LIGHTMAN5
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Cartes sur table

Cal et Gillian se retrouvent chez un psychologue pour mettre certaines choses au point après une enquête qui les a affectés tous les deux... 

Genre: Général
 Saison: Après 3
Note: Ne pas tout prendre au sérieux comme d'hab' :D

CHAPITRE 12 : SANS-GÊNE


L'eau chaude coulante sur ses épaules, glissante le long de sa fine taille jusqu'à atteindre la pointe de ses pieds pour se perdre dans un fin courant. Le savon délaissé donnait place aux caresses, de ses mains puissantes, sur sa peau douce. Le tout accompagné de baisers brûlants, sur son cou, la faisant gémir de plaisir à chacun de ses contacts. Un plaisir infini qui durait depuis plus de vingt minutes… Vingt minutes?! s'écria t-elle mentalement, en s'écartant vivement de son geôlier, pour sortir précipitamment de sa cage mouillée.
— Gillian ? Mais qu'est-ce que tu fais ?! s'exclama Cal désabusé, sa tête dépassant le rideaux de sa douche.
— Ça fait plus de 20 minutes que j'aurais dû sortir Cal !
La jeune femme enroula une serviette autour de son corps trempé.
— Quoi ?! rétorqua t-il complètement perdu ; l'eau de la douche continuant de s'écouler.
— Ça fait plus d'un quart d'heure que j'aurais dû appeler Anna pour lui parler de la réunion semestrielle budgétaire de la semaine prochaine ! Et vu le temps que j'ai passé avec toi, elle va se demander ce que je fais ! Cette réunion est très importante pour l'entreprise, plusieurs potentiels investisseurs viendront ainsi que nos employés !
— Elle peut très bien patienter encore cinq minutes !
Elle lui jeta un regard lourd de sens.
— C'est le temps que tu m'as dit pour prendre cette douche Cal…
— Mais je…
Elle s'approcha de l'homme, tint son visage dégoulinant entre ses mains et, d'un baiser sur ses lèvres, affirma toute sourire:—C'était fantastique mon chéri !
— Mais…
L'expert en mensonge garda un air hébété alors que Gillian se détacha de lui pour précipitamment sortir de la salle de bain. Cal fixa ahuri la porte close, où la jeune femme venait de disparaitre puis, d'un long soupir, tira le rideau de douche pour continuer celle-ci. Et dire qu'il fallait qu'il tombe amoureux de la femme la plus organisée et sérieuse de son entreprise…

Dans sa folle course, la jeune femme se précipita dans les escaliers pour rejoindre le rez-de chaussé. Une recherche intensive qu'elle n'aurait pas eu besoin d'effectuer si elle ne s'était pas laissée prendre par l'alléchante proposition et manipulation de Cal afin de prendre une douche soit disante "économique". Sa serviette autour de son corps. Elle déambula pieds nus, à travers toutes les pièces de la maison, en laissant au sol quelques traces éphémères de son passage express. En quête de son objet perdu, elle pratiqua de nombreux allée et venues puis ressenti un léger tournis à force de bouger sa tête dans toutes les directions possibles. Une fois dans le salon, elle tâta tous les meubles ainsi que les coussins, canapé et fauteuils environnants. Au bout de cinq bonnes minutes de chasse au trésor, Gillian se statufia sur place, plaça ses deux mains sur ses hanches, et lâcha un long soupir de lassitude, faisant virevolter une mèche de ses cheveux. C'était impossible ! Il n'avait pas pu disparaitre comme ça, elle l'avait encore ce matin ! Si ce maudit portable n'était pas retrouvé, elle craignait déjà le pire des désastres… S'il y avait un retard sur l'appel téléphonique, cela signifierait questionnements, mensonges, bafouillages, rumeurs puis révélation obligatoire… Non ! Il fallait absolument le retrouver coûte que coûte! Sa tranquillité et son mental en dépendaient. La jeune femme souleva un nouveau coussin, marmonna des choses incompréhensibles lorsqu'elle s'écria excédée:
— Cal ! T'as pas vu mon portable ?!
— Euh…non ! répondit-il sur le même ton pour se faire entendre de l'étage.
— Je ne le retrouve pas !
Le téléphone fixe de son compagnon se mit à sonner. Concentrée dans sa tâche, elle pestiféra contre l'objet introuvable et le fixe qui la déstabilisait dans ses recherches intensives.
— Cal, ton téléphone sonne ! proclama t-elle, en poussant des magasines pour voir si son portable ne se trouvait pas sous l'un d'eux.—Chéri !
— J'arrive !
— Bon sang ! C'est pas possible ! J'suis sûre de l'avoir vu… ! fit-elle, d'un mouvement de bras excédé, sous la sonnerie intempestif du téléphone fixe. Elle s'obligea à fermer ses yeux une seconde puis entreprit un court exercice de respiration avant de pouvoir reprendre le filament de ses recherches. Au détour d'un fauteuil, elle adopta la position quatre pattes pour voir si l'objet n'était pas tombé dessous. La mâchoire serrée, elle entendit la sonnerie du fixe se couper pour être remplacé par celui très reconnaissable de son portable. Son sourire revenu, elle aperçue son manteau nonchalamment posé sur un second fauteuil. D'un seul mouvement, elle s'empressa de fouiller ses poches pour retrouver l'objet de tous ses tourments. Aucunement surprise par le nom de son correspondant, elle accepta rapidement l'appel et plaça son portable au creux de son oreille.
— Anna !… …Oui ! C'est ça ! Excusez moi de ne pas avoir pu vous appeler avant, j'ai eu un empêchement de dernière minute et…, mais alors que la jeune femme pivota sur elle-même, celle-ci lâcha brusquement un grand cri de surprise.
— Dr Foster ?! s'inquiéta rapidement Anna à l'autre bout du fil.
— Euh… Je…je vous rappelle plus tard Anna…, bafouilla t-elle, son bras retombant mollement le long de son corps.
— Quoi mais…?
À l'étage. Cal, très inquiet par le hurlement de sa compagne, s'était empressé d'enfiler un t-shirt et de sortir de la salle de bain pour la rejoindre en quatrième vitesse.
— Honey ! Qu'est-ce qui se passe ?!
— Salut papa…, dit Emily, d'un pincement ses lèvres avec son portable dans une main.

L'expert en mensonge, sous le choc au même titre que sa petite-amie, resta complément tétanisé sur place devant ce tableau surréaliste qui se tenait face à lui. Entre une Gillian vêtue d'un simple bout de tissu, ne camouflant que les parties les plus intimes de son corps, et sa fille, au visage embarrassé, qui était accompagnée d'un autre jeune homme du même âge qu'elle. Cal ne savait plus vraiment ou donner de la tête. Au moment où son regard se posa à nouveau sur l'inconnu, il remarqua, de sa bouche entrouverte, que celui-ci semblait éprouver un certain intérêt pour les courbes féminines de sa belle. Ni une ni deux, il s'était vite reprit en se précipitant vers le canapé pour récupérer un plaid afin de recouvrir les épaules de cette dernière. Enragé, il se plaça face à elle pour couper tout regard ambiguë sur son corps dénudé.

— J'peux savoir ce que tu fais là ?! s'outragea t-il irrité.
— Tout d'abord bonjour ! Et puis je te ferais dire que j'habite ici ! répondit Emily, les bras croisés contre son corps dans le but de défendre ses propos.
— Et lui ! C'est qui ?! À ce que sache je n'ai eu qu'un enfant ! avait-il rétorqué, d'un index inquisiteur sur le jeune homme à l'allure effrayée.
— Qui sait, peut-être que tu es le nouveau Starbuck américain….
— Em' !
— Rhoo, ça va je rigole ! C'est un ami de la Fac !
— Et je peux savoir ce qu'il fait ici ?!
— Ça fait plus d'une semaine que je t'ai dit que je l'inviterai ici ! Tu m'as même donné ton accord ! Mais à ce que je vois, même avec le mot que je t'ai laissé sur le frigo, tu as oublié !
— Quoi ? Je…!

Le père n'eut même pas le temps de plaider sa cause, qu'il remarqua le regard divaguant que portait le jeune ami de sa fille, sur le corps svelte de sa psychologue. Enfin pas "sa" psychologue… mais plutôt…en fait…si ! C'était "SA" psychologue à lui ! Et personne d'autre que lui n'avait le droit de la dévorer du regard !
— Hey Don Juan ! Tourne-toi immédiatement avant que tu ne te demandes qui a éteint la lumière ! le prévint Cal, d'un signe irrité de sa main.
Le concerné, plus qu'effrayé par la menace implicite, s'était vite détourné du groupe pour contempler oisivement un vase aux formes haut combien intéressantes…
— Papa ! s'exclama Emily, offusquée par le ton employé de son père.
— Chér…um Cal ! essaya de le tempérer Gillian. D'une main appuyée contre son torse, la jeune femme remarqua que celui-ci, par sa mâchoire crispée à l'extrême, ne sembla pas être empreint à s'apaiser.—Cal regarde moi… Lorsque leurs regards se croisèrent, le tempérament belliqueux de l'expert en mensonge changea subitement pour un apaisement précaire. — Écoute, je vais me changer et on va…tous essayer d'oublier tout ça! Ok ? argua t-elle, en arborant un sourire mêlant à la fois embarras et trouble.
Dans l'attente de sa réponse, la seule chose qu'elle distingua sur son visage renfrogné, fut ses lèvres remuantes, un long soupir ainsi qu'un grommellement incompréhensible. Prenant cela comme un oui… Gillian, toujours de son sourire figé, tapota son torse et souffla:—Merci… 
Elle prit son courage à deux mains puis passa, non sans gêne, devant les deux nouveaux venus. Elle salua Emily du bout des lèvres, et c'est avec le rouge aux joues qu'elle s'éclipsa rapidement à l'étage. Seul avec sa fille, Cal effectua de grands mouvements incontrôlés avec ses bras en lui jetant un regard désabusé.
— Tu ne m'avais pas dit que vous…enfin que…! bafouilla t-elle tout aussi décontenancée par la situation.
— Je…! Je n'ai pas à te dire ce que je fais ou non ! Je suis ton père et…! Enfin bref ! Cette discussion n'a même pas lieu d'être ! contra t-il par des gestes vifs de ses mains avant de se faufiler entre les deux jeunes pour sortir de la pièce.
— Tu vas où ? demanda sa fille déboussolée.
— Pas tes affaires ! Et toi Don Juan tu t'assois sur ce fauteuil et tu n'y bouges plus, ok ?! ordonna t-il au jeune homme qui s'installa, sans aucune objection, sur la place désignée.
Son père parti, Emily soupira médusée:—J'y crois pas…
— Il n'est pas un peu à cran ton père ? signala, légèrement inquiet, son ami.
— Dis toi que là, je le trouve plutôt calme…
Déglutissant à cette remarque, le jeune homme commença à se remettre en question, en se demandant s'il avait bien fait d'accepter cette invitation…

Aujourd'hui...

Tout au long du récit, Wild avait fixé avec attention le couple, un coude posé sur l'accoudoir de son fauteuil pour soutenir sa tête, et prit des notes sur son carnet de l'autre.
— Et c'est ça qui vous a gêné Gillian ?
— Euh, se faire voir à moitié nue par la fille de Cal et par son ami…je vous avoue que oui, sur le coup ça m'a beaucoup gênée !
— Crois moi Gillian, entre toi et moi, je crois que c'était moi le plus gêné ! rétorqua Cal, son bras entourant ses épaules.
— Enfin bref, c'est du passé ! Désormais tout est oublié, affirma t-elle, d'un balayement de sa main.
— Sauf pour ce zigoto…, marmonna t-il entre ses dents.
— Cal…
— Dites moi Gillian… est-ce vraiment le fait qu'Emily vous découvre, sortant de la douche avec une simple serviette, qui vous a le plus gêné ? Ou le fait que vous et Cal entretenez désormais une relation plus adulte, dirons-nous ?
— Euh je…, bafouilla t-elle, en mimant une expression pensive.
— J'ai la nette impression que c'est plutôt la deuxième réponse, n'est-ce pas ?
— C'est absurde ! s'exclama Lightman, interloqué par ces propos.—Emily sait très bien que Gillian et moi on entretient une relation…plus…développée ! Enfin, ma fille sait qu'on…vous voyez ! avait-il argué avec des gestes amplifiés de ses mains.
— Oh oui je vois parfaitement ! Mais…tout comme Gillian, Cal vous avez dû mal à exprimer vos émotions devant autrui.
— Excusez moi, mais je n'ai aucun mal à avoir des gestes…affectueux avec Gillian en public !
— Non, vous c'est plutôt vos sentiments émotionnels que vous avez dû mal à exprimer, riposta t-il alors qu'il enleva ses lunettes de vue pour les poser sur son carnet.—Mais pour Gillian, il me semble que c'est plutôt le fait d'avoir de la difficulté à se montrer tendre ou tactile avec vous lorsque vous êtes en public. N'y aurait-il pas eu un moment où vous avez éprouvé une certaine gêne quand Cal s'était montré plus proche avec vous ?
La question posée, Foster pinça ses lèvres, avec un certain embarra, tandis que Lightman la fixa comme si quelque chose avait subitement fait tilt dans son esprit.

Une semaine avant...

Dans la chambre de Cal, Gillian s'était vite dépêchée d'enfiler un jean et un chemisier blanc. Elle se recoiffa devant un miroir mais sursauta légèrement au subtile claquement de porte. Elle se retourna sur elle-même, et reconnu Cal, les deux mains dans les poches, arborant une mine désolée.
— Excuse moi…
— Ce n'est pas grave, tu m'as juste…surprise c'est tout. Je crois que c'est même le thème d'aujourd'hui, souffla t-elle rieuse, en déplaçant une mèche de ses cheveux derrière son oreille.
— Hum…oui, enfin je voulais surtout te parler de ce qui venait de se passer…, avait-il signifié de manière évasive comme si l'incident vécu avait été beaucoup plus embarrassant pour lui.
— C'est oublié Cal ! Et puis ce n'est de la faute de personne…
— J'aurais quand même dû repenser à cette histoire… Ça m'avait totalement échappé de l'esprit, avoua t-il, d'un geste de sa main.
— Je te l'ai déjà dit Cal, c'est oublié !
— Ouais mais…quand même, je… Il ne put dire un mot de plus que Gillian l'en avait empêché d'un baiser sur ses lèvres.
— C'est oublié…ok ? Elle ancra à nouveau son regard souriant dans celui désolé de son compagnon. Ce dernier soupira: — Ok…
— Bon j'y vais ! Elle récupéra son portable, délaissé sur le lit, puis le rangea dans sa poche de jean. Cal la regarda s'activer sous ses yeux et demanda légèrement inquiet :
— Tu vas où ?
— Au bureau ! Je te l'ai dit, je dois préparer une réunion importante pour la semaine prochaine !
— Euh…ouais mais… comme tu l'as dit c'est la semaine prochaine…donc tu peux bien rester encore un peu ici ! La jeune femme continua de s'affairer à rassembler toutes ses affaires un peu partout disséminées.
— Ta fille a invité un ami, Cal…
— Et alors ? Em' t'apprécie ! Et puis…tu vas manger où ?
— Je demanderai à Anna de me commander un plat tout prêt au bureau !
— T'es sérieuse ? Alors que je pourrais te faire mes succulents fish and chips ?!
— C'est vrai que c'est très tentant ! Mais je ne veux pas m'incruster comme ça…
— Gillian ! Tu ne t'incrustes pas, c'est moi qui te dis de rester ! C'est plutôt ces zigotos là qui s'incrustent !
— Zigotos ? répéta t-elle rieuse.
— Oui enfin…je pensais à autre chose mais…bref ! Reste Gillian ! l'avait-il supplié. Il s'était interposé entre elle et la porte de sa chambre pour l'empêcher de toute évasion. Gillian se sentit à la fois heureuse et gênée par sa demande. Elle savait que Cal avait énormément de mal à gérer ces situations dites délicates avec sa fille, comme il aimait à dire. Mais elle savait aussi, qu'elle n'était pas en droit de s'interposer dans leur relation et de prendre parti pour l'un deux, au risque de briser la confiance qu'elle avait pour le père et la fille.
— Cal je…
— Si tu ne le fais pas pour mes fish and chips…fais le au moins pour moi ! Ne me laisse pas seule avec ces deux ados aux hormones chamboulés…
Face au regard suppliant de son ami, Gillian massa son front de manière mécanique alors qu'elle chercha, dans son esprit embrouillé, une réponse adéquat à reléguer dans l'immédiat.
— S'il te plait chérie… Je ferais tout ce que tu veux…
D'une mine de chien battu, Cal remarqua la fine expression d'hésitation passer sur son visage. Il ne lui en fallut pas plus pour le faire jouer sa dernière carte. Impassible, il frôla, d'un va et vient lancinant, son nez puis puis sa bouche. Il semblait vouloir la rendre folle, jusqu'au moment où il captura, sans prévenir, ses douces lèvres tentatrices.
Après ce chaste baiser, Gillian humidifia ses lèvres et déclara amusée :
— Toi et ta manipulation…
— Alors…
— Tout ce que je veux ? demanda t-elle malicieuse, ses bras entourant son cou. Plus qu'heureux de cette réponse, qui sonna comme un oui à ses oreilles, Cal émit un large sourire en contemplant le visage radieux de "sa" psychologue.
De retour au rez-de chaussé, Cal avait entrainé Gillian jusqu'au salon, où s'étaient confortablement installés sa fille ainsi que ami. Durant leur absence, ces derniers en avaient profité pour partager une passionnante discussion, sur leurs goûts musicaux respectifs. À la vue des deux experts en mensonge, le nouveau convive s'était prestement levé de son assise pour passer en coup de vent devant Emily et se poster face aux deux adultes. D'une impulsion soudaine, Lightman s'était empressé de passer un bras possessif autour de la taille de sa nouvelle compagne. Un geste qui avait étrangement mit la jeune femme légèrement mal à l'aise. Et une émotion qui n'était pas restée inaperçue aux yeux d'Emily alors que ses sourcils s'étaient froncés d'incompréhension. 
— Mme Lightman ! dit-il, en présentant sa main, droite comme une règle de 30 cm, en guise de salutation.
— Hum je suis pas…on n'est pas…, bafouilla Gillian, d'un geste de va et vient, entre elle et Cal, dans l'optique d'éclaircir ses propos.
— Gillian n'est pas mariée avec mon père, elle est juste…, commença à dire Emily.
— Ma petit-amie ! termina rapidement Cal avec un extrême sérieux. Gillian avait rivé son regard sur le sol à ces mots puis avait attesté :
— Hum voilà, c'est ça…
​— Oh…Ooh ! excusez moi ! Je… je suis désolé ! s'excusa confus le jeune homme.
— Ce n'est pas grave ! Tu ne savais pas, voulut-elle le rassurer avec un mince sourire.
— Mais on peut parfaitement comprendre qu'il se soit trompé ! répliqua, avec aplomb, la jeune Lightman. Cette dernière observa le couple enlacé puis remarqua la psychologue déplacer une mèche de cheveux derrière son oreille.
— Et donc, comment dois-je vous appeler ? questionna t-il jovialement.
— Gillian ! répondit-elle en serrant la main de celui-ci.
— Enchanté Gillian !
— De même !
— Mouais… Et vous êtes ? réclama Cal, sans un grand enthousiasme dans la voix.
— Papa ! s'outragea sa fille.
— Quoi ? J'ai quand même bien le droit de savoir qui sont les personnes que tu invites sous mon toit?!
— C'est vrai Em', c'est tout à fait normal, approuva le concerné. — Je m'appel Seth Dwight, je suis un ami de votre fille ! Je suis très heureux et honoré de faire votre connaissance Dr Lightman ! Votre fille m'a beaucoup parlé de vous, déclara t-il souriant, en tendant cette fois-ci sa main à l'expert en mensonge. Celui-ci la regarda avec méfiance et rétorqua d'un air sombre:—Vraiment ? Si c'était le cas je crois que vous ne seriez pas venu ici.
— Euh je…
— Cal…, marmonna Gillian, en le poussant du coude. Dans la contrainte la plus totale, Lightman crispa sa mâchoire puis serra, non sans vigueur, la main de l'étudiant. Lors de ces civilités, il avait émis une légère expression de douleur ce qui avait réjouis plus si c'était possible l'expert en mensonge.
— Bien maintenant que tout le monde s'est présenté, on peut aller préparer le repas ? proposa gaiement Gillian.
Les deux jeunes adultes approuvèrent cette idée et acquiescèrent joyeusement en réponse.
— Fish and chips, proposa platement Cal.
— Seth ? fit implicitement Emily à son ami.
— C'est parfait !
D'un regard noir, Cal sembla ne plus vouloir détacher son attention du jeune homme. Face au regard scrutateur de l'expert en mensonge, Seth se sentit de plus en plus mal à l'aise. Une forte chaleur commença à l'envahir, des démangeaisons invisibles se répandirent dans ses bras alors que son pouls cardiaque augmenta d'une pulsation. Pour mettre fin à cette absurde comédie, Gillian avait agrippé le bras de Cal et l'avait guidé en direction de la cuisine.
— Bon on va vous laisser entre vous ! On va…aller préparer le repas ! dit-elle, en tirant Cal, d'un sourire forcé. Emily imita la psychologue et entraina son ami dans une autre pièce.
— Tu viens Seth, je vais te faire visiter la maison !
Les couples séparés. Cal ressentit une subite rage l'envahir juste en sachant sa fille seul avec ce…zigoto !

Aujourd'hui...

— C'est bien ce qui me semblait…, dit Wild en coinçant son stylo entre ses doigts. — Lors de votre récit, j'ai noté plusieurs distanciations que vous avez effectué avec Cal alors qu'il tentait de marquer son affection par de simples gestes. Qu'est-ce qui vous gênait tant, Gillian ? Était-ce seulement la présence d'Emily ?
— Euh je… Je ne sais pas… c'est juste que lorsqu'on est en public…je ne suis pas trop du genre à montrer mes sentiments…
— Pourtant lorsqu'on était au restau' ou au cinéma, ça ne te gênait pas plus que ça, argua Cal dubitatif par ces propos.
— Euh…je…Écoute Cal, ce n'est pas contre toi mais…ce jour-là je n'avais pas l'impression d'être à ma place. Avec Emily et son ami…je ne savais plus où me mettre !
— Donc si tu m'as repoussé… c'est seulement parce qu'ils étaient là ?
— Je ne t'ai pas repoussé ! C'est juste que pour le moment je… je ne suis pas sûre qu'Em' soit prête à nous voir si proche…
— Em' ou toi ?
— Cal…
— Cal n'a pas tout à fait tort, Gillian… Je ne pense pas qu'Em' soit contre ces rapprochements. J'ai plus l'impression que vous ne vous sentez pas encore tout à fait à votre place dans le milieu familiale de Cal, n'est-ce pas ?
— Et bien…
— Quoi ? Mais non ! Gillian est très bien acceptée par Em' !
— Je pense que Gillian dois prendre du temps pour trouver ses marques, apprendre votre mode de vie, votre façon de communiquer… Elle ne souhaite pas encore trop s'imposer de peur de briser quelque chose entre vous et votre fille. Ai-je tors Gillian ?
— Non…
— Je… Tu as peur pour Em' ? demanda Cal interloqué.
— Cal… Je suis nouvelle dans la vie d'Emily et je pense que cela prend du temps pour que chacun puisse prendre ses marques…
— Em' t'a toujours accepté dans la famille !
— En tant que ton amie ! Pas en tant que petite-amie…
— Elle était très heureuse quand elle a apprit qu'on était ensemble donc je ne vois pas…
— Cal, l'arrêta Wild. Ce que Gillian veut dire… c'est qu'il existe le dire et le concret. Emily est heureuse pour vous, ça c'est un fait. Mais peut-être que vous devriez laisser à tout le monde, le temps d'accepter le fait que désormais vous avez une vie de couple… Que votre priorité n'est plus seulement votre fille mais aussi Gillian ainsi que…vous-même.
— Moi ?
— Je pense que ça fait un moment que vous vous êtes mis de côté. Et que vous avez sacrifié votre vie personnelle pour vous consacrer au bien de votre fille mais aussi par votre peur d'être heureux. Maintenant que vous pouvez l'être, il va falloir prendre votre temps. Je sais que c'est difficile pour vous, parce que vous pensez qu'il faut agir vite pour pouvoir contrôler les événements. Mais cette fois-ci, il va falloir garder le contrôle. Le bonheur est fragile.
— Attendez ! J'avoue que là je ne comprends pas ! Un coup vous me dites de foncer et de ne pas réfléchir et là vous me dites de ralentir ?!
— Je vous conseille simplement de vivre les moments comme ils viennent, sans devoir accélérer les choses. Comme privilégier des instants seuls avec votre fille. Et laisser par moment Gillian rentrer chez elle… Elle ne partira pas vous savez.
Gillian tiqua à cette dernière réplique et vit son compagnon pincer ses lèvres. Wild voulu changer de sujet et demanda:
— Au fait Cal… pourquoi ai-je l'impression d'avoir discerné un fort ressentiment envers ce Seth ?
— Mmh…garçon…zigoto…, marmonna t-il, en croisant ses bras contre son corps.
— Mais encore ?
Gillian soupira, leva ses yeux au ciel et déclara:—Parce qu'en fait…

Une semaine avant...

Dans la cuisine, Cal arracha le petit mot d'Emily, collé sur le frigo, pour en faire une boulette.
— Un ami, mon cul oui ! pestiféra t-il, en jetant le message à la poubelle. Gillian le vit faire, légèrement désabusée, alors qu'elle déposait, sur l'îlot central, tous les ingrédients dont ils auraient besoin pour leur recette.
— Cal…, soupira t-elle.
— Non mais c'est vrai ! s'irrita t-il, avec des gestes de ses mains. — Ne me dis pas que tu n'as rien vu !
— C'est sa vie privé. Et tu ne dois pas…
— Interféré ! Je sais ! Mais c'est moi qui la changeait et qui la bordait quand elle était petite ! Donc en tant que père, j'ai quand même le droit à une marge de manoeuvre !
Gillian débuta la recette, sans l'aide de son compagnon bien trop renfrogné, et répondit : — Oui… mais si elle ne veut rien te dire pour le moment, c'est qu'il doit y avoir une raison. Tu te dois de respecter son choix et attendre qu'elle veuille bien t'en parler d'elle même.
— Je suis son père ! Pourquoi elle ne voudrait pas m'en parler ?! rétorqua t-il désabusé.
— Ta réponse est contenue dans ta phrase.
— Quoi ?
— Tu es son père, Cal…, expliqua t-elle, en remuant sa préparation afin de former la pâte des fish and chips. — Et je pense que cela doit être difficile pour elle de parler de ce genre de chose avec toi…
— Bien sûr que non ! Em' et moi on a toujours été proche ! Tu sais combien de John, Mike, Peter, sont passés ici !
— Justement.
— Comment ça ?
— Et bien à mon avis… si, comme tu le dis, plusieurs garçons sont passés ici c'est qu'il doit y avoir une raison ! Emily cherche sans doute à obtenir ton consentement…
— Pas à moi Gill' ! Pas d'analyse de psy' à…
— C'est la vérité Cal ! Combien de garçons sont venus ici ?
— J'sais pas cinq, six…peut-être une dizaine ! J'en sais rien, j'l'ai compte pas non plus !
— Et ça ne te rappelle pas quelqu'un…, dit-elle d'un regard appuyé.
— Non.
— Cal…
D'une main contre le rebord de la table, l'expert en mensonge avait mimé une expression d'intense avant de riposter:
— Non, je suis désolé je ne vois pas !
— Tu… La psychologue n'eut pas le temps de résonner l'homme bougon que les deux adolescents étaient de nouveau réapparus.
— Vous avez besoin d'aide Dr Lightman ? proposa Seth souriant.
— Tu peux l'appeler Cal, Seth ! signifia Emily, à ses côtés.
— Non, Dr Lightman c'est bien ! réfuta Cal. -- Et non, je n'ai pas besoin d'aide pour faire une recette que je connais par coeur.
— Euh bien d'accord…, fit-il d'un pincement de lèvres.
— Aller viens, Seth, on va regarder la télé…, soupira la jeune fille, en levant ses yeux au ciel pour conduire son ami dans le salon. De nouveau seul, Cal remarqua l'air blasé de sa compagne et répliqua d'une voix aiguë:--Quoi ? C'est vrai !
— T'es pas possible… avait-elle soupiré, en poursuivant sa préparation, toujours sans l'aide de l'expert en mensonge.

Aujourd'hui...

Wild termina de prendre des notes puis demanda :
— Donc ce Seth, est bien plus qu'un simple ami pour Emily ?
— En effet, affirma Gillian qui regarda son compagnon grognon.
— Et vous avez dû mal à gérer ça, Cal ?
— Je pourrais le gérer plus rapidement si Gillian me laissait faire…
— Coups de pieds aux fesses ? plaisanta Wild.
— La meilleure méthode !
— Je vois, soupira t-il rieur. — Bien que le concept semble efficace, je ne suis pas sûr qu'il le soit pour Emily. D'après vos dires, Emily aurait eu plusieurs petits-copains. Et il est vrai qu'on ne peut s'empêcher d'établir un certain rapprochement avec vous.
— Avec moi ?! Excusez', mais les grand brun, aux yeux bleus, ça n'a jamais été mon genre !
— Je parlais en terme de relation, Cal… J'ai l'impression qu'Emily se cherche comme vous vous l'aviez fait par vos précédentes relations.
— Ce n'est pas la même chose…Em' est jeune… elle…profite c'est tout ! allégua t-il, par des mouvements de ses mains.
— Il y a profiter et passer à autre. Vous savez qu'Emily n'est plus une petite fille, Cal. On ne peut pas avoir de simple relation juste pour s'amuser.
— Bien sûr que si ! Moui enfin…, voulu t-il se rattraper, par la présence de la jeune femme à ses côtés.
— Ou du moins, on n'en sort jamais indemne. Même si au fond de nous-même on ne souhaite pas se l'avouer, chaque relation est un investissement personnel. Cela vous touche même si vous tentez d'y mettre une distance avec la personne. Et ça… vous le savez mieux que quiconque Cal.
— Et qu'est-ce que voulez que je fasse ?! Em' ne me parle pas de ça, enfin plus…
— Elle en parle avec sa mère ?
— Oui, je suppose, soupira t-il, en passant une main lasse sur son front.
— Je pense sincèrement qu'Emily se confirait plus à Gillian qu'à vous. Elle incarne la confiance dont elle a besoin mais aussi l'avis objectif quant à sa situation. Je ne dis pas qu'en tant que parent vous ne pouvez l'aider, je dis simplement que Gillian est un plus pour communiquer avec votre fille. Pouvez-vous me dire ce qu'il s'est passé ensuite ?

Une semaine avant...

Quelques minutes plus tard, la préparation du plat arrivant à son terme, Emily et Seth dressèrent la table pendant que Cal et Gillian terminèrent les derniers préparatifs avant de pouvoir servir.
— Cal ? l'interpella la psychologue.
— Mmh ? fit-il, en goûtant, à l'aide de son doigt, la sauce d'un récipient.
— Tu ne dépasses pas la ligne ! le prévint-elle avec un regard appuyé.
— Mmh…
— Cal !
— Mouii !
— De toute façon je serais là pour te rappeler à l'ordre s'il le faut.
— Quoi ? Tu va jouer les flics de service ? railla t-il.
— Yep !
— Et si je dépasse la limite autorisée, tu vas aussi me mettre les menottes ? 
D'un air séducteur, il s'approcha lascivement de la jeune femme et se plaça derrière elle pour embrasser tendrement son cou.
— Cal ! ria t-elle alors qu'elle était occupée à placer des aliments dans un plus gros plat.
— Quoi ? Ce n'est pas toi qui a dit que tu aimais être attachée…, susurra t-il aux creux de son oreille, en entourant sa taille de ses bras.
— Non ! Ça c'est encore toi qui a interprété les choses comme tu voulais !
— Mmh non…moi j'suis sûr que le Dr Foster aime être attachée…
— N'importe quoi, gloussa t-elle.
— On pourrait même tester ma théorie ce soir…
— Vraiment ? répliqua t-elle amusée. Elle se retourna dans ses bras et fixa son visage plus que malicieux.
— Bah ouais et puis comme je le dis toujours, tout bon scientifique à le devoir de vérifier ses sources… Sa voix était devenue roque de plaisir alors qu'il avait prit l'initiative de l'embrasser. Cette dernière passa ses bras entour de son cou et émit un râle de contentement à ce contact amoureux. Ils apprécièrent ce doux baiser jusqu'à ce qu'un raclement de gorge les firent s'écarter. Le couple dériva leur regard et aperçut Emily à l'entrée de la cuisine. Gillian, embarrassée, se mit à bafouiller :
— Je vais hurm….je vais apporter le plat.
La psychologue attrapa le plat en question pour aller le poser au centre de la table de la salle à manger. Face à l'expression hébétée de sa fille, Cal haussa ses sourcils dans le but de lui signifier qu'il n'avait rien fait de mal. Emily avait levé ses yeux au ciel puis soupiré de lassitude en partant rejoindre son ami déjà installé autour de la table où ils allaient déjeuné. L'expert en mensonge prit un second plat pour l'apporter jusqu'à ses invités. Il s'installa au côté de sa compagne et songea qu'il s'agirait certainement là d'un de ses plus long repas de sa vie… Et hasard ou non ! Il ne décrocha pas un seul instant du regard le pauvre Seth qui avait "choisi" de s'assoir juste dans sa ligne de mire.
Et cela... durant tout le repas ! Même après chaque dégustation de son plat. Le jeune garçon, de plus en plus embarrassé, ne cessa de rafraîchir sa gorge nouée à l'aide de l'eau mise à disposition. Le niveau de la carafe descendant à vive allure. Gillian eu l'idée de mettre en place une nouvelle conversation pour tenter de temporiser l'ambiance réchauffée.
— Alors comme ça Seth, tu es dans la même université qu'Emily ?
— Euh oui c'est ça !
— Et qu'est-ce que tu étudies ?
— Le journalisme ! C'est même au club de journalisme du campus qu'Emily et moi on s'est rencontrés ! conta Seth, d'un regard tendre pour son amie. Un raclement s'éleva. L'étudiant tourna son regard sur son auteur et reprit rapidement contenance en croisant le regard sombre de Cal. Gillian fit abstraction du comportement de son partenaire, afin d'éviter de lui donner plus d'importance qu'il ne le désirait, et enchaina :
— Ça doit être passionnant ! 
— Ça l'est !
— Si je n'avais pas choisi psychologie quand j'étais plus jeune, je crois que j'aurais pris journalisme !
— C'est vrai ? s'enthousiasma Emily.
— Oui ! J'ai toujours aimé le fait d'être en contact avec les gens, de voyager, d'investir… avec ce métier on ne s'ennuie jamais et on voit beaucoup de choses !
— Mais avec moi aussi, tu ne t'ennuis jamais ! contra Cal, faussement vexé.
— Oui c'est vrai ! ria t-elle.
Les deux experts en mensonge s'échangèrent un regard complice.
— Votre métier aussi doit être passionnant, Dr Lightman ! renchérit gaiement Seth.
— Il l'est, attesta t-il, en piquant énergiquement un morceau de sa nourriture à l'aide de sa fourchette. 
Il était vraiment obligé de faire son petit numéro ?! Ragea intérieurement Emily d'un regard noir sur son père. Elle était à deux doigt de craquer, de se lever et d'emmener son ami manger dans le fast-food le plus proche avec les 25 dollars qui lui restait en poche de sa semaine d'étudiante. Mais contre tout attente, elle ne bougea pas alors qu'elle entendit Gillian continuer la conversation avec le même entrain :
— Notre métier corrèle beaucoup de domaines à la fois. Donc il vrai qu'on n'est jamais dans la routine ! Surtout avec nos affaires pour le maire et le FBI. Bien que cela ne soit pas toujours de tout repos, termina t-elle avec un léger sourire.
— Vous semblez former un bon couple… euh je veux dire une bonne équipe ! se rattrapa Seth.
— C'est vrai que Cal et moi, on forme une bonne équipe, c'est parfois difficile…, dit-elle, d'un regard perdu dans le vague avant de reprendre plus souriante:—Mais le meilleur dépasse tout et nous fait oublier les obstacles.
— Difficile ? la questionna Emily entre inquiétude et curiosité.
— Euh oui… enfin c'est juste que lorsque deux personnes sont si différentes... il faut savoir gérer certaines choses, comme les envies ou la personnalité de l'autre… Mais ce que nous vivons est tellement unique que cela efface bien tous les obstacles et les difficultés parcourus.
Emily esquissa un fin sourire à cette remarque. Elle posa son regard souriant sur le couple et vit son père contempler la jeune femme, à ses côtés, d'une expression entre tendresse et fierté.

Aujourd'hui...

— J'ai l'impression qu'Emily souhaite acquérir des conseilles de votre part, exposa Wild pour ses patients attentifs par ses dires. — Mais pas encore de manière assez direct. Elle semble vouloir chercher un modèle de couple pour tenter de comprendre si ses choix sont bons, ou si elle fait encore une erreur.
— Je ne crois pas qu'on soit le meilleur modèle pour ça, avait répliqué Cal, d'une petite moue de sa bouche.
— Vous voulez dire entre vous et votre ex-femme, se chamaillant encore comme des enfants, ou de votre nouvelle idylle à long terme avec Gillian?
— Moui…vu comme ça…
— Dans tous les cas, Emily ne semble pas être tout à fait renfermée au fait de discuter de cela avec vous.
— Elle ne le serait pas du tout si Cal se comportait autrement avec les garçons qu'Em lui présente ! rétorqua Gillian, en lançant un regard lourd de sens à son compagnon. Ce dernier, vexé par ces paroles, se défendit :
— Quoi ?! Mais j'suis un vrai nounours à la guimauve !
— Brûler au feu de bois tu veux dire !
— Que s'est-il passé ? voulu savoir le psychologue à lunette.
— Et bien, comme d'habitude notre cher papa protecteur n'a pas pu s'empêcher de jouer à son petit jeu favori !
— C'est à dire ?
— Provoquer pour mieux régner ! résuma Gillian, sous le roulement de yeux de Cal.

Une semaine avant...

Le repas terminé, Seth, en bon convive, aida Cal à débarrasser la table pendant que les deux femmes s'occupèrent de  chauffer le thé et de rapporter le café, déjà préparé, au salon. Profitant de cette aparté, Emily interpella la psychologue d'un ton quelque peu gêné:—Euh Gillian ?
— Oui ? fit la concernée qui posa la cafetière chaude sur la table basse avant de focaliser son attention sur la jeune fille à l'air plutôt embarrassé.
— Je voulais m'excuser pour tout à l'heure… Je ne savais que tu étais là et…
— Non ! Ne t'inquiète pas Emily, c'est oublié et puis… c'est moi qui n'aurait pas dû être là… Si j'avais su que tu allais invité ton ami, je vous aurais laissé en famille.
— Mais tu fais partie de la famille, répliqua Emily avec sérieux. Légèrement déstabilisée, par l'assurance perçue dans la voix de la jeune fille, la psychologue ne sut plus quoi répondre.
— Tu en as toujours fais partie, rajouta t-elle.-- Et je dois t'avoué que je suis même plutôt soulagée que tu sois ici.
— Vraiment ?
— Oui ! Comme tu sais papa et mes…amis ça n'a pas toujours été ça… Et de savoir que tu es là, ça me rassure et puis il n'y a que toi qui sait réellement le recadrer !
— Oh je n'en suis pas si sûre…
— Crois moi que tu es bien la seule !
Au même moment, Cal et Seth étaient revenus auprès des deux jeunes femmes riantes de bon coeur. Intrigué par leur hilarité commune, Cal leur demanda de manière suspicieuse :
— Vous parliez de moi ?
— Quel mégalo' ! railla sa fille, en prenant place sur un fauteuil. Faisant de même, Seth en profita pour s'installer sur un second à proximité de son amie.
— Mouais vous parliez de moi…, soupira t-il.
Mains dans les poches, il observa Gillian récupérer une tasse de café puis s'assoir, avec celle-ci, au bout du canapé. Interloqué, par ce choix inhabituel, il arbora une mine interrogatrice en songeant, qu'à l'habitude, ils s'installaient toujours au centre pour être mieux enlacés. D'un rapide regard vers sa fille, il se mit à réfléchir à ce fait étrange. Ce pourrait-ce que la présence de sa fille l'embarrasse ? Pour prouver ou briser sa théorie, il prit nonchalamment place sur le canapé et se colla contre la jeune femme pour passer un bras autour de ses épaules. Confortablement installé, il remarqua Emily esquisser un fin sourire sans s'apercevoir que Gillian tenta de camoufler sa gêne en buvant une gorgée de son liquide noirâtre. Cal tourna son regard sur sa compagne et lui demanda d'un regard implicite sur sa boisson :
— Il est bon honey ? 
— Hum, il est délicieux…
— J'peux le goûter ?
— Euh oui si tu veux, accepta t-elle, en lui offrant sa tasse.
— Merci chérie ! la remercia t-il avec un grand sourire. Gillian l'observa intriguée boire une gorgée puis, perplexe par son comportement, elle se demanda à quoi il pouvait bien jouer…
— Mmh…alors Seth ! Comme ça… plus tard tu veux être journaliste ! dit Lightman, en serrant un peu plus Gillian contre lui.
— Euh en fait... pour le moment je fais juste des études de journalisme mais le domaine est tellement large que je ne sais pas encore quelle spécialité je vais choisir !
— Tant que tu ne restes pas comme gratte papier, tout va bien.
— Ouais ! ria t-il lorsqu'il ravala subitement son rire au visage sérieux de l'expert en mensonge.—Mais hum… mes études peuvent aussi me conduire dans le domaine politique ou même de la justice donc comme je le disais, j'ai un large choix !
— Je ne sais pas quel est le domaine où il y a le plus de menteur. Celui qui créer les lois ou celui qui les suit… C'est vrai ça, qui est le plus menteur ? Le politicien qui jure sur la bible de dire toute la vérité, alors qu'il a fauté par ses mensonges répétés, ou le juge qui ferme les yeux sur ses pots de vin ?
— Toute politique n'est pas que mensonge, Dr Lightman. Notre constitution le démontre bien, la justice est le fondement de notre humanité.
— Pour moi, les lois ne sont que le voile de promesses vaines. Lancées par des politiciens qui pensent pouvoir les user contre nous à leurs propres bénéfices.
— Vous ne pouvez pas balayer des années de guerre, de sacrifice, d'histoire en somme pour dire que la seule vérité concrète est celle de la science, rétorqua le jeune homme hébété.
— Si l'histoire est écrite par les vainqueurs, la vérité en est de même.
— Je préfère dire que la vérité est détenue par celui qui prend connaissance et qui s'instruit des deux parties. La vérité ne peut être proclamée que par un seul homme ou un seul groupe. Puisqu'elle est en elle-même un récit partagé avec autrui. La vérité…évolue au fil des époques. Elle ne sera pas la même qu'aujourd'hui que dans 20 ans. Une vérité peut être tout aussi abstraite, comme le fait que les êtres humains peuvent s'entraider sans avoir quelque chose à gagner en échange.
— Le gain de satisfaction, riposta Cal, en ponctuant sa réplique d'une gorgée de son café.
— L'humain n'est pas aussi perfide que ça ! Certes la jouissance d'avoir aider une personne sans en tirer un bénéfice monétaire est en soit une stratification personnelle… Mais ne vivons nous pas pour ça ? Notre vie n'aurait-elle pas pour but d'être poussée à s'entraider et à s'améliorer ! déblatéra Seth presque survolté jusqu'à proclamer:—Tenez ! C'est comme pour une histoire d'amour ! Aimer une personne est une vérité ! C'est concret, cette personne vous aime et vous l'aimez en retour. Des mensonges subsisterons lors de votre relation mais… vous passerez à autre parce que cette vérité d'aimer et bien plus forte que celles de vos mensonges ! Je ne dis pas que mentir est foncièrement mauvais mais je pense que les mensonges sont le résultat d'une peur profonde ne pas vouloir faire souffrir l'autre. Ce qui peut être en soit une preuve d'amour ! Non ?!

Sans dire un seul mot, Cal, impassible, avait regardé Seth exposer ses arguments avec exaltation. Un silence envahi la pièce lorsque la bouilloire, placée sur une plaque chauffante, siffla dans la cuisine.
— Hum je vais…, commença à dire Gillian qui s'apprêta à se lever. Emily, plus rapide, la coupa dans son élan en déclarant :
— Restes assise Gillian ! Je vais m'en occuper ! Seth, tu viens m'aider s'il te plait. Elle lança un sourire forcé à Seth pour lui faire comprendre de venir le plus rapidement possible.
— Oh euh oui, bien sûr j'arrive ! s'exclama t-il, en se dirigeant vers la cuisine pour aller aider la jeune fille. Les deux jeunes gens partis. Cal les observa faire, éleva sa tasse à ses lèvres lorsqu'une main aventureuse l'empêcha d'aller plus loin en subtilisant celle-ci, sous ses yeux effarés.
— Hey !
— C'est ma tasse je te signale ! riposta Gillian avec un rictus en coin. Elle goûta son élixir caféiné, l'entendit marmonné et faire sa petite moue habituelle. Elle suivit son regard, puis l'interrogea malicieusement:—Tu t'amuses bien ?
— Quoi ?
— Oh arrêtes Cal, je te connais par coeur…
— Si tu me connaissais par coeur, tu ne serais pas resté avec moi.
— Ne change pas de sujet ! Je sais que tu as fait exprès d'embarquer Seth dans cette… conversation !
— Je ne vois pas de quoi tu parles…
— Sérieusement ?! Pour moi, les lois ne sont que le voile des promesses vaines…, répéta t-elle alors qu'elle imita une voix masculine.
— Bah quoi ?
— T'es pas croyable…, soupira t-elle, en roulant des yeux.
— Rhoo aller ! Si on ne peut même plus s'amuser ! Et puis je voulais savoir s'il avait pour conviction de n'être qu'un manche à balais…
— Quoi ?
Gillian ne comprit pas où il voulait en venir et Cal s'empressa de s'expliquer avec un geste de sa main :
— Je voulais savoir s'il en avait dans le pantal…
— Ok ! ça va j'ai compris !
— T'es sûr ? Parce que…
— Non c'est bon !
Une fois les tasses remplies, Emily et Seth les rapportèrent au salon où les deux adultes étaient en train de rirent.
— Pourquoi vous riez ? les interrogea Emily suspicieuse. Elle offrit une tasse de thé à son père puis regagna sa place en même temps que Seth. Cal arbora un air sérieux et répondit :
— On parlait de toi !
— Cal…, souffla Gillian.
— Quoi ? C'est vrai ! On parlait de la fois où tu avais détruit ma voiture contre une bouche d'incendie !
— Tu as foncé dans une bouche d'incendie ?! s'exclama surprit son ami.
— Je… Je n'ai pas foncé dans une bouche d'incendie ! se défendit la jeune fille.
— Excuse moi du peu… mais vu l'eau qui en ressortait et le prix que cela m'a coûté pour réparer la voiture, je crois que tu ne peux pas nier…
— Ça, c'était de ta faute ! Si tu n'avais pas déstabilisé mon attention, je te l'aurais rendu en parfaite état !
— Mmh…, baragouina t-il, pas vraiment convaincu.
— Apprendre à conduire avec toi c'est comme… c'est comme apprendre à mentir à Loker, c'est impossible !
— Moi ?! N'importe quoi ! J'suis le meilleur prof de conduite qui puisse exister !
— Pour avoir des accidents certainement ! Pfff…j'aurais dû apprendre à conduire avec Gillian ! Je suis sûre que j'aurais eu mon permis beaucoup plus vite !
— Rhaa non Gillian, elle conduit comme une grand-mère !
— Au moins, je n'écrase pas les piétons ! avait répliqué la concernée, d'un regard noir pour l'expert en mensonge.
— New-York…, marmonna celui-ci qui mangeait un petit biscuit.
— Rhaa non Cal, pas encore cette histoire ! La tête de Gillian retomba avec lassitude contre le dossier du canapé. Puis, elle pria intérieurement pour que son compagnon s'étouffe rien qu'un instant avec son gâteau.
— Quoi ? Qu'est-ce qui s'est passé à New-York ?! s'exclama Emily, presque surexcitée.
— Et bien, Gillian et moi on était parti à New-York pour…
— Oh non Cal ! Tu ne vas pas leur raconter cette histoire ! s'offusqua la psychologue.
— Oh que si ! Il faut effondrer le mythe de la parfaite Dr Foster ! Il reposa sa tasse sur la table puis l'entendit soupirer:
— J'y crois pas…
— J'en étais où déjà ?
— Vous étiez parti à New-York ! rappela sa fille, extasiée par ce récit.
— Oui c'est ça ! Donc, Gill' et moi on était parti à New-York pour un affaire… c'était vers les fêtes de Noël et pour se déplacer plus facilement on avait loué une voiture sur place. La ville était totalement recouverte de neige, le vent glacial s'infiltrait entre les bâtiments créant des brouillards enneigés et parfois des personnes glissaient même sur le sol à cause des flaques de verglas ! Bref, un temps à ne pas vraiment sortir…, conta t-il avec des mouvements de ses mains.—Ce jour là, Gillian n'avait pas arrêté de pestiférer sur le fait de vouloir prendre le volant !
— Quoi ?! Mais pas du tout ! On devait aller à l'hôpital parce que tu…, riposta t-elle éberluée par ces propos faussés.
— Tu me le laisse raconter honey ! l'interrompit-il, d'une légère grimace.—Bref, c'est elle qui a prit les clés de la voiture et alors qu'elle conduisait avec ses mains crispées sur son volant…, continua t-il sous les soupirs blasés de la jeune femme.— Tout d'un coup ! Au détour d'un angle de rue, voilà que se produisit la chose la plus immangeable qui soit ! Notre sainte Gillian, ici présente a… renversé une personne !
— Quoi ?! s'étranglèrent ses deux auditeurs.
— Il allait très bien ! se défendit la psychologue.—Et puis c'est lui qui était en tort ! Il a traversé le passage piéton alors que c'était feu rouge pour lui ! De plus, si tu n'avais pas arrêté de geindre toutes les deux minutes, rien de cela ne serait arrivé ! Monsieur j'ai le nez en sang parce que j'ai dit à notre client que sa femme le trompait !

L'expert en mensonge fit totalement abstraction des dernières paroles, se pencha légèrement en avant, afin de reconquérir son auditoire, et de reprendre son histoire avec plus de vivacité qu'au début :
— Mais le pire, ce n'est pas le fait qu'elle ne sait pas conduire ! Vous savez qui elle a reversé ?!
— Cal ! le sermonna Gillian.
— Non ! Qui ?! le questionnèrent les jeunes passionnés.
— Notre chère psychologue a eu l'audace de renverser le grand-père le plus célèbre du monde et le plus adoré de tous les enfants, affublé de sa grande barbe blanche et…
— T'as renversé le Père Noël ?! s'écria prestement Emily éberluée.
— Oui ! Mais pour ma défense, j'avais un malade à côté de moi et ce n'était pas peu de le dire ! Et puis ce Père-Noel sortait, du centre commercial d'en face, complètement ivre !
— T'as renversé le Père Noël Gillian ! Rien ne peut battre ça ! contra Cal victorieux.
— Et vous avez fait quoi alors ? questionna Emily, curieuse.
— Et bien… J'ai dû emmener ton père et le Père Noël à l'hôpital ! Et ce n'était pas une mince affaire…
— Papa Noël n'est finalement pas un modèle à suivre ! renchérit Cal, en piquant un autre gâteau, proposé avec les boissons chaudes, pour le dévorer en entier.
— Oh ! Parce que tu crois que tu l'es toi ?! À cette époque, tu devais surement faire partie de la liste des méchants ! Et aujourd'hui, ça ne m'étonnerais même pas que tu fasses partie du podium ! Bref, quand tu as frappé le Père-Noel en plein milieu de l'hôpital, il ne m'avait pas semblé que ce fut une preuve de bonne conduite !
— Attend ! Si je l'ai fais, c'était uniquement pour une bonne raison ! Il n'arrêtait pas de… de te reluquer et puis il te draguait ouvertement avec ses mains baladeuses…, allégua t-il, dégoûté avec des gestes vagues de ses mains.—Donc au lieu de rouspéter, tu devrais plutôt me remercier !
— Oooh oui c'est vrai qu'en tant que preux chevalier, tu te dois de me sauver de tous les dangers !
— Parfaitement !
— Arrêtes Cal… j'aurais très bien pu m'en débarrasser toute seule ! Si tu as fait ça c'était parce que tu étais jaloux, voilà tout !
— Mmh…c'est vrai ! Je l'avoue ! approuva t-il, d'une petite moue de sa bouche. Je ne voulais pas qu'un mec pareil te traite de cette façon et… je pensais que tu méritais mieux qu'un Père-Noël puant le scotch à dix mètres ! Et puis à l'époque… j'étais déjà amoureux de toi…, avoua t-il alors qu'il effleura ses cheveux de sa main.
Suite à cet aveu, Gillian ne sut quoi répliquer d'autre. Sa gorge était devenue aussi sèche que le désert. Déstabilisée, elle attrapa le plat de gâteaux et proposa avec un grand sourire:
— Hum…quelqu'un veut encore des gâteaux ?
— Non merci ! répondit Seth avec un sourire de remerciement. Emily avait  rêveusement contemplé le couple se chamailler avant de brusquement refaire surface et de répondre à la question posée par la négative.

Un peu plus tard, il était venu le moment pour Seth de repartir. Le jeune homme remercia chaleureusement les deux experts mensonge de leur invitation puis Emily le raccompagna au pas de la porte. Au même instant, Cal et Gillian s'occupèrent de faire la vaisselle. Lors de cette tâche, la jeune femme remarqua avec lassitude son compagnon espionner, par la fenêtre de la cuisine, sa fille embrasser tendrement Seth.
— Cal… laisse les, soupira t-elle.
— Normalement dire au revoir ça ne prend pas plus d'une minute ! ragea t-il de ce tableau écoeurant pour son coeur de papa protecteur. Gillian s'amusa de ce fait et répliqua malicieusement:
— Hmm il m'a semblé qu'on était resté plus longtemps que ça la dernière fois…
— Ouais…mais là ce n'est pas pareil !
— Vraiment ?
— Nous…on est des adultes et elle…
— Aussi ! Emily n'est plus une petite fille Cal. Elle a une voiture, un job, elle est à la fac…
— Ouais je sais mais…c'est juste que…, souffla t-il pensif, en regardant la jeune femme.
— C'est difficile ? proposa t-elle, souriante.
— Un peu…, concéda t-il en lui rendant son sourire.—Elle grandit si vite que j'ai bientôt l'impression qu'elle…n'aura plus besoin de moi…
— Mais elle aura toujours besoin de toi Cal… Elle aura toujours besoin de son père pour la protéger et la guider… Emily t'aime énormément, elle veut juste que tu lui fasse plus confiance…Parce que s'il y a bien une personne en qui elle ressemble le plus…c'est bien toi.
— Mouais…
— Viens là...
D'un fin sourire, elle le prit dans ses bras et l'embrassa. Tendrement calée, dans ses bras protecteur, elle l'entendit susurrer:--Tu ne regrettes pas ton choix entre moi et le Père-Noel ?
— Arrêtes Cal ! ria t-elle ainsi que lui-même.
— S'ayez, Seth est parti ! informa Emily qui était revenue dans la cuisine.
— Avec ta bouche ? plaisanta son père.
— Papa ! s'offusqua t-elle.
— Cal ! le réprimanda Gillian qui se détacha de sa personne pour lui donner un léger coup dans les côtes. Il ria, se recula de la jeune femme et plaça ses mains en avant comme bouclier de protection. Elle le regarda faire puis tourna sa tête de droite à gauche en signe de désolation. Il était tout bonnement et définitivement irrécupérable...
— Tu m'as surveillé ! T'es pas croyable ! Heureusement que Gillian était là parce que sinon je ne sais pas comment j'aurais fais, déclara Emily désabusée, en attrapant un gâteau sur l'ilot central.
— Alors…Seth et toi…hin…, fit son père avec un large sourire et d'un haussement subjectif de ses sourcils.
— Rhaa… Tu le sais très bien…
— En tout cas c'est un garçon tout à fait charmant ! Et très…mignon…, souffla Gillian à Emily qui émit un grand sourire.
— Hey ! J'suis là ! leur signala Cal avec ses bras écartés.
— C'est pour ça que je l'ai dit !
— Mouais… Et ça fait combien de temps que vous…, questionna t-il par des gestes de ses mains pour lui faire comprendre le reste de sa demande.
— Qu'on sort ensemble ?
— Mmh !
— Depuis que toi et Gillian vous l'êtes !
— Vraiment ?
— Oui…Seth et moi avant d'être ensemble, on était très amis et… j'avais peur de pouvoir gâcher notre amitié, si on décidait d'aller plus loin…
— Tiens, ça me rappelle quelqu'un, murmura Gillian souriante à son compagnon, qui émit un léger soubresaut de ses sourcils, pour lui signifier qu'il avait parfaitement comprit le sous-entendu.
— Et donc… après avoir vu le meilleur exemple qui était devant toi, tu as osé ! résuma son père, d'un geste de la main.
— Mmh meilleur exemple… faut' peut-être pas pousser ! Vous avez quand même mit plusieurs années avant de sauter le pas ! Mais on va dire… qu'il s'agissait effectivement une des raisons qui m'a poussé à le faire… Elle regarda pensivement le couple se tenir côte à côte puis proclama:
​— Bon ! Je vais dans ma chambre, je dois appeler une amie!
— Et moi, il faut que j'aille au bureau ! renchérit Gillian.
— Dans ce cas, je te dis à bientôt Gillian ! Oh et la prochaine fois… prévenez moi avant de rentrer quand on devra jouer à colin maillard ! proclama la jeune fille amusée qui commençait à disparaitre de la cuisine lorsque son père, faussement vexé, attrapa un chiffon pour le mettre en boule et le jeter sur elle. D'une rapide esquive, Emily réussit à éviter, sans problème, le projectile. — Raté ! Une prochaine fois peut-être ! scanda t-elle, en quittant définitivement la pièce.
— Tout le portrait de son père, ria la psychologue.
— Et de sa mère aussi, ajouta l'expert en mensonge, d'une petite moue de sa bouche.
— Bon faut vraiment que j'y aille ou la réunion de la semaine prochaine sera un véritable désastre ! Killian m'a laissé plus de 10 messages !
— Tu ne veux pas que je vienne ?
— Non, ne t'inquiète pas, reste ici ! Et puis avec toi…je crois que j'aurais plus de retard qu'autre chose ! plaisanta t-elle.
— Pas faux !
Le couple passa dans le vestibule. Gillian se prépara à sortir, sous le regard tendre de Cal qui demanda :
— Tu reviens ce soir ?
— Hum, non je pense que je vais te laisser en famille.
— Gillian…
— Ne t'inquiètes pas Cal ! le rassura t-elle, d'une main contre sa joue.—Tu te fais une soirée tranquille avec ta fille et puis de mon côté, il faut que je rentre chez moi pour aller vérifier mon courrier. Ça fait un moment que je ne suis pas revenue… En plus, on se voit demain !
— Ouais…
— Bon ! Je… La jeune femme prit son sac entre ses mains, puis se sentit subitement tirée en avant. Elle ne put dire quoique ce soit que Cal la plaqua contre un mur avec une main à proximité de son visage. Il ancra son regard dans le sien d'une manière très intense.
— Cal mais qu'est-ce que…
Sans un mot. Il prit possession de sa bouche et l'embrassa de la plus langoureuse des manières. L'échange dura un plus de dix secondes avant que l'homme ne se sépare essoufflé de la psychologue.
— Whaa…hum…c'est…c'est pour quoi ? bafouilla t-elle enjouée, d'une main contre son torse.
— On ne va pas se revoir avant demain, dit-il le plus naturellement possible.
— Et ben ! Je me demande ce que ça ferait si je partais une semaine !
— Pour ça, il me faudrait des menottes !
— Cal !
Les deux adultes s'esclaffèrent lorsque Cal reprit un air plus sérieux. Son regard mêlait à la fois une certaine peur et un fort désir intérieur. Il semblait vouloir lui dire quelque chose qu'il n'arrivait pas à traduire à haute voix. Sa main caressante son visage, il commença à déglutir à la vue de son regard interrogateur.
— Gillian je…, fit-il hésitant.
— Oui ?
— Je…, Il ferma ses yeux une seconde puis lâcha finalement:—Je t'appel ce soir ok ? Pour la réunion, il faudrait mieux que tu me dises ce qu'il en est pour que je sois un minium au courant de ce qui va se passer. Imagine un patron qui ne sait pas parler de son entreprise devant ses employés et ses actionnaires !
— Je me suis quand même bien débrouillée au bout de toutes ces années !
— Hey !
— Mais oui je t'appellerai ! accorda t-elle, joyeusement. Elle l'embrassa à nouveau et ajouta:—Dans ce cas, je te dis à ce soir ! Je t'aime !
D'un dernier sourire, elle quitta la maison de son compagnon pour rejoindre son véhicule garée à l'extérieur. Les mains dans les poches. Cal contempla la jeune femme partir dans le lointain. Il sentit ses tempes se contracter à vive allure et ses poings se serrer à travers les poches de son jean.
— Papa ! s'écria sa fille au salon.
— J'arrive chérie ! répondit-il, en fermant après coup sa porte d'entrée et pivoter sur lui-même dans un long soupir.

Aujourd'hui...

Wild avait écouté attentivement le récit des deux experts puis lâcha avec un fin sourire :
— Finalement le diner me semble ne s'être trop mal passé !
— On va dire que les dégâts on pu être évités, renchérit Gillian.
— Ce que je peux vous conseiller, c'est de discuter avec Emily et de sa relation avec Seth. Je pense qu'elle en a besoin. Si c'est Gillian qui s'en occupe, je continuerais à croire qu'elle serait plus enclin à vous dévoiler certaines choses qu'elle ne souhaite pas encore échanger avec vous Cal ou même Zoé. Deuxièmement, laissez vous du temps, ne vous précipitez pas dans votre relation. Troisièmement, et ce conseil est pour vous Cal.
— À qui d'autre, soupira celui-ci.
— Laissez Emily faire ses erreurs. Je sais que vous voulez la protéger à tout prix de tout ce qui pourrait la blesser ! Mais si vous ne la laissez pas vivre de ses choix, elle ne pourra jamais apprendre et évoluer. Peut-être que Seth ne sera pas le bon ou peut-être que si. Si vous faisiez l'effort de l'accepter, Emily vous en remerciera et pourra enfin s'épanouir dans sa relation. Sans chercher éperdument votre consentement ou à cacher sa relation de peur que vous la surprotégiez. Même si vous pensez bien faire, l'effet qui en résultera en sera l'inverse et elle vous en voudra. Puisqu'en faisant cela, elle pensera que vous ne lui faites pas assez confiance pour gérer sa propre vie. Votre fille vous aime et vous respect, ne perdez pas ça. D'accord ?
— Ok… j'essayerai de faire des efforts la prochaine fois que ce zigo…que Seth viendra à la maison, se rattrapa t-il, d'un geste de la main.
— Bien ! Il est l'heure, affirma Wild, d'un regard sur sa montre. -- Je vais vous laisser repartir. Le psychologue guida ses patients jusqu'à sa porte de bureau. Il laissa d'abord passer la jeune femme puis retint Cal un instant sur place dans le but de lui glisser quelques mots en aparté.
— Dernier conseil, les émotions ne passent pas forcément que par le corps…
D'un échange de regard, Cal assimila la métaphore mais, préférant faire le sourd, répondit:—Au revoir Doc', à la semaine prochaine !
Wild comprit la manoeuvre de son patient. Il esquissa un fin sourire puis se recula de l'expert en mensonge qui, aussi contradictoire que son métier, se voilait de toute vérité.
— À la semaine prochaine Cal !
    L'homme à lunette accepta un autre patient et referma sa porte de bureau pour débuter sa nouvelle séance. Le couple d'amoureux s'avança à proximité des portes d'ascenseurs et attendit patiemment que celles-ci s'ouvrent. Mains dans les poches, Cal déclara hésitant:—Hum, je suppose que ce soir tu préfères rentrer chez toi…
— La réunion budgétaire est demain et je dois encore peaufiner quelques petits détails…
— Je comprends, accepta t-il résigné. Il abaissa son regard sur le sol puis le plongea dans celui de la jeune femme.—Et puis on se voit demain alors…
— Hey… Je n'ai pas dit que je ne voulais pas venir. Je voulais juste te dire que j'avais oublié un dossier chez toi. Donc je me suis dit pourquoi ne pas en profiter pour rester quelque temps et travailler un peu… À moins que cela te dérange !
— Non pas du tout ! C'est… super ! Tu peux même rester et dormir à la maison….enfin si tu veux ! suggéra t-il, d'un geste évasif de sa main.
— Ok ! Et puis ça m'arrange, en plus de rester avec toi, je sais que demain matin tu n'arriveras pas en retard si tu pars avec moi !
— Ça dépend, parce que tu pourrais l'être si tu pars avec moi…
Gillian ria à son sous-entendu alors que Cal avait émit un sourire amusé à son expression joviale.
— On va directement chez moi ou…tu as quelque chose d'autre de prévu ?
— À part passer chez mon amant, non rien de spécial ! dit-elle, sur le ton de la plaisanterie.
— Très drôle !
— On apprend des meilleurs ! rétorqua t-elle avec un large sourire.
— Puisque c'est comme ça, tu seras privée de mes fish and chips !
— T'es dur ! avait-elle répliqué, faussement boudeuse, en le réprimandant par un léger coup de bassin.
— Ouais je sais, mais c'est le prix à payer.
— Dans ce cas, je peux te donner une avance, proposa t-elle séductrice.
— Mmh possible… Tu proposes quoi ?
Les portes de l'ascenseur s'ouvrèrent. Foster s'engouffra à l'intérieur. Elle indiqua, avec une mine malicieuse, à Cal de venir à sa rencontre en dépliant son index à plusieurs reprises.
— Approche toi et tu verras…
D'un pincement de sa lèvre inférieur, Cal pénétra dans l'habitacle, se rapprocha de la psychologue et embrassa ses lèvres avec la plus grande des tendresse.
​

À SUIVRE...

Chapitre 1
Chapitre 2
Chapitre 3
Chapitre 4
Chapitre 5
Chapitre 6
Chapitre 7
Chapitre 8
Chapitre 9
Chapitre 10
chapitre 11
Chapitre 12
chapitre 13
chapitre 14
chapitre 15
CHAPITRE 16
cHAPITRE 17

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