LIGHTMAN5
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Cartes sur table

Cal et Gillian se retrouvent chez un psychologue pour mettre certaines choses au point après une enquête qui les a affectés tous les deux... 

Genre: Général
Saison: Après 3
Note: Ne pas tout prendre au sérieux comme d'hab' :D

CHAPITRE 7 : LA VÉRITÉ POUR CHANGER


Dans le plus grand silence, Wild fixait son patient sur son canapé, stoïque et silencieux, depuis plus de dix minutes. On pouvait entendre le tic tac de la pendule et le bruissement des arbres du parc à l'extérieur. Cal ne semblait pas réactif aujourd'hui. Il devait le faire réagir...
- Alors ?
- Alors quoi ? Vous-voyez bien ! répliqua ironiquement Cal alors qu'il écarta ses bras pour démontrer l'absurdité de la situation. Perplexe par cette réponse, le psychologue souffla:
- Non, je ne vois rien…
- Justement !
- Vous-voulez dire que "rien" est vôtre réponse de ce qui se passe ?
- Je n'ai rien…, répéta t-il. Son regard était dur voir froid. - Plus rien… Puis il le dériva sur le sol.
- Dites-moi ce qui s'est passé.
Cal resta muet. Il ne voulait pas coopérer, pas cette fois-ci.
- Commençons par le commencement, pouvez-vous me dire où se trouve Gillian ?
- Elle… est au bureau. Enfin j'crois… Vu que…, s'arrêta t-il avec un dégout non feint sur le visage.
- Vu que quoi, Cal ?
Il contracta sa mâchoire et lâcha:- Vu qu'elle ne me parle plus depuis une semaine.
- Gillian ne vous parle plus depuis une semaine ?
Wild était inquiet par cette révélation. Il avait peur qu'une dispute entre ses deux patients puisse affecter l'avancement de leur séance mais aussi leur bien être respectif.
- Ouais…
- Serait-ce en rapport avec la séance précédente ?
Cal resta contracta ses tempes à plusieurs reprises. Wild connaissait cette émotion et demanda avec la plus grande des précautions: - De quoi vous sentez vous coupable ?
- D'être moi…, avoua t-il dépité sans regarder son interlocuteur. Wild l'observa un court instant. Son index contre sa lèvre, il sembla réfléchir puis l'interrogea: - Pourquoi refusez-vous de changer ?
Cal lâcha un soupir rieur et rétorqua d'un air mauvais: - C'est parce que j'ai changé que ma vie est devenue un pure enfer !
- Qu'entendez-vous par là ? La voix du psychologue était posée comme pour ne pas augmenter la colère de l'expert en mensonge. Il était comme un funambule en équilibre sur un fil. Un seul faux pas et la vide l'attendrait. Il s'agissait de manier la conversation avec art et précision pour que le patient croit à sa domination afin qu'il lui révèle ses secrets les plus profonds.
- Aider les gens…, soupira t-il sarcastique.
- Pourquoi dites vous cela ?
- Vous ! ragea t-il d'un geste lasse de sa main. Wild ne comprenait pas où son patient voulait en venir. Il fronça ses sourcils et remarqua que Lightman le regardait avec condescendance pour renchérir: - Je suis sûr qu'à l'université vous étiez de ceux qui déclarait avoir choisi cette voie pour aider les gens !
- Pourquoi cela vous fait tant rire ?
- C'est le cas ?! railla t-il désabusé.
- Et bien, oui. Ce métier m'a toujours attiré par cette proximité social avec ces personnes qui sont en détresses émotives ou autre. Pouvoir les accompagner et les aider par des simples mots en leur redonnant confiance en eux-même et en la vie… Pas vous ?
- Non ! Je me suis toujours dit que c'était d'une naïveté incroyable de penser qu'on pouvait devenir le bon samaritain de service en donnant des conseilles à tout va ! Alors qu'on n'a pas vécu la même expérience que l'autre ! Je trouve ça naïf de penser qu'on peut "aider" l'univers par des bonnes paroles prêchées tels les dix commandements de la bible! Pour des personnes trop fragiles qui pensent être bon pour eux de suivre les conseilles d'un homme qui se croit tout puissant en se cachant derrière ses livres de Freud&Co ! Je trouve ça minable de penser qu'on peut faire croire à quelqu'un que le bonheur existe alors que le monde lui-même est d'une mascarade et hypocrisie sans borne ! Je trouve ça dégueulasse de faire croire que les gens peuvent changer ! Alors qu'on reste ce que l'on est et ce pour toujours ! Je trouve ça… pitoyable de m'avoir fait croire ça…, déblatéra t-il d'un dégoût très prononcé sur ses lèvres.

