LIGHTMAN5
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Cartes sur table

Cal et Gillian se retrouvent chez un psychologue pour mettre certaines choses au point après une enquête qui les a affectés tous les deux... 

​Genre: Général
Saison: Après 3
Note: Ne pas tout prendre au sérieux comme d'hab' :D

CHAPITRE 16 : DU RIRE AUX LARMES


(Rating M)

Depuis que Gillian venait d'accepter de déménager chez Cal, celui-ci profitait au maximum de sa présence et ce dans toutes les pièces et heures possibles. Un samedi matin, il s'exécuta même à sa mission préférée, celle de lui faire ouvrir les yeux par plusieurs baisers et caresses multiples. Heureuse de cet agréable réveille, pourtant devenu habituel, elle avait souri à cette attaque romanesque jusqu'à devenir opérationnelle pour approfondir leur échange en quelque chose de beaucoup plus charnelle. Seuls à la maison, Cal ne se gêna pas pour faire augmenter leur plaisir commun et entendre avec ravissement les cris de plaisirs de sa compagne provoqués par ses coups de reins répétés. Dans cette logique de faire durer ce moment intense, il réfréna la cadence et regarda amusé les expressions ravies de la psychologue, allongée sous son corps en mouvement.
— Pourquoi tu ris ? l'interrogea t-elle souriante, en se concentrant sur ses va-et-viens languissant.
— Je crois que je n'ai jamais fait crier une femme autant que toi. Même Zoe, qui était assez expressive pour torturer mon dos, ne clamait pas autant de plaisir.
— Bien que cela me remplisse toujours de joie d'entendre parler de ton ex-femme pendant qu'on fait l'amour, répliqua t-elle avec ironie. Il lâcha un soupir rieur à ce sarcasme alors qu'elle ajouta: — sache qu'avant je n'étais pas le genre de femme aussi… "expressive" comme tu dis.
— Vraiment ? s'exclama t-il curieux. Pourtant ton Dave et Andrew, semblaient te satisfaire…
À ces mots, il amplifia pendant un instant son mouvement coupant le souffle de sa partenaire qui resserra, sans le vouloir, son étreinte autour de son corps.
— Pas autant que maintenant, répondit-elle avec plus de jouissance qu'elle ne l'aurait souhaité. Cal sourit à ce fait, se pencha contre son cou pour l'embrasser et chuchoter:
— Même pas… avec Alec ?
— Cal… Tu veux vraiment qu'on parle de nos ex maintenant ?
— Excuse moi chérie… Je voulais être sûr que tu… ne regrettes pas tes anciennes conquêtes.
— Je les ai tous oubliés le premier jour où on l'a fait chez moi, tu es rassuré ? On peut continuer sans que je sois obligé de penser à mes ex alors que je suis avec mon petit-ami ?
— Oui… on peut !
Amusé, il captura ses lèvres avec passion et mêla sa langue avec la sienne avant de se mettre en appui sur ses avants bras afin d'ancrer son regard souriant dans celui perplexe de sa dulcinée. Elle voulut l'interroger sur le pourquoi de cette joviale expression, mais elle abandonna tout interrogatoire lorsqu'il débuta des mouvements puissant sur un rythme plus qu'effréné. Il continua pendant quelques minutes sur cette intense lancée jusqu'à atteindre une jouissance absolue et commune. Haletant, il l'observa fermer ses yeux puis renverser sa tête en arrière pour reprendre le souffle de ses émotions passées. Vider de ses forces, il en profita pour embrasser sa poitrine et remonter lentement sa bouche jusqu'à la sienne. Il l'embrassa langoureusement et s'écroula avec douceur sur son corps qu'il désirait tant. Elle l'agrippa contre elle et déclara le souffle saccadé:
— Crois moi, tu es loin devant tous les autres…
Il ria légèrement et l'embrassa une nouvelle fois. Lorsqu'un coup de sonnette les arrêta dans leur tendre effusion. Gillian fronça ses sourcils et demanda interrogative :
— Tu attends quelqu'un ?
— Nop…
Un nouveau coup, plus insistant cette fois-ci, retentit. À contre coeur, Cal écarta légèrement son visage de celui de sa compagne, le caressa et déclara souriant:
— Je vais voir qui c'est, on se rejoint à la douche…
— Laisse sonner… on est samedi…
Elle eut l'idée de l'embrasser pour l'amadouer mais rien n'y fit.
— C'est toi qui dit ça ? ria t-il. Il se leva et enfila en vitesse son jean et un t-shirt noir délaissé sur le sol de leur chambre. Frustrée, elle le regarda s'activer et le supplia dans une dernière tentative : — Chéri, reste s'il te plait…
— Crois moi que si je pouvais, je resterais pendant ces deux jours dans ce lit avec toi mais…, Il manqua de tomber en enfilant sa deuxième jambe dans son jean, mais se rattrapa de justesse :

— Ce sont peut-être les éboueurs. Il y a eu un problème la semaine dernière dans le quartier. Vu que je les connais bien, je leur ai dit de passer pour savoir si tout est rentré dans l'ordre.
Elle arbora une mine boudeuse. Cela eut pour effet de faire rire l'expert en mensonge qui s'approcha d'elle pour l'embrasser une dernière fois et murmurer amusé : — 10 min, et je te promets de te faire oublier qui tu es…
Elle ria et regarda son amant s'éclipser de leur chambre pour se précipiter au rez-de-chaussé. Le sourire aux lèvres, il ouvrit sa porte d'entrée mais perdit brusquement celui-ci en découvrant la personne au pas de son porche.
— Tiens Zoe…, soupira Cal, d'une petite moue de sa bouche. J'aurais préféré les éboueurs, mais bon…
— Toujours aussi drôle, railla t-elle.
— Je fais honneur à notre mariage!
— Tu me laisse entrer ?
— Dis moi ce que tu veux et on verra bien...
Il pinça ses lèvres alors qu'elle plissa ses yeux de suspicions.
— À quoi tu joues ? l'interrogea t-elle perplexe.
— À rien, c'est juste chez moi. Propriété de bien, en tant qu'avocate tu devrais être au courant...
— Tu me laisses toujours rentrer, à moins que…
Chose rare, l'avocate s'arrêta de parler. Elle analysa la tenue de son ex-mari et remarqua plusieurs singuliers détails tels que: sa coupe de cheveux débraillée, sa ceinture pas fermée et ses pieds nus, pour comprendre qu'il n'était pas tout à fait seul…
— Tu sois occupé ?
— C'est… ça ! Je suis… occupé ! signifia t-il, avec des gestes évasifs de ses mains. Alors si tu pouvais me dire ce que tu voulais…
— Elle est là ? le coupa t-elle blasée, par tous ces simagrées.
— Ta fille ? Non, si tu ne savais pas elle est à l'université. Il serait temps de le savoir, tu ne crois pas…
​Zoe ria jaune. Elle força le passage pour entrer dans la demeure de Cal rageant de sa rapidité. Il ferma tout aussi vite sa porte afin d'empêcher la brune vagabonde de dépasser le salon :
— Qu'est-ce que tu veux Zoe ?
Zoe balaya son regard autour d'elle. Quelques affaires étaient éparpillées ici et là mais aucune n'appartenaient à son ex ou à sa fille. Elle concentra son attention sur Cal et l'informa : — J'étais venue pour parler de ta… nouvelle relation, mais si elle est ici, cela sera plus simple pour une conversation.
— Elle n'est pas là donc… tu devrais repartir t'occuper de tes préparatifs de mariage avec…
L'expert en mensonge ne pu dire un mot de plus qu'une voix, provenant de la salle de bain à l'étage, s'écria:
— Chéri, si tu ne viens pas dans deux minutes, je me souviendrais toujours de qui je suis !
Estomaquée, Zoe fixa son ex-mari pincer ses lèvres et lâcher un long soupir. Tout était fini… Il avait plus de chance de se faire foudroyer que de voir son ex-femme partir sans demander son reste. Rhaa, victime de ses propres prouesses!
— Je vois que tu as l'air de bien profiter de son "absence".
— Il n'y a rien de mieux que les plaisirs solitaires ! plaisanta t-il avec un sourire idiot. Zoe secoua sa tête de résignation puis se dirigea vers le canapé pour s'y installer sans attendre l'autorisation du maitre de maison. Ahuri, par son comportement sans complexe, Cal s'injuria:
— Tu comptes rester là ?
— Fini de jouer, on discutera après, répliqua t-elle, en récupérant un magasine délaissé sur la table basse. Elle le feuilleta et persiffla : — Ne t'inquiète pas, je sais que ça ne dura pas longtemps.
Cal fusilla l'avocate du regard. Il s'apprêta à lui demander de déguerpir lorsqu'il entendit des pas dévaler les escaliers ainsi qu'une voix féminine s'exclamer:
— Caaal ! Je croyais que tu avais plus d'endurance que ça, après la nuit qu'on a passé…
Puis, elle se pétrifia en tombant nez à nez avec leur nouvelle invitée.
— Zoe ?
— Bonjour Gillian ! Comment vas-tu ? Ne répond pas, je crois déjà avoir une petite idée ! indiqua t-elle, face à la psychologue à moitié dénudée.
— Euh…
Cal s'empressa de prendre la main de sa compagne pour l'éloigner en vitesse de l'avocate:
— Occupe toi deux minutes toute seule, on revient !
— Je peux même te laisser 30 sc de plus, je sais que c'est ton maximum, riposta Zoe sans lever les yeux de son magasine.

