve, mais leur réalité.

Au moment où Cal décida de devenir plus insistant, la jeune femme lâcha un léger soupir de contentement. Ils s'embrassèrent encore plus rapidement lorsque le bruit de trois petits coups frappés contre la porte les sépara brusquement. Une seconde après, Anna entra prestement avec un dossier entre ses mains. À la venue de la réceptionniste, Gillian racla sa gorge alors que Cal passa une main sur sa bouche. Leurs regards se perdirent sur le sol jusqu'au moment où la nouvelle venue leur informa :
— Voici le compte rendu de l'affaire Smith que vous m'aviez demandé.
— Um, merci Anna, répondit Gillian, en récupérant le document. Extrêmement gêné, Cal n'osa pas relever son regard. Anna remarqua les airs perdus de ses patrons et fronça ses sourcils d'incompréhension.
— Un problème ? s'inquiéta t-elle.
— Non, aucun ! Pourquoi ? rétorqua rapidement la psychologue. Cette dernière jura intérieurement à ce fait en songeant à l'erreur verbal qu'elle venait de commettre. La rapidité extrême de sa réponse mélangée à une double négation plus une réponse par une question était preuve de flagrant mensonge. Cal le releva et répliqua :
— Il est tard Anna. Vous devriez rentrer.
— Euh bien…, fit-elle, d'un va et vient entre les deux experts. Vous avez besoin de quelque chose d'autres ?
— Non, ça ira. Vous pouvez partir.
La réceptionniste acquiesça puis quitta la pièce en laissant, derrière elle, les deux amis introvertis. Ces derniers, seuls, n'osèrent se regarder. Ils l'avaient fait en dépit de toutes les règles et les conséquences que ce geste pouvait générer pour leur amitié. Ils n'arrivaient toujours pas à le croire… Ils avaient dépassé la ligne, mais à quel prix ?
Cal était immobile. Il semblait réfléchir à la situation qu'il venait de vivre. Il dériva, avec sa bouche entre ouverte, son regard sur la jeune femme complètement stoïque. Chacun réfléchissait à ce qu'il venait de se passer. Et maintenant que devaient-ils faire ? Oublier ou avancer ? Le silence de l'instant devenait de plus en plus pesant lorsqu'en une fraction de seconde, elle avait déclaré avec un mince sourire :
— Il se fait tard. Je vais rentrer chez moi. On se voit demain ?
Il crispa sa mâchoire. Elle avait fait son choix. Pas le sien. Il devait faire face et, comme à son habitude, il esquissa un rapide sourire.
— Ouais…
Il avait accepté sa décision, mais la sensation de la souffrance ressentie était si forte qu'il aurait cru mourir. Il aurait voulu lui crier sa vérité, ses sentiments et ses non-dits refoulés depuis tant d'années, mais au lieu de ça il la regarda lui offrir un dernier sourire et s'en aller sans se retourner. Elle avait choisi. À ce moment précis, on aurait pu dénoncer sa passivité ou son manque d'opportunisme mais à vrai dire… il ne souhaitait pas la rattraper. Il désirait que ça vienne d'elle. Il ne pouvait pas prendre le risque de briser ce lien d'amitié si elle-même était indécise. Il n'avait qu'elle et sa fille pour retrouver cet équilibre dans ce monde corrélant mensonge et vérité. Il avait besoin d'elle pour survivre et c'est pour cette raison qu'il s'était retrouvé à nouveau seul avec lui-même. Il aurait pu s'agir d'une habitude s'il n'avait pas goûté au plaisir de ses lèvres désirées. Une torture à part entière lorsqu'on aimait l'être avec qui on voulait partager sa vie à jamais. Peut-être avait-elle besoin de réfléchir ou peut-être que leur limite s'arrêtait ici? Seul le temps pouvait lui donner cette réponse à ce tourment d'émotion. Il s'agissait d'un instant volé écris entre parenthèses. Et comme pour toutes les histoires, il devrait attendre le prochain chapitre pour connaitre la suite. Il ne s'agirait peut-être pas de celle qu'il espérait, mais il attendrait de voir les répercutions de ce choix si longtemps défendu. Il rassembla ses affaires, fixa une photo d'elle et lui puis quitta à son tour son bureau en éteignant les lumières avec une phrase en tête : Demain serait un tout nouveau jour…


FIN*
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