LIGHTMAN5
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Cartes sur table

Cal et Gillian se retrouvent chez un psychologue pour mettre certaines choses au point après une enquête qui les a affectés tous les deux... 

​Genre: Général
Saison: Après 3
Note: Ne pas tout prendre au sérieux comme d'hab' :D

CHAPITRE 15 : JEUX DANGEREUX


Un matin, Cal se réveilla dans son lit avec un fin sourire aux souvenirs de sa soirée passée en charmante compagnie. Chaque sensation de ses voluptueuses caresses jusqu'à ses brulants baisers s'étaient imprégnées sur sa peau avide de plaisir. Soudainement, l'envie de renouveler l'expérience le submergea. Les yeux fermés, il passa sa main du côté de sa partenaire mais ne trouva que la douceur d'un drap vide et encore chaud. Intrigué, il entendit du mouvement s'opérer dans sa chambre pourtant encore calfeutrée. Cela le réveilla instantanément alors qu'il découvrit la psychologue levée et à moitié rhabillée en train de remettre un soutient gorge qu'il se souvint avoir ôté avec facilité.
— Gill'… qu'est-ce que tu fais ?
— C'est 7H, il faut que je retourne chez moi avant d'aller au travail.
— 7h… Tu sais qu'il te reste au moins 3H de sommeil. Reviens te coucher, c'est un ordre de ton patron…
Rieuse, elle termina de boutonner sa chemise et s'approcha de son compagnon avec un large sourire.
— Tu es toujours en retard. Et on est associé, je n'ai pas d'ordre à recevoir de toi.
— Ça n'avait pas l'air de te déplaire hier soir…, répliqua t-il d'une voix suave.
— Dans ces cas là, ça ne me déplait jamais, dit-elle sur le même ton. Elle l'embrassa avec passion, lâcha un râle de contentement puis s'écarta à contre coeur pour terminer de se préparer dans la salle de bain. Il la regarda disparaitre et s'écroula dans son lit pour soupirer sa déception de devoir la quitter si tôt. Une heure après, il décida enfin de se lever alors que sa compagne avait déjà quitté le domicile depuis plus de trente minutes. Il se rendit à son tour dans la salle de bain pour une douche rapide et s'habilla pour entreprendre un brossage des dents, en prenant garde de ne pas se tromper avec celle de la jeune femme. Enfin prêt, il entra dans la cuisine pour faire la rencontre surprenante de sa fille prenant un petit-déjeuné autour de l'îlot central.
— Em' ? Je pensais que tu passerais la semaine prochaine ?
— J'avais des affaires à prendre.
Le père embrassa sa fille puis se servit une tasse de thé bien chaude préalablement préparé par sa petite-amie. Il n'y avait qu'elle pour le faire comme il l'aimait.
— Tu n'es pas parti en même temps que Gillian ?
— Comment tu sais qu'elle était ici ?
Emily désigna une tasse de café à moitié entamée.
— Ce n'était pas le seul indice…, marmonna t-elle malicieusement sans aller plus loin dans sa remarque.
Cal observa un instant l'air espiègle de l'adolescente cachée derrière son bol de céréale et répondit :

— Elle avait des affaires à récupérer chez elle.
— À part son courrier, je ne pas vois ce qu'elle peut récupérer. Toutes ses affaires sont ici. Je croyais même que vous aviez enfin décidé de vivre ensemble.
— Tu voudrais qu'on habite ensemble ?
— Ce que je veux… c'est que tu sois heureux.
— Tu me rends déjà heureux, déclara t-il, en ponctuant sa réplique pour une gorgée de son boisson fétiche. Emily se leva et se plaça devant son père attentif pour proclamer avec sincérité: — Papa… je sais que tu es triste à chaque fois qu'elle part. J'adore Gillian, alors n'attend pas pour que vous soyez ensemble. Dis lui…
Touché par cet aveux, le père sourit, prit sa fille dans ses bras et l'embrassa dans ses cheveux en remerciement.