Une fois isolés dans leur chambre, la psychologue lâcha déboussolée:
— Mais qu'est-ce qu'elle fait ici ?! Tu savais qu'elle venait ?
— Non ! Elle est venue à l'improviste. Elle voulait me parler de toi.
— Oh mon dieu… Elle a tout entendu… Je…
Le coeur de Gillian battait à tout rompre. Elle sentit ses mains devenir de plus en plus moites. C'est alors qu'elle commença à perdre tout sens de raisonnement, mais Cal savait qu'elle devait à tout prix reprendre le contrôle de ses émotions s'ils devaient affronter ensemble l'avocate du diable. Pour l'apaiser, il posa ses mains sur ses épaules en déclarant : — Calme toi chérie.
Bien évidement, ce n'était pas grâce à trois pauvres mots qu'il allait venir à bout de l'inquiétude de la psychologue paniquée.
— Me calmer ?! Ton ex-femme vient de m'entendre dire que…! J'y crois pas… C'est la deuxième fois Cal !
— Écoute, voilà ce qu'on va faire… Tu vas respirer un bon coup, on va s'arranger un peu et… adviendra que pourra… Ok ?
Gillian acquiesça silencieusement à cette "moitié" d'idée. C'était déjà ça de pris. Cal lui offrit un furtif baiser puis remis de l'ordre dans sa tenue. Cinq minutes plus tard, ils descendirent, main dans la main, pour un face à face ultime.
— Tu as mis plus longtemps que d'habitude ! Quelle chance pour toi Gillian.
À cette piquante remarque, la concernée ferma ses yeux et se retourna devant son petit-ami pour lui chuchoter angoissée :

— Cal, tu sais que je t'aime plus que tout, mais là, je crois que c'est au-dessus de mes forces…
— Gill'… Je suis allé chez tes parents et ça s'est bien passé. Avec elle, ça ne peut pas être pire. Enfin j'espère… Aller courage chérie, pour moi…
Elle soupira un bon coup, arbora un large sourire et pivota avec détermination en direction de la brune pour proclamer:
— Zoe, je suis heureuse de te voir ici.
— N'exagérons rien, rétorqua la brune en se débarrassant vulgairement du magasine. — J'ai simplement trois petites questions à vous poser et ensuite je vous laisserai à…, Elle chercha le reste de ses mots, mais malheureusement, rien ne lui vint à l'esprit et lâcha finalement d'un geste lasse de sa main : — appeler ça comme vous voulez.
Cal leva ses yeux au ciel. À ces tendres mots, Zoe se déplaça en silence dans la salle à manger. Elle s'installa avec audace autour de la table puis indiqua deux places en face d'elle, dans le but de faire intuitivement comprendre aux deux adultes que la discussion allait se tenir ici et pas ailleurs. Il n'y avait pas besoin d'être psy' pour savoir qui allait tenir le couple chez les Landeau. Cal guida Gillian jusqu'à la table pour s'assoir côte à côte. Dans un étrange silence, Zoe dévisagea un instant les deux experts en mensonge avant d'exiger de but en blanc:
— Depuis combien de temps vous êtes ensemble ?
— Deux mois, deux semaines et…, Cal regarda sa montre puis termina: — 8H30 et 26 sc…
Il ne pouvait pas s'en empêcher… La brune esquissa un rictus de mépris alors que Gillian déglutit de crainte que son compagnon n'en fasse trop.
— C'est sexuel ou sérieux ?
— C'est sérieux.
Gillian se passa une main gênée sur le visage. C'était elle ou tout cela lui semblait hors de propos ? Zoe pris part des réponses de son ex et continua, sur le même ton, son interrogatoire poussé:
​— Vous habitez ensemble ?
— Oui, depuis 3 jours, 5H…
— J'ai compris… Emily est au courant ?
— C'est elle qui m'a poussé à le faire.
— Je vois… Ça fait longtemps que vous ressentez la même chose ?
— Ce n'est pas quantifiable.
— Est-ce que pendant qu'on était marié, vous avez…
— Non ! réfuta Foster dans la seconde. Non… on n'a pas… non, bafouilla t-elle avec un geste de va et vient entre elle et Cal.
— Bien. C'est tout ce dont j'avais besoin de savoir ! conclut-elle souriante. Vous êtes libres vendredi prochain ?
— Ça dépend pour quoi ? l'interrogea suspicieusement Cal. Dieu sait dans quoi elle pouvait encore tous les embarquer. Quand on connaissait la personne, il valait mieux prendre en compte l'ensemble des éléments avant de donner une réponse définitive.
— Emily veut qu'on mange tous ensemble au restaurant. Moi et Codi et toi avec… Gillian. Histoire de tous faire plus ample connaissance.
— Je te confirmerai ça, mais je crois qu'on n'aura pas de projet particulier.
— Super !
Après ça, il raccompagna au plus vite l'avocate à sa porte. Il formula un au revoir lorsqu'elle le coupa brusquement :
— Vendredi, ne soyez pas en retard ! Même si je sais que tu aimes faire retarder les choses…
L'expert en mensonge lâcha un soupir rieur à ce grivois sous-entendu puis ferma définitivement la porte de sa maison pour retrouver sa petite-amie. Les deux mains dans les poches de son jean, il la découvrit avec le visage enfoui entre ses mains.
— Gill'…
— Elle a dû me prendre pour une folle.
— Pas du tout. Elle te connait… si elle nous a posé toutes ces questions, c'est parce qu'elle sait qu'entre nous ça ne peut être que sérieux et qu'elle s'inquiète pour Emily. Et j'espère aussi un peu pour moi. Bien qu'il ne faut pas trop compter là dessus…
Il ria légèrement à ses propres paroles, ce qui calma momentanément les craintes de la psychologue.
— En tout cas elle a le sens de la "discussion", soupira t-elle.
— C'était un échauffement. Je suppose qu'elle a préparé le reste pour le diner de vendredi.
— Je ne sais pas si je serai prête à y faire face…
— J'ai bien réussi avec ta mère !
Elle émit un timide sourire à cette plaisanterie alors que la pression de cette visite impromptue n'était toujours pas redescendue. En effet, Zoe n'était pas connue pour son tact légendaire envers ses congénères. Cal songea à une idée pour remédier au tourment émotionnel de sa belle et enchaina d'une voix apaisée :
— Bon… pour décompresser un peu, je te propose qu'on reste sur le canapé pour regarder un de tes films préférés, même ceux avec Hugh Grant, et on terminera par une longue et chaude douche que j'ai loupé…
Il l'embrassa dans ses cheveux puis la convia à se lever pour se confiner dans leur canapé. C'est ainsi qu'ils passèrent, comme prévu, le reste de leur week-end entre douche économique et rangement des affaires de la psychologue dans sa nouvelle demeure.