Wild était troublé. Cal était une tout autre personne. Quelque chose de très préoccupant s'était passé. Il devait découvrir quoi le plus rapidement possible au risque de dire au revoir à plusieurs heures de travail. Sa seule arme, sa patience contre ce patient avide de confrontation.
- Vous-êtes en colère contre moi ?
Cal resta muet mais jeta un regard noir à son interlocuteur.
- Pourquoi cette pensée ? Pourquoi avoir régressé de quelques séances en arrière, Cal ? Que s'est-il passé… Je ne vous reconnais plus.
- Peut-être parce que c'est toujours ce que j'étais au fond de moi ! Peut-être que vous avez devant vous le véritable Cal Lightman et que cela vous fait chier de penser que toutes vos combines de psy à deux balles n'ont jamais fonctionné sur moi ! s'agaça t-il avec des gestes vifs de ses mains.
- Je ne vous crois pas. Je sais qui vous êtes !
- Comment pouvez-vous le savoir ?! Je ne le sais pas moi-même ! contra t-il désabusé par ces propos.
- Parce que vous avez peur de le découvrir… On en a déjà discuté et vous savez très bien ce que vous devez faire.
Cal était furieux et il s'empressa de le faire savoir. Il se détacha du dossier du canapé, ancra son regard noir et ragea:
- Justement, c'est parce que je vous ai écouté que j'en suis là !
Et c'est là que Wild comprit.
- Vous l'avez fait ?
L'expert en mensonge réprima sa colère avant de fixer son regard sur un point visible. Il ne devait pas le regarder, il devait rester dans ses convictions. Ne pas faire face... Wild comprit sa tactique et déclara: - Cal, si vous prétendiez être l'homme que vous décrivez, je pense que vous ne seriez pas ici…
Un battement. Cal eu l'impression d'être décrédibilisé. Il se leva d'un seul bond pour se rendre comme à son habitude devant la fenêtre donnant sur le parc. Il s'agissait pour lui un genre d'espace délimité pour fuir la vérité et se cacher du regard perçant de son interlocuteur.