OoO

Dans la matinée, Gillian avait cherché son compagnon dans tous les locaux de leur entreprise. Ne le trouvant pas au laboratoire ni dans la salle de conférence, elle se rendit prestement dans son bureau. La pièce vide, elle clama son prénom sans obtenir de réponse… Puis au détour de la porte de son débarras, elle trouva deux pieds dépassant avec étrangeté. Elle prit peur de le retrouver inconscient mais soupira son soulagement lorsqu'elle le découvrit allonger sur le sol à traficoter quelque chose sous un meuble. Elle s'accroupit à sa hauteur et demanda avec suspicion:
— Cal ? Je peux savoir ce que tu fais ?
— Ces saletés de bêtes sont revenues…, ragea t-il en découpant un morceau de fromage pour le placer sur une tapette à souris.
— Je crois qu'il est vraiment temps d'appeler des professionnels.
— Pas besoin Gill', j'ai ça dans le sang. L'instincts de chasseur…
— Avec du fromage bon marché et une tapette achetée au centre commercial du coin…
Il lança un regard blasé à la jeune femme puis débuta la mise en place périlleuse de son piège.
— Ne te moque pas de mes techniques. Et j'te signale que j'avais bien réussi à l'avoir la dernière fois…
Il pinça ses lèvres pour se concentrer, s'apprêta à enclencher son piège lorsque Gillian l'arrêta dans son idée:
— Oui, mais la dernière fois tu avais tes lunettes… Donc si tu ne veux pas que ta main devienne le repas de la souris, je te conseille de les mettre sur ton nez.

Cal leva ses yeux au ciel. Il attrapa ses lunettes généreusement offerte par sa compagne puis, une fois celles-ci sur son nez, il put reprendre sa dangereuse activité. Le souffle coupé, il plaça le piège jusqu'au "clic" indiquant la réussite de sa tâche.
— L'instinct de chasseur, sourit-il en quittant sa cachette pour rejoindre sa bien-aimée pas vraiment convaincue de son idée.
— Mouais… Tout de même, si la souris n'est pas prise dans ton piège avant la fin de la semaine on va appeler un dératiseur.
— À les femmes… Je suis certain que mon piège va fonctionner. Fais moi confiance.
— Dans ce cas présent, j'ai un peu de mal.
— Ok, tu veux qu'on pari ! proposa t-il avec des gestes de ses mains. Si j'attrape cette souris avant la fin de la semaine, tu auras un gage et si j'échoue tu choisiras ce que je dois faire. Marché conclu ?
Gillian parut intéressée et, contre tout attente, serra la main de son concurrent avec un fin sourire.
— Marché conclu.
— Super ! Je sais ce que je vais te faire…
Face à son visage mutin, cela ne présagea rien de bon pour la psychologue qui connaissait que trop bien les idées parfois frivoles de son compagnon.

— Tu me parais bien sûr de toi…
— Il le faut.
— Bref, ce n'était pas pour ça que je suis venue te voir.
— Ah ouais…, sourit-il en se rapprochant d'elle de manière séductrice.
Il était vraiment impossible. Elle soupira et recula de l'homme prêt à l'embrasser.

— Cal… pourquoi faut-il que tu penses toujours à ça ?
— Parce que tu es parfaite pour ça…
Il l'embrassa. Elle sourit et dit : — Je voulais te parler du dossier Murray.
— Rhaaa Gillian. Tu sais que je n'aime pas travailler pour des politiques…
— Ça fait une semaine que tu repousses ce dossier. Le maire s'impatiente, il veut qu'on s'occupe de cette affaire. La réputation de son adjoint est en jeu.
— Ma réputation sera aussi en jeu, si je prends cette affaire.
— Notre réputation, appuya t-elle.
— Oui, notre réputation. S'il veut mon avis, je peux mettre deux minutes à lui envoyer un mail pour lui certifier qu'ils sont tous des pourris.
— Dis l'homme qui travaillait pour la C.I.A et le Pentagon…
— Je n'ai jamais dit le contraire.
— J'ai travaillé pour le Pentagon ! s'injuria t-elle.
Cal força son sourire et s'exclama avec ironie :
— Mmh… Bienvenue au club !
Il se déplaça à son bureau et s'assit abruptement sur sa chaise. Les mains croisés contre son ventre, il tenta d'affirmer silencieusement ses positions alors que Gillian s'approcha en le suppliant presque :
— Cal… Le maire est notre principal source de revenue. On ne peut pas se permettre de refuser cette affaire.
— Donne le à Loker, Ria ou… même Hunter !
— Ils n'ont pas ton expérience pour ce type d'exercice.
Elle analysa son visage fermé et comprit que c'était peine perdu jusqu'à…
— Bien, si tu ne veux pas le faire, je vais appeler le maire et lui dire qu'on laisse l'affaire au Groupe Rader.
La bombe lâchée, elle se détourna, et marcha en direction de la sortie. Un, deux…
— Attends !
Elle esquissa un fin sourire et s'arrêta à la demande de son compagnon.
— J'prends l'affaire ! Donne moi le dossier.
Ravalant sa joie, elle entreprit de faire marche arrière pour donner le document à l'expert en mensonge. C'était presque trop facile ! D'un visage neutre, elle repartit vers la sortie lorsqu'elle entendit:
— Ne sourie pas trop quand même !
— Impossible !
Puis, elle quitta définitivement la pièce sous le léger rictus de Cal.