OoO

Lundi, Cal et Gillian débutèrent une fastidieuse affaire, concernant les déboires d'un père tué par balle et accusé d'avoir amené sa famille à la ruine. Chacun de leur côté, ils examinèrent le dossier dans son intégralité puis se retrouvèrent en milieu de journée, dans le couloir de leur société, pour convenir de la manière dont ils allaient procéder. Un peu plus loin, Loker, accoudé au bureau de réception, étudia discrètement le couple discuter. Il n'arrivait toujours pas à comprendre comment cet homme aussi bourru, fou soit-il, avait pu séduire une femme telle que Gillian Foster. Il abandonna toute chance de trouver un sens logique à cette relation quand ses yeux ciblèrent une fine silhouette qui dilatèrent simultanément ses pupilles de plaisir. Il racla sa gorge à son approche et la regarda rendre un dossier à Anna:
— Vous pouvez faire suivre ce dossier à M. Croford.
— Ça sera fait Ria.
— Merci Anna.
À ce moment précis, Eli songea que si Lightman avait réussi l'impossible alors pourquoi pas lui… Il suffisait simplement de trouver la bonne technique. Il se rappela des derniers commérages de l'entreprise et en particulier celui concernant la forte jalousie de Cal envers l'avocat qui, d'après les dires d'Hunter, avait rapproché le couple dans leur relation amoureuse. Il était inutile de vouloir savoir comment le blond pouvait être au courant de ce genre de détails, tout ce qu'il comptait, pour les employés avides d'histoires croustillantes, c'était qu'il l'était…
— Dites moi Anna, il est très joli votre pull. C'est un nouveau ?
Les deux jeunes femmes stoppèrent net toutes activités et tournèrent d'un seul chef leur regard décontenancé sur l'homme qui venait de prononcer ces étranges paroles. Anna visualisa son pull, pour voir s'il n'y avait pas derrière une vile plaisanterie, puis, ne voyant aucune tache, dit: — Il est… blanc.
— Oui… Um… mais je trouve que sur vous il est magnifique ! Ça… ravie votre teint ! Au fait, ça vous dirait qu'on sort ensemble… un de ces quatre ?
— Je vois, répondit-elle suspicieuse. Vous avez bu combien de café aujourd'hui ?
— Euh… Aucun…
— T'es sûr que ça va Eli ? l'interrogea, à son tour, Ria très inquiète.
— Je vais parfaitement bien !
— O - k…
Torres jeta un dernier regard troublé à son ami puis s'éloigna du bureau de réception pour reprendre ses précédentes occupations. Dépité, Eli la suivit du regard en soupirant sa déception de ne pas avoir réussi à attirer son attention. Ou du moins pas de la manière souhaiter…
— Si c'est vôtre manière de rendre jalouse une femme, vous devriez arrêter cela toute suite, proclama Anna, sans le regarder, en pianotant sur le clavier de son ordinateur.
Il semblerait que la réceptionniste ne fut pas dupe de la méthode machiavélique de l'homme à l'honnêteté radicale. Ce dernier, bien trop préoccupé par la vision du couple d'experts en mensonge, ne répondit pas. Comment diable avait-il réussi cet exploit ? Il secoua sa tête d'incompréhension en voyant son patron embrasser furtivement sa partenaire pour l'emmener prendre l'air. Après autant de concentration, ils avaient tous les deux besoins de respirer quelques minutes en dehors de l'entreprise pour porter un meilleur regard sur leur travail effectué.

Quelques minutes plus tard, ils se retrouvèrent à se balader, main dans la main, dans les rues commerciales de Washington. Ils regardèrent plusieurs vitrines proposant vêtements, accessoires, bijoux… mais rien qui attira la curiosité de la psychologue au bras de son compagnon. Elle paraissait être ailleurs, loin de cette balade amoureuse. Cal s'en soucia et l'interpella:
— Gill', ça va ?
— Um… oui ! Excuse moi, je pensais à…
Il l'interrogea du regard. Elle distingua son inquiétude et changea subitement de comportement en arborant un sourire rassurant:
— À tout ce qu'on avait encore à faire pour le déménagement !
Il capta le regard de la jeune femme glisser subtilement vers un stand de confiserie où une petite fille d'une dizaine d'année, accompagnée de sa mère, achetait des crêpes sucrées. Elle venait de lui mentir. Les émotions qu'il avait perçu n'avaient rien avoir avec le déménagement… Il voulut enclenché un sérieux dialogue, mais c'est elle le devança en s'exclamant jovialement :
— Hey, regarde des crêpes ! Ça te dit une petite douceur avant une autre bien meilleure ce soir…
Elle l'embrassa, sans qu'il ne puisse dire quoique ce soit, et se précipita en direction du stand sous le regard perplexe de son amant. Il savait que quelque chose n'allait pas. Toutefois, il décida de refouler ses inquiétudes afin de profiter de ces derniers instants volés et de retrouver le stress du travail habituel. Il arbora à son tour un fin sourire et rejoignit sa joyeuse compagne leur achetant des sucreries.

OoO

Mardi, dans la salle de conférence du Lightman Group, l'ensemble des employés s'étaient réunis pour discuter des points importants de l'affaire en cours. Eli passa le pas de la porte et cibla une place libre entre, Jennifer et Hunter, deux employés de la société. En face de lui, se tenait Ria discutant avec Jake. Ces derniers profitèrent de l'arrivée imminente de leurs patrons pour débattre avec entrain des derniers travaux de la jeune femme.

Jake était un jeune homme d'origine asiatique qualifié de cultivé, simple et de très attirant par la gente féminine. Loker serra les dents contre ce maudit "don juan" en tapant du pied sous la table pour évacuer la tension de cette subite rage hormonale. Tout d'un coup, Torres gloussa à une parole du jeune homme. Cela en était trop pour Eli qui chercha une solution pour arrêter cette absurde comédie. Il tourna sa tête à droite, et tomba sur le visage plus que souriant d'Hunter. Il afficha un air d'interrogation à cette joviale expression puis tourna rapidement sa tête dans l'autre sens pour voir Jennifer prendre des notes sur son calepin. Le plan B allait enfin pouvoir commencer…
— Tu sais qu'ils n'ont même pas encore commencé…
— Je sais, mais je préfère m'organiser, rétorqua t-elle, concentrée dans sa tâche.
— Ouais t'as raison, Lightman dit toujours des choses contraires, plaisanta t-il. Jennifer, hermétique au sens de l'humour de l'homme à l'honnêteté radical, lui lança un lourd regard noir. Ce n'était finalement pas la meilleure des entrées en matière… Eli pinça ses lèvres et chercha au plus vite une nouvelle manoeuvre pour changer la donne.
— Um… Au fait, t'es avec quelqu'un en ce moment ?
— Non.
— Tu sais, je me disais qu'un jour on pourrait travailler sur une affaire ensemble et qu'après, si le coeur t'en dit, on irait prendre un café…
— Je ne bois pas de café, réfuta t-elle, en continuant d'organiser ses futures notes.
— Ou du thé ! On pourra en demander à Lightman, il nous supprimera peut-être notre prime de Noël, mais au moins on profitera d'un bon cup of tea !
— Écoute Eli, je ne sortirais pas avec toi, même si tu étais le dernier homme sur terre.
— Ça à le mérite d'être clair… Je peux tout de même connaître la raison ?
— Tu as dit à Killian que j'avais rêver de lui alors qu'on faisait… enfin tu vois très bien !
— Bah quoi, c'est vrai ! C'est toi même qui me l'a dit!
— Je ne pensais pas que tu allais lui répéter !
Elle songea un instant à l'absurdité de ces propos et bredouilla : — Ouais enfin… Bref, laisse moi me concentrer.
C'est à ce moment là que Cal et Gillian entrèrent avec des documents et se postèrent devant leurs employés pour débuter leurs explications. De son côté, Eli lâcha un léger soupir de déception en voyant Ria chuchoter gaiement avec son voisin de table. Encore un coup d'épée dans l'eau…

OoO

Mercredi, suite à la découverte de la forte addiction aux jeux d'argent du père de famille, Eli et Ria concentrèrent leur recherche sur les comptes et revenues de la victime. De là, ils dédirent que l'homme n'avait pas eu d'autre choix que de faire appelle à un groupe de criminels pour effacer ses dettes. Cal et Gillian s'occupèrent de tracer le groupe en question avec l'aide exceptionnelle du FBI et plus particulièrement celle de l'agent Benjamin Reynolds. Ensemble, ils ciblèrent un clan de mafieux puis se rendirent sur le terrain pour rassembler le plus d'indices possibles. Deux heures plus tard, ils retournèrent au Lightman Group avec plusieurs suspects en tête de liste.

