LIGHTMAN5
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Cartes sur table

Cal et Gillian se retrouvent chez un psychologue pour mettre certaines choses au point après une enquête qui les a affectés tous les deux... 

Genre: Général
 Saison: Après 3
Note: Ne pas tout prendre au sérieux comme d'hab' :D

CHAPITRE 6 : L'ENFER C'EST LES AUTRES


Dans son fauteuil, Wild feuilletait son carnet de notes avant l'heure de son prochain rendez-vous. Il gribouilla quelques mots puis entendit trois coups frappés contre sa porte de bureau. Il arrêta toute activité et commanda à son patient d'entrer. Cal apparut et entra dans le bureau avec désinvolture.
— Ah Cal ! Comment allez-vous ? s'exclama Wild.
Les deux hommes se serrèrent la main puis le psychologue indiqua à Cal de prendre place sur le canapé. Celui-ci s'exécuta et répondit avec un fin sourire :
— Ça peut aller.
Wild sourit et dériva son regard sur la place restée vide à côté de son patient.
— Et où est Gillian ? l'interrogea-t-il.
— Elle a été retenue par une affaire. Elle m'a dit de vous avertir qu'elle nous rejoindrait dès qu'elle le pourrait.
— Bien ! Dans ce cas-là, profitons de son absence pour approfondir quelques points.
Wild enclencha la mine de son stylo sous les yeux étonnés de l'expert en mensonge. Celui-ci pencha sa tête sur le côté puis répéta perplexe:
— Approfondir quelques points ?
— Oui… Il y a quelques petites choses dont j'aimerais parler avec vous…
Le psychologue réajusta ses lunettes sur son nez et arbora un fin sourire rassurant. Une attitude qui ne sembla pas sécuriser Cal plus que ça.
— Depuis le temps, je pense que vous savez déjà tout de moi !
— Pour tout connaître de vous il me faudrait une éternité !
— Vraiment ? Je suis si complexe que ça ? demanda-t-il amusé.
— Chaque humain l'est à sa juste valeur, c'est juste qu'une seule vie ne pourrait me suffire pour faire le bilan de la vôtre.
— Je trouve que vous vous en tirer assez bien pour le moment. Surtout avec seulement quelques séances à votre actif ! Mon ex a abandonné l'idée de me comprendre au bout d'un an de mariage !
— Merci, dit Wild amusé, à cette comparaison.
— Vous voyez ! Grâce à vous je fais même des compliments, ce je n'aurais jamais fait avant votre rencontre !
— C'est ce que je vois ! constata-t-il avec le même sourire.
— Alors de quoi voulez-vous parler cette fois-ci ? Des stylos que volent Loker dans mon bureau ? De Ria et sa fâcheuse tendance à vouloir prendre les devants ? De ma fille et de ses envies d'indépendance parental ?
— Non rien de tout cela…, souffla-t-il rieur.
Wild reprit un air plus sérieux et regarda son patient avec attention.
— Cal… Lors de notre dernière séance, j'ai noté que Gillian avait affirmé que vous étiez parti en Afghanistan, est-ce exact ?

Cal dériva son regard sur le côté. La suite de la conversation n'allait pas du tout lui plaire. Le psychologue attendait toujours une réponse. Pour ne pas dévoiler son embarras sur le sujet, il affirma d'un ton posé:
- Oui…
- Vous-pouvez m'en dire plus ?
Devant le regard attentif de Wild, l'expert en mensonge racla sa gorge, changea de position et déclara: - Je m'y suis rendu pour une mission du gouvernement. On ne m'a pas vraiment laissé le choix à vrai dire...
- Vous-pouvez me dire en quoi consistait la mission ?
D'une petite moue de sa bouche, Cal ne sût s'il devait ou non parler de cette histoire. Le psychologue capta son hésitation alors qu'il garantit: - Je suis sous secret professionnel. Tout ce qui sera dit dans cette pièce n'en sortira pas.
L'affaire Doyle fouetta l'esprit de Lightman qui marmonna:
- Mouais bah ça on m'a déjà fais le coup…
Wild posa son coude sur l'accoudoir pour mettre son index contre ses lèvres.
- Pourquoi étiez-vous là bas ?
- Le gouvernement américain, ou plus précisément notre président… souhaitait savoir où se trouvait deux de nos marines pris en otage par l'ennemis. Le seul moyen de connaitre leur position, c'était par l'intermédiaire d'un soldat reprit des mains des Talibans. Le problème… c'est que notre armée ne savait pas de quel côté il était.
- Vous pensez qu'il aurait pu changer de camps ?
- L'instinct de survie peut nous pousser à tout…, allégua t-il, en croissant ses mains sur son ventre.
- Donc en résumé, on vous a envoyé là-bas pour savoir s'il mentait où s'il disait la vérité ?
- Mmh… comme j'le dis souvent le mensonge n'a pas de frontière juste des hommes…
- Emily était au courante de votre voyage ? Si on peut dire ça comme ça…
- Je lui ai dit que je partais pour une affaire de boulot, mais pas pour l'Afghanistan…
- Vous vouliez la protéger ?
- Oui…
- Et Gillian ?
- Elle le savait. Elle était là le jour où un agent du gouvernement s'est présenté à nous. Et puis elle pouvait me voir de là-bas grâce à une communication satellite.
- Que vous a t-elle dit lorsque vous aviez dû partir pour l'Afghanistan ?
- Elle ne pouvait pas vraiment s'y opposer et moi non plus d'ailleurs… Mais je crois y avoir vu de la peur dans ses yeux…
- Ce qui est normal.
- Sans doute…
- Vous pensez avoir vu autre chose ?