- Je sais qu'au plus profond de vous-même, vous souhaitez être l'homme que vous avez tant idéalisé depuis toutes ces années… Bien que vous refusez de croire qu'il a toujours été présent en vous.
Cal serra instinctivement ses poings dans ses poches et rétorqua acerbe: - Je ne refuse pas de le croire puisque c'est un mensonge.
- Alors dites moi comment l'homme que vous prétendez être a pu élever sa petite fille dans l'amour et la protection la plus totale…
- Ce n'est pas la même chose… Immobile, il regarda le vent s'engouffrant dans les arbres, les oiseaux voler avec liberté dans ce ciel sans limite et ce soleil réchauffant son visage colérique. Ce tableau parut calmer ses émotions bouillonnantes. "Un rien" que Wild désira tirer à son avantage.
- Bien sûr que si et vous le savez.
Un court silence se glissa entre les deux hommes. Wild soupira légèrement avant d'alléguer: - Je sais que vous pensez qu'en refoulant vos émotions... vous pensez pouvoir garder le contrôle de tout et ne pas vous sentir mis à nu par la personne qui vous fait face, mais plus vous jouerez à ce double jeu… Plus la douleur en sera violente et moins vous aurez de chance d…
- D'être heureux ? persiffla t-il.
- D'être ce que vous voulez être, bien que cela revient au même…
L'expert en mensonge contracta une fois de plus sa mâchoire. Il restait encore dans ce silence. Wild décida d'établir une autre tactique. Bien que celle-ci n'étant pas vraiment qualifiée d'éthique, il savait qu'au moins avec elle, Lightman se livrerait à lui.
- Écoutez Cal, je sais ce que vous ressentez. Vous souhaitez ne plus exister pour personne, vous souhaitez ne plus penser juste une infime seconde, vous souhaitez ne plus faire partie de ce monde ne serait-ce qu'un court instant parce que vous êtes fatigué de vous battre pour lui alors qu'en échange il ne vous offre rien… mais vous ne pouvez pas ! Nous sommes humains, nous devons nous battre à chaque instant pour nous-même et pour les autres. La vie ne nous donne aucun répit. Vous ne pouvez-pas baisser les bras et cela à aucun moment parce que si vous faites ça… Tout sera perdu…
Le regard fixé sur l'extérieur, Cal demanda d'une voix plus calme: - Comment le savez-vous ?
- Je le sais parce que…, Wild marqua une pause lorsqu'il avoua: - Parce que j'ai perdu ma femme il y a quelques années de cela. Et que je sais parfaitement ce que l'on ressent quand on pense avoir tout perdu… Cette culpabilité de n'avoir rien pu contrôler. Cette impuissance face aux événements impossible à arrêter, la fatalité de n'être qu'un homme parmi tant d'autre…
Cal abaissa sa tête. Il la dériva en direction du psychologue et l'interrogea de manière implicite:-Comment ?
- Cancer du coeur, incurable…, révéla t-il avec une extrême maitrise de soi. Cal ne laissa rien paraitre. Il retourna son regard sur le parc mais déclara avec sincérité: - Je suis désolé…
​- Vous n'avez-pas à l'être. C'est la vie… Aussi belle et cruelle à la fois. Wild ôta ses lunettes pour les poser sur son carnet lorsqu'il entendit son patient demander: - Pourquoi votre fils vous en veut-il ?
- Si vous voulez jouer à ce jeu des questions-réponses, je suis d'accord… Mais cette fois-ci c'est à mon tour.
Par le silence de son patient, Wild comprit que les règles étaient acceptées. - Avez-vous traversé la ligne ?
L'expert en mensonge expira toute l'air qu'il retenait depuis quelques secondes. Puis avec son regard douloureux rivé sur l'extérieur, il souffla presque de manière inaudible: - Oui…
Le psychologue fixa Lightman pensivement et déclara finalement: - Je n'ai pas été vraiment présent pour mon fils lorsque la maladie de ma femme s'est déclarée. Durant le temps imparti qu'il me restait avec elle, j'ai préféré chercher un remède pour la sauver… Bien qu'inexistant… Vous lui avez avoué ce que vous ressentiez pour elle ?
- Pas vraiment… Je lui ai dit que j'étais désolé de ma conduite et qu'elle méritait mieux que des hommes se servant d'elle… Votre fils vous en veut de ne pas être resté à leur côté durant cette épreuve ?
- Oui… Et il m'en veut toujours. Je ne le blâme pas, il a le droit de me détester autant que je le peux moi-même. Que vous a t-elle dit ?
- Rien… Je me suis approché d'elle et… je l'ai embrassé quand nous étions dans l'ascenseur… Je l'ai supplié de me repousser parce que j'en aurais été incapable de le faire moi-même… Pourquoi ne pas être resté ?
- J'ai préféré fuir pour ne pas souffrir et ne pas voir la réalité en face, comme vous… Vous l'avez embrassé et que s'est-il passé ensuite ?
- Elle a répondu… Un court instant jusqu'à s'être rendue compte de l'étendue de son erreur…, avoua t-il d'une petite moue de sa bouche. - Vous regrettez ?
- Tous les jours de ma vie… Que vous a t-elle dit lorsqu'elle vous a repoussé ?
- Qu'on n'avait pas le droit de dépasser… la limite et qu'il y'avait Andrew…, répondit-il avec une once de dégoût.
- Comment avez-vous pu passer à autre ?
- Je n'ai jamais vraiment pu… mais j'essaye d'avancer au jour le jour en rachetant mes fautes par la préoccupation du bien de mon fils… Vous l'avez-retenu ?
- Oui mais… elle m'a dit qu'elle était désolée et elle partie… Comme ça…
- Que ressentez-vous ?
Cal se retourna vivement vers le psychologue pour répliquer: - Je croyais que c'était chacun son tour ?
- Répondez à la question Cal, dicta Wild d'un air interrogateur. Le concerné entrouva légèrement bouche, réfléchit à sa futur réponse puis répondit:-Rien…
- C'est la deuxième fois que vous dites ça, Cal, signala Wild en coinçant son stylo entre ses doigts.
- Parce que c'est la vérité… Je ne ressens rien, réitéra t-il d'un geste de la main.
- De la tristesse ? Du désespoir ?
- Elle m'a détruit, mis à terre… Mes jambes ne pouvaient plus me porter tant la souffrance que j'ai ressenti sur l'instant était vive. Pour vous dire qu'à ce moment là je préférais me retrouver dans une mission commando en plein milieu d'un dessert, plutôt que de vivre ça…
- Je vois… C'est donc la raison de votre colère contre moi. Puisque je vous ai dit de dépasser la limite.
- Et je n'aurais jamais dû le faire, ragea t-il d'un regard noir.
- Je sais… mais peut être que s'était encore trop tôt pour Gillian et qu'elle devait d'abord se rendre compte de son erreur avec Andrew…
- Ou peut-être qu'elle ne ressentait pas la même chose que moi ?! Ou peut-être qu'elle me déteste ?! Ou peut-être que je ne suis fait pour personne, rétorqua t-il furieux.
- Ou peut-être que Gillian avait peur…, dit Wild devant l'air interrogatif de son patient. - Cal, avant d'aller plus loin… Dites moi pourquoi depuis le début de cette séance vous n'avez pas prononcé une seule fois son prénom ?