Le plus rageant dans cette affaire pour Lightman, ce n'était pas le fait qu'ils allaient devoir interroger et étudier chaque criminels avec minutie sans un merci, non, c'était plutôt que les grandes pompes du FBI faisaient tout pour le ralentir dans ses investigations. Rivalité et haine étaient encore présentes des deux côtés. Déambulant énergiquement dans les couloirs de l'entreprise, Cal était sur le point de craquer toute sa fureur en public. Gillian l'intercepta avant qu'il ne puisse éclater et s'empressa de l'entrainer dans la salle de restauration pour le forcer à prendre une pause méritée. Eli et Ria les imitèrent et retrouvèrent leurs patrons, assis à la même table, partageant une boisson chaude. Non loin, Loker reconnut Sydney, une des employée, en pleine lecture seule à une table. C'était sa chance. Il éleva sa tête, comme pour se donner du courage, puis s'installa sans un mot en face de la belle jeune femme. Cette dernière, flairant une présence non désirée, baissa légèrement son ouvrage pour découvrir le visage souriant de son collègue gênant.
— Un problème ? réclama t-elle. Rien sur son visage ou dans sa voix n'indiquait une quelconque bienveillance envers son nouvel interlocuteur. Cela n'arrêta pas le prétendu séducteur qui déclara avec plus ou moins d'assurance:
— Non… aucun ! Comment vas-tu Sydney ?
— Bien…
— Super…, souffla t-il, en jetant un oeil à Torres qui n'avait toujours pas tourner son regard dans sa direction. — Um… Tu lis quoi ?
Sydney ne répondit pas et présenta, comme une évidence, la couverture de son livre qui n'était autre que le best-seller de Lightman: "Lies we tell". Un livre salué par la critique, raillé par Rader et jalousé par Loker. Le brun pinça ses lèvres en se rendant compte de sa stupidité et enchaina : — Tu ne l'avais jamais lu ?
— Si, mais je le relis. Ça ne fait jamais de mal de revoir ses classiques.
Loker se ravisa de lever ses yeux au ciel au risque d'enclencher un débat inutile. À la place, il réprima sa nature à révéler ses pensées à haute voix en jouant ses doigts sur la surface de la table. Agacée, par l'accaparement du brun de son espace personnel, Sydney exigea:
— Tu voulais autre chose ?
— Euh…, Il scruta une nouvelle fois Ria et remarqua que celle-ci les observaient du coin de l'oeil. C'était le bon moment… Il arbora un sourire charmeur et proposa:
— Ça te dirait qu'on se fasse une sortie ? On pourrait aller… au cinema, ou même dans une librairie ! Je pourrais te conseiller sur les derniers livres en psychologie qui sont…
— Je t'arrête tout de suite ! Je sors déjà avec quelqu'un.
— Tu…! Avec qui ?
— Bien que cela ne te concerne pas, je sors avec Arthur.
— Je croyais que vous étiez séparés ?!
— On s'est disputé, mais on s'est vite réconcilié. Cela s'appelle avoir une relation d'adulte.
Loker soupira du sarcasme à peine déguisé de sa collègue puis s'excusa auprès d'elle pour rejoindre Ria qui venait de terminer de préparer sa boisson.
— Tu te fais un café ?
— Ouais, c'est pour tenir le reste de la journée, répondit-elle en mélangeant un sucre dans son liquide noirâtre. Eli acquiesça et se prépara la même boisson sous les yeux intrigués de son amie. Cette dernière bu une gorgée de son café puis demanda de manière tout à fait détachée:
— De quoi vous parliez, Sydney et toi ?
Loker ravala un sourire victorieux. Elle venait de mordre à l'hameçon! Il se contrôla du mieux qu'il pu pour ne pas montrer ses émotions et répondit sur le même ton:

— De livre… On comptait faire une sortie ensemble.
— Vraiment ?!
— Tu sembles surprise ?
— Évidement ! s'injuria t-elle. Elle m'a dit qu'elle devait partir une semaine en vacance avec Arthur ! On a échangé nos jours de travail juste pour ça ! Je dois lui parler…
Apeuré, qu'elle puisse découvrir sa folle supercherie, Loker lui barra sa route en bafouillant :

— Non ! Je… Je vais lui parler ! Je vais arranger ça, ne t'inquiète pas. On va trouver une solution ! En plus, ça tombe bien, je ne voulais pas prendre de jours de repos pendant cette période !
— Mais… tu ne m'avais pas dit que tu devais aller au Comic-Con avec ton colloc' et Killian ?
— Um… c'est vrai… mais finalement j'ai décidé de ne plus y aller… C'est un peu surfait en ce moment…
— Pourquoi as-tu acheté des passes VIP dans ce cas ?
— Je… c'est Killian, il voulait absolument qu'on les prennent.
— Ça dû te coûter cher, t'es sûr de vouloir travailler ces-jours là ?
— Ouais, t'inquiète, je gère !
Il pria en tous les dieux, en qui ils ne croyaient pas, pour que la jeune femme puisse gober à son pitoyable mensonge. Une grosse goutte de sueur perla le long de son front. Contre toute attente, elle lui offrit un léger sourire en compensation et quitta la pièce avec le reste de son café entamé. Eli expira un long soupir qu'il retenait depuis qu'il avait dit annuler sa sortie du plus grand rassemblement de Geek au monde. Il allait devoir parler d'urgence avec son colocataire et peut-être aussi pleurer toutes les larmes de son corps sur son oreiller. Adieu, IronMan, Flash et Dr. Strange… Bonjour heures supplémentaires et cris intempestifs du patron ! Exténué, il avala d'une traite son café brulant et tourna son regard sur ses patrons toujours en pleine conversation. Lightman caressait avec tendresse la main de Foster qui l'écoutait parler avec un regard amoureux. Loker avait dû mal à y croire. Qui pouvait penser, il y a encore de cela quelques mois, qu'ils n'étaient que des collègues, au plus des amis. Ils étaient si différents… Il photographia mentalement cette image du couple très complice et quitta la salle pour se rendre au laboratoire.

Après une rude journée, Cal et Gillian étaient rentrés à leur domicile. Ensemble, ils profitèrent de leur temps libre pour terminer le déménagement de la nouvelle locataire. Cal extirpa un carton du coffre de sa voiture qu'il entreposa avec soulagement dans le salon en s'exclamant:
— Bon sang ! Qu'est-ce que c'est?
Accroupis au sol, à trier ses affaires dans un carton, Gillian répondit :
— Des livres.
— Je crois que ma bibliothèque ne sera pas assez grande pour tous les accueillir.
— Tu peux déjà enlever le tiers de tes CD…
— Hey ! Premièrement ce ne sont pas des "CD" mais des vinyles. Et deuxièmement… On ne touche pas à mes musiques.
— Je plaisante chéri ! s'amusa t-elle de son faux emportement. S'il y a trop de livres, j'en rapporterais au bureau ou je les mettrais dans le grenier.
— Non, on trouvera bien de la place.
Les mains sur les hanches, Cal analysa la pièce dans son ensemble pour trouver une solution à son problème. C'est à ce moment là qu'Emily apparut avec un carton rempli entre ses mains :
— Hé ben Gillian, je ne sais pas ce que tu as fait sur papa, mais je crois que tu as des pouvoirs sur lui.
Elle posa sa charge à terre et ajouta : — Avec maman, il lui avait toujours refusé qu'elle puisse laisser ses affaires à côtés de ses précieux "vinyles de collection".
— Ce n'est pas pareille, ta mère… a des gouts… affreux ! objecta son père d'un geste de la main.
— Dixit l'homme qui s'habille toujours de la même façon !
Cal émit une petite moue et rétorqua sarcastique :
— Tu retournes quand à la fac' ?
— Très amusant…
Gillian ria et extirpa, avec un fin sourire, un cadre photo de Cal et elle, tendrement enlacés. Sans s'en rendre compte, il s'était déplacé à sa hauteur pour lui souffler : — On devient nostalgique ?
— Non, sourit-elle. Je me demandais juste ce que la Gillian d'avant pourrait penser de ce qu'elle vit désormais…
— Et la Gillian d'aujourd'hui ?
Elle examina son tendre regard posé sur son visage et répondit avec un sourire :
— Elle se dit… qu'elle est très heureuse et qu'elle a eu raison d'avoir fait le bon choix…
Il l'embrassa tendrement. Dans le carton qu'Emily venait de déposer, la jeune fille trouva un vieux album photo appartenant à la psychologue. Curieuse, elle l'ouvrit et découvrit des photos de Gillian petite partageant différents moment de sa vie avec sa famille.
— Tu étais super mignonne quand tu étais petite, Gillian !
Emily donna l'album à sa propriétaire contemplant jovialement quelques photos. Le temps passait si vite…
— C'est vrai, approuva Cal. À se demander comment tes parents on pu faire une chose aussi belle.
— Cal, soupira t-elle de sa bêtise.
L'expert en mensonge ria puis continua de faire de la place. Il jeta discrètement un oeil sur sa compagne regardant, avec un léger air de tristesse, une photo d'elle bébé entourée de ses parents souriant. Il ne s'agissait pas seulement d'une expression nostalgique d'un temps passé. C'était plus profond que cela. Cal le comprit, mais encore une fois il préféra garder le silence en songeant que ce n'était pas le bon moment.