OoO

Un peu plus tard, un nouvel invité effectua son entrée au Lightman Group. Anna, la réceptionniste, en informa immédiatement Lightman. Il lâcha un long soupir et quitta son bureau pour faire sa rencontre. Il traîna presque des pieds dans les couloirs de son agence lorsqu'il se figea, en voyant au loin Gillian discuter en compagnie d'une charmante personne. Une femme blonde à la taille fine et à l'allure distinguée. Il leva un sourcil et s'avança vers les deux jeunes femmes avec intérêt.
— Aah Cal ! s'exclama Gillian heureuse de sa venue. Je te présente Mme Murray. L'adjointe au maire.
— L'adjointe ? ponctua Cal.
— Bonjour Dr Lightman, la salua Murray en serrant sa main. Je suis contente que nous puissions collaborer ensemble.
— De même, confirma t-il avec un sourire. Gillian tiqua à ce geste. Elle tourna son regard sur son petit-ami et, sans plus tarder, elle convia Murray à se rendre dans la salle de conférence. L'adjointe précéda la psychologue jetant un regard intrigué à son collègue alors qu'un léger "quoi" sortit de la bouche de celui-ci. Elle ne savait pas à quoi il jouait, mais s'il ne voulait pas être privé d'aventure nocturne, il allait devoir cesser immédiatement ses messages subliminaux. Elle plissa ses yeux de suspicions et emboita, sans un mot, les pas de leur invitée.

Dans la salle de conférence, les deux experts en mensonge débutèrent un interrogatoire sur la prétendue fidélité de Murray envers la politique du maire actuel. L'enjeux n'en n'était pas moins crucial mais Cal semblait avoir une étrange manière de gérer cette enquête. Il était… comment dire… trop calme ! Lui qui criait son allergie aux politiques et avoir un début d'urticaire rien qu'à un mètre d'un député, ne semblait pas être importuné le moins du monde par la présence de la belle adjointe. En pleine observation corporelle, ses yeux restaient rivés sur son corps féminin sans le moindre tressaillement. On pourrait croire qu'au vu de son métier cela était tout à fait ordinaire, mais Gillian n'était pas dupe. Il en pinçait pour cette fille et cela commençait à ne pas la ravir. Mais comme à son habitude, elle présenta un masque d'ignorance et un sang froid de professionnalisme jusqu'à la fin de cette entrevue.
— Quelles sont vos conclusions ?
— Nous pensons que vous êtes loyale envers le maire, affirma Gillian. Vous n'avez rien avoir dans cette affaire. Vous êtes innocente.
— Il n'y a pas le moindre doute, ajouta Cal. La psychologue leva discrètement ses yeux au ciel.
— Parfait, le maire en sera heureux. Serait-il tout de même possible que mon avocat passe dans vos bureaux pour la signature de documents.
— Bien sûr, accepta Foster.
— Je vais de ce pas l'appeler. Il n'est qu'à quelques rues d'ici.
— Prenez votre temps, stipula Cal souriant.
Murray quitta la pièce afin de commencer une conversation téléphonique dans le couloir de la société. Cal suivit avec précision son déplacement et tourna son siège dans sa direction pour la contempler parler par la baie vitrée.
— Tu devrais plus te rapprocher. D'ici, tu ne dois pas voir ses micro-expressions fessiers.
Surpris par ces propos, il dévia son regard sur la psychologue et ria légèrement à la vue de sa mine renfrognée. Se pourrait-il que… L'expert en mensonge sourit et dit:
— On devrait échanger nos places alors ?
Elle secoua sa tête de droite à gauche et replongea son attention dans un document. Il s'amusa de sa réaction alors qu'il songea à jouer sur cette situation. Rien n'était plus amusant pour lui que d'utiliser ses compétences pour manipuler les réactions de ses semblables. Ce n'était pas de la malveillance. Il s'agissait simplement d'un moyen pour voir jusqu'où ceux-ci étaient prêts à aller.
— C'est vrai qu'elle a de très belles micro-expressions vu de derrière…, dit-il en penchant sa tête sur le côté pour dévisager Murray sous toutes ses coutures. Gillian releva précipitamment sa tête et jeta un sombre regard à son compagnon qui fit semblant de ne pas s'en rendre compte. Un point pour lui...

