LIGHTMAN5
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Cartes sur table

Cal et Gillian se retrouvent chez un psychologue pour mettre certaines choses au point après une enquête qui les a affectés tous les deux... 

Genre: Général
 Saison: Après 3
Note: Ne pas tout prendre au sérieux comme d'hab' :D

CHAPITRE 9 : POINT À LA LIGNE


— Alors ça c'est…, souffla Wild, bouche-bée.
— Énorme ? proposa Cal d'un haussement de sourcils.
— Au moins ! Comment… enfin comment vous…, bafouilla-t-il, en agitant son stylo pour désigner ses deux patients collés l'un à l'autre sur le canapé avec leurs mains tendrement liées.
— Je crois qu'on ne le sait pas nous même, répondit Gillian amusée.
— C'est surprenant de voir un changement aussi radical alors qu'il y a encore une semaine de cela vous étiez tous les deux au bord du précipice et là…, s'interrompit le psychologue, avec une expression stupéfaite.
— Je crois que c'est Jules Renard qui a dû nous mettre sur le droit chemin ! plaisanta Lightman, faisant rire les deux autres protagonistes.
— Plus sérieusement… Je suis assez curieux de savoir comment vous en êtes arrivés là ! Je vous avoue que pour cette séance, je m'attendais à tout sauf à ça !
— C'est à cause de mon sens ardu de l'imprévisibilité ! lança Cal, avec une petite moue de sa bouche.
Gillian ria légèrement dans ses bras et répliqua :
— Pas exactement !
— Bien sûr que si ! affirma Cal, d'un air très sérieux.
— En fait, cela a commencé lorsque je suis sorti de notre dernière séance…, conta Gillian. J'ai longuement réfléchi sur le chemin du retour à ce que nous avions dit au sujet de la vie, de nos peurs, de nos choix… Et… au moment où je suis rentrée chez moi... une photo de Cal et moi dans mon salon m'a tout de suite attirée. Sans savoir pourquoi, je l'ai prise entre mes mains, je l'ai longuement fixée… Lorsqu'un déclic s'est fait en moi. C'était un sentiment très étrange… Je ne serai vous dire ce qui s'était exactement passé… C'était comme…
— Une évidence ? proposa Wild.
— Oui, je crois que c'est ce que j'ai ressenti. Comme si tout était devenu logique en quelques secondes, comme si je ne pouvais plus douter… C'est même ce soir là, où je suis allée voir Andrew chez lui…

Une semaine plus-tôt...