OoO

Jeudi, l'équipe d'expert en mensonge continua de travailler avec acharnement sur l'affaire du père tué. Ils évincèrent plusieurs suspects de la liste des probables coupables. À l'aide des vidéos de surveillances, gracieusement données par le FBI, Cal analysa dans le laboratoire l'une d'elles où un homme tenait une vive discussion avec la victime. Celle-ci était datée d'une semaine avant sa mise à mort. Eli et Ria prêtèrent main forte à l'expert en langage corporel de plus en plus usé par ce complexe dossier. Il se noyait corps et âme dans cette enquête. Il lui arrivait même d'oublier de manger et de boire mais Gillian était toujours là pour veiller sur son état de santé. Sans la voir arrivée, elle se plaça à ses côtés pour lui offrir une tasse de thé. Il la remercia de cette délicatesse alors qu'elle demanda:
— Alors, vous avez trouvé quelque chose ?
— Il semble que cet homme éprouvait une grande rage envers Denis. Regarde son visage.
Cal zooma sur le visage d'un homme pour démontrer ses propos.
— Mépris, dégout… C'est assez suffisant pour l'interroger, l'appuya Gillian.
— Je le crois aussi, attends, je voulais te faire écouter un message vocal…
Il appuya sur une touche du clavier de l'ordinateur. Un nouveau mode d'écoute s'activa. De là, Gillian analysa avec attention la conversation téléphonique entre Denis, le père de famille, et un autre homme. Au même moment, Eli en profita pour ouvrir discrètement une nouvelle fenêtre de sa page internet afin de communiquer sur le profil d'une jeune blonde aux yeux verts. À ses côtés, Ria intercepta malicieusement les messages et pencha sa tête pour chuchoter:
— Nouvelle conquête ?
— Euh… Ouais. Je l'ai rencontré en prenant un café à l'extérieur…
— Anna ne te suffisait pas ? plaisanta t-elle.
— C'était… compliqué.
— J'ai vu ça, s'amusa t-elle. Eli envoya un nouveau message et entendit son amie ajouter : — Elle est mignonne…
À la vue de la photo de la blonde, Loker cru capter une expression de mépris chez Ria mais il dû rapidement quitter sa page de profil lorsque son patron le sollicita pour de nouvelles recherches approfondies.

En fin de journée, Cal et Gillian s'étaient installés dans le bureau de celle-ci pour effectuer des recherches sur les antécédents de chaque membre du clan suspecté de meurtre. Derrière son ordinateur, la psychologue remarqua l'heure tardive et signala :
— Cal, je crois qu'on devrait s'arrêter là pour aujourd'hui. Reynolds vient de me dire qu'il nous donnera des nouvelles informations demain matin.
Il ne répondit pas.
— Cal ?
Sans réponse, elle leva son regard sur le concerné qui, à sa grande surprise, venait de s'endormir de fatigue dans un des fauteuils avec ses lunettes sur son nez et un document prêt à glisser. Elle esquissa un fin sourire à ce tableau et s'accroupit auprès de lui pour un réveille en douceur.
— Chéri…
Toujours plongé dans un profond sommeille, elle prit l'initiative d'ôter ses lunettes et caresser tendrement son visage endormi. Un geste tendre réveillant lentement l'expert en mensonge. Il cligna ses yeux pour s'habituer à la réalité et découvrit avec joie le visage souriant de sa petite-amie. Pendant un instant, il se demanda même s'il n'était toujours pas en train de rêver.
— Hey…
— Hey, murmura t-elle souriante. Tu t'étais endormi…
— Quelle heure est-il ?
— 22H passé.
— Vraiment ? On devrait rentrer.
— C'est ce que je me suis dit.
— Ça fait longtemps que je dors ?
— Je ne crois pas… mais en tout cas tu semblais en avoir besoin.
— Comment ça ?
Elle pinça ses lèvres en signe de réflexion et déclara :
— Cal… j'ai l'impression que cette affaire te touche bien plus que tu ne veuilles l'admettre.
— C'est une affaire comme une autre…
— Celle d'un père plongeant dans ses vices au péril de sa famille…
— Ou peut-être pas…, souffla t-il, en se passant une main sur le visage.
— Tu sais que je suis là si tu as envie d'en parler.
À son tour, il caressa son visage et souffla : — Je sais…
Il se leva, embrassa la jeune femme et déclara avec un sourire: — On rentre ?
Elle acquiesça et rassemblèrent tous les deux leurs affaires avant de pouvoir quitter leurs bureaux pour retrouver leur maison.

Vendredi, l'équipe organisa un crucial interrogatoire sur un membre de la mafia accusé d'avoir racketté plusieurs victimes dont Denis, le père de famille, sur lequel l'équipe enquêtait depuis quelques jours. Le criminel se tenait au centre du cube lumineux en présence de Foster menant l'entrevue avec pour le moins beaucoup d'audace. Derrière les parois opaques, Ria observa la scène en compagnie d'Eli qui n'était pas aussi attentif que sa collègue. Son portable à la main, le brun envoyait, depuis le début de l'entrevue, des sms à une certaine…
— Excusez-moi, ragea Cal qui venait d'apparaitre subtilement à ses côtés. Eli sursauta dans sa chaise alors qu'il rangea en vitesse son téléphone. — Est-ce que je vous paye à vous envoyer des mots doux avec cette… Mindy?! Sérieusement ?!
— Je… Je suis désolé Dr. Lightman. C'était…
— Concentrez-vous, ordonna t-il sèchement. Sans autre réprimande, il se plaça devant une vitre pour contempler, entre fierté et admiration, sa compagne à l'oeuvre. Par une analyse, efficace et rapide du présumé coupable, Gillian venait de discerner une faille dans son langage corporel et en profita pour le pousser dans ses retranchements. Un instant plus tard, le criminel craqua et n'eut d'autre choix que d'avouer ses méfaits.
— Elle est incroyable, déclara Ria subjuguée par le talent de sa patronne.
— Elle l'est depuis le premier jour, souffla Cal, les yeux rivés sur la psychologue. Eli et Ria regardèrent leur patron en pleine admiration puis s'échangèrent un regard complice. L'enquête terminée, Loker regarda le criminel se faire embarquer par la police dans le couloir principal de l'entreprise. Torres le rejoignit et dit:
— Tout se fini bien.
— On peut dire ça.
Le portable d'Eli vibra dans sa poche. Il venait de recevoir un autre message de Mindy lui proposant un rendez-vous.
— On dirait que tu lui plait.
— Ouais…
Ria afficha un air de réflexion et réclama avec sérieux:
— Eli, je peux te poser une question ?
— Vas-y.
— Est-ce que... tu aurais dragué toutes les filles de l'entreprise dans le simple but de me rendre jalouse ?
Instant décisif. Eli vacilla entre mensonge ou vérité. Il était certain que l'un des deux choix aurait beaucoup plus d'impact dans leur relation, mais il préféra faire celui de la sécurité.
— Euh… pourquoi cette question ?
— C'est Hunter qui me l'a dit. À ce que je vois, c'est cette Mindy qui aurait obtenu gain de cause.
— Hum… Et bien je suis au regret de t'annoncer que je l'ai fais pour mon propre bien.
Loker se rendit subitement compte des mots qu'il venait de prononcer. Ceux-ci résonnèrent beaucoup plus osés voir limite machiste qu'il ne l'aurait souhaité. Il reçut un nouveau message puis entendit Ria dire:
— Tu m'envoie soulagé…
— Comment ça ?
— Nous deux, ensemble... Je crois qu'à long terme cela n'aurait jamais pu durer... Surtout avec notre travail…
— Pourtant, Lightman et Gillian prouvent qu'il est possible de corréler vie privé et professionnel.
— C'est vrai… Mais je crois qu'ils sont tombés amoureux dès le premier instant...
Eli désira répondre mais ravala son ambition en la remplaçant par une autre proposition:
— Ça te dirait d'aller prendre un café ?
— Et Mindy ?
— Elle n'aime pas les comics.
Ria gloussa et accepta :