- Je sais pas… Je peux me tromper, bredouilla t-il avec des gestes évasifs de ses mains. - Ce n'est pas non plus une science exact… Et puis je n'arrive jamais à discerner les émotions de Gillian comme pour les autres…
- Dites le moi Cal, qu'avez-vous vu ?
- Je crois… Je crois avoir vu de la tristesse et de la culpabilité sur son visage…
- Pourquoi pensez-vous avoir vu ces émotions en particuliers ?
- Ce n'est pas le seul enfer où j'y est frôlé la terre… Gillian le savait, je lui ai déjà parlé de ça lors de nos séances de psychanalyse… Et avant de partir elle m'a affirmé que la peur était naturelle…
Wild prit des notes, et demanda:




- Que voulait-elle dire par cette phrase ?
- Que je n'avais pas à avoir honte de ce sentiment. De ne pas en être effrayé.
- Vous avez peur de la peur elle-même ?
- Je sais… c'est stupide ! soupira t-il en levant ses yeux au ciel.
- Non ça ne l'est pas ! C'est même assez logique dans votre cas…, déduit le psychologue avec interrogation. -Que représente cette émotion pour vous ?
Cal passa un bras derrière le dossier du canapé. Il réfléchit une courte seconde et lâcha:
- L'incontrôlable, l'inconnue…
- Le fait que vous puissiez ressentir cette émotion vous effraye puisque vous ne pouvez pas la contrôler étant elle-même incontrôlable. De même que ne savez pas ce qu'elle vous fera faire dans une situation donnée.
Lightman esquissa un petit sourire en coin, mais resta silencieux face à la déduction de l'homme à lunettes. Celui-ci l'observa fixer un point invisible et ajouta: - Vous êtes un homme très réfléchis au contraire de ce que vous laissez paraître, Cal. Un autre moyen de défense pour vous protéger d'autrui, comme votre humour… Et en Afghanistan qu'avez vous fait ?
- Ma mission, découvrir la vérité. Le soldat, Franco, à qui je devais faire "cracher le morceau" tentait avec des questions réponses de créer un lien avec moi, pour avoir une chance de rentrer au pays.
- Quelles émotions aviez-vous découvertes ?
- De la peur, de la honte… de ne pas avoir assumé ses erreurs… Mais il m'a tout de même avoué où se trouvaient les marines dans un échange de bon procédé, dirons-nous… Et c'est à ce moment là où j'ai vu sur l'écran de liaison, ma fille qui me regardait…, relata t-il pour se masser le front d'un geste mécanique. Wild le regarda. Il savait parfaitement qu'elle émotion son patient pouvait ressentir. Il devait allait encore plus loin pour briser cette carapace...
- Votre fille vous a vu en Afghanistan ?
- Oui… Et étrangement, je crois que c'est à ce moment là où j'ai eu le plus peur.
- Parce qu'elle a découvert que vous lui aviez menti.
- Oui... Et surtout qu'à ce moment là on se faisait bombarder.
- En revenant que vous a t'elle dit ?
- Qu'elle avait eu peur… Et de me promettre de ne plus recommencer.
- Vous lui avez promit ?
- Pas totalement… Elle sait que c'est dans ma nature de faire ce genre de chose…
- Votre nature impulsive !


- Ouais, confirma t-il rieur. - Mais pour elle j'essaie tous les jours de minimiser les risques…
- Pour elle et pour Gillian…
Cal ne répondit pas. Comprenant le message, Wild émit un petit sourire en coin puis demanda:-Donc le soldat, vous a dit où se trouvaient les Marines ?
- Oui et en échange j'ai dû lui parler de moi pour obtenir les réponses que je désirais. J'avais découvert qu'on l'avait lui-même piéger dans cet enfer. Avoua t-il avec dégout.-Les Marines sauver, les Talibans nous ont poursuivi jusqu'à la base… J'entendais les bombes, la terre trembler sous mes pieds, les tires fuser dans tous les sens… Puis un soldat Américain à pointé son arme sur Franco. J'ai compris qu'il ne sortirait jamais d'ici quoiqu'il arrive…
- Qu'avez-vous fait ?
- Je lui ai donné une seconde chance. Je l'ai regardé dans les yeux, il m'a compris… Je lui ai donné une arme en lui disant qu'il pouvait racheter ses fautes…, Conta t-il le regard perdu pour ensuite y poser son coude sur un accoudoir et y placer sa main droite sur sa bouche. L'observant faire, Wild comprit l'émotion de culpabilité qui pouvait émaner de lui et proclama:-La guerre est aussi un moyen pour certains de contrôler leur douleur, leur fautes passées.
- Comment ça ? Questionna l'expert en mensonge perplexe en fronçant ses sourcils.
- Vos actes sont régis dans un contexte autre que la vie "réelle", par des ordres donnés de vos supérieurs. Donc en aucun cas répréhensibles par vous. Votre culpabilité est par conséquence diminuée. Vous n'êtes que l'instrument d'un pouvoir. Certains personnes se sentent mieux en pensant cela.
- Je ne suis pas de ceux-là. Derrière chaque arme, il y a un être humain, une conscience. Vous avez le choix d'appuyer. Déclara t-il le regard direct.
- Certains ne l'ont pas.
- Je ne parle pas des défendables mais des persécuteurs.
- Les persécuteurs peuvent se sentir défendables. Là est toute la complexité d'une guerre.
- Il n'y a pas de perdant ni de gagnant, juste des victimes… À chaque peuple son enfer…
- Il existera toujours des guerres…
- Je pensais que vous étiez de ceux qui clamait paix sur la terre ! Dit-il dans un sourire avec un geste théâtral de sa main.