Un peu plus tard, les deux patrons invitèrent Murray à son bureau le temps de l'arrivée de son avocat. La jeune femme fut très surprise par la décoration scientifique et historique du bureau de Lightman.
— Votre bureau à un petit côté…
— Serial Killer, termina Cal, assit derrière son bureau, pour l'adjointe.
— C'est ça !
— On me le dit souvent. J'espère juste ne pas dégager cette impression en tant que personne.
— Ne vous inquiétez pas pour ça. Je n'ai pas eu cette impression.
— Tant mieux alors…, sourit-il sans dériver son regard du sien. Gillian capta ce curieux échange et s'empressa de demander d'une voix maitrisée:
— Alors, quand arrive votre avocat ?
Murray regarda son portable et confirma: — Um… Il ne devrait plus tarder !
— C'est ce que vous nous aviez dit il y a dix minutes, marmonna t-elle pour elle-même.
— Alors Dr Lightman, l'interpella presque aguicheusement Murray. — Il parait que votre livre fait des ravages.
— Si par ravage vous voulez dire nous éviter la faillite, alors oui il fait des ravages.
— Écrivain en plus d'expert en langage corporel. Avec autant d'atouts dans votre manche, je me demande quel peut être les domaines qui manque à l'appel.
— Pas ceux qui importe le plus, soyez en sûr que je ne manque de rien.
L'adjointe sourit malicieusement à ces mots lorsque Cal, n'en pouvant plus d'attendre ce soit disant avocat, proposa à Murray une petite visite des lieux. Celle-ci accepta avec joie l'invitation puis il s'improvisa guide pour quelques minutes. Il lui présenta toutes les pièces existantes de l'entreprise même un placard à balais où il informa qu'il s'agirait certainement du futur bureau de Loker. Murray rit, Cal sourit et Gillian soupira de sa bêtise. L'expert en mensonge poursuivit son numéro de charme sur l'adjointe en gardant un oeil amusé sur la psychologue arasée par son petit manège séducteur. Il usa plusieurs fois de ses méthodes de communication pour complimenter sa charmante personne. Une chose qui ne laissa pas insensible la blonde. Dans le laboratoire, Cal présenta, avec son humour légendaire, leur matériel de pointe à disposition. Amusée, Murray avait vite fait de répliquer qu'avec un grand talent que le sien dans l'analyse, elle ne comprenait pas la nécessité de tels matériaux. Non loin, Loker marmonna un "surement pour éviter d'offrir des promotions à ses employés". Dès lors, Cal s'était penché, en toute discrétion, à l'oreille de son employé pour lui chuchoter: "Je pourrais faire des économies en vous virant et partager les bénéfices avec vos petits camarades. Souhaitez vous faire ce sacrifice ?". Bien évidemment, Eli se contenta de poursuivre son travail sous le regard froid de son patron.