— Très bien, va pour un café.
En réponse, Eli esquissa un large sourire puis rangea son téléphone pour emmener la jeune femme brune à l'extérieur.

En fin d'après-midi, Cal et Gillian s'étaient rendus au cabinet de leur psychologue habituel. Ce dernier avaient soigneusement écouté les événements rapportés par le couple d'experts. Dans son fauteuil, il pris des notes et demanda:
— Cal, comment avez-vous vécu cette semaine ? Avec cette affaire.
— Je… dois avouer quelle aurait été plus difficile si Gillian n'avait pas été là pour me soutenir.
— Donc vous avouez que vous n'étiez pas rester insensible à cette affaire.
— Je ne reste insensible à aucune affaire.
— Vous savez ce que je veux dire.
Cal soupira: — Ouais…
— Ce père est en quelque sorte mort de ses erreurs.
— Des criminels l'ont poussé…
— C'est vrai, mais c'est lui qui a décidé d'emprunté ce dangereux chemin.
— On prend tous un jour ou l'autre un mauvais chemin, des mauvaises décisions… Est-ce que cela nous déterminera pour autant le reste de notre vie ?
— À vous de me le dire ?
Un silence s'empara de la conversation. Le regard de Cal se détourna, mais Wild n'abandonna pas:
— Pensez-vous que vos mauvaises décisions ont pu affecter l'homme que vous êtes aujourd'hui ?
— J'ai fait en sorte de ne plus recommencer les mêmes erreurs…
— Vous ne répondez pas à ma question, Cal. Pensez-vous être le même que dans votre passé ?
— Je ne sais pas…
— Vous doutez encore d'être un homme bien.
— Vous ne comprenez pas… c'est plus complexe que ça…, rétorqua t-il, d'un geste de la main.
— Expliquez-moi.
Cal soupira longuement. Le regard attentif de sa compagne était posé sur lui. Il ne la jugeait pas et il le savait. C'était juste qu'il haïssait parler de son ancienne vie à la femme qui se tenait à ses côtés. Au fond, tout ce qu'il désirait c'était être une page blanche pour pouvoir réécrire son histoire, leur histoire...
— J'ai fait… des choses préjudiciables, impardonnables pour le compte du gouvernement… Je me dis, que cela soit moi ou non, cela n'aurait rien changé. Une autre personne l'aurait fait à ma place… Ces guerres, ces injustices, ces morts… jamais ça ne s'arrêtera.
— Tout comme la joie, l'amour, l'espoir, répliqua Wild. Ce que vous oubliez, c'est qu'en faisant ce que vous avez fait, vous avez sauvé d'autres vies.
— Au prix d'autres ? Il marqua une pause et continua : — Je… ne crois pas que créer une justice à sang pour sang soit la solution à la peur et à la haine. Autrefois, je pensais que combattre le mal par le mal était la seule solution. Aujourd'hui, je crois que cela est devenu notre perdition.
— C'est pour ça qu'aujourd'hui la science est votre guide. Elle vous permet de prendre des décisions rationnelles sur des faits qui dépassent le simple bien ou mal. Vous avez choisi d'abandonner les armes au profit du langage universel.
— J'ai quand même une arme dans mon coffre fort !
— Malheureusement, soupira Gillian dépitée.
— Question de précaution. J'ai beaucoup d'ennemis…
Le psychologue lâcha un soupir rieur puis dit:
— Parfois, je me demande si le second amendement a rassemblé plus qu'il n'a divisé.
— Ça dépend si vous êtes membre du club chasse&pêche.
Wild ria légèrement à la plaisanterie de son patient. Une expression sérieuse venait de réapparaitre sur son visage soucieux : — Il y aura toujours des consensus sur ce lourd sujet… Pour revenir à ce qu'on disait, Cal, j'aimerais savoir si cela vous arrivait de faire des cauchemars ?
— Hum… parfois… cela m'arrive.
— Ils sont violents ?
— Cela dépend des périodes…
— Vous étiez au courant Gillian ?
— Oui… Cal m'en avait déjà parlé lorsque j'étais sa psychologue…
— Vous prenez des médicaments?
— Jamais. J'ai peur que cela puisse créer une addiction, nia le patient avec franchise. — Et puis cela n'est qu'occasionnel.
— Si vous pensez un jour en avoir besoin, je pourrais vous prescrire une ordonnance.
— Ça ne sera pas nécessaire.
— Passons à autre chose, vous avez fait un grand pas cette semaine. Comment la cohabitation se passe t-elle pour le moment ?
— Pour le moment, très bien.
— Je suppose qu'Emily en est heureuse.
— C'est le cas de le dire, elle est même venue nous aider pour le déménagement.
— J'en suis heureux pour vous, sincèrement. Votre relation semble se porter à merveille.
— C'est vrai que nous n'avons pas encore été confronté à un réel problème, dit Gillian.
Cal resta muet alors que son regard s'était plongé dans le vide. Wild capta son étrange silence et l'interpella :
— Cal ? Un problème ?
— Um… non aucun, affirma t-il. Le psychologue sut qu'il mentait mais décida de ne pas aller plus loin pour cette séance.
— Bien nous en avons fini pour aujourd'hui, j'espère que votre diner se déroulera bien.
— C'est pas de l'espoir qu'il faut, c'est un miracle, jasa Cal.
— Cal…, soupira Gillian.
— Je suis sûr que ça va bien se passer.
— Vous ne connaissez pas Zoe, riposta Lightman.
— Avec tout ce que vous m'en dites, je crois être en mesure de vous dire qu'elle a un très bon mental.
— Vous le croyez ?
— Elle a été mariée avec vous, c'est suffisant pour le dire.
Cal ouvrit grand sa bouche de surprise. Wild était un curieux personnage. Derrière ses lunettes d'observateur, se cachait un fin farceur. Gillian ria et poussa après coup son compagnon à sortir du bureau du psychologue en le remerciant au passage pour son travail.

