LIGHTMAN5
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Cartes sur table

Cal et Gillian se retrouvent chez un psychologue pour mettre certaines choses au point après une enquête qui les a affectés tous les deux... 

Genre: Général
 Saison: Après 3
Note: Ne pas tout prendre au sérieux comme d'hab' :D

CHAPITRE 11 : ALERTE ROUGE


Rating M, passage à situation sexuelle.
Après une heure de réunion intense, Cal sonna la conclusion de celle-ci par un simple ordre collectif. Ses employés obtempérèrent et se levèrent tous d'un seul chef en récupérant au passage, sur la grande table de conférence, dossiers et notes délaissées. Gillian, encore assise à sa place, rassembla ses affaires lorsqu'elle aperçut un dossier inconnu s'ajouter à sa pile de document trié. Elle tourna perplexe sa tête sur le côté et remarqua son collègue et amant passer devant elle sans la moindre explication de son geste. Le document entre ses mains. Elle l'ouvrit discrètement pour découvrir un petit billet où il était inscrit : 20H chez toi, mets ta plus belle robe. À la lecture du message, un fin sourire s'était figé sur son visage illuminé. Une émotion de joie qu'elle avait rapidement dissimulé, sous un masque neutre, au moment où elle croisa le regard interrogatif de Ria. Elle ferma son dossier, récupéra tous ses documents, se leva prestement et rejoignit son bureau afin de poursuivre son travail de dirigeante. Entre ses dossiers à remplir, feuilles de compte et analyses d'expression, la jeune femme eu beaucoup de mal à se concentrer dans ces tâches pouvant être qualifiées, à ce moment de la journée, d'éprouvantes…
Il était vrai que son esprit fut, ou presque, totalement accaparé par ce curieux papier plus tôt donné. Elle savait que Cal n'avait jamais été un grand romantique. Surtout lorsqu'elle avait eu la joie de l'écouter parler sur ses multiples sulfureuses sorties avec ses dernières conquêtes d'un soir. Elle savait aussi que s'il y avait bien une chose qu'il savait entretenir, c'était le mystère… Dans le temps qui lui était imparti, son stress augmenta jusqu'à l'arrivée bienvenue d'Anna, la réceptionniste, déposant devant elle une bonne tasse de café. Une boisson lui offrant la dose de courage et de vivacité nécessaire pour terminer son intense travail.

Quelques heures plus tard, elle regarda de manière mécanique l'heure qu'affichait son smartphone. Déjà près de 18H30. Elle songea qu'il valait peut-être mieux qu'elle quitte son bureau si elle ne voulait pas arriver en retard pour son rendez-vous de ce soir. Sauvegardant son travail, elle s'empressa d'enfiler son manteau et de récupérer ses affaires pour vite rentrer chez elle. De sa démarche active, dans les couloirs de l'entreprise, la jeune femme fit dégager son envie ainsi que sa détermination de sortir le plus vite possible. Ses talons claquant sur le sol raisonnèrent à chacun de ses pas décidés.
— Dr Foster ! l'interpella Hunter, l'un de ses employés sur son chemin pressé.—Vous partez tôt ?
Il manquait plus que lui, songea t-elle avec un soupir. Non pas qu'elle ne l'aimait pas, mais elle connaissait assez le genre grand bavard qu'il était.
— Euuh… Oui ! J'ai eu un appel urgent donc je dois… rentrer chez moi parce que…, bredouilla t-elle, en essayant de trouver rapidement une explication convaincante sous l'air perplexe du blond. — J'ai oublié de…de… fermez le gaz ! C'est ça !
— Le gaz ? répéta le jeune employé interloqué.
— Oui ! C'est pour ça que je dois partir... maintenant ! Au revoir Hunter ! s'exclama t-elle en s'éclipsant à toute vitesse. Hunter, complètement pantois, regarda sa patronne s'enfuir puis reprit ses activités en essayant de comprendre ce qu'il venait de se passer. Nul doute que la jeune femme se conduisait assez étrangement depuis quelques jours...
De son côté, Cal s'était vite dépêché de clôturer un dernier dossier pour sortir de son bureau le plus rapidement possible. Il récupéra veste et portable puis ferma son lieu de travail à clé. Enfin libre, il serpenta à toute vitesse les couloirs de sa société en passant devant plusieurs de ses employés interloqués.
— Vous partez déjà ? s'exclama Eli ahuri.
— Pas vos affaires ! avait-il rétorqué sans même le regarder. Ne dit-ont pas de faire le plus simple au possible !

De retour chez lui, l'expert en mensonge prit une longue douche qui eu pour effet d'effacer toute la fatigue accumulée dans sa journée. Une fois qu'il l'eu terminé, il plaça sa serviette autour de sa taille et se rendit dans sa chambre afin de choisir la tenue adéquat qu'il allait porter lors de cette soirée personnellement organisée. Un choix assez rapide à la vue de son dressing essentiellement composé de chemise blanche et de veste noire. Garde de robe inchangée depuis son fabuleux divorce avec son ex ! Ou comment faire des économies sur les séparations... D'un rictus en coin, il attrapa la première chemise blanchâtre et pantalon noir à sa portée. Il les enfila puis, souhaitant éviter l'aspect trop formel, délaissa sa cravate en optant pour la simple chemise légèrement déboutonnée accompagné d'une veste de costume parfaitement adaptée. Ses chaussures de ville aux pieds. Il descendit à vive allure les escaliers où il rencontra, au pied de celui-ci, sa fille venant tout juste de rentrer d'une précédente sortie avec une amie.
— Waah papa ! T'es chic dis moi ! s'exclama Emily, bluffée par le tenue vestimentaire de son père. — Mais tu sais que si tu veux vraiment rendre jalouse maman, il faut que tu portes ce magnifique jean blanc qu'elle aimait tant à votre mariage !
— Très drôle chérie, soupira t-il, en regardant sa fille arborer un sourire machiavélique. Elle croisa ses bras et jubila.
— Je suppose que je ne t'attends pas pour le diner…
— Nop !
— Ni pour la soirée, ajouta t-elle malicieusement. Cal comprit le sous-entendu et leva ses yeux au ciel. Il reprit un air plus sérieux alors qu'il déclara en agitant son index devant son visage : — Tu n'ouvres à personne, pas de fête surprise…
— Je laisse la porte fermée à clé, je n'invite pas d'ami sans ta permission…, récita t-elle comme une leçon qu'elle avait apprise pour un prochain contrôle.
— Eeet…
— Eeet je ne cuisine plus de poulet rôtis au risque d'incendier toute la maison comme la dernière fois ! Je connais la chanson…
— Mouais, fit-il en plissant ses yeux de suspicion. D'un geste habituel, il prit son menton entre ses doigts pour contempler son doux visage.
— Moi aussi ! déclara t-elle subitement sous l'air d'incompréhension de son père. Tu allais me dire que tu m'aimais donc je te répond ! Moi aussi je t'aime !
L'expert en mensonge pencha sa tête amusée sur le côté et allégua: — Mmh toi t'es la digne fille de ton père hein ?
— T'es sûr ? Parce qu'il y existe encore 0,01% de probabilité pour que je ne sois pas ta fille ! rétorqua t-elle, en observant son père émettre une petite moue de sa bouche.
— Tu crois que je peux être si chanceux que ça ?
Faussement vexée, la jeune fille donna un léger coup de poing dans le ventre de son père hilare se reculant d'un pas.
— Et tu trouves ça drôle en plus ?!
— Assez oui !
— Mmh, bredouilla t-elle dépitée.
— Fais pas cette tête ! Ou tu resteras toute ta vie avec cette expression de zombie sur le visage ! Regarde ta mère !
— Parce que tu crois être l'exemple même de la joie ?
— Bah quoi ? Tu ne rigoles pas avec ton vieux père ?
— C'est vrai que regarder des vidéos de politiciens qui font des doigts d'honneurs c'est hilarant, répliqua t-elle de manière plus ironique que sincère.
— Ah tu vois que tu trouves ça drôle !
— Je crois que tu devrais partir maintenant si tu ne veux pas être en retard ! Même si elle sait que la ponctualité n'a jamais été ton fort, il serait dommage de faire mauvaise impression pour un premier rendez-vous de ce genre !
— Tu penses ?
— Yep !
D'un fin sourire, le père fixa, entre fierté et nostalgie, sa fille qui avait réussi, au fil des années, à devenir une belle jeune femme. Par ce simple contact visuel, il eu pour souvenir cette époque bénite où elle évoluait encore, sous ses yeux paternel, dans cette innocence d'une enfance protectrice. Le temps passait si vite… songea t-il en la prenant dans ses bras. Il n'avait jamais vraiment su mettre des mots sur ses émotions mais il avait toujours su lui faire comprendre ce qu'il ressentait à travers ses tendres étreintes. S'écartant de la jeune fille, il encadra son visage entre ses mains et lui déclara très sérieusement:—Tu sais que je t'aime et que je ferai n'importe quoi pour toi.
— Je sais… Aller va la rejoindre papa ou tu vas vraiment finir par arriver en retard !
Heureux, il l'embrassa dans ses cheveux, se rendit prestement au vestibule, récupéra ses clés de voiture, ouvrit sa porte d'entrée et passa un pied à travers celle-ci, en entendant sa fille s'écrier:—À demain!
Elle en ratait jamais une. Il ria à ce fait en fermant définitivement la porte pour accourir à son véhicule. Sur son trajet, il rencontra très peu de trafic, rendant son voyage plus facile et plus rapide. Arrivé sur les lieux, il gara sa voiture dans une allée, jeta un rapide coup d'oeil sur le cadran de sa montre et su avec soulagement qu'il était pile à l'heure. Il s'empressa de se rendre au porche d'une maison éclairée où il frappa trois petits coups contre la porte d'entrée. Attendant patiemment qu'on vienne lui ouvrir, il engouffra, légèrement anxieux, ses mains dans ses poches et au moment où on lui accorda ce droit, c'est avec des yeux ébahis qu'il rencontra la plus belle créature qu'il n'avait jamais vu de sa vie. Face à lui se tenait une Gillian éblouissante, habillée sur son 31 avec robe de soirée noire légèrement décolletée, talon haut, parure en argent, maquillage léger et coiffure sophistiquée.
— Waah…tu es…magnifique ! bafouilla t-il, d'un geste de sa main, en ne sachant quoi dire d'autre tant les mots à cet instant lui manquait.
— Merci, souffla t-elle souriante. — Toi aussi, t'es superbe.
Elle rajusta mécaniquement son col de chemise. Toujours hypnotisé par sa beauté, l'expert en mensonge resta muet d'admiration et ne daigna faire aucun mouvement pouvant briser ce splendide tableau dont il était le seul spectateur.
— Cal ? s'inquiéta t-elle de son stoïcisme.
— …
— Cal ? Tu as prévu qu'on passe la soirée sur mon porche ? demanda t-elle rieuse.
— Um ! Excuse-moi ! J'étais…j'étais parti ailleurs…, bredouilla t-il, d'une main gênée dans son cou.
— Je vois ça ! ria t-elle jusqu'au moment où elle reprit un air plus sérieux lorsqu'elle remarqua le visage de son compagnon se décomposer pour une expression plus contrite. — Un problème ? l'interrogea t-elle soucieuse, en l'observant tâter ses poches de manière instinctif.
— J'ai… Je n'ai pas pensé à t'acheter des fleurs ! avoua t-il légèrement paniqué.
Surprise par cette révélation, Gillian éclata de rire en songeant qu'elle n'avait jamais vu son ami aussi troublé qu'à cet instant. Lui qui était plutôt d'un naturel confiant à tout épreuve, il était assez hilarant de le voir dans cet état de stress!
— Je crois qu'on va pouvoir s'en passer, répliqua t-elle amusée.
— Hum…ok, souffla t-il, d'un léger sourire embarrassé.
La gêne passée. Il reprit une posture plus confiante, racla sa gorge et présenta sa main à la jeune femme en guise d'invitation silencieuse. La psychologue pinça ses lèvres d'envie mais pensa d'abord à fermer sa porte à clé avant d'attraper la main de l'expert en mensonge le guidant jusqu'à son véhicule.
— Et tu m'emmènes où ? questionna t-elle curieuse.
— Surprise !
Il fit un clin d'oeil à la jeune femme et, d'un sourire charmeur, la poussa à entrer dans son véhicule. Une fois installée, Gillian le regarda, songeuse, faire le tour du moyen de transport pour prendre place au côté conducteur. Gardant son sourire énigmatique, il enclencha le contact de son hybride et s'engagea sur la route. Après quelques minutes d'errance, ils s'arrêtèrent au bord d'un trottoir où passants du soir allaient et venaient sans but précis dans la capital nocturne. Cal prit garde à la circulation pour sortir rapidement de sa voiture. Il passa du côté trottoir et ouvrit la portière de sa compagne. Médusée, par le comportement gentleman de l'homme, la psychologue arbora un sourire figé sur son radieux visage. Bras de dessus bras dessous. Le couple traversa la rue pour se retrouver face à la devanture boisée d'un restaurant français. Plus qu'interloquée par ce choix, la jeune femme lança un regard des plus perplexe à l'expert en mensonge ouvrant, pour toute réponse, la porte de l'établissement en question. Une fois à l'intérieur, Gillian observa chaque détail du lieu d'un regard pétillant. Ce dernier, d'apparence chic, conservait quelques touches de sobriété grâce au style épuré qu'offrait la décoration avec les chaises et tables en bois habillées de nappes blanchâtres.
— Bonjour madame, monsieur, vous avez réservé ? demanda un serveur accostant le couple.
— Deux personnes au nom de Lightman, stipula Cal. Pendant la vérification de la réservation, Gillian continua de balader son regard interrogatif en songeant qu'il était étrange de la part de son compagnon d'avoir choisi cet endroit en particulier. Lui qui préférait la simplicité au possible...
— En effet, je vous en pris entrer Mr et Mme Lightman, déclara le serveur alors qu'il indiqua au couple d'entrer dans le coeur du restaurant. Les deux experts en mensonge ne relevèrent pas les derniers mots et suivirent les pas du serveur les guidant à une petite table accolée à une vitrine donnant sur l'extérieur. D'une droiture extrême, le serveur tira une chaise afin que Gillian puisse s'assoir et la rapprocher de la table en toute civilité. Ceci fait, il s'éclipsa un court instant et revint avec deux menus qu'il donna tour à tour à ses clients.
— Je vous laisse choisir !
— Yep ! confirma Cal avec un grand naturel.
Le serveur, déstabilisé, pivota sur lui-même et, d'un mouvement de sourcil, fit un pas en avant en pensant qu'il s'agirait certainement l'une de ses plus longue soirée de service qu'il effectuerait dans sa carrière. Suite à cet intermède, Gillian gloussa et ouvrit son menu en déclarant amusée:—Je croyais que tu détestais ce genre de restaurant ?
— Mmh c'est vrai mais… je me suis dit qu'un hamburger - frite pourrait tâcher ta jolie robe. Donc je me suis vite ravisé en t'emmenant ici ! Une fois encore, mon sens ardu de l'imprévisibilité nous a sauvé d'un probable désastre !
— T'as réservé Cal ! signala t-elle rieuse, en observant l'homme esquisser un fin sourire.
Peu de temps après, le serveur revint à la charge pour demander à ses deux clients si leurs choix avaient été prit. Gillian, se délectant d'avance, n'eu aucun mal à donner son menu, au contraire de Cal arguant une grimace d'appréhension à la lecture de chaque composition de plat.
— Mmh et c'est quoi… Le biscuit moelleux d'écrevisses en croute de pain ? questionna Lightman désabusé.
— Ce plat est composé de petits légumes avec un poêlée de queues d'écrevisses minute, bouillon façon bisque en émulsion et chips de pommes de terre, expliqua solennellement le serveur de sa pose militaire.
Cal entrouvrit sa bouche, leva ses sourcils, plissa ses yeux de suspicion puis regarda, d'un va et vient, le serveur impassible ainsi que la carte qu'il tenait entre ses mains. Il laissa quelques secondes s'écouler lorsqu'il lâcha avec une légère grimace sur son visage:—Et sinon vous avez quelque chose qui se mange dans notre langue ?
À cette remarque, le serveur ouvrit sa bouche de surprise alors que Gillian s'empêcha tant qu'elle pu de ne pas éclater de rire. Toujours hébété, l'expert en mensonge fixa la non-compréhension de leur interlocuteur.
—Donnez-moi la même chose que la dame…, réclama t-il blasé avec un geste lasse de sa main.
— Bien monsieur, attesta l'homme en récupérant les menus.—Désirez vous un vin pour accompagner vos plats ?
— Au point où en est !
— Lequel désirez-vous ?
— N'importe, je vous fais confiance… Paul ! lu Cal sur le badge doré du revers de la veste du serveur. D'une inclinaison de sa tête, ce dernier quitta la table du couple et disparu en direction des cuisines pour clamer les choix énoncés. Enfin seul, Gillian essaya de tempérer ses gloussements répétés en regardant l'expert en mensonge émettre de grand yeux rond suite à la situation qu'ils venaient de vivre. Durant le laps de temps, qu'accordait la préparation de leurs plats, les deux experts en mensonge en profitèrent pour discuter et partager des souvenirs communs ou personnels.
— Et finalement c'était bien lui le voleur !
— Tout ça à cause de son eau de toilette ?! s'exclama Gillian éberluée.
— Venant de France !
La jeune femme ria de l'anecdote. Leur serveur réapparut et déposa, succinctement devant leur personne, les plats commandés. Gillian eu un large sourire par l'émerveillement de la présentation élaborée de son assiette. Au contraire de Cal qui regarda le sien de manière plus suspicieuse. Paul continua son service et sortit une bouteille de vin qu'il déboucha en suivant scrupuleusement chaque étape. De ses gestes précis, il termina par la mise en décantation de l'alcool. Une méthode exigeante minutie et dextérité pour laisser tous les dépôt de l'alcool au fond de la carafe. Il versa ensuite un peu du contenu dans le verre de Lightman et reprit sa pose militaire comme attendant quelque chose. Cal, un peu décontenancé, fixa le serveur d'un haussement de sourcil. Lors de cet échange silencieux, Gillian regarda les deux hommes interrogatifs et souffla rieuse à son compagnon:—Um…Cal, il faut que goutes le vin…
Interpellé, le concerné regarda Paul puis son verre. C'est à ce moment qu'il comprit que s'il n'en goutait pas son liquide celui-ci ne partirait jamais. D'un rictus en coin, il attrapa son verre, bu une gorgée de son alcool rougeâtre, le reposa sur la table, croisa ses mains sur son ventre puis observa le serveur qui n'avait toujours pas bougé d'un pouce. Dans l'incompréhension total, Cal lança un regard désespéré à Gillian gloussante de sa détresse.
— Dis lui comment tu le trouves…
— Oh ! Euh… il est bon ! affirma t-il, avec un mouvement répété de sa tête. — Mais à mon humble avis mon petit Paul, vu sa date de péremption vous auriez dû la jeter ! plaisanta t-il d'une petite moue de sa bouche en serrant ses dents.
Ne relevant pas l'humour, le serveur resta totalement de marbre face à cette blague pour le moins sans saveur. La psychologue, spectatrice de cette scène hors du commun, posa sa serviette contre sa bouche afin d'éviter d'éclater de rire et de vexer le pauvre restaurateur. Elle reprit tout de même son sérieux, au moment où il dévia son attention sur sa personne, pour déclarer:—C'est parfait!
Le dénommé Paul, satisfait de cette réponse, inclina à nouveau sa tête et leur souhaita:—Madame, Monsieur, bon appétit.
— On va essayer, souffla l'expert en mensonge.
Désespérée par son comportement, Foster leva ses yeux au ciel de désolation alors que leur serveur les abandonna sans un mot.
— Sérieusement ! s'exclama Cal désabusé, avec ses bras écartés de chaque côtés de son corps.
— Mmh ça m'a l'air délicieux, s'exalta Gillian.
— Mouais…
— Aller Cal ! Fais un effort, goûtes au moins !
Pas vraiment convaincu, Lightman découpa, à l'aide de sa fourchette, un bout de sa nourriture pour la porter à sa bouche. La jeune femme l'imita en regardant amusé son visage passer par différentes émotions.
— Alors ? lui demanda t-elle malicieuse.
— C'est…surprenant…
— Ce qui signifie en langage Lightmanien ?
— Que c'est plutôt bon.
— Ha ! Je savais que tu aimerais !
— Je n'ai pas dit que j'aimais, j'ai dit que c'était plutôt bon, nuance !
— Tu joues sur les mots !
— Pas du tout !
— Aller avoue le Cal. Tu aimes, je le vois sur ton visage, argua t-elle amusée.
— Ah oui ? fit-il avec un sourire énigmatique.
— Yep !
L'expert en mensonge, attiré par l'expression radieuse de la jeune femme, n'eut qu'une envie : celle de l'embrasser. Au moment où il voulu s'approcher de son visage, pour un tendre baiser, un autre serveur l'interrompit dans son action pour leur servir de l'eau dans leur verre vide. Coupé dans son élan, Cal, embarrassé, retomba dans sa chaise sous les yeux incompris de la psychologue. L'importun partit. Il décida, par peur de se ridiculiser, de ne pas renouveler l'expérience et de boire une gorgée d'eau pour faire passer son trouble. Le reste de leur repas se rythma entre anecdotes passés, dégustation de plat, rires et regards tendre échangés…
Au dessert, les deux adultes dégustèrent avec délectation leurs dômes aux fruit rouge proposés par un conseil spécialisé.
— Tu vois que tu aimes ! déclara Gillian en gobant une autre bouchée de sa sucrerie.
— J'ai toujours craqué sur les desserts !
— Que sur les desserts ?
Par son ton espiègle, Cal discerna un fort sous-entendu dans le phrasé de la jeune femme au sourire délicieusement mutin. Il pinça sa lèvre inférieure, approcha son visage du sien et glissa son regard envieux de ses lèvres à ses yeux.
— Non pas que sur les desserts…, murmura t-il avec un sourire carnassier.
Leurs regards se croisèrent. Cal ne pu attendre plus longtemps pour capturer sa bouche. Ils profitèrent de ce doux échange, comme si plus rien au monde n'existait, sans remarquer la soudaine présence de leur serveur attitré.
Un léger raclement de Paul sépara le couple d'un air assez embarrassé.
— Je vois que le dessert vous a plu, allégua Paul souriant, en récupérant les assiettes vides de ses clients.
— Très ! approuva Cal, en passant sa main sur sa bouche.
— Je vous apporte la note ?
— S'il le faut, répliqua t-il, en voyant le visage du serveur rire intérieurement de leur gêne. Ce dernier s'éloigna en direction des cuisines. Cal gratta avec gêne son cou de son index alors Gillian, dans le même malaise, fixa rieuse un point invisible sur leur table. Lightman la rassura rapidement en attrapant sa main pour la caresser de son pouce.
Un instant plus tard, le serveur revint avec l'addition que Cal paya à l'aide de sa carte de crédit. Le dîner terminé, il aida la jeune femme à mettre son manteau puis entrecroisa sa main avec la sienne pour l'entrainer à l'extérieur du restaurant. Souhaitant encore profiter de cette soirée, il lui avait ensuite proposé de se promener un petit moment dans la capital. Une idée qu'elle avait joyeusement acceptée. Avec son bras enveloppé au sien, c'est ainsi qu'ils avaient vagabondé, sans s'apercevoir des minutes défilés dans les rues nocturne de la ville.
— Je suis désolée mais pour moi, appeler ça un poulet royal sur un lit de verdure pour ensuite voir une salade avec un morceau de poulet en plein milieu… c'est n'importe quoi ! proclama Cal blasé, d'un geste lasse de sa main.
— Rhoo mais quel rabat-joie…, souffla Gillian moqueuse.
— Non mais c'est vrai ! Et puis c'est quoi cette voix de baryton qu'il prenait ?! Madame, monsieur, voici un canard à l'émincer de gingembre venant tout droit des contrées lointaines de notre frigo ! débita t-il en imitant la voix du serveur.
— Arrêtes Cal ! Tu dis n'importe quoi ! ria t-elle.
— Dis pas le contraire ! Tout ça c'est du réchauffé !
— Évidemment toi, dès que tu sors de tes toast aux haricots, il n'y a plus personne !
— Mais au moins avec ça, t'es pas déçu ! contra t-il.
— C'est une cuisine sophistiquée Cal. Donc c'est normal que…, pendant que la psychologue essayait de faire comprendre à son ami le sens de la cuisine gastronomique, celui-ci venait de décroché de la conversation pour perdre, un peu plus loin, son attention. — Cal ? fit Gillian interrogative alors qu'il s'était immobilisé, sans dire un mot, comme un soldat d'une quelconque garde royal. Face à son curieux stoïcisme, elle suivit son regard, sans encore comprendre ce qui pouvait tant le captiver. Elle s'apprêta à lui poser la question mais l'expert en mensonge la devança lorsqu'il lui intima avec son index de rester sur place:
— Attend moi ici une seconde !
— Mais…, elle ne pu dire quoique ce soit d'autre qu'il s'était rapidement détaché de sa personne pour accourir devant un grand portail noir sur lequel était accroché une petite pancarte avec inscrit en rouge: Propriété privée.
Cal commença à grimper celui-ci, sous les yeux effarés de Gillian, à la seule force de ses bras.
— Cal ! Mais qu'est-ce que fais ?! s'exclama t-elle paniquée. Concentré dans sa mission, l'homme enjamba sans problème la barrière et sauta de l'autre côté du sol gravillonné de la propriété. — Cal ! Reviens ! C'est interdit ! lui rappela t-elle alors qu'il disparut dans la pénombre. Abandonnée par son compagnon, la psychologue croisa ses bras contre son corps avec pour objectif de s'efforcer à vaincre cette fraicheur obscure et de se rassurer de ce lieu déserté de toute vie citadine. Son pouls augmenta à chaque secondes. Elle ne cessa de jeter des regards inquiets en direction de la palissade ferrée. Qu'est-ce qu'il traficotait encore ? songea t-elle anxieuse de ne pas voir son ami revenir. Elle voulu le rappeler mais c'est avec soulagement qu'elle le vit soudainement réapparaitre avec un grand sourire.
— Petit voyou ! Tu vas voir si je t'attrape ! s'écria un vieillard de sa maison alors que Cal escalada à toute vitesse le portail pour sauter à pied joint du côté rue.
— Cal ! Mais qu'est-ce que…?!
Sans donner une seule explication. L'expert en mensonge attrapa la main de la jeune femme et l'entraîna dans une folle course afin d'échapper au propriétaire de la demeure protégée. Bien évidemment, ce dernier, avec son grand âge, n'eu même pas le temps de descendre au porche de sa maison que le couple s'était déjà volatilisé à une large distance. Tous les deux épuisés. Ils s'étaient arrêtés devant une maison résidentielle pour reprendre leurs souffles saccadés.
— Cal…je peux savoir…ce qui t'a prit ? l'interrogea la psychologue essoufflée. Tout aussi fatigué, Lightman resta d'abord muet, fit disparaitre sa main sous sa veste puis lui dévoila, tel un magicien, sous yeux ébahis une magnifique rose rouge. Une fleur romanesque qui, malgré l'effort physique, n'avait pas perdu de sa superbe. Estomaquée, Gillian cligna plusieurs fois ses yeux pour essayer d'assimiler ce que son ami venait de lui faire endurer.
— T'as sauté de ce portail… pour voler une rose ?!
— J'avais oublié… de t'acheter des fleurs…Et quand… on est passé devant j'ai… toute suite pensé…qu'elle serait pour toi, expliqua t-il à bout de souffle.
— T'es complément malade ! ria t-elle.
— J'crois aussi ! approuva t-il en l'accompagnant dans son hilarité.
L'épuisement dissipé, Cal donna enfin son présent, lui ayant valu tous les risques, à cette femme qu'il aimait éperdument. La rose entre ses mains. Foster en huma son parfum d'un sourire en coin presque mutin. Cet homme était un mélange entre folie, mystère et surprise. Il ne ressemblait à aucun autre avec lequel elle avait pu sortir. Sa singularité était son atout majeur pour faire battre son coeur. Il lui proposait un autre regard sur le monde. C'était ce qu'elle aimait chez lui et en même temps ce qui lui faisait aussi peur, le fait de ne pas avoir de limite… En lui et en la vie. Toutes les conventions pouvaient être balayés en une fraction de seconde.
— J'te raccompagne ? proposa le voleur de rose, de sa main tendue.
— Ta voiture est à l'opposée, signala t-elle rieuse.
— Ce qui nous laisse plus de temps à passer ensemble ! répliqua t-il, en arguant un sourire charmeur.
Cet homme était incroyable ! Il pouvait, en un court instant, la faire passer par différents états d'âmes: de l'envie de meurtre à celle de l'embrasser à en perdre haleine. Toujours dans l'extrême. D'un soupir rieur, elle prit la main de son partenaire qui arbora un large sourire à ce choix. Il passa un bras autour de sa taille et la mena sur le chemin de sa voiture.
Un peu plus tard, Cal, après avoir retrouvé son véhicule, raccompagna comme convenu Gillian jusqu'à son domicile. Les deux amoureux, riant de leur soirée passée, s'étaient retrouvées, face à face, devant la maison de la jeune femme. Le temps était venu de se quitter. Ils s'embrassèrent passionnément afin de clore cette fabuleuse sortie avec une note de fin pour le moins mouvementée. Foster sentit son esprit s'imprégné d'une grande plénitude. L'instant semblait juste irréel ou simplement magique. Elle se détacha légèrement de son compagnon puis posa son front contre le sien.
— J'ai passé une merveilleuse soirée…, murmura t-elle souriante.
— Moi aussi…
— Même si cette course avec mes talons m'a failli me coûter une entorse.
— Et moi un tour de rein ! Je crois qu'on devient trop vieux pour jouer les adolescents inconscients !
Les deux amis éclatèrent de rire. La jeune femme reprit un air plus sérieux. Elle posa une main tendre contre sa joue, profita de cet instant de silence pour contempler rêveuse son visage heureux lorsqu'une brise glacial lui rappela l'endroit où ils se trouvaient.
— Mmh… ça te dirais de rentrer un instant pour prendre un dernier verre ? proposa t-elle, en pinçant sa lèvre inférieur de ses dents. La question était posée. Cal pencha sa tête sur le côté et mima une expression pensive. Son coeur lui criait de rentrer mais sa raison le ramenait à la réalité. Celle-ci lui rappelant que s'il traversait cette porte, il n'était pas sûr de pouvoir contrôler les prochains événements. D'une petite moue de sa bouche, il caressa, du dos de sa main, son fin visage et lâcha résigné:—Je pense que… je devrais partir.
Déçut de cette réponse, Gillian répliqua rapidement:—Juste un verre Cal ! Ou un thé si tu préfères !
Le concerné ria de cet argument. Il ferma intensément ses yeux en signe de lourde réflexion et pesa intérieurement le pour et le contre.
— Je n'ai pas envie de te quitter maintenant, rajouta t-elle afin d'essayer de le faire changer d'avis.
— Moi non plus mais…
— Juste un verre, Cal ! Allez s'il te plait…, quémanda t-elle avec une mine de chien battu en l'embrassant une seconde fois.
— Ok…, soupira t-il. — Mais juste un thé ! Et celui que je t'ai acheté pas celui du commerce !
Presque surexcitée, par ce revirement de situation, Gillian entraina rapidement son compagnon à l'intérieur de son domicile. Elle le débarrassa de sa veste, lui indiqua de se rendre dans son salon et de faire comme chez lui, le temps de la préparation de leurs boissons chaudes. Ses deux mains dans les poches. L'invité arpenta la pièce pour voir si des changements s'étaient opérés depuis sa dernière visite. Le thé terminé, Gillian versa du liquide chaud dans deux tasses qu'elle transporta jusqu'à son salon. En arrivant, elle découvrit Cal, devant sa cheminé allumée, avec un cadre photo, entre ses mains qu'il fixa avec attendrissement.
— C'était une belle journée, déclara t-elle en se rapprochant de lui pour lui tendre sa tasse. L'homme comprit qu'elle faisait référence au cliché et reposa avec précaution le cadre photo où ils étaient tous les deux enlacés pour l'échanger, souriant, contre le récipient offert.
— L'un de mes meilleures Thanksgiving, affirma t-il.
— À moi aussi…
Ils s'échangèrent un regard complice quand Cal allégua:—J'espère que tu ne m'en veux pas d'avoir allumé ta cheminé! J'ai pensé que ça serait plus confortable.
— Non pas du tout ! C'est une bonne idée, approuva t-elle souriante.
Lightman, lassé de cette position, regarda autour de lui, s'approcha du canapé et récupéra deux oreillers ainsi qu'un plaide qu'il entreposa à terre près du feu de cheminé. De manière implicite, il indiqua à la psychologue de venir le rejoindre à s'installer sur le sol. Les deux experts en mensonge, confortablement enlacés, profitèrent pleinement de la chaleur du feu et de leur boisson pour discuter longuement de leur relation.
— Je suis contente de savoir qu'Em' soit heureuse pour nous et qu'elle était présente à la dernière séance, souffla Gillian, sa tête reposant contre son épaule.
— Moi aussi…, attesta t-il, en lui offrant un baiser dans ses cheveux.
— Cal ?
— Mmh ?
— Je me demandais… La dernière fois, Wild nous a dit que tu avais avoué tes sentiments envers moi à Emily, c'est vrai?
— Ouais…
— Depuis… combien de temps tu éprouves ces sentiments ?
— Assez pour en faire des insomnies.
​Un sourire enjôleur apparut sur ses lèvres. La jeune femme lui rendit lorsqu'un nouveau silence s'empara de l'ambiance intimiste. Fixant le feu crépiter, une nouvelle question vint tourmenter son esprit. — Tu crois que ça marchera ?
Dans l'attente de sa réponse, elle tourna son regard inquiet sur l'expert en mensonge qui, la serrant un peu plus contre lui, répondit:—Je ne crois que ce que je vois et… ce que je vois là prouve qu'il y n'y a aucune raison pour que cela ne fonctionne pas.
Leurs regards s'ancrèrent à nouveau. Gillian approcha lentement ses lèvres des siennes, les frôla comme une caresse et les captura avec une grande tendresse. L'homme ne resta pas inactif en approfondissant même l'échange. Le baiser s'éternisa. Il devint de plus en plus intensif. Enivrés par la situation, ils ne savaient plus réellement ce qu'ils faisaient ni où ils se trouvaient. Leurs langues et leurs souffles se mêlèrent à chaque secondes. Mais au moment où Cal entendit la jeune femme gémir, contre sa bouche, il reprit brusquement conscience avec la réalité en stoppant net tout mouvement. Inquiète par son inactivité, la psychologue recula légèrement son visage pour l'observer fermer ses yeux et lâcher un soupir.
— Cal ?
— Je pense qu'on devrait s'arrêter là, je devrais rentrer, souffla t-il en posant une main affectueuse contre sa joue suivit d'un petit sourire en coin désolé.—Si on continu comme ça on va…, il ne pu dire un mot de plus qu'elle s'était empressée de l'embrasser.
— Reste, susurra t-elle.
Cal hésita. Il savait ce qu'elle désirait mais étaient-ils vraiment prêt à franchir ce cap. Les deux adultes se jaugèrent du regard. Celui de l'expert en mensonge divagua sur les fin traits de son amie qui mêlèrent entre envie et attente.
— T'es sûr ? l'interrogea t-il, à la question qu'elle se posait intérieurement.
Sans prononcer un seul mot. Gillian passa ses deux bras autour de son cou comme pour l'enchainer et l'empêcher de toute fuite. Une idée qui serait pour Cal la bien dernière de ses pensées. D'une grande sensualité, elle scella sa bouche avec la sienne et l'embrassa aussi passionnément qu'elle l'avait toujours désiré. Prenant ce baiser comme une réponse positive, Cal arbora une expression des plus sérieuse. Il posa ses deux mains sur ses hanches et rapprocha son corps du sien pour un meilleur échange. Elle sourit contre ses lèvres lorsqu'à bout de souffle elle prit un léger recul. Ne coupant pas leur contact visuel, elle descendit lentement ses mains le long de son cou pour les passer sur son torse et déboutonner, un par un et de manière sensuelle, chaque bouton de sa chemise. L'homme, captivé par ses gestes, fixa de ses yeux émerveillés la jeune femme pincer ses lèvres d'envie en découvrant, au fur et à mesure, un peu plus de lui. Elle arriva au bout de sa tâche puis écarta légèrement le bout de tissu pour laisser apparaître une longue et fine cicatrice tatouant son torse masculin. Interrogative, elle croisa son regard impassible et discerna une note de douleur sur son visage au premier abord indicible. Le souvenir de cette blessure eut pour effet de raidir l'expert en mensonge, contractant ses tempes, à la vue de l'expression attristée de sa compagne. L'enfance avait parfois ses tourments. Elle voulut le rassurer. De ses doigts fins, elle effleura la marque gravée à même sa peau. Cal ferma même ses yeux de plaisir au moment où elle remplaça ses mains par sa bouche pour l'embrasser jusqu'à son cou. Il profita encore quelques secondes de ses baisers lorsqu'il reprit ses esprits en renversant la jeune femme sur le sol pour la recouvrir de son propre corps. En appui sur ses avant bras, il caressa tendrement ses cheveux en l'observant perdu dans ses pensées chamboulées. Elle le vit faire et, d'une main contre son visage, elle lui souffla :
— Moi aussi…
Avec elle, il n'avait pas besoin de parler, ni de tricher sur ce qu'il était. Elle savait déjà tout de lui ou presque. Ses mots étaient le miroir de ses expressions qu'elle seule pouvait déchiffrer avec justesse. Se penchant en avant, il frôla son nez avec le sien, inclina sa tête puis l'embrassa avec toute la passion qu'il souhaita faire partager. Plus rien n'avait d'importance. La ligne était brisée, les peurs envolés, les mensonges et les vérités dévoilés… Ils ne restaient plus qu'eux. Leurs caresses se multiplièrent, leurs souffles s'intensifièrent... Tous leurs gestes décuplèrent la moindre de leurs sensations. Désirant toujours plus de l'autre, Gillian enleva la chemise de Cal alors que celui-ci, pour faciliter sa tâche, se redressa en se débarrassant rapidement du dit vêtement. L'homme à moitié-dénudé, la psychologue ne put s'empêcher d'émettre un regard affligé sur l'étendu de ses blessures. D'un geste lent, elle posa une main sur une qui n'avait pas encore été effacée par le temps. Il en apprécia grandement le contact, bien que la contracture de ses tempes en trahissait sa honte et sa culpabilité de ce temps passé. Inclinant à nouveau sa tête, au dessus de son visage, il plongea son regard dans le sien jusqu'à la dilatation réciproque de leurs pupilles. Désormais, aucun retour en arrière n'était possible. La limite venait d'être définitivement dépassée. Pour le meilleur et l'avenir.
— Ça va au-de là de ça…, signifia t-il avec sérieux.
Pour toute réponse, Gillian passa ses mains dans son dos et le força d'une seule pression à se rapprocher de son corps impatient. Ils s'embrassèrent à nouveau. Elle continua d'effectuer ses douces caresses. Une chose qu'il aima tout particulièrement. Cal, désirant lui aussi sentir sa peau fine sous ses mains tentatrices, décida de passer l'une d'entre elles sur une de ses jambes jusqu'à la remonter lentement sur sa cuisse. Elle lâcha un soupir de contentement alors qu'il continua en profondeur son idée de la rendre folle.
Au fur et à mesure, les deux experts en mensonge se dévêtir mutuellement pour se retrouver dans leur plus simple appareil. Ils se sourirent à ce fait en songeant que si une personne leur avait dit quelques semaines plus tôt qu'ils se seraient retrouvées dans ce genre de situation, ils auraient crié au mensonge. La gêne depuis longtemps dépassée, les deux amants déglutirent en sachant qu'ils étaient au point de non retour. Yeux dans les yeux. Chacun ressentit le battement de coeur de l'autre. Ils étaient immobiles et semblaient vouloir faire durer ce moment le plus longtemps possible. L'étendre dans le temps et dans leur esprit. Gillian approcha ses lèvres de celles de l'expert en langage corporel. Elle lui offrit un tendre baiser comme pour lui accorder cette permission tant attendue depuis leur premier vêtement ôté.

À partir de là, Cal, toujours sa bouche contre la sienne, l'emplie d'un seul coup de rein. Ils gémirent de plaisir puis, les yeux fermés, ils cherchèrent à s'habituer à l'autre. Lightman ouvrit à nouveau ses yeux pour contempler avec attention le visage de la jeune femme passer par différentes émotions. Il n'avait encore jamais vu ça. Une première fois semblant de loin être la meilleure pour lui et pour elle. Une fois accommodé, il débuta un lent va et vient faisant par moment échapper des gémissement de plaisir incontrôlés de la part de la psychologue enjouée. Une indication primordiale pour Cal lui confirmant la bonne direction à suivre pour la conduire au chemin d'un plaisir ultime. Il devait lui prouver et lui montrer à quel point il tenait à elle. C'était son but. Il utilisait ce langage pour lui dire ce qu'elle représentait et l'importance qu'elle était dans sa vie. Tout ce que ses mots ne pouvaient pas retranscrire. Il continua ses mouvements lancinants alors que son amante, ne restant pas inactif, l'accompagna sur le même rythme jusqu'à subitement augmenter celui-ci. S'embrassant, se touchant, se chuchotant des mots doux… Un tout combiné les menant à augmenter leur plaisir partagé. À un moment précis, Cal décida de ralentir la cadence pour profiter de ce laps de temps à regarder les divers effets de cet échange sur le visage de la psychologue prisonnière. Heureux de n'y voir que du plaisir. Il l'embrassa à pleine bouche et augmenta encore plus le rythme de ses pénétrations. Atteignant parfois le bord de l'extase, il joua avec la frustration de la jeune femme, pour faire durer leur plaisir, en empreignant différentes cadences entre saccadé et lenteur incommensurable. Cela fonctionna plutôt bien puisqu'elle le réprimanda par plusieurs soupirs lésés.
— Cal, soupira t-elle, en le sentant continuer son petit jeu par un mordillement perpétuelle dans son cou.
— Mmh…
— S'il te plait, souffla t-elle de manière implicite.
— Quoi ? fit-il, d'un va et vient toujours aussi monotone.
— Tu sais très bien…
— Mmh, on a tout le temps pour ça…, murmura t-il, en l'embrassant sous sa mâchoire. Elle ne pouvait pas l'arrêter et n'en n'avait pas la motivation nécéssaire. Elle capitula finalement en le laissant faire pendant encore quelques minutes. Lorsque, n'en pouvant plus, elle prit son visage entre ses mains et lui déclara:—Chéri s'il te plait.
Cal leva un sourcil et répéta amusé:—Chéri ?
— Pourquoi tu aurais le droit et pas moi ?
— Oh que si ! répliqua t-il, en se mouvant pour changer de position. Il plaça ses jambes de sorte à trouver un meilleur appui et exécuta un rythme plus rapide. Le tout accompagné par un léger rire de la jeune femme qui fut très vite remplacé par des gémissements endiablés. Il persévéra dans cette lancée encore et encore… jusqu'à la voir fermer ses yeux en réussissant une prouesse que peu de ses partenaires avaient su faire ; crier son nom dans toute sa maison. Le coeur de la jeune femme manqua un battement à ce fait. Tout lui avait parut si irréelle en une seule seconde. Lui et elle, ici… Tout était parfait. Il était juste…parfait !

Fière de lui, Cal l'avait embrassé aussi fougueusement que possible. Il s'écroula sur elle et lui offrit plusieurs baisers dans son cou à sa merci. Il n'avait jamais ressenti ça avec aucune autre femme. C'était la première fois que cet acte était devenu pour lui aussi intense. Peut-être était-ce leurs facultés à décrypter les émotions et à savoir les manipuler à bonne escient qui rendait la chose plus… sportive ! Il est vrai que connaitre les gouts d'une personne pour une première fois était assez rarissime mais pour eux c'était une question de jeu. Savoir combiner chaque émotions pour trouver la meilleur position. Ils étaient bon à ça et ils le savaient. Et lorsqu'on était deux à savoir deviner les envies de l'autre rien qu'avec un regard ça donnait ça…
— Whaa…, souffla t-elle, d'une main dans les cheveux courts de l'expert en mensonge. Ce dernier émit un léger rire et murmura au creux de son oreille:—Il le valait bien ce thé…

Elle ria en le serrant aussi fort qu'elle put dans ses bras. Quelques secondes plus tard, leur souffle encore saccadé, ils se détachèrent lentement l'un de l'autre pour essayer de reprendre, chacun de leur côté, leur esprit mit à rude épreuve. Après leurs tendres ébats, le couple décida de rester à terre avec les oreillers et les couvertures ainsi que le feu de cheminé leur offrant une dose de chaleur des plus confortable et naturelle qui soit. Gillian était bercée par le crépitement du feu et la respiration régulière de l'homme allongé derrière elle. Elle éprouva une soudaine fatigue apaisante l'envahir. Les flammes dansantes sous ses yeux. Elle se sentait devenir légère sous les douces caresses procurées, du bout de des doigts, par son compagnon tout au long de son bras.
— On a perdu trop de temps…, souffla t-elle pensive. Attentif par ces dires, Cal, continua ses caresses, se mit en appui sur un bras et soutint sa tête d'une main pour observer le visage soucieux de la jeune femme.
— Si j'avais fait un pas vers toi plus tôt, on aurait pu profiter de ces moments d'être ensemble encore plus…
— Ne pense pas à ça Gillian, insuffla t-il, d'un baiser sur son épaule.
— C'est la vérité Cal, si je n'avais pas eu peur…de traverser la ligne, on aurait pu…
— Le passé c'est le passé, on ne peut rien y changer. Ce qui compte c'est ce que nous vivons maintenant…
Gillian sembla être rassurée par ces mots, lorsqu'un surprenant gloussement sortit de sa bouche.
— Pourquoi tu ris ? l'interrogea t-il amusé.
— J'ai l'impression d'entendre Wild, plaisanta t-elle gentiment.
— Moui c'est vrai, approuva t-il en l'accompagnant dans son rire. Changeant de position, la psychologue se retourna dans ses bras pour lui faire face. Le bruit du feu combla leur manque de conversation. Les deux experts en mensonge s'observèrent avec une mine réjouit. Dans ce silence, ils en profitèrent pour se remémorer ce qui venait de vivre et du chemin qu'il avait parcouru pour en arriver là. Cal ne s'était jamais senti aussi détendu qu'à cet instant. Durant son observation, il remarqua une mèche de cheveux barrant les magnifiques yeux bleus de son amie. Frustré, il la déplaça d'un seul geste pour photographier mentalement chaque sensation et émotion que lui suscitait ce tableau. Gillian l'imita et murmura d'un fin sourire:—Je t'aime.

Trois mots. Juste trois simple mots qui avaient le pouvoir de le déstabiliser. Lui. L'expert en mensonge qui pouvait faire craquer deux fois plus costaud que lui. Lui. L'homme qui avait plus de mal à dévoiler ses propres émotions chez lui que chez les autres. Lui… qui était encore trop soucieux pour lui répondre que par un simple baiser. Les allongeant tous les deux sur le sol, il l'enveloppa d'un bras protecteur alors qu'elle reposa sa tête sur son torse. La fatigue la happa de nouveau. Elle ferma lentement ses yeux et plongea, sans rendre compte, dans un profond sommeil. Atteint d'insomnie, Cal ne trouva pas l'épuisement nécessaire pour s'endormir. Seul avec lui-même. Il en profita pour contempler, une bonne partie de la nuit, la jeune femme dormir dans ses bras. Jamais il n'aurait pu croire que briser cette ligne aurait pu lui donner tant de bonheur. Toutes ces épreuves passées, ces non-dits dévoilés, ces cicatrices ancrées… Tout ça. En valait finalement la peine. Ils en valaient la peine… songea t-il avec un sourire.

Les heures défilèrent lorsque le soleil se leva pour entamer le même rituel matinal de chaque habitants de la capital. Touchée par un de ces rayons, Gillian s'éveilla à son propre rythme. Pour s'habituer à la luminosité, elle commença par ouvrir un premier oeil, qu'elle referma tout aussitôt en trouvant la lumière encore trop agressive à son goût. Ses yeux clos. Elle émergea tout doucement de son sommeille en essayant de se souvenir de sa précédente nuit. Des moments remontèrent lentement dans sa mémoire alors qu'un large sourire accompagna ses doux souvenirs. Les yeux toujours fermés, elle se retourna sur le côté et tenta de trouver de manière hasardeuse l'objet de tous ses fantasmes.
Étrange ? À moins que son compagnon se soit transformé en oreiller pendant la nuit ce fut la seule chose qu'elle put sentir sous la paume de sa main. Dans l'incompréhension totale, elle ouvrit subitement ses yeux pour découvrir une place vide à ses côtés. Perplexe, elle se redressa d'un seul coup, lança un regard circulaire dans la pièce et n'aperçut aucune trace de sa personne. Il n'avait tout de même pas quitté sa maison au petit matin sans rien lui dire ? Et si… Inquiète, son coeur battit à vive allure à cette idée. Cherchant quelque chose pour se vêtir, elle découvrit, sur un fauteuil, une chemise blanche nonchalamment délaissée. S'habillant rapidement du vêtement, elle songea avec un gain d'espoir qu'il ne serait surement jamais parti avec une simple veste de costume. Elle décida d'inspecter les alentours et marcha, pieds nus, d'un pas silencieux à travers son domicile. Tous ses sens en éveilles. Rien attira son attention jusqu'au détour d'un couloir où elle entendit de vagues bruits s'échapper de sa cuisine. Interrogative, elle se dirigea vers la pièce en question… Et que ne fut pas sa surprise de voir le plus grand détection de mensonge cuisiner des pan-cakes pour le petit déjeuné.

— On en apprend tous les jours avec toi ! s'amusa t-elle, appuyée contre la chambranle de la porte. Alerté, Cal stoppa toute activité. Il leva sa tête et rencontra, heureux, sa petite-amie s'approcher pour passer ses deux bras autours de son cou.
— Je voulais te faire une surprise mais… à ce que je vois l'odeur de mes irrésistibles pan-cakes t'ont réveillé avant moi, allégua t-il souriant, ses deux mains sur sa taille fine.
— Modestie quand tu nous tiens…, plaisanta t-elle alors qu'il ria de sa remarque en la berçant légèrement dans ses bras.—Hier c'était…fantastique, souffla t-elle en pinçant sa lèvre inférieure de ses dents.
— Je sais ! attesta t-il comme si cela ne pouvait pas être autre chose.
— Cal…
— J'rigole, répliqua t-il amusé. — C'est vrai que ça l'était…, approuva t-il en l'embrassant.—Et avec la tenue que tu portes, je crois que je ne vais pas résister bien longtemps avant de renouveler l'expérience…
Gillian fixa suspicieusement l'expert en mensonge. Elle capta l'étrange lueur malicieuse dans son regard et se détacha rapidement de son corps.
— Je crois qu'on va éviter !
— Pourquoi ?! s'offusqua t-il.
— Parce qu'on va bientôt partir au travail et que si… on faisait ce que tu as en tête, je crois qu'on arriverait en retard !
— Je ne vois pas ce que ça change !
— Pour toi rien, vu que tu arrives toujours en retard ! Mais moi si je le suis des personnes vont commencer à se poser des questions ! Surtout si on arrive en même temps…, argua t-elle, en prenant place autour de la table.
— Mouais... Il imita la jeune femme et se servit une tasse de thé. Cette dernière remarqua son air penaud et voulut s'expliquer sur ses paroles.
— Cal… Ce n'est pas que je souhaite que personne ne sache qu'on est ensemble. C'est juste que je veux qu'on prenne notre temps…
— Je sais, attesta t-il en posant une main rassurante sur la sienne. Plus apaisée, Gillian argua un large sourire puis regarda avec envie les pan-cakes fraîchement préparés.
— Ils sont encore plus délicieux lorsqu'on les mange ! indiqua t-il, en buvant une gorgée de sa boisson préférée.
— Je croyais que tu ne mangeais jamais le matin ?
— C'est le cas !
— Tu as fait ces dizaine de pan-cakes que pour moi ?!
— Mmh…yep ! Enfin sauf un que je dois mettre de côté !
— Pourquoi ?
— Je vais essayer de soudoyer l'agent de police qui me met des contraventions à chaque fois que je me gare devant chez toi !
— Quoi ? ria t-elle.
— Bah ouais ! À chaque fois que je viens, commença t-il avec des gestes évasifs de ses mains. — Ce type me met systématiquement une amande ! Même en ne restant qu'une minute !
— Et tu crois que les pan-cakes sont la solution ?
— Je sais qu'il est fan de pâtisserie ! Un jour j'ai vu ses pupilles se dilater alors que j'avais un beignet dans la main !
— Et pourquoi tu n'as pas testé ta théorie avec ce beignet ?
— Parce que… j'avais très envie de ce beignet !
La jeune femme éclata de rire. Elle attrapa une crêpe épaisse et la dévora sous les yeux rieurs de son compagnon. Une fois leur petit déjeuné terminé, le couple débarrassa la table dans la bonne humeur. Essuyant une assiette, à l'aide d'un chiffon, Cal tourna sa tête en direction de la psychologue, rangeant des produits dans le frigo, et déclara:
— Je dois rentrer chez moi. J'ai des affaires à prendre avant de venir au bureau.
— Ok !
— Par contre… bien que cette chemise te va mille fois mieux qu'à toi qu'à moi, je crains à contre coeur de devoir la reprendre avant d'être arrêté pour attentat à la pudeur…. et d'attraper une grippe !
— Mmh je suis sûre qu'on t'a arrêté pour moins que ça… Elle referma la porte du réfrigérateur puis pivota sur elle-même pour lui faire face.
— Yep ! Le jour où j'ai montré mes fesses à la reine d'Angleterre ! avoua t-il, en rangeant une assiette dans un placard en hauteur. Ce geste laissa tout le loisir à son amie de fixer le bas de ses reins avec envie.
— Elle ne sait pas la chance qu'elle a eu…, souffla t-elle, d'un pincement de sa lèvre inférieur.
— Dr Foster ! s'offusqua faussement l'expert en mensonge. Il se retourna vers la concernée affichant une expression des plus enjôleuses.
— Bah quoi, c'est vrai ! Un postérieur royal comme celui là, mérite d'être couronné !
— Ok là, ça suffit ! Rends moi ma chemise, ordonna t-il de sa main tendue. — Elle a une très mauvaise influence sur toi ! Il s'approcha de la jeune femme rieuse qui se recula à chacun de ses pas.
— Hum nop !
Il leva un sourcil.
— Comment ça non ?
— Je ne t'ai pas dit que je ne te la rendrai pas… je dis simplement que je le ferai moi-même…, riposta t-elle d'un fin sourire machiavélique. Elle entama une marche à reculons, et défit, un à un, chaque bouton de la chemise, sous les yeux hypnotisés de son compagnon ; ne loupant pas une miette de ce sublime spectacle. La tâche finie. Elle garda encore le vêtement et disparut de la pièce. Un instant après, sa main réapparut, à travers l'encadrement de la porte, avec le vêtement masculin. Ce dernier retomba, une seconde plus tard, sur le sol. Déglutissant à ce fait, Cal resta complètement pétrifié sur place. Il reprit contact avec la réalité pour proclamer:—Euuh… tu sais que je suis aussi un expert corporel sous les douches !
— J'en aurai que pour cinq minutes, dommage ! Son rire s'éloigna dans le couloir.
— J'aime relever les défis !
— Je ne crois pas que…, débuta t-elle, en se dirigeant vers sa salle de bain lorsqu'elle lâcha un cri de surprise au moment où l'homme l'attrapa pour la porter dans ses bras. — Cal ! Mais qu'est-ce que tu fais ?! s'exclama t-elle amusée.
— Faut que j'élimine les pan-cakes ! répliqua t-il avec sérieux, en l'entrainant dans la salle de bain sous son rire continu.
Un peu plus tard, "la douche" terminée, les deux experts en mensonge partirent ensemble chez Cal alors que Gillian avait finalement décidé de l'accompagner. Surement un changement d'avis qui s'était opéré au détour d'une passation de savon… Rien n'était moins sûr quand il s'agissait de manipulation chez les Lightman ! Heureusement pour eux. En entrant dans la maison de Cal, ils n'aperçurent aucune trace d'Emily. Les privant à leur plus grand soulagement de piques bien placées de la jeune fille. Enfin prêt, l'expert en mensonge accompagna la psychologue, avec sa voiture, sur leur lieu de travail. Il se gara à proximité de leur l'entreprise, arrêta le contact, puis tourna, d'un air contrit, son visage en direction de la jeune femme.
— Un problème ? s'inquiéta t-elle.
— Un énorme !
— Lequel ?
— Je ne vais plus pouvoir t'embrasser jusqu'à la fin de la journée !
— Rhoo Cal…
— Bah quoi ?! C'est horrible ! s'exclama t-il désabusé.
Elle leva ses yeux au ciel.
— N'importe quoi…, soupira t-elle. Elle s'apprêta à actionner la poignée de sa portière mais Cal, plus rapide, l'en empêcha en la forçant à tourner son visage vers le sien pour l'embrasser à pleine bouche.
Surprise, elle se laissa complément faire, jusqu'au moment où il se détacha brusquement d'elle en déclarant:—Ça y est ! Maintenant je suis rechargé pour toute la journée !
Pétrifiée sur place, elle ne remarqua même pas qu'il venait de quitter son véhicule. Il s'était déplacé côté passager pour frapper trois petits coups contre sa vitre fermée. Gillian reprit ses esprits et rejoignit l'expert en mensonge sur le bord du trottoir.
— Je sais que t'aime ma voiture mais de là, à ce qu'on le fasse en public, ça me gêne un peu ! plaisanta t-il.
— Dommage ! répliqua t-elle souriante. Une réplique bien placée clouant le bec de l'expert en mensonge statufié sur place. L'esprit mal tourné de ce dernier vagabonda un court instant dans des coins reculés que personne ne pouvait même pas imaginé, puis refit subitement surface, en la rattrapant à toute à allure, pour passer un bras autour de sa taille.
— T'es sérieuse ?! Parce que je n'ai vu aucune trace de répulsion sur ton visage ! rétorqua t-il hébété. Gillian ne lui répondit pas, mais ria simplement de son comportement infantile. Le couple arriva aux portes de leur entreprise et se sépara en arguant des visages plus solennels. Un seul pied posé dans le bâtiment qu'ils furent déjà abordés par deux de leurs employés.
— Dr Lightman ! Anna à un problème avec un client ! signala Hunter.
— Même pas le temps de boire un thé…, marmonna Lightman, lorsqu'Hunter sortit, de nulle part, une tasse de thé fumante sous son nez. Le patron lança d'abord un regard soupçonneux à l'employé souriant avant de la lui arracher sans vergogne des mains.
— Dr Foster, on aurait besoin de vous en salle d'analyse ! informa Killian.
— Très bien j'arrive, je vais juste passer avant à mon bureau ! attesta t-elle.
Durant ce court échange, Cal remarqua, de son oeil expert, l'expression pensive qu'avait affiché Hunter.
— Pourquoi faites-vous cette tête d'engrenage, Hunter ?
— Oh heu…rien laissé tomber !
— Crachez le morceau avant que je ne baisse votre salaire ! Mister Gossip ! dit-il, en ponctuant sa réplique d'une gorgée de sa boisson.
— Je songeais juste que c'était la première fois que je voyais le Dr Foster arriver en retard !
— Tient, c'est vrai ça ! renchérit Killian stupéfait. — Qu'est-ce qui vous êtes arrivée ?! Je comprend que le
​Dr Lightman n'arrive que maintenant, sans vous offensez monsieur, mais vous… je dois dire que c'est à marquer d'une croix rouge!
Pendant que Cal essayait, sans s'étouffer, d'avaler son liquide brulant ; Gillian bafouilla:—Euh…c'est…parce que… ma voiture est tombée en panne !
— Votre voiture est tombée en panne ? répéta l'employé brun interrogatif.
— C'est ça ! Et donc…j'ai appelé Cal pour qu'il vienne me chercher !
— C'est fou le nombre de catastrophe qui vous arrive en ce moment ! signala Hunter entre étonnement et amusement.
— Euh moui…
— Voilà ! Vous êtes contents ?! s'exclama Cal harassé. — On peut aller bosser maintenant ?! ajouta t-il, d'un geste un peu trop brusque, en faisant presque tomber du thé sur le sol.
— Bien sûr ! Le blond observa, avec un grand sourire, ses deux patrons s'échanger un étrange regard puis prendre ensuite deux directions opposées.
— Pourquoi tu souris comme ça ? l'interrogea son collègue resté à ses côtés.
— Si tu veux mon avis, c'est plutôt lui qui lui a fait le coup de la panne… Si tu vois ce que je veux dire…
— Tu veux dire qu'ils…, fit McKell, d'un geste de sa main pour expliquer la fin de ses propos.
— Mmh-mmh !
— Pff n'importe quoi ! Et comment tu peux avancer ça ?
— Eux, ils sont capables de décrypter un langage corporel en une demi-seconde mais, moi, je sais reconnaitre la marque et la couleur d'un rouge à lèvres en une seconde ! Et notre cher homme lumière a oublié d'enlever le reste du rouge bleuté sur le coin de son col !
Il argua un dernier sourire et s'éloigna, triomphant, de son ami hébété sur place. Les secrets ne duraient jamais…

Dans l'après midi, les deux experts en mensonge donnèrent les rennes de l'entreprise à leurs employés et partirent, comme chaque semaine, rendre visite à leur psychologue attitré. Ce denier fut heureux de les revoir. Il les avaient salué avec enthousiasme et leur avait indiqué de prendre place sur son canapé. Tous les trois installés. Wild avait débuté la séance par quelques questions banales. Plusieurs sujets furent partagés, jusqu'au moment où arriva la question crucial que le couple, il fallait bien l'avouer, redoutait quelque peu.
— Vous avez fait comme je vous l'avais conseillé ? Sortir un peu tous les deux ?
— Um oui… On a fait plusieurs sorties. On est allé au cinéma, parc, restaurant…, relata Gillian souriante, en se remémorant de ces bons moments passés avec l'expert en mensonge. Ce dernier resta muet mais resserra un peu plus la jeune femme pour lui montrer qu'il partageait les mêmes sensations.
— C'est bien ! Avez-vous ressenti ce rapprochement que vous désiriez trouver?
— Hum…oui…
Une étrange émotion passa sur le visage de la jeune femme. Wild la releva.
— Il y a un problème ?
— Non ! C'est juste que… hier Cal et moi, on est passé à une étape au-dessus…
Sa main reposa, sans s'en rendre compte, sur la cuisse de celui-ci.
— Vous avez eu une relation sexuelle ?
Embarrassés, par le tact légendaire du psychologue, Cal se gratta instinctivement l'oreille alors que le visage de Gillian vira rouge tomate. Sous le regard attentif de Wild. La jeune femme se racla la gorge et décida de prendre les devants, en affirmant:—C'est ça…
— Ça ne s'est pas passé comme vous le souhaitiez ? questionna le psychologue soucieux par leur langage corporel.
— Euh non pas du tout ! C'était même…fantastique…, approuva t-elle d'un sourire songeur.
— Je suis content pour vous ! Le fait que votre lien d'amitié soit si fort, pouvait avoir un effet réfractaire pour cette étape. Mais je suis heureux de savoir que cela ne soit plus une gêne dans votre relation ! Et comment était-ce pour vous, Cal ?
— Je…hum…c'était génial, attesta t-il, d'un petit sourire.
— C'est très bien, je vois que votre relation évolue bien plus vite que je ne le pensais ! Maintenant que cette étape intime a été franchise, nous allons parler du domaine émotionnelle. Vous n'avez toujours pas dévoiler votre relation à votre entourage ?
— Pour le moment, il n'y a qu'Emily qui est au courante, répondit Cal, en voyant l'homme à lunettes prendre des notes.
— Et vous Gillian, vous en avez discuté avec vos parents ?
— Euh je… non pas encore…, sa voix était devenue incertaine comme si elle ne souhaitait pas blesser l'homme à ses côtés.
— Vous ne le désirez pas ou existe t-il une autre raison ?
— Disons que… Cal et mes parents, cela n'a jamais été une grande histoire d'amour !
Wild posa son regard sur Cal et lui demanda:
— Vous avez déjà rencontré les parents de Gillian ?
— Comment oubliez ça… C'est comme si vous aviez prit la plus grosse cuite de tous les temps !
Elle roula ses yeux.
— Tu exagères, soupira sa compagne.
— J'exagère ?! Ta mère m'appelle l'Animal ! s'outragea t-il, avec des gestes de ses mains.
— L'animal ? réitéra Wild, perplexe.
— Référence au muppet show…, expliqua t-il, d'un air lasse.
— L'Animal… Ooh oui je vois ! Ah oui…c'est vrai que…! fit le psychologue en se reprenant rapidement suite au regard sombre que Cal lui portait. — Um !
— Tu l'as quand même surnommé "La Voisin" ! rétorqua Gillian, ahuri.
— Même si c'est presque jamais, faut voir comment elle cuisine ! Avec son gratin elle aurait pu empoisonner toute la ville !
— MA mère sait très bien cuisiner ! C'est toi qui ne sait pas apprécier les mets fins comme au restaurant français où tu m'as invité !
— Une écrevisse au milieu de sauce, t'appelle ça manger à sa faim ?!
— C'est de la gastronomie !
— C'est de l'arnaque !
Les deux experts en mensonge se confrontèrent du regard.
— O—k on arrête ! les stoppa Wild, en se demandant comment l'ambiance avait pu changer aussi rapidement. — Je pense que… pour le moment on va éviter la confrontation avec les parents de Gillian !
— Merveilleuse idée ! approuva Cal plus que soulagé. — Parce que déjà qu'ils ne m'apprécient pas en tant qu'ami alors en tant que petit-ami, je ne préfère même pas imaginer !
— Je pense que pour le moment il serait plus sage de continuer à consolider votre relation et à apprendre à vous connaitre ! Et le moment où il sera venu de faire la confrontation avec les beau-parents, on avisera…
— Si ça peut-être avant que je finisse entre quatre planche, ça m'arrangerais, marmonna, entre ses dents, Cal. Alors que Gillian lui jeta un regard dit "assassin".
— Enfiiiin bref ! déclara le psychologue avec des yeux ronds. — Je vois qu'il est bientôt l'heure de clore cette séance. Et avant de vous laisser partir, j'aimerai savoir si vous aviez décidé d'officialiser votre relation sur votre lieu de travail.
— Cal et moi, on préfère ne rien divulguer pour le moment, dit Foster.
— Pourquoi ?
— Être patron, engage des responsabilités et notre légitimité dans l'entreprise. Donc si jamais il y avait un problème entre nous, notre image en tant que gérant en pâtira ainsi que notre sérieux. On a une équipe sous nos ordres, on ne peut pas se permettre de mêler vie privée et vie professionnelle.
— Votre entreprise décrypte le langage corporel ainsi que les mensonges. Vous n'avez pas peur qu'un de vos employés découvrent la vérité ?
— Oh non ! contra, confiant, Cal. — Je peux vous assurer que pour dissimuler nos émotions, on est les meilleurs ! Personne ne se doute de quoique ce soit ! Ils n'ont pas assez d'expérience pour voir ça !
— Moui bien sûr…, bredouilla Wild, en regardant une page de son carnet avant de reprendre plus clairement:—Et vous ne pensez pas que le fait de ne pas le dire à vos employés, soit la cause d'une peur ?
— Qu'entendez-vous par là ?
— Le fait de le dire, n'engage aucunement votre intimité à proprement parler. Vous pouvez très bien corréler vie privée et vie professionnelle dans un cadre comme celui-ci. Beaucoup de couples travaillent ensemble sans aucun problème avec leurs employés !
Les deux experts en mensonge fixèrent, presque hébétés, le psychologue. Deux secondes de silence passèrent, lorsqu'ils éclatèrent subitement de rire.
— Euh j'ai dit quelque chose qui ne fallait pas ?
— Vous savez que notre entreprise n'a rien à avoir avec toutes celles que vous avez pu voir dans votre vie ! Nos employés vivent de mensonges et de vérités ! Ces gens là adorent les commérages en tout genre ! Notre relation serait leur fontaine de jouvence pour les mois à venir ! déblatéra Lightman, d'une mine grave.
— Ce que Cal veut dire, c'est que si notre relation venait à être révélée, nos employées ne parleraient que de ça !
— Et je vous assure que c'est un coup à avoir une migraine ! Si Hunter ou Loker le sait, on est foutu… Adieu paix et tranquillité et bonjour les articles "Ok!"…
— Nous ne sommes pas encore préparés à affronter tout ça. Il y a encore bien trop en jeu pour le moment. Surtout avec nos problèmes budgétaires.
Wild parut sceptique par ses dires.
— Vous ne pensez pas exagérer un peu ?
— Vous plaisanter ?! s'exclama Cal interloqué, par des gestes de ses mains.
— Euuh…
— La semaine dernière, Arthur à dit à Hunter qu'il sortait avec Jennifer, alors qu'il venait tout juste de se séparer de Sydney ! Bien évidement Hunter l'a dit à Devon qui s'est empressé de le dire à Willy. Qui au détour de la machine à café en a parlé à Ria, en affirmant qu'il avait vu leurs pupilles se dilater lorsqu'ils étaient ensemble ! Jake, qui était là, a tout entendu. Il est sorti de la salle de restauration pour aller voir Henry dans la salle d'analyse. Mais chose qu'il n'avait prévu c'était que Loker écoutait leur conversation ! Dooonc, notre cher homme à l'honnêteté radical s'est retrouvé face à Sydney qui lui avait juste demandé "comment il allait". Vous imaginez la suite… il lui a tout déballé ! Sydney avait un thé bouillant dans sa main. Elle a vu Arthur entrer dans la salle. Une dispute éclate ! Et de sa nature impulsive, elle a tenter de l'arroser sauf qu'Arthur, en bon boxeur, a réussi à esquiver le thé ! Deviner où il a atterri ?!
— Euh je…
— Sur moi ! Alors que j'ai entendu ces imbéciles se disputer dans mes locaux, pour des enfantillages, je me suis empresser de jouer les mauvais flic pour arrêter ce vacarme alors qu'on était en train de résoudre une affaire très importante ! Conclusion ! Une affaire en retard, une brulure au 2 ème degrés, un ordinateur en panne et un nez cassé!
— Je comprends les trois premières raisons mais… pourquoi le nez cassé ?
— J'ai autorisé Jennifer à frapper Arthur.
— Euuh je vois… Et bien…je pense qu'il serait plus sage d'attendre encore un peu…avant d'officialiser votre relation, hum !
— En effet ! Il serait plus prudent pour mon mental !
​— Bien, nous en avons fini pour aujourd'hui ! Nous reparlerons de cela la semaine prochaine ! Ou d'autres choses… nous verrons bien ! Je vous raccompagne !
Cal et Gillian acquiescèrent puis se levèrent d'un seul chef. Ils sortirent du bureau de Wild lorsqu'à l'encadrement de la porte, l'homme à lunettes leur déclara:—Mmh… j'espère sincèrement que vous savez mieux mentir que cacher vos émotions parce que ça ne m'étonnerais pas que tous vos employés soient déjà tous au courant ! Mme Green c'est à vous !
À ce nom, une femme dans la salle d'attente se leva. Interrogatifs, les deux experts en mensonge se dirigèrent silencieusement vers les portes de l'ascenseur.
— Oh et Cal, pour votre col ! De l'eau oxygénée fera parfaitement l'affaire ! proclama Wild, en disparaissant après coup dans sa salle de travail. Le coupla s'échangea un regard perplexe. Lorsque l'attention de Gillian se porta sur une petite tâche rougeâtre tatouée sur le col de la chemise de son amant.
— Cal ! Il y a une trace de rouge à lèvre sur ta chemise ! s'exclama t-elle presque paniquée. Suivant le regard de la jeune femme, Cal regarda inquiet la tâche en question et songèrent que cacher leur relation s'annonçait bien plus difficile qu'ils ne le pensaient…



À SUIVRE...

Chapitre 1
Chapitre 2
Chapitre 3
Chapitre 4
Chapitre 5
Chapitre 6
Chapitre 7
Chapitre 8
Chapitre 9
Chapitre 10
chapitre 11
Chapitre 12
chapitre 13
chapitre 14
chapitre 15
CHAPITRE 16
cHAPITRE 17

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