- Il est vrai que je suis moins pessimiste que vous et que je crois en la bonté humaine… Mais je ne suis pas naïf au point de dire que le monde vivra un jour sans bataille. L'humain évolue de ses échecs, de ses douleurs, de ses erreurs… Et il est vrai que chaque génération en subit les dégâts…
- L'humanité n'apprendra jamais de ses erreurs. Il n'y a qu'à regarder les guerres que nous pratiquons ! Le but reste toujours le même et sa finalité aussi… Démontrer sa supériorité sur un autre individu et cela pour n'importe quel concept. Soutint-il avec un léger dégout sur les lèvres.
- C'est vrai… Mais certains apprennent et c'est ça qui compte. Un échange de regard se fit entre les deux hommes lorsque Wild enchaina:-Il est resté pour vous laissez le temps de vous enfuir ?
- Oui.
- Qu'avez-vous ressenti sur l'instant Cal ? Quand vous lui avez donné l'arme.
- Pensez-vous réellement qu'on puisse ressentir quelque chose quand on donne l'ordre à une personne de se sacrifier?
- De la peur, de la tristesse, du désespoir…, Proposa t-il en observant son patient ne réagir à aucunes de ces émotion citées.
- Je n'ai rien ressenti sur le moment. Et je crois que c'est ça le pire…
- Et ensuite ?
- Quand je suis rentré, la première chose que j'ai faite c'est de me mettre devant un miroir.
- Pourquoi ?
- Pour me rendre compte que j'étais vraiment là. Que j'étais vivant. Et quand je me suis vu la seule chose que j'ai ressenti c'était…du dégoût.
- Pour ?
- Moi.
- Vous vous reflétiez en Franco comme dans le miroir où vous êtes regarder en rentrant. En lui donnant l'arme c'est comme si vous lui aviez donné cette propre seconde chance que vous rechercher pour la culpabilité de la mort de votre mère.
Un petit silence se glissa dans la pièce lorsque le psychologue demanda:-Qu'avez-vous dit à ce soldat pour que vous puissiez lui soutirer des informations
- La vérité sur ce que je suis.
- Quelle est donc ?
- Que je suis un lâche et d'autres choses de mon passé…, Colporta t-il dans un soupir épuisé.
- Dites moi ce que vous lui aviez dit.
- …
- Cal…
- Il m'a dit que j'aimais être ici, que j'aimais la guerre…
- Que lui avez-vous répondu ?
- Rien.
- Et ensuite ?
- Pris dans la situation je lui ai dit que j'étais parti en Bosnie à Sarajevo en 94 pour le compte du MI6, le service des renseignements britannique… Je devais interroger un officier pour lui faire avouer les positions des sniper Serbe. J'ai cru qu'il nous mentait alors je…, Narra t-il mal à l'aise en se passant une main lasse dans les cheveux.
- Qu'avez-vous fait ? Questionna l'homme à lunette en regardant son patient se battre avec ses pensées.
- On l'a jeté en civil sur la position qu'il avait énoncé et cinq secondes plus tard…il était mort… Il a fait moins de cinq mètres avant de s'écrouler… Je suis parti en tant que scientifique, je suis revenu en tant que meurtrier. Argua t-il en contractant ses tempes tout en lançant un regard sans équivoque au psychologue silencieux.
- Vous vous sentez responsable ?
- D'avoir tué un homme… oui.
- Vous ne l'avez pas tué.
- C'est tout comme.
- Quand vous êtes rentré à la maison, qu'avez-vous ressenti ?
- J'ai frôler la mort de très près là-bas. Je me suis senti comme invincible. Quand vous sortez de ce genre d'enfer vous en ressortez très puissant. S'expliqua t-il avec des mouvements de main.
- Parce que vous pensiez avoir dominé la mort ?
- Oui…
- Aimiez-vous ce sentiment ?
- Il était ma force pour ne pas tomber dans la folie.
- Donc le fait de pouvoir ressentir cette adrénaline, vous a fait oublier vos erreurs et votre douleur de votre passé.
- Je n'ai pas à pleurer de mon vécu.
- Pourquoi dites vous cela ?
- Mon passé n'était rien comparé à l'enfer qu'il y avait là-bas. Riposta t-il légèrement énervé.
- Vous pensez que vous n'avez pas le droit de vivre votre douleur personnel en ayant vu d'autres souffrances ?
- Certaines sont plus importantes ! Rétorqua t-il agacé.
- Certes mais ce n'est pas une raison pour refouler la votre. Répliqua Wild d'un ton calme en le voyant commencer à s'agiter.
- J'ai vu des femmes pleurer leurs enfants ! J'ai vu des hommes mourir ! Alors arrêter de me dire que ma douleur est comparable ! Déclara t-il la mâchoire crispée en le pointant d'un doigt inquisiteur.
- Calmez vous Cal.
- Non ! Je ne me calmerais pas ! S'écria t-il en se levant brusquement.-Arrêtez de dire que ma douleur a de l'importance !
- C'est elle qui définie ce que vous êtes aujourd'hui.
- Oui mais moi j'ai pu m'échapper, m'enfuir de chez moi ! Mais là-bas ! Il n'y avait pas d'issu ! Cet enfer là n'a pas de règle juste des victimes ! Aboya t-il avec des gestes vifs des ses mains.
- Vous pouvez souffrir vous aussi. Continua le psychologue d'un ton posé.
- AH OUI ?! JE PEUX SOUFFRIR QUAND UNE MÈRE TIENT SON ENFANT SANS VIE DANS SES BRAS ?! DITES MOI ! A T-ONT LE DROIT DE SOUFFRIR QUAND L'ENFER DES AUTRES EST PLUS GRAND QUE LE NOTRE ! PEUT-ON PLEURER QUAND DES FAMILLES ENTIÈRE MEURT SOUS NOS YEUX ! PEUT-ON CRIER NOTRE DOULEUR QUAND D'AUTRE SONT TOMBÉ POUR UNE PUTAIN DE GUERRE QUI N'ETAIT PAS LA LEUR ! ALORS NON ! JE SUIS DÉSOLÉ MAIS MA SOUFFRANCE N'A PAS LIEU D'ÊTRE ! Hurla t-il avec des gestes de ses bras pour ensuite laisser un silence glacial se répandre dans la pièce. Le souffle saccadé, les pupilles dilatées, il échangea un autre long regard avec Wild qui resta muet en fixant l'homme désemparé. Ne sachant que faire, Cal se détourna du psychologue et fit quelques pas dans la pièce, pour se retrouver à son habitude devant la fenêtre donnant sur l'extérieur.
- Vous avez raison. Certaines souffrance sont plus grandes que d'autres. Concéda l'homme à lunette en retirant celle-ci pour les poser sur son carnet.
- …
- Mais vous n'avez pas à vous punir de celles que ressentent les autres, en vous obligeant vous-même à garder la votre. C'est comme si en quelque sorte vous vous sentiez coupable de toutes les autres douleurs. Vous ne comprenez pas que de telles choses puissent exister. Vous ne comprenez pas que de telles douleurs subsistent et je vous comprend… Mais ça, chacun doit vivre avec. Comment faisiez vous là bas, pour tenir quand vous pensiez que tout était perdu ? Vous croyez en Dieu ?
- Je ne crois pas en Dieu. Je n'ai jamais pu. Parfois la nuit quand les bombes cessaient, je tournais mon regard vers le ciel étoilé. Et devant l'immensité de cet espace, je me disais que si un quelconque Dieu existait vraiment… Pourquoi nous laisserait-il vivre cet enfer? Pourquoi laisserait-il des innocents à leur sort ?! Pourquoi doit-on continuer de rester debout quand tout autour de nous n'est que désespoir et dégoût…, Déblatéra t-il amèrement en fixant l'extérieur.
- Pour ceux qui sont restés. Pour votre fille.
Cal se tût pendant quelques secondes en réfléchissant à ces paroles, lorsqu'il demanda en se retournant face à son interlocuteur:-Si la douleur existe pour nous dire qu'on est vivant, à quoi le bonheur servirait-il?
- Pour survivre.
- Il ne serait donc qu'un voile à notre souffrance ? Questionna t-il perdu en reprenant sa place sur le canapé.
- Il serait la raison du pourquoi vous vous levez chaque matin.
- La destiné d'un homme ne se résumerait qu'à trouver son bonheur ?
- En quelque sorte oui.
- Mais celui-ci peut tout aussi bien disparaitre du jour au lendemain. Répliqua t-il désabusé.
- C'est pour cela que je vous ai dit de faire un pas vers le votre, pour en avoir l'opportunité de l'avoir vécu. Vous avez une chance de l'avoir devant vous, de pouvoir le vivre. Mais pour cela il faut qu'avant vous trouviez la force de vous pardonner et de vous avouer cette vérité que vous refouler. Puisque en refoulant celle-ci vous vous faites souffrir et vous vous punissez.
Un autre silence se glissa quand Cal le regard perdu dans le vide souffla:-Le plus étrange c'est que même si je ne crois pas en Dieu, je priais…
- Et que priez-vous ?
- Une force suprême, pouvant me faire maintenir en vie. Ne croyant pas en Dieu ni en la vie éternelle… la peur de mourir subsiste et elle est deux fois plus forte. Alors paradoxalement vous priez… Pour sortir de cet enfer. Que tout cela cesse, que vous puissiez rentrer chez-vous et revoir les gens que vous aimez…
- Quand l'homme est face à quelque chose qu'il ne peut contrôler, il se doit de croire pour survivre.
- Vivre pour mourir… J'ai toujours eu dû mal à comprendre. Dit-il en lançant un regard interrogatif au psychologue comme si celui-ci détenait la réponse à cette question existentielle.
- Si l'existence n'avait pas de fin, il n'y aurait pas de peur et donc aucune raison de vivre et d'apprécier des moments de bonheur. Si vous vous posez la question du pourquoi vit-on je crains ne pouvoir vous répondre. Seul vous, pouvez en avoir la réponse et ceci par votre histoire que vous écrivez chaque jour.
Et ce fut soudainement sur cette phrase que les deux hommes entendirent le porte de la pièce s'ouvrir sur Gillian.
- Excusez moi Dr Wild, j'avais une affaire importante à régler ! S'excusa t-elle en se dirigeant vers l'homme pour lui serrer la main et s'assoir à côté de son ami.
- Il n'y a pas de mal Gillian. Cal et moi nous en avons profité pour discuter un peu tous les deux.
- Ah oui ? De quoi ? Demanda t-elle intriguée en regardant son collègue.
- D'Emily ! Répondit rapidement Cal sous l'air surpris de Wild. Mais ce dernier comprenant qu'il ne souhaitait pas parlé de ce sujet avec la jeune femme ne répliqua rien.
- Très bien ! Alors Gillian comment allez-vous ? Demanda t-il souriant en remettant ses lunette en place.
- Bien ! Répondit-elle dans un sourire.
- Rien de nouveau depuis la dernière fois ?
- Non rien de spécial, beaucoup de travail mais sinon ça va !
- Tout va bien entre vous et Andrew ?
- Hurm…Oui ça peut aller…, Certifia t-elle embarrassée, le regard divaguant.
- Je sens que quelque chose ne va pas Gillian… Vous savez vous n'avez rien à craindre.
- Je… c'est à dire que…, Bredouilla t-elle sous le regard intrigué de Cal qui tentait de voir les diverses émotions pouvant passer sur son visage.
- Vous vous êtes disputés peut-être ?
Mal à l'aise, Gillian se pinça les lèvres et prétendit en se passant un mèche de cheveux derrière son oreille:-Ce n'est pas très important vous savez…
- C'est à moi de juger si cela l'est ou non Gillian. Allez y raconter moi, je pourrais peut-être vous aider…, Affirma t-il d'un ton rassurant.
- Andrew pense que… Il pense que je travaille trop et que je devrais être plus souvent à la maison pour m'occuper de lui… Enfin de notre couple ! Se rattrapa t-elle en se triturant les mains.
- Pfff… homme parfait mon cul…, Marmonna Cal dans son coin.
- Et que pensez-vous ?
- Moi ?
- Oui, vous ! À ce que je sache pour être un couple, il faut être deux et il ne me semble pas que votre Andrew doit être le seul à le faire fonctionner. Vous avez autant de droit que lui de dire ce que vous pensez de tout ça. Donc Gillian je vous le demande, que pensez-vous ? Demanda t-il en la pointant de son stylo.
- Et bien je ne sais pas trop quoi penser à vrai dire… Il est vrai qu'en ce moment on travaille beaucoup à cause des problèmes budgétaires et de la crise… Mais j'aime mon travail donc ça ne me dérange pas.
- Mais ?
- Mais… Il est tout aussi vrai que ma vie personnelle est un peu mise de côté pour le moment. Comme pour la plus part des personnes qui travaillent pour nous dans cette entreprise. Mais j'ai peur que si je ne prend pas de recul dès maintenant, qu'Andrew m'en veuille et qu'il…
- Qu'il parte ?, La jeune femme se tût mais son regard attristé en laissait deviner sa réponse.-Si Andrew ne peut pas accepter le fait que vous êtes passionnée par votre métier et qu'il n'arrive ni à comprendre ni à patienter, que pour le moment vous ne pouvez lui accorder du temps… Je crains qu'il ne soit pas fait pour vous Gillian. Vous n'avez pas à vivre pour les autres ! Vous avez déjà trop donnée, maintenant apprenez à recevoir.
- Mais la vie de couple est faite de concession ! Rétorqua t-elle.
- Certes mais pas toujours que d'un côté ! Dites moi Gillian, pourquoi serait-ce à vous d'en faire ? Je vais même vous posez une question plus précise, pourquoi est-ce toujours à vous de faire des sacrifices pour les hommes avec qui vous sortez ? Questionna t-il perplexe.
- Je sais pas c'est… Je…, Bafouilla t-elle ne sachant que répondre.
- Gillian… Vous pensez que cela est de votre faute si ces hommes partent… Et donc pour chaque relations, vous donnez à ces hommes le maximum. Certains en profitent même et demande toujours plus de vous. Vous avez peur de l'abandon donc pour les faire rester auprès de vous, vous leur donner en conséquence. Et lorsqu'ils partent vous pensez que c'est de votre faute que vous en avez pas fait assez. Sauf que c'est faux, c'est un mensonge que vous vous faites. Vous êtes une femme qui a le droit et le choix de ses envies! Andrew n'a pas décider pour vous! Aucun homme n'a à décider pour vous !
- …
- Vous savez… Je pense que ce n'est pas un hasard si vous donnez autant de vous-même pour les retenir… Je pense que cela reflète votre adoption échouée avec la petite Sophie. Déclara t-il en penchant sa tête sur le côté.
- Qu'entendez-vous par là ?
- Vous vous en voulez de ne pas avoir su garder cette petite fille au près de vous… Parce que vous pensez ne pas avoir été une bonne mère pour elle, que vous n'avez pas tout fait et tout donnée pour elle, pour qu'elle reste à vos côté…, À l'analyse, la jeune femme tenta de ravaler ses larmes.-Gillian, je suis certains que vous étiez une bonne mère et que vous le deviendrez un jour. Si Sophie est parti ce n'est pas à cause de vous… C'est simplement la vie…
- Je suis sûre qu'Andrew comprendra que pour le moment mon travail est important pour moi et que je ne peux pas être avec lui comme il le voudrait…, Certifia t-elle comme tentant de s'y convaincre elle-même.
- Je l'espère… Mais si ce n'est pas le cas. Promettez moi de ne pas le retenir, ne vous infliger pas cette souffrance. Elle serait encore plus grande que de le laisser partir…, Assura t-il d'un regard rassurant. Gillian ne répondit rien et voyant ça Wild émit un petit soupir avant de déclarer:
- Bien. Vu que vous êtes là tous les deux… J'aimerais qu'on reparle de l'affaire de l'entrepôt…
- À quoi ça servirait… On en arrive toujours au même point ! Railla Cal en levant ses yeux au ciel pour ensuite mettre sa jambe sur sa cuisse.
- Et quel est-il pour vous ?
- Qu'elle aurait dû me laisser faire et rester avec le FBI. Allégua t-il d'un geste de la main.
- Quoi ?! Te laissais faire ? Rétorqua désabusée sa collègue par ces propos.
- Oui ! J'aurais pu gérer la situation. Ou du moins si cela n'avait pas été le cas, le FBI serait venu.
- Gérer la situation ?! Excuse moi du peu mais en te voyant giser de douleur sur le sol, il ne me semblait que "tu gérais la situation" ! De même que le FBI préférait te laisser te faire battre ou même pire te faire tuer pour avoir une information !
- Et quoi ?! Tu vas me dire que toi, tu te serais battu contre une dizaine de mecs à main nue ?! Rétorqua t-il revêche avec des mouvements vagues de ses mains.
- Si je n'étais pas intervenu, tu ne serais pas là ! Contra-attaqua t-elle le regard noir.
- Peut-être mais la situation aurait pu tourner autrement ! Et ça tu as tendance à l'oublier ! Riposta t-il en la pointant de son index, la mâchoire serrée.
- Ne vous énerver pas Cal… Je vous l'ai déjà dit, nous sommes dans un lieu d'échange et d'écoute…
- Je ne m'énerve pas ! Je dis simplement que si elle était restée plus loin j'aurais pu…
- Pu quoi ?! Hein Cal ?! Tu aurais pu quoi ?! Ragea Gillian à ses côté. L'homme en question serra ses dents et croisa ses bras en signe de mécontentement.-Chaque fois c'est pareille ! Arrêtes de vouloir me protéger! Je suis parfaitement capable de le faire moi même ! Protesta t-elle fatiguée.
- C'est pas avec le genre de mec que tu sors que tu le seras…, Marmonna t-il dans sa barbe.
- Quoi ?! Répètes ce que tu viens de dire ?! S'offusqua la jeune femme en tournant vivement son corps vers l'expert en mensonge.
- Rien ! Réfuta t-il acerbe.
- Oh que si Cal ! Répètes immédiatement ce que tu viens de dire !
- Si tu as entendu pourquoi je le répéterai ?!
- Ai au moins le cran de tes propos !
L'homme sembla réfléchir à ces paroles lorsque le visage mauvais, il avoua en la regardant droit dans les yeux:-Ok ! Tu veux entendre ce que je pense ! Pas de problème ! Je pense que tous les mecs avec qui tu es sorti sont des grands abrutis de première !
- Non mais j'hallucine ! Comment peux-tu te permettre de dire ça ! Objecta t-elle contrariée.
- Aah ! Mais c'est toi qui m'a demandé ce que je pensais ! Et bah voilà ! Beugla t-il d'un geste lasse de sa main.-Vois la vérité lorsqu'elle se trouve devant tes yeux !
- Les hommes avec qui j'étais sont cent fois plus intègres que les filles cupides avec qui tu es sorti!
- Je n'ai jamais dit qu'elles ne l'étaient pas… Pour moi elles ne sont que passagères de toute manière. Contra t-il le regard indifférent par ces accusations.
- Mais tu t'entends quand tu parles ?!
- On se calme. Temporisa Wild en se pinçant l'arrête de son nez en signe de fatigue.-Nous avons déjà discuté de ça. Cal… vous savez très bien que les personnes avec qui vous êtes sorti comptaient pour vous, mais vous refuser de le reconnaitre de peur de voir la vérité en face et d'être blessé à nouveau… Gillian, si Cal pense que les hommes avec qui vous sortez sont des"abrutis"… C'est parce qu'il pense que vous méritiez mieux que des hommes vous quittant pour un oui ou pour un non. Et s'il pense que vous avez besoin de protection c'est parce qu'il vous…, Le psychologue s'arrêta brusquement dans sa phrase en se rendant compte qu'il allait prononcer les mots fatidiques.-Enfin… qu'il tient à vous!
- Je peux le comprendre ! Mais il faut aussi qu'il puisse concevoir qu'il doit savoir mettre des distances avec ma vie privé !
- C'est impossible. Dirent en même temps les deux hommes sous l'air surpris de la jeune femme.
- Et je peux savoir pourquoi ? Questionna t-elle hébétée.
Voyant que Cal dériva son regard sur le sol, Wild décida de répondre de lui-même avec des mouvement de main afin d'appuyer ses propos:-Vous êtes dans un schéma circulaire, ce que j'entend par là c'est que vous Cal, vous vous inséminerez toujours dans les histoires de Gillian parce que vous tenez à elle… Et que vous avez toujours ce besoin impulsif de l'a protéger quoiqu'il vous en coûte. Et vous Gillian, vous vous sentez obliger de le protéger contre le monde extérieur puisque c'est un besoin physiologique mais aussi parce que vous tenez à lui. De même que vous vous sentez oppressés l'un par l'autre alors que vous savez pertinemment que vous ne seriez rien sans l'autre. Tant que vous ne brisez pas cette chose tacite entre vous, il en restera toujours de même. Vous vous complaisez dans cette souffrance parce que vous l'avez adopté. Vous la connaissez par coeur et vous pensez qu'elle vous ferait moins mal que si vous preniez le risque d'être autre… Vous avez peur de découvrir ce que vous êtes l'un pour l'autre. D'où la "limite" que vous avez instauré entre vous, qui est par ailleurs n'est rien de plus qu'un mécanisme de défense. Je pari même qu'elle s'est installée naturellement entre vous. Depuis quand existe t-elle ?
- Bah… depuis…, Bredouilla Cal comme cherchant un lointain souvenir.
- Toujours. Répondit Gillian en échangeant un regard perplexe avec son ami, alors qu'ils ne s'étaient jamais posés la question.
- Cette "limite" est le symbole de cette souffrance comme vous la nommer. Vous m'aviez dit que vous n'en parliez jamais ou presque peu.
- Oui. Attesta t-elle en fronçant ses sourcils d'incompréhension.
- Elle est le symbole de ce que vous êtes. Résuma t-il d'un geste de la main.
- Qu'est ce que vous-voulez dire par là ?
- Elle n'existe pas. La ligne n'existe pas, comme cette relation que vous laisser paraître. Ce n'est qu'une chose factice, fabriquée par vous même pour vous protéger de cette vérité flagrante. Elle n'a pas besoin d'être discutée puisque qu'elle n'existe pas.
- Excuser moi mais… Si elle n'existe pas pourquoi nous l'utilisons ? Le questionna soudainement Cal interloqué.
- Vous ne l'utilisez pas, puisque vous la transgresser à chaque fois. Exemple, l'entrepôt. Vous êtes prêt à tout pour sauver l'autre d'un danger.
- Je…
- En fait elle ne vous sert que de bonne conscience. Vous vous dites tant que j'y respect les règles établi je me camoufle de la vérité.
- Mais de quelle vérité parler vous ?! Demanda l'expert en mensonge commençant à perdre son sang-froid.
- Vous le savez Cal.
- Non ! Riposata t-il énervé.
- Écouter… La vie est faite de choix. Et tant que vous ne prendrez pas celui-là, vous resterez toujours aussi malheureux. Vous avez besoin de ça pour avancer ! Ne vous complaisez pas dans cette douleur, arrêter de vous faire souffrir pour vous faire punir ! Regarder moi Cal ! Ordonna t-il presque de manière autoritaire en le voyant baisser son regard. - Vous - avez - le - droit - d'être - heureux ! Proclama t-il lentement en encrant son regard sincère dans celui perturbé de son patient.-L'enfer peut laisser place au bonheur, votre fille vous l'a bien montré. Alors pour votre bien… Dites-le lui.
- De quoi il parle Cal ? Demanda Gillian perplexe en regardant son ami se passer une main lasse sur le visage.
- Nos choix reflète ce que nous sommes… Le dire reviendrait à découvrir ce que vous êtes et donc à ce que vous avez toujours cherché. Vous pouvez devenir cet autre homme si vous en faites le premier pas…
- Je ne pourrais me relever si…, Dit-il en laissant sa phrase en suspend en comprenant ce que le psychologue cherchait à lui faire admettre.
- Vous resterez debout croyez moi, faites moi confiance… Saisissez votre seconde chance tant que vous le pouvez.
- Dr Wild ? Le solicita son assistante à l'encadrement de la porte.
- C'est pour les prochains patients ? Demanda implicitement le concerné.
- Oui monsieur.
- Très bien dites leurs que j'arrive.
- Bien docteur. Concéda t-elle en disparaissant des lieux.
- Bon je vais devoir vous laisser. Signifia l'homme à lunette, en se levant lentement de son fauteuil, tout en observant du coin de l'oeil Cal qui semblait complètement perdu dans ses pensées. Au contraire de Gillian qui s'était levée prestement de sa place pour serrer, souriante, la main du psychologue et partir de la pièce. Se trouvant seul avec Lightman, Wild lui confia:-Cal… Vous êtes à un embrochement de votre parcours, deux choix s'offrent à vous: La fuite, comme vous l'avez toujours fait jusqu'à présent et comme votre père vous l'a inculqué. Ou le bonheur… d'être enfin avec elle.
L'expert en mensonge ne répondit rien et crispa simplement sa mâchoire.
- La peur n'est pas une faiblesse. Elle est une force puisqu'elle nous prouve qu'on a quelque chose à perdre à laquelle on tient profondément.
- Je ne veux pas être l'un d'entre eux. Soupira t-il soudainement en pensant aux hommes qui avaient pu blesser Gillian.
- Vous ne serez pas comme eux, puisque vous êtes vous. Elle seule vous connais mieux que quiconque. Elle seule… pourra vous aider. Certifia t-il en pinçant ses lèvres.
Cal se tût une nouvelle fois et commença à partir quand Wild l'averti:-N'oubliez pas Cal, vous avez le choix. Mais cette fois-ci vous ne pourrez vous en prendre qu'à vous même. La vie est trop courte pour ne pas réaliser ses rêves…
À ces mots, l'homme émit un soupir avant de reprendre sa route et d'entrer dans l'ascenseur avec sa collègue, qui appuya sur le bouton qui les mèneraient au rez-de-chaussé. L'expert en mensonge se plaça dès lors dos contre une paroi de l'appareil et regarda songeur, la tête penchée sur le côté, la jeune femme qui fixait les portes closes de celui-ci. Un petit silence se glissa entre les deux protagonistes, lorsqu'il souffla:-Je suis désolé.
Surprise, Gillian se retourna vers son ami et remarqua l'air attristé de celui-ci.
- Wild a raison, je pense que tu mérites mieux. Une femme comme toi mérite mieux que des hommes qui ne se rendent même pas compte de la chance qu'ils ont de t'avoir.
- Cal…, Murmura gênée la jeune femme en laissant dériver son regard sur le sol. Voyant qu'ils étaient à un étage de l'arrivée, Cal s'empressa d'appuyer sur le bouton d'arrêt d'urgence pour stopper brusquement l'appareil.-Cal mais qu'est-ce que…
- Ils ne se rendent même pas compte… de quelle femme tu es…, Déclara t-il en s'avançant vers la jeune pour ne laisser que quelques centimètres entre eux, en ne cessant de laisser divaguer son regard sur le doux visage perplexe de celle-ci. Le souffle écourté, l'homme posa sa main tremblante sur la joue de la psychologue qui à ce geste resta complètement stoïque alors que leur regard s'était encré l'un dans l'autre. Le coeur battant à vive allure, il avala sa salive et s'approcha avec lenteur du visage impassible de Gillian.

- Arrêtes moi…, Souffla t-il subitement à quelques centimètres de ses lèvres.-Arrêtes moi j't'en supplie…, Répéta t-il presque désespéré son front contre le sien tandis qu'elle n'avait toujours pas bougé.-Je ne pourrais pas le faire moi même…, Dit-il en embrassant sa joue pour ensuite descendre vers son cou.-Repousse moi…, Continua t-il de la supplier en voyant qu'elle fermait ses yeux comme pour en y apprécier plus le contact. Ne se contrôlant plus, l'homme recula lentement sa tête et y plongea son regard noir de désir dans celui imperturbable de la psychologue. Ses tempes se contractant à plusieurs reprises, il s'approcha à nouveau du visage de cette dernière et y frôla ses lèvres des siennes. Leur souffle se mélangeant, Cal y caressa d'une lenteur extrême ces dernières comme voulant y faire durer le plaisir, comme s'il voulait s'imprégner de cet instant suspendu entre deux étages. La voyant à nouveau fermer ses yeux, il décida d'y capturer tendrement ses lèvres. Légèrement surprise de ce nouveau contact, elle sursauta quelque peu lorsqu'il commença à vouloir mettre plus de passion dans le baiser en essayant de passer le barrage de ses dents avec sa langue.

Ne sachant que faire Gillian ne fit aucun mouvement et sentant qu'il était le seul à participer à l'échange l'expert en mensonge commença, attristé, à se détacher de la psychologue. Cette dernière le sentant faire, entrouvrit, sans savoir vraiment pourquoi, ses lèvres pour laisser l'homme approfondir l'échange. Comprenant qu'il s'agissait là d'une autorisation de sa part, Cal commença dès lors à y mettre beaucoup plus de passion. De là un ballet s'en suivit et se sentant perdre pied, l'expert en mensonge dans un mouvement de pur passion la plaqua contre une des parois et l'embrassa avec fougue. Une main posée contra la surface froide de l'appareil et l'autre sur la taille fine de Gillian, il ne pût s'empêcher d'y mettre toujours plus de force et d'ardeur dans le baiser. Après autant d'année de frustration, il se devait de lui montrer à quel point elle comptait pour lui. L'entendant gémir de plaisir contre ses lèvres, il comprit que celui-ci était partagé et heureux de cela il commença à caresser une de ses jambes dénudées tout en délaissant sa bouche sensuelle afin de privilégier son cou. Laissant un nouveau soupir de contentement s'échapper de ses lèvres, la psychologue fit légèrement retomber sa tête en arrière pour lui laisser un meilleur accès. Comprenant le message, il laissa parcourir sa langue sur la peau douce de la jeune femme qui, perdu par diverses émotions l'envahissant à cet instant, se laissa complètement faire telle une marionnette dont ont tirait les ficelles.

- Gillian…, Chuchota t-il la voix roque par le désir contre son oreille.-J'ai envie de toi…
À ces mots, la concernée ouvrit brusquement ses yeux et s'est paniquée qu'elle reprit contact avec la réalité. Qu'est-ce qu'elle était entre faire ?! Qu'est-ce qu'ils faisaient ?! Se répéta t-elle effrayée en sentant son meilleur ami l'embrasser sous sa mâchoire. Son meilleur ami ! se dit-elle perturbée en reprenant conscience de ce qui se passait. Son meilleur ami était entrain de l'embrasser ! Non c'était impossible ! Il y avait la ligne et…
Sentant soudainement la main aventureuse de l'expert en mensonge remonter lentement sa cuisse, c'est les yeux écarquillés qu'elle souffla:-Non…, N'entendant pas ce qu'elle lui disait, l'homme continua sa douce torture quand elle déclara plus fortement:-On ne peut pas faire ça, on n'a pas le droit. Toujours pris dans sa passion, Cal continua sa tache lorsque Gillian étouffant presque sous ses caresses, le repoussa de ses mains. Surpris de ce geste, l'expert en mensonge, essoufflé, lança un regard totalement perdu à la jeune femme. Cette dernière le remarquant tenta de lui expliquer gênée:-On ne peut pas… il y a la limite… Je…
- Ne fais pas ça Gillian. Lui supplia t-il en comprenant à quoi elle pensait.
- On ne peut pas…, Bredouilla t-elle tristement.-Il y a Andrew… je ne peux pas…
- Gillian ! Je t'en prie ! Ne fais pas ça ! Continua t-il de la supplier en la voyant appuyer sur un bouton de l'ascenseur pour qu'il se remette en marche.-Gillian ! L'interpella t-il en la prenant par son bras pour l'a retourner face à lui.-J'ai choisi… Ne ferme pas les yeux !
- …
- Si tu pars, je ne pourrais pas…, Dit-il en encrant son regard désespéré dans celui affligée de son amie.
- Je suis désolée Cal…, Souffla t-elle attristée avant de lui faire volte face et sortir de l'ascenseur qui avait ouvert ses portes sur le rez-de-chaussé.

Impuissant il l'a regarda partir, totalement paralysé sur place, lorsqu'il senti brusquement une sorte de violente décharge envahir son corps. Comme si son coeur avait été mit dans un étaux, jusqu'à être serré à son maximum. Le souffle court… La douleur ressentie était pire que la balle qu'il avait reçu, pire que les coups, pire que les mensonges qu'on lui avaient déblatéré… Elle l'avait brisé…Songea t-il lorsque dans un excès de rage, il serra son poing à s'en faire blanchir ses phalanges et frappa, dans une violence non mesurable, une des parois de l'appareil. Ne sentant pas la douleur venir, il continua la même action à plusieurs reprises. Le mal commençait à se répandre comme un poison dans ses mains mais il était moins fort que le sentiment de désespoir qu'il l'envahissait à cet instant. Soudainement épuisé, il plaqua ses deux mains meurtries sur la surface froide et le souffle saccadé, il senti ses jambes défaillir sous son poids. Ne sachant comment, il se laissa glisser le long de la paroi pour se mettre à regarder un point invisible. Rien n'avait plus d'importance, le monde pouvait continuer de vivre mais il lui resterait là, même si son coeur battait il savait qu'intérieurement il était mort… Et qu'il avait désormais mit les pieds dans le pire des enfer… Le sien.


À SUIVRE...

Chapitre 1
Chapitre 2
Chapitre 3
Chapitre 4
Chapitre 5
Chapitre 6
Chapitre 7
Chapitre 8
Chapitre 9
Chapitre 10
CHAPITRE 11
Chapitre 12
chapitre 13
chapitre 14
chapitre 15
CHAPITRE 16
cHAPITRE 17

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