Un instant plus tard, Anna entra et informa de l'arrivée de l'avocat. Cal perçut une légère expression de soulagement sur le visage de sa compagne et sourit intérieurement de cette réaction. La jalousie était bien présente. Les trois protagonistes se dirigèrent jusqu'à la salle de conférence là où leur nouvel invité les attendaient. Lightman fut le premier à faire la connaissance de l'homme au costume soigné et au splendide sourire. Ce dernier sauta de sa chaise, ferma par convenance un des boutons de sa veste et présenta sa main au patron des lieux.
— Dr. Lightman, Maître Rhodes. L'avocat de Mlle Murray.
Cal empoigna la main de l'avocat mais fronça ses sourcils face au visage de celui-ci.
— Un problème docteur ?
— Votre visage ne m'est pas inconnu… Est-ce qu'on s'est déjà rencontré ?
— En effet, peut-être un peu trop rapidement pour que vous puissiez vous souvenir de ma personne. J'ai travaillé pour votre groupe, il y a de cela quelques mois, avec votre talentueuse collaboratrice et amie…
Cal suivit le regard souriant de Rhodes et se tourna vers Gillian lui confirmant les faits.
— Si mes souvenirs sont bons… Nous avions même passé un charmant moment au restaurant après la clôture de cette enquête brillamment exécutée. Tu m'avais impressionné Gillian.
Rhodes prit chaleureusement la psychologue dans ses bras pour la saluer.
— Enfin… tu m'as toujours impressionné…
— Je n'aurais jamais pu y arriver sans ton aide, John.
— Attendez, les stoppa Cal. Vous êtes Jonathan Rhodes ? Le Jonathan Rhodes ?
— Euh… À moins que je sois devenu schizophrène, oui c'est bien moi, s'amusa t-il.
— Vous êtes ami avec la famille des Foster ?
— Tout à fait. Mon père et celui de Gillian sont amis depuis longtemps. Oh, j'allais oublié comment vont tes parents Gillian ?
— Très bien. Ils te félicitent de ton ascension.
— Rien que du travail. Dis leur que je serai heureux de venir leur rendre visite lorsque mon emploi du temps me le permettra.
— Je leur dirai.
Les deux intéressés s'échangèrent un regard souriant lorsque Gillian prit les devants pour commander au groupe de prendre place autour de la table.
— Le temps que vous preniez connaissance des documents avec Mme Murray. Je vais vous préparer un café.
Murray et Rhodes remercièrent la psychologue de cette attention qui s'éclipsa dans la salle de restauration préparer les boissons. Cal profita de cet isolement pour rejoindre la jeune femme versant du liquide noirâtre dans une tasse.
— John ?! s'exclama t-il désabusé. — T'es sortie avec ce type ?
— C'est une accusation ou une question ?
— Vu ta réponse, je prends ça pour un évitement.
— Tu n'as rien vu sur mon visage, c'est ça ?
Il esquissa un rictus à cette demande.
— Et même si je te répondais "oui", qu'est-ce que cela changerait ?
— Rien… mais je serai étonné de savoir que tu aurais pu… sortir avec un gars… dans son genre.