Un soir, Gillian avait pris la courageuse initiative de se confronter à la vérité et à ses conséquences. En plein débat intérieur, elle fixa désemparée la porte close d'une maison à laquelle elle venait de sonner. Le froid extérieur ne parut pas l'atteindre, tant ses pensées accaparaient tout son être qui tremblait déjà par sa simple présence en ces lieux. L'idée de faire demi-tour lui avait évidement traversé l'esprit, mais son corps lui en refusait l'acte. D'un léger élan de surprise, elle entendit le verrou s'enclencher et la porte s'ouvrir.
— Gillian ? Je ne m'attendais pas à ta visite ! Entre je t'en pris !
— Bonsoir Andrew, hum…, débuta-t-elle, mal à l'aise. Je préfère rester ici, si cela ne te dérange pas… Andrew… J'ai quelque chose à te dire...
L'instituteur remarqua l'expression embarrassée de la psychologue et comprit immédiatement la raison de sa venue. Il avait déjà vécu ce genre de situation et il connaissait par cœur cette expression. Il baissa son regard au sol et songea que la bouteille de vin qu'il avait mise de côté pour sa future soirée romantique avec sa petite-amie, ferait office d'oublie tout en solitaire.
— Je vois…
— Ce n'est pas à cause de toi Andrew ! répliqua-t-elle prestement, afin d'essayer de rendre les choses moins douloureuses pour eux. Tu es un homme adorable, gentil, prévoyant ! Je crois qu'on pourrait même dire que tu es un homme parfait !
— Mais…
— Mais… Je crois que ce serait un mensonge de continuer notre relation en sachant que ce que je ressens pour toi n'est pas de l'amour…
Suite à cet aveu, Andrew se passa une main nerveuse dans ses cheveux alors qu'il ne trouva aucun mot à prononcer tant le choc de la nouvelle l'avait laissé pantois.
— Ce qu'on a vécu était génial... Grâce à toi, j'ai pu retrouver un nouveau souffle que j'avais perdu depuis la perte récente d'une amie. Tu as réussi à me faire revivre et pour ça je t'en serais toujours reconnaissante. C'est juste que… je ne t'aime pas autant que toi tu puisses m'aimer. Et rester avec toi, ne serait qu'une raison de plus pour me voiler la face. Je suis vraiment désolée de t'avoir fait croire qu'on pourrait vivre plus que ce tu pensais… Je me rends compte que ce que je t'ai fait était horrible, de t'avoir fait espérer un avenir ensemble... Mais je crois que cela aurait été pire si on avait continué et... te faire souffrir serait la derrière chose que je voudrais te faire…
Andrew ferma un instant ses yeux et souffla :
— C'est lui, n'est-ce pas ?
Gillian lui lança un regard désolé qui lui valut toutes les explications du monde.
— Ouais… C'est lui…, conclut-il, en pinçant ses lèvres.
— Je suis désolée Andrew, crois-moi que si je pouvais revenir en arrière…
— Non… Je ne regrette aucunement ce que nous avons vécu. J'ai passé des moments incroyables avec toi et je pense que… cela va être difficile pour moi de passer à autre chose… Tu es une femme fantastique Gillian…
— Je suis sûre que tu trouveras un jour la femme de ta vie…
— Tu sais… La première fois que je vous ai vu tous les deux, je me suis tout de suite dit qu'il se passait quelque chose entre vous. J'avais même cette impression que les seules personnes qui ne s'en rendaient pas compte c'était vous-même, dit-il rieur. Je t'avoue qu'au plus profond de moi, j'espérais sans doute que je me trompais ou que je pouvais rivaliser… Mais comment le faire quand cet homme a depuis longtemps gagné ton coeur…, souffla-t-il, avec un mince sourire. Tu mérites d'être heureuse Gillian… Et quoiqu'il se passe, j'espère que tout ira pour le mieux pour toi… Toutefois, si jamais tu découvrais que finalement il était un vrai calvaire à vivre, comme mettre son linge sale par terre ou le fait qu'il ne sorte jamais la poubelle, ma porte te sera toujours ouverte, plaisanta-t-il afin d'alléger la situation et tenter de masquer son désarrois.
La psychologue avait légèrement ri alors qu'elle avait compris sa tentative.
— Tu es un homme en or Andrew…
Touché par ces mots, l'instituteur s'avança de la psychologue pour capturer tendrement une dernière fois ses lèvres. Le baiser terminé, Gillian s'écarta lentement de son ex-compagnon et le regarda avec mélancolie. Même si elle ne voyait pas d'avenir avec lui, elle éprouvait des sentiments profonds pour l'homme qu'il était.
— Je te souhaite sincèrement de trouver le bonheur…, dit-elle, avec sincérité.
— Te dire que c'est toi ne te fera pas rester ? lui demanda-t-il, avec une légère grimace d'appréhension.
Gillian émit une mine contrite. Il n'en fallut pas plus à Andrew pour comprendre le message.
— Tant pis, qui ne tente rien à rien !
— Au revoir Andrew…, souffla-t-elle, en l'embrassant sur sa joue.
— Au revoir Gillian…
La psychologue s'apprêta à s'en aller lorsque Andrew la retint in extrémis au pas de sa porte.
— Au fait, j'ai des affaires à toi chez moi. Je peux te les ramener à ton bureau si tu veux ?
— Tu ne préfères pas que je vienne les chercher plus tard chez toi ?
— Non, ça ne me dérange pas de venir à ton bureau, c'est à deux pas de mon école.
— Dans ce cas, tu peux passer demain.
— Bien. Oh et Gillian ! Bonne chance…
Elle lui offrit un dernier sourire puis lui fit volte-face pour quitter les lieux et retourner à son domicile.

Jour présent...