Perturbé par cette question, l'expert en mensonge se passa une main lasse sur son visage et souffla:-Je sais pas… Je…
- C'est trop dur ? Trop douloureux ?
- Elle ne me regarde même plus…
- C'est normal, elle a peur de se confronter à la réalité de son choix.
- Je ne peux même plus me raccrocher à son amitié ! Je n'ai plus rien ! Je suis seul !
- Vous n'êtes pas seul… Il y a votre fille à vos côtés.
- Ouais et là elle se trouve à des milliers de kilomètres de moi ! vociféra t-il. Il commençait à perdre le contrôle de ses émotions. - J'ai perdu son amitié ! Sa confiance ! Je n'ai plus rien d'elle !
- Cal, il faut du temps pour assimiler le fait que son meilleur ami lui a avoué qu'il l'aimait et ce depuis toujours…
À cette phrase, Lightman ne pu s'empêcher de détourner son regard et de masser son front de manière mécanique.
- Cal ? l'interpella le psychologue perplexe de le voir faire. - Vous lui avez dit n'est-ce pas ?

Pas de réponse.

- Répondez à la question, Cal, exigea t-il d'un ton ne laissant aucune chance d'objection.
- Non ! Voilà vous êtes content ! beugla t-il furibond.
- Vous l'avez embrassé sans lui dire ce que vous ressentez ? questionna surpris l'homme à lunette.
- Je ne sais même pas ce que je ressens moi-même alors comme voulez-vous que je…! déclara t-il en passant une main nerveuse dans ses cheveux.
- Si vous ne lui avez pas dit ce que vous ressentez au plus profond de vous-même, c'est normal qu'elle soit partie. Si vous n'avez pas confiance en vos propres sentiments, comment pensez-vous qu'elle pourrait tout quitter de ce qu'elle a construit avec Andrew pour vous ? Même dans la plus belle des romance qui soit, tout couple doit se construire sur un schéma de confiance. Vous savez que c'est un énorme pas que de devoir construire une relation qui depuis longtemps n'était que de l'amitié sur de l'amour.
Cal n'en pouvait plus et riposta rageur d'un geste vif de sa main:
- Arrêtez de dire ça !
- Quoi donc ? Amour ? Aimer ? Ou bonheur peut-être ?! proposa Wild de manière presque insolente.
- Oui ! répondit Cal le visage mauvais.
- Vous savez quoi Cal… Je pense que vous avez peur !
- Moi peur ?! Alors ça c'est la meilleur, aboya t-il avec des gestes de ses mains. - C'est elle qui s'est défilée et c'est moi qui aurait peur ?!
- Oui ! Parce que vous refusez encore et toujours de vous confronter à vos émotions. Alors que la seule chose qui vous préoccupe depuis le début de la séance, c'est ce que pense et ressent Gillian. Dites moi pourquoi vous êtes effrayé et mettez-vous en tête que la science ne vous aidera pas cette fois-ci, Cal.
- Je n'ai pas peur ! réfuta t-il hargneusement.
- Dans ce cas…, dit Wild pour alléguer d'un geste de sa main libre:-Dites moi ce que vous ressentez pour elle !

L'expert en mensonge arbora un visage livide et, ne sachant quoi répondre, préféra se cloisonner dans son silence.

- Et bien aller y ! Puisque c'est si simple !
- Je…, Lightman était perturbé. Il se sentait pris au piège. Une forte émotion l'envahissait à chaque secondes.
- Dites le Cal ! exigea l'homme à lunette d'un ton plus autoritaire en ancrant son regard direct dans celui déboussolé de son patient qui commençait à s'agiter sur place.
- …
- C'est bien ce que je pensais vous avez peur !
- Non ! Contra t-il avec vivacité en pointant un doigt inquisiteur sur Wild.
- Bien sûr que si ! Regarder vous ! Vous êtes incapable de dire ce que vous ressentez ! Vous me faites penser à un petit garçon se cachant sous les couverture en attendant la lumière du jour ! Vous - avez - peur ! Répéta le psychologue de manière dissociée.
- JE N'AI PAS PEUR ! Hurla brusquement Cal comme perdant tous ses moyens face à l'homme imperturbable.
- Ce n'est pas en vous le répétant que vous vous en convaincrez plus ! Lui stipula t-il en se levant de son fauteuil, ses deux mains dans les poches de son pantalons, pour se placer à un mètre son patient.
- MOI AU MOINS J'AI FAIS QUELQUE CHOSE ! VOUS, VOUS N'ÊTES MÊME PAS RESTÉ AUPRÈS DE VOTRE FEMME ! Il savait que c'était injuste de lui balancer ça à la figue mais à vrai dire il ne savait même plus ce qu'il disait depuis un bon moment, songea Lightman son esprit déchainé de pensées meurtrie.
- Vous recommencez Cal… Vous utiliser les émotions des autres pour les provoquer, voir leurs réactions et les contrôler à votre guise pour les manipuler afin de vous protéger. Sauf qu'avec moi vous savez très bien que cela ne marchera pas…
- VOUS NE SAVEZ RIEN DE MOI ! Continua t-il d'hurler tandis que Wild toujours dans une posture détendue lui répondit d'un ton posé:-Bien sûr que si. Et c'est ça qui vous énerve tant, c'est le fait que j'ai réussi à vous cerner. Vous avez peur de perdre le contrôle, parce que vous savez que l'amour est la seule chose que vous ne pouvez pas contrôler !
- ARRÊTER ! cria t-il d'un geste de sa main.
- Les deux seules choses que vous ne pouvez pas contrôler, sont les deux seules que vous ne pouvez pas comprendre. L'amour et la mort. Parce que personne ne le peut et que cela fait de vous le commun des mortels. Vous êtes humain Cal, vous avez le droit de pleurer la mort de votre mère, vous avez le droit de pleurer ce que votre père vous a fait enduré, vous avez le droit de pleurer ce que vous avez vu en Bosnie ou ailleurs, vous avez le droit de pleurer pour ce que vous avez ressenti à l'encontre de Gillian… Parce que vous avez le droit de souffrir comme tout le monde. Tout comme vous avez le droit de dire ce que vous ressentez pour elle, affirma t-il en posant un doigt sur sa personne.
- …
- Dites le moi, Cal ! Dites moi ce que vous ressentez pour elle ! Quémanda t-il d'un regard presque sévère.
- RIEN !
Comprenant que la manière douce ne fonctionnerait pas, Wild soupira et lui cria pour lui faire entendre raison:-VOUS MENTEZ ! AYEZ LE CRAN DE DIRE LA VÉRITÉ POUR UNE FOIS ! DITES LE CAL !
Surpris par ce changement brutal d'attitude, Cal se senti comme tétanisé sur place. Il n'avait encore jamais ressenti ça… Cette sensation d'infériorité, de se retrouver de l'autre côté… D'être face à lui-même…
- QU'AVEZ-VOUS RESSENTI QUAND GILLIAN A FAILLI MOURIR DEVANT VOS YEUX ?! HEIN CAL ?! demanda rageur le psychologue en le pointant d'un doigt inquisiteur pour le pousser dans ses retranchements.
- J'AI EU LA PEUR DE MA VIE ! Avoua t-il soudainement sans qu'il ne l'ai voulu.
- POURQUOI ?! ALLEZ DITES LE !
- Je…Je…C'EST MA MEILLEURE AMIE !
- NON ET VOUS LE SAVEZ ! DITES MOI POURQUOI VOUS L'AVEZ PROTÉGÉ AU PÉRIL DE VOTRE PROPRE VIE !
- …
- POURQUOI AVOIR PRIS CETTE BALLE POUR ELLE ?!
- PARCE QUE…!
- ALLER DITES LE CAL, JE SAIS QUE VOUS LE POUVEZ !
- …
- DITES LE !
- PARCE QUE JE L'AIME ! hurla t-il désemparé lorsque soulagé de cette réponse Wild posa une main réconfortante sur l'épaule de son patient pour lui souffler:
-C'est bon Cal… C'est fini vous l'avez dit…, L'homme en question désorienter par ces aveux tenta de reprendre une respiration normal sous les pulsions anarchique de son coeur.-Ça va aller maintenant, rasseyez-vous…, commanda le psychologue d'un ton doux en le poussant à s'assoir sur le canapé alors que Cal se laissa totalement faire.
- Dr Wild ? S'exclama tout d'un coup Julia, son assistante, à la porte de son bureau.-Tout va bien ?! J'ai entendu des cris et…
- Non c'est bon Julia, ne vous inquiéter pas. C'est fini. Proclama t-il dans un regard bienveillant pour son patient qui avait posé ses deux mains sur son visage.-C'est fini…, Ne réclamant pas son reste, la jeune femme s'en alla et referma la porte après son passage, laissant de nouveau seul les deux hommes entre eux. Un silence plus tard, Wild se rassit à sa place, remit ses lunettes sur son nez et demanda d'un ton pondéré:-Comment vous sentez-vous Cal ? De l'avoir enfin dit…
- J'sais pas je…, Fit-il en passant une main nerveuse sur sa nuque.-Je suis perdu…
- C'est normal, c'est nouveau, signifia t-il d'un fin sourire.-Vous avez enfin réussi à avouer ce que vous ressentiez depuis toutes ces années… Cette souffrance d'aimer une personne, jusqu'à en être prêt à lui offrir votre vie…
- Et ça change quoi ?! Le questionna t-il déconfit.
- Tout ! Il vous reste encore beaucoup de chemin à parcourir Cal… Mais croyez moi que vous serez bientôt prêt à devenir l'homme que vous avez toujours souhaiter être.
- Mais à quoi ça sert si… Je ne l'ai pas ! Contra t-il d'un mouvement de main en se laissant couler contre le dossier du canapé.
- Je sais que cela va être dur pour vous mais… Il faut du temps.
- Pour ?
- Pour voir ce qui va se passer… Soit Gillian va se rendre compte de ses réelles sentiments, soit vous devrez continuer à avancer sans elle…
- Je ne pourrais pas.
- Vous n'aurez pas le choix, maintenant c'est elle qui l'a. Lui signifia t-il d'un pincement de lèvre.
- Combien ? Lui demanda t-il implicitement, dans une expression atterrée.
- Personne ne peut le dire, ça peut-être dans une semaine comme dans cinq ans… Mais vous n'avez pas à faire votre vie en conséquence de la sienne. Il faut que vous vous construisez vous-même avant de faire quoique ce soit. Cal, vous êtes ce qu'on appelle un écorché vif… Si vous-voulez vous en sortir, il va falloir faire face à toutes vos émotions…
- Je ne sais pas si je suis prêt pour ça…, Argua t-il en passant une main sur sa bouche.
- Vous l'êtes… C'est juste que vous avez encore peur. Mais je vais vous aider, on fera ça ensemble. Je ne vous lâcherais pas Cal. Lui certifia t-il en regardant l'expert en mensonge émettre un air désemparé.-Je vous le promet, qu'on y arrivera.
Cal dégluti à cette annonce et hocha lentement sa tête en gage de sa réponse.
- Avant de commencer, je veux que vous preniez conscience que vous êtes un homme bien. Et que vous n'avez rien à voir avec votre père. Il en faut du courage pour faire ce que vous avez accomplit jusqu'à présent. Je sais que vous pensez que cela ne compte pas pour vous mais… je suis fière de vous Cal. Je voulais que vous l'entendiez, déclara Wild dans un sourire chaleureux. Lightman ne répliqua pas à l'homme à lunette alors qu'au plus profond de lui-même cela le toucha bien plus qu'il ne le laissa paraitre.
- Bien ! Fit Wild souriant en prenant son carnet de note entre ses mains.-Commençons !
- Par quoi ? Le questionna Cal perplexe.
- Comme vous-voulez !
- Je ne sais pas… Il y a tellement de chose…
- Commençons par ça ! Est-ce que parfois vous avez l'impression d'avoir dû mal à faire des choix dans votre vie de tous les jours ?
- Et bien… Parfois j'ai peur de me tromper mais lorsque je prend une décision concrète je ne change jamais d'avis.
- Même si celle-ci peut paraître la plus risqué ?
- Ouais… Je me dis qu'il serait plus dangereux de changer d'avis en cours de route…
- Vous préférez vous dire que même si ce choix est mauvais, il vaut mieux continuer dans cette direction que d'en prendre une autre. Parce que vous pouvez s'en doute mieux anticiper et contrôler les événements que vous avez choisi d'affronter.
- Hmm… J'crois que c'est ça. Approuva t-il d'une petite moue de sa bouche.-J'ai toujours eu la conviction que nos choix pouvaient nous conduire à ce que nous sommes pas.
- Et à découvrir ce que nous sommes réellement !
- C'est ça ! Affirma Cal d'un mouvement de main.
- Beaucoup de personnes ont cette peur, vous n'êtes pas le seul. Mais il faut aussi savoir que vous avez le droit de vous tromper ! Vos erreurs peuvent vous construire bien plus que vous ne le pensez. C'est une forme d'apprentissage comme un autre. On ne cesse jamais de découvrir des parties de notre personnalité qu'on aurait jamais suspecté avoir un jour. On évolue, on se cherche, on se découvre et ce à tout âge… Le monde nous offre tellement de possibilité que pour certains, il en est même difficile d'y vivre.
- Oui mais moi j'ai toujours suivi cette ligne directrice que je me suis faite mentalement et maintenant que je ne l'ai plus, je suis perdu…
- Il vaut mieux se perdre une fois et retrouver son chemin. Que de rester sur la route et de se mentir à sois-même.
- Ouais…, Souffla t-il d'un mince sourire.-Quand j'y pense, j'ai l'impression que ma fille est bien plus mature que moi…
- Pourquoi dites-vous ça ?
- Et bien vous voyez… On s'est toujours tout dit ou presque. Et quand on parle de la vision que nous avons du monde, je trouve que la sienne est bien plus platonique que la mienne ! Proclama t-il dans des gestes vagues de ses mains.-Que ma façon pessimiste de penser sur le monde qui m'entour n'est ni plus ni moins qu'une forme d'immaturité et de pouvoir de contradiction pour me démarquer des autres. J'ai même cette impression que parfois on échange les rôles, moi celui de l'adolescent puéril et elle celui de l'adulte chevronné… Pas que je n'aime pas l'esprit mature de ma fille, bien qu'elle fasse par moment des bêtises comme tous ados de son âge… C'est juste que j'ai peur qu'elle grandisse trop vite et que je ne puisse plus la protéger comme je le voudrais. Tenez, comme maintenant ! Elle est à l'université, loin de moi et je n'ai aucun contrôle sur elle ! En fait, j'ai peur qu'elle puisse faire les mêmes erreurs que moi et…

Pendant que son patient parlait à n'en plus s'en arrêter, Wild dans un mince sourire songea qu'il avait enfin accompli son travail. Bien sûr, il lui restait encore beaucoup de chemin à parcourir avec l'expert en mensonge mais il était sûr que maintenant, il réussirait et cela peut importe la suite des événements qui allaient advenir…


À SUIVRE...

Chapitre 1
Chapitre 2
Chapitre 3
Chapitre 4
Chapitre 5
Chapitre 6
Chapitre 7
Chapitre 8
Chapitre 9
Chapitre 10
CHAPITRE 11
Chapitre 12
chapitre 13
chapitre 14
chapitre 15
CHAPITRE 16
cHAPITRE 17

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