— Un avocat, reconnu et respecté. Un homme intelligent et gentil ?
— Tu as dit toi même à tes parents qu'ils n'y avaient rien eu entre vous.
— Je ne parle jamais de mes relations avec mes parents. Tu devrais le savoir.
— Vu la façon dont il t'a regardé… Je ne suis pas sûr que vous ayez simplement partagé qu'un dessert…
Gillian s'arrêta dans sa tâche et réclama sans détour :
— Serais-tu jaloux ?
— Je ne suis pas… jaloux. Juste curieux.
— Je crois plutôt que tu n'as rien vu dans mon langage corporel qui indiquerait que je sois attirée par Jonathan… Et si jamais tu l'avais vu, tu penses que cela te servirais dans l'avenir pour savoir si d'autres hommes me plairont…
Cal garda le silence, mais Gillian comprit qu'elle avait visée juste. Elle récupéra les deux tasses et quitta la pièce sous les yeux dépités de l'expert en mensonge.
Durant le rendez-vous, ce dernier intercepta plusieurs gestes, paroles, regards échangés entre Jonathan et Gillian. C'était plus qu'il ne pouvait le supporter. Sa mâchoire et ses poings serrés trahirent ses sombres pensées. Un poison l'avait envahi, celle de la jalousie. La raison mise de côté, il analysa sournoisement tout indice qui prouverait une attirance réciproque. Malheureusement, il ne discerna rien… Il pouvait tout déchiffrer chez les autres, mais Gillian restait l'unique personne à passer à travers ses yeux d'experts.
L'entrevue terminée, Cal et Gillian raccompagnèrent leurs invités dans le couloir principal pour que chacun puisse reprendre ses activités. Aux côtés de Murray, Jonathan gardait un large sourire:
— Bon, je crois que nous allons rentrer. Judith et moi devons voir des amis avant de reprendre le travail.
Cal fronça ses sourcils d'interrogation au prénom utilisé. Gillian étreignit l'avocat qui ajouta:
— J'ai été heureux de te revoir Gillian. J'espère que nous aurons encore le plaisir de retourner à ce restaurant.
— Moi aussi.
Jonathan salua Cal d'un respectueux hochement de tête puis agrippa le bras de Murray pour s'éloigner, bras dessus bras dessous, en direction de la sortie. Stoïque, Cal regarda abasourdit Rhodes embrasser tendrement la jeune adjointe. Il n'arrivait pas à y croire. Elle s'était jouée de lui depuis le début… Il venait de trouver son égal dans l'art de la manipulation et du mensonge.
— Tu le savais n'est-ce pas ?
— Avoue que cela aurait été moins amusant…
Il arbora un sourire carnassier en pivotant face à la psychologue soutenant son regard envieux.
— T'es une vraie manipulatrice…
— On apprend des meilleurs.
— Avoue que tu as été jalouse.
— Non… juste curieuse !
Cal lâcha un soupir rieur alors qu'elle lui fit volte-face pour se rendre à son bureau. Il la regarda s'éloigner et songea qu'elle était tout ce qu'il avait cherché et désiré depuis toutes ces années.

