LIGHTMAN5
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Souvenir d'un... Cœur à réparer
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Genre: Famille

Quand: Après "Protection rapprochée"

Note : Nicholas et Louise ont 16 ans, Seth a 13 ans.

Seul à la maison, Cal profitait de cet instant de calme, autour de l'ilot central, pour écrire quelques lignes d'essais sur son futur livre d'expert en langage corporel. Toutes les meilleurs conditions étaient réunies pour que rien ne puisse le déconcentrer dans son travail d'écrivain intensif. En effet, sa femme était partie, au centre ville, faire du lèche vitrine avec Kate et Penelope. Nicholas se trouvait à son entraînement de basket et Seth jouait de la guitare avec son groupe de musicien en compagnie de son chien Seth. Sa fille, Emily, étudiait à l'université et sa seconde fille était, malheureusement pour lui, en sortie avec son petit ami. Malgré cette éphémère tranquillité certains mots ne parvenaient pas à son esprit. Au contraire de ses piquantes réflexions qu'il balançait à Loker à la vitesse de la lumière. La page blanche avait ses préférences !

Cal continua de pianoter sur le clavier de son ordinateur, jusqu'au moment où ses doigts s'immobilisèrent au claquement presque violent de la porte d'entrée. Cela le surprit alors qu'il se demanda qui pouvait engendrer une telle colère. Sa première pensée fut pour Nicholas. En pleine adolescence avec un vécu déjà assez prononcé, il ne serait pas étonné qu'il soit l'auteur de cette fureur. Le regard fixe sur son écran, il attendit le son habituel des pas rapides du jeune homme dans les escaliers menant à sa chambre où il avait l'habitude de s'isoler. Étrangement, aucun son de ce genre ne parvint à ses oreilles. Excepté celui d'un sac rageusement projeté dans le salon le tirant de sa réflexion. De sa positon, Cal n'eut qu'à élever légèrement son regard pour apercevoir une silhouette féminine allongée sur le canapé. Il fronça ses sourcils, rabattit l'écran de son ordinateur et quitta la table pour rejoindre sans bruit le salon juxtaposé.
Et c'est là qu'il la vit : sa petite fille, avec la tête enfouit dans un cousin camouflant son visage emplie d'un grand chagrin. Le coeur du paternel se serra à cette vision. Il ne supportait pas de voir une personne de sa famille souffrir. Il se sentait toujours responsable de leur moindre larme. Cal prit le risque de s'accroupir auprès de la jeune fille de 16 ans et de l'interpeller de sa voix la plus douce possible:
— Lou' ? Sans réponse, il ajouta:—Ça va mon coeur ?
— Non, répliqua t-elle sèchement. Le père émit une petite moue de sa bouche puis songea qu'il allait devoir jouer les négociateurs pour faire parler la jeune fille en pleur. Louise était comme sa mère lorsqu'il s'agissait de camoufler sa douleur. Elle pouvait pleurer, crier, rager mais expliquer clairement le fond du problème, ça, c'était une autre mince affaire. Il devait toujours parlementer pendant plus d'une heure avant qu'elle ne puisse enfin daigner lui offrir une réponse clair sur la chose qui pouvait la tourmenter. Quoiqu'en réfléchissant bien… Em' était pareille. Peut-être était-ce juste d'ordre féminin ? Cal soupira, pencha sa tête sur le côté et demanda non sûr de lui:
— C'est l'école ?
— Non.
— Tes amis ?
— Non.
— C'est moi ? J'ai fais encore quelque chose qui ne fallait pas ? Ce matin je n'aurais pas dû me garer devant les portes de ton lycée ?
— Non, c'est pas ça.
Cal désespéra de ne jamais trouver la réponse à ses questions lorsqu'une idée lui traversa l'esprit. Une chose que toutes les femmes avaient en commun et dont l'adolescente semblait avoir tous les symptômes. Sa susceptibilité, son mal être, ses pleurs… Ça ne pouvait être que ça. Enfin… il l'espérait au plus profond de lui-même que cela le soit ! Il prit son courage à deux mains, plissa ses yeux et lâcha:—Ce ne serait pas par hasard… un problème…féminin…mensuel…
— Papa ! s'offusqua la jeune fille.

Ah ! Mauvais diagnostique… On ne pouvait pas tous être le médecin le plus doué et plus exécrable du pays !