OoO

Dans la soirée, Cal et Gillian étaient en route pour le restaurant choisi par Zoe. Le couple profita du trajet en voiture pour discuter du futur déroulement du diner de ce soir. Cal au volant, Gillian énuméra toutes les règles de bien séances que son partenaire allait devoir suivre s'il ne voulait pas être privé de choses et d'autres qu'il affectionnait tout particulièrement…
— Dixièmement, tu ne feras aucune remarque sur Codi !
— Rhoo Gilly ! Tu veux gâcher ma soirée au quoi ?!
— Et bien sûr cela vaut pour tous les invités à notre table.
— Pfff…
— Tu te conduiras en parfait gentleman avec Zoe, même si elle te cherche.
— J'vais pas me laisser faire non plus !
— Si ! Il est hors de question qu'on passe la soirée à compter les points. De plus Emily a invité Seth. Je veux qu'on passe une bonne soirée tous ensemble et qu'on lui fasse une bonne impression.
— Je crois que tu lui en a déjà fait une forte avec ta serviette..., marmonna t-il sournoisement. Bien évidemment, Cal récolta un regard noir de sa compagne et s'empressa de minauder pour se faire pardonner:
— Désolé… Je te promets que j'essayerais d'être l'homme le plus respectable que je puisse être.
— Je ne veux pas que tu essaies, je veux que tu le sois.
— Je ne peux pas non plus gommer toute ma personnalité en une soirée. Et je te signale au passage que tu es tombée amoureuse de cette partie de moi…
— Pas quand cette partie peut déclencher une bombe atomique.
Cal ria. Arrivé, il dirigea son véhicule dans le parking du restaurant. Une fois garés, ils se rendirent, main dans la main, à l'intérieur pour s'approcher du point d'accueil tenu par un serveur en costume.
— Une table a été réservée au nom de Landeau.
Le serveur vérifia son registre puis commanda au couple de le suivre. Il les guida jusqu'à une table de six déjà occupées par Zoe et son compagnon Codi.
— Tiens pile à l'heure. Je vois que tu n'as pas tardé comme à ton habitude.
D'un geste galant, Cal tira la chaise de Gillian en répliquant à son ex-femme:
— Je n'en avais pas la nécessité, vu la journée que j'ai passé.
La psychologue se garda de tous commentaires de cette petite chamaillerie alors qu'elle préféra à la place saluer chaleureusement son voisin de table:
— Bonsoir, Gillian Foster. Vous devez être Codi.
— C'est ça, enchanté de vous connaitre Gillian, sourit le concerné. Codi tourna son regard sur Lightman et le salua avec le même entrain:
— Bonsoir Cal.
L'homme en question s'installa au côté de sa petite-amie en marmonnant un "bonsoir" peu enthousiaste à destination de l'avocat. Pour l'avertir de sa mauvaise attitude, Gillian lui envoya, comme premier avertissement, un furtif regard appuyé. Il soupira et demanda plus calmement:
— Alors, où est Emily ?
— Je croyais que tu savais toujours où elle était ?
Cal serra les dents, alors que Zoe reprit : — Elle ne va pas tarder. Elle est allée chercher Seth en voiture.
Codi analysa la conversation entre les deux ex puis décida d'intervenir :
— Le temps que les jeunes arrivent, on pourrait commander des apéritifs, qu'est-ce que vous en dites ?
— Il se jette directement sur l'alcool, quelle surprise, marmonna Cal. Quoique vu ce qui vous attend dans les prochaines années vous avez raison de faire le plein.
— Cal, le rappela t-elle à l'ordre à voix basse. C'est une excellente idée Codi.
— Je vais appeler le serveur, conclut l'avocat. Il tenta par trois fois d'interpeller le serveur sans succès. Blasé par cette inefficacité, Cal pris le relais en proclamant d'une voix posée et autoritaire :
— Garçon !
À sa demande, un jeune serveur apparut, tout aussitôt, à leur disposition. Gêné, Codi racla sa gorge devant le fait accompli alors que Zoe soupira son agacement contre son ex-mari. Le diner promettait…
— On souhaiterait commander des apéritifs.
— Bien sûr monsieur, que désirez-vous ?
En bon gentleman, Cal désigna Codi et Zoe pour faire leur choix qui s'était conclu pour deux verres de vin blanc. L'expert en mensonge ria intérieurement de cette sélection et commanda:
— Je vais vous prendre un old fashionned.
— Un glaçon avec ça, monsieur ?
— Non merci, refusa t-il. Chérie?
— Euh… un martini ça sera parfait, approuva Gillian.
— Bien, je vous apporte cela immédiatement.
Le serveur s'éclipsa en laissant répandre derrière lui un silence gênant. Il fallait trouver un moyen de briser cette pesante ambiance. Gillian toussota mécaniquement et demanda :
— C'est un très beau restaurant… Vous venez souvent ?
C'était une question banale, voir sans intérêt mais très utile aux yeux de la fine psychologue qu'était Foster. La glace devait se briser. Une opportunité que Codi s'empressa de saisir avec un large sourire:
— Dès qu'on le peut. Les plats sont délicieux et le décorum est superbe.
— Y'a mieux, répliqua Cal.
— C'est sûr que cela n'a jamais été ton genre de m'amener dans ce genre de lieu, railla Zoe. Gillian prépare toi à des années de Fast-Food et de buffet à volonté…
— Quand on a les moyens c'est plus facile, jasa t-il.
— C'est pour ça que je payais la note.
Cal s'apprêta à balancer une autre réplique, mais resta bouche close lorsqu'il sentit la main de sa compagne recouvrir la sienne. C'est à ce moment là que le serveur déposa leur consommation et qu'il refoula sa rage par une gorgée de son alcool.
Quelques minutes plus tard, Emily et Seth rejoignirent les deux couples et s'installèrent en s'excusant de leur retard. Le serveur se présenta à nouveau pour noter le choix de leur plat. Une fois servit, tout le monde dina avec appétit. L'atmosphère se réchauffa lentement autour de la table. C'est alors que Gillian en profita pour entamer une nouvelle conversation.
— Alors Seth, le sollicita Gillian. Tout se passe comme tu veux dans tes études de journalisme ?
— Tout se passe pour le mieux. Je viens de terminer un récent reportage sur le recyclage. Savez-vous qu'avec 670 canettes, il était possible de faire un vélo, qu'avec 215 boites de conserve on pouvait faire un cadi et qu'une tonne de papiers recyclés équivalait à préserver 16 arbres !
— Dommage que les papiers de notre divorce n'ont pas été recyclés, persiffla une nouvelle fois Zoe contre Cal. On aurait sans doute sauver des forêts entière.
— Impossible, il fallait qu'ils passent par l'incinérateur, riposta Cal.
Si personne ne se décidait à intervenir, il était sûr qu'une autre dispute allait éclater et qu'elle ne puisse cette fois-ci être désamorcée. À ce fait, Gillian changea rapidement d'interlocuteur :
— Hum… et toi Em' ? L'université comment ça se passe ?
— C'est génial ! Je viens moi aussi de terminer tout un dossier sur la confiance.
— T'aurais dû t'inspirer de ton père, ma chérie, renchérit Zoe avec hypocrisie. Il y aurait de quoi dire.
— C'est vrai que toi, t'es la femme idéale, ironisa l'expert en mensonge.
— Si tu le dit, c'est que cela doit être vrai. Vu que tu as toujours cru que tes paroles valaient de l'or. Voilà comment faire un livre.
— Un livre acheter dans le monde entier. Dois-je te signaler que toi aussi tu uses de la vérité et du mensonge dans ton métier et pas toujours au profit des plus innocents.
Existait-il un repas où ses parents ne se battaient pas ? Ne pouvant plus supporter toutes ces incessantes gamineries, Emily s'exclama exaspérée : — Excusez-moi, on peut passer un repas sans que vous soyez obligés de vous aboyer dessus comme chien et chat !
Face à leur comportement, Cal et Zoe reprirent contenance au sermon de leur fille. Une fois le calme revenu, Zoe tourna son regard sur la psychologue en pleine dégustation culinaire :
— Gillian, je voulais savoir… Comment prennent vos employés le fait de votre nouvelle relation ?
— Tu…, commença à s'énerver Cal très vite arrêté par Gillian.
— Ils le prennent comme ils doivent le prendre. C'est à dire de manière professionnelle. Nous séparons notre vie privé lorsque nous sommes au travail. En fait... rien n'a changé.
— Désolé de dire ça, mais… Par expérience, il est impossible de séparer vie privé et vie professionnelle au travail. La preuve, peut-être que si vous n'aviez jamais travaillé ensemble, vous ne seriez pas ce que vous êtes aujourd'hui.
— Peut-être…, songea Gillian. Au fond cela n'a pas d'importance, ce qui compte c'est ce qu'il en est aujourd'hui.
— Je suis d'accord avec Gillian, l'appuya Emily. Zoe ravala sa surprise et écouta sa fille ajouter:
— Pourquoi penser au "si", alors que le présent est stimulant.
— La vie a ses surprises, sourit Foster. Il suffit juste parfois de lâcher prise pour se rendre compte des beaux moments que nous vivons.
Zoe assimila les paroles de la psychologue et observa Cal sourire à celles-ci avant d'offrir un tendre baiser sur la joue de sa bien aimée. C'était étrange… L'homme qu'elle avait connu et avec qui elle s'était mariée, semblait changé. Au moment du dessert, Cal partagea avec amusement sa part de gâteau au chocolat en compagnie de Gillian. Il chuchota des mots au creux de son oreille, provoquant un rire simultané chez les deux experts. Dès lors, une étrange sensation parcourue le corps de l'avocate toujours en pleine observation. Elle ne savait pas dire si c'était de la jalousie, de la colère ou de l'envie… Mais le fait de voir son ex-mari si heureux, la rendait amer.
— Dites moi… À quand le mariage et les enfants ?
À cette impromptue question, Gillian arrêta tout jeu de séduction avec son compagnon. Pour faire passer son trouble, elle se redressa dans son siège et attrapa son verre pour boire un peu de vin.
— À l'allure où votre relation évolue, vous devriez déjà penser à remplacer la voiture de collection de Cal par un monospace !
Désorientée, Foster s'excusa à voix basse et quitta leur table pour se rendre rapidement aux toilettes. Cal tenta de la retenir en vain, celle-ci était déjà bien trop loin.
— Je peux savoir à quoi tu joues ?! s'agaça Cal.
— Qu'est-ce que j'ai dit ? Vous vivez ensemble, il me semblait logique que la suite des événements…
— Ce n'est pas parce que toi, tu as déjà décidé que ta vie était toute tracée, qu'on doit en faire de même ! J'aimerais une bonne fois pour toute que tu arrêtes de te mêler de ma vie ! Si je veux vivre, me marier, ou avoir des enfants avec la femme que j'aime, cela ne concerne qu'elle et moi ! On est divorcé je te signale. Alors tes sarcasmes et tes conseils tu te les garde, et j'en ferais de même pour moi.
Cal jeta rageusement sa serviette sur la table puis emprunta le même chemin que sa petite-amie.
— Bien joué maman, soupira Emily. Dépitée, Zoe regarda les deux places vides et compris qu'elle venait sans doute de dépasser une certaine limite.