OoO

En récompense de cette rude journée, Cal invita Gillian à déguster dans la soirée un bon repas dans un restaurant qu'il affectionnait particulièrement. Durant le diner, il regarda la jeune femme apprécier sa nourriture en silence. Il savait que sa manière de jouer avec le feu avec l'adjointe n'avait pas arrangé la jalousie de sa belle ni la sienne envers le prestigieux avocat. Il but une gorgée d'eau, sourit et dit:
— Alors, comment trouves-tu ce restaurant ?
— Les plats sont délicieux. Je ne connaissais pas cet endroit.
— Tu ne regrettes pas celui où tu m'avais invité ?
— Pour t'entendre râler sur les plats qu'ils servent, je crois que je préfère être ici.
Il s'amusa de ce fait et sentit qu'il était temps de faire amande honorable. Il détestait qu'il puisse subsister la moindre rancune entre eux et s'il avait bien appris quelque chose de ses expériences passées, c'était que seul le dialogue, le pardon et la vérité pouvait améliorer une relation :
— Tu m'en veux encore ?
— Pourquoi est-ce que je t'en voudrais ?
— Pour l'adjointe.
— De quoi tu parles ?
— Tu sais… les seules micros-expressions que je veux pouvoir regarder sont uniquement les tiennes.
— Pourtant, celles de l'adjointe au maire semblaient te satisfaire…
Il ria en reculant dans son siège. Sa tête penchée sur le côté, il souffla:
— J'adore quand tu es jalouse…
— Tu semblais l'être plus que moi.
— Je suis jaloux de tous les hommes qui posent le regard sur toi.
— Serais-tu possessif ?
— Extrêmement.
— Tu sais que je n'ai jamais aimé les hommes possessifs.
— Je t'aime trop pour te partager rien qu'une minute.
Elle parut gênée par ses mots, mais se reprit avec un léger sourire:
— Un peu cliché non ?
— Sans doute, sourit-il. Il observa son visage pensif lorsque tout d'un coup, celui-ci changea pour une expression plus neutre alors qu'elle déclara:
— Pour être sérieuse une minute. Depuis Alec… je ne peux plus vivre avec un homme qui pense pouvoir m'appartenir. Je veux qu'entre nous s'installe une relation de confiance. Toi comme moi, savons qu'il est difficile de refouler ce que les autres ne voient pas. Ne nous voilons pas la face, il serait naïf de dire que tu ne regarderas que moi. Même si nous sommes ensemble, je sais que tu seras attiré par d'autres femmes.
Cal voulut riposter mais elle l'empêcha d'une main rassurante sur la sienne: — Laisse moi terminer. Attirer ne signifie pas que tu vas me tromper. Je dis juste que tu vas certainement apprécier les… formes de la gente féminine.
Il ria légèrement de ses précautions.
— Et moi, celle de la gente masculine mais… nous savons aussi que notre relation est quelque chose d'unique et que nous ne ferons rien pour risquer de briser ce que nous avons aujourd'hui. J'ai confiance en toi et j'espère que c'est réciproque.
Cal caressa la main de Gillian, ancra son regard sincère et déclara:
— Ça l'est…
Elle sourit de ces simples mots et imita son compagnon en effleurant le dos de sa main avec son pouce. Il y aura certainement des efforts à faire mais celle d'aimer qu'une seule femme sera la moins difficile pour Cal. Le dîner terminé, il raccompagna Gillian à la porte de sa maison.
— Merci pour le repas. J'ai passé un très bon moment.
— Meilleur qu'avec John ?
— Bien meilleur…, s'amusa t-elle avant de capturer ses lèvres pour un tendre baiser. Il sourit puis contempla son radieux visage sans un mot. Perplexe par son mutisme, Gillian l'interrogea:
— Quelque chose ne vas pas ?
— Non… rien… tout est parfait…
Il la surprendrait toujours. Elle sourit, l'embrassa une nouvelle fois puis dit: — On se voit demain.
— Excepté ça…
Elle capta son expression déçue et s'empressa de le rassurer:
— Chéri, on ne se sépare que quelque heures.
— Quelques heures de trop.
— Mais dit moi ? Ne serais-tu pas un grand romantique ? Je ne connaissais pas cette partie de ta personnalité, plaisanta t-elle.
— Si tu restais avec moi, tu saurais que tu ne connaitrais que 70% de ce que je suis…
— J'ai hâte de savoir ce que signifie les 30%.
— J'peux t'en présenter 10, souffla t-il avec envie avant de combler l'espace qui les séparait pour l'embrasser avec passion. Manquant de souffle, Gillian s'écarta légèrement de son compagnon. Elle posa souriante son front contre le sien pour affirmer:
— Cal… j'en ai autant envie, mais il faut que tu rentres chez toi. C'est toi-même qui m'a dit que tu n'avais plus d'affaire chez moi.
— Pour ce que je veux faire, je n'ai pas besoin de mes affaires, et même aucun de mes vêtements.
— Rentre chez toi, Cal, ria t-elle.
​ Il recula rieur de la jeune femme lui souhaitant une bonne nuit et la regarda disparaitre derrière sa porte d'entrée. Il soupira, puis marcha jusqu'à son véhicule. Encore une nuit sans elle…