— Je dois avouer une chose chez ce Andrew, commença Cal pensif, il faut beaucoup de bonté pour laisser partir une femme pareille !
— Donc ce soir-là, vous avez quitté Andrew et vous êtes allée voir Cal ? demanda Wild intrigué.
— En fait, je suis passée chez lui, mais il n'était pas présent. Je me suis dit que j'irais lui en parler le lendemain...
— Et sans indiscrétion, vous étiez où Cal ?
— J'étais sortie pour marcher… M'évader un peu…
— Je comprends. Alors Gillian, vous avez attendu le lendemain et que s'est-il passé ensuite ?
— Et bien, le jour suivant je suis arrivée à l'agence, mais il n'était toujours pas là et aucun de nos employés semblaient l'avoir vu…
Surprit, Wild jeta un regard implicite à Cal qui lui répondit avec un mouvement de main :
— Se réveiller dans un parc en plein Washington, par des pigeons ça vaut vraiment le détour !
Lâchant un soupir rieur, le psychologue indiqua à Gillian d'un hochement de la tête de reprendre le cours de son récit.
— L'après-midi, Andrew était passé comme convenu me rendre quelques affaires…

Une semaine plus tôt...

Au Lightman Group, Gillian discutait devant la porte de son bureau avec l'un de ses employés et ne remarqua pas tout de suite la présence d'Andrew, venu lui rapporter un carton rempli de ses affaires personnelles. Celui-ci l'interpella et s'approcha de la psychologue qui congédia son employé pour aller à la rencontre de l'instituteur.
— Comme promis, je te ramène tes affaires.
— Merci beaucoup Andrew, dit-elle souriante, en récupérant le carton pour le poser dans son bureau.
— Oh tu sais ce n'est pas grand chose et puis… cela me donne toujours une bonne excuse pour te revoir !
Andrew observa la psychologue d'un air attentif et lui demanda :
— Alors, tu vas bien ? Tu as pu… dévoiler ton amour au grand jour ?
— Hum... pas vraiment, pour tout te dire je ne l'ai pas encore vu, avoua-t-elle, en déplaçant embarrassée une mèche de ses cheveux.
— Le connaissant, il doit simplement attendre le moment le plus impromptu pour te faire sa célèbre entrée théâtrale ! Tel le Romeo des temps moderne, t'attendant sous ton balcon. Shakespeare n'a que bien se tenir !
— Sûrement... Quoique je le verrais plus en Cassio dans Othello…, répliqua-t-elle songeuse avec un léger sourire.
— Tu as sûrement raison, après tout c'est toi qui le connait le mieux ! approuva-t-il rieur, avant de reprendre un air plus sérieux. En tout cas, ce fut un réel plaisir de te revoir.
— Moi aussi… Tu vas bien ?
— Oh tu sais, depuis hier je ne pense pas avoir encore changé d'état d'esprit… mais je crois que je me fais à l'idée… Et comme on dit, la vie continue ! Et puis avec mes collages et ma patte à sel, je n'aurais pas trop à penser à tout ça...
— Tu sais, il dit ça juste pour t'embêter.
— Oui je le sais. Tient en parlant du loup…
D'un hochement de tête, Andrew signala la présence de Cal qui faisait semblant de lire un dossier près du bureau d'Anna. L'observant au loin, Gillian ne put s'empêcher d'esquisser un fin sourire à ce comportement puéril. Andrew émit un rictus en coin en voyant le visage de son ex petite-amie s'illuminé pour cet homme qui n'était pas lui et racla sa gorge pour la faire revenir à leur conversation.
— Hum, bien je crois que je vais te laisser… Peut-être qu'on se reverra un jour.
Du coin de l'œil, Cal observa la scène en essayant de lire sur les visages des deux protagonistes et serra les dents lorsqu'elle vit son amie embrasser la joue de l'instit de pacotille.
Andrew s'éloigna à contre cœur de ce qui pensait être la femme de sa vie et fit un détour dans son parcours pour glisser un dernier mot à Cal.
— Ne la faites pas souffrir… c'est tout ce que je vous demande…
Sans un mot de plus, Andrew s'en alla sous les yeux déconcertés de l'expert en mensonge. Vraiment, il ne les comprendrait jamais ces profs'… Soudain, il sursauta légèrement de surprise lorsqu'il entendit une voix féminine l'interpeller derrière son dos. Il pivota sur lui-même et rencontra le visage préoccupé de Gillian.
— Est-ce que tu aurais un moment pour discuter ?
— Euh... bien sûr. De quoi veux-tu parler ?
— C'est un peu privé donc…
La psychologue glissa un regard implicite vers Anna qui lisait des documents en écoutant d'une oreille la conversation de ses patrons. Cal comprit le message et suggéra son bureau pour plus d'intimité. Gillian acquiesça et suivit les pas de son associé. Une fois dans le bureau, Cal ferma sa porte et proposa à son amie de prendre place sur le canapé.
— Je t'en prie, fais comme chez toi ! Bien qu'en quelque sorte, tu sois chez toi, se rattrapa-t-il maladroitement.
Cal fut heureux d'avoir arracher un sourire à son amie puis il s'installa à son tour sur un fauteuil alors qu'elle lui avait à son tour invité à s'assoir. Un ange passa. Quelque peu mal à l'aise, Cal émit une petite moue de sa bouche et décida de briser ce silence :
— Alors, comment va M. Parfait ?
Elle ria intérieurement de la jalousie plus que visible de son ami et répondit :
— Il va bien, enfin je pense…
— Comment ça, tu penses ? l'interrogea-t-il perplexe, en penchant sa tête sur le côté.
— En réalité, ce n'est pas vraiment de ça dont j'aimerais te parler…, dit-elle un peu gênée.
— Euh bien sûr, excuse-moi ! Tu choisies n'importe quel sujet et ça m'ira parfaitement, approuva-t-il rapidement avec des gestes de ses mains, par crainte
de l'avoir froissée.
Gillian tritura machinalement ses mains alors qu'elle réfléchissait soigneusement aux prochains mots qui allaient sortir de sa bouche.
— J'ai longuement réfléchi à notre dernière conversation que nous avions eue au sujet de notre relation, de cette limite… Et… je suis allée voir Wild…
— Sauf, de ça peut-être…, souffla-t-il, en grattant mal à l'aise son cou avec son index.

— Il m'a ouvert les yeux sur certaines choses nous concernant tous les deux…
— Gillian ! l'arrêta-t-il. Avant que tu ne dises quoique ce soit, je suis sincèrement désolé pour l'épisode de l'ascenseur, je te promets que cela ne se reproduira plus. C'est vrai, j'ai dépassé la ligne. C'est totalement de ma faute ! Mais s'il te plait ne brise pas notre amitié parce que j'ai fait une chose stupide… Tu sais que je tiens beaucoup trop à toi pour te perdre d'une quelconque manière…
— Cal… Je ne veux pas m'éloigner de toi, répliqua-t-elle souriante, de le voir si déstabilisé par cette simple pensée.
— Oh…, fit-il avec une petite moue. Dans ce cas tu me rassures, parce que je me voyais mal t'échanger contre Loker alors qu'il est incapable de tenir sa langue de...

— Cal ! l'interpella t-elle pour que celui reste concentré.
— Hum ! Oui excuse-moi, je me tais ! Vas-y, je t'écoute promis.

Elle racla sa gorge et posa son regard sur le sol pour ne pas croiser le regard scrutateur de son ami.
— Quand tu t'es fait tirer dessus dans l'entrepôt et que je t'ai vu perdre tout ton sang…, relata-t-elle difficilement. Mon coeur s'est arrêté de battre pendant un court instant… Quand tu m'as ordonné de t'abandonner, mon corps refusait de partir parce que dans mon esprit il m'était impossible de penser une seule seconde de pouvoir le faire et de te laisser mourrir…
Elle sentit sa gorge nouer à ces souvenirs douloureux et reprit avec une voix plus tremblante :
— J'ai refusé de l'admettre depuis toutes ces années, sans doute par peur d'aimer et de te faire souffrir… Tu es tout pour moi Cal et je…
Une larme coula le long de sa joue. Elle l'effaça d'une seule main en murmurant d'une voix brisée :
— Bon sang, je pensais que ça serait plus facile que ça…
Ravalant ses sanglots, elle prit les mains de l'expert en mensonge dans les siennes et plongea son regard à la fois sincère et souriant dans le sien.
— Je t'aime Cal…, lui avoua-t-elle d'un seul souffle.
Sous le choc de la révélation, le visage de Cal resta complètement impassible tout comme son langage corporel. Inquiète par son manque de réaction, Gillian commença à s'inquiéter de la répercussion de sa confession et délaissa ses mains avec lenteur.
— Je sais que je peux te paraitre égoïste de te dire ça en sachant que tu as déjà fait un premier pas vers moi et que je t'ai repoussé… Je comprendrais que tu veuilles me crier dessus, te mettre en colère ou même me repousser, tu en aurais parfaitement le droit ! Mais je t'en pris dis moi quelque chose, le supplia-t-elle attristée, en observant Cal toujours aussi silencieux.
Elle songea qu'il avait peut-être besoin de temps pour réfléchir et lui proposa de le laisser seul pour méditer sur la situation. Elle sécha rapidement ses larmes puis elle se leva lentement du canapé pour marcher en direction de la porte d'entrée. À mi-chemin de la sortie, elle sentit une main la retenir sur place. Elle tourna son regard et rencontra le visage toujours sans émotion de son ami. Il s'approcha lentement d'elle et dégagea une mèche de ses cheveux barrant ses magnifiques yeux bleus. Elle ferma ses yeux pour apprécier son contact alors qu'il approcha son visage du sien. D'un va et vient, il regarda ses lèvres fines et la réaction de son corps frémissant contre la paume de sa main. Les yeux toujours clos, Gillian sentit son souffle chaud à quelques centimètres de sa peau. Le temps semblait s'être arrêté. Cal se sentit attiré comme un aimant par la bouche de son amie alors que son rythme cardiaque s'était amplifié à cette simple proximité. Il posa ses lèvres contre les siennes et l'embrassa tendrement. Il se recula légèrement et fut heureux de voir un fin sourire se dessiner sur son visage.
— Je suppose que cela signifie que tu as déjà réfléchi…, souffla-t-elle, souriante.
— Je crois même que cela veut dire que je n'avais même pas besoin de le faire, répondit-il amusé.
Les deux amis se sourirent puis ne laissèrent qu'un fin espace entre leur bouche afin de les sceller de nouveau. Ils s'embrassèrent tendrement puis Gillian émit un
soupir de contentement lorsqu'elle sentit Cal la serrer un peu plus contre lui pour décupler leur plaisir. Elle passa ses bras autour de son cou et accentua à son tour l'intensité du baiser. Après quelques secondes, Cal se montra de plus en plus entreprenant alors qu'il l'embrassa avec voracité en caressant chaque partie de son corps svelte. Comprenant qu'ils commençaient à perdre pied, Gillian décida de l'arrêter dans son action en posant ses deux mains sur le torse de son nouveau compagnon, qui ne sembla pas comprendre le message puisqu'il en profita pour l'embrasser sous sa mâchoire.
— Cal…, souffla-t-elle, sans conviction.
— Mmh…, fit-il, en continuant ses baisers passionnés dans son cou.

— Cal, je…, balbutia-t-elle, en repoussant son visage pour ancrer son regard sérieux dans celui perplexe de l'expert en mensonge. Je… Je voudrais qu'on y aille doucement… si cela ne te dérange pas…
Surpris par ces mots, Cal s'écarta de la psychologue pour voir l'air suppliant de celle-ci. Gêné par son attitude, il se passa une main nerveuse dans ses cheveux en s'excusant avec maladresse :
— Hum…oui, je… excuse-moi, je ne voulais pas enfin… C'est juste que ça fait tellement longtemps… Hum... Ça ne se reproduira plus, je te le promets ! On va au rythme que tu veux.
— Ce n'est pas contre toi. C'est juste que… je ne veux pas refaire les mêmes erreurs tu comprends…
— Je comprends parfaitement ! C'est ma faute, je n'aurais pas dû… Tu sais ma nature impulsive, signifia-t-il, d'un geste théâtrale de la main. Cela fit rire son interlocutrice qui posa la sienne contre sa joue.
— Je t'aime, murmura-t-elle, en s'apprêtant à l'embrasser une nouvelle fois lorsque des coups frappés contre la porte les interrompirent brusquement dans leur élan. Dépité, Cal poussa un soupir d'agacement dans les bras de sa petite-amie qui gloussa contre lui.

— C'est le président ? s'écria-t-il.
— Euh… non c'est Ria et Eli, c'est pour les résultats de l'interrogatoire ! s'exclama Torres de l'autre côté de la porte pour se faire entendre de son patron.
— Non, j'avais commandé une trois fromage avec supplément champignon ! répliqua Cal, sous le rire de Gillian.
— Quoi ? Mais non ! C'est Ria et Eli ! lança Ria sur le même ton.

— Qu'est-ce que vous voulez que je fasse d'une piscine dans mon salon ?
— Cal…, soupira Gillian, en levant ses yeux au ciel par sa bêtise.
— Quoi ? s'offusqua-t-il. J'ai rien fait de mal.
— T'es impossible…

La psychologue se dégagea de l'expert en mensonge pour se diriger vers la porte afin d'aller ouvrir à ses employés.
— C'est eux qui me dérangent à des heures pas possible !
Plus rapide, il se précipita sur la poignée de la porte pour lui faire barrage.
— Une heure pas possible pour toi, c'est 16H ? l'interrogea t-elle déconcertée, en regardant sa montre.
Les lèvres entrouvertes, Cal sembla réfléchir à sa future réponse puis répondit d'un geste de sa main :
— Dans mon pays il serait 21 H !
— Où donc ? Au pays imaginaire des Cal Lightman où le canapé serait le maître mot ?
— Yep ! approuva-t-il, avec un air très sérieux.
— On peut rentrer ? demanda fortement Torres.
— Pas de témoins de Jéhovah devant ma porte ! scanda-t-il.

Face à l'air blasé de Gillian, il afficha un air innocent.
— C'est Torres et Loker ! cria-t-elle encore plus fort.
Tout d'un coup, Cal ouvrit brusquement la porte et regarda ses deux employés afficher une expression stupéfaite.
— J'AVAIS COMPRIS ! hurla-t-il. PAS BESOIN DE HURLER, JE NE SUIS PAS SOURD !
Perturbés, Eli et Ria s'échangèrent un regard inquiet pendant que leur patron profita de leur non-réaction pour passer devant eux et quitter son bureau.
— Aaah ces jeunes… De plus en plus sourd avec leur musique de sauvage dans leurs oreilles… Faites gaffe, bientôt vous allez devoir prendre des cours avec Sarah ! les avertit-il, en s'éclipsant vers la salle d'analyse.
Gillian secoua sa tête et suivit Cal avec ses employés interloqués.

JOUR PRÉSENT...

— Voilà comment ça s'est passé, conclut Gillian souriante.
— Et bien que dire… à part toutes mes félicitations ! lança Wild rieur par cette narration. Je vous avoue que je n'aurai jamais cru…

— Que ça se finirait ainsi, termina-t-elle pour l'homme à lunettes.
— Mmh, j'en avais quand même l'espoir mais… pas aussi vite je dois dire ! Et sinon, comment ça se passe entre vous pour le moment ?

— Bien ! On pourrait même dire très bien, affirma-t-elle, avec un large sourire en prenant la main de son petit-ami dans la sienne.
— Vous avez déjà eu des rapports ? demanda Wild de but en blanc.
Une question inattendue qui fit agrandir les yeux de stupéfactions des deux experts en mensonge. Leur bouche ouverte, ils se sentirent comme s'ils étaient paralysés de la tête aux pieds. Ne sachant quoi répondre, Cal se passa une main embarrassée dans les cheveux.
— Hum... je... c'est..., bafouilla Gillian.
— Vous semblez gênés, s'inquiéta Wild. La question vous embarasse-t-elle ?
— Non ! répliqua-t-elle, avec une folle rapidité.

La voix de Gillian avait dépassé les décibels alors que son compagnon fixait un point invisible sur le sol.
— Pas du tout ! ajouta-t-elle. Et pour répondre à votre question… non on n'a pas encore…enfin…
— Fait l'amour ? proposa Wild de manière très sérieuse.
— C'est ça…, confirma-t-elle, d'un pincement de lèvres.
— J'ai l'impression d'avoir touché un point sensible… Je pense que nous soulèverons ce problème lors de notre prochaine séance, releva Wild en écrivant sur son carnet.
— Attendez ! l'arrêta Cal d'un geste vif de la main. Vous voulez dire qu'on va continuer les séances ?
— Bien évidement !

— Mais je croyais que... puisque moi et Gillian on était désormais ensemble… On aurait plus besoin de venir ici, vous-voyez ? signifia-t-il avec des gestes de ses mains.
— Cal, il faut que vous compreniez que vous n'êtes encore qu'au début d'une relation. Une relation qui jusque là n'était fondée que par une limite et de non-dits. Et avant de penser à commencer quoique ce soit, vous devez tous les deux repartirent sur des bases saines ! Ce qui signifie, parler de ce que vous souhaitez l'un et l'autre, de vos ressentis, de vos projets…
— Je vois… Et si je vous envois un sms chaque semaine pour vous dire que tout est pour le mieux. C'est tout aussi bien non ? demanda-t-il, en plissant ses yeux d'appréhension.
— Mmh… non !
— Ok… Et combien de séance il faudra pour tout ça ?
— Cela dépendra de vous et de votre investissement !
— Et… par quoi voulez-vous qu'on commence ?
— Et bien puisque le temps nous manque, j'aimerais juste clore cette séance en vous demandant si vos proches sont au courant de votre nouvelle relation ? Comme Emily par exemple !

— À vrai dire, je ne lui ai pas encore dit, avoua Cal, d'une petite moue.
— Pouvez-vous m'en dire la raison ? l'interrogea le psychologue, en posant machinalement son index contre ses lèvres.

— Gill' et moi on est ensemble que depuis une semaine… Je souhaitais d'abord voir comment ça se passait entre nous avant de devoir lui annoncer.
— C'est de votre propre initiative ou vous en avez discuté avec Gillian ?
— On en a discuté tous les deux et j'ai été d'accord avec lui, dit Gillian.
— Vous ne souhaitez pas lui dire, par peur que votre relation puisse échouer et que votre fille en souffre en retour ?
— Je mentirais, si je ne vous disais pas que je n'y avais pas songé, déclara Cal. C'est effectivement l'une des causes…
— Quelles sont les autres ?

— Hum… En fait, c'est juste que pour le moment j'aime l'idée de n'être qu'avec Gillian et de garder ce que nous vivons pour nous.
— Comme une sorte de bulle dont vous seriez les seuls à connaître l'existence ?
— C'est ça.
— N'étant qu'au début de votre relation, c'est une des seules choses que vous avez pour l'instant en commun. Cela serait une des raisons pour laquelle vous souhaitez préserver votre "secret" du reste du monde. Vous n'avez pas
encore découvert ce que vous étiez l'un et l'autre. Et vous souhaitez avant tout le découvrir à votre rythme, sans le regard ou jugement d'autrui.
— Je connais très bien Gillian ! répliqua-t-il, légèrement vexé par ces dires.
— Vous connaissez l'amie mais pas la femme, le corrigea Wild, en pointant son stylo sur son patient muet d'incompréhension. Ce que j'entends par là, c'est que la limite venant d'être franchise, il n'y a plus de possibilité de retour en arrière. Ce qui va vous amener à découvrir des côtés et des traits de personnalités de l'autre que vous ignorez jusqu'à présent. Une chose dont vous aurez à vous adapter. Il vous faudra peut-être même devoir enterrer certaines images idéalistes que vous vous faites de chacun. Cela vous demandera un peu de temps pour s'habituer et s'apprivoiser… Est-ce qu'entre vous, vous avez du mal à parler de votre relation ?

— Depuis la révélation, débuta Gillian, si on peut dire cela comme ça… Cal et moi, nous n'avons pas encore eu l'opportunité de parler de l'avenir. On se contente juste du moment présent lorsqu'on est ensemble.
— Ce qui est tout à fait normal. Cependant, je pense que vous devriez tout de même reprendre cette conversation pour mener Emily à connaître l'existence de votre nouvelle relation et pourquoi pas même prendre l'initiative à la faire venir ici.
— Vous... Vous voulez que ma fille vienne ici ? demanda Cal, déconfit par cette proposition.
— Oui, je pense que c'est une bonne idée. Elle pourra ainsi donner son avis sur votre couple, ce qui je crois vous rassura et vous confortera dans votre relation. De plus, nous pourrions échanger sur d'autres sujets, tels que la confiance. Un point que nous avons déjà abordé ensemble et dont j'aimerais avoir l'avis d'Emily. Et d'après la maturité dont elle fait preuve par vos précédentes descriptions, elle n'aura probablement aucun problème à débattre sur le sujet.
— Vous savez, elle est étudiante à l'université et je ne pense pas qu'elle puisse…

— Tu m'as dit qu'elle avait trois jours de libre la semaine prochaine, répliqua Gillian. Je pense qu'on peut parfaitement caler un rendez-vous d'ici là.
— Moui mais…
Wild discerna un fort embarras chez Cal et lui demanda :
— Cal. Est-ce que votre fille sait que vous faites des séances de thérapie ?
— Hum… non. Je ne lui ai pas encore dit…, avoua-t-il, en massant son front de manière mécanique.
— Par honte de lui dire ou vous essayez simplement de la protéger ?

— Non, je pense simplement que mes problèmes personnels ne la concerne pas.
— Je comprends, mais je pense que pour cette fois-ci, ça serait une bonne chose de lui en parler. Rien que pour vous, je pense que cela vous permettra d'avancer d'un point de vu émotionnel. Et puis de savoir que vous souhaitez aller mieux, cela ne peut être qu'une bonne chose pour votre fille.

Encore mitigé par cette idée, Cal ne prononça aucun mot.
— Je vous laisse y réfléchir entre vous et nous reprendront notre discussion la semaine prochaine. D'ici là, si vous rencontrez le moindre problème n'hésitez surtout pas à m'appeler !
Wild se leva de son fauteuil et raccompagna ses deux patients à sa porte.
— Dans tous les cas, ajouta-t-il, je suis vraiment très heureux pour vous. Et je le dis avec toute ma sincérité.
— Merci docteur, le remercia Gillian, en lui serrant la main.
Cal fit de même, mais ne dit aucun mot. Le psychologue vit transparaître toute la gratitude sur le visage de son patient et afficha un fin sourire en comprenant le message silencieux.

— Je vous dis à la semaine prochaine !
Gillian lui dit au revoir et se dirigea avec Cal qui semblait perdu dans ses pensées vers les portes de l'ascenseur.
— Cal, ça va ?
— Hum ? Oui, ça va, ne t'inquiète pas. Je réfléchissais simplement à ce que venait de dire Wild…
— Tu sais, on peut très bien en parler tous les deux à Emily, si tu préfères ?

— Mmh, peut-être, dit-il, avec un léger sourire en poussant la psychologue à entrer dans la cage d'ascenseur.
Il appuya sur le bouton de rez-de chaussé et prit sa compagne dans ses bras.
— Ça te dirais de prendre un café avant d'aller au bureau ? lui proposa-t-elle, malicieusement.
— Mmh toi, tu n'as pas envie de me quitter ! répliqua-t-il rieur.
— Mmh peut-être…, murmura-t-elle, en approchant son visage du sien avec envie.

Il l'a vit pincer sa lèvre inférieure avec séduction et arbora un large sourire en penchant sa tête en avant alors que les portes de l'ascenseur se refermèrent.

À SUIVRE...

Chapitre 1
Chapitre 2
Chapitre 3
Chapitre 4
Chapitre 5
Chapitre 6
Chapitre 7
Chapitre 8
Chapitre 9
Chapitre 10
CHAPITRE 11
Chapitre 12
chapitre 13
chapitre 14
chapitre 15
CHAPITRE 16
cHAPITRE 17

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