— Bah quoi ?! Je te signale que tu m'aides pas vraiment là ! Tu es sûre que ce n'est pas ça ?
— Non ! rétorqua t-elle exaspérée.
— Et bien dis moi ce qu'il ne va pas. Je suis ton père Lou'…
— Justement.
— Justement quoi ?
— T'es mon père. Et ce n'est pas vraiment ce genre de chose qu'on devrait parler.
— Pourquoi ?
— Je veux maman !
— Maman est allée faire du shopping avec tante Kate et tante Penelope alors si tu veux parler je…
— Elle est où Em' ?
— À l'université donc…
— Alors laisse moi pleurer sur mon sort. De toute façon je ne partirai jamais de ce canapé…
— Il le faudra bien. Ce soir il passe un James Bond à la télé et ta mère et moi on veut le regarder.
La jeune fille ne répliqua pas mais gémit sa douleur contre l'oreiller qu'elle avait subtilisé pour noyer tous ses pleurs. Cal l'observa et s'apprêta à reprendre la parole lorsque Louise le devança : — Tous les garçons sont nuls…
— On a fait des efforts depuis !
— Ouais ben… faudra encore mille ans pour que vous atteignez une certaine perfection.
— Et bah… heureusement que ta mère n'a pas attendu tout ce temps !
— Toi et maman ce n'est pas pareil…
— Pourquoi est-ce que tu dis ça, chérie ?
Cal caressa tendrement les cheveux de sa fille lorsque celle-ci changea subitement de position, pour s'assoir en tailleur avec le coussin entre ses bras, comme pour se protéger d'une quelconque menace. C'est à ce moment là que Cal pu découvrir le visage de la jeune fille ravagé de larme.
— Vous vous êtes des âmes soeurs. Vous n'avez pas ce genre de problème.
— Quel problème mon coeur ?
La jeune fille hésita. Elle désirait se débarrasser de cette peine mais parler de ça à coeur ouvert avec son père la mettait plutôt mal à l'aise. Contre tout attente, elle resserra l'oreiller contre elle et bredouilla:—Connor et moi on a rompu…
— Oh…, fit-il la bouche en coeur. Louise se vexa très rapidement de ce manque de réaction et répliqua effarée:
— Et c'est tout ce que ça te fais ?! J'savais bien que je n'aurai pas dû t'en parler!
Elle s'apprêta à partir loin de lui lorsque Cal, plus rapide, la retint sur place pour lui dire:
— Non, non ! Attend chérie… C'est le choc de la nouvelle, tu vois ? Je… Je suis profondément attristé parce que tu viens… de dire !
— Mouais… J'suis sûr que t'es content, marmonna t-elle, en triturant machinalement ses mains. — Tu ne l'as jamais aimé de toute façon.
— Je ne dirai pas ça. Je dirai plutôt qu'on avait rien à se dire…, argua t-il avec des gestes évasifs de ses mains. Bref, qu'est-ce qui s'est passé ?
Louise soupira et avoua:—Connor et moi on s'est disputé…
— À propos de quoi ?
— Mardi, il m'a dit qu'il allait à un entrainement de foot mais je savais qu'il mentait…
— Comment ça ?
— J'ai aperçu plusieurs traces de mensonge dans son discours et son langage corporel…
— Lou'… Tu ne peux pas dire que ton Cody…
— Connor !
— Que ton…Connor mentait parce que tu as interprété ce que tu voulais voir.
— Toi tu le fais bien !
— Oui, mais moi j'ai plus de 20 ans d'expérience !
La jeune fille se renfrogna alors que son père tenta de trouver les mots juste pour la rassurer.
— Écoute… peut-être qu'il t'a menti mais cela ne veut pas forcément dire qu'il a fait quelque chose de mal. Peut-être qu'il est allé régler un problème personnel ou autre… Parfois on peut mentir pour se protéger soi même ou une personne qu'on aime. Tu comprends ?
— Il m'a trompé avec Lucy Miller. On devait aller au cinéma ensemble et lui, il est allé voir le film avec elle ! Alors, pour toi il est toujours innocent ?

Cal ne sut quoi répondre face à l'aveu de sa benjamine et pinça ses lèvres en signe de lourde réflexion. Il savait désormais qu'il n'aurait plus aucune chance de la rassurer. Il contempla en silence le visage colérique de la jeune fille quand celui-ci se décomposa pour une expression beaucoup plus triste.