OoO


En fin de semaine, le couple d'experts en mensonge se rendirent comme à leur habitude chez leur psychologue attitré. Pendant plusieurs minutes, ils racontèrent en détail le déroulement de leur semaine pendant que Wild conseilla les deux amoureux pour résoudre leurs doutes futurs. Puis au moment des scènes de jalousie, il s'interrogea:
— Vous arrivaient-il d'être jaloux l'un envers l'autre lorsque vous étiez seulement que des amis ?
— Je crois que pour ma part ce n'est même pas une question à se poser, répondit Cal d'un haussement de sourcil comme pour démontrer l'évidence de la réponse. Wild sourit à ses mots et tourna son regard sur sa seconde patiente. Gillian sentit le regard de son compagnon posé sur elle, mais cela ne l'empêcha pas de répondre en toute honnêteté:
— À l'époque où nous étions que des amis, j'ai déjà ressenti de la jalousie lorsque Cal sortaient avec des femmes… Mais je restais toujours à l'écart de sa vie privée, bien que parfois je le protégeais de ses conquêtes qui n'étaient pas toutes sincères…
— Et aujourd'hui, pensez-vous que votre jalousie ait pu évoluer.
— Comme on vous le disait, Cal et moi, nous avons conscience qu'il est possible que nous soyons attiré par d'autres personnes, mais je ne pense que nous soyons jaloux l'un pour l'autre de manière abusive. Nous avons confiance.
— La jalousie peut être un véritable poison dans un couple. Vous avez conscience que la seul manière de désamorcer les peurs sont par la communication et je suis heureux de savoir que vous utilisiez cette méthode plutôt que d'éviter de brusquer les sentiments de l'autre dans des non-dits. Je sais que que c'est un grand progrès pour vous deux. Surtout pour vous Cal.
— Dans mes anciennes relations, j'ai parfois pu me montrer extrêmement jaloux…
— Avec Zoé ?
— Cela m'est arrivé. Mais avec Gill', je ne sais pas pourquoi, c'est autre chose. Je reste bien évidement jaloux. Qui ne le serait pas avec une femme pareille…, dit-il sans voir la femme en question sourire à ce singulier compliment. — Je ne réagis plus de la même manière avec les autres femmes que j'ai pu avoir dans ma vie. J'ai l'impression que tout est devenu plus simple avec elle…
— C'est une preuve que votre relation n'est pas que physique. Vous savez comment fonctionne l'autre. Vous avez appris à comprendre ses réactions, envies et craintes par la discussion. On peut dire que la vérité ne vous fait plus peur. Les prochaines étapes que vous déciderez de franchir, seront plus faciles que vous ne le pensez, termina t-il avec un regard confiant pour Cal. Ce dernier se sentit déstabilisé par ses paroles et crut, pendant un instant, que le psychologue venait de deviner ses pensées. L'heure de la séance terminée, Cal et Gillian se retrouvèrent dans le bureau de celui-ci pour enfin connaitre le résultat de leur pari. Et malheureusement pour… la psychologue la victoire revint à l'expert en mensonge. Elle n'allait pas finir d'en entendre parler… Cal avait beaucoup de qualités mais la modestie n'était pas inscrite dans son ADN. Accolé à son bureau, il afficha un air jovial face à sa bougonne compétitrice.
— Alors… Je crois que je mérite des félicitations !
— Je crois que le fromage en était pour beaucoup, mais… tu as remporté le pari, félicitation.
— L'instincts de chasseur, Gillian, l'instincts de chasseur ! Je crois qu'il était aussi question d'une récompense…
— Dis moi.
Cal pointa son regard sur le canapé de son bureau et soumit de manière grivoise: — L'endroit ne s'y prête guère mais…
— Cal…, soupira Gillian, les yeux levés au ciel.
— Je plaisante ! Quoique cela entre en compte…
Il invita la jeune femme à s'assoir sur son canapé puis exposa avec sérieux :
— Je sais qu'on en n'a pas vraiment parlé… mais avec ces allées et venues, une fois chez toi, une fois chez moi… Je détestais ne pas me réveiller avec toi, à mes côtés…

Il fit disparaitre sa main dans sa poche et retira une clé qu'il présenta à Gillian.
— Est-ce que tu souhaiterais passer à l'étape suivante ? Sache qu'en plus de vivre avec un homme sexy, tu pourras économiser de l'essence !
Elle ria et prit la clé pour la contempler entre ses mains. Il venait de lui proposer un avenir. Les premières appréhensions se bousculèrent dans son esprit, mais celles-ci furent rapidement balayées quand il posa une main tendre contre sa joue pour la rassurer avec douceur: — Si cela te semble beaucoup, on peut faire en sorte de trouver nos marques…
— Si je viens chez toi, c'est pour y rester et pas pour seulement quelques jours…
— C'est un risque, plaisanta t-il.
— Je veux emménager chez toi.
— T'es sûre ?
Pour confirmer sa réponse, Gillian scella ses lèvres à celles de Cal pour un doux baiser.
— Je prends ça pour un oui, sourit-il.
— La plupart de mes affaires sont déjà chez toi. Je n'aurais pas grand chose à déménager.
— Ne t'inquiète pas. Je crois qu'on a tout le temps pour ça…
— Tu en as parlé avec Em' ?
— Tout ce qu'elle m'a dit c'est, "c'est pas trop !"
— Je crois qu'elle en a surtout marre de ta cuisine de toast cramé…
— Ouuh tu vas voir toi !
Elle ria une nouvelle fois, lorsqu'il se jeta sur elle pour l'embrasser avec passion. Tous deux imaginaient déjà tous les projets qu'ils pourraient encore accomplir ensemble, mais avant de penser à leur trépident avenir, leur soirée s'annonçait assez mouvementée…

À SUIVRE...



Chapitre 1
Chapitre 2
Chapitre 3
Chapitre 4
Chapitre 5
Chapitre 6
Chapitre 7
Chapitre 8
Chapitre 9
Chapitre 10
CHAPITRE 11
Chapitre 12
chapitre 13
chapitre 14
chapitre 15
CHAPITRE 16
cHAPITRE 17

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