Devant la porte des toilettes, Cal tenta par des mots doux de faire sortir la psychologue blessée.
— Chérie… Tu peux revenir pour qu'on en discute…
Aucune réponse ne lui parvint.
— Je te préviens, si tu ne viens pas, c'est moi qui viens te rejoindre.
Toujours sans réponse, Cal s'apprêta à passer la porte lorsqu'une main sur son épaule l'en empêcha. Il tourna sa tête et découvrit le visage de Zoe qui lui déclara de manière presque offusquée :
— Tu ne vas tout de même pas rentrer dans les toilettes pour femme ? Je sais que les bonnes manière et toi, ça fait deux, mais là tu dépasses toutes les limites du civisme.
— Je n'aurais pas à le faire si tu ne t'étais pas mêlée de ma vie.
— Premièrement, je me mêlerais toujours de ta vie que tu le veuilles ou non. Toi et moi, on a été mariés et on a eu une fille. Ce qui veut dire que nous allons toujours devoir nous supporter. Deuxièmement, il est hors de question que tu rentres dans ces toilettes. Crois moi que j'appellerais la sécurité si tu y met les pieds.
Cal analysa le visage de l'avocate. Elle ne bluffait pas.
— Et troisièmement, je regrette sincèrement mes paroles envers Gillian et je vais m'en excuser.
— Il n'est pas question que tu lui parles ! Tu lui as déjà fait assez de mal comme ça.
— Même lorsqu'on était ensemble, je n'écoutais jamais ce que tu me disais, tu crois que ça a changé?
Zoe passa en force devant Cal et entra dans les toilettes en prenant le soin de fermer la porte derrière elle. À l'intérieur, elle découvrit Gillian, seule, devant un miroir corrigeant son maquillage légèrement coulant surement causé par une tristesse passagère.
— Gillian…, l'appela Zoe désolée. La psychologue se retourna à son nom. À la vue de l'avocate, elle ne pu s'empêcher de la mettre en garde:
— Écoute Zoe, je sais que tu ne m'aimes pas, mais j'aimerais être seule juste deux minutes…
— Non attends… Je… Je suis désolée de ce que je t'ai dit. Vraiment. Je ne le pensais pas… Crois moi, je ne te déteste pas. C'est même tout le contraire. Je t'apprécie beaucoup et je suis sincèrement heureuse que toi et Cal soyez devenus plus que des amis…
— Alors pourquoi tout ça ?
— Cal et moi, on a toujours eu ce système de jeu de ping pong. Et parfois le jeu peut aller trop loin… J'en suis désolée.
— Si ce n'est qu'un jeu, je crois que le résultat n'est en rien admirable.
— Je sais… En fait, au début c'était un jeu puis… quand je t'ai vu avec lui, vous étiez si heureux, si amoureux… que ça m'a rappelé ce que j'avais pu vivre avec lui… Et maintenant, on est divorcé, tu es avec lui et moi je m'apprête à me marier avec Codi… Tout ça, se mélange dans mon esprit. Même si je parait avoir tout prévue, je doute de l'avenir… Est-ce que Codi est le bon ? J'ai peur de me tromper, une fois encore… J'aimerai être comme vous, vivre ou jour le jour, et ne pas me préoccuper de la suite…
— Tu sais… Moi aussi j'ai peur… J'ai peur de ne pas être celle qui lui faut. Je l'aime mais je me demande si cela suffira.
— Tu es celle qui lui faut. Je n'ai jamais vu Cal aussi heureux qu'avec toi. Il n'y a que toi qui le comprend. Il ne m'a jamais regardé comme il le fait avec toi. Vous êtes fait l'un pour l'autre, je n'ai aucune raison de mentir, sourit-elle. Gillian lâcha un soupir rieur puis échangea un regard confiant avec la brune. Il y avait toujours eu une certaine rivalité entre les deux femmes, mais aujourd'hui celle-ci semblait ne plus être d'actualité.
— Devenons des amies, proposa Zoe. Je crois que c'est le meilleur pour nous.
— Je le crois aussi.
Un instant plus tard, Cal désespéra de ne pas revoir les deux femmes revenir. C'est alors que le pire commença à défiler dans son esprit. Il voulut intervenir en entrant dans la pièce qu'il lui était interdite, mais se figea lorsqu'il vit Gillian et Zoe sortirent avec un large sourire.
— Tiens Cal, s'exclama jovialement Zoe. Je pensais que tu serais déjà rentré depuis deux minutes. Gillian, je ne sais pas comment tu fais, mais il semble plus docile qu'auparavant. Je veux ta recette secrète !
Gillian ria alors que Zoe s'approcha de Cal pour lui souffler: — Ne la fais pas souffrir. C'est la seule qui t'a toujours compris. Ou supporter…
Puis d'un volte face, la brune s'éclipsa jusqu'à leur table. Que s'était-il passé ? Une personne venait de faire un voyage dans le temps et avait accidentellement changé le cours des choses en écrasant une des fourmis du vivarium de Loker? Cal regarda plus qu'intrigué le changement de tempérament de sa petite-amie souriante qui se cala sans un mot dans ses bras masculins. Toujours pas encore tout à fait rassuré, il l'interrogea avec une pointe d'inquiétude :
— Ça va ?
— Très bien. Tout est arrangé…
— T'es sûre ? Parce que…
Elle l'embrassa et confirma :

— Ça va.
Cal décida finalement de se satisfaire de cette réponse et convia Gillian à se rendre dans la salle de restauration. À mi-chemin, il entendit une douce musique jazzy interprétée par un pianiste. Il attira sa compagne sur la piste improvisée et l'invita à danser sur un langoureux slow. Au côté de son futur mari, Zoe regarda le couple danser avec complicité. Au fond d'elle, elle espéra que leurs histoires perdurent et qu'ils puissent tous s'entendre dans les années à suivre pour eux et le bien de leur fille.


À SUIVRE…



Chapitre 1
Chapitre 2
Chapitre 3
Chapitre 4
Chapitre 5
Chapitre 6
Chapitre 7
Chapitre 8
Chapitre 9
Chapitre 10
CHAPITRE 11
Chapitre 12
chapitre 13
chapitre 14
chapitre 15
Chapitre 16
cHAPITRE 17

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