— Je… Je l'aimais papa, je l'aimais beaucoup tu sais…, déclara t-elle, d'une voix éraillée.
— Je suis désolé sweetie… Ce Connor est vraiment un abruti, mais dis toi qu'il y a un homme sur terre qui t'aime plus que tout et qui sera toujours là pour toi quoiqu'il arrive, argua t-il, en balayant avec son pouce une larme des joues de sa fille. Cette dernière esquissa un fin sourire alors que son père prit place à ses côtés pour un câlin improvisé.
— Et si jamais ton Connor revient à la charge, tu m'appelles et je ferais en sorte qu'il se demande qui à éteint la lumière.
Louise lâcha un soupir rieur. Sa tristesse et sa colère commença lentement à s'apaiser dans les bras protecteurs de son paternel. À sa manière, Cal avait réussi à calmer ses doutes et ses peines. Une chose dont il fut assez fière.
— Pourquoi les garçons me laisse toujours tomber ? Peut-être que je ne suis pas ce qu'ils veulent… Peut-être que c'est moi le problème et qu'il faut que je change ?
— Ne dis plus jamais ça Lou', l'interrompit-il avec sérieux. Si ces garçons ne t'apprécies pas à ta juste valeur, tu n'as pas à changer ta façon d'être pour être avec eux. Promets moi de rester telle que tu es.
Louise regarda l'expression sérieuse de son père, se cala encore plus contre lui et souffla:—Je te le promets…
— C'est bien ma fille, dit-il, d'un baiser dans ses cheveux.
— Mais… Comment vous avez fait toi et maman pour être un couple aussi fort ?
— Oh tu sais… Tout n'était pas rose au début de notre relation.
— C'est vrai ?
— Oh que oui ! Combien de fois ta mère m'a mis à la porte ou m'a fait dormir sur le canapé pour avoir dépassé les limites.
— Oui, mais ça tu le fais toujours ?
— Yep ! Mais je vais te dire un secret… On peut aimer une personne à lui donner sa vie même si celle-ci peut te faire souffrir au plus profond de toi-même.
— Pourquoi ?
— Ça ne s'explique pas. C'est comme ça. Tu sais, j'ai déjà fait souffrir ta mère. Enormément…, allégua t-il, d'un regard lointain.—Mais… elle sait que je l'aime plus que tout et que je serai prêt à faire n'importe quoi pour elle et pour vous, alors… Elle comprend. Elle me comprend. Aimer c'est aussi savoir faire la part des choses et faire des concessions sur un idéal que tu n'auras jamais. La perfection n'existe pas. L'homme ou la femme idéal n'existe pas. Il peut arriver qu'on rencontre une personne qu'on pense être faite pour nous parce qu'on a imaginer qu'elle serait celle qui guérirait toutes nos blessures. Alors on la met sur un piédestal en pensant qu'elle nous fera jamais souffrir et le jour où ça arrive… Notre monde s'écroule… Et on s'en veut d'avoir été si naïf, mais… malgré la tristesse et la colère, tu auras appris qu'en amour il faut aussi savoir prendre son temps. Chaque expérience te conduira à t'approcher d'un certain idéal propre à toi avec ses défauts et ses qualités. Tu es encore jeune ma chérie. Tu as le temps…
— Mmh… N'empêche que plus tard j'aimerais que mon couple soit aussi fort que toi et maman.
— Pour ça il te faudra beaucoup de patience et un bon canapé !
Elle ria et lui aussi. Père et fille s'étaient retrouvés à discuter sur un sujet qui n'aurait jamais penser aborder. Enfin de compte… il suffisait juste de faire le premier pas pour briser la glace.
— Ça va mieux ?
— Oui. Merci papa…
— De rien sweetie. Tu vois, je suis aussi bon que maman dans ce domaine !
— Pas aussi bon qu'elle, mais tu marques quelques points !
— C'est déjà ça !

Cal embrassa sa fille sur sa tempe lorsqu'un bruit provenant de la porte d'entrée résonna jusqu'au salon où ils étaient confortablement installés. Il s'agissait de Gillian rentrant tout juste de sa sortie entre filles. Les bras chargés des courses de son précédent shopping, elle ferma la porte d'entrée à l'aide de son pied avant de scander :
—Chéri, je suis rentrée ! J'ai acheté ta chemise noire que tu voulais ! Il faudra que tu l'essayes parce que je la donnerais à Rick si elle est trop grande pour toi !

Dans le salon, le père garda sa fille dans ses bras alors que sa femme apparut devant leurs yeux en affichant une expression perplexe quant à la présence de l'adolescente.
— Lou' ? Je croyais que tu étais toute l'après-midi avec Connor ?
Au prénom de son ex-petit ami, la jeune fille quitta prestement les bras de son père pour se réfugier dans ceux tendres de sa mère. Dans l'incompréhension totale, cette dernière serra sa fille dans ses bras en lançant un regard interrogatif à son mari. Il n'eut pas besoin de dire quoique ce soit que Louise pleura:—Connor et moi, on a rompu.
La mère, comprenant la raison de sa tristesse, caressa tendrement ses cheveux et lui souffla: — Oh ma chérie, je suis désolée…
Cal se leva à son tour et enveloppa les deux femmes de sa vie pour un tendre câlin collectif. Après quelques secondes de réconfort, l'adolescente bredouilla:—Il reste de la glace dans le réfrigérateur ?
— Il reste celle d'Em à l'ananas, répondit sa mère en massant son dos.
​La jeune fille bougonna et demanda : — Y'en a plus au chocolat ? J'aime pas l'ananas…
Gillian échangea un regard avec son mari esquissant un fin sourire. Tel père telle fille…
— J'vais en chercher, souffla t-il, en embrassant sa fille alors que sa femme le remercia d'une furtive caresse contre sa joue. Il prit son manteau et fila en quatrième vitesse pour se rendre au centre commercial le plus proche. Et oui… il ferait n'importe quoi pour faire à nouveau sourire sa fille. Être père c'était ce qu'il préférait faire. Alors même s'il devait traverser le fleuve Styx pour lui ramener une seule cuillerée chocolaté pour la réconforter, il le